Marie Gisteau appelée par Pierre Planté devant le Parlement de Paris : La Rouaudière 1651

Les parents de Marie Gisteau, Yves Gisteau et Charlotte Bertrand, sont décédés jeunes. Ils avaient vendu à Pierre Planté des terres relevant de Bedain, mais Marguerite Alaneau, qui détient la seigneurie de la Rouaudière prétend que ces terres relèvent de sa seigneurie et a poursuivi Pierre Planté en justice, où elle à même gagné !!!
L’acte qui suit est la copie, conservée dans le chartrier de La Rouaudière, des suites de l’appel au Parlement de Paris qu’a fait Pierre Planté, qui se voit devant une double imposition !
C’est tout de même plus simple de nos jours de n’avoir qu’un seul seigneur : l’état !

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-207J2 – f°087 chartrier de La Rouaudière – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 10 octobre 1651 (relief d’appel par le Sr Planté au parlement de Paris contre la sentence rendu au profit de dame Marguerite Alaneau dame de la Rouaudière le 18 septembre 1651) Nous par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre au premier Me huissier ou sergent royal sur ce requis, nous a esté de la partye de Pierre Planté, disant qu’il auroit cy devant fait ung contrat d’acquest avecq deffunts Yves Gisteau et Charlotte Bertrand sa femme par devant Guerchais notaire de Pouancé le 5 janvier 1634 de certains héritages mentionnés pa rle contrat tenus du fief de Bedain dépendant de la seigneurie de Senonnes, à la charge dudit Planté de payer par chacun an au terme de l’Angevine 4 mesures d’avoine et 15 deniers par argent pour les pièces appellées la Pichardière en la fresche des Mats, lesquels debvoirs ledit exposant ou ses fermiers auroient payé ou fait offre de ce faire suivant ledit contrat, néantmoings Pierre et Jean Blandin, qui est dudit lieu des Mats, subjet du fief et seigneurie de la Rouaudière, appartenant à dame Marguerite Allaneau veufve de deffunt Philippe Jacquelot vivant conseiller au parlement de Bretaigne audoit fait appeler l’exposant au siège présidial d’Angers pour d’autres debvoirs dont il ne doibt aulcune chose et ladite Allaneau seroit intervenue audit procès et auroit obtenu sentence par forculsion audit siège le 18 septembre dernier prononcé en dernier ressort par laquelle ledit exposant et deffunts Mathurin et Catherin Clément qui sont décédés y a plus de 2 ans sont solidairement condamnés payée la somme de 66 livres par une part et 4 livres par autre pour les arrérages de 19 boisseaux d’avoine et 33 sols en deniers à ladite seigneurie de la Rouaudière, servir et continuer et aux despens, combien qu’il ne soit subject de ladite fresche des Mats dépendant (f°2) de ladite seigneurie de la Rouaudière avecq lesdits Blandin et Clement et autres et est subject dudit seigneur de Bedain dans lequel les choses de son contrat sont situées, c’est pourquoi ledit exposant auroit appellé et appèlle par ces présentes de ladite seigneurie aux périls et fortunes de Henry Lescouvette et Marie Gisteau sa femme fille et héritière desdits deffunts Yves Gisteau et Bertrand ses vendeurs et garans comme encores il appelle à nous à notre cour de parlement de Paris pour les torts et griefs qu’il a déclaré un temps et nous requérant à cette fin par lettres de provision ; pour ce est-il que nous le mandons et commettons par ces présentes que la requeste dudit exposant vu adjourné et inthimé à certain et comptant jour en notre dite cour de Parlement à Paris lesdits Blandin et Allaneau pour voir procéder sur ledit appel avecq deffence de rien faire attenter ny innover au préjudice dudit appel à peine de 500l ivres d’amende cassation de procédures et de tous despens dommages et intérests et audit jour adjourné et assigné ledit Lescouvette et ladite Marie Gisteau sa femme fille et héritière desdits deffunts Yves Gisteau et Bertrand ses garants et vendeurs pour voir condamner faire cesser lesdites demandes poursuites desdits Blandin et Allaneau contre luy, faire infirmer ladite sentence, sinon l’en acquitter et indemniser tant en principal dommages et (f°3) intérests que despens tant en demandant que deffendant et de la présente instance de sommation etc en outre procéder comme de raison, car tel est notre plaisir. Donné à Paris le 10 novembre l’an de grâce 1651 »

Encore un aveu de René Gault pour la Morelière : Niafles 1621

Je dis « encore un aveu » car comme de nos jours on fait chaque année une déclaration d’impôt, autrefois, on devait revenir à chaque assise de la seigneurie faire sa déclaration, et même si les archives qui nous sont parvenues sont lacunaires, voire manquantes, il arrive que l’on puisse retrouver plusieurs fois le même personnage.

Je descends de ce René Gault, qui est meunier de Chouaigne à Craon, mais qui ne sait pas signer.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-E56 chartrier de Saint Martin du Limet – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 juin 1621 honneste homme René Gault demeurant à Chouaigne Saint Clément apellé pour exhiber bailler par déclaration confesse avoir cy devant obéi et baillé par déclaration les actes de la Morellière en la paroisse de Nyaffle à laquelle il persiste et déclare ny vouloir rien deminuer et sur ce que le procureur de la cour a déclaré qu’il doibt payer audit seigneur de la Bouessière et des Bonshommes conclud ad ce que ledit Gault y persiste, a iceluy Gault adjoustant à ladite déclaration rendue et icelle emplifiant dict que pour raison des choses y mentionnées, il est deu chacun an au terme d’Angevine à ladite seigneurie des Bonshommes le nombre de 4 (illisibles) de vin et à la seigneurie de la Bouessière 13,5 boisseaux de bled seigle mesure dudit lieu, qu’il paye et dont l’avons jugé ; ledit Gault a dit ne savoir signer

Quand Saint Michel Mont Gargan était le terme pour payer : Les Rosiers (49) 1600

Saint Michel est apparu au Mont Gargan en 492 et est fêté le 8 mai.

Certes les lieux consacrés à Saint Michel sont nombreux, mais comment le Mont Gargan, près Rouen, a-t-il pu donner lieu au terme à payer en Anjou, province totalement différente ? Pourtant, on retrouve ce terme en Anjou, à côté de Notre Dame Angevine (début septembre), la Toussaint, Carême prenant, Pâques, Pentecôte et mi-août.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 7 octobre 1600 avant midy en présence de nous Jehan Bauldry notaire royal à Angers et des tesmoings cy après vénérable et discret Me Michel Chaillou prêtre chapelain de la chapelle de st Liger desservie en l’église d’Angers demeurant la cité dudit lieu, a confessé avoir receu de Estienne Bridier demeurant aux Rouziers, curateur des enfans de deffuncts Michel Blanche et Louise Boué sa femme, le nombre de 12 boisseaux de bled froment mesure de Beaufort pour les arrérages de 2 années escheues au terme de st Michel Montgarganne dernière passé de 6 boisseaux de bled froment dicte mesure, de rente foncière deue chacuns ans audit terme à ladite chapelle tant par lesdits enfans héritiers desdits deffuncts Blanche et Boué que aultres leurs codétempteurs solidairement sur à cause et pour raison de certaines maisons et terres sises au lieu des Petits Bois près les Champs Girards dicte paroisse des Roziers, rendable en ceste ville d’Angers en la maison dudit chapelain, duquel nombre de 12 boisseaux de bled froment pour lesdites deux années ledit Chaillou s’est tenu contant et bien paué et en a quicté et quicte ledit Bridier audit nom, sans préjudice de son recours contre ses cofrescheurs et codétempteurs, ainsi qu’il voirra estre à faire, affin duquel ledit Chaillou luy a céddé et cèdde ses droits et actions sans aucun garentage fors de son faict seulement (f°2) et ont les parties présentesment accordé et composé à la somme d’un escu pour les frais faits à la poursuite et recouvrement desdits arrérages à l’encontre dudit Bridier, laquelle somme d’un escu iceluy Bridier audit nom a promis et promet payer et bailler audit Chaillou dans quinzaine, et en payant luy ceddera aussy ses droicts comme dessus, ce qui a esté respectivement stipulé et accepté, et à ce tenir et acomplir se sont lesdits Chaillou et Bridier audit nom obligés et obligent avec tous e chacuns leurs biens, dont les avons jugés de leur consentement ; fait audit Angers à notre tabler présents vénérable et discret Me Pierre Jouanne prêtre aussy chapelain en ladite église d’Angers demeurant en ladite cité, Claude Porcher et Hyerosme Hoquetin praticiens demeurant audit Angers tesmoings, lequel Bridier a dit ne savoir signer

Aveu de Jean d’Andigné seigneur de la Ragotière à François Bitault seigneur de la Fessardière : Cherré (copie non datée)

ATTENTION le parchemin qui suit est une copie non datée, et pire non signée.

Je vais tenter de réfléchir de mon côté à la date, au vue de François Bitault, qui est d’ailleurs l’ascendant d’au moins l’un d’entre vous. Et au vue de tous les personnages cités.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série E1442 : Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

De vous messire François Bitault sieur de Chizé, Vaillé, Rossereus, des chatelenies des Hérons, Bois de Maine et de Litan, sieur de la Fessardière en Cherré, conseiller du roy en sa cour de parlement à Paris, Je Jean d’Andigné escuyer sieur de la Ragotière cognois que au regard de vostre seigneurie du fief Cherpy, je suis vostre homme de foy simple à cause et par (l°4) raison des choses héritaux dont la déclaration s’ensuit :
(l°5) C’est à scavoir de partie de mon halbergement de mon lieu de la Ragotière, c’est à scavoir ma chapelle mes estables et greniers de dessus près la porte de ma (l°6) maison allant tout au droit des huis de mesdites estables au travers de ma court et se rendant au coing du mur de ma petitte chambre qui est en apenty contre le pignon de (l°7) ma salle du costé vers Cherré, le jardin où il y a une motte, les fossés d’autour à la bon d’iceux avec droit de pont levis et planchettes auxdits fossés, et de coulombier sur ladite (l°8) motte à pilliers et clouaison contenant le tout une setérée de terre ou environ, joignant d’un costé et abutant des deux bouts à mes terres que je tiens de vous, et d’autre costé à (l°9) mes choses que je tiens de la Perrine.
Item mes maisons helbergemens jardins issues de ma metairie de la Ragottière contenant le tout 18 boisselées de terre ou environ mesure de Marigné, joignant d’un (l°10) costé et abutant des deux bouts à mes terres que je tiens de vous, d’autre costé au deffrou qui ancienement estoit clos de vigne

Selon le Dictionnaire du Monde rural de Marcel Lachiver : En Anjou on dit des landes FROUXIl ne donne pas le « frouage », mais il s’agit manifestement du droit de laisser les bêtes pâturer sur les landesD’ailleurs le notaire utilise même un pléonasme puisqu’il ajoute « droit d’usage »

et choses que je tiens de la Perrine dont y a de ces jardins cy (l°11) dessus en pré
(l°12) Item partie d’une pièce de terre qui autrefois estoit en hault bois qui s’appeloit la Touche à présent la Chesnaye Dérivée qui est divisée en deux, joignant d’un costé la grand chesnais et d’autre (l°13) costé à mes terres que je tiens de vous, abutant d’un bout aux terres de la Pastière d’autre bout aux choses que je tiens de vous
(l°14) Item deux cloteaux l’un nommé la Defle l’autre le cloteau long depuis peu divisés contenant quinze boisselées ou environ qui se nommoit autrefois la Grand Pantière joignant d’un (l°15) costé et abutant d’un bout à mes chesnais que je tiens de vous et d’autre costé au chemin de la Pastière à la rivière de Cherré et d’autre bout aux terre de la Pasture
(l°16) Item une pièce de terre nommée la Lande contenant deux journaux de terre ou environ qui autrefois avoir nom les Broces en laquelle y avoit une plesse à connils qui faict quelque (l°17) partie de la séparation de vostre fief et de celuy de la Perrine, joignant d’un costé et abutant des deux bouts à mes choses que je tiens de vous et d’autre costé à mes choses que je tiens (l°18) de la Perrine
(l°19) Item une pièce de terre en hault bois nommée Panlou où autrefois y avoit garanne à connils tout autour et estoit bois taillable, joignant d’un costé et abutant des deux bouts à mes choses (l°20) que je tiens de vous et d’autre costé aux choses que je tiens de la Perrine
(l°21) Item une pièce de terre nommée les Petites Friches qui autrefois avoit nom les Varannes contenant trois journaux de terre ou environ, joignant d’un costé et abutant d’un bout à mes (l°22) terres que je tiens de vous et d’autre costé et bout au chemin du Parc à la Paquerais
(l°23) Item une pièce de terre nommée la Lande de Panlou, joignant d’un costé et des deux bouts mes terres que je tiens de vous et le chemin le la Pasture à la Paquerais et d’autre costé aux terres (l°24) que je tiens de la Perrine et contenant dix seterées de terre ou environ
(l°25) Item une pièce de terre nommée les Valinières contenant cinq séterées de terre ou environ joignant d’un costé et abutant d’un bout le chemin de la Chadenière à Chaille Corbin et d’autre costé (l°26) et bout aux terres de Soulibelle et de la Chabossière
(l°27) Item une pièce de terre nommée les Escoulouères contenant trois séterées de terre ou environ, joignant d’un costé et aboutant chemin de la Paquerais aux Buttes d’autre costé aux terres de la (l°28) Paquerais et d’autre bout aux terres de la vefve Lefebvre
(l°29) Quatre hommées de pré mis dans le pré de Soulibelle qui autrefois joignait le pré de la Rivière et a esté mis avec celuy de mon fief que je vous rends sesfief ?? sans debvoir joignant (l°30) d’un costé la pièce de Soulibelle et d’un bout la ruette de Soulibelle d’autre bout les terres du Chesne Vert et d’autre costé mon pré de la Ragottière.
(l°31) Item un pré nommé le pré du Lac autrefois nommé le Fontenil, contenant deux hommées de pré ou environ, joignant des deux costés et boutans terres et chemin des Buttes à (l°32) Soulibelle et d’autre bout au pré du Chesne Vert et terre du Poirier.
(l°33) S’ensuit le féage que je tiens de vous sous hommage et les certes qui me sont deue. Premièrement des hommes de foy François Letayeux pour son journau de terre de la (l°34) Pierre Gilles et René Gandon et ses frères pour une pièce de terre appellée Buche et pour une hommée et demis de pré, Etienne Montel à cause de Perrine Prevost sa femme pour une (l°35) pièce de terre nommé Louche, Mathurin Lefebvre douze boisselées de terre dans la Pierre Gilles et deux planches de vigne dans le clos de la Morinière et un lopin de pré en la prée (l°36) de la Morinière, François Guiteau à cause de Jeanne Lefebvre sa femme 6 boisselées de terre dans la Pierre Gilles, Laurent Lefebvre huit boisselées de terre aussy dans la Pierre (l°37) Gilles et chacun une planche de vigne dans le clos de la Morinière, Sanson Provost à cause d’une nommée Lefebvre quatre planches de vigne dans le clos de la Morinière et une hommée de pré (l°38) dans la prée de la Morinière, Pierre Ratiau à cause de sa femme demye hommée de pré en la prée de la Morinière, Mathurin Salmon pour les terres et prés de la Morinière, Messire (l°39) Toussaint Lefebvre pour une partie de la chapelle de Bon Port, Messire François Peccate pour partie de sa chapelle de l’Atelier, les seigneurs de Laubrière sont mes hommes de foy pour (l°40) partie de leur métairie de Chaillé Hardatz et doibvent neuf solz de service, Charles Leroyer mon homme de foy à cause de sa deffuncte femme pour partie du lieu de la Fiaudière, Mathurin (l°41) Rollet mon homme de foy à cause d’autre partie du lieu de la Fiaudière, Renée Defaie vefve à cause de l’autre partie est aussy de foy et m’en doibvent à change de seigneur ou de subjets (l°42) un cheval de service quand le cas y eschet, le sensif à moy deub chacun an au dimanche d’après l’Angevine, Messire Nicolas Paroisse curé de Cherré mon homme de foy pour deux (l°43) boisselées de terre nommée les Hardières près le bourg de Cherré. Tous les denommés cy dessus sont mes hommes de foy
(l°44) S’ensuit le sensif à moy deub audit an au dimanche d’après l’Angevine que je rends audit seigneur de la Fessardière. Et premier Tribouel à cause de sa (l°45) femme pour un cloteau de terre nommé la Barre Suart, la vefve Bouete pour un clotteau de terre aussy appellé la Barre Suar Suart, Marguerite Panselot pour ses pièces des Chasteigniers (l°46) qui autrefois avoyent nom les Tiberdières, le prieur se Signé pour son lieu de la Bouelière avec ses apartenances d’iceluy au divin service une pièce de terre nommée Liraigne qui est en (l°47) mon domaine et tenoit autrefois de moy Jacques Martin pour un pré nomme la Jariais et deux autres cloteaux de terre l’un nommé la Jariais et l’autre proche Soulibelle, Louis Bechu (l°48) à cause de sa femme pour les terres et prés des Jariais, René Mouette pour une pièce de terre nommée la Perrière proche Siege, les seigneurs du Marets pour huit boisselées de terre, (l°49) le seigneur de la Pasture pour une pièce de terre dépendant de la Pastur proche Poirier, Monsieur de Montreuil à cause de sa femme pour un cloteau de terre de Lourrerie le sieur de (l°50) La Rouaudière à cause de sa femme pour partie du lieu de la Broutaudière, le chapelain de la Ragotière à cause du lieu de la Vesuetière au divin service, le seigneur de la Petitte Bougrais une (l°51) pièce de terre près la Vesuetière, Messire François Peccate pour partie de la chapelle de l’Atelier de mon domaine et en mon fief je relève de vous les rivières et partie du grand pré de (l°52) Soulibelle le pré Niolet partie de mes prées de la Ragotière la Grand Pasture sans aucun debvoirdont mes prédécesseurs ont fait de fief domaine, et ensemble je relève de vous ce qui m’est (l°53) venu par depied de fief des fiefs de la Morinière et de la Fiaudière.
(verso, l°1) Et en mes dictes choses tant en fief qu’en domaine j’ay droict de justice et jurisdiction foncière et domainière et ce que en despend peut et (l°2) despendre par la coutume du pays et par rason desdites choses tenues de vous à ladite foy à hommage simple je vous en doibt et suis tenu rendre poyer en (l°3) de service à muance de seigneur et d’homme quand le cas y eschet plaige gage droit certe et obéissance tel je homme de foy simple doibt à son seigneur de fief (l°4) et de foy simple, et les loyaux tailles et aides quand elles y adviennent par jugemens selon la coustume du pays, sauf à vous déclarer lesdites choses (l°5) à plain de bouche par montrées ou autrement, toutefois que raison donnera, et vous plaise scavoir que cy dessus sont déclarées les choses que je tiens de (l°6) vous à ladite foy et hommage simple et les certes et redevances que je vous en doibt selon ce que je suis peu enquérir et m’en suis mis en diligence p… (l°7) offrant vous en faire foy en ma conscience o protestation expresse faite et retenue à moy Mon Seigneur que s’il estoit trouvé par adveu ou adveus (l°8) par mes prédecesseurs aux vostres ou autrement demeurent qu’autres ou plus grand choses je eusse de vous audit hommage simple, je ni m’en désavoué … (l°9) de vous mais m’en advoue à vous, ou que plus grande ou autres certes vous en feusse tenu faire que les déclarations cy dessus, je n’entens en rien (l°10) vous desnier, débatre ni contredire mais les vous veux servir et passer par la voye que de raison laquelle protestation et offre je vous fais affin que (l°11) puisse estre dict ne impugné contre moy que je ne vous aye aultrement que deument baillé par deveu et que je ne sois traicté et amandé de meuble ny perte d… (l°12) en aucune manière et en tesmoing desquelles choses je vous en rends le présent escript pour adveu scellé des seaux establis aux contracts de la terre et chatelenie (l°13) de Marigné faict et signé à nostre requeste des seings

Suite de la déclaration de Jean d’Andigné au roi de ses biens tenus à foi et hommage : 1540

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 223 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 mars 1539 avant Pasques (donc le 15 mars 1540 n.s.) Item déclare estre seigneur et possesseur du lieu mestairie et appartenances de la Thomasserye située en la paroisse de Cossay, lequel lieu je tiens à foy et hommaige de noble homme Jacques Clerambault seigneur de la Gourdouère à cause de sondit lieude la Gourdouère, pour raison duquel lieu de la Thomasserye je soy audit seigneur de la Goudouère ung cheval de service quant le cas y advient et selon la coustume du pays, et oultre doy sur ledit lieu de la Thomasserye le nombre de 6 septiers de blé seigle mesure de Chemillé rendu par chacun an au terme de Notre Dame Angevine au chappitre de Saint Léonard dudit lieu de Chemillé, et oultre je doy une autre foy hommage simple audit (f°2) seigneur de la Gourdouère pour raison de la moitié des terres des Sormeryes et de la moitié par indivis des terres des Guyborderies, lesdites terres de Sorneryes et des Guyborderies dépendant dudit lieu de la Thomasserye pour raison desquelles terres je doy chacun an audit seigneur de la Gourdouère 3 sols tz de service et oultre lesdits terres doivent audit sieur de la Gourdoouère de rente ung septier de blé seigle dicte mesure de Chemillé, et lequel lieu de la Thomasserie avecques lesdites terres des Sourinière et des Guyborderyes me valent chacun an de revenu charges desduictes la somme de 25 livres tournois ou environ
Item suys possesuer et détenteur du lieu et closerye de la Girardière située en la paroisse de Melay que je tiens à foy et hommaige simple de messieurs les doyen et chapitre de st Léonard de Chemillé, à cause et par raison de leur fief dudit lieu de Sainct Léonard pour raison duquel lieu de la Girarderye je leur doy chacun an au jour et feste Sainct Clemens la somme de 6 sols tournois de service et oultre doy par chacun an au terme de Notre Dame Angevine auxdits doyen et chappitre de st Léonard le nombe de 2 septiers de blé seigle de rente deue mesure de Chemillé de rente, et lequel lieu me vault chacun an de revenu toutes charges desduictes la somme de 11 livres tournois ou environ
Item déclare que je suis possesseur et détenteur de 2 septercées de terre ès les terres de la Basle sises en la paroisse de Joué lesquelles je tiens à foy et hommaige simple du seigneur de la Hardyère et luy en doy chacun an au terme de Notre Dame Angevine la somme de 15 deniers tournois de service et me vallent lesdictes 2 septérées de terre la somme de 50 sols tournois de revenu ou environ
Item déclare que suis seigneur et possesseur de 5 septiers de blé seigle mesure dudit Chemillé et de 2 chappons le tout de rente à moy deuz chacun an sur le lieu du Pastiz situé en ladite paroisse de Joué (f°3) autreffois baillée par mes prédécesseurs à icelle rente et laquelle rente de blé et chappons je tiens à foy et hommaige simple du seigneur d’Argrene et luy en doy de service chacun an au terme de Notre Dame Angevine la somme de 2 sols tournois
Item déclare que suis seigneur et possesseur d’un petit lieu et appartenance appellé Lymelle sis en la paroisse de Bescon en pays de Landes lequel je tiens à foy et hommaige simple du seigneur de Serrant pour raison duquel lieu je luy doy par chacun an ung denier de service au terme de Toussaint ou Noel et oultre doy à la chappelle de la Galicheraye chacun an 6 livres tournois de rente et la somme de 25 sols tz aussi de rente payable de 3 ans en 3 ans à ladite chappelle de la Galicheraye, lesquels 25 sols tournois sont employés en luminaires, et lequel lieu me vault chacun en de revenu toutes charges desduictes la somme de 20 livres tournois ou environ
Item déclare que je suis seigneur et possesseur du lieu et appartenances de la Haulte Jehannière située en la paroisse de Thorigné sur Mayenne, lequel lieu est situé en pays de landes, lequel lieu je tiens à foy et hommaige simple du seigneur de Hoges ? pour raison duquel lieu je luy doy par chacun an le nombre de 18 boisseaux d’avoyne grosse mesure de Grez sur Mayenne que je doy pour et en l’acquit dudit seigneur de Hoges dudit seigneur de Grez sur Mayenne au terme de l’Angevine, lequel lieu me vault chacun an de revenu toutes charges desduictes la somme de 16 livres tournois ou environ
Item déclare estre seigneur et possesseur du lieu et appartenance de Lenglescherye situé en la paroisse d’Angrie, lequel lieu est composé de maison seigneurial boys marmentaulx et garennes, lequel lieu je tiens à foy et hommaige simple du seigneur de Loupvaines et du seigneur de la Vauguillaume et du seigneur de la Jaille Yvon et partie du seigneur de Teilleul (f°4) à cause de partie duquel lieu en tant que j’en tiens dudit seigneur de Loupvaines je luy en doy par chacun an le nombre de 12 boisseaux d’avoyne grosse à la mesure à laquelle ledit seigneur de Louvaines a acoustumé mesurer ses avenaiges, et oultre luy doy 2 sols tz le tout de service, et audit seigneur de la Vauguillaume en tant que j’en tiens dudit lieu de Lenglescherie à ladite foy et hommaige et pour raison de mon lieu de la Chastaigneraye sis en la paroisse de St Aulbin du Pavoil je luy en doy par chacun an au terme de l’Angevine la somme de 7 sols 6 deniers tz de service et audit seigneur de la Jaille Yvon aussi en tant que je tiens dudit lieu de Lenglescherye à ladite foy et hommaige simple je luy doy chacun an ung denier de service, et audit seigneur du Teilleul en tant que je tiens de luy audit lieu de Langlescherye à cause de sondit fief du Teilleul je luy doy par chacun an au terme de Noel la somme de 9 deniers tz de service, et en oultre doy chacun an au seigneur de Vendosme le nombre de 3 boisseaux de blé seigle mesure de Segré, et m’est deu par chacun an de cens rente ou devoir à cause de mon fief dudit lieu de Langlescherie à plusieurs termes en l’an par plusieurs personnes la somme de 15 sols tz et le nombre de 14 boisseaux de blé seigle mesure de Segré au terme de Langevine, lequel lieu de Langlescherie avecques le fief dudit lieu et mondit lieu de la Chastaigneraye me vallent chacun an de revenu toutes charges desduictes la somme de 50 livres tournois ou environ
Item déclare estre seigneur et possesseur du lieu et closerye de Loaysonnaye sise en la paroisse de Savenières laquelle je tiens à foy et hommaige simple du seigneur de la Tremoille à cause de sa seigneurie de la Possonnière comprins avec ledit lieu de Loaysonnaye la somme de 10 livres tournois que ledit (f°5) seigneur de la Tremoille me doit chacun an de rente sur son chasteau terre et seigneurie de la Possonnière au terme de Toussaints pour raison duquel lieu de Loysonnaye et pour ladite somme de 10 livres tz de rente je doy audit seigneur de la Tremoille le nombre de 5 couterets de vin au temps de vendenges par chacun an et la somme de 65 sols tournois aussi par chacun an de service audit terme de Toussaints, lequel lieu de Loaysonnaye comprins, lasite somme de 10 livres tournois me vallent par chacun an de revenu toutes charges desduictes la somme de 18 livres tournois ou environ.
Sur toutes lesquelles choses contenues en ceste présente déclaration j’ai à tailler et faire partaige à ung de mes frères puisné (sic pour le singulier) et à tois de mes sœurs selonla coustume du pays.
Item aussi je déclare que je doy et suis tenu payer par ypothecque sur tous et chacuns mes biens la somme de 10 livres tournois de rente à ung nommé maistre Michel Lepeletier sans plusieurs autres debtes personnelles montans la somme d e600 livres tournois ou environ, laquelle somme je suis aussi tenu paier à plusieurs personnes ; o protestation touteffois que si plus grandes choses je tenoye à foy et hommaige simpls ou autrment je ne m’en veult pas desadvouer et ay fait toute diligence à moy possible de me mouveoir si autres choses je tenoye à foy et hommaige outre les choses cy dessus déclarées affin qu’il ne soit trouvé dict ne imputé contre moy que je eusse autrement que deuement baillé par déclaration et que j’en feusse reprins mis ne taxé en aulcune amende ne perte d’héritaige en devoir, et en approbacion des choses davant j’ay fait signer ces présentes à ma requeste des seings manuels de Jehan Bonet et Jehan Sonnet notaires en cour laye le 15 mars 1539

Aveu de Jean d’Andigné pour la Goderie : à François d’Orvaulx seigneur de Danne, et aussi au prieuré de la Jaillette : 1540

Si je comprends bien ce qui suit, non content de devoir 10 sols tz à François d’Orvaulx seigneur de Danne, il doit aussi au prieuré de la Jaille, pour la même métairie de la Goderie, 6 boisseaux de froment ancienne mesure du Lion d’Angers.
Il me semble que c’est la première fois que je rencontre 2 impositions féodales à 2 seigneurs pour une métairie. Sans doute faut-il comprendre qu’une partie des terres de la métairie relevait du seigneur de Danne, une autre partie du prieuré de la Jaillette ?

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 223 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 mars 1539 avant Pasques (donc le 15 mars 1540 n.s.) En obéissance du bon vouloir et plaisir du roy notre sire Je Jehan d’Andigné escuier baille par déclaration les choses que je tiens à foy et hommaige simple tant en fiefs que en dommaines par davant vous monsieur le sénéchal d’Anjou ou monsieur votre lieutenant à Angers, desquelles choses la déclaration s’ensuit. Premièrement je déclare que je suis seigneur et possesseur de la mestairie et appartenances de la Goderie située en la paroisse de Sainct Martin du Boys au-dedans de la seigneurie d’Aunay, lequel lieu je tiens à foy et hommaige simple de noble homme Françoys d’Orvaulx seigneur dudit lieu à cause et par raison de sa terre et seigneurie de Danne et de son fief de la Sourconière et pour raison duquel lieu de la Goderye je doy par chacun an audit seigneur de Danne à cause de son dit fief de la Sourconière la somme de 10 sols tournois de service au terme de Notre Dame Angevine, et oultre est chargé ledit lieu de la Goderye de 6 boisseaux de froment de mesure ancienne du Lyon d’Angers deubz chacun en de rente au prieuré de la Jaillecte audit terme et feste Notre Dame Angevine, et lequel lieu me vault chacun an de revenu charges déduites la somme de 25 livres tournois ou environ

Il se trouve que je possède aussi les aveux 156 ans après le précédent :

Cet acte est aux Archives Départementales de la Sarthe, série H486 – f°211 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9.5.1696 Devant Pierre Bory notaire royal Angers Louis d’Andigné chevalier Sgr de Mayneuf et dame Renée de Fontenelles son épouse, pour la métairie de la Goderie à St Martin du Bois, doivent au prieuré de la Jaillette 6 boisseaux de blé froment mesure ancienne du Lion faisant moitié d’un septier, dont l’autre moitié est due sur la métairie de la Grand Chesnaye dépendant de la terre de Montboucher à Chambellay, et ladite dame de Mayneuf doit à la métairie terre fief et seigneurie pour la Basse Aillée à Chambellay aux mestives 6 septiers de bled seigle ancienne mesure d’Angers, le tout non grelé