à
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La
paroisse n'est pas une commune aujourd"hui, car elle
a été donnée en 1833 partie à Nyoiseau, partie à Segré.
C'est la raison pour laquelle les lieux ci-dessous vous
paraîtront ailleurs de nos jours.
Au
tout début du registre paroissial, le
curé Joret notait souvent les métiers, ce qui fut rare après lui. Parmi
ces métiers, un métier que je rencontre pour la première fois en 40 ans
de recherches. En 1585, Jehan Bidault, qui vit au Pressouer Bidault, est sonneulx de veze Puis,
c'est Julien Raimbaud qui en joue, et demeure au même village, mais tous
deux ont eu second métier, couturier. La veuze, ou vèze, est la cornemuse
du moyen-âge, qui fut aussi appelée musette, alors qu'actuellement ce terme
désigne un style d'accordéon. Synonymes de cornemuse, la vèze et la musette,
donnèrent sous ce nom, ses lettres de noblesse aux XVIIème et XVIIIème siècle
à la cornemuse, et c'est sous ce nom que George Sand l'évoque dans les "Maîtres
sonneurs".
Quel répertoire pouvait bien jouer ces sonneurs de Saint Aubin du Pavoil
? Populaire, dans les mariages ou les hôtelleries de Segré ?
Outre
les meuniers, il y avait un royer à Margerie, des drappiers, des courutiers
(alias tailleurs), des marchands
de fil (et même un lenfeurcier alias lanfoircier, vendeur de lin en Maine), un faiseur de cercle, mais aussi un faiseur d'huile, et comme le
noyer était cultivé dans la région, c'était de l'huile de noix, si saine
pour le coeur avec ses Oméga que notre monde moderne rédécouvre !
Il
y avait aussi un hongreur, preuve que l'élevage était présent dans la
région. Le 18.8.1732 c'est Estienne Trillot qui est affranchisseur
et grelleur à StAubin-du-Pavoil et prend en apprentissage pour 2
ans, Jean Bodard, garçon, demeurant actuellement en l’hostellerie du
Lion d’Or chez la Delle Clereaux à Segré StSauveur, nourri, blanchi,
rabillé de ses hardes, pour 47 L 10 s pour le contrat (AD49 Pouriaz
Nre Royal Segré)
Durant
les troubles, il y eut des inhumations aux cimetières de Saint Vincent des
Bois, et du Pinelier.
Le
registre paroissial relate même une viol collectif : « le
17.2.1590 fut baptisée Marie
Bellanger fille de Jehanne Bellanger, jeune fille en l’âge de 20 ans ou environ,
laquelle Bellanger est fille d’ung deffunct Jehan Bellanger couturier
Dt à la Chopperie,
laquelle a été abusée par Françoys Platoys notaire Dt à la Ferrière et par Jehan
Briantsergent
roialDt à
Loupvainnes et
aultres »
moulin
de la Couère : Le 11.11.1711 Jacques Lefaucheux Bretonnière vend
à Jean Douesteau marchand au moulin de la Couere à StAubin-du-Pavoil
4 petits cloteaux joignant la paroisse de l’Hostellerie (AD49 Bouvet
Nre Royal Segré)
cure
: Le 19.12.1712 Jacques Belnoe curé de StAubin-du-Pavoil baille à titre
ferme à Jeanne Vignais veuve de Jean Choisy demeurant à StAubin-du-Pavoil
pour 3 ans la grande dime de la closerie et la moitié de la petite dime,
le tout dépendant de la cure de StAubin (AD49 Bouvet Nre Royal Segré)
la
Gibaudaie : Le 30.3.1615 Jacques Terret écuyer Sr du Perin et Delle
Anthoinette Dumortier son épouse, Dt à Angers la Trinité, vendent à François
Pillegaut Sr de la Garelière Dt à
St Sauveur de Segré le 1/3e par indivis de la métairie de la Gibauldaye
à St Aubin du Pavoil (AD49 Garnier Nre Angers) - Le 8.10.1627 combien que
par Ct du 25.7.1615 entre Dumortier écuyer Sr l’Ouvrinière eut vendu à condition
de grâce à Jacques [Terrier] écuyer Sr du Peray et Delle Anthoinette Dumortier
son épouse le 1/3e du lieu et métairie de la Jubaudaye pour 500 L lesdits
Dumortier disaient que le 1/3e valait bien plus … Jacques Terrier comme
mari de Delle Anthoinette Dumortier a reçu de h.h. François Pillegault Sr
de la Garelière Md Dt à St Aubin du Pavoil 120 L pour l’augmentation du
Ct de vente faite audit Pillegault pour 500 L le 26.9.1615 de la terre de
la Gilbaudaye (AD49 Garnier Nre Angers)
la
Guigrandaie : fief, qui relevait du prieuré Saint Blaise de la
Gravoyère. En 1582 Jean Foullon , controleur au grenier à sel de Saumur,
avoue devoir au prieur 21 s 2 d de devoir pour la Guigrandaie.
l'île
Baraton : avec Saint Vincent des Bois (voir ce nom), c'est la seigneurie
de paroisse. Un château-fort, totalement détruit, commandait le cours de
l'Oudon. Une garnison de réformés y fut assiégée en mai 1590 par les catholiques.
Les fondations des 4 tours d'angle étaient encore visible en 1819, servant alors
de carrière de pierres. En furent seigneurs les Baraton, de Sévigné - Le
11.9.1700 la vente de la terre de l’Isle
Baraton, à la charge d’une rente de 3 poeslées de vin, revenant à 3 busses, due
au prieuré de la Jaillette,
est ordonnée par décision de justice, suite à la saisie des biens de François Daniel de la Chevalerie fils de
Daniel Sr de la
Daumerie et de Françoise de la Faucille, héritière de
Pierre et Marc de la Faucille
écuyer, lequel Marc de la
Faucille était héritier de Messire Pierre de la Faucille seigneur
dudit lieu (AD72-H486).
On cultivait la vigne, puisque la rente due au prieuré de la Jaillette est
de 863 L de vin. Cette rente remonte manifestement aux débuts du prieuré
fin 12e siècle, lors de la fondation du prieuré. Elle était un don
en nature aux moines, du moins le peu de temps qu'il y en eut, puis plus
tard les fermiers en tiraient profit.
la
Loge : 22.3.1729 Mathurin Trillot marchand fermier de la maison de la
Loge y demeurant à StAubin du Pavoil, baille à ferme à h.h. Pierre Poyet
le jeune marchand boucher et Jean Bertron marchand hoste paroisse la Madeleine
de Segré, pour 7 ans, le pré de la Loge dépendant de ladite maison, sis
le long dela rivière d’Oudon, abuttant la chaussée du moulin sous la Tour,
pour 250 L (AD49 Pouriaz Nre Royal Segré)
la
Malabrie : Dvt Pierre Louis Champroux Nre royal à Segré, Le 9.6.1791
Gilles René Bobot chamoiseur à Segré reconnaît la vente par licitation faite
par lui et ses cohéritiers de la métairie de la Maladry à St Aubin du Pavoil
faite le 10.10.1787 à Jean Legue et Marie Julienne Bobot son épouse
moulin
de Margerie : Le 30.9.1712 Pierre Perrault
marchand meunier au moulin de Margerie à StAubin-du-Pavoil reçoit 40 L du
précédent meunier Marie Passedouet veuve de Louis Bellier pour réparation
des couvertures de la maison dudit moulin (Claude Bouvet Nre Royal Segré)
- Le 6.2.1719 Pierre Chasserie Md corroyeur mari de Marie Haigu, Dt à la
Jaillette, faisant aussi pour Louis Haigu son beau frère, René Brillet Md
tanneur Dt à Margerie à St Aubin du Pavoil, Philippe Brillet Md tissier
Dt à la Jaillette, héritiers chacun pour 1/4 de Philippe Brillet et Françoise
Haigu leurs père et mère, vendent à Michel Bonneau Sr de la Chouannière
Dt en sa maison de la Chouannière à Montreuil et Delle Renée Delaudière
son épouse, une chambre de maison par bas ou y a four et cheminée, toit
à porcs, une chambre derrière ladite chambre (AD49 Bodere Ne royal résidant
à Montreuil-sur-Maine)
Orvaux
: 03.01.1714 copie dvt Claude Bouvet Nre Royal Segré, h.h. Jean Delimesle,
foulleur de drap, et Charlotte Grosbois sa femme, Dt au moulin à draps d’Orvaux
paroisse StAubin-du-Pavoil, vendent à [Anthoine] Grosbois maréchal en œuvres
blanches Dt à Loiré une portion de terre dans les landes du village de la
lande des Cranniers, à prendre au bout dudit jardin vers septentrion, contenant
ladite portion 3 cordes de terre ou environ, joignant d’un côté la terre
de Jacques Grosbois d’autre côté la terre du sieur Haslin, d’un bout celle
de René Maunoir et d’autre bout la terre du sieur Navineau, ainsi que ladite
portion de terre se poursuit et comporte appartenant auxdits vendeurs pour
être échue à ladite Grosbois de la succession de ses ††père et mère
suivant les partages faits entre eux et leurs cohéritiers … la présente
vendition pour le prix de 6 L signé J. Delimelle
l'Oudon,
ses ponts, ses moulins : au bas de Nyoiseau, venant de Saint Aubin,
les ruines du pont du 14e siècle, en moellons de schiste, à six arches
reposant sur des piles protégées par des saillies arrondies. Il avait tenu
6 siècles et le 21e siècle commençant lui a été fatal.
Saint-Vincent-des-Bois
: aujourd'hui sur Nyoiseau et l'Hôtellerie, le village était de
St Aubin. Le 16.4.1738 Joseph Moride chapelier, fermier de la closerie
sise au village de StVincent des Bois à StAubin-du-Pavoil la baille
à sous-ferme à Gilles Duval marchand à Segré pour 3 ans pour 24 L (AD49
Pouriaz Nre Royal Segré). Saint Vincent des Bois était la seigneurie
de paroisse, appartenant aux Baraton.
Saint-Aubin-du-Pavoil
bourg, commune de Segré. — Ecclesia de Paveio 1096 (Trés. des Ch.,
t. I, p. 31). — Ecclesia Sancti Albini de Pavelo 1110 circa (D. Houss.,
XX, 1436). — Ecclesia Sancti Albini de Paveilleio (Ib., 1977). —
Parochia Sancti Albini de Paveto (Arch. de la Mayenne, H 180, f.
9). — Parochia Sancti Albini dou Paveil 1260 — Ancienne paroisse
constituée au milieu des bois, dès le Xle s., sur la rive droite et dans
une courbe de l'Oudon. Elle comprenait le territoire dont fut détachée celle
de Nyoiseau, et le fondateur de l'abbaye n'y put construire qu'en obtenant
le consentement du seigneur de St-Aubin, seigneur en même temps de Bouillé.
— Une bulle du pape, — si le texte est bien lu, — en confirme la propriété
à l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers en 1096. Il est certain que dix années
plus tard elle était en mains laïques et fut donnée lors de la consécration
de l'abbaye de Nyoiseau aux religieuses pour moitié par Suard Borrat et
Geoffroi Eschivard (1109-1110), de l'aveu d'Yves de la Jaille. L'abbesse
dès lors eut la nomination de la cure avec droit de dîme sur les deux tiers
de la paroisse. On prétend qu'elle s'étendait primitivement le long de l'Oudon
jusque vis-à-vis le château de Segré, sur la paroisse actuelle de la Madeleine.
Le curé de St-Aubin allait, jusqu'en 1790 du moins, chanter la messe dans
cette dernière église aux Rogations. Depuis aussi le xv° s., le service
de la chapelle de St-Vincent, V. ce mot, était transféré à St-Aubin.
Curés : Jean Tréhandeau,
pénitencier d'Angers, écolier en l'Université, 1448. — Jean Poyet,
1502. — André Després, 1554. — Toussaint Gouyet, 1598. — Pierre
Gaschot, 1616, résignataire en 1634. — Franç. Rabory, 1634, 1654,
— Jacq. Hunault, 1656, t le 6 décembre 1673 — Pierre Hunault,
son neveu, 1674, 1715. — Jacq. Belnoe, anc. vicaire, juillet 1715,
qui devient directeur du Séminaire d'Angers. — Franç. Belnoe, 1739,
qui dès cette année put faire restaurer l'église à l'aide d'une donation
du seigneur de la Faucille et construire la charpente de la nef et le clocher
avec 30 des plus beaux chênes de la terre de la Planchette. Le 29 avril
1743 il posait la première pierre du nouvel autel de la Vierge, construit
à ses frais par l'architecte Et. Chentrier d'Angers. Les statues de la Vierge
et de St Fort étaient l'oeuvre des dlles Bidard, de Laval. — Il résigne
en octobre 1769 et est inhumé le 27 avril 1770. — Jacq. Plessis,
ancien vicaire, décembre 1769, qui résigne, malade, en décembre 1784 et
est inhumé le 5 octobre 1789, âgé de 61 ans. —André Plessis, janvier
1785, 2 juin 1790. Il avait en 1786 remplacé le vieux choeur par un choeur
plus spacieux cantonné de deux chapelles, le tout béni le 5 décembre. —
Cosson, vicaire de la Baconnière, est élu le 2 avril 1791, — et sur
son refus, Maupoint, le 30 juin 1791. — Le curé Plessis, avec le vicaire
de St-Sauveur, Bertry, figurait en thermidor an II dans la bande de Chouans,
commandée par Dieusie.
La seigneurie de la paroisse
appartenait aux seigneurs de l'Île-Baraton, dont les droits étaient advenus
à ceux de la Faucille. Ils avaient leur enfeu dans le chanzeau du choeur.
— La paroisse dépendait du Doyenné de Craon, de l'Election d'Angers, du
District de Segré.
Elle fut érigée par la Révolution
en commune, qui eut pour maires : Jean-Charles Esnault de la Gaulerie,
1789-19 prairial an II, ancien marchand de blés, puis juge au Tribunal.
de Segré en l'an XI, et qu'à maintes reprises Bancelin malmena dans ses
brochures. — Caternault, 1er messidor an VIII. — Julien Duprez,
7 février 1806. — Mathurin Bellouit, 10 février 1813. — Pierre
Bellier, 25 mai 1821. — Pierre Parage, 18 octobre 1830. — Jean-Franç.
Bodin, 16 novembre 1830.
La veille même de cette dernière
nomination le drapeau blanc avait été arboré au sommet du clocher. La commune
pendant deux ans forma un centra de résistance ingouvernable. Une ordonnance
du 12 juin 1833 en obtint raison en la supprimant, du consentement même
du Conseil municipal (29 juillet 1832). — Elle comprenait, — sans autre
groupe au bourg que l'église et le presbytère, — une population de 1 050
hab, répartis en 11 villages ou hameaux, sur 2 685 hectares dont 1 074
hect furent attribués à Nyoiseau, 1 612 hect à Segré.
La paroisse seule resta conservée.
L'église, qui menaçait ruine, a été récemment reconstruite de fond en comble,
en style du XIIIe s., formant une nef de quatre travées, avec chapelles
de St-Joseph et de la Vierge dans les bras du transept, choeur et abside
pentagonale, décorée de vitraux. L'oeuvre a été consacrée le 31 juillet
1867 par l'évêque de Maïssour, assisté de l'évêque d'Angers.
Aux abords s'est formé un village
tout entier neuf ou rajeuni, desservi par un pont de 3 arches sur l'Oudon,
qui anime sur la paroisse 3 moulins à eau.
Arch. de M.-et-L.,. C 194 et
Série M. - Arch. comm. de Nyoiseau Et.-C. — Notice Mss. aux Arch. de l'Evêché.
- D. H0uss., 1436 et 1977. — Mss. 793.— Bibl. de l'Es. des Ch., 1875, p.
425. — Teulet, Trésor des Ch., t. I, p. 31. - Revue d'Anjou, 1852,
t. II, p. 80.