Quand Clisson fabriquait encore voitures et brocs : annuaire de 1887

Bon, il s’agit bien entendu de voitures à cheval, vous aviez compris. Cela je m’y attendais, étant né avec le cheval puis vu sa disparition après la guerre, pour le cantonner aux loisirs et non plus au roulage marchand. Certes, quelques rares initiatives sont depuis peu réapparues, pour laisser le cheval tracter.

Mais dans cet annuaire, j’ai surtout fait une découverte : avant la création de l’usine GUILLOUARD en 1911, les brocs, seaux et bidons étaient artisanaux et il y en a un à Clisson.


C’était plus écologique que le plastique que nous avons fait depuis la seconde guerre mondiale, car c’était inusable, et récupérable au final. L’image de ce broc est pour moi l’image de l’écologie.

Pendant 2 jours je vous emmêne découvrir tout ce que nous avons perdu à travers les métiers qui stigmatisent un mode de vie disparu.
Pour découvrir quels métiers dans une ville à une date donnée, rien de tel qu’un annuaire. Il en existe quelques uns pour la Loire-Atlantique, enfin, disons plutôt la Loire-Inférieure. Ils sont numérisés et en ligne sur le site des AD, rubrique PRESSE.
J’ai analysé CLISSON en 1887 et 1938, pour illustrer ces disparitions. Et je constate, ce dont je me doutais, que ma génération et celle de mes parents a vu beaucoup de disparitions.
En 1887, l’annuaire semble refléter les siècles précédents. On y retrouve beaucoup de métiers traditionnels, mais aussi un peu d’activité industrielle, car la Sèvre voit minotiers, filateurs, tanneurs…
En 1938 peu de disparitions.
Je suis née en 1938, et demain, je vous mets l’annuaire de 1938.
Mais auparavant voyons ce que la génération de mes parents a perdu

En rouge, les métiers disparus.
En bleu, les métiers remarquables !!! Voyez ainsi les sages-femmes !!! Elles étaient plus nombreuses autrefois !

 

Voici CLISSON, selon l’annuaire de la Loire-Inférieure, 1887 (numérisé en ligne sur le site des AD) 

CLISSON, pop. 2 880 hab., cant., et arrond. de Nantes. — Caserne de gendarmerie — Hôpital tenu par 1es soeurs de St-Laurent. – Monuments historiques : château de Clisson, en ruines, à M. le baron Lemot. – Foires : tous les vendredis-Marchés : tous les vendredis – Assemblée : la Trinité.
Maire : Onillon
Premier adjoint : Gachet Philippe.
Deuxième adjoint : Pétrel Eusébe, horloger.
Pompiers : Gautier, capitaine. Braud, lieutenant.
Fanfare et Orphéon : Boutin Adolphe, géomètre, chef.
Conseiller général : Pellerin de la Vergne
Notaires : Dabin. Caillé et Chiron de la Casinière.
Juge de paix : Homery.
Suppléant : Guichet.
Greffier : Baudry-Gouraud
Huissier : Macé.
Garde-champêtre : Coulet.
Gendarmerie : Comte, maréchal des logis.
Curés : Michaud et Cerizier.
Vicaires : Thibaud et Noblet.
Instituteur communal : Terrien.
Adjoints : N…
Institruce communale : Chedemois (Mme).
Adjointe : Hurillon (Mle).
Institutrices privées : les soeurs de Saint-Gildas-des-Bois
Enregistrement (Receveur) : Jouzel.
Percepteur : Adam.
Contributions indirectes (Receveur) : Davy.
Employé : Guitton.
Receveur buraliste : Terrasse.
Postes et télégraphes (Receveuse) : Gille (Mlle)
Chef de gare : Farme.
Cantonnier chef ponts et chaussées : Dugast
Ancienne société de secours mutuels : Guédon, président. Gautier sçpiétaire.
Nouvelle société de secours mutuels dite Etoile de la Sèvre : Braud Armand, président.
Cercle littéraire : Verry, président.
Société de la Tempérance : Dugast, président.
Société de Saint-Jacques : Racineux président.
Societé de la Madeleine : Delhommeau, président. Pellerin, secrétaire.
Agent-voyer cantonal : Baudry.
Cantonnier-chef : Dronneau.
Aubergistes : Vrais Albert. Pineau. Sauvion. Léchappé. Denis. Carrère. Dupoint. Baubry. Guicheteau. Granry. Jarrossay. Richard. Barjolle. Emon Félix. Emon Anselme. Plessis. Bredeloup. Egion Anselme. Bredeloup. Pauleau. Gaudet. Dobigeon. Tessier (Ve). Brunet. Baron. Guéry. Davy. Honoré (Ve). Mouillé (Ve).
Bois (March. de) : Huteau (père et fils). Aillet (père et fils).
Bouchers : Papin. Leroux, BruneIlière à Notre-Dame. Plessis.Joly. Couillaud. Gouraux. Denis, à la Trinité.
Boulangers : Léauté, à Notre-Dame. Viaud. Blandin. Audineau [mon ascendant : Charles  Audineau°Clisson 8.10.1827 †idem 25 avril 1895 Fils de François & Elisabeth Mechinaud, boulanger porte Palzaise  x Clisson 12 octobre 1851 Augustine Rousselot °Clisson 1er avril 1828 – ]. Bâtard. Gautier. Grenouilleau, à la Trinité.
Bourreliers : Luneau, à Notre-Dame. Lavier. Corbet, à la Trinité.
Cafetiers : Braud. Fleurance. Bouchet. Guillon, à Notre-Dame. Guillet (Ve). Gautier, à la Trinité.
Chapeliers : Levron, Barbotin, à Notre-Dame. Dourneau. Machereau. Martin, à la Trinité
Charbonniers : Naud. Durville. Pallard (frères), à Notre-Dame.
Charcutiers : Honoré (Ve). Julienne. Lesimple, à Notre-Dame. Huet. Baron, Ogereau, à la Trinité. Guillet. Baudry.
Charpentiers : Barré. Guilbaud. Onillon Pierre. Lambert.
Charrons : Rivet, Nerrière, à Notre-Dame. Godron, Drouet, à la Trinité.
Carrossier : Vincent, à la Trinité.
Chiffonnier : Coudert Léonard. Coudert jeune. Baston Antoine. Soudeille.
Coiffeurs : Babonneau. Méchinaud, Boutin
Cordiers : Merlet. Lesimple
Cordonniers : Thibaut, Garciaud, Grellier, Brisé, à Notre-Dame. Lesimple (père), Lesimple Francis, à, la Trinité. Lamoureux.
Couvreur : Derouelle, à la Trinité.
Couteliers : Courrier, Charriaud, à Notre-Dame. Ménard. Mandin, à la Trinité.
Cloutier : Paquereau, à la Trinité.
Docteurs-médecins : Boutin et Doussain.
Engrais : Baron, Chouteau, à Notre-Dame. Fonteneau. Martin.
Entrepreneurs : Gautier Eugène, à Notre-Dame. Gautier Alexandre, Guillon, Renaud, à Trinité. Baudry et Vinet.
Encaisseurs : Barré et Verry, à la Trinité.
Epiciers : Crabil, Fournier, Duret, Notre-Dame. Lusseau (Ve). Bretin (Ve). Chiron, à la Trinité. Praud (Mlle). Carrère. Defontaine (Mlle) . Bâtard. Guilbaud. Emériaud. Luneau-Ripoche. Luneau-Barré. Guittet. Guillet.
Fabricant de voitures [à cheval] : Vincent, à la Trinité.
Fers (March. de) : Panard frères et Durville, à Notre-Dame .
Ferblantiers : Guédon Caillaud, Durville à Notre-Dame.
Filateurs : Ménard, à la Trinité. Housset (père et fils), id.
Forgerons : Reb, à Notre-Dame. Pineau, Huchet, à la Trinité.
Grainetiers : Hupé, Fonteneau, Baron, à Notre-Dame. Guittet, à la Trinité.
Géomètres-experts : Chénau, Mérand et Aubert, à Notre-Dame. Boutin et Chiron.
Horlogers : Pétrel. Ledoux. Loiret, à Notre-Dame.
Jardiniers : Clisson. Barjolle. Baron. Riscle. Charrier et Vrait, à la Trinité et à Notre-Dame.
Hôtel (maîtres d’) : Mauras, Boutin, Brosset, à Notre-Dame. Arnault Gauffriaud, à la Trinité.
Machines agricoles : Guilbaud (fils) , à Notre-Dame.
Maçons : Fleurance, Lussaud (fils), à Notre-Dame. Èrnaud, Jouet, à la Trinité.
Maréchaux : Emon (frères), Perraud, à Notre-Dame. Dugast. Chrétien. Marcel, à la Trinité.
Menuisiers : Boulbaud. Perray. Lesimple. Brunellière, à Notre-Dame. Bregeon. Couteau. Tessier. Gaillard, à la Trinité.
Minotiers : Batard Joseph, à la Trinité. Batard Auguste. Garciaud. Housset.
Merciers en gros : Moreau-Thibaud, Notre-Dame. Durville.
Parapluies : Boucheron, Nerrière, à Notre-Dame.
Peintres : Billot. Chesnau (Ve). Ménétrier, à la Trinité.
Plâtriers : Guillon. Gautier Eugène, à Notre-Dame. Gautier Alexandre.
Pharmaciens : Branger et Guillet.
Quincailliers : Guédon. Charriaud, à Notre-Dame.
Sabotiers : Méchinaud. Sourisse Bapt., à Notre-Dame. Sourisse (fils). Tardivel. Richard, Guilbaud, à la Trinité. Martin.
Sages-femmes : Pellerin. Ménard et Foliot.
Serrurier : Brunellière, à la Trinité.
Tailleurs : Grégoire, à Notre-Dame. Boutin, à la Trinité.
Tanneurs : Méchinaud. Abadie, à la Trinité. Gachet (fils). Braud (fils).
Tissus (March. de) : Richard, Blouin, Dano, à Notre-Dame. Grégoire. Baron. Coudrien. Bretin, à la Trinité.
Tonneliers : Richard. Jarrossay à Notre-Dame. Luneau, à la Trinité.
Tourneurs : Guitton. Leroux, à Notre-Dame. Dugast, à la Trinité.
Vétérinaires : Guilbaud. Béziaut et Dugast.
Vins : Chénard. Mouillé, à Notre-Dame.
Propriétaires : Valentin Frédéric. Valentin Achille. Méchinaud. Gautret Abel. Gautret Ferdinand. Gautret-Dabin (Ve). Vicomte. Ordronneau. Vincent. Luneau (Ve). Guichet. Onillon. Gouraud. Lambourg (Ve). Gachet (père). Braud (père). Baudry-Gouraud. Agereau (Ve). Baron (Ve). Beillard.

DEMAIN JE VOUS METS L’ANNUAIRE DE CLISSON DE 1938, et vous allez découvrir qu’entre 1887 et 1938, peu de choses avaient changé, et c’est après la seconde guerre mondiale avec le plastic, l’automobile démultipliée, les grandes surfaces, et la mondialisation que tout, ou presque a disparu.

La droguerite à Nantes en 1885 : encore écologique mais déjà beaucoup de chimie !

Et en plein centre de Nantes !
Même les produits dangereux et inflammables, en fûts. Et les fûts semblent bien tous en bois !!!


En 1885, la droguerie de Dominique Martinetty, à Nantes, quai du Port Maillard (proche le château) : on voit que les produits chimiques arrivent en fûts, et que les chevaux vont au port les chercher et livrent sans doute assez loin quelques clients dans le département, de même que faisaient les grossistes de l’époque (en épicerie, en quincaillerie etc…)

Vous pouvez aller voir l’histoire de cette famille de droguistes, arrivés comme peintres verriers, droit du Tessin Suisse, d’où leur nom. Elle est sur mon site, sans hoirs à Nantes.

Le droguiste tient boutique où il vend des produits chimiques de pharmacie, teinturerie, peinture, entretien ménager et industriel.

Fin 19ème siècle, Nantes compte plusieurs droguistes, selon l’Annuaire-almanach général des cent mille adresses de la Loire-Inférieure, du 1er janvier 1887. Ils sont encore un peu écologiste mais déjà chimistes.

Ecologistes, car ils se font livrer en 1892 de l’huile de pin, par fûts, depuis Bordeaux par bâteau. Ainsi, le « Loire-et-Bretagne », commandant Plisson, venant de Bordeaux, de la Compagnie des Paquebots de l’Ouest et du Midi, apporte à Nantes : Th. Guillon, 16 barriques de vin. – Pergeline, 4 fûts de vin. – Ecomard frères, 1 caisse de sardines. – Saupiquet et Cie, 1 caisse de sardines. – Martinetty, 5 fûts d’huile de pin. – Martin Lebreton, 16 fût sang. – A ordre, 30 fûts vin. – A ordre, 29 caisses vides.
L’huile de pin est le traitement écologique du bois.

Chimistes, car ils se font livrer, entre autres, le 25 octobre 1893 , toujours le même paquebot, même commandant : Lebreton, 14 fûts de sang. – L. Flornoy et fils, 124 fûts vin. – C. Martel, 2 sacs gomme. – Thibault et Olive, 4 sacs gomme. – Hugues-Manson, 11 caisses liqueurs. – Guiho, 4 fûts vides. – Saunier-Tessier, 5 caisses boîtes vides – C. Normand, 147 bougies et savon. – Lesage et Dufour, 6 fûts vin. – Maury, 2 fûts vin. – Lebrun-Musset, 6 600 merrains. – Vve Larue,24 colis balais. – Lumineau-Pichery, 28 colis prunes. – Martinetty, 4 fûts térébentine. – Guiet, 1 fût térébenthine.
Et le 21 avril 1889, même compagnie, le « Jacques-Paul », capitaine Poumet, venant de Bordeaux : Joguet, 2 fûts vin. – Durand, 3 fûts vin. – Lesage, 2 fûts vin. – Briand, 3 fûts vin. – Gonllin, 1 fût vin. – Simon, 25 fûts rhum. – Cornu, 2 caisses amer Picon. – Bazelais, 8 caisses amer Picon. – Martinetty, 2 fûts essence. – Allard, 10 paquets balais. – Lumineau-Pichery, 14 paquets balais. – Housseau, 1 lot voliges. – Pilard fils, 1 lot voliges. – Bretesché, 1 600 planches. – L. Flornoy et fils, 68 colis treillage et 10 balles de laine. – Alonzo, 46 caisses oranges. – Benoit, 2 caisses marbre. – L. Flornoy et fils, 90 colis divers et 4 de marbre. – Martineau-Viau, 2 fûts vin. – Tagu, 5 caisses biscuits. – Ordre, 100 balles farine.

On constate que Nantes fait venir des sardines, des biscuits… avant de se lancer dans la fabrication locale. Et, ce qu’on sait toujours : les Nantais aiment le vin de Bordeaux !

De nos jours, la droguerie se vend en grandes surfaces pour les ménages et pour les artisans dans des magasins qui leur sont destinés (j’en ai sur la route de Clisson sud Nantes)

Et les produits chimiques dangereux sont encore et plus que jamais transportés par bateau, si ce n’est qu’en 1885 on sait qui est l’acheteur et ce dans le journal spécialisé, mais de nos jours on en sait le moins possible, même quand le paquebot fait naufrage.

 

L’huile de pin quant à elle est toujours utilisée pour traiter le bois, plus ou moins enrichie de produits chimiques, et vendue en pots métaliques comme la peinture. Je pense qu’elle à de l’avenir grâce à son côté écolo.

 

Mais, diable pourquoi de l’essence en 1885 ? Pour la peinture ??

 

 

 

Adjudication des travaux nécessaires au prieuré de la Jaillette : 1767

En 1767, d’importantes réparations, sont adjugées pour 6 900 L à René Chevrollier, de Segré. A cette date, les Jésuites ont été expulsés depuis quelques années, et les Frères de la Doctrine Chrétienne gèrent le Collège de la Flèche.
Les immeubles concernés sont ceux qui sont affermés. L’église n’est pas concernée par cette adjudication, puisque dans les baux successifs ce bâtiment n’a jamais été affermé, et son entretien toujours clairement dit relever directement du Collège (cf le bail à ferme).
Les Jésuites ont entrenu l’église et négligé les biens affermés, puisque dès leur arrivée au Collège les Frères héritent d’un patrimoine immobilier en mauvais état. Le montant de l’adjudication représente 3 à 4 années du revenu du prieuré, et atteste que non seulement la plupart des toitures ont besoin de réparations, mais aussi quelques charpentes et quelques mortiers voire pierres. D’ailleurs, il est bien spécifié que des matériaux seront à transporter, et mieux que l’adjudicataire est une véritable entreprise capable de mobibiliser 20 sous-traitants différents, c’est à dire une entreprise fort différente de l’artisanat qui est la règle à cette époque.
Ce document nous restitue au passage le puits et les pressoirs du cloître, attestant encore une fois son utilisation profane. Ce bâtiment est alors à entretenir car il a un usage utilitaire en tant qu’entrepôt des biens fermiers récoltés chaque année en grains et vins (biens que je vais chiffrer en kg et litres, mais qui me semblent au premier abord de l’ordre de plusieurs charettes annuelles). Il est probable que le quadrilatère qui subsistait en 1828 avait une partie aménagée pour passage de charettes, et entrepôt.

Depuis l’année 2000, le prieuré de la Jaillette est à nouveau en travaux de restauration, visitez son site, cela va vous donner envie d’aller le 6 juillet prochain fêter don 825ème anniversaire.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 20.8.1767 Urbain Davy des Piltières avocat au siège présidial de La Flèche, y Dt, receveur des revenus du collège royal de La Flèche, en vertu de la délibération du Bureau d’Administration dudit collège du 6.7.1767, a fait publier 3 dimanches consécutifs aux prosnes des messes paroissiales de Louvaines, le Lion d’Angers et la Magdeleine de Segré, que les réfections et réparations qui sont à faire à la maison du prieuré de la Jaillette à Louvaines et à celle du desservant l’église de la Jaillette, aux métairies de la Rosselle à Montreuil, de la Chasselouère, du Grand Pineau, de la Mortière et à la closerie de la Vauville en St Martin du Bois, étaient à donner à ferme au rabais et que l’adjudication devait s’en faire Dvt nous ce jour
Les états des réparations et réfections qui sont à faire auxdits lieux, datés des 28 et 29.5.1765, signés Lepine, secrétaire du Bureau du Collège et devis fait par Mathurin Basteau expert dudit collège, ont été lus aux assistants pour s’y conformer, et recours en cas de contestation. Elles seront faites avant Toussaint dans 2 ans, sinon une pénalité de 200 L de retard sera appliquée.
L’adjudicataire sera obligé de réparer le puits dudit prieuré de la Jaillette d’ici un moi, et les pressoirs desdits lieux avant la St Jean Prochaine
L’adjudicataire réparera les trous qu’on aura faits lors de la réception dans les murs pour voir s’ils sont point creux et si les mortiers sont de bonne matière, ainsi que les ouvertures qu’on sera obligé de faire pour sonder les fondements
Les matériaux qu’on sera obligé de charroyer avec charettes seront charroyés à place par le fermier pour tous lesdits lieux, y étant obligé par le bail, et ce jusqu’à la distance de 3 lieues au plus
L’adjudicataire prendra les matériaux comme pierre, sable et terre, sur chaque lieu qu’il réparera, et en cas qu’il n’y en ait pas sur ce lieu, il en pourra prendre sur les autres lieux de la dépendance du collège avec le moins de dommage qu’il sera profitable, sans quoi ledit adjudicataire en sera tenu, et en cas qu’il n’y ait point sur lesdits lieux lesdits matériaux, il en cherchera ainsi qu’il avisera à ses frais, lesquels toutefois seront charroyés par lesdits métayers comme dit est pourvu qu’ils ne soient point à plus de 3 lieues de distance
Me Davy payera 1/3 du montant de l’adjudication sous 8 jours en sa maison à La Flèche, 1/3 l’ouvrage à moitié fait, et le dernier 1/3 lorsque le tout sera parachevé, à la charge par l’adjudicataire de donner caution valable ce jour
Au cas qu’il y ait quelques menues réparations abusives dans le devis ou quelqu’erreur dans le calcul des mesures et toises, ledit adjudicataire ne pourra prétendre aucun supplément ni augmentation, et sera tenu de réparer le tout, comme dégradations aux murs, et les couvertures et rechercher où il sera besoin, ce qui a pu s’y être détérioré depuis que le devis a été fait
L’adjudicataire payera le cout du présent acte, d’une copie délivré audit Me Davy, des copies et états et billets, desquelles réfections et réparations il sera responsable comme pour les ouvrages du roi
Mise à prix en présence dudit Sr Basteau expert du collège par h.h. René Chevrolier charpentier à Segré La Magdeleine à 13 000 L
par le Sr Basteau à 8 000 L
par ledit Chevrollier à 7 000 L
par ledit Basteau à 7 000 L
par ledit Chevrollier à 6 900 L, et personne n’ayant mis à plus bas prix, et qui ayant une vingtaine d’ouvriers de différents métiers et paroisses, nous avons, du consentement desdits Davy et Basteau, et en présence dudit Faultrier fermier dudit prieuré de la Jaillette, adjugé audit Chevrollier »

Lézin Grosbois prend à bail le moulin à eau du Bourg-d’Iré que son frère Catherin avait, 1610

appartenant à messire Louis de la Tremoille, marquis de Noirmoustier.
L’acte donne le lien de parenté entre Lézin et Catherin, à savoir : frères. Et Lézin est celui qui demeure à Jupilles en Combrée. Je vous avais déjà trouvé ce lien sur mon blog sur le billet

    Antoine Coiscault de Cossé-le-Vivien, 1648, héritier en partie de Marie Beruyer veuve de Lezin Grosbois

Je descends d’une famille GROSBOIS de Loiré, mais je ne parviens pas à situer Catherin et Lézin qui suivent :

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le vendredi après midy 4 juin 1610, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers furent présents establys et deument soubzmis noble homme Jehan Ayrault conseiller du roy président en sa chambre des comptes de Bretagne demeurant à Angers paroisse st Jehan Baptiste au nom et comme procureur et soy faisant fort de hault et puissant messire Louys de la Tremoille chevalier de l’ordre du roy seigneur marquis de Marmoustier baron de Chasteauneuf et Roche d’Iré, héritier par bénéfice d’inventaire de deffunt messire François de la Tremoille aussi chevalier de l’ordre du roy seigneur desdites seigneuries son père, promettant ledit sieur Ayrault faire ratiffier ces présentes audit seigneur marquis et en fournir ratiffication entre nos mains dedans un moys prochainement venant à peine etc cesdites présentes néanmoins etc d’une part
et Lézin Grosboys marchand demeurant à Jupilles paroisse de Combrée d’autre part
lesquels deument establis et soubzmis soubz ladite cour confessent avoir ce jourd’huy fait et font entre eulx le bail à tiltre de ferme conventions et accords qui s’ensuivent
c’est à savoir que ledit sieur Ayrault audit nom a baillé et baillé par ces présentes audit Grosboys ce acceptant audit tiltre de ferme et non autrement pour le temps et espace de 4 années et cueillettes entières et parfaites à commencer au jour et feste de Toussaint prochaine venant et en fournir à pareil jour icelles déclarées
scavoir est un moullin à eau du Bourg d’Iré près de Chouvrelaye et de Noyant marays dudit moullin et ce qui en despend rentes et denrées tant de bled qu’avoines ainsi que ledit cens aujourd’huy est reculx au profit dudit seigneur marquis sur Me Catherin Grosboys frère dudit Lezin et que lesdites choses sont plus amplement déclarées par lesdits contrats receulx en a ledit Catherin Grosboys jouy et jouist encores à présent sans aulcunes choses en retenir

    à la charge dudit perneur d’en jouir et disposer ledit temps durant comme ung bon père de famille sans rien demolir
    tenir et entretenir ledit moulin en bonne et suffisante réparation avecq les ustanciles meules et moulages à l’échantillon ainsi que le tout luy sera delivré au commencement de cedit bail par ledit Catherin Grosboys en présence de celuy qui sera commis de la part dudit seigneur marquis et suyvant le procès verbal qui en sera fait
    à l’effet desdites réparations sera prins du boys ainsi que du vivant du deffunt seigneur marquis avoit accoustumé estre fait suyvant les marchés qu’il en faisoit aulx fermiers où ledit boys ayant esté préalablement fait marquer par ledit seigneur marquis ou par commis de sa part
    paier par ledit preneur tous cens rentes et debvoirs deus pour raison desdites choses baillées et en acquiter ledit seigneur marquis
    ledit bail fait outre les charges susdites pour en paier de ferme par ledit preneur audit seigneur Marquis en ceste ville d’Angers maison dudit sieur Airault la somme de 550 livres aux jours et festes de Pasques et Toussaints de chacune desdites années par moitié, premier paiement commenczans aux jours et festes de Pasques prochaines et Toussaints ensuivant, que l’on dira 1611, et à continuer ; et fut aussià ce présent ledit Catherin Grosbois demeurant au lieu seigneurial du Tremblay paroisse de Challin, lequel estably et soubmis soubs ladite cour volontairement s’est constitué et obligé avecq son frère à l’entretien des présentes paiement et continuations de ladite ferme conformément à ce que dessus, seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens o renoncziation au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et postériorité et en a fait sa propre debte et obligation solidaire ; car ainsi ils ont le tout voulu et consenté stipulé et accepté, et à ce tenir etc garantir par ledit sieur Airault audit nom etc renonczant etc biens et choses desdits les Grosbois à prendre vendre etc renonczans etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit sieur Airault en présence de maistres Mahtieu Frogier advocat, Jehan Chevrollier notaire royal et Me Anthoine Belin clerc demeurant audit Angers tesmoins. »

Meunier ou menuisier : les difficultés de lecture

Je suis encore en train de retranscrire exhaustivement, selon ma méthode, sachant que de nombreuses personnes ne sont pas et ne seront pas en mesure de lire les textes anciens, le registre paroissial de Loiré, dont j’avais déjà sur mon site depuis longtemps les plus anciennes années de 1549 à 1575.

J’ai aussi sur mon site une magnifique page sur Loiré

Et vous avez sur Wikipedia une page plus moderne très documentée, qui donne même dans ses sources l’ouvrage de Mr de l’Esperonnière que j’avais courageusement numérisé, et le lien de Wikipedia est bien vers mon site.

J’ai presque terminé ma retranscription 1576-1589, mais en tentant de relire attentivement mon travail je constate qu’un même personnage est MENUISIER et MEUNIER sur un autre acte et je vous livre les 2 actes, car même en les relisant je ne comprends plus, et même pire, j’ai des doutes sur les MENUISIERS que j’ai pu rencontré ailleurs, n’étaient-ils pas meuniers mal écrits par le prêtre ?

C’est très troublant n’est-ce pas :
Qu’en pensez vous ?
Bon WE
Odile

Les BELIER meuniers du moulin à eau de la Rivière-d’Orvault : Loiré 1580

Je suis en train de retranscrire exhaustivement, selon ma méthode, sachant que de nombreuses personnes ne sont pas et ne seront pas en mesure de lire les textes anciens, le registre paroissial de Loiré, dont j’avais déjà sur mon site depuis longtemps les plus anciennes années de 1549 à 1575.

J’ai aussi sur mon site une magnifique page sur Loiré

Et vous avez sur Wikipedia une page plus moderne très documentée, qui donne même dans ses sources l’ouvrage de Mr de l’Esperonnière que j’avais courageusement numérisé, et le lien de Wikipedia est bien vers mon site.

Vous y apprenez que Loiré a compté 17 moulins entre le XVe siècle et le XIXe siècle. Cinq étaient des moulins à eau, six des moulins à vent, deux des moulins à huile à traction animale ; les autres n’ont pas été identifiés. Le seul encore existant est le moulin à eau de la Rivière-d’Orvaux, reconstruit en 1866 par René Hodé.

Donc, voici le meunier de la Rivière d’Orvault en 1580 :

Mathurin BELLIER x /1577 Renée DOMIN
1-Jacques BELLIER °Loiré 3 février 1577 « fils de Mathurin Belier et de sa femme meusnier à la Rivière d’Orvaulx parrains Jaques Gaultier et Jehan Babelle marraine Jaquette Manceau femme d’Estienne Grimault »
2-Antoine BELLIER °Loiré 7 avril 1578 « fils de Mathurin Belier et de Perrine Domyn sa femme meusnier à la Rivière d’Orvaulx parrains Anthoinne (blanc) fauconnier de monsieur d’Orvault et Jehan P… marraine Marguerite Baston – décédé « obiit » »
3-Jeanne BELLIER °Loiré 14 avril 1579 « fille de Mathurin Belier et de Renée Domyn sa femme parrain Jehan Vinczot marraines Marguarite Poillièvre et Renée Celier veufve de Guillaume Perrault »
4-Laurent BELIER °Loiré 25 janvier 1581 « fils de Mathurin Belier et de Renée Domyn sa femme parrains Guillaume Bourgeoys et Laurens Poictevyn marraine Anne Jacqueline chambrière dudit Belier »

Comme vous pouvez le constater, il a une chambrière. Mais rassurez-vous, ce terme est équivalent à servante, car autrefois la chambre était une pièce sans destinations spécifique, et toutes les pièces étaient donc des chambres, et le terme chambrière désignait donc celle qui faisait l’entretien des pièces, et sans doute aussi un peu de cuisine.
Donc, rien à voir avec une quelconque femme de chambre de nobles.

Ce BELIER meunier à Loiré vient d’ailleurs puisque j’ai fait exhaustivement les années précédentes sans y voir le patronyme. Mieux, ce métier de meunier est un métier où on ne vient pas sans origines dans le métier, sans que je sache si c’était une chasse gardée ou une compétence indispensable.
Et comme je vous disais hier je descends personnellement des BELIER meuniers au moulin d’Ovault à Nyoiseau, et ce sur un très grand nombre de générations.

Vous voyez que les moulins dont je vous parle ce jour ont un nom très proche, d’une part les miens étaient meuniers au moulin d’Orvault à Nyoiseau et ceux dont je viens vous livrer la famille étaient meuniers au moulin de la Rivière d’Orvault à Loiré.

J’avoue que lorsque j’ai tappé avant hier ce nom de moulin à Loiré avec un BELIER meunier, mes vieux neurones ont chauffé, car cela se ressemblait tellement, mais ce n’est que curieuse ressemblance, cependant je pense amusant de vous la livrer.

Bonne journée à vous tous
Odile