inventaire de la boutique d'un vinaigrier, Laval 1710
 Lexique des inventaires   Autres inventaires du Haut-Anjou  Légende : (orthographe réelle) défini dans mon lexique non défini à ce jour élément remarquable  élément  élement appartenant aux munitions pour armes à feu ou artificiers   travaux personnels d'Odile Halbert, tous droits de reproduction réservés
Procuration du grand père des 4 enfants mineurs pour faire faire inventaire
 

Procuration du grand père des 4 enfants mineurs pour faire faire inventaire

Le 12 juin 1710 avant midy, par devant les notaires royaux à Angers soussignés fut présent le sieur Jean Lablée marchand maître vinaigrier en cette ville, y demeurant paroisse de Saint Pierre, lequel sur ce qu’il a appris que Jeanne Courvaizier veuve de Estienne Lablée son filz demeurant en la ville de Laval veut convoler en secondes noces avec le sieur Ambrois Lebreton sans avoir fait d’inventaire de la communauté d’entre elle et ledit défunt Lablée son premier mari, desquels sont issus 4 enfants mineurs pour la conservation des intérêts desquels il est à propos de faire faire inventaire de ladite communauté, et que ne pouvant se transporter sur les lieux à cause de son indisposition, il a par ces présentes fait nommé et constitué pour son procureur général et spécial le sieur Ollivier Lablée marchand maître vinaigrier en cette ville son frère, oncle paternel desdits mineurs, demeurant audit Angers paroisse de la Trinité, à ce présent, acceptant un pouvoir qu’il lui donne en qualité de curateur des mineurs, pour la confection duquel inventaire des meubles, titres, effets et marchandises dépendant de la communauté qui était entre ledit feu sieur Estienne Lablée et ladite Courvaizier sa veuve, et ce par devant notaire ou tesmoings, en la forme et manière ordinaire et au surplus faire par ledit procureur tout ce qui serait nécessaire pour le bien et avantage desdits mineurs … fait en présence du sieur Jacques Maillet et d’Ambroise Lablée oncle et tante desdits mineurs … Signé Olivier Lablée, Jacques Maillet, Ambroise Lablée, Charlet, Garnier notaire.
 
 
Le 16 juin 1710, inventaire des biens meubles marchandises et effets dépendants de la communauté de défunt Estienne Lablée vivant marchand vinaigrier en cette ville de Laval et de Jeanne Le Corvaisier sa femme, fait à la requête et en présence d’Ambrois Lebreton marchand et de ladite Corvaisier à présent sa femme, et de lui authorisée, en la maison où ledit défunt est décédé size faubourg du pont de Maine paroisse Saint Vénérand dudit Laval, et encore en présence et assistance de Ollivier Lablée marchand Maître vinaigrier en la ville d’Angers, estant de présent en cette ville, au nom et comme procureur de Jean Lablée aussi Me vinaigrier son père et père dudit défunt, suivant sa procuration du 12 du présent mois devant Charlet et Garnier notaires royaux audit Angers…, lequel audit nom de procureur dudit Sr Lablée son père et comme oncle paternel des enfants mineurs issus du mariage dudit défunt Lablée et de ladite Corvaisier, a déclaré assister au présent inventaire pour la conservation des droits desdits mineurs et sans préjudicier, auquel inventaire a esté procédé par nous François Lebreton notaire du comté pairie de Laval, y résidant, en
 
 

 

poîle à frire (une vieille) avec une queue de gresloire 

1 L 5 s

 

chaudron d’airain (un grand)

22 L

 

passettes (2) et 2 poîlons d’airain

4 L

 

mouchettes (des), un porte-mouchettes de cuivre

1 L 5 s

 

tourtière (une petite) avec son couvercle et 2 petits chandrons

5 L

 

cloche (une) à faire cuire fruit avec son écuelle d’airain

1 L 10 s

 

trépied (un grand) de fer

3 L

 

marmite (une) de fer, avec son couvercle d’airain

2 L

 

poîlon (un) avec pied et son couvercle

1 L 10 s

 

chaudron (un petit) avec une écumoire, une cuiller

1 L 10 s

 

plaque de cuivre (une), une petite poîle ronde

8 L

 

chandeliers (6) et une lampe de cuivre

6 L

 

vaisselle d’étain tant plate que creuse (140 livres de), estimée à 10 s la livre

70 L

 

chaudière (une) avec son chapeau et alambic à l’eau de vie

70 L

 

chaudières d’airain (2)

100 L

 

chantepleure et entonnoir (ce qu’il y a de vieilles) de fer blanc

3 L 10 s

 

marmite (une) de cuivre rouge

5 L

 

réchaud (2 vieux)

1 L 5 s

m

vinaigre (2 pippes et busses de vinaigre) à 60 L la pippe

330 L

m

eau de vie (une barique contenant 30 velte)

200 L

m

eau de vie de vin (80 pots à 28 s le pot)

112 L

m

eau de vie commune (40 pots à 18 s le pot)

36 L

m

cidre (4 pippes à 20 francs la pippe)

80 L

m

tonneaux vides (50 à 20 s pièce)

50 L

m

outils (tous les outils dudit défunt à tonnelerie)

4 L

m

barils (28) vides de 5 pots jusques à 30, à 10 s pièce

14 L

m

barils (50) vides

23 L

 

sabre (un petit) avec le ceinturon et une canne garnie d’une petite pommette d’ivoire

4 L

 

argent : 4 tasses (écrit taces), 6 fourchettes, 2 boucles à soulliers et 6 petits boutons de manches le tout d’argent pesants ensemble 2 marcs 6 onces et un gros estimés à 32 L le marcq

88 L 10 s

 

bois (ce qu’il y a de gros bois de chauffage et fagots)

15 L

h

manteau (un) de camelot de Flandre brun à usage d’homme

15 L

h

justaucorps (un) et une veste de serge de Nime brune

10 L

h

ladite Corvaisier a déclaré qu’à l’égard de quelques autres vieux habits dudit défunt, elle les a fait rompre pour en habiller ses enfants et avoir troqué son chapeau pour un neuf pour un de ses enfants, à l’esgard de ses bas elle les a vendus

 

h

manteau (un) à usage de femme et un tablier d’étamine brune

6 L

h

bas (5 paires de bas) d’étame de plusieurs couleurs

3 L

h

justaucorps (un) de frocq[1] blancq

2 L 10 s

h

blanchet[2] (un vieil) de frocq brun

2 L

h

manteau (un) et une jupe de crespon noir avec un courtin[3] de drap noir

6 L

h

blanchet (un) noir de serge sur 2 extrémités et un devanteau d’étamine brune

4 L

h

blanchets (2 petits) l’un de bazin rayé et l’autre de [cernelle]

3 L

h

coiffe (une coüeffe) de taffetas noir

2 L

h

souliers (une vieille paire) et vieille paire de pantoufles le tout de peu de valeur

0 L 15 s

l

toile (48 aulnes de grosse toile écrue) à 14 s l’aulne

33 L 12 s

l

chanvre (17 livres de pouppée de chanvre) à 4 s la livre

3 L 8 s

l

toile (20 aulnes de toile blanche) en deux tiers de laize

20 L

l

toile (41 aulnes de toile en lezot à demi blanche) à 12 s l’aulne

24 L 12 s

l

serviettes (24) de brin écrues

14 L

l

serviettes (12) de toile blanche

7 L

l

serviettes (12) de toile blanche

5 L

l

serviettes (24) de toile blanche

6 L 6 s

l

souilles d’oreillers (26) de toile blanche

13 L

l

nappes (6 vieilles) de grosse toile mi usées

3 L

l

nappes (6) de toile de meslinge neufves

4 L 10 s

l

nappes (6) de toile écrue

6 L

l

nappes (6) de toile écrue

5 L 8 s

l

serviettes (12 grosses serviettes) mi usées

4 L

l

nappes (2) de toile

2 L 5 s

l

nappe (une vieille nappe longue)

1 L

h

cotillon (un petit) de toile

1 L

l

draps (6) de toile de brin

19 L 10 s

l

draps (6) de toile de lin et brin

21 L

l

draps (20 vieux draps) mi usés

50 L

h

chemises (12) de toile de meslinge à usage d’homme

12 L

h

chemises (12) à usage d’homme

12 L

h

chemises (12) à usage d’homme

12 L

h

chemises (12) à usage de femme

14 L 8 s

l

essuie-mains (12) vieux

1 L 4 s

h

tabliers (3) de toile

2 L

l

fils (3 livres de gros fil de brin écru) à 10 s la livre

1 L 10 s

h

manchon (2 vieux) de peau de chien

1 L

h

coiffes de bonnet (10)

1 L 10 s

h

mouchoirs (6 vieux) de poche

0 L 12 s

h

cravattes (5 vieilles) presque usées

2 L 10 s

h

coiffes (12 vieilles) de toile demi fil

3 L

h

coiffes (6) frisées de toile blanche

4 L 10 s

h

[stinguergues] (2) de mousseline presque usées

1 L 2 s

h

poche (une vielle) et un encherier

0 L 10 s

 

et ledit Ambrois Lebreton et Lecorvaisier sa femme ont déclaré avoir en argent et monnoye 70 L

70 L

v

poterie (tout ce qu’il y a de potterie) de terre grise, rouge, et de fayence

1 L 5 s

v

[peniers] (4 petits)

0 L 8 s

l

pelotons de fil à faire des bas (6)

1 L 10 s

n

sel (un reste de sel de grenier)

7 L

 

 

 



[1] froc : étoffe blanche de laine, épaisse, foulée, un peu rude au toucher, commune mais résistante (Dict. du monde rural, Lachiver, 1997)

[2] blanchet : du Poitou à la Normandie, grande camisole blanche, sorte de justaucorps tenant du corset et du corsage (Dict. du monde rural, Lachiver, 1997)

[3] courtin : nom introuvable dans les dictionnaires, mais pourrait figurer dans le Dottin (voir en Mayenne) car on disait dans le Maine « faire courtine » : se chauffer sous ses jupons à l’aide d’une écuelle en terre contenant des braises et de la cendre chaude (potine), ou à l’aide d’une chaufferette. (Parlers et Traditions du Bas-Maine, Laval, 2001). Ici, il s’agit manifestement d’un jupon de femme.