Contrat d’apprentissage de serrurier à Candé(49), 1690

pour Ambrois Desbois, chez François Guilbaud, pendant 4 ans pour 50 livres

Nous poursuivons l’étude des contrats d’apprentissage. Cette fois, le père est présent au contrat, ce qui signifie soit qu’il a plusieurs fils, et celui-ci serait un cadet, soit qu’il souhaite que son fils apprenne un métier supérieur au sien. Si vous connaissez cette famille merci de compléter ces éléments, qui seraient intéressants à connaître.

L’acte qui qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, serie 5E, voici la retranscription de l’acte : Le 28 octobre 1690 avant midy, par devant nous François Guilbaud notaire de la baronnie de Candé furent présents en leurs personnes establis et duement soumis sous ladite cour chacun d’honnestes personnes Charles Delabarre Me serrrurier demeurant aux faubourgs Rida paroisse de Saint Aubin d’une part,
et Ambrois Desbois fils encore mineur d’h. personne Pierre Desbois et Marie Gaigneur à ce présent stipullant et acceptant

entre lesquels a été ce jourd’huy fait le marché d’apprentissage qui ensuit pour durer le temps et espace de quatre ans qui commenceront à la Toussaint prochaine et finiront à pareil jour par lequel ledit Delabarre a promis et s’est obligé de montrer et enseigner à sa possibilité son métier de serrurier audit Desbois, sans lui receler ains lui montrer fidèlement et à sa conscience pendant ledit temps de 4 ans et le nourrir à sa table, le coucher, laver et reblanchir,

et aussi audit Desbois de servir continuellement ledit Delabarre audit métier de serrurier et autres exercives honnestes qu’il pourra l’employer, à quoi faire ledit Ambrois Desbois demeure tenu et obligé,

au surplus est fait le présent marché pour et moyennant la somme de 50 livres tournois payables savoir la moitié, qui est 25 livres, dans Noël prochain et l’autre moitié de Noël prochain en 2 ans, ce qui a été ainsi voulu consenti stipulé et accepté par les parties et à ce tenir et garantir obligent les biens desdits Desnois à prendre vendre, renonçant etc dont etc

fait et passé audit Candé à notre tablier en présence de Me Antoine Jouin praticien et Gilles Beaumont de présent demeurant à Candé, tesmoins etc, lesquels Ambrois Desbois et ladite Gangeur ont dit ne savoir signer. Signé : Delabarre, Jouin, Desbois, Beaumont, Guilbaud

Mais au fait, savez vous où on mettait des serrures autrefois ?

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Rupture de contrat d’apprentissage, 1640, Angers, maréchal en oeuvres blanches

Au fil des contrats d’apprentissage, nous avons vu les engagements respectifs de l’apprenti et de son maître sur la durée. Voici une rupture, qui ne donne pas le motif, que l’on devigne à mi-mots… Cette rupture s’apparente de nos jours à la rupture volontaire de contrat de travail, dans laquelle, comme dans celle qui suit, on ne sait pas trop bien, qui a prit l’initiative de la rupture, et qui est volontaire.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départemenales du Maine-et-Loire, série 5E
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 23 janvier1640 Dvt Louis Coueffe Angers,
    Pierre Vincelot maréchal d’œuvres blanches
    et Pierre Poyet son apprentif audit métier, demeurants forsbourg St Michel du Tertre à Angers,
    ont volontairement consenti et par ces présentes consentent que le marché d’apprentissage ci-devant fait entre eux pour raison d’apprentissage dudit Poyet demeure nul sans effet pour le temps qui en reste à expirer sans despens dommages et intérêts, ne restitution des deniers cy-devant reçus par ledit Vincelot, à la charge néanmoins d’icelui Poyet, qui demeure tenu servir ledit Vincelot audit métier 8 jours de travail sans aucun payement fors la nourriture et qu’il ne pourra cy-après travailler audit métier, à quoi il a renoncé et renonce à peine de toutes pertes dépens dommages et intérêts, ce qui a été stipulé et accepté par lesdites parties qui ont déclaré ne savoir signer

    Soit l’apprenti s’est révélé inapte, soit il n’a pas eu envie d’exercer ce métier ?

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Contrat d’apprentissage de maréchal en 1692 à Soulaines (49)

    pour Pierre Provost chez Pierre Fleuriau (Archives Départementales du Maine et Loire, serie 5E)

    Bonjour à tous.
    Nous poursuivons ensemble l’étude de l’apprentissage, afin d’avoir une idée plus précise de ce mode de formation, autrefois. Aujourd’hui, c’est encore un garçon qui n’a plus son père, et l’apprentissage aurait été l’alternative à la formation, en l’absence de père autrefois.
    Même si ces actes ne vous concernent pas directement, ils illustrent les modes de vie d’antan, et dîtes vous bien que vos ancêtres sont passés pas les mêmes étapes.
    En particulier, ce blog, ouvert il y a 3 mois, ne me concerne pas directement. Ces actes que je tente de vous illustrer n’ont rien à voir avec mes ascendants, si ce n’est que lorsque je vous ai mis le rôle de l’ustencile de Montreuil sur Maine, j’avais des ascendants dans la liste des imposés. C’était le seul acte me concernant. En effet, il est vain de vouloir faire revivre ses ascendants, en cherchant leurs actes personnels. Même avec beaucoup de chances, cette quête n’aide pas suffisamment pour comprendre la vie autrefois, et il suffit d’emprunter aux autres actes la trame pour comprendre comment ils fonctionnaient tous.
    C’est le but de ce blog, et non un but personnel, vain.
    Voici un apprenti maréchal :

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E. Voici la retranscription de l’acte : Le 26 décembre 1692 par devant nous Pierre Vallée notaire royal Angers résidant à Saint Melayne ont esté présents en leurs personnes establis et duement soumis chacuns de Pierre Fleuriau maréchal demeurant au village du Plessis paroisse de Soulayne d’une part
    et Pierre Provost demeurant en la maison de madame de la Plante à la Coutentinière dite paroisse de Soulaines comme serviteur domestique procédant sous l’autoristé d’honneste homme François Vallée marchand son curateur à ce présent d’autre part
    entre lesquels a esté fait le marché d’apprentissage et convention qui ensuit
    scavoir que ledit Fleuriau promet et s’oblige de montrer et enseigner à sa possibilité audit Provost le métier de mareschal pendant le temps d’ung an six moys à commencer de ce jour et pendant lequel temps ledit Provost se tiendra assidu à la forte dudit Fleuriau pour y travailler avec luy et apprendre ledit mestier et aussy ledit Fleuriau le nourrira, couchera et reblanchiera selon sa condition et comme un apprenti doit estre prendant aussy ledit temps d’ung an six moix,
    et ce fait ledit présent marché pour et moyennant la somme de quarante cinq livres à quoy ils ont composé et accordé entre eux pour ledit temps d’apprentissage cy-dessus, de laquelle ledit Provost promet et s’oblige en payer audit Feuriau dans le jour et feste de Nostre Dame chandeleur prochaine 22 livres 10 sols qui est la moitié et l’autre moitié qui est paraille somme dans d’huy en ung an aussi prochain venant le tout cy-dessus à peine etc ces présentes néanmoings etc et auquel Fleuriau ledit Provost promet luy fournir à ses frais copie des présentes dans huit jours prochains aussy à peine etc car les parties ont ainsy le tout voulu consenti, stipulé et accepté par entreux en sont demeurés d’accord auquel marché convention obligation et ce que dit est cy-dessus tenir etc dommage etc obligent lesdites parties respectivement eux et par défaut leurs biens à prendre vendre renonçant etc dont advertues de scellé suivant l’édit.
    Fait et passé au bourg dudit Soulaines demeure de François Vallée en présence de François Provost, François Jouaisneau, Jean Peluet l’aîné, oncle dudit Provost et Michel Boucler vigneron demeurant à Soulaines tesmoings, ledit Provos a dit ne savoir signer. Signé Vallée, F. Jouanneau, J. Peluet

    Demain, nous partons pour quelques jours dans le vinaigre…

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    marchand ciergier ferronnier, Angers, 1653, inventaire

    A Angers, les fabricants vendeurs de chandelles, appellés ciergiers, avaient diversifié leurs ventes par le métal.

    Nous avons vu la dernière fois la naissance du commerce de détail du verre et de la confiserie, en 1653. A cette date, on trouvait depuis longtemps du métal dans la boutique du marchand ciergier ferronnier.
    Comme son nom l’indique, le ferronnier vendait d’abord le fer : fer plat, essieux, cercles pour tonneaux, et même tout ce qu’il fallait pour souder. Il ne fait pas les instruments ménagers encore vendus par les quincaillers colporteurs.
    Mais certaines nouveautés étant apparues, il s’était encore diversifié.
    Il vend des carreaux (ancêtres des vitres), mais aussi le plomb alors indispensable pour monter ces carreaux dans les fenêtres (quand elles avaient des vitres, souvenez vous de l’histoire des vitres).
    Une autre nouveauté (qui va valoir à ce billet les honneurs des moteurs mouchards d’internautes dangereux) est apparue : l’arme à feu. Il vend donc du plomb pour faire les munitions. Et puis, dans la même gamme de produits, il vend carrément la poudre à canon. Son magasin était donc assez dangereux en lui-même par son stock !
    D’ailleurs il vend également des produits pour artificiers !
    L’inventaire de sa boutique en 1653 permet de reconstituer ce qui précède.
    Il achète directement au fabricant. Nous verrons dans un prochain billet, que comme pour le verre, le fabricant vient à Angers proposer et vendre sa marchandise directement à ces marchands.
    Certains marchands ciergiers ferronniers s’enrichissent assez pour acquérir des terres, ainsi les Mauvif de Montergon à Brain-sur-Longuenée. Plus généralement, ils ont issus de milieux notables.
    Tout ceci, comme mes autres billets, relève de mes travaux aux archives, et relève de la propriété intellectuelle. Merci aux pilleurs de cesser de copier mes travaux sur les autres sites et blogs.
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.