Contrat de mariage de Jean Guide, vigneron, avec la veuve Leroux, Provins 1503

Introduction

Ici, l’acte est abimé, et je tente de le retranscrire tout de même. Manifestement la future est veuve et plus aisée que le futur, et là encore, comme je vous l’ai déjà mis sur ce blog, elle donne à son futur l’équivalent du douaire mais pour lui en cas qu’elle décède avant lui. Le douaire est coutumier et ne fait ce don que du mari à sa veuve, jamais de la femme à son veuf. Mais, on peut sans doute comprendre que dans la Brie, les mariages entre gens de fortune différente existaient bel et bien.

Contrat de mariage de la veuve Leroulx, Provins 1503

acte abimé, mais qu’on peut comprendre car l’essentiel est encore visible…

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.12.12 vue 3498 – (acte abimé à droite) Jehan Guide vigneron demourant à Provins en son nom d’une part, et Marguerite veufve de feu Ayoul Leroulx demourant audit lieu d’autre part lesquels de leur bon gré sans force etc recognurent avoir promis et promesctent par ces présentes prendre et avoir par mariage l’un l’autre ; en faveur duquel mariage et contemplation d’iceluy fait si Dieu et saincte église si accordent … amour qu’elle a et se dit avoir … futur cognaissant qu’il a des … n’a de sa part, pour ces causes … renoncé et par ces présentes renconce … qu’elle pourroit avoir et jouir es … décès de luy si ainsi estoit qu’il ;.. icelle Marguerite , voulant que … Guide jouissent et possèdent de … elle ne peult demander ne rel… ne avoir comme etc dont etc présents ad ce messires Guillaume … Jehan Gennay prêtre, Loys Miracle …

Contrat de mariage de Denis Lebellault et Anne Durant, 1503 Nogent-sur-Seine 77

Introduction

Milieu très aisé, et tous deux veufs, et même les parents de madame sont bien vivants, et manifestement décident plus qu’ils ne conseillent. Je découvre ici que le douaire coutumier existait bien en Brie, et si les autres contrats de mariage que j’ai vus ici n’en parlaient pas, il s’appliquait tout de même sans contrat et sans mention dans un contrat. Par contre, cela fait plusieurs fois que je vois une clause qui m’intrigue, à savoir qu’on prévoit qu’en cas de décès de madame avant ses  parents, les enfants de madame seront héritiers de ses parents tout comme à sa place. Cela nous paraît d’une évidence folle, et pourtant manifestement cela n’était pas si évident que cela autrefois ?

Contrat de mariage Lebellault x Durant, 1503

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.10.23 vue 3465 – … Denis Lebellault marchant demourant à Nogent sur Seine d’une part, et Anne Durant veufve de feu Jehan Aleaume en son vivant marchand demourant à Rozay en Brie d’autre part, sur ce bien advisés et conseillés comme ils disoient recognurent mariage futur entre eulx deux et qu’ils ont promis et promectent faire l’un à l’autre si Dieu et saincte église si accorde et après iceluy consommé ont fait ensemble les traictés promesses et choses qui s’ensuivent, c’est à savoir que si ledit Denis Lebellault va de vie à trespas avant ladite Anne sa femme tuture, en ce cas iceluy Denis Lebellault la douée et doue par ces présentes de ung grant muy de grain par quart bled froment seigle orge et adveir, à le prendre avoir et recepvoir pour chacun an par icelle Anne sa vie durant, mesure de Nogent et rendu audit Nogent, en et sur une terre et méttairie où il y a 70 arpents de terres et prés ou environ en plusieurs pieces, audit Denis appartenant, assise aux Greves paroisse de Bargneux entre les rivières de Seine et Taulbe que tient à présent Estienne Bizoust laboureur à moisson dudit Lebellault à la charge de deux grans muys de grain ung pourceau 30 sols et 12 fromages par an, et ains veult et consent ledit Denis que ladite Anne preigne et recoure pour l’accomplissement de sondit douaire oultre et par-dessus ledit muy de grain, après tous partages faits entre elle et les héritiers dudit Denis sur la part et succession de sesdits héritiers la somme de 200 livres tz pour une fois, toutefois icelle Anne aura son choix et option de prendre et avoir douaire coustumier ou ledit douaire présent, et pour ce que lesdits Denis et Anne sont personnes nobles et ont ja enfans de leurs premiers mariages, ils ont voulu consenti et accordé, veulent consentent et accordent que nonobstant ladite noblesse combien que la coustume soit contraire à ce que s’ensuit, que après le décès et trespas dudit premier décédé d’eulx deux les biens meubles à eulx appartenant et qu’ils auront au jour du trespas dudit premier mourant soient partis et divisés par moictié entre le survivant et les héritiers dudit premier trespossé touttefois ledit douaire accompli et ad ce faire furent présents en leur personnes sire Jehan Durant recepveur des tailles à Provins et Jehanne Fourny sa femme de luy suffisamment (f°2) auctorisée père et mère de ladite Anne lesquels ont consenti et consentent que s’il advenait que Dieu ne veuille que ladite Anne allast de vie à trespas avant ledit Durant et sa femme et chacun d’eulx ses père et mère, en ce cas les enfants d’icelle Anne qu’elle a et aura ou temps advenir représenteront la personne d’icelle Anne es successions fuures desdits Jehan Durant et sa femme ses père et mère, et auront et prendront iceulx enfants leur part et portion comme feroit ladite Anne si elle survivoit sesdits père et mère, ainsi que disoient lesdits Durant et sa femme avoir pieça esté promis passé et accordé par escript entre eulx et les frères et sœurs d’icelle Anne leurs enfants comme etc dont etc obligeant etc renonçant etc présents ad ce nobles homme Guillaume Migault grenetier dudit Nogent, Pierre Gaultier sieur d’Orneaulx, Denis Nyvart, Jehan Mignon et autres.

Marion, veuve de Jean Lecourt, acquiert des rentes foncières, Provins 1503

Introduction

L’argent circulait peu autrefois, et j’ai trouvé sur Internet une seule étude sur ce sujet mais pas dans la Brie. Selon cette étude, la vente à rente foncière perpétuelle, le plus souvent en nature, était pratique courante, et c’est ce que j’observe dans mon dépouillement exhaustif des anciens notaires de Provins, et même déjà en 1500. Toujours selon cette étude l’argent circulait chez les marchands et les bourgeois.
Je vois cependant parfois le prix en argent, surtout lors du rachat de rentes foncières par des bourgeois de Provins.

la valeur de l’argent en 1500

Toujours selon mes relevés, qui commencent à dépasser plusieurs milliers d’actes, même le prix d’une maison ou d’une métairie était peu élevé en chiffre, et ne dépasse pas 100 livres. La majorité des pièces de terre ne dépassait pas 5 à 6 livres etc…

Marion acquiert 65 livres de rentes foncières

Ces 2 rentes, pour un total de 65 livres, sont sur une maison à Provins et une métairie à Poigny près Provins. Je descends personnellement des LECOURT de Provins, et ils sont encore nombreux dès 1500, en une branche de tanneurs sur plusieurs siècles et d’autres dans les offices du baillage de Provins. Il est fort probable que je descende de Marion, alors depuis que j’ai trouvé cet acte je suis très amusée à l’idée que j’avais une ancêtre riche !!!

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.10.21 vue 3464 – vénérable et discrete personne Me Anthoine Fevrier prêtre doyen de Provins recognut avoir vendu cédé transporté à tousjours et promis garantir de son fait et obligation seulement à Marion veufve de feu Jehan Lecourt demeurant audit Provins les rentes qui s’ensuivent c’et à savoir 4 livres tz de rente annuelle et perpétuelle qu’il avoit droit de prendre et recepvoir par chacun an sur une maison sise à Provins en la rue de Changy devant le prieuré dudit Changy et sur une terre et mettairie sise à Hanepon en la paroisse de Pougnis par vendition à luy faite de ladite rente par Colin Macé tanneur demeurant à Provins et feu Symone jadis sa femme dès le 4 juillet 1495 et 50 sols tz d’autre rente qu’l auroit droit de prendre sur lesdites maison et mettairie par vendition à luy faite par lesdits Macé et sa femme le 30 décembre dudit an, au paiement dsquelles rentes lesdits Macé et sa femme auroient obligé et ypothequés lesdits héritages et tous leurs autres biens meubles et héritages à ceulx de leurs héritiers présents et advenir aux termes et ainsi qu’il est à plein déclaré es lettres desdites constitutions faictes et passées soubz ce scel lesdits ans et jours que ledit vendeur a baillées pour toutes aides … ceddant par ledit vendeur tout droit nom raison … ceste présente vendition ainsi faite moiennant la somme de 65 livres tz que ledit vendeur en a confessé avoir euz et receuz pour le principal d’icelles rentes le sort de 20 livres tz pour arrérages d’icelles en chacune desdites rentes qui deubz estoient à iceluy vendeur qu’il a cédés et tranportés aussi à ladite achapteresse, lesdits deniers payés contens en présence dudit juré Dont etc promettant etc obligent etc présents ad ce Jehan Hardoin et Pierre Moreau manouvriers.

Contrat de mariage de Colin Clément et Jehannette veuve Jeubert, Léchelle (77) 1503

Introduction

Ce contrat de mariage dit clairement que le futur est plus riche et opulent qu’elle, mais chose plus qu’incompréhensible c’est elle qui prévoit de lui léguer moitié de ses biens à son décès… J’ai eu beau relire, je n’ai pas compris ce que signifie ce contrat de mariage.

Contrat de mariage, 1503

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.09.09 vue 3435 – Furent présents en leur personnes Colin Clement laboureur demourant à Cormeton paroisse de Lechelles d’une part et Jehannette veufve de feu Denis Jeubert en son vivant laboureur demourant à Voulton d’autre part, lesquels de leur bon gré recognurent et confessèrent comme ainsi soit qu’il ait esté entre eulx pourparlé du mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et consommé en face de saincte église et pour ce que ladite Jehannette a considéré que ledit Clément est riche et opulant en biens plus qu’elle, le voulant avantager aussi pour la bonne amour naturelle qu’elle a et dit avoir audit Clément son mary futur afin qu’il ait mieulx (f°2) de quoy soy entretenir au temps advenir ladite Jehannette en faveur dudit mariage et au cas qu’il soit consommé entre eulx deux, elle luy a donné ceddé transporté délaissé en pur don irrévocable fait entre vifs dès maintenant pour lors que le cas le requerera qu’elle déceda et vint de vie à trespas avant ledit Clément son mary futur la moitié de tous les héritages et biens immeubles qui ladite Jehannette sont compectent et appartiennent et dont à présent elle jouit et possède tant de propre qu’autrement quelque part qu’ils soient situés et assis pour en jouir user et posséder par ledit Colin Clement pendant et durant sa vie tant seulement sans ce qu’il les puisse vendre ne ypothéquer à culcun, en paiant la moictié des charges qu’ils doibvent et les soustenant suffisamment aussi pour icelle moictié par ledit Clément, et après le trespas dudit Colin icelle moictié d’héritages sera et demeurera aux héritiers de ladite Jehannette, et oultre pour ce que ladite Jehanne femme future dudit Colin Clément est tenus et obligée de 6 septiers de bled froment de rente foncière moictié de 12 septiers de froment de rente que ledit feu Denis Jeubert et elle de son vivant ont vendu et constitué à Marion veufve de feu Jehan Lecourt demourant à Provins  45 livres tz pour ledit demy muy de bled que ladite Jehannette en a eu et receu de ladite Marion faisant moictié de 90 livres pour ledit muy de bled rachectable à leurs bons prins comme elle disoit, ladite Jehannette a voulu et veult consent et accorde par ces présentes qu’en la faveur que dessus au cas que ledit Clément après ladite conjonctin rachecte lesdits 6 septiers de rente de ladite veufve Lecourt, en ce cas que les trois septiers de ladite rente faisant moictié dsdits 6 septiers soient compectent et appartiennent à perpétuel héritage audit Colin Clement ses hoirs et aians cause, et les autres trois septiers à ladite Jehannette ses hoirs et aians cause à tousjours …

Contrat de mariage d’Antoine Leseure et Antoinette Leseure, Saint-Hilliers (77) 1503

Introduction

Les futurs portent le même nom, mais je pense avoir bien lu, et j’ai un cas dans mes propres ascendants en Anjou, avec 4 fois le même patronyme, car les parents aux aussi portaient tous le même patronyme. Il s’agit des JALLOT pour lesquels j’ai fait ensuite tant de recherches et elles m’ont permis de conclure qu’il n’y avait aucun cousinage, uniquement une foule de porteurs de branches très anciennes du même patronyme.

un don qui n’en est pas un 

Le don était alors parfois assez curieux, puisqu’il s’agissait seulement d’un transfert de propriété à la charge de la rente perpétuelle !!! Donc un don pas si gracieux que cela !!! comme vous allez vous-même pouvoir le constater en lisant l’acte…

Contrat de mariage à Saint-Hilliers (77) 1503

 

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.08.26 vue 3429 – Yvonnet Leseure demourant à Saingny paroisse de Sainct Ylier recognut de sa bonne volonté en faveur du mariage qui au plaisir de Dieu sera fait en face de Saincte église entre Anthoine Leseurre demourant à Ruppereux et Anthoinette fille dudit Yvonnet Leseurre sa fiensée au cas que ledit mariage soit consommé avoir donné ceddé transporté et délaissé et par ces présentes donné ceddé délaissé en pur don irrévocable et promis garantir etc auxdits Antoine Leseurre ad ce présent et acceptant et à ladite Anthoinette sa femme future ung arpent de terre en deux pièces l’une contenant demy arpent assise au perier aux garses au finage dudit Sainguy tenant d’un costé aux hoirs Tricost d’autre costé audit Yvonnet et à Jehan Banyer aboutissant d’un bout au chemin du roy, et l’autre pièce contenant demy arpent assise au moulin à vent dudit Sainguy tenant d’un costé à plusieurs tournailles d’autre costé audit Yvonnet et à ses enfants aboutissant d’un bout sur le chemin dudit moulin à vent, pour de ce que dit est jouir user et posséder par lesdits mariés leurs hoirs etc doresnavant à tousjours perpétellement et en faire et disposer à leur plaisir et voulonté à la charge de 3 deniers tz de cens le jour Saint Rémy envers le seigneur dudit Sainguy et 2 bechets et demy de bled froment de rente annuelle et perpétuelle paiable chacun an le jour saint Martin diver envers Denis Gaultier dit Lepud marchant demourant à Provins pour toutes charges, lesquels cens et rente ledit Leseurre et sa femme seront tenus paier et acquiter à tousjours et en rendre quicte et indempne ledit recognaissant et ses hoirs ; ce pur don et transport ainsi fait comme dit est en faveur et contemplation dudit mariage et afin que les mariés aient mieulx de quoy eulx entretenir au temps advenir …

Installation du presbytère de Saint Genois diocèse de Sens, 1503

Introduction

Je n’avais encore jamais vu les biens meubles d’un presbytère dans les fonds des notaires, et voici donc le premier acte donnant le détail de l’équipement du presbytère. L’acte montre que  ces biens meubles appartiennent à la paroisse et non au curé et que ce sont les marguilliers de la paroisse qui gèrent ces biens. Le détail montre plusieurs chaudières, sans doute l’une pour cuire les aliments, l’autre chaufferette. Peu de vaisselles, et à cette époque pas de fourchettes, cuillers etc… mais les salières sont importantes…

le presbytère au diocèse de Sens

Pourquoi passer ce reçu des biens meubles de ce presbytère chez un notaire de Provins, alors que le bien est situé loin de Provins et je ne suis pas parvenue à l’identifier, pourtant on lit clairement qu’il s’agit bien du diocèse de Sens.

les biens meubles de la cure

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.08.22 vue 3427 – …Me Jehan Mechmon prêtre curé de Sainct Genois au diocèse de Sens … recognut avoir eu et receu de Robin Provost et Jehan Mortillon marguilliers de la poroisse dudit Saint Genois ung lit fourny vallant 4 livres 6 sols, 6 escuelles pesans 7 livres et demy, 2 plats pesans 5 livres, ung grant broc, ung petit broc, ung pot à eau, 2 salières pesant 8 livres et demy, tout estain valant 75 livres 8 sols – Item une grant chaudière d’airain pesant 4 livres – Item une autre petite chaudière pesant 2 livres, 2 chaudières de cuivre pesent 3 livres, une pelle de fer à queue pesant 3 livres tout tous prisés 38 sols 4 deniers tz, lesquels biens ont esté baillés audit curé par lesdits marguilliers pour ustencilles du droit de prêtre manuel pour s’en servir par ledit curé et soy avoir à ses nécessités tant et (f°2) aussi longuement qu’il sera curé de ladite cure et après son trespas ou ss’il permutoit sadite cure il sera tenu délaisser lesdits meubles audit presbitère pour servir à son successeur curé d’icelle cure pour la valeur d’iceulx ;..