Contrat de mariage Martin Bonamiet, Soisy (77) 1559

Introduction

Le fonds de Ponthus Baisela notaire royal à Provins comporte des feuilles volantes, parfois peu lisibles, mais voici un contrat de mariage, qui semble dire, comme le montrent les contrats de mariage de cette époque à Provins que je vous ai mis en ligne, que la future fait un douaire à son futur.

contrat de mariage

AD77-1056E475/2 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

vue 192
1. 1559
2.
3. Plessis paroisse de Le
4. lurce Bonnamiet fille de feu
5. en à la Dardelle paroisse de Soisi
6. part lesquels …
7. mariage si Dieu et notre mère sainte
8. église cy ad… le plus toult que faire
9. se poura en faveur et contemplation duquel ledit Enslar…
10. ledit Martin de la moitié de tout
11. héritages tant maisons grange court jardin
12. assis terre labourable pré et tout autre
13. à elle appartenant en quelque lieu qu’ils soient situés
14. et assis et pour en jouyr sa vie durant seulement
15. en payant les redevances que doibvent
16. lesdits héritages ; le présent don fait par
17. amour que …
18. Martin Ospesain son mary car ainsi
19. mariage ne feult peu faire cy …
20. au moyen de ces présentes cy comme …
21. renonçant etc ad ce présent Pasquere
22. veufve de feu Nicolas Martin sa …
23. son oncle et Claudine sa femme
24. tous consentant et

Il y a 120 ans Jules Verne s’éteignait le 24 mars : il descendait de Denise Desoubzmarmont à Provins

Introduction

Denise Desoubzmarmont portait un nom si compliqué qu’il a été peu déchiffré et étudié, voire pas du tout. Comme elle était proche d’un Nicolas Desouzbmarmont, j’étudie tous les porteurs du patronyme, et en voici un, mais probablement pas l’ancêtre de Jules Verne. Comme pour bien étudier une famille il est nécessaire de reconstituer tous les porteurs du patronyme, voici un autre Nicolas Desoubzmarmont. Et je vous donnerai sans doute bientôt tout sur les DESOUBZMARMONT.

Nicolas Desoubzmarmont et son fils Georges

Ce Nicolas Desoubzmarmont est manouvrier et son fils clerc, ce qui laisse à penser qu’il a pu payer des études à ses enfants. En effet, j’observe dans mes travaux de retranscriptions des notaires les plus anciens de Provins, que les manouvriers étaient souvent acquéreurs de parcelles de terre voire maison, donc pas tout à fait pauvres…

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1559.09.09 vue 271 – furent présents en leurs personnes Nicolas Desoubzmarmont manouvrier demourant à Bersort lez Provins et Georges Soubzmarmont son fils clerc demourant audit lieu âgé de 25 ans comme ils disent, lesquels reognurent devoir et promis fournir servir l’un pour l’aultre et l’un seul et pour le tout sans division à honorable homme Louet ? Domenchin sergent royal à Provins tant en son nom que comme tuteur des enfants mineurs d’ans de luy et de deffunte Lucienne Gangnet jadis sa femme, la quanité de 9 septiers et myne de bled froment bon grain loyal et marchant mesure de Provins renru es greniers … pour demeurer quite du contenu en certaine obligation jadis passée soulz le scel des foires de Champagne en Brye à l’encontre de Nicolas Desoubzmarmont …

 

Les arbalétriers étaient encore nombreux à Provins en 1559 et tiennent à leur jeu

Introduction

En 1559, les armes à feu ont supplanté l’arbalète, mais la communaulté des arbalétriers de Provins entend garder ses droits aussi ils doivent demander au roi cette permission. Mais en 1559, pour s’adresser au roi il faut d’abord passer chez le notaire pour y faire une procuration, ce que les notaires de Provins ont tous refusé de faire aux arbalétriers, sans doute trop nombreux pour qu’un notaire ait à écrire tous leurs noms sur son acte… Ils demandent donc au Prévôt de Provins de requérir un notaire pour dresser cette procuration.

Lettre des arbalétriers au prévôt de Provins

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20 octobre 1559 vue 224 – A monsieur le prévost de Provins. Supplyent humblement Jehan Bouyn … Jacquot et autres challiers à la … jeu de l’arbaleste en ceste ville de Provins que pour la conservaion des droits de … communaulté mesmes pour obtenir confirmation du roy notre sire d’iceulx droictz, leur est besoing et nécessaire passer procuration entre eulx, ce que refusent faire les notaires dudit Provins, quoy que c soit en une seule procuration entendu qu’ils sont grand nombre disant qu’ils ne peuvent ce faire sans une provision du conseil, mondit seigneur il vous plaise actendu que leur communaulté n’est que ung corps … au premier notaire qui en sera requis de recepvoir et passer ladite procuration eulx tous ensemble pour le regard de ce qui conserne leur communaulté desdits arbalestriers seulement et vous ferez bien.
Soit fait par le premier notaire sur ce requis ainsi que … par la requeste dessus escripte le suppliant fait le 20 octobre 1559

Veuf, Benoît Musson tanneur à Provins, met ses 3 enfants 8, 12 et 14 ans au travail dans la tannerie, 1559

Introduction

Je vous ai montré beaucoup de tanneurs à Provins, et normalement les tanneurs n’étaient pas pauvre, et c’est un euphémisme, car ils étaient le plus souvent dits « bourgeois », mais je trouve un acte stupéfiant, dans lequel il est dit que les 3 enfants mineurs du tanneur Musson ont peu de bien et vont être mis au travail, or ils ont 8, 12 et 14 ans… Je mets donc cet acte qui semble infirmer ce que je connaissais des tanneurs, mais en tout cas qui montre encore une fois que les enfants travaillaient très jeunes…

tutelle des enfants Musson

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1559.12.20 vue 187 – Benoist Musson tanneur demourant à Provins et honorables hommes Valentin Musson de pareil estat oncle des mineurs cy après déclarés Loys Rayer marchant cousin germain d’iceulx mineurs Pierre Jolly tixerant en draps et Denis Villart oncles à cause de leurs femmes desdits mineurs, qui sont Loyse âgée de 14 à 15 ans, Denys Musson âgé de 12 ans environ et Lupienne agée de 8 à 9 ans enfants mineurs d’ans desdits Benoist Musson et deffunte Clemence Farel en son vivant femme dudit Benoist Musson, lesquelles parties afin de pourvoir à la nourriture et gouvernement desdits mineurs et pour leur profit faire et dommaige éviter à l’advenir ont en considération de ce que iceux mineurs ont si peu de bien qu’on ne mérite en faire cas, délaissent audit Musson tous et chascuns les biens meubles appartenant auxdits mineurs moyennant que iceluy Musson par charité et comme leur père a promis de mettre à mestier lesdits mineurs et leur faire apprendre mestier pour gagner leur vye et quand iceulx mineurs seront venuz en âge et auront trouvé leur bien et partie de mariage ou aultrement leur payer à chascun d’eux la somme de 10 livres tz la veille ou le jour de leurs espouzailles et les acquiter des debtes qu’ils pourroient debvoir lors du décès de ladite deffunte leur mère, ensemble l’accomplissement de son testament envers et contre tous sans pouvoir rien demander de la somme …

140 livres pour la dixme due par 2 laboureurs à Saint-Quiriace de Provins, 1560

Introduction

La dixme était un impôt non négligeable, et voici un exemple de somme très élevée due par 2 laboureurs. Ces 140 livres représentent en effet à cette date la valeur d’une maison à Provins, mais cependants, l’acte ne précise pas si ce montant était pour plusieurs années dues… car il est sincèrement impensable que ce soit pour une année ! Alors je suppose que l’acte est incomplet sur ce point …

140 livres dues à l’église de Saint Quiriace

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1560.01.23 n.s. (1559) vue 168 – furent présents en leurs personnes Fiacre Lois et Gillet Pinard laboureurs demourant en la paroisse des Ormes lesquels recognurent debvoir et promisrent payer l’un pour l’aultre sans division aux vénérables doyen chanoine et chapitre de l’église collégiale monsieur St Quiriace de Provins ce acceptant par messire Merle Rayer doyen d’icelle église Jehan Tricost et Pierre Duhame prêtres chanoines en ladite église ad ce présents la somme de 140 livres tournois pour l’apréciation ce jourd’huy amiablement faite entre lesdits débiteurs et de St Quiriace de la quantité de 6 muids 3 septiers bled seigle et mestail chacun par tiers qu’ils doibvent auxdits vénérables à cause des dixmes de Parey et des Ormes auxdits vénérables appartenant

 

Histoire du passage vers les moulins des Gobelets, abandonné mais qui devient en 2025 une voie vers la Sèvre

Introduction

Mes nombreux lecteurs, passionnés d’actes notariés anciens, ont très souvent lu, dans ces actes, la clause relative au droit de passage. Et, rassurez vous tous, cette clause existe encore en 2019 en particulier lorsqu’on partage en plusieurs parcelles un terrain pour construire, et qu’aucune voie ne desservira certaine parcelle.

En bon français, il s’agissait autrefois de la « tolérance » d’une « servitude ». Il existait aussi souvent bien d’autres servitudes que le passage, à savoir par exemple celle du puits, voire des lieux d’aisance etc… Souvenez vous en effet qu’avant le cadastre Napoléonien de 1834 rien n’était dessiné en plans, mais le notaire lors des ventes précisait les servitudes telles que celles que je viens de vous citer.

La clause de passage précisait toujours qui et comment on avait le droit de passer et que ce passage était une tolérance. Il était en effet important de préciser si cette tolérance était pour personne à pied excluant ou tolérant le passage avec boeufs et charrue etc…
Et bien entendu cette tolérance était TOUJOURS restreinte au besoin du passant pour l’exploitation réelle de son terrain enclavé, et EN AUCUN CAS un lieu de promenade ouvert à tous.

Vous avez bien compris que cette tolérance supposait que l’exploitant du terrain enclavé n’avait aucun autre accès possible.

Le passage vers les moulins des Gobelets

Donc, autrefois, avant 1840, il existait 6 moulins aux Gobelets. Ils n’étaient pas enclavés. Le cadastre dit « Napoléonien », que je vous montrai ces jours-ci, figurait un chemin donnait les desservant et accédant à rue de la Ripossière (alors chemin elle aussi), et quant aux 3 autres ils étaient sur la route de Clisson, donc directement accessibles.

Mais les meuniers communiquaient manifestement entre eux, en passant sur une terre.

Lorsque Marie-Judith Lebraire, l’épicière de la route de Clisson construisit la maison vue ici hier, elle eut à souffrir pendant plusieurs années aux environs de 1845 les vicissitudes causées par un malheureux procès concernant un droit de passage.
Voici la question résumée brièvement :
Les fermiers qui avaient des parcelles de terre dans la pièce des Herses avaient pris l’habitude de passer sur un terrain vague, devant le moulin des Gobelets, pour rejoindre la route de Clisson. Il ne s’agissait pas d’une servitude mais d’une simple tolérance de bon voisinage. Vers 1840, Marie Judith Lebraire fit démolir le moulin des Gobelets et avec ces matériaux construire une maison sur la route de Clisson, ce qui supprima le passage.
Les fermiers des Herses, bien que non enclavés et ne possédant aucun titre de propriété, ni droit à une servitude, attaquèrent cependant Marie-Judith Lebraire, qui perdit son procès devant le Tribunal Civil de Nantes, condamnée à démolir la maison et à rétablir le passage.
Le tout finit par un arrangement amiable et très onéreux pour Marie-Judith Lebraire. Elle s’engagea à établir un passage sur le terrain vague du calvaire qui lui appartenait, qui sera le chemin actuel de la Gilarderie, devenu aujourd’hui rue Georges Lemevel.
Quand on songe aux ennuis de ce long procès, à l’hostilité de tous ses voisins, aux nombreuses démarches qu’elle entreprit auprès des administrateurs pour obtenir une preuve de son bon droit, à l’innombrable échange de papasseries avec des hommes de loi, aux sommes énormes pour l’époque et pour sa petite fortune qu’elle dut débourser à la surprise inattendue de sa double condamnation à Nantes et à Rennes, enfin à l’humilitiation qu’elle dut ressentir en allant supplier son adversaire de renoncer à l’exécution du jugement et des lourds sacrifices qu’elle dut leur consentir, on peut facilement réaliser quel affreux cauchemar ce malheureux procès dut être dans sa vie de vieille fille.

devenu « terrain abandonné »

Et tout cela pour en arriver là en 2019 (j’ai pris la photo moi-même en 2019)

Car en fait ce passage ne servait pas vraiment puisque ne débouchant sur rien et ne servant en rien à desservir une autre propriété.

Même si le cadastre actuel a oublié qu’il n’existait plus faute d’utilité, et le dessine encore.

Mais certes le dessin du cadastre montre encore qu’elles parcelles en sont propriétaires de droit.

2025 un passage géant s’ouvre vers la Crapaudine

Le plan PLUM de Nantes va relier le Clos Toreau au parc de la Crapaudine via des cheminements doux, dans le grand cheminement de la Loire à la Sèvre. Le voici, en cours de réalalisation début mars 2025, ouvrant le passage à ceux du Clos Toreau vers la Sèvre. Le passage oublié des Gobelets va devenir un immense passage.

Photo Benoît Lesné, mars 2025