Julien Aumont, marchand à Beauchêne (61) a été emprisonné à Angers, et doit payer fort cher son élargissement, 1745

Angers est à 175 km en passant par Domfront, Mayenne, Laval, Château-Gontier, Le Lion-d’Angers et c’est Jacques, son frère, qui va aller payer. Mais il a aussi une dette due à Julien Aumont fils feu Julien marchand pour une obligation crée en 1714 par son père.
Le 11 janvier 1745  Julien Aumont fils feu Jacques marchand vend à son frère Jacques un pré qui fait moins d’un hectare pour 850 livres ce qui est un prix plus qu’exhorbitant. En fait, il a besoin des 850 livres et le pré est tout ce qu’il peut céder, car il a été emprisonné à Angers et il est sorti de prison sous la caution de 2 marchands Angevins auxquels il doit de tout urgence 590 livres pour l’élargissement, le gîte et la pension du concierge de la prison. En effet, on devait alors payer sa pension au concierge de la prison. Pour mémoire, le prix du pré était certainement inférieur à 100 livres au vu de tous les actes notariés que je viens de dépouiller sur Beauchêne. Donc l’acte qui suit est bien une entente entre frères, probablement parce qu’ils sont dans le même commerce.
Mais quel commerce ? Sans doute descendaient-ils les clous d’ardoise jusqu’en Anjou et remontaient à Beauchêne des ardoises ?

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/620  – Voici sa retranscription

« Le 11 janvier 1745[1] après midi fut présent en personne Julien Aumont fils feu Jacques marchand de la paroisse de Beauchêne, lequel a de sa libre volonté vendu quité et abandonné à fin d’héritage pour luy et ses héritiers avec promesse de toutes garanties au sieur Jacques Aumont son frère aussi marchand de la même paroisse de Beauchêne présent et acceptant aussi pour lui ses héritiers savoir est une pièce de terre en pré de la contenance d’environ une acre[2] nommée vulgairement le pré de Rondenois situé au village de la Bordelière en ladite paroisse joignant ladite pièce de toutes parts ledit acquéreur par un bout les héritiers de Jean Louvet ; la présente vente à été faite moyennant et par le prix de 850 livres de principal et pour vin celle de 20 livres présentement payée en traitant le présent contrat, et au regard de la somme principale ledit vendeur en a délégué et donné soumission audit acquéreur et par luy acceptée d’en payer la somme de 590 livres aux mains des sieurs Lefrère et Jusqueau marchands demeurant en la ville d’Angers tant pour le principal de ce qui leur est dû par ledit vendeur que pour les frais de l’emprisonnement qu’ils auroient requis pour le concierge, giste et geolage, laquelle somme de 590 livres ledit vendeur croit qu’ils la voudront bien ayant consenti sous cette considération son élargissement pour parvenir au présent contrat afin de leur prouver la liberté de sa personne, consentant pour cet effet ledit vendeur que ledit acquéreur … pour la validité du présent contrat aussi bien que celui du sieur Julien Aumont fils feu Julien aussi marchand (f°2) de la même paroisse de Beauchêne pour le principal arrérages prorata frais loyaux cousts de 16 livres 13 sols 9 deniers de rente hypothécaire à lui due par ledit vendeur par contrat passé devant Gabriel Guerard tabellion le 29 novembre 1714 du fait de François Drone marchand de la paroisse de Chanterguy ? au bénéfice du père dudit sieur Aumont et dont ledit vendeur est obligé d’acquiter ledi Drone selon un autre contrat de reconnaissance devant Jean Gerard le 28 janvier 1740 et pour effectuer ladite soumission ledit acquéreur a présentement payé aux mains dudit Julien Aumont la somme de 300 livres pour le prinicpal de ladite partie de rente, laquelle somme il a recueillie en espèces d’argent et monnaie … ainsi que la somme de 36 livres … Ledit vendeur demeure obligé même par corps d’en faire la remise et répétition audit acquéreur dans un an de ce pour les frais d’emprisonnement giste et geolage dudit vendeur, le surplus desdites (f°3) soumissions demeurant pour paiement du prix de ladite vente, de laquelle ledit acquéreur a été envoyé en la propriété possession et jouissance du pré avec tous les droits d’eau haies et fossés

[1] AD61-4E180/620 devant Lelièvre tabellion royal à Tinchebray (Orne)

[2] acre : dialecte Normand, l’acre vaut 160 perches carrées de 22 pieds de côté, soit 81,712 ares (M. Lachiver, Dictionnaire du Monde rural, 1997)

 

Le loquet et la quincaillerie serrurerie des fenêtres et portes d’antan

Ce jour, 13 janvier, j’ai trouvé sur Internet la réponse à ce que je cherchais et je vous invite à aller voir pour rêver un musée et un fabricant actuel de ces anciens loquets etc…

Musée Lesecq des Tournelles

un fabricant actuel de quincaillerie forgée etc… pour les Monuments historiques

 

Bonjour à tous mes fidèles lecteurs.
Je suis consternée par ma capacité à oublier nos modes de vie d’antan, car vivant comme beaucoup dans les fenêtres alu coulissant etc… je ne parviens même pas à trouver sur Internet une photo de fenêtre d’antant avec sa fermeture tournante de haut en bas etc… et je viens vous demander si vous en voyez encore près de chez vous de bien vouloir m’en faire photo. Même les anciens loquets de porte etc…
Pourtant, j’ai même vécu 2 ans dans une maison renaissance non modernisée, celle où j’avais la chambre mansardée fenêtre renaissance, sans eau et commodités, et sans chauffage, et ensuite j’ai vécu dans des maisons construites en 1900-1910 avec fenêtres anciennes, mais j’ai oublié. Et il faut dire que nous allons tout supprimer ces fenêtres si j’en crois les programmes d’isolation de tous les bâtiments.

J’ai trouvé sur internet, les 131 pages des planches DIDEROT article SERRURERIE qui donnent tout bonnement le vertige, car j’ai des ancêtres serruriers et des ancêtres quincaillers ensuite, et je réalise à peine l’ampleur de leur travail, tant ces fenêtres modernes m’ont fait tout oublier.
Alors si vous avez photo de vieux loquets de portes, fenêtes, etc… merci de m’aider à constituer une base du souvenir de la quincaillerie serrurerie d’antan.
j’ai aussi téléchargé, outre les planches de l’encycolopédie DIDEROT concernant la SERRURERIE, un document sur la fabrication de la quincaillerie dans la région de Tinchebray dans l’Orne, et je cherche encore et encore. Merci de votre aide.

Pierre Bodin était maître des forges des Hunaudières : Sion les Mines au moins 1631-1634

J’ai eu la curiosité de chercher à Sion la présence de Pierre Bodin.
Le registre est peu bavard et ne contient presque pas de métiers, et j’étais désespérée, mais en persévérant, j’ai trouvé la trace de Pierre Bodin, qui y est dit maître des forges des Hunaudières.

Ceci est déjà un point remarquable, sachant que les historiens des Forges des Hunaudières, y donnent (je cite l’ouvrage les forges du Pays de Châteaubriant, cahiers de l’inventaire, page 56) des protestants. Cependant, ils donnent pour maitre des forges en 1630 Galais Belot, qui est très loin de m’être inconnu et voyez mon étude des BELOT. Si j’ai bonne mémoire, sa famille, plus qu’aisée, eut un remarquable partage aisé, mais quelques mois plus tard, l’un des fils ouvrant l’armoire de sa mère voit tomber de l’armoire 10 000 livres qui n’étaient pas dans le partage, donc encore 10 000 livres, c’est dire le niveau d’aisance !!!
Après qu’on m’est raconté cette anecdote croustillante, j’avoue que moi qui possède une armoire (meuble décadent et disparu des appartements modernes) j’avais beau ouvrir la porte, je ne voyais pas de paquet de 10 000 livres !!!

Mais revenons à Jacques Doisseau.
Ainsi, le beau-frère de Jacques Doisseau, Pierre Bodin, qui sera maître des forges de la Hardouinais, était dans les forges des Hunaudières dès au moins 1631.
Sachant que dans ce métier, on était tous très liés et interchangeables d’une forge à l’autre, voici donc un premier pied dans l’étrier des forges pour Jacques Doisseau, par son beau-frère à Sion.

Voici les 4 baptêmes relevés à Sion qui attestent que Pierre Bodin est alors maître des forges des Hunaudières :

« Honnorable femme Renée Doisseau (s) épouse d’honnorable homme Pierre Bodin demeurante aux Hunaudières est marraine à Sion-les-Mines (44) le 24 septembre 1631 de Renée Coschon fille de François et Marguerite Lamois » – « Honnorable femme Renée Doisseau (s) épouse d’honnorable homme Pierre Bodin maistre des forges des Hunaudières de Sion le 5 avril 1632 de Perrine Labé fille de Symon et de Janne Chottard » – « Honnorable femme Renée Doisseau dame de la Foretière épouse de honnorable homme Pierre Bodin sieur de la Foretrie à présent demeurant aux forges des Hunaudières le 23 janvier 1634 de René Louaigne < em>[qui est Louvigné, voir commentaire ci-dessous] file de Patry et Françoise Goubaux, et parrain Jan Goubaux mari de Charlotte Dangé forgeron affineur demeurant aux forges de Pouancé »
Il est cité « Sion-les-Mines le 19 avril 1634 batême de François Duval fils de Jean et Claudine Decharis, parrain François Lechat non marié les tous artisans des forges des Hunaudières travaillant soubz l’authorité de monsieur Bodin maistre desdites forges »

Les premiers contacts de Jacques Doisseau avec les forges : son cousin Pierre Bodin est à Sion les Mines : 1634

Je viens de passer 4 jours en recoupant les informations DOISSEAU qui sont sur mon blog, car je viens de constater que Jacques Doisseau, celui qui sera dans les forges, est en fait mon collatéral, par Mathurine Delahaye qui descend de mes Delahaye.
Je mettrai bientôt mon étude DELAHAYE à jour sur mon site, car je suis occupée à mettre toutes les signatures des femmes, car elles signaient, et ce point culturel est important, s’agissant d’une famille qui va s’allier aux HAY des Nétumières, et donner une branche de la famille de SAINT-PERN.

En tant que chimiste j’ai travaillé dans la métallurgie et j’ai donc sur les forges un regard technique probablement plus fouillé que d’autres. Bref, j’ai en leur temps fait l’acquisition des ouvrages sur les forges, et j’ai relu attentivement ces jours-ci celles du pays de Châteaubriant, car vous allez voir que la Hunaudière est dans l’histoire des DOISSEAU, certes indirectement, mais tout de même une présence certaine.

En effet, je vous propose l’analye approfondie du baptême du premier enfant du couple de Jacques DOISSEAU et Marguerite PASQUERAIE.
Ce baptême est à Mûrs, mais pas à Mûrs-Erigné comme certains l’écrivent, sans doute parce que c’est le nom que la commune a eu plus tard.
Mais en fait cette commune, constituée de Mûrs et Erigné, englobe l’ancienne paroisse de Mûrs qui était sous le patronage de Saint Venant. Il faut donc lire le registre de Mûrs paroisse de Saint Venant et non d’Erigné.
Voici ce baptême, selon ma méthode de retranscription, c’est à dire qu’à la retranscription fidèle j’ajoute entre crochets et en italique bleue foncée les commentaires que je crois utiles à la compréhension.

1-Catherine DOISSEAU °Murs-St-Venant (49) 15 septembre 1634 « baptisée par moi François Vandelan curé de Meurs Catherine fille de honnorable homme Jacques Douasseau et de honnorable femme Marguerite Pasqueraie demeurans ville d’Angers paroisse St Maurice, parrain honnorable homme Pierre Bodin (s) [époux de Renée Doisseau [cousine germaine de défunt Jacques Doisseau grand père de l’enfant], fille de Jacques et Renée Martineau, lequel Jacques est marchand demeurant en la paroisse de Cyon évesché de Nantes [Sion-les-Mines (44) où se trouvent les forges de la Hunaudière], marraine honnorable femme Catherine de La Roche (s) veuve de deffunt honnorable homme François Pasqueraie aussi de la ville d’Angers » x 1662 Siméo HAY des Nétumières comte de Coëslan (Guitté, 22)

Ainsi, vous pouvez lire entre crochets et en italique, que Pierre Bodin a la préséance familiale d’être parrain du premier enfant, qui comme vous le savez était le grand père quand il vivait, mais on sait que Jacques DOISSEAU grand père est décédé en 1611 non sans avoir fait rapidement 3 enfants dont le dernier, Etienne, ne naîtra que 243 jours après le décès de son père.
Manifestement les enfants de ce Jacques Doisseau furent mis en curatelle familiale, compte-tenu de leur extrême jeunesse. Et c’est dans cette branche de cousins que Pierre Bodin vient en 1618 épouse Renée Doisseau, cousine de Jacques.
Les contacts étaient proches pour que Pierre Bodin se soit déplacé de Sion les Mines à Mûrs dès le premier enfant !

Maintenant, que faisait ce Pierre Bodin à la Hunaudière ? Pour tout vous dire, je l’ignore, mais en relisant attentivement les ouvrages sur les forges, je constate qu’il existait dans une forge une activité moins technique forge que entrepreneur, acheteur de bois, même quans la forêt voisine ne suffit pas, comme ce sera le cas à la Hunaudaie, citée page 112 de l’ouvrage sur les forges du pays de Châteaubriant (Cahiers de l’inventaire, Ministère de la Culture) :
Les forges de Lanouée et de la Hardouinaie manquaient de bois malgré les efforts de leurs entrepreneurs, qui allaient en acheter fort loin jusqu’en la forêt de Colpo à 16 km de Vannes. C’est dire quels entrepreneurs ils étaient, toujours en déplacement, et même loin !

Enfin, ces ouvrages sur les forges insistent longuement sur les échanges de forge à forge, donc les contacts multiples et les alliances. Pour avoir étudié des familles de forgeurs, pour une très proche parente, je dois dire que les alliances allaient de forge en forge à chaque génération et ce sur 3 provinces.

Voici cette naissance :
Etienne DOISSEAU °Angers St Pierre 14 avril 1611 « baptisé Estienne fils de deffunct Jacques Doyseau et Mathurine Delahaye son espouse fut parrain honneste homme Me Pierre Pierres marraine Saincte Eveillon (s) femme de René Delahaye marchand tanneur »

Je remercie ici tous ceux qui ont eu un intérêt sur les DOISSEAU que j’ai tant étudiés, alors sans avoir réalisé qu’ils m’étaient collatéraux.
Je remercie aussi Olivier Bridel qui m’a poussée à chercher comment Pierre Bodin était présent.

Adjudication de la Société des Mines de Houille de Montrelais : la presse en octobre 1853

Sur ce sujet il existe un fonds aux Archives Départementales de Nantes, mais aussi la presse de l’époque, et je vous propose l’article paru sans L’Union Bretonne, 1853.10.11
Vous allez être surpris, car ce très long article ne donne pas seulement la liste des biens, mais aussi la liste des propriétaires. Certes, il y a des banquiers et autres notables aisés, mais on y trouve aussi beaucoup de petits porteurs comme des cultivateurs, et même mineur.

L’Union Bretonne, 1853.10.11
Etude de Me Ch. DELAUNAY, avoué à Ancenir
NOTIFICATION AFIN DE PURGE D’HYPOTHÈQUES LÉGALES.
L’an 1853, le 29 septembre, à la requête de :
1. M. Charles-Léon-Ernest Leclerc, marquis de Juigné, demeurant à Paris, rue de Grenelle Saint-Germain, n°53
2. M. Alexandre-Antoine-Léon de la Rue de Francy, ingénieur civil, demeurant à Sablé (Sarthe), lors de l’adjudication ci-après référée, et actuellement à la grande mine, commune de La Chapelle-Saint-Sauveur.
3. M. Anselme Levêque de la Berangerie, propriétaire, demeurant place des Arts, à Laval (Mayenne)
4. M. Michel Vielle et Th. Plé, banquiers à Sablé.
5. M. Michel-Joseph Leroyer, charpentier, propriétaire, demeurant à Sablé (Sarthe),
6. M. Auguste-Sébastien Fonteinne, prêtre, demeurant à Solesme arrondissement de La Flèche (Sartheà,
7. M. Louis-Auguste Levesque, propriétaire demeurant à Nantes,
8. M. Joseph-Adolphe Métois, propriétaire, demeurant à la Helière, commune de Thouaré (Loire-Inférieure).
Tous co-intéressés, qui font élection de domicile à Ancenis, en l’étude de Me Ch. Delaunay, avoué, sise rue de Saint-Jacques de ladite ville ;
Moi, Théodore Durivault, huissier près le Tribunal civil d’Ancenis, y demeurant, rue des Prêtres, soussigné, ai signifié et déclaré à
1. M. le Procureur impérial près le Tibunal civil d’Ancenis, en son parquet, sis au Palais de Justice de ladite ville, rue de Charrost, où étant et parlant à M. le Procureur impérial, lequel a visé le présent original.
2. Jean Verger, propriétaire, demeurant au Sauzai, commune de Mesanger, en sa qualité de subrogé-tuteur de Pierre, Mathurin et Louis Mortier, en son domicile où étant et parlant à sa personne ;
Que pour parvenir à purger les hypothèques légales dont les biens ci-après désignés peuvent être grevés, les requérants ont fait déposer au greffe du Tribunal civil d’Ancenis, par Me Ch. Delaunay, leur avoué près ledit Tribunal, ainsi qu’il résulte de l’expédition dudit acte de dépôt dont copie leur est donnée en tête de celle des présentes, la copie collationnée, signée de Me Vigier, leur avoué près le Tribunal civil de la Seine, et enregistrée à Ancenis le 6 septembre 1853, folio 80 case 4, par M. Faure, qui a reçu un franc et 10 centimes pour décime, de la grosse d’un jugement d’adjudication, rendu par le Tribunal de la Seine, à son audience des criées du 27 avril 1853, ladite grosse contenant copie du cahier des charges, rédigé par Me Rendu, avoué près le même Tribunal, ainsi que des différents dires, faits par ce dernier, et Me Quatremère, son successeur, pour parvenir à l’adjudication des biens dont il sera ci-après parlé, plus l’état (annexé au cahier des charges), des machines, agrès, outils, ustensiles et mobilier d’exploitation et d’habitation compris dans la vente, duquel jugement il appert que sur la licitation poursuivie par MM.
1. Rogatien-Louis-Olivier de Sesmaisons, propriétaire, demeurant à Paris, rue Saint-Dominique Saint-Germain, n°30,
2. Pierre-Léon Therouenne Delarbre, propriétaire, demeurant à Paris, passage Violet, n°2,
3. Jules-Henri Denion-Dupin, propriétaire, demeurant à Paris, rue de Paradis-Poissonnière n°5,
4. Et Louis-Henri Lair, propriétaire, demeurant à Paris, rue de Capucines, n°11 ,
Au nom et comme liquidateurs de la société anonyme, connue sous la raison de Société des Mines de Houille de Montrelais, autorisée par ordonnance royale du 17 février 1828, constituée suivant acte reçu par MM. Chaudron et Montaud, notaires à Paris, le 19 janvier 1828, nommés auxdites fonctions de liquidateurs, qu’ils ont acceptées, par délibération de l’assemblée générale de ladite Société, du 23 février 1851, mes requérants se sont rendus adjudicataires des Mines de houille de Montrelais, divisés en 2 établissements, l’établissement de Montrelais, proprement dit, et l’établissement de Mouzeil, le tout situé communes de La Chapelle-Saint-Sauveur, Montrelais, Mouzeil, Varades, Teillé et autres environnantes, arrondissement d’Ancenis, département de la Loire-Inférieure, et commune d’Ingrandes, arrondissement d’Angers, département de Maine-et-Loire, consistant dans :
CHAPITRE PREMIER
Etablissement de Montrelais. Section première, Concession
La concession telle qu’elle résulte de 2 arrêts du Conseil d’Etat de 8 janvier 1752, 2 avril 1765 et des arrêts administratifs qui l’ont changée depuis ou modifiée ; du jugement du Tribunal civil de Nantes, du 19 avril 1828, et du rapport d’experts déposé au greffe dudit Tribunal, le 19 avril suivant, comprenant aux termes du décret du 18 août 1807 une étendue de 98 kilomètres, 75 hectomètres carrés, désignée en un plan déposé aux archives de la Préfecture du département de la Loire-Inférieure, et délimitée comme suit aux termes dudit décret :
A partir du nord-ouest par une suite de lignes droites, tirées de la Guignardière, passant au midi par la Chapelle-Breton, la Bourgonnière, et les moulins des Hommeaux, au bord de la grande route de Nort à Ancenis, de là par une ligne droite aboutissant à la Bastille près Ingrandes sur le bord de la Loire, puis remontant le fleuve jusqu’au second ruisseau au dessus d’Ingrandes, marqué O sur le plan, près Ponie, le remontant sur une longueur de 420 mères, ou doit exister une borne ; de là par une suite de lignes droites aboutissant au Mollet, puis passant par Epinay, Malabrie, la Millonnière, le Vigneau, Bois-Damon, Pouillie, la Barraire, Trillé jusqu’à la Guignardière sur la partie de la concession qui se rattache à l’établissement de Montrelais, ils existe 4 puits en exploitation, le puits Marie, le puits neuf, le puits Linneville et le puits Cécile.
Section deuxième. – Immeubles par nature. – Bâtiments et terrains.
Paragraphe premier. Arrondissement d’Ancenis, département de la Loire-Inférieure.
Article premier. Le chef lieu de l’établissement connu sous le nom de la Grande Mine, consistant en maison d’habitation, d’exploitation, remise, écurie, emplacement et issues, situé commune de La Chapelle-Saint-Sauveur ;
Article deuxième. La maison de la Cantine, avec son jardin, situé même commune, et une portion de jardin située commune de Montrelais ;
Article troisième. La maison du Mortier, avec le jardin qui en dépend, situés commune de La Chapelle-Saint-Sauveur ;
Article quatrième. La maison du Tombereau, avec le jardin qui en dépend, et la butte du Tombereau, située derrière la maison, le tout en la commune de Montrelais ;
Article cinquième. La maison du Commis de fond de la Peignerie, avec les forges, magazins, chantiers, terrains et jardins, qui font partie de ce centre d’exploitation, le tout situé commune de Montrelais ;
Article sixième. La maison du Commis de fonds des Berthauderies, avec les forges, magasins, constructions et terrains qui font partie de ce centre d’exploitation ;
Article septième. Divers petits morceaux de terre détachés, et le Vivier ou abreuvoir de la Sencie, figurant au plan cadastral de la commune de Varades, section A, B et N, sous les numéros 605, 606, 607, 442, 319 et 1 :
Paragraphe deuxième
Arrondissement d’Angers, département de Maine-et-Loire
Article huitième. Une portion de terre partie en vigne, partie en rochers incultes, située dans le clos de vigne de la Bizollière, commune d’Ingrandes.
Section troisième. Droits d’extraction de houille cédés par des particuliers.
Droits de jouissance sur des terrains qui ne sont pas la propriété des vendeurs, et droits divers.
Article premier. Droit à la jouissance, pendant tout le temps que doit durer l’exploitation des mines, du champt Saint-Patrice, du Petit-Bois et du sud de la Paignerie, et autres vignes, dans le même canton, de 7 ares 60 centiares, à prendre du côté de l’ouest, dans un champ appelé la grande pâture.
Article deuxième. Droit de jouissance, pendant tout le temps que doit durer l’exploitation des mines des puits ouverts dans les champs de Langevin et dans celui su sieur Louis Poirier, et Marie Antar, son épouse, dans le terrain ci-après, la moitié à l’ouest du champ où est placé le puits de l’est de la Peignerie, une pièce de vigne dans le Clos Poulet, à prendre du côté de l’est, dans une pièce de terre plus considérable et au fond du champ ci-dessus désigné.
Article troisième. Droit à la jouissance de 30 ares 42 centiares de terrain situé au lieu dit le jardin de la Peignerie, commune de Montrelais.
Article quatrième. Droit à la jouissance fixée à la durée de l’exploitation des mines d’un terrain situé à Ingrandes, arrondissement d’Angers, entre la rue du Fresne et la Loire, sur lequel existe des constructions qui, à la cessation de la jouissance, resteront la propriété des propriétaires du sol.
Article cinquième. Droit à la jouissance de 90 ares de terrain dépendant d’une pièce de terre à M. le colonel Delaunay, faisant partie de la métairie du Bois-Long, située commune de Montrelais.
Article sixième. Droit à la jouissance de 75 ares de terrain à prendre dans une pièce située comme de Montrelais, appartenant à M. Le Loup de la Billiais, de Nantes, faisant partie de la métairie de la Chaterie.
Chapitre deuxième. Etablissement de Mouseil. Section première. Concession.
La concession sur laquelle est située l’établissement de Mouzeil, est la même que celle qui est désignée sous la section première du chapitre premier qui précède et qui est commune aux 2 établissements. Il existait 2 puits sur cette partie de l’établissement qui se rattache à l’établissement de Mouzeil, le puits de Préjean, et le puits de l’ouest ; l’exploitation de ce dernier est abandonnée.
Section deuxième. Immeuble par nature.
Le chef-lieu de l’établissement connu sous le nom de la Grande Mine, consistant en maison d’habitation, d’exploitations, magasins, remises, écuries, emplacements, issues, le tout situé commune de Mouzeil.
Article deuxième. Les maisons, dépendances et jardins, situés audit lieu de Maurpertuis, commune de Mouzeil.
Article troisième. La pièce dite le Grand-Pré, avec le réservoir qui en dépend, sise même commune.
Article quatrième. Les 18 parcelles de terre pré et pâture, sises m ême commune, lieu dit de la Grande Mine, le puits Jean-Jacques, les Closes-Neuves des grandes mines de Mouzeil, le puits Mercier, la Close-Neuve, le Cormier, le pré des Blinières, le puits de Pélagie.
Article cinquième. La pièce dite le pré Durand sise commune de Mouzeil.
Article sixième. Les 4 parcelles de terre sises commune de Mouzeil, lieu dit la pièce des Landes, et le champ de derrière, d’un seul tenant.
Article septième. La parcelle de terre sis même commune, lieu dit la pièce des Landes.
Article huitième. La parcelle de terre sise même commune, lieu dit la Tardivière.
Article neuvième. La parcelle de jardin, sise même commune, lieu dit le jardin du Puits.
Article dixième. Les 2 parcelles de terre et pâture sises même commune, lieu dit la Richerais avec la baraque aujourd’hui en ruine bâtie sur icelle.
Article onzième. Les 4 parcelles de terre et pré sises même commune, lieux dits le pré de la Mare, la pièce de l’Oreitière avec les 2 maisons bâties dessus.
Article douzième. La parcelle de pré sise même commune, lieu dit l’ouche du Four.
Article treizième. La parcelle de pâture, sise même commune, lieu dit le Moulin de la Richerais, contenant une carrière abandonnée.
Article quatorzième. Les 2 parcelles de terre, sises commune de Teillé, lieu dit la Pilardière et la Rivière, sur cette dernière il existait une baraque aujourd’hui démolie.
Article quinzième. Les 2 pièces de terre sises dite commune de Teillé, aux lieux dits la Pilardière et les Courtils de derrière.
Article seizième. La parcelle de jardin sise même commune, au lieu dit la Pilardière, le grand jardin.
Article dix-septième. La parcelle de terre sise même commune, lieu dit le champ du Roi.
Article dix-huitième. Les 2 parcelles de terre sises même commune, lieux dits les prés Heulin, la Batellerie et les prés Heulin, le Preguéri.
Section troisième. Droit de recherche et d’extraction de houille sur des immeubles n’étant pas la propriété des vendeurs et droits divers.
Article unique. Le droit de faire à quelque distance que ce soit des maisons de Pierre Chevillard, boucher, et de Marie Lermite, son épouse, de la Tardivière, joignant les terres de la société, toutes fouilles, puits, tranchées, sondes et recherches généralement quelconques, en fin tous ouvrages nécessaires à la découverte et à l’exploitation des mines.
Et en ouvre des tous les biens ci-dessus désignés, des machines agrès, outils, ustensilles et mobilier d’habitation et d’exploitation désignés dans l’état annexé au cahier des charges, dont il a été parlé.
Des approvisionnements se trouvant sur l’établissement de Montrelais et de Mouzril, au jour de l’entrée en jouissance, des charbons de forge, et du fourneau extraits à la même époque.
Tel que le tout se poursuit et comporte, et est désigné dans l’acte déposé, pour le prix et aux charges, clauses et conditions énoncées audit acte,
A ce que les susnommés n’en ignorent et aient à prendre si bon leur semble sur lesdits biens telles inscriptions d’hypothèques légales qu’ils jugeront convenable, conformément à l’article 2194 du Code Napoléon.
Déclarant en outre à M. le Procureur Impérial que les anciens propriétaires de tout ou partie des biens sus désignés ainsi qu’il est dit en l’acte déposé, sont :
1.L’ancienne société anonyme des mines de houille de Montrelais. – 2. Saturnin-François Berthault, propriétaire demeurant à Nantes, rue Dauphine, n°17 ; – 3. François Denis Poullet, propriétaire, demeurant à Nantes, rue Dauphine, n°17 ; – 4. Isaac Thuret, banquier, demeurant à Paris, rue Vendôme, n°12 ; – 5. Alexandre Emile, vicomte de l’Espine, propriétaire, demeurant à Paris, rue Bourbon, n°54 ; – 6. Amable-Ferdinand Hervé de Linneville, banquier, demeurant à Paris, rue de la Chaussée d’Antin, n°2 : – 7. Marie Chouanneau, cultivatrice, veuve de Julien Barbin ; – 8. Mathurin et Simon Huchon, laboureurs demeurant ensemble à la Hutaudière, commune de Montrelais ; – 9. Colas Haudevelu ; – Louis Poirier, et Marie Antier, son épouse, laboureurs, demeurant aux Brosses, commune de Saint-Sauveur ; – 11. Les enfants issus de leur mariage ; – 12. Pierre Monnier ; – 13. Pierre Avrillaud, mineur à charbon, demeurant à la Peignerie, commune de La Chapelel-Saint-Sauveur ; – 14. Charles Avrillaud, père de ce dernier ; – 15. Victoire Claude Eulalie Nénable, veuve de Charles Boromé Rezé, propriétaire, demeurant à la Clergerie, commune de Varades ; – 16. Pierre Brechu, et Marie-Antoinette Vetelay son épouse, propriétaires, demeurant au village de la Peignerie, commune de Montrelais ; – 17. Marie Juveau, épouse de Jacques Vetelay, mère de cette dernière, demeurant commune de Montrelais ; – 18. Marie Pitou, épouse de François Gentilhomme, meunier, demeurant au moulin de la Madelaine, commune de Varades ; – 19. Marie Blond, épouse de Mathurin Pitou, père et mère de la femme Gentilhomme ; – 20. René Langevin, garçon boulanger, demeurant à Ingrandes ; – 21. François Leroux, laboureur, demeurant au Veau, commune de Montrelais ; – 22. René Oger, marchand d’engrais et aubergiste, demeurant au Mesurage, commune d’Ingrandes ; – 23. Marie Brossat, épouse dudit François Leroux ; – Mathurin Baudouin, propriétaire, demeurant à la Peignerie, commune de Montrelais ; – 24. Jeanne Brossat, veuve Jean Oger ; – 25. Mathurin Baudouin, propriétaire, demeurant à la Peignerie, commune de Montrelais ; – 26. Mathurin Simon, des Saulais ; – 27. Pierre-Paul-François-Auguste Cazes, docteur en chirurgie, demeurant à Ingrandes ; – 28. M. Delaunay, d’Ingrandes ; – 29. Marie Legras, épouse de François Langevin, propriétaire, demeurant à la Barbarinière, commune de La Chapelle-Saint-Sauveur ; – 30. Cyprien Legras, demeurant au Cassoir, commune de Montrelais ; – 31. Jean-Baptiste Boyer ou Royer, notaire honoraire, demeurant à Angers ; – 32. Victoire Poirier, épouse de François Aubec, dit Beaudouin, entrepreneur, demeurant à Viviers en Charmie ; – 33. Mathurin Beaudouin, entrepreneur, à Chemiré-sur-Sarthe ; – 34 Pierre Pillet, épouse d’Alexis-Nicolas Moulin, propriétaire, demeurant à l’Ile Batailleuse, commune de Varades ; – 35. Claude Pillet et Anne Simon, père et mère de la femme Moulin ; – 36. Simon Mahé et Anne Langevin, sa femme, laboureurs, demeurant au Veau, commune de Montrelais ; – 37. Pierre Blond, laboureur, et Marie Vetelay, son épouse, demeurant à Montrelais ; – 38. Noël Martin, avocat, et Anne Gaudin, son épouse ; – 39. Le colonel Delaunay, d’Ingrandes ; – 40. Le Loup de la Biliais, de Nantes ; – 41. Pierre Jourdon, propriétaire cultivateur, demeurant au village de la Fouquelière, commune de Mouzeil ; – 42. Pierre Baudouin ; – Marie Jourdon, veuve de Michel Arnaud, cultivatrice, demeurant à la Bourgonnière, commune de Mouzeil ; – 44. Pierre Bigot, charron, demeurant à la Tardivière, commune de Mouzeil ; – 45. Louise Cottineau, mère de Pierre Bigot, susnommé et épouse de Pierre Bigot ; – 46. Christophe-Théodore Mercier, propriétaire, demeurant au Bour-Main, commune de Trans ; – 47. Pierre Mercier, père de ce dernier ; – 48. Pierre-Mathurin Merlaud et dame Anne Guichard, son épouse, demeurant ensemble à Ancenis, rue de Villeneuve ; – 49. Jean Pipaud ou Ripaud, et Louise Alixe son épouse, demeurant ensemble à la Guérinière, commune des Touches ; – 50. Héritiers de Pierre Leduc : – 51. Jeanne-Henriette-Marie Mercier, épouse de Pierre Fesnais ou Fresnais, cultivateurs, demeurant ensemble à Breslaux, commune de Mouzeil ; – 52. Jeanne Robert, mère de la femme Fesnais ou Fresnais susnommée ; – 53. Pierre Cruau, cultivateur, demeurant à la Bourgonnière, commune de Mouzeil ; – 54. Jean Viel, demeurant au Chène-Long ; – 55. Jacques Viel ; – 56. Jean-Baptiste Viel ; – 57. Julien Viel ; – 58. Jeanne Viel ; – 59. Anne Viel ; les 5 susnommés demeurant à la Fouquaudière ; – 60. Marie Viel, épouse de Retière, forgeron, demeurant à la Furtière, tous en la commune de Petit Mars ; – 61. Jean Cruau ; – 62. Jacques Cruau ; – 63. Marie Rigaud, veuve de Julien Viel ; – 64. Pierre Chevillard, roulier, et Marie Lecomte, son épouse, demeurant au village de la Tardivière ; – 65. Louis Cruau, de Mouzeil ; – 66. Louis-Joseph Corroyer et Marie-Anne Françoise-Octavie Delaby, son épouse, propriétaires, demeurant à Coq-Choux, commune de Mouzeil ; – 67. Anne Douet, épouse du sieur Jean Bossard, cultivateurs, demeurant à la Richerais, commune de Mouzeil ; – 68. Jean Deshumeaux, cultivateur, demeurant à la Richerais, commune de Mouzeil ; – 69. Anne Deshumeaux, épouse de Pierre Deshumeaux, cultivaeur, demeurant à la Richerais, commune de Mouzeil ; – 70. Jeanne Deshumeaux, épouse de Pierre Bossard, ouvrier, demeurant à Cop-Choux, commune de Mouzeil ; – 71. Pierre Deshumeaux et Jeanne Guichard, son épouse ; – 72. Demoiselle Menoret, propriétaire, demeurant à la Veillardière, commune de Couffé ; – 73. Jean Menoret, père de cette dernière ; – 74. Louis Menoret, demeurant à Pont-Esnaud, commune de Mouzeil ; – 75. Jeanne Menoret, veuve de Pierre Subileau, cultivatrice, demeurant à la Barrière, commune de Mésanger ; – 76. Marie Menoret, épouse de François Athimon, cultivateurs, demeurant aux Salles, commune de Mésanger ; – 77. Simon Menoret, demeurant au lieu dit le Pont-Esnaud ; – 78. La commune de Mouzeil ; – 79. Marie Guichard, épouse de René Tourdon ou Jourdon, cultivateurs, demeurant au Pont-Esnaud, commune de Mésanger ; – 80. Marie Cruaud : – 81. Marie Guillon, épouse de Guillaume Abline, cultivateur, demeurant à la Rivière, commune de Teillé ; – 82. Louis Gaultier, cultivateur, au village de la Plonière, commune de Riaillé ; – 83. Jean Gaultier ; – – 84. Marie Gautier, épouse de Julien Coué, cultivateurs, demeurant à l’Aufresne, commune de Riaillé ; – 85. Julienne Gautier, épouse de François Justeau, cultivateurs, demeurant à la Guibertière, commune de Teillé ; – 86. Anne Gautier, épouse de Jean Nicolas, cultivateurs, demeurant à Langellerie, commune de Teillé ; – 87. Jean Gautier, cultivateur, demeurant au Cormier Blanc, commune de Teillé ; – 88. Jean Gautier ; – 89. Joseph Leroy, cultivateur à la Picardière, commune de Teillé ; – 90. François Leroy ; – 91. Jeanne Mortier, épouse de Jean Verger, propriétaire, demeurant au Sauzai, commune de Mésanger ; – 92. Pierre Mortier et Marie Mortier son épouse, cultivateurs, demeurant à la Glardière, commune de Mésanger ; – 93. Pierre Mathurin et Louis Mortier, tous trois fils dudit Pierre Mortier ; – 94. Louis Mortier ; – 95. Pierre Fremy, cultivateur, au Cormier-Blanc, commune de Teillé ; – 96. La veuve Auffray ; – 97. Michel Abline et Monique Richard, son épouse, cultivateurs demeurant à la Guibertière, commune de Teillé ; – 98. Pierre Chevillard, boucher, et dame Marie Lermite, son épouse, demeurant à la Tardivière, commune de Mouzeil ;

Contrat de travail de souffletier pour beaucoup de forges : Port Brillet 1768

Surprenant de voir le maître de forges de la Provôtière vivre à Laval. Encore plus surprenant de découvrir qu’il est maître de forges de tant de forges !!!
Mais encore plus surprenant de décrouvrir dans l’ouvrage : La métallurgie du Maine, Cahiers du patrimoine, 1986, p.149, son métier de blanchisseur !!! Le blanchisseur est alors à Laval aussi important socialement que les négociants en toile comme les Duchemin, avec lesquels d’ailleurs ils s’allient.

Donc, je croyais qu’un maître de forges résidait à la forge, et qu’il n’en avait qu’une mais je découvre que les baux à ferme avaient un tel niveau !!!
D’ailleurs, l’ouvrage que je viens de vous citer, lui donne même encore plus de forges que celles qui sont citées ci-dessous.

Ici, le contrat de travail n’est pas indéterminé mais pour une durée de 9 ans. Le souffletier fabrique les soufflets neufs, et il les entretiendra aussi. Il devra l’exclusivité à son employeur. Et vous allez lire une phrase (une clause) amusante concernant l’activité à la maison « il n’a rien droit de faire chez lui » ! Nous, nous aurions tendance à comprendre qu’il n’a pas le droit de faire la vaisselle, mais je reste persuadée qu’il faut lire qu’il n’a pas le droit de faire des soufflets pour un tiers à la maison.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-3E8/181 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 10 mars 1768 après midy devant nous Michel Trois et Pierre Aubry notaires au comté pairie de Laval résidant audit Laval furent présents en personnes les sieurs Olivier et Michel Dubois maître des forges du Port Brillet, Chaillant, la Provostière, la Vallée et Pouancé, demeurants à Laval paroisse de la Trinité d’une part et Pierre Huchet souffletier demeurant paroisse d’Ollivet d’autre part, entre lesquels a esté fait ce qui suit, savoir que ledit Huchet s’est alloué en sadite qualité de souffletier aux dits sieurs Dubois pour 9 années consécutives qui ont commencé le 1er janvier dernier pour entretenir, les matières luy étant fournies, les douflets desdites forges de Port Brillet, Chaillant et Villeneuve en dépendant, la Provostière, la Vallée et Pouancé, ensemble ceux des fourneaux dépendant desdites forges, à la charge par ledit Huchet de se fournir et entretenir de tous outils et ustenciles nécessaires, de donner tout son tempe et son industrie à l’entretien et façon des souflets desdites forges, sans pouvoir travailler à autres forges ny faire chez luy aucun travail lorsqu’il y aura quelsque ouvrage aux dites forges et dépendances, mais seulement lorsque lesdits sieurs Dubois n’auront aucunement besoin de luy ; (f°2) lesdits sieurs Dubois de leur costé ont promis et se sont obligés de paier par chacue année du présent allouement audit Huchet la somme de 340 livres payable par mois, de luy payer en outre la somme de 50 livres par an pour un loyer qu’il sera tenu de prendre à proximité de ladite forge du Port Brillet et pour son chauffage ; a été en outre convenu que ledit Huchet sera payé de la façon des soufflets neufs qu’il sera nécessaire de faire auxdites forges savoir des soufflets de fourneaux à raison de 90 livres la paire, des soufflets de chaufferie à raison de 50 livres et des soufflets d’affineries à raison de 45 livres. S’oligent encore lesdits sieurs Dubois de nourrir ledit Huchet et les compagnons dont il aura besoin pendant tout le temps qu’il travaillera tant à la façon des soufflets qu’à l’entretien des vieux, même son cheval à Pouancé et aux Provostières ; au surplus ledit Huchet fera tous les frais de voyage. A été encore convenu que dans le cas où lesdits sieur Dubois ne reprendront pas un nouveau bail de la forge de Chaillant dont le bail courant expire pendant le cours desdites 9 années l’allouement dudit Huchet sera diminué en conséquence, mais ledit Huche poura continuer à son profit la ferme de ladite forge de Chaillant avec le nouveau maître de forge. (f°3) Si lesdits sieurs Dubois jugeoient à propos d’établir de nouveaux fourneaux auxdites forges ou d’en supprimer le présent allouement n’augmentera ni diminuera. Enfin ledit Huchet sera tenu de faire sans sallaires l’entretien des soufflets aux rendues qui pouroient se faire de tout ou de plusieurs desdites forges au cours du présent allouement.Ce qui a été ainsi voulu convenu et respectivement accepté par les parties, dont les avons jugées à leur requeste et de leur consentement. Fait et passé auxdites forges du Port Brillet après lecture faite et ont lesdits sieurs Dubois signé avec nous nsotaire, et ledit Huchet a déclaré ne savoir signer, de ce enquis.