le pont des Rousseau
: Le port romain de Rezé fut très tôt
relié à Nantes par une chaussée (romaine ?) et un pont sur l'embouchure
de la Sèvre. Ce pont porta très tôt le nom de « pont de Rousseau ».
Construit en bois, il est régulèrement emporté par les crues. En 1579,
il est reconstruit sur piles de pierres, à nouveau en 1658, en 1778.
En 1838 il est remplacé par un pont de pierre. Le voici en 1137 (au
milieu de la seconde ligne à l'accusatif PONTEM suivi du génitif ROSELLI)
« Connu soit de tous que Conan, duc des Bretons, et Hermengarde
sa mère, ont donné aux moines de Tiron le Pont de Rousseau, la chaussée
et deux deniers sur chaque charuée, l'un de leur droit propre, l'autre
par droit de barons, qu'ils ont eux-mêmes concédé. Le comte leur a aussi
donné le coût de trois repas chaque jour où il sera à Nantes, et sur
les bois secs de sa forêt autant qu'il sera besoin pour faire la chaussée,
ainsi qu'un emplacement pour mettre une maison. Que si un des héritiers
osait supprimer ou même diminuer cette aumône, qu'il soit placé sous
anathème et maudit par les moines. Ainsi l'a établi Conan. Ces deux
deniers sont relatifs à la chaussée. Le comte donne l'un d'eux, les
barons l'autre. Sur le Pont de Rousseau il y en a deux autres que le
comte a donné nagère aux moines. De cette aumône sont témoins : Hermengarde,
comtesse, Hervé son chapelain, Daniel chapelain du comte, Géraud moine
auquel cette aumône est principalement faite, Aimeric fils du comte,
Johal de Coche, Geoffroy et Auffroy de Sion, Geoffroy fils de Garin,
Mainard de Guérande, Dagan, Bormant. » (AD-Eure à Chartres, Cartulaire
de l’abbaye de Tiron, f°84v)