Contrat d’apprentissage de menuisier pour Jean Cousin, Angers 1530

l’adolescent est probablement orphelin, car c’est encore une fois, comme nous l’avons observé ici à plusieurs reprises, qui finance les études. On peut aussi supposer que les parents sont encore vivants, mais peu aisés, avaient placé leur fils serviteur très jeune, parfois dès 11 ans et parfois moins, et que le jeune homme a environ 18 ans donc servi près de 7 ans le prêtre, donc la somme est en fait le pécule qui lui est dû. En fait je ne sais laquelle de ces 2 hypothèses semble la meilleure.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 19 mai 1530, en la cour du roy notre sire à Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement establys chacun de maistre Pierre Tardif prêtre à présent demourant Angers et Jehan Cousin d’une part, et Me Michelet Hure Me menuysier à Angers et Ollivier son fils d’autre part,
soubzmetant lesdites parties etc confessent avoir aujourd’huy fait et encores par ces présentes font entre eulx les marchés et conventions qui s’ensuyvent c’est à savoir que lesdits Michelet et Ollivier son fils ont prins et prennent par ces présentes ledit Jehan Cousin pour estre et demourer avecques eulx comme apprentilz le temps et espace de 5 ans entiers et parfaits et suyvans l’un l’autre sans intervalle de temps commenczant ce jourd’huy et finissant à pareil jour lesdits 5 ans finiz et révoluz
pendant lequel temps de 5 ans ledit Hure et Ollivier son fils ont promis et par ces présentes sont demeurez tenuz nourrir coucher et lever ledit Cousin et luy fournir de soulliers et luy monstrer leur mestier de menuysier ledit temps de 5 ans durant bien et honnestment au myeulx qu’ils pourront
aussi a promis et demeure tenu ledit cousin ledit temps de 5 ans durant servier bien et loyaument ledit Hure et sondit fils ledit temps de 5 and durant comme ung bon serviteur et aprentilz doibt faire en toutes choses licites et honnestes
et pour ce faire et accomplir ledit Me Pierre Tardif a promis doibt et par ces présentes demeure tenu paier et bailler auxdits Hure et sondit fils la somme de 18 livres tz aux termes qui s’ensuyvent scavoir est la somme de 100 sols (soit 5 livres) dedans le jour et feste de St Jehan Baptiste prochainement venant, pareille somme de 100 sols dedans Karesme prenant aussi prochainement venant et le reste montant 8 livres tz dedans le jour et feste de Noel prochainement ensuyvant
et lequel Cousin ledite Tardif a pleny et caucionné de toute loyaulté vers ledit Hure
auxquelles choses dessus dites tenir etc et lesdites sommes susdites et chacunes d’icelles rendre et poyer etc et aux dommages etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre et mesmemet ledit Cousin son corps à tenir prison etc renonczant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce maistre Jehan Daniel prestre, et Briand Lesourt sergent tesmoins

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Achat de bois de chauffage à Champteussé pour Angers en 1552

et d’est du chêne s’il vous plaît !
je croyais naïvement, en totale incompétente, que le chêne était si noble qu’il ne finissait pas dans les cheminées, et à y réfléchier en tappant cette retranscription, je m’aperçois qu’il faisait des branches et qu’elles devaient finir dans les cheminée.

L’acte ci dessous ne m’a pas permis de vous évaluer la quantité en unité actuelle de vente du bois. J’ai eu beau retourner le Dictionnaire de Lachiver dans tous les sens, je ne suis pas parvenue à définir la quantité ici vendue, sauf à penser, que millier signifierait « millier de fagots » ???

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 8 avril 1551 avant Pasques (donc le 8 avril 1552 n.s.) en la cour du roy nostre sire à Angers (Quetin notaire Angers) personnellement establyz bonneste homme Pierre Garnier marchand demeurant à Champteussé d’une part,
et Me Jehan Lefebvre bedeau de l’église d’Angers d’autre part
soubzmectant d’une part et d’autre etc ou pouvoir etc confessent etc avoir fait et font entre eulx les marchés et accords tels et en la manière qui s’ensuyt,
c’est à savoir que ledit Garnier a vendu et vend promet et demeure tenu bailler et livrer au port Lignier de ceste ville d’Angers deschargé franc et quite le nombre de 2 milliers de gros boys de chesne de chauffage rond pour les deux part pour le moins, fourny de 82 sommes pour chacun millier bon loyal et marchand et non pourry, audit Lefebvre ce acceptant ou à son commis et ayant cause dedans le 15 may et la feste st Jehan Baptiste prochainement venant par moitié,
et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 44 livres tz par millier sur quoy ledit Lefebvre a payé et baillé et avancé manuellement et compté en présence et à vue de nous audit Garnier la somme de 22 livres faisant moitié dudit prix
je n’ai pas compris, car il a 2 milliers à 44 livres le millier, donc la moitié fait 44 et non 22. Alors, j’ai tout relu, et ma retranscription est bien exacte, et je ne comprends toujours pas.
en 3 escuz sol du poids de 46 sols pièce et deux escuz à 45 sols pièce 2 escuz pistollets à 44 sols pièce un double ducat à 18 sols pièce le tout d’or et de poids et 26 sols tz en douzains dont etc il en acquité etc et le reste montant pareille somme de 22 livres ledit Lefebvre a promis et demeure tenu poyer et bailler audit Garnier à la parfaite livraison de ladite marchandise

    je suis affolée par la grande, voire très grande variété des pièces en circulation, et je me demande bien comment un marchand de Champteussé, et même d’Angers, pouvait s’y reconnaître dans tout cela. Nous allons d’ailleurs découvir à la fin de l’acte que Garnier est venu à Angers avec le bûcheron lui-même lequel demeure à Thorigné près de Champteussé. J’en conclue bien volontiers que le bûcheron était bien aise d’avoir l’appui de Garnier pour aller vendre son bois à Angers, surtout face à une circulation aussi affolante de pièces de monnaie.
    Quand je pense qu’il y a quelques années, il y en a eu pour nous croire incapables de passer du franc à l’euro sous prétexte que c’était trop compliqué pour nos cerveaux du 21ème siècle. Il faut croire que nos ancêtres étaient plus fûtés que nous !

et à ce tenir etc garantir etc dommages etc obligent lesdits establis d’une part et d’autre eulx leurs hoirs etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et conné en la cité dudit lieu d’Angers en la maison dudit Lefebvre estably par davant nous Estienne Quetin notaire de ladite cour présentes Me Guillaume Genest curé de Saint Pierre de Précigné Jehan Guihery prêtre et Bertran Aubert buscheron demeurant en la paroisse de Thorigné tesmoins

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Contrat d’apprentissage de cordonnier, Angers 1530

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 28 mai 1530, en la cour du roy notre sire à Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement establys chacun de Silvestre Bougler maistre cordonnier à Angers d’une part,
et Yolant veufve de feu Pierre Bastonne demourant en la rue St Aulbin en la maison où pend pour enseigne la Teste d’Or et René Bastonne son fils d’autre part

    je suppose qu’elle est domestique et non la tenancière de l’hôtellerie de la Tête d’Or. Je vous laisse vérifier si nous avions déjà cette hôtellerie sur mon site-blog.

soubzmectant les dites parties etc confessent avoir aujourd’huy fait les marchés et conventions qui s’ensuivent,
c’est à savoir que ledit Bouglera prin et prend ledit René Bastonne pour estre et demourer avec luy comme serviteur et apprentilz le temps et espace de 3 ans commençant jeudy prochainement venant qui est le jour et feste de l’Ascencion jusques à 3 ans procains après consécutifs et ensuivant l’un l’autre sans intervalle de temps
pendant lequel temps de 3 ans ledit Bougler sera tenu nourrir coucher et lever ledit René Bastonne et luy monstrer son mestier de cordonnier au mieulx qu’il pourra ledit temps de 3 ans durant
et fournir de souliers ce qu’il en pourra user ledit temps durant
et aussi a promis doibt et par ces présentes demeure tenu ledit René Bastonne servir bien et loyaument ledit Bougler son maistre ledit temps de 3 ans durant en toutes choses licites et honnestes comme ung bon serviteur et apprentilz doibt faire
et pour ce faire et accomplir par ledit Bougler ladite Yolant a promis doibt et par ces présentes demeure tenue payer et bailler audit Bougler la somme de 16 livres tz sur laquelle somme ladite Yolant a payé la somme de 6 livres tz que ledit Bougler a euz et receuz
et la somme de 7 livres que ladite somme ladite Yolant a promis payer et bailler audit Bougler dedans ledit jour de jeudy prochainement venant
et le reste montant 3 livres tz ladite Yolant sera tenue et a promis payer et bailler audit Bougler dedans le jour et feste de Noël prochainement venant
en outre fournira ladite Yolant ledit René son fils de tous abillemens à luy appartenans et ce qu’il en pourra user ledit temps durant
et lequel René Bastonne ladite Yolant a pleny et caucionné et par ces présentes plenyst et caucionne de toute loyaulté et de servir bien et loyaument ledit Bougler sondit maistre ledit temps de 5 ans durant

    sic ! il est bien écrit « 5 ans » ici, et « 3 ans » plus haut. Erreur de la plume du notaire !

et estoit à ce présent Guillaume Merchesier couvreur d’ardoise demourant audit Angers lequel a pleny et caucionné et par ces présenes pelnyst et caucionne ladite Yolant de ladite somme de 8 livres et d’icelle a fait et fait par ces présenets son propre fait et debte et s’en est constitué et constitue principal payeur et débiteur pour ladite Yolant vers ledit Bougler
auxquelles choses dessusdites tenis etc et lesdites sommes susdites rendre et payer etc et aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc et mesme ledit René Bastonne son corps à tenir prison etc et les biens et choses de ladite Yolant et dudit Mercheser à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation
présents à ce Pierre Chevalier cousturier demourant à Angers et Moriceau Herpin aussi cousturier demourant audit Angers tesmoins
ce fut fait et passé à Angers en la rue St Jehan Baptiste les jour et an susdits

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Bail à louage d’un ouvroir de couturier, Angers 1526

un ouvroir est alors un atelier, et vous allez voir que le prix de la location est infime, ce qui me fait penser qu’il ne devait pas être autre chose qu’un bâtiment de bois non isolé. Je suppose qu’on y faisait travailler des ouvriers ! En quelque sorte, une pré-industrie ?
En tout cas, il est réservé aux couturiers jurés, comme nous le découvrons.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 16 janvier 1525 (avant Pâques donc le 16janvier 1526 n.s.) en notre cour royale à Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement establiz Jehan Gallart maistre cousturier en ceste ville d’Angers d’une part, et Marceau Herpin cousturier paroisse de Saint Jehan Baptiste dudit Angers d’autre part, soubzmectans etc confessent avoir aujourd’huy fait les marchés pactions et conventions tels et en la manière qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Gallart a baillé et baille du jourd’huy jusques à 2 ans après ensuivans et suivans l’une l’autre sans intervalle de temps son ouvrouer de maistre cousturier en ceste ville d’Angers tout ainsi que ledit Gallart avoit de coustume le tenir par cy davant comme maistre cousturier en ceste dite ville et ce du consentement des 4 maistres cousturiers jurés en ceste dite ville ainsi que ledit Gallart nous a dit et déclaré pour iceluy ouvrouer de maistre cousturier en ceste dite ville tenir et exploiter par ledit Marceau ledit temps de deux ans sans y faire aulcun abus ; et est fait ce présent marché et convention pour en rendre et payer paroisse rledit Marceau par chacune desdites deux années la somme de 60 sols tz payables à deux termes en l’an aux festes de St Jehan Baptiste et Noel par moitié le premier paiement commençant à la feste de St Jehan Baptiste prochainement venant ; auxquelles choses dessus dites tenir etc et iceluy ouvrouer garantir etc et aux dommages l’un de l’autre etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc et les biens et choses dudit Marceau Herpin à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc présents ad ce Jehan Angoulvant maistre cousturier à Angers et Nicolas Dallier clerc demourans à Angers tesmoings, fait et donné à Angers les jour et an susdits

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La semaine dernière nous avons vu à la télé une émisson sur la Sears Tower aliàs Willis Tower à Chicago, qui fut jusqu’en 2004, avec ses 442 m, la plus haute tour du monde. L’un des employés de maintenance du sommet de la tour racontait avoir le privilège de côtoyer des faucons.
Je partage avec lui ce privilège, non pas du haut des 110 étages de la Sears Tower, mais bien de mon appartement, situé au 7ème et dernier étage d’une mini-tour.
Et je voulais vous donner des nouvelles de mes plus célèbres voisins, dont je vous ai parlé dans un précédent billet.

Ils vont bien. Chaque jour ils descendent chasser sur les îles de Loire remontent avant la mi-journée, parfois me laissent le soin de leur servir de garde-manger, laissant leur repas du soir traîner au soleil de midi à la tombée de la nuit dans l’un de mes pots de fleur, ayant eu auparavant soigneusement pris soin d’en avaler la tête. Je dois même préciser que les sourisseaux qui traînent dans mes pots de fleur sont toujours sans tête. Mes voisins à plume ont oublié un seul d’entre eux en 19 ans ! et le lendemain, constatant leur oubli, je me souviens avoir pris mes gants de jardinage pour prendre la bête et la mettre à la poubelle !
Oui, vous avez bien lu, je fais toujours garde-manger pour faucons, et Dieu merci, ils vont bien.
Le soir, à la tombée de la nuit, l’un d’eux vient subrepticement reprendre le festin, et j’ai pour habitude de laisser le champ libre aux heures des faucons, car ils ont leurs habitudes et j’ai adapté les miennes. Entre-temps, j’ai tout loisir de travailler à mon blog pour vous. Et même de jardiner tranquillement.

Alors, monsieur l’employé de Sears Tower, si vous fondez une association mondiale des colocataires de faucons, je suis partante, car nous devons être très nombreux dans le monde.
Il est vrai que ma tour, si petite soit-elle, voisine avec un immense terrain de chasse pour faucons, les îles de Loire sur plusieurs km.

Encore un contrat d’apprentissage de tailleuse chez la Briffaude à Pirmil, Nantes et Saint Sébastien 1714

et il est encore différent des 2 précédents. Cette fois le papa loge sa fille, mais, une précision rarissime, il doit fournir les ciseaux et les aiguilles, alors que cette jolie clause n’était pas spécifiée sur les 2 autres contrats. Il faut croire que la Briffaude savait négocier et tirer sur tout !

Mais, je voudrais ici vous convier à un point très important de cet acte. En effet, on découvre ici le métier du papa, qui est sans doute le métier le plus important de tout Nantes autrefois, à savoir paveur.
J’ai bien connu de nombreuses rues pavés à l’ancienne encore après la seconde guerre mondiale, et avant l’apparition un peu partout du revêtement.
D’ailleurs, Nantes possède encore quelques pavés, certes un peu moins ronds que ceux d’antan, qui étaient si ronds que le pied y tournait même.
Je me souviens du bruit d’enfer des charettes à cheval, dont les routes étaient ferrées, sur ces pavés, et je précise que lorsque je traverse l’un de ses revêtement sans bruit qui fleurissent maintenant quand les riverains souffrent par trop du trafic routier, il me vient aussitôt à l’esprit ce bruit infernal d’antan.

collection personnelle, reproduction interdite
collection personnelle, reproduction interdite

Zoomez en cliquant l’image, et vous allez voir des pavés !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 avril 1714 avant midy, devant nous notaires royaux à Nantes (Bertrand notaire) ont comparu Michel Doüaizé paveur
et Suzanne Briffaud fille tailleuse demeurante séparément à Pirmil paroisse de St Sébastien
lesquels ont fait et arrêté les conventions suivantes, qui sont que ladite Briffaud montrera et enseignera à son possible som métier de tailleuse pendant 2 ans commencés le 4 mars dernier
à Catherine Doizé âgée d’environ 14 ans, fille dudit Doizé,
par ce qu’elle luy obéira et sera assidue au travail sans s’absenter que par permission
que si elle s’absente sondit père la représentera si faire se peut ou payera les dommages et intérests de ladite Briffaud à l’estimation de gens connaissants
que s’il la représente elle rétablira autant de temps qu’elle aura été absente
que si elle devient malade il la reprendra pour la faire traiter et médicamenter à ses frais chez luy jusques parfaite guérison, après quoy il l’ammenera parachever son apprentissage rétablissant aussi le temps de sa maladie
qu’il la nourrira tous les jours de fêtes et dimanches
qu’il l’entretiendra de tous habillements, blanchira son linge et fournira de sizaux et éguilles (sic)
qua ladite Briffaud la nourrira tous les jours ouvrables
et la traitera humainement
et enfin que ledit Doizé payera pour raison dudit apprentissage la somme de 75 livres à la dite Briffaud quite de frais en sadite demeurance scavoir une moitié au 4 mars 1714 et l’autre moitié à pareil jour de l’an 1716
à tout quoy faire ledit Michel Doizé et ladite Briffaud s’obligent respectivement chacun en ce que le fait le touche pour en défaut de ce être contraints d’heure à autre en vertu du présent acte par exécution saisie et vente de leurs meubles et immeubles présents et futurs comme gages tout jugés par cour suivant les ordonnances royaux sans autre mistère de justice se tenant pour tous soumis et requis
consenty fait et passé, jugé et condamné audit Pirmil au tabler de Bertrand et pour ce qu’ils ont dit ne savoir signer ont fait signer à leur requête, savoir ledit Douaizé à Me Jan Janeau et ladite Briffaud à Me Jean Douaud sur ce présents

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Contrat d’apprentissage de tailleuse chez la Briffaude à Pirmil, Nantes et Saint Sébastien 1715

cette Suzanne Briffaud, fille, avait manifestement un véritable atelier de couture à Pirmil. Mais, il convient de souligner qu’elle ne savait pas signer, autrement dit elle savait mener un atelier, avoir des clients, et se faire payer, donc savait bien compter outre tailler et coudre, mais ne savait pas écrire.

collection personnelle, reproduction interdite
collection personnelle, reproduction interdite

Cet acte diffère du précédent contrat chez la Briffaude que je vous ai mis la semaine dernière, car ici, l’apprentie sera couchée. C’est surprenant, car le papa demeure à côté, alors que la dernière fois nous avions vu que la soeur demeurait à Saint Georges sur Loire. Donc, en toute bonne logique, on aurait pu s’attendre à l’inverse, à savoir la jeune apprentie de Saint Georges sur Loire couchée chez la Briffaude et non celle qui demeure à côté.
Les contrats d’apprentissage me surprendront toujours, tant ils sont tous des négociations individuelles ! et ici, le papa a bien négocié car il paye moins cher que pour la jeune fille de Saint Georges sur Loire non couchée !
Mais au fait, la Briffaude tenant cantine chez elle pour tout ce monde. Elle avait probablement une servante à cet effet, car l’atelier, ainsi du moins je l’imagine, allait bon train et plein horaire à la couture.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 19 mai 1715 après midy, (devant Bertrand notaire) a comparu Gabriel Blanchard thonnelier demeurant à Pirmil paroisse de St Sébastien d’une part,
et Suzanne Briffaud fille tailleuse demeurante audit Pirmil d’autre part
lesquels ont fait et arrêté les conventions qui suivent, c’est à savoir que ledit Blanchard met Michelle Blanchard sa fille âgée de 16 ans chez ladite Briffaut pour y demeurer en qualité d’apprentie pendant 2 ans à compter de ce jour,
que durant ce temps elle luy montrera et enseignera à son possible le métier de tailleuse comme elle l’exerce journellement
qu’à cette fin ladite apprentie sera assidue et obéissante sans s’absenter que par permission
qu’elle sera traitée humainement couchée levée et nourrie par ladite Briffaud à l’exception des jours de dimanche et fêtes où sondit père la nourrira
lequel l’entretiendra de tous habillements et de linges même fera blanchir son linge
pendant le temps de 2 ans si elle devient malade sondit père la reprendra et fera guérir à ses frais et la ramenera parachever le temps de son apprentissage rétablissant celuy de sa maladie
si elle s’absente il la représentera si faire se peut ou payera à dire de gens connaissants les dommages et intérests de ladite Briffaud
et au cas de représentation elle rétablira aussi le temps de son absence
et au parsus a esté ainsi et de la manière ledit marché fait au gré des parties pour et moyennant la somme de 78 livres dont ladite Briffaud a eu et receu dudit Blanchard 39 livres à valoir réellement et devant nous en espèces d’écus et menue monnaie ayant cours dont elle le tient d’autant quite
sans préjudice au restant qui est de pareille somme de 39 livres que ledit Blanchard promet luy payer quite de frais en sa demeurance dans le 10 mai de l’année prochaine 1716
à tout quoi faire et accomplir ledit Blanchard et ladite Briffaud s’obligent personnellement respectivement l’ung vers l’autre chacun en ce que le fait le touche sur l’hypothèque de tous ses biens meubles et immeubles présents et futurs pour en défaut de ce être procédé sur ieux par exécution saisie et vente d’heure à autre comme gages tous jugés par cour en vertu du présent acte sans autres misteres de justice suivant les ordonnances royaux se tenant pour tous sommés et requis
délivrera ledit Blanchard à ses frais dans quinzaine à ladite Briffaud une copie garantie du présent acte
consanty jugé et condamné audit Pirmil au tabler de Bertrand où ledit Blanchard a signé, et pour ce que ladite Briffaud a dit ne scavoir signer a fait signer à sa requête à Gabriel de Bourgues sur ce présent

Cette vue est la propriété des Archives Départementales de Loire-Atlantique. Cliquez pour agrandir.

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