Béhuard,
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Histoire
de Béhuard in C.
Port ce
qui est en vert est C. Port Fondation
de la chapelle par Louis XI (texte de
la pierre) Vos
commentaires de pélerin sont les bienvenus

l'île
de Béhuard, chapelle du 11e siècle

église
de Béhuard : le calvaire

Sanctuaire
Notre Dame de Béhuard l'île
de Béhuard, pélerinage
Béhuard
: la chaire, la cloche de Louis XI, l'Oratoire

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Célestin
Port, Dictionnaire du Maine et Loire, 1876
- Béhuard,
canton de Saint-Georges-sur-Loire (13 km), arrond. d'Angers (16 km). —
Buhardus 1063 circa (Epit. St-Nicol., p. 20) : c'est le nom d'un chevalier
breton, qu'a conservé mieux encore la prononciation populaire : Buhard. — Rupes
Buhuardi 1070 circa (D. Houss., n° 989). — Rochia Buhuiardi 1110-1165 (Epit. St-Nic.,
p. 95). — Notre-Dame de Béhuard 1478 (CC 5).
- La
commune occupe deux îles de Loire, dont la plus grande et la seule qui soit
habitée mesure un peu plus de 4 km de longueur, coupée de jolis vallons,
boires autrefois de la Loire
qui y formait deux ou trois petits flots aujourd'hui réunis, et renommée entre
toutes par ses sentiers verdoyants et sa situation charmante au-dessous du
confluent de la Maine,
entre les coteaux de Rochefort (3 km) et (le Savennières (600 m),
vis-à-vis la station des Forges (200 m). Deux bacs communiquent avec l'une
on l'autre rive de la Loire,
où fait escale à portée le bateau à vapeur d'Angers à Nantes.
- En
dépendent les hameaux du Merdreau (1 km), du Haut-Griveau (1 500 m), du
Bas-Griveau (2 km), du Bois (300 m) et la ferme de la Maison-Neuve.
- Superficie
: 221 hectares ; ni vignes ni bois ; lins, froments, surtout des chanvres.
- Population
: 62 feux, 315 hab. en 1720. — 69 feux, 230 communiants en 1737. -
72 feux en 1741, 180 communiants. — En
l'an XIII, 312 hab. — En 1820, 270 hab. — En 1831, 280 hab. — En 1841, 257 hab.
— En 1850, 239 hab. — En 1861, 235 hab. — En 1866, 237 hab. dont 166 au bourg
(70 maisons, 76 ménages).
- Bureau
de poste de St-Georges-sur-Loire et perception de Savennières.
- Mairie
et Ecole construite en 1860-1864 par l'architecte Richou.
-
L'Eglise,
conservée comme oratoire par le décret du 9 avril 1791, a été érigée en
succursale par ordonnance du 19 avril 1826. Elle est dédiée à Notre-Dame. C'est
un petit temple rustique (7 m sur 3,50 m, plus une chapelle latérale de 5
m), situé sur un pic de quartz siliceux de 7 à 8 m (l'élévation,
qu'entourent des bas chemins Le plan primitif de l'oeuvre comprenait une
simple nef, accrue d'un choeur superposé à l'entrée, et fut agrandi presque au
courant des travaux par l'adjonction d'une chapelle en retour d'équerre. L'accès
a lieu par deux escaliers de pierre dont le plus haut, de cinq paliers, se
dédouble à mi hauteur pour gagner extérieurement le choeur ou la plate-forme du
rocher sur lequel existait une antique construction. — Au bas, à droite,
encadrant d'une maniere charmante et la montée et la vue de l'édifice,
s'avance un logis à pignon du XVIe s., avec deux fenêtres géminées à meneaux,
le chanfrein orné d'une cordelière, à gauche une petite niche avec dais
architectural, cul de lampe fin du xXVIe s.) et Vierge du XVIIe s. Le reste de la
maison est moderne et porte la date 1698. — En haut de l'escalier, un bénitier
creuse sa place dans le roc. La porte en face, à double arceau en retrait
d'ogive, est surmontée d'une fausse fenêtre à double arcade trilobée,
qu'enserre un fer à cheval ; au-dessus, une rose à trois meneaux de dessins
flamboyants ; au sommet du pignon, l'écu de France. — Dès l'entrée, à gauche,
sous le lambris de la voûte surbaissée, se présentent des fonts baptismaux dit
XVe s., à pied octogonal, avec piscine en contre-fort, couvercle en bois et
serrure à vertevelle. — Le choeur au-dessus, communiquant avec la nef par un
escalier de bois, garde de curieuses stalles à miséricordes finement sculptées
(deux chiens se disputant un os, un paysan endormi, un autre couché, une tête
de femme, un chapeau rond, un fou avec son chaperon à grelot). Dans la petite
fenêtre, un vitrail brisé porte le monogramme du Christ. — Vis-à-vis, un
tableau votif. découpé dans une toile plus grande, est le portrait de Louise
et de Renée d'Appellevoisin XVIIe s ). — Des combles de bois forment la voûte
en carène de navire, avec entraits et poinçons apparents dans le goût du XVe
s. Au fond de la nef s'élève l'autel de la Vierge ; à côté une curieuse statue du XVe s.,
comme le reste de l'oeuvre, et non du XVe s. comme le prétend la tradition ;
elle tient dans la main un sceptre fleurdelisé. La fenêtre à double meneau,
chargé de triples enroulements flamboyants, est remplie par un vitrail votif
(XVIe s.); dans le panneau central figure une Crucifixion , au-dessus d'un
écusson de gueules à fleurs de lys d'argent avec une croix de même ; dans les
panneaux de droite et de gauche un seigneur et sa dame à genoux, assistés
de leurs patrons, Ste Catherine et St Jean ; sur leur tête, double écusson de
gueule à la croix d'argent tréflée d'hermine, parti, dans celui de la dame, de
gueules à une fasce ondée d'argent au lion rampant d'azur couronné d'or,
chargé sur les pattes de devant d'une fleur de lys d'or ; les mêmes armes se
retrouvent deux fois dans chacun des trois lobes qui remplissent le sommet. Le
vitrail de la seconde nef est une oeuvre refaite en partie, comme il serait
facile de le reconnaître sans la date et le nom de l'ouvrier inscrits au
panneau central : Thierry, St-Georges, 1837. On y voit agenouillés devant la Vierge et le Christ, Louis
XI et Charles VIII, un moine, un chanoine. Une autre petite fenêtre vers N.-O.
conserve aussi un St Nicolas du XVe s. Cette seconde pièce n'offre d'ailleurs
de remarquable que des chaînes de prisonniers rachetés d'Alger, un tronc
antique formé d'une souche de chêne écorcée, avec de lourds ferrements, une
longue inscription sur pierre, du XVe s., relatant les dispositions prises
après la mort de Louis XI pour le service de la chapelle, enfin un singulier
et très curieux portrait de Louis XI, donné par Charles VIII : le roi est
représenté de profil, nez long, bouche souriante et pincée, oeil vif, avec une
robe jaune, pourpoint gris et calotte grise recouverte d'un chapeau noir à
basse forme. On y conservait jusqu'en 1674 la figure en cire du même prince,
avec celles de la reine, sa femme, et d'un Saint-Offange,
toutes trois de grandeur naturelle. — Signalons encore à la gauche de l'autel,
un tableau de St Bernard présentant à la Vierge sa famille religieuse (XVIIe s.) ; — un jet
de lait part du sein de la
Vierge et se dirige vers les lèvres de l'illustre docteur, en
s'élargissant en banderolle blanche sur laquelle est écrit : Memento
congregationis nostrae ; — une Assomption, donnée par Jeanne Réthoré, veuve
Giffard, 1746, une Ste Geneviève de Mercier, et dans la nef, deux statues de
saints. — Des vues anciennes de l'édifice ont été données dans la Vendée du bores de Wismes,
l'Anjou et ses monuments de M. Godard, la Loire historique de TouchardLafosse, prises
toutes en face de l'entrée. La plus pittoresque peut-être est celle qui se
découvre du jardin de la cure.
- Une
cime d'environ 9 pieds
de rocher perçait autrefois le sol et donnait à l'intérieur de l'église un
aspect original qui lui a été enlevé en 1852. On a lancé en 1866 le prospectus
d'une restauration complète, dont les visées n'ont pas abouti. Il est pourtant
question de dégager cette année (1872) l'église.
- La
sacristie, qui attient à la gauche du grand autel, forme une petite pièce carrée, voûtée en
berceau de pierre doublé de trois arcs parallèles d'ogive en saillie. Dans un angle apparaît un chapiteau fleuronné, ancien support d'une statue.
D'après un inventaire de 1527 elle possédait alors, comme reliques, une motte du champ acheté avec
les 30 deniers dont fut vendu le Christ, des ossements d'une des Onze mille vierges et plusieurs
statues d'argent. Elle conserve encore deux Paix, dont une remarquable avec Pieta du XVIIe s.;
un calice d'argent doré, à pied octogonal évasé avec bourrelet fleuronné et cabochons fleurdelisés
— la patène niellée porte une main bénissant, l'avant-bras chargé d'un manipule,
dans une couronne de quinte-feuilles (XVe s.) ; — une
statuette de Vierge, d'argent repoussé, à double base hexagonale rectangulaire
superposée en cuivre doré, le front ceint d'une haute couronne à
feuillages
dorés terminés par des perles, les cheveux épars sur les épaules, la tête mal
assise et sans grâce, mais le corps remarquablement drapé ; l'Enfant vulgaire
et les jambes bizarrement entre croisées ; oeuvre curieuse mais tout au plus
du XVIe
s. ; — deux encensoirs en cuivre ornés de grillages dans la forme des fenêtres
de la fin du XVe s., avec coupole et lanternon ; — un bénitier portatif en
bronze (XVe s.) ; — une belle croix processionnelle en argent doré, à noeufs
fleuronnés et cabochons fleurdelisés (XVIIe s.) ; — enfin une admirable chape,
dont les deux orfrais représentent en six médaillons la légende de St Jean. Au
centre, sur le chaperon, la scène splendide de la décollation. L'agrafe est
écussonnée de gueules et d'or, peut-être losangée à trois traits, et surmontée
d'une crosse abbatiale.
- Buhard,
à qui l'île doit son nom, était un chevalier breton, qui ayant servi le comte
d'Anjou, Geoffroy, Martel, reçut de lui en fief deux Iles de Loire, dont la
réunion a formé celle d'aujourd'hui. Dans la première, sur le roc, il avait son
manoir et sa chapelle, desservie à demeure par un moine de St-Nicolas
d'Angers, dans la seconde, ses troupeaux. A la mort de Geoffroy-Martel, son
bienfaiteur, il donna ses îles en propriété à l'abbaye St-Nicolas qui peu à
peu et vite acquit les divers bras voisins de la Loire, reliés depuis en
partie au continent par la jetée du chemin de fer. Elle s'empressa d'y élever
une écluse, des moulins et une seconde chapelle dont l'emplacement même est
ignoré. La célébrité de Notre-Dame ne date que de Louis XI, qui plus tard,
lorsqu'il lui importait fort de faire ses dévotions on Anjou, se souvint
s'être recommandé d'elle, vingt ans auparavant, en 1442, un jour qu'il était
sur le point de se noyer au passage de la Charente. Il y vint
en pèlerinage sans doute dès 1462 à son passage à Angers et certainement en
1470 et y offrit force « cierges d'or et d'argent ». Il y revint en 1472 et y
séjourna quinze jours chez le chapelain ou chez le bailli, et encore en 1474,
quand il mit la main sur le duché. C'est de cette époque que date la reconstruction
de l'édifice actuel. Louis XI fit un nouveau pèlerinage en 1478, un dernier en
1480. La maladie qui l'entreprit alors redoubla ses largesses aux églises. Par
acte de mars 1481 il fit acheter la propriété de l'île aux moines, puis dans le
dessein d'ériger la chapelle en paroisse, il y institua un Chapitre royal,
composé d'un doyen, de six chanoines, de six chapelains et de trois choraux, à
l'entretien desquels il affecta les revenus de la paroisse et do la seigneurie
de Denée et du droit de Trépas de Loire, qui se percevait aux Ponts-de-Cé. Une
ordonnance du 30 avril 1483 accordait aux chanoines, qui avaient dès lors pour
doyen le docteur Marc Fournier, la gràce à leur choix d'un criminel dans le
ressort du duché d'Anjou, le Vendredi-Saint. La mort du roi ruina tout,
paroisse et Chapitre. Le Conseil de régence livra au curé de Denée la
seigneurie de Denée et le gouvernement spirituel de l'le, à charge d'y célébrer
un certain nombre d'anniversaires pour l'âme du feu roi.
- Elle
resta ainsi jusqu'au XVIIIe s. simple annexe et fillette de Denée, desservie
par un vicaire. Les plus anciens actes conservés datent de 1600, en l'état où
ils se trouvaient dès l'an 1741, que le vicaire Mastin les fit relier à ses
frais. Au même pasteur, zélé pour son église, était dûe la boiserie du grand
autel posée le 31 novembre 1735, la restauration du sanctuaire en janvier
1736, la construction en pierre de l'escalier du jubé, précédemment en bois, la
façon de la chaire en pierre, qu'il avait dorée lui-même, en août de la même année,
enfin un petit autel boisé avec un tableau de St Louis, donné par le curé, un
autre de St Charles, donné par M. de la Roussière de Pantigné, — toute cette décoration,
boiserie, autel, chaire, tableaux, qu'il recommandait à ses successeurs « pour
l'honneur de Dieu », supprimée en 1848-1852. — C'est par décret épiscopal du 8
août 1757 que la desservante fut érigée en paroisse dont la présentation
appartint au curé de Denée. Une inscription du XVIIIe s., qui se lit encore
gravée sur une poutre du choeur, se trompe en indiquant l'érection de la cure
à la date de 1777 et pour
premier curé Gaugain. Charles Olivier, vicaire depuis le 7 février 1751,
signe curé à partir du 21 septembre 1757 et meurt le 19 février 1766, âgé de 65
ans. — François-Guy Gaugain lui succède, 31 mars 1766, f le 20 avril 1788.
— R. Moreau, 8 juillet 1788, élu en avril 1791 curé de Rochefort. — P. Bouvier,
septembre 1791, réduit au titre de desservant.
- En
1722 les habitants avaient établi dans leur île une école de filles, avec
l'approbation de l'évéque qui nomma la première maîtresse, Marie Cady.
- La
seigneurie de l'île appartenait au comte de Serrant. — Elle relevait du Grenier
à sel d'Angers, du District de St-Georges en 1788, d'Angers en 1790. Pendant la
guerre, elle servait de poste d'observation aux Bleus et d'avant-garde pour
couvrir le passage de la Loire.
- Maires
: Jacques Cady, 1790. — Charles-René-Jean Colin, dit l'abbé Colin. 1792, † le 7 janvier 1819. — Pierre-Jean Richou, 23 janvier 1819-1837. — Mathieu Richou, 1837-1848.
- Jacques Boussard, élu le 13 août 1848. - André Gaignard, 1871.
- En
1832 le choléra y éclata avec violence le 1er juin. — En 1866 l'eau couvrit l'île
sept fois dans l'année.
-
- Arch.
de M.-et-1.. C 117 et Cartul. Saint-Nic.,
p. 48. —Arch. commun. Série E. — Revue de l'Anjou, 1853, t. t1,
p. 128-141, article de M. J. Quicherat. — Grandet, Notre-Dame-Angevine, Mss. 620, f. 191. — Epit.
p.
20, 55, 57, 110, etc. — Affiches d'Angers, 6 novembre 1778. — Répert.
archéol., 1866, p. 344; 1863, p. 48.