Contrat d’apprentissage de royer : Miré (49) 1630

pour apprendre à faire des charettes (ou plutôt des chartes, comme on disait alors)

Aujourd’hui nous sommes à fonds dans le fabricant de roues :

Voici un nouveau contrat d’apprentissage, et je suis frappée de constater, comme pour mon ancêtre, que le royer était en fait un artisan modeste, qui ne sait pas souvent signer.
L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, E4292
Mais nous sommes à l’actuelle frontière départementale avec la Mayenne, qui n’existait pas à l’époque, et nous sommes bien en Anjou en 1630.
Voici la retranscsription intégrale de cet acte notarié, dont l’orthographe est assez médiocre ! : Le 23 avril 1630 avant midy devant nous Jacques Jucqueau notaire à Miré furent présents établis et deuments soubzmis

honneste homme Marin Boysard royer demeurant en la paroisse de Preancé pais du Maine d’une part,
et René Garnier à présent serviteur de la veufve Michel Nail mestayère du Bois Morin y demeurant paroisse de Saint Martin de Villenglouse d’autre part,
entre lesquelz a esté faict les acquordz (cela devait être un accord très solide avec un Q)et marchés que s’ensuit scavoir est que ledit Boysard a promis par ces présantes et c’est obligé bien et deument monstrer audit Garnier son estat de royer à fayre les chartes et aultres acommodements de son dit estat par l’espace de deux années antières et parfaittes qui commanceront au jour et feste de saint Jean Baptiste prochayne et finiront à pareil jour
et à promis en oultre apprendre sondit estat audit Garnier pourveu qu’il le puisse comprandre
comme à semblable ledit Garnier a promis travailler fidellement avec et pour ledit Boysard pendant et durant ledit temps de deux années sans y commettre abus
à la charge que ledit Boisard norrira couchera et trettera (nourrira, couchera et traitera) honnestement ledit Garnier sellon sa possibilité pendant ledit temps
et est fait le présant marché d’aprantissage et conventions que dessus à la charge de poyer et bailler par ledit Garnier audit Boisard ce accepant pour luy de la somme de 30 livres tournois à 2 termes esgaux scavoir 15 livres dedans ledit jour de Saint Jean prochaine et aultre pareille somme de 15 livres à la fin desdittes 2 années à peine etc
ce qui a esté voullu et consanty par chacquun desdits Boisar et Garnier qui sont demeurés soubsmis et obligés respectivement et mesme oblige ledit Garnier son corps à tenir prison comme pour deniers royaulx et en cas de deffault
renonçant etc foy jugement et condamnation etc
fait et passé audit Miré maison de René Geslin hoste présents René Nail fils de ladite veufve mestayer avec elle audit lieu du Bois Morin lequel s’est paraillement soubzmis et obligé aux conditions de paymant que dessus avec ledit Garnier audit Boisard et certiffié et cautionné ledit Garnier jugé et condamné comme dessus, (si j’ai bien compris ce René Nail est demi-frère de Garnier et le cautionne. C’est beau la solidarité familiale !)
présent honneste homme Jean Lenoir tonnelier demeurant audit Saint Martin et Marin Morin le Jeune cordonnier demeurant audit Miré tesmoings à ce requis, lesquelz Boysard, Garnier et Lenoir ont dit ne scavoir signer.

Commentaires

1. Le lundi 18 août 2008 à 10:34, par Josette

J’ignorais que le royer était synonyme de charron …

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Royer, charron : fabricant de charettes et voitures

Comme vous être très forts (es), vous avez deviné, mais oubliez la torture (celle subie par mon ancêtre en 1609 à Angers sur la roue), car cette roue là n’était pas si répandue, une par grande ville, et encore, elle ne devait pas beaucoup s’user, de sorte que sa fabrication, rare, n’était pas un gagne-pain digne de ce nom pour le fabricant de roues de torture. Nous allons parler d’outils plus usuels si vous le voulez-bien, quoique j’ai dans mes ascendants une facture trouvée à Orléans, pour fabrique de brodequins de torture peu avant la révolution… J’assume… D’ailleurs, devinez quel était son métier ?

Ce billet répond à une demande concernant un métier rencontré à Cossé-le-Vivien (53) qui s’orthographie parfois ROILLIER, parfois ROUETTIER.
Il se trouve que j’ai l’immense chance de compter un charron parmi mes ascendants. Il s’agit de mon François Prezelin, qui est dit ROYER sur son acte de sépulture en 1655 à Montreuil-sur-Maine. J’avais aussi trouvé l’inventaire après décès, qui illustre manifestement un fabricant de roues.

Planche extraite de l’encycolopédie Diderot, article Charron.

Le royer était le charron, fabricant de roues. Il fabrique des charettes, voitures à cheval, et tout ce qui comporte des roues.

Le métier n’existe pas dans chaque village, mais on doit normalement en rencontrer de temps à autre, car je reste persuadée qu’il y en existait un tous les 15 km au moins, ou environ.
L’achat d’une charte ou charette était un gros investissement, aussi elle faisaient longtemps, et le charron devait plus souvent réparer que faire du neuf.
Il devait donc être l’ancêtre de nos garagistes (riez, cela fait du bien de rire, c’est bon pour la santé), toutes choses étant égales par ailleurs. Ces chartes auraient un tel bonus vert aujourd’hui qu’on les aurait certainement gratuitement ! Et puis, en cas d’absence de pétrole, qui sait, elles reviendront peut-être à la mode.
sous l’effet des accents locaux, le royer se transformait parfois en rouier, rouyer, roier, roiller, rouettier

Planche extraite de l’encycolopédie Diderot, article Charron.

Le latin ROTA a donné ROTELLA, dont nous tirons tous ces termes :

Pour comprendre toutes ces variantes, je vous suggère de remonter au latin ROTA, qui a donné lui-même ROTELLA (tient, tient, on voit ici à la fois un T et les LL)

beaucoup de termes en sont issus, dont la roue, le rouet, la rouelle, la rouette etc…
et la plupart d’entre eux nous sont parvenus à travers la ROTELLA, d’où des termes comportant des T et d’autres des LL
au 12e siècle, le Dict. Littré cite : JOINV., 219: Une charrue sanz rouelles
au 16e s., le même Littré cite : O. DE SERRES, 713: Et facilement seront charriés les orangers par le moien de roueles mises dessous les caisses rendans la charge moins pesante
la roue s’est appelée aussi : roüette, Roüette, voyez Rouë. du lat. rotella, diminutif de rota, roue. (Nicot, Thresor de la langue française, 1606)
Je dois tout de même ajouter, pour la confusion des esprits, qu’il existe aussi le ROTIER s. m. Celui qui fabrique des ros ou peignes de tisserand. (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877). Bien sûr, dans cette région de production de lin et de fil, le métier peut exister, l’ennui est que notre rouettier est parfois écrit roillier, et qu’il est bien plus vraisemblable de le rattacher aux roues de charettes qu’aux peignes.

Commentaires

1. Le lundi 18 août 2008 à 10:08, par Marie

Son métier ? peut-être cordonnier,qui étaient je crois comprendre en même temps marchands et faisaients affaires avec le tanneur et le corroyeur ? j’ai quelques cordonniers dans mes ancêtres. Revenons aux roues, je suis allée petite fille (toujours avec mes grands cousins ) chercher la farine au moulin de Corzé, dans une » carriole »on disait, « atteler la carriole », et c’était la fête !

2. Le lundi 18 août 2008 à 11:40, par Marie-Laure

Grand merci pour ce billet si richement illustré m’offrant réponse pour ce Mr Ferré de Livré -la -Touche / Athée , ayant pour métier : roillier / rouettier.C’est vrai qu’ils étaient les prédécesseurs des garagistes , ainsi , je pense le forgeron et le maréchal – ferrant ? Je suis d’accord avec Marie pour les brodequins.Il y a -t-il un autre mot pour le cordonnier quand il fabrique les chaussures et pas seulement les répare ?J’ai aussi des cordonniers dans ma famille, qui fabriquaient des chaussures , et même en cuir vernis…

3. Le mardi 19 août 2008 à 07:57, par Odile

Si j’ai bien compris la torture, qui d’ailleurs défile en ce moment sur la 5 avec une série historique sur l’Inquisition, le principe du brodequin consistait à serrer. Or, pour serrer, il faut un système de vis. C’est donc le serrurier qui fabriquait cet instrument, qui n’avait rien à voir avec de gentils souliers.

4. Le mardi 19 août 2008 à 12:49, par Marie-Laure

Parfois porter certaines chaussures neuves est une sorte de torture …Les bottes des scaphandriers me font penser à des brodequins.C’est vraiment affreux l’ingéniosité de la race humaine envers certains de ses membres.Ils enfermaient aussi les doigts dans des vis …En GB , the Iron Maiden était une sorte de costume/armure, comme le masque de fer mais pour tout le corps !, dont l’intérieur était couvert de pointes et le supplicié était enfermé dedans .

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Inventaire et prisage du moulin à vent cavier de Pierre-Lisse : Angers, 1576

Nous avons déjà parlé du moulin cavier de Pierre-Lisse à Angers, à travers ses réparations, puis son bail.

Aujourd’hui, voici l’inventaire de ce moulin, et la vente de ce même moulin, bref, à travers ces 4 actes vous saurez tout sur le moulin de Pierre-Lise, disparu.
Je prie ici les spécialistes des moulins cavier de bien vouloir m’accorder un peu d’indulgence car les termes techniques, écirt par Grudé en 1576, sont parfois difficiles pour les profanes. Aussi, ils peuvent apporter ici leurs lumières dans les commentaires, cela nous enrichira. Merci d’avance et cela n’est pas pressé, car vacances obligent, le blog tourne au ralenti, mais grâce au FILE RSS COMMENTAIRES que vous trouvez à droite ci-dessous, si vous avez cliquer dessus pour vous mettre preneur de ces files, vous serez informés de chaque commentaire nouveau, même sur des billets anciens.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7.
Voici la retranscription intégrale de l’acte, qui contient beaucoup de termes techniques difficiles pour une non spécialiste : Le 8 novembre 1576 en la cour du roy nostre sire à Angers, de monseigneur duc d’Anjou endroict etc personnellement establis Me Jehan Lefebvre sieur de Laigné au nom et comme procureur de Jehan Allain sieur de la Barre lieutenant général de monsieur le sénéchal de Beaumont à Château-Gontier, demeurant Angers d’une part et Jehan Gele et Jehan Maumussard meusniers demeurant à Pierre-Lise tant en leurs noms que pour et au nom et de faisant fort de René Gelé d’aultre part soumettant lesdites parties esdits noms et qualités et mes les Gelés et Maumussard eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc confessent etc

c’est à scavoir que ledit Lefebvre audit nom avecque lesdits Gelé et Maumussard esdits noms ont faict le prisage et l’eschantillon des meules, moulages, tournoures et chable (grosse corde passée dans une poulis pour soulever un fardeau) du moulin à vent situé audit lieu de Pierre-Lise audit Allain appartenant par ci-devant et dès le 2 novembre 1575 baillé à ferme auxdits Jehan et René les Gelés à la charge entre autres de rendre ledit moulin, meule, moulaige et tournoures d’iceluy par prisaige et eschantillon, à la fin de ladite ferme scavoir ladite meule et moulaige dudit moulin par eschantillon (je suppose que le terme échantillon est ici notre terme actuel : pour les contrôles dans l’industrie, on prélève des échantillons pour analyse. Ici, on aurait donc fait tourner le moulin pour voir la qualité de la farine, et il s’agit d’apprécier la farine pour juger la qualité de la meule. Je me souviens avoir travaillé à Cologne au laboratoire d’analyse de l’immense moulin qui domine le Rhin, là où je vous avait parlé de ces formidables Pater Noster dans le vide car sans niche, seule un petite plate-forme sur une bande) et les verges verrous arbres rouet fusil et chable par prisaige
prisage fait par chacun de Pierre Froger marchand demeurant à Angers, et Mathurin Bodin charpentier demeurant au moulin de la Momye en Hauvele ?? en la paroisse de St Jean-Baptiste desquels lesdites parties ont convenu et accordé pour faire ledit eschantillon et prisage lesquels Frogeret et Bodin ont vu et visité en présence desdits establis esdits noms et de nous et tesmoings cy-après, ledit moulin, moulaige, meul et tourneries verges verroux arbre rouet fusée et aultres choses et ustenciles dudit moulin et après ladite visitation faicte ont dit et rapporté avecque les partyes qu’auparavant les moulage et la meulle dudit moulin ont dict et rapporté que ledit moulage avait de haulteur en fillière 9,75 poulces et ladite meule 12 poulces pareillement en filière, compris sa couverture de plastre et quant à l’arbre rouet et fusée ladite fusée garnye des 2 bons freteaux de fer et l’arbre pareillement d’un freteau de fer le cellier d’iceluy arbre et 2 bandes de fer autour dudit arbre des 2 costés de l’ambrassure du rouet, ledit rouet garny de bons gallichons et ladite fusée et fuseaux l’ont costé la somme de 20 livres tournois
et les verges dudit moulin, scavoir est la plus neufve garnye de verroux tous neufs 7 livres
et la plus vieille arbre aussi garnye de verroux tous neufs à la somme de 50 sols
aussi ont lesdits Frogeret et Bodin dict et rapporté la porte de l’entrée dudit moulin estre bonne et suffisantes ferment avecque clef et bosselle
et les quatre fenestres estant en hault dudit moulin estre bonnes et de bon bois et la jugent pareillement avecque les revirouets d’haulteur de ladite meule, et la tour dudit moulin bien close sans aulcune faultte et bien couverte
qui est ce que lesdits Froger et Bodin ont dict et rapporté iceluy rapport vérifié par serment suyvant lesquels eschantillons et prisage lesdits Gele et Maumussard esdits noms ont promis et demeurent tenus rendre ledit moulin à la fin de ladite ferme en bonne et suffisante estat et bien tournant et virant et garny de bonnes toiles toutes neuves
auquel prisaige obligent lesdites parties esdits noms et qualités et aussi lesdits Gelé et Maumussard esdits noms chacun d’eulx seul et pour le tout, sans division etc renonçant etc et pareillement au bénéfice de division d’ordre et discussion et priorité et postérité foy etc
fait et passé audit lieu de Pierre-Lise en présence de Charles Jouet marchand demeurant en la rue de l’Hopital près le collège neuf de Jacques Hunault marchand demeurant au bourg de st Martin du Limet en Anjou tesmoings, et nous ont dict lesdits Gelé, Maumussard et Bodin ne scavoir signer. (je me demande bien ce que fait là ce Jacques Hunault, venu de St Martin du Limet !)

Ce moulin cavier a été construit par Jean LEDUC à Mozé en 1786 et incendié pendant les Guerres de Vendée. Peinture sur toile d’Odile Leduc, 1995, REPRODUCTION INTERDITE

Commentaires

1. Le mardi 19 août 2008 à 13:33, par Marie-Laure

Jacques Hunault était peut être marchand de farines ou avait-il des boulangeries ? Ce billet est un vrai trésor sur les moulins .Merci infiniment.

2. Le mardi 19 août 2008 à 16:57, par Marie

Sans être spécialiste des moulins caviers, j’ai lu , que dans ce type de moulins, la cabine supporte uniquement les ailes et leur arbre.Le reste du mécanisme et les meules se logent dans la partie supérieure de la cave. La farine est recueillie plus bas, après le passage du grain dans les meules.

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Vente du moulin cavier de Pierre-Lisse : Angers, 1582

AVERTISSEMENT
Vous allez voir dans les semaines qui viennent des actes issus de mon ancien système (avant 2008 sous Dotclear) que je repasse sous WordPress, le logiciel actuel.
Puis, vous verrez sans doute des pannes et alors MERCI de m’informer de TOUTE PANNE

CAR MON HEBERGEUR INFOMANIAK ME DEMANDE DE PASSER SUR UN SYSTEME php PLUS MODERNE

SOUHAITEZ MOI BON COURAGE
CAR JE N’AI PAS LES MOYENS DE PAYER UN PRO

Avec cet acte de vente du moulin de Pierre-Lisse à Angers, nous terminons l’histoire très complète de ce moulin, avec sa réparation, son bail à ferme, son prisage, et cette vente.

On ne connaissait pas encore en 1582 la spéculation foncière, c’est le moins qu’on puisse dire, car le moulin est vendu pour une somme dérisoire alors qu’il est situé en ville d’Angers.
La somme est même si dérisoire que l’acquéreur est un closier qui n’a même pas sur lui la somme disponible et fera sans doute un prêt.
J’ai rarement rencontré un closier achetant autre chose que quelques rangs de vigne ou un pré, pas un bien foncier plus important.
Mieux, les moulins étaient à l’origine propriété seigneuriale, et rarement devenus propriété roturière. Mais il est vrai que le 16e siècle fut une époque de tous les bouleversements !
Notre acquéreur n’est même pas meunier, donc on peut supposser qu’il va bailler le moulin à ferme, ou, autre hypothèse, qu’il a un fils apprenti meunier quelque part, qu’il va caser… ?

L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le vendredy 16 mars 1582 à l’après midy dudit jour, en la cour du roy nostre sire et monseigneur duc d’Anjou à Angers par devant nous Mathurin Grudé notaire en ladite cour personnellement establi

honorable homme Me Jehan Allain lieutenant général au siège de Château-Gontier et y demeurant, et damoiselle Marguerite Lefebvre son espouse de luy autorisée par devant nous quant à ce qui s’ensuit,
soumettant etc confessent avoir vendu quicté cédé délaissé et transporté et par ces présentes vendent quittent cèdent délaissent et transportent
à Guillaume Quernenault laboureur demeurant au lieu et closerie de l’Epicerye paroisse de Beaucousé à ce présent stipulant et acceptant lequel a acheté tant pour luy que pour Renée Boysné sa femme
ung moulin à vent à masse et place d’iceluy sis et situé au lieu de Pierrelize près les fauxbourgs Saint Michel de ceste ville avecque les meules moulaiges et ustanciles d’iceluy qui y sont de présent tout ainsy que ledit moulin se poursuit et comporte sans aulcune chose y réserver ni retenir et sans que lesdits vendeurs soient tenus autres choses fournyr ni garantyr des ustanciles que ce que est audit moulin
tout ainsi que ledit Allain a eu ledit moulin par retraict sur Piou qui l’avait auparavant acquis de Jehanne Allain soeur dudit vendeur
aux charges et debvoirs anciens et acoustumés et ont lesdits vendeurs déclaré ne scavoir le fief ni les debvoirs et charges franc et quite des arrérages du passé transportant etc
et est faicte la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 100 escus sol (soit 300 livres, ce qui est une bouchée de pain !) quelle somme ledit Quennenault tant en son nom que pour et au nom de ladite Boysné sa femme et en chacun desdits noms et qualités seul et pour le tout estably et soumis sous ladite cour a promis et promet payer auxdits vendeurs en ceste ville d’Angers en la maison de honorable homme Me Françoys Lefebvre sieur de Labbrière dedans d’huy en ung an prochainement venant et demeurent lesdites choses vendues spécialement affectées et hypothéquées et obligées au paiement de ladite somme et généralement tout et chacun les biens dudit acheteur esdits noms sans que la spécialité déroge à la généralité ni la généralité à la spécialité, ni que par défaut de paiement lesdits vendeurs soyent tenys fayre diçention ? des choses et hypothèque spécial auparavant que s’adresser aux choses de l’hypothèque général
et est convenu que si Jehan Maumussart et sa femme fermiers dudit moulin veulent jouyr de leur ferme, sera l’acheteur esdits noms tenu entretenir le marché de ferme et en prendre les deniers par le temps à l’advenir à commencer aujourd’huy
et a ledit Gernenault promis et demeure tenu faire ratifier les présentes à sadite femme et pour le tout au paiement de ladite somme de cent escus avecque renonciation requise et en bailler et fournyr auxdits vendeurs l’effet de ratification valable dedans huit jours à peine de tous despends dommages et intérests les présentes néanmoins demeurent en leur force et vertu
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dict tenir etc garantir par lesdits vendeurs audit terme etc renonçant etc par especial ledit Quermenault esdits noms au bénéfice de division d’ordre et de discussion et encore pour sa dite femme au droit vélléin à l’espitre divi adriani à l’autentique si qua mullier et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes qui sont que femme ne se peult obliger pour autres même pour son mary sans expresse renonciation auxdits droits lesquels luy ont esté par nous donné à entendre foy jugement etc condamnation etc
fait et passé audit Angers en la maison dudit Lefebvre en présence de Guy Planchenault praticien en cour laye Noël Jamyn demeurant audit Angers et Jacques Tailleboys demeurant avecque lesdits vendeurs et Jamet Quermenault frère dudit acheteur demeurant au lieu de la Boirye paroisse dudit Beaucousé tesmoins etc les jour et an susdits,
et a esté payé en vin de marché par ledit achteur auxdits vendeurs la somme de 4 escus payés contant dont ils ont quicté ledit acheteur
et ayant adverty les parties faire enregistrer ces présentes dedans deux mois suivant l’édit de la C.. d’un contrerole des titres et ont lesdits Guillaume Quermenault et Jamet Guermenault dit ne scavoir signer. Signé : J. Allain, Marguerite Lefebvre, Jamyn, G. Planchenault, J. Tailleboys, Grudé.
Le vendredi 18 may 1572 avant midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigueur duc d’Anjou endroit personnellement estably Guillaume Quermenaultdemeurant au lieu et closerie de l’Espicerie paroisse de Beaucouzé et Renée Boisné sa femme laquelle ledit Quermenault a autorisée et autorise esdits nom quant à l’effet et teneur de ces présentes, soumettant etc confessent etc c’est à scavoir ladite Boysné après lecture à elle faite par nous notaire etluy avoir donné à entendre de mot à mot le contrat d’acquet fait par ledit Quernenault tant pour luy que pour ladite Boisné sa femme d’honorable homme Me Jehan Allain et de damoiselle Marguerite Lefebvre son épouse du moulin à vent mentionné au contrat dudit acquet passé par devant nous le 6 mars dernier pour la somme de 100 escus sol avons audjourd’huy ladite Boysné loué ratifié confirmé et approuvé et par ces présentes loue ratifie confirme et approuve ledit contrat d’acquest et iceluy a pour agréable et a ledit Gernenault et chacun d’eux seul et pour le tous payé audit Allain ladite somme de 100 escus dedans le temps porté et contenu par ledit contrat nous notaire stipulant et acceptant tout ce que dessus lesdits Allain et sadite femme leurs hoirs laquelle ratification à tenir ce que dessus est dit tenir et ladite somme payer etc obligent les establis eulx et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ni de biens etc renonçant etc et par espécial aux bénéfices de division discussion d’ordre et priorité et postériorité etc encore ladite Boisné au droit vélléien a l’épitre divi adriani et à l’autentique si qua mullier et à tous autres droits coustumes faits et introduits en faveur des femmes lesquels leur avons donné à entrendre qui sont et vallent que sans expresse renonciation auxdits droits femme ne peult intervenir interceder ne s’obliger pour aultres foy jugement condamnation
fait et passé Angers maison de nous notaire en présence de Jehan Adellée et Pierre Drouet demeurant à Angers tesmoings etc les jour et an susdits et nous ont lesdits establis dit ne scavoir signer.
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Commentaires

1. Le mardi 19 août 2008 à 14:17, par Marie-Laure

Vraiment une très bonne affaire! Comme vous l’écrivez: » pour une bouchée de pain « !Très à propos lorsqu’il s’agit d’un moulin à farine…

2. Le mardi 19 août 2008 à 14:21, par Josette

Il est exact que chaque château possédait son moulin par lequel le seigneur jouissait des banalités … Ici, en Périgord, quand nous randonnons le long d’une petite rivière, la Beune, nous sommes étonnés mon époux et moi du nombre de moulins qui parsèment son cours et nous avons progressivement constatés que chacun d’eux correspondait à un manoir, une gentilhommière ou un château des environs

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Jean Coquereau, arquebusier au Maine, venu encaisser 55 livres à Angers : 1594

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er septembre 1594 après midy en la cour du roy nostre sire à Angers endroit par devant nous (Chuppé notaire royal Angers) personnellement estably Jean Coquereau marchand harquebusier demeurant à Bauslon pays du Maine

  • Je ne suis pas parvenue à identifier le lieu Bauslon/Bauston ???, merci de voir avec moi
  • et Noelle Venelle sa femme de luy suffisamment autorisée par devant nous chacun d’eux seul et pour le tout sans division confessent avoir eu et receu présentement contant en notre présence et à veue de nous de Simphorienne Maugars veuve de defunt Me Julien Suhard à ce présente demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de St Maurille la somme de 18 escuz ung tiers évaluée à 55 livres tz quelle somme est pour demeurer quite de pareille somme en laquelle dit defunt Suhard estoit tenu et obligé payer auxdits establis par contrat passé par Grudé notaire royal en ceste ville le 20 juillet 1593, de laquelle somme lesdits establis se sont tenus à contant et bien payés et en ont quité et quitent ladite Maugar et laquelle Maugars confesse avoir receu les contrats et papiers que ledit Coquereau estoit tenu lui bailler par ledit contrat, de laquelle quittance et tout ce que dessus tenir etc garantir etc obligent lesdits establis chacun d’eux seul et pour le tout renonçant par especial au bénéfice de division etc et encores ladite femme au droit vellian à l’épitre du divi Adriani à l’authentique si qua mulier et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donné à entendre estre tels que femme ne se peult obliger ne intercéder pour autrui qu’elle n’eust expressement renoncé auxdits droits etc foy jugement condemnation etc fait et passé Angers en nostre tabler en présence de Jehan Baillif et Magdelon Garsanlan praticiens à Angers tesmoings

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    François Bazin baille à sous-ferme les 3 moulins d’Armaillé, dont 2 à eau et le troisième à vent : 1748

    Le bail à ferme a été passé à Craon, et ils sont en fait 2 marchands fermiers de la terre du Bois-Geslin. Ici, il n’y a qu’un couple pour les 3 moulins, et je suppose qu’ils sous-traitent le fonctionnement car il me semble difficile voire impossible de faire fonctionner 3 moulins à la fois.

    Voir Armaillé
    Voir les Bazin

    photo personnelle
    photo personnelle

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E40 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 6 avril 1748 par devant nous Toussaint Péju notaire royal en la sénéchaussée d’Anjou Angers résidant à Armaillé soussigné furent présents sieur François Bazin demeurant au bourg et paroisse de Combrée, Louis Borbeau sieur de la Bodinière demeurant aux Aunays paroisse de Challain fermier judiciaire de la terre et chasteau du Bois Geslin d’une part, Julien Morillon marchand meunier et Anne Auger sa femme le requérant, de luy authorisée quant à ce, demeurant à la maison manable des moulins d’Armaillé, chacun d’eux solidairement l’un pour l’autre un seul pour le tout sans division de personnes ny de biens, renonçant etc d’autre part ; lesquels ont fait entre eux le bail à titre de sous ferme promesses et obligations qui suivent, c’est à savoir que lesdits sieurs Bazin et Borbeau ont donné auxdits Morillon et femme ce acceptant audit titre pour le temps et espace de 7 années entières et consécutives qui ont commencé à la feste de Toussaint dernière et finiront à pareil jour ledit temps expiré, les 2 moulins à eau du bourg d’Armaillé, le moulin à vent du Chesne Moreau, les jardins terres et prés en dépendant, le tout situé en ladite paroisse d’Armaillé, comme lesdits moulins jardins terre et prés se poursuivent et comportent, qu’ils dépendent et sont partie de ladite terre du Bois Geslin sans d’iceux moulins jardins terre et prés rien en excepter ny réserver, et que lesdits Morillon et femme ont dit bien savoir et connoistre pour en avoir cy devant jouy à titre de ferme et y estre actuellement demeurant ; à la charge par eux d’en jouir et user ainsi qu’ils ont fait ou du faire comme un bon père de famille, sans y commettre de malversation ; de n’abattre aucuns bois par pied et branche for les taillables et esmondables qu’ils couperont en temps et saison convenable sans avance ni retard ; et les sepmances qu’ils … ; et rendre à la fin du présent bail ladite maison manable, maison et autre logements desdits moulins à eau en son estat de couverture d’ardoise et terrasse, …

    ils se fourniront de toute matière fors bois … chantelliers et barraux d’entretenir les roues rouets portes d’iceux moulins scavoir les roues rouets de …

    se fourniront de toutes matières lors que les seigneurs d’Armaillé ou le sieur Petitot leur tuteur feront faire des réfections auxdits trois moulins, maisons et logements, les ouvriers de chaque … qui y seront … logés, seront nourris par les preneurs pendant 8 jours seulement à chaque réfection ; de tenir rendre lesdits jardins terre et prés clos de hayes et fossés ordinaires ; de planter en places convenables deux egrasseaux de poirier ou pommier qu’ils rendront antés de bonne espèce de fruits ; de payer au sieur prieur de Juigné au terme d’Angevine 10 boisseaux de blé seigle net et grelé mesure de Pouancé de rente telle qu’elle est due pour raison desdits moulins d’Armaillé ; d’ouvrir les portes à eau d’iceux moulins pour mettre l’eau basse pour réfections ou réparations à y faire ou pour autre cause, mesme pour pescher quand le dit sieur Petitot audit nom voudra y pescher une foy seulement ; de fournir un homme et un cheval pour les vendanges du Toureil paroisse de Saint Germain des Prés ; de conduire et voiturer au chasteau de Craon la moitié des boeurres volailles et chataignes dont lesdits sieurs bailleurs sont tenus par leur bail passé devant maistre Jean Basille notaire royal le 1er décembre dernier à Craon, le tout au désir dudit bail ; lequel outre les charges clauses et conditions cy dessus est fait et convenu pour en payer de ferme par lesdits preneurs par chacunes desdites années auxdits sieurs bailleurs franchement et quittement la somme de 450 livres 6 canards ou cannes et 6 chapons scavoir une moitié audit sieur Bazin et l’autre audit sieur Borbeau ou à leur ordre, dont le premier payement sera à la feste de Toussaint prochaine et à continuer d’années en années jusques à la fin du présent bail, lequel faute de payement de ladite ferme dans le jour cy dessus prédit demeure nul et résolu pour ce qui en restera lors à expirer sans que par lesdits preneurs pouvoir prétendre aucuns dommages et intérests ; qui fourniront copie des présentes à leurs frais dans quinze jours auxdits sieur Bazin et Borbeau ; à quoi tenir etc dommages etc s’obligent lesdites parties respectivement leurs hoirs etc leurs biens etc mesmes lesdits preneurs solidairement comme dit est par corps comme pour deniers royaux suivant l’ordonnance, renonçant etc dont etc fait et passé audit Armaillé en notre étude en présence de Guillaume Jallot Md tanneur et Pierre Duchesne sacristain demeurant séparément au bourg et paroisse d’Armaillé témoins ; ladite Auger a dit ne savoir signer

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