Carnet de guerre d’Edouard Guillouard 84° RIT : mai-novembre 1916


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

Nancy – forêt de Facq 

1er mai 1916 lundi Travaux un jour sur deux dans la forêt de Facq (près d’Atton)
[photo « Landremont, juillet 1916, les officiers de la 2ème compagnie » – il semble que Vetter soit le 3ème à partir de la gauche]
2.5 mardi Cantonnement Landremont, repos, visite chez Gouvy à Dieulouard, bien reçu, vu fabrication de pelles
[l’usine Gouvy fabriquait des outils et était manifestement un fournisseur de mon grand’père, qui était quincailler en gros à Nantes..Elle fonctionne toujours en 2021 et je trouve son site sur Internet, toujours dans la fabrication de pelles.]
3.5 Travaux en forêt
4.5 Cantonnement, repos, travaux de nuit au boyau près du village
5.5 vendredi Continuation du travail
6.5 samedi Quatre obus sur Landremont, temps très clair, belle vue sur Metz, le soir un coup de vent nous enlève quantité de saucisses (Drachen)
7.5 dimanche Repos au cantonnement, grand-messe
8.5 lundi Reprise des travaux en forêt
9.5 Repos, le soir travaux au boyau de Ste Geneviève
10.5 mercredi Continuation la nuit du boyau S.G.
11.5 Repos au cantonnement (Peche)
[photo à droite : « août 1916, PC de la 2ème compagnie » – Vetter assis à gauche]
12-13.5 Travaux aux boyau Landremont (Saiguin)
14-15.5 Repos au cantonnement Landremont
16.5 mardi Reprise des travaux en forêt etc…
21.5 dimanche Repos, nomination au grade de lieutenant Léonardi, Duneau, Panpéan, Perrin capitaine, sous-lieutenant Glorion, Grignon, Paradeuc
22.5 lundi Départ pour le cantonnement Ste Geneviève (à 4 km de Landremont), installation, nous sommes mieux qu’à Landremont
23.5 Travail en forêt etc…
28.5 dimanche Messe dans l’école, l’abbé Touvenin chanoine de Nancy
1er juin 1916 jeudi de l’Ascension Travaux aux environs de la maison du garde, quelques obus sur les cuisines, messe dans la forêt
2.6 Repos, travaux un jour sur deux
8.6 jeudi Retour par Loisy, bruits de départ
9.6 vendredi Attendons des ordres
10.6 samedi Ordre de départ à 23 h 30 de Ste Geneviève
11.6 dimanche de Pentecôte Arrivé à minuit à Ville-au-val, départ à 1 h 30 en auto, passé par Millery, Custines, Essey-les-Nancy, La-Neuvelotte (34 km au S.O. de Ste Geneviève) 6 h, pluie, pas de cantonnement pour les officiers, couché sur le grillage
12.6 lundi Travaux à 9 h par équipe de 8 h, déménagement et installation au rond Bout-Leillé avec la 1ère Cie Dujardin
13-18.6 Le mauvais temps continue, travaux par équipe de 8 h, les hommes sont occupés aux tenauement, nous avons des wagons en gare, les sergents ont des emplois de chefs d’équipe, le rendement du travail est très intéressant et donne satisfaction
19.6 lundi Mr Leglaive et Hervé vont à Nancy
20.6 mardi 1er voyage à Nancy avec Dujardin, très belle promenade, très belle ville, bon déjeuné, je commande un costume à la B.J. (la Belle Jardinière).
21.6 mercredi Pêche à l’étang de Brin
22.6 jeudi Retour de Tremelot à la Cie
23.6 vendredi Retour de Jaunais des bombardiers de Paul StVincent
24.6 samedi Gomin vient remplacer Dugardier à la 1ère
25.6 dimanche Messe dans les bois
26.6 Brouille avec Hervé
1er juillet 1916 samedi 2e voyage à Nancy avec Tremelot, obus sur la ville de Essey, les trains ne marchent plus, essayage du costume, Tremelot manque le rendez-vous et ne rentre que le lendemain
2.7 dimanche Messe dans les bois, bonnes nouvelles sur les journeaux de notre avance
13.7 jeudi Voyage de Mr Leglaive à Nancy
14.7 vendredi Fête Nationale, travail ½ journée, le Ct et le docteur viennent déjeuner avec nous
16.7 dimanche Travaux
17.7 lundi 3e voyage à Nancy avec Jaunais, déjeuner hôtel Dombale
18.7 mardi Travaux toute la journée, le soir à 22 h bruits de départ, ordre de départ à 23 h 30, départ à 1 h
19.7 mercredi Départ de la Forêt de Champenoux à 2 h, marche fatiguante sans entrainement, chargé au complet, arrivé à Montenoy à 9 h après avoir passé Lay-Saint-Christophe
20.7 jeudi Départ à 2 h pour retourner à Lay-Saint-Christophe où nous avons passé la veille, beau cantonnement
21.7 vendredi Départ de Lay à 7 h, arrivés à Pompey cantonnement difficile

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

22.7 samedi Visite des usines
23.7 dimanche Départ à 2 h, des autos emmènent les sacs, nous passons Saizerais, Tremblecourt et allons cantonné à Manonville (à 46 km N.O. de Champenoux, mais compte-tenu des retours en arrière ils ont fait 60 km à pieds en 4 jours)
24.7 lundi Manonville, Mr Leglaive va reconnaître secteur
25.7 mardi Revue du général Gerard commandant la VIII armée, le soir départ à 17 h 30 pour le camp de Monjoie
26.7 mercredi Départ du camp de Monjoie pour les boyaux de Lironville, Limey, à 7 h nous arrivons

[photos ; à gauche « août 1916, entrée d’une sape » – à droite 2 photos un peu différentes mais prises le même jour au même endroit « août 1916 dans un trou de mines »]

1er août 1916 mercredi La 4e Cie a 2 morts dans la nuit, 4 blessés T 104 avec Pétreau, capitaine Tardieux a le tympan crevé
5.8 samedi Relève par le 2e B. nous allons à Jacques, départ de Mr Leglaive en permission
6.8 dimanche Départ pour le cours de Toul (21 km S. de Manonville), grenadier, déjeuné avec Pétreau à Royaumeix où nous attendons l’auto jusqu’à 15 h, nous faisons connaissance des camarades du 83e Guillet, Leroux, Gabaude, dinons à la Cornerie


[photo  « août 1916, dans un trou de mines »]

7-10.8 Cours, lancement, théories, sortie chaque soir dans Toul
11.8 vendredi Visite à l’usine de Foug (quelques km E. de Toul)
12.8 samedi Déjeuné offert au capitaine …, fin des cours
13.8 dimanche Messe à la cathédrale de Toul, déjeuné avec Petreau, départ pour Royaumeix et retour le soir à StJacques
14.8 lundi Départ pour les tranchées à 2 h remplacer le capitaine Locard qui a eu la visite des boches et qui met quantité de chevaux de frise à l’emplacement Cie B.
15.8 mardi Retour de Mr Leglaive
16.8 mercredi Violents bombardements par torpilles
21.8 lundi Tremulot part en permission
22.8 mardi Attaque sur la droite
23.8 mercredi Relève par le capitaine Bouyer (qui est blessé peu après), cantonnement Manonville

[photo de Guillouard devant son abri le 2 septembre 1916, il donne lui-même la date dans son carnet]
24.8 jeudi Popote avec le commandant, bridge, Porie-Gouvin, je n’y joue pas
25.8 vendredi Chambre chez un débitant
26.8 samedi Exercice sur la route, lancement grenade
27.8 dimanche Messe à Manonville
28.8 lundi Le 7 et 14 en ligne envoient de nombreux blessés et morts
29.8 mardi Les enterrements tout le matin, l’aumônier
31.8 jeudi Départ à 5 h pour Montjoie (Ce camp était vraisemblablement situé dans le bois de Montjoie au SE de Lironville)
1.9.1916 vendredi Tranchée Cie A. T103 Grenade pomme de pain envoyé à Louis (Adrien Guillouard son frère était inventeur, tandis que Louis, autre frère gérait la fabrication des inventions, c’est l’usine ALG qui existe toujours mais à quitté Nantes)
2.9 samedi Photo à la porte de mon abri

 

3.9 dimanche Les premiers V.B.
4.9 lundi Deux soldats du 241 sont tués à Limey
5.9 mardi En soutien à Limey, enterrement des deux soldats
6.9.1916 mercredi Le colonel Maurice Vinard, la popote devant la croix de Limey, visite des ruines du village
10.9 dimanche Soutien de 2e position au S.O.L.
11.9 lundi Installation dans la baraque en planches
12.9 mardi Voyage à vélo pour prendre repas au bois de Bouchot (bois au NE de Lironville)
14.9 jeudi Installation au bois de Bouchot, Tremelot
15.9 vendredi Remplace le S.O.L.
16.9 samedi Bois de Bouchot, fin de saison
17.9 dimanche Noisettes
[photos « septembre 1916, les colombophiles au PC du 1er bataillon » – sur la photo ci-dessus le colombophile tient le pigeon dans ses mains]
19.9 mardi Nous montons en soutien à Limey
20.9 mercredi Léonardy m’apprend mon départ en permission
23.9 samedi Nous montons à la Cie A. en cours de route on rencontre un mort tué la veille 1e Cie, le secteur est pourtant beaucoup plus calme
24.9 dimanche Les compagnies sont appellées C1 P1 nouveaux dossiers de section et de compagnie
[photo  « Limey août 1916 »] 
26.9 mardi Mr Leglaive remplace le capitaine Jacob au commandement du Bataillon
27.9 mercredi Continuation des dossiers
28.9 jeudi Relève par le capitaine Maudet, nous partons à Menonville, le colonel commandant la brigade à Manonville, corvée du génie à le Gou de Domèvre, le sergent Chanon réprimandé
30.9 samedi départ le soir en permission par Toul, arrivé à 8 h à Paris

1er octobre 1916 dimanche Messe à la Madeleine, je n’y trouve pas Chaussé, départ à 8 h pour Nantes
2.10 lundi Arrivée à Nantes voiture Vallé
9.10 lundi Départ de Nantes à 11 h

[photos :  « août 1916 « le gars observant les tranchées boches » – et sur la seconde photo c’est Guillouard, mon grand-père, et ces photos sont vraisemblablement posées. Je suis très surprise de ne pas voir l’utilisation des périscopes pour regarder et uniquement les jumelles et la tête hors de la tranchée]

10.10 mardi Passage rapide à Paris, téléphone à Toul, couché chez Faineux à StJean, diné à Toul
11.10 mercredi Retour à Limey, tranchée Cie C3 P1
19.10 jeudi Relève, camp StJacques
28.10 samedi Relève aux tranchées Cie C2 P1
29.10 dimanche Distribution des capes en toile huilée, emplacement torpillé à 29

1er novembre 1916 mercredi Tristesse, ennui, parties de carte avec Goron et le caporal Fourrin
3.11 vendredi Relève, camp StJacques,
4.11 samedi La Cie est désignée pour l’instruction, exercice nouveau règlement
5.11 dimanche Exercice sans les prairies près StJacques
6.11 lundi Exercice près Manonville toute la journée
7.11 mardi Reconnaissance des emplacements
8.11 mercredi Relève à C3 P2, un homme de la 10e tué, les chasseurs (7e) de Gourion etc… font popote avec nous, secteur calme
10.11 vendredi Visite du prisonnier boche

11.11 samedi Je suis désigné pour les cours de Blainville, le soir couché chez Faineux à StJean
12.11 dimanche Départ le matin par le froid la glace, route mauvaise, arrivons à Toul puis Nancy, Blainville, déjeuné avec Dusseau au buffet de la gare
13.11 lundi Cours de grenadier Lieut.
14.11 mardi Cours de F.M. capitaine Hugue
15.11 mercredi Conférence intéressante du capitaine
16.11 jeudi Tir au F.M. facile et agréable
17.11 vendredi Manœuvre à Vitrimont, on se trompe de chemin

[photo  « septembre 1916, PC de la 2ème compagnie]

18.11 samedi Théorie sur le fusil, copie d’un cahier
19.11 dimanche Permission pour Lunéville
20.11 lundi Théorie sur le F.M., tirs
21.11 mardi Lancement de grenades et engins de tranchées
22.11 mercredi Lance-flamme, tir de nuit au F.M., Bouquet
23.11 jeudi Exercice à Vitrimont, le chien à Poitevin
24.11 vendredi Théorie et interrogatoire, bon souvenir des cours
25.11 samedi Fin des cours, couché à Nancy
26.11 dimanche Nancy, départ pour Pagny-sur-Meuse (25 km S.O. de Manonville)
27.11 lundi cantonnement et repos à Pagny
28.11 mardi Exercice dans les champs, peu d’hommes
29.11 mercredi Bien tranquilles, mais peu de confort
30.11 jeudi Il fait froid dans la chambre



J 818 (2 ans 2 mois 26 jours) : arrivée des capes huilées – Le 3 novembre 1916, le fort de Vaux est repris et Joffre peut proclamer « les Allemands ont perdu la bataille de Verdun »

Télécharger l’original du carnet de guerre d’Edouard Guillouard

Je ne vous mets pas les vues directement car ce serait trop lourd pour visionner ma page, donc je mets seulement les liens, et cliquez pour télécharger :  début mai  1916  –  fin mai  1916  –   début juin  1916  – fin juin  1916  – début juillet  1916  – fin juillet  1916  – août  1916  –   début septembre 1916  –   fin septembre 1916  –  octobre 1916  –   début novembre 1916  – fin novembre   1916

Faire sa toilette au front au 84° RIT 1914-1918

Photo Leglaive

Avril 1915 – tranchée de Gastineau : le lavabo dans la tranchée. Cliquez sur l’image pour zoomer et vous verrez que le soldat à gauche tient un rasoir dans sa main. Et à droite, c’est Edouard Guillouard, mon grand-père, alors père de 3 enfants, mais avec lui il y en avait qui avaient 4 enfants.
Rappelez-vous qu’à cette époque l’eau courante est rarissime, ce sont les débuts de l’eau courante et uniquement dans les grandes villes. On ne connait que la cuvette sur une table alors appelée « lavabo ». J’ai personnellement vécu l’absence d’eau courante durant mes études et j’avais au 2ème étage mansardé une « table lavabo » en marbre avec une cuvette en faïence, et un broc et un sceau hygiénique, que je descendais chaque matin, puis remontait le soir propres.
Voici la définition exacte du lavabo en 14-18 : Dictionnaire de la langue française (Littré). Tome 3 [ 1873 ] Meuble de toilette pour se laver, garni d’une cuvette et d’un pot à l’eau.

« mars 1915, Bailleulval, coiffeur et barbier »
« Aout 1916, au PC de la 2ème compagnie, la toilette » (2 photos)

« mai 1917, Morville, l’heure du tub »


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

Carnet de guerre d’Edouard Guillouard 84° RIT : mars-avril 1916


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

TENTATIVE DE VISITE D’USINES PEUGEOT, JAPY

1er mars 1916 mercredi A 6 h du matin nous apprenons que les autos qui devaient nous conduire à Aubigny nous conduiront à Crécy (changement total de direction). Je suis désigné pour l’embarquement (le colonel a été rappelé de permission), les camions arrivent et nous embarquons à 8 h, voyage par Hedun, déjeuné dans le camion près du docteur Flandrin, nous arrivons à 2 h à Estrée-les-Crécy, je loge chez Mr Dupont très bon gite, des gens aimables, ferme riche, plutôt propriétaire, le pays est peu important
2.3 jeudi Promenade autour du village, puis jusqu’au champ de bataille de Crécy ou Jean de Bohême fut tué, il y a une simple croix rappelant cette bataille et cette date de l’histoire de France
3.3 vendredi Nous partons à 7 h et faisons une douzaine de kilomètres par la route, pour cantonner à La Motte-Buleux. Notre popote est chez la fille du maire, c’est un tout petit pays de grandes fermes, à ce moment on ne sait pas ce qu’on veut faire de nous, les bruits les plus divers circulent, Verdun n’est pas brillant mais on tient ferme et on a bon espoir
[le document ci-joint au nom d’Edouard Guillouard illustre le logement des troupes en temps de guerre de tous temps, mais je pense que cela était surtout réservé aux officiers. Pendant la seconde guerre mondiale j’ai personnellement connu sous l’occoupation allemande l’inverse, à savoir le logement chez l’habitant des officiers Allemands, c’était le 1er étage réquisitionné de la maison de ma tante à Guérande et nous avions le gernier au dessus]
4.3 samedi L’ordre arrive d’embarquer en autos à 2 km du village, tout le régiment part à la fois, nous voyageons en camion, on passe Abbeville (58 km au S.O. de Lisbourg) où les gens nous font triste mine croyant qu’on nous transporte pour une attaque, on est peu renseigné sur notre destination, on passe par Airaines où le 1er septembre 1914 j’ai cantonné avec le 81e, puis Poix (Poix-de-Picardie à 41 km S. d’Abbeville), puis après bien des incidents d’autos, nous arrivons à 4 km de notre destination, il y a de la neige et ça tombe très fort, le cantonnement n’est pas préparé, il faut attendre, le pays n’ayant pas de ressource Tronchois, je fini par avoir une chambre
5.3 dimanche Nous restons tranquilles, messe dans la petite église, la neige couvre le sol, nous attendons des ordres, la journée de lundi de même
7.3 mardi Qui est Mardi-Gras, pendant notre déjeuner arrive Tremelat, nous l’emmenons manger les crêpes avec la 2e, sa cantine lui manque, il nous paraît peu sympathique et ne se contente pas de nos logements. Le soir pâtisserie faite par la demoiselle de notre popote, petite jeune fille très bien, vivant avec sa grand-mère et fiancée avec un marchand de vin qui est venu pendant notre séjour
[en avril 1916, selon le carnet d’Edouard Guillouard, ils découvrent pour la première fois des avions dans la guerre et regardent tous le ciel avec beaucoup d’intérêt pour nouvelle force]
8.3 mercredi Départ de Tronchoy à 8 h, on passe par Poix, à la division personne ne sait ou nous allons, on arrive à Blangy-sous-Poix peu de confort, peu de complaisance, il en est de même le lendemain à Fleury, popote mal, chambre sans meuble ni draps, les gens pas complaisants
10.3 vendredi Nous allons à Conty (12 km S.E. de Poix) embarquer à 9 h, nous attendons le départ jusqu’à 2 h, destination inconnue, puis on parle de Massy-Palaiseau, tout le monde est en joie, c’est le camp retranché de Paris, mais cette joie est de courte durée, ma feuille indique bien Massy-Palaiseau, mais ce n’est qu’une première destination, nous passons par Beauvais et de nuit Pontoise, Versailles-Chantiers, puis nous continuons toute la nuit
11.3 samedi Le matin au jour nous arrivons à Nogent-sur-Seine, pas très rassurés sur notre destination, les autres trains venant du nord étant tous dirigés sur Verdun. A Troyes, nous sommes plus fixés, on parle de l’Alsace, puis nous passons Bar-sur-Aube, Vezoul, Belfort et on fini par savoir dans la soirée que nous allons à Valentigney (carte postale ci-contre)
12.3 dimanche A 3 h du matin nous arrivons en vue de Voujeaucourt (un peu au sud de Montbélliard) mais nous ne débarquons qu’à 6 h 30, il faisait encore nuit, la neige recouvrait le sol, on se dirige dans la vallée du Doubs à Valentigney en passant près d’Audincourt. Réception aimable de la population, tous les hommes trouvent des lits, nous n’avons jamais trouvé plus de complaisance, c’est un petit pays très bien, ressemblant beaucoup à nos stations balnéaires, que des petites villas avec jardins, c’est dimanche, tout le monde est propre même très coquet, les cafés sont bien fréquentés, on paraît heureux d’avoir des militaires, et les gens font tout leur possible pour être agréable à nos poilus, beaucoup dinent en famille, à notre popote on nous offre vins vieux, Kirch, gâteaux du pays. Malheureusement l’ordre arrive dans la soirée, départ le lendemain à 8 h, c’est regrettable, j’avais rendez-vous pour visiter les usines Peugeot qui sont sur les bords du Doubs
13.3 lundi Départ, tout le monde regrette et plusieurs poilus manquent le rassemblement, nous partons par Herimoncourt, puis Meslières, mais comme trop souvent la 3e est mal installé à la ferme aux chiens ou plutôt à Rombois, les gens sont aimables, je loge dans une grande ferme ou les jeunes filles sont même distinguées, nous faisons popote chez Voireuchon, il y a également des jeunes filles bien aimables, au règlement de popote Trémulot soulève un incident
14.3 mardi Promenade, c’est magnifique mais les côtes sont dures à gravir, le panorama est magnifique, on aperçoit la Suisse, les montagnes sont encore couvertes de neige. Trémulot en profite pour aller avec Mr Beudroit à Blamont et se fait attraper par Péroux puis par le colonel
15.3 mercredi Un service de garde est installé à la ferme aux chiens, on y reste de veille la nuit, les travaux commencent sans savoir ou travailler
16.3 jeudi Nous descendons à la Chapotte ou nous cantonnons, gens bien aimables, bonne chambre quoique chez un ouvrier Mr Euvrard Auguste, nous faisons popote chez Bernard ouvrier également. La Chapotte est une usine d’horlogerie, mais qui avant la guerre ne marchait qu’en partie, les hommes sont logés dans les ateliers assez mal car il y a très peu de foin, pas de paille du tout, ce pays étant essentiellement industriel, très peu de culture. Dès le soir, je profite de l’arrière pour aller à Herimoncourt pour visiter les usines Peugeot Frères. J’arrive assez mal, le colonel visite en même temps. Je prends rendez-vous avec un chef de fabrication pour une autre fois avec des camarades.
17.3 vendredi Trémulot fait du service à la 2e Cie. Départ à 6 h du matin pour les travaux avec fourniment complet, la côte est dure à gravir, mais le travail mal organisé est insignifiant


Photo identifiée en 2008, bien prise à la ferme de Rombois, Voici ce que m’écrit Corine Hoff le 6 janvier 2008 : « Je suis tombée sur votre site totalement par hasard … en cherchant un code postal ! En montrant l’article que j’y ai trouvé, ma grand-mère a reconnu une photo de sa famille … je ne vous dis que ça de sa surprise et de sa joie ! Du coup, je suis retournée sur votre site aujourd’hui en me disant que je trouverai peut-être autre chose. J’ai malheureusement découvert que votre site était vampirisé et que vous ne me répondriez pas. Je veux pourtant vous laisser un petit message d’encouragement. Sachez que je suis totalement solidaire avec vous. J’admire l’immense travail que vous avez fait (je voudrais me mettre à la généalogie de ma famille mais je n’y travaille pas régulièrement faute de temps). Je peux vous dire que la dame au milieu est la grand-mère de ma grand-mère. Elle s’appelait Amélie Voireuchon. A coté d’elle sont deux de ses filles Irène à sa droite et Jeanne à sa gauche. La photo a été prise à la ferme de Rombois (Doubs). Les hommes derrière le banc sont des soldats. »

[Peugeot.JPGCarte postale d’Herimoncourt, adressée par Edouard à ses parents, leur signalant la demeure des Peugeot]
19.3 dimanche Repos, j’assiste à la messe à Hérimoncourt, je fais divers emplettes de petits articles en bois. Nous montons l’après-midi à la ferme aux chiens où nous sommes de service, il fait assez beau, Mr Leglaive prend les demoiselles Beaudroit en photo avec une de leurs amis. Nous allons dans la soirée rendre visite à Perrin qui est malade, ainsi que le pauvre Vetter qui n’est pas brillant
20.3 lundi Le 17 le général Joffre vient à Abbeviller avec plusieurs généraux, la 6e reçoit montres et pipes, le citoyen Locard a l’honneur de lui serrer la main et profite pour conserver une montre. Tous les jours de la semaine, ordre de partir dès 5 h pour commencer les travaux à 6 h, les hommes ont leur sac et fourniment complet

carte IGN 2021

23.3 jeudi Nous avons la visite du général Jallet qui trouve à redire sur les heures de travaux, il tient beaucoup aux 10 heures de travail, la soupe mangée sur le chantier même, mais il oublie de donner des ordres pour que le travail soit suivi, ce qui est incompréhensible, on est surveillé par personne et on n’est pas fixé sur le travail à faire
25.3 samedi Repos, j’en profite pour aller à Hérimoncourt.
[carte postale « Hérimoncourt (Doubs) la gendarmerie et le Tertre » et Edouard Guillouard a précisé « château habité par Pierre Peugeot maire d’Hérimoncourt »]
J’ai rendez-vous avec le chef de fabrication pour une visite l’après-midi, je me fais raser par un coiffeur femme qui m’enlêve la moitié de mon bouc. J’apprends qu’il y a alerte pour les emplacements Blamont. J’arrive à la Chapelotte, la compagnie est partie, je prends un vélo et après une suée j’arrive beaucoup avant, mais nous ne rentrons qu’à 4 h, c’est loupé pour ma visite chez Peugeot
26.3 dimanche Grand-messe à Glay, il n’y a pas d’église à Meslières, Glay est un beau petite village Suisse entre deux montagnes, l’après-midi, promenade à Hérimoncourt. Mr Leglaive, Sacré et moi, nous admirons le magnifique panorama de la vallée du Doubs, on aperçoit très bien Montbéliard, le temps est très beau, la promenade est des plus agréables, le soir à mon retour je rencontre Avignon qui est à Glay ou plutôt à Pierrefontaine. Dans tout le pays les gens sont très aimables, se promènent avec nos poilus, beaucoup ont été reçus à déjeuner ou diner, à notre popote on nous a offert du gâteau, c’est souvent l’habitude à Rambois ou nous fait des beignets, on mange aussi dans la contrée des choux salés et des saucisses fumées
27.3 lundi Nous commençons un nouveau chantier sans le ravin de la Doue, réseau de fil de fer, petite tranchée, le coin est ravissant sans ce ravin resserré, la petite rivière coule, il y a un moulin à eau à la source même, c’est lui qui taille les limes Peugeot-N. Schligler Deiss (en Glay) son usine est très curieuse et la source souterraine qui coule très fort, son moulin est toujours en mouvement
28.3 mardi Tous les jours nous venons travailler dans ce coin pendant huit jours, le 28 je demande une permission pour aller visiter les usines Japy, le colonel la refuse avec cette annotation « il est inadmissible qu’un officier demande une permission pour se promener pendant que les hommes travaillent » Soit disant le commandant aurait répondu, mais en tout cas je n’ai pas eu de permission ce que je pardonnerais pas au colonel
29.3 mercredi Nous étions au travail dans le ravin de la Doue quand on avertit Mr Leglaive qu’il était désigné pour l’active, il en est navré et nous aussi de le voir partir [Photo : Edouard à droite fume]
31.3 vendredi Nous sommes chargés Sacré et moi d’aller reconnaître la frontière suisse sur une certaine distance de Abbeviller à Glay. Je conserve le meilleur souvenir de cette mission par le beau temps. Nous sommes passés tout près d’un poste important, il y avait pas mal de soldats suisses qui nous ont salué, c’était très curieux cette frontière bien limitée, par de petits drapeaux blancs et rouges rapprochés. Nous sommes allées à une grande ferme de la Queuederotte prendre de la bière puis au poste de douanes, des cavaliers venaient chaque jour faire la liaison. Nous sommes revenus par les sources de la Doue, à un endroit nous avons cueilli des fleurs hors de la frontière
1er avril  1916 samedi Exercice d’alerte à Blamont qui nous prend la journée; Dans la soirée Sacré apprend qu’il est désigné pour remplacer Legras à la compagnie Agricole, il part le soir même
2.4 dimanche Messe à Glay avec Mr Leglaive, Caiade, l’après-midi promenade à Hérimoncourt, bruits de départ, mais le lendemain travaux à nouveau dans le ravin de la Doue. Mr Leglaive apprend qu’il ne part pas, il n’y a que Créhalet, Lefeuvre et de Vlacourt
3-5.4 Continuation des travaux mais à Rambois
6.4 jeudi A 9 h ordre de rentrer les autels et de revenir au cantonnement, ces trois journées avaient été particulièrement mauvaises, pluie, je suis monté près des fourneaux sur une colline d’où le panorama s’étendait au ballon d’Alsace, toute la vallée du Doubs. J’ai rarement vu aussi joli,je dirais avoir été autant impressionné que de voir Metz. Nous rentrons à la Chapelotte le matin à 10 h 30
7.4 vendredi L’ordre de départ était venu dans la nuit et à 7 h nous partions pour Audincourt (plus près de Montbéliard). Trémelot vient reprendre sa place à la Cie. Nous arrivons à Audincourt, cantonnement très difficile et très loin, je trouve difficilement une chambre, c’est regrettable car la population est aimable, le 3e bataillon est installé comme des princes. Nous faisons popote chez un contremaitre loin devant les usines, après déjeuner nous allons visiter les Forges où nous sommes bien reçus. Mr Boileau chef de tréfilerie nous fait visiter, nous explique toutes les fabrications, pointes, tôles, rivets, fil de fer, c’est très intéressant, nous prenons une bière ensemble
8.4 samedi Malheureusement, nous ne restons qu’un jour, j’ai une bonne chambre à l’hôtel Terminus où je prends un bain. La journée se passe en préparatifs de départ, à 5 h nous partons avec gros chargement pour les hommes qui fatiguent beaucoup, nous arrivons à 7 h à la gare pour ne partir qu’à 11 h. Nous dinons à la gare avec le colonel, Tremelot se fait un peu enlever, Philipo reste à la gare et est porté manquant. Nous partons sans connaître notre destination, les artilleurs ont bien parlé de Pont-à-Mousson, mais rien de certain, c’est encore vers l’inconnu et les bruits les plus divers circulent
9.4 dimanche Au petit jour on passe Epinal, Charmes, de grandes stations, de grandes usines, puis Nancy, la gare bombardée ne nous donne pas l’impression de beaucoup de sécurité, puis ce sont encore de grandes usines, Champigneulles, Frouard où nous descendons. C’est un dimanche, on nous dit que les avions viennent souvent jeter des bombes, les employés et officiers de service paraissent inquiets, on sort rapidement de cette gare très encombrée, voitures de toutes sortes, des autos à notre disposition pour emporter les sacs. On sort de la gare et on apprend que nous sommes cantonnés à Landremont (un peu au S.O. de Pont-à-Mousson et à 209 km au N. d’Audincourt, précédent cantonnement) Nous venons faire des travaux de première position.
On ose pas trop bouger et on déjeune au plus prêt sur la route, les renseignements sont peu rassurants, c’est la ruine où nous allons, il n’en est rien, on passe la Moselle pays charmant, Millery avant d’arriver à Landremont, grand halte, un avion laisse tomber une bombe, le soir installation modeste au cantonnement, peu de ressources
10.4 lundi Repos, nous montons près de la Vierge, magnifique panorama, Metz (40 km au N.)
11.4 mardi A la maison du garde, rendez-vous pour les travaux, avec le capitaine du Génie Tardif, le village Ste Geneviève nous impressionne un peu
12.4 mercredi Travaux, départ à 3 h, rentré à 6 h par Loisy et Bezaumont
15.4 jeudi Travaux départ à 3 h rentré 5 h par Ville au Val, il n’est pas possible de continuer cette combinaison
14.4 vendredi Travaux toute la journée
15.4 samedi Repos à Landremont, les travaux n’auront lieu que un jour sur deux
16.4 dimanche Travaux, départ à 2 h 30, messe à la chapelle en forêt, les quatre Chênes, c’est le jour des Rameaux, sermon et chant très bien
17.4 lundi Landremont, salut chaque soir
18.4 mardi Travaux Forêt de Facq
19.4 Landremont, repos
20.4 jeudi Je reste au cantonnement attendre ma permission qui n’arrive qu’à 6 h du soir, c’est le Jeudi Saint, par le mauvais temps je pars à Millery
21.4 vendredi Départ de Landremont à 4 h, prend Crue à Millery et nous prenons le train à Champigneulles, voyage pour Paris, déjeuner Wagon-restaurant, diné à Paris chez Chaussé où on fait maigre c’est Vendredi Saint, achat imperméable, départ à 9 h pour Nantes
22.4 samedi Arrivée à Nantes à 3 h
23.4 dimanche Pâques, grand-messe
24.4 lundi Promenade en voiture à Portillon (Vertou)
25.4 mardi Diné chez Louis (son frère, industriel à Nantes)
26.4 mercredi Chez Jeanne et chez Adrien (son frère, industriel à Nantes)
27.4 jeudi Fête Ste Aimée (sa femme)
28.4 vendredi Chez Charles (son frère, industriel à Nantes)
29.4 samedi Départ à 23 h, arrivé à Paris
30.4 dimanche Sans arrêt, arrivé à Champigneulles à 3 h, train à Millery, et arrivé à 7 h à Landremont où je retrouve Mr Leglaive capitaine
[photo à Nantes bien entendu, avec ma maman le jeune bébé sur les genoux de sa mère, Robert son frère avec un fusil et un chapeau militaire et Odette l’aînée de ses 3 enfants]
J 595 (1 an 7 mois 16 jours) : distribution de montres et de pipes

Télécharger l’original du carnet de guerre d’Edouard Guillouard

Je ne vous mets pas les vues directement car ce serait trop lourd pour visionner ma page, donc je mets seulement les liens, et cliquez pour télécharger :  début mars  1916  –  5 mars  1916  –   10 mars 1916  – 15 mars  1916  – 18 mars  1916  – 20 mars  1916  – 25 mars  1916  –   fin mars 1916  –   début avril  1916  –  10 avril  1916  –   15 avril 1916  – 20 avril  1916  – fin avril   1916

 

Carnet de guerre d’Edouard Guillouard 84° RIT : juillet 1915-février 1916


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

TRANCHÉES de GASTINEAU à BERLES

1er au 4 août 1915 Tranchées de Gastineau Cie T
5-8.8 Cantonnement Bailleulval
9-12.8 Soutien Gastineau
13-14.8 Cantonnement Bailleulval
15.8 dimanche Promenade à Avesnes (Avesnes-le-Comte à 14 km)
20-25.8 Tranchées Cie T2
26-31.8 Cantonnement Bailleulval
1-3.9 Tranchées Cie T2
4.9 samedi Départ de Mr Leglaive en permission
5.9 dimanche Créalet remplacé au commandement de la Cie
6.9 Tranchées Cie T2
7-12.9 Relève dans la matinée, cantonnement de Bailleulval, travaux le soir du 7 à la muraille de Chine, convoqué par Dussert-Vidolet, le 7 vu Henri Cassin partant pour sa 1ère permission [la muraille de Chine était le nom tout plein d’humour que le 84°RI avait donné à un petit muret derrière lequel ils pouvaient se cacher, et vous en avez la photo sur mon blog]
13.9 lundi Tranchée T2 où nous sommes remplacés le 14 par le 12e
15-16.9 Tranchée T1 où nous remplaçons le 4e
17.9 vendredi Cantonnement de Bailleulval, le 10 du 81e s’y trouve, ils partent pour Arras
18.9 samedi A 10 h alerte, nous montons remplacer la 12e Cie et nous restons en ligne jusqu’au 4 octobre
[photo ci-contre « été 1915, soutien de Gastineau » à gauche Edouard Guillouard]
24.9 vendredi Arrosage des tranchées, surtout la section de Dte
26.9 dimanche Mr Leglaive est blessé dans la matinée
27.9 lundi Créalet vient remplacer Mr Leglaive et manque de griller dans son abri
1er octobre 1915 jeudi Tranchées Cie T2, arrivée des casques [donc la photo ci-dessus est prise dans les premiers jours après l’arrivée des casques donc début novembre 1915]

5.10 mardi Soutien de Gastineau, le colonel remet des décorations, Ct Lemoine, Cavaliers
8-11.10 Tranchées Cie T4, remplaçons 11e Tirbiche, travaux de sape, inquiétude, obus 150, visite du colon (qui crie), attaque par le feu artillerie, heure H jour J
[photo ci-contre « été 1915 tranchée de Gastineau », l’homme assis semble graver une plaque, pour servir d’indication des diverses voies dans la tranchée]
12.10 mardi Bailleulmont, fête, reçu plusieurs colis, l’obus, bouquets
13.10 mercredi Départ pour Bavincourt (6 km O.), quoique mal installé c’est l’arrière, désinfection de l’ambulance
14.10 jeudi Visite d’Henri Cassin qui déjeune avec nous
15.10 vendredi Promenade à l’Arbret (4 km S.O.), brouillard
16.10 samedi Départ pour Basseux (touche Bailleulval, donc le front), installation à l’école, incident avec Créalet, la Carrière
17.10 dimanche grand-messe, dévotions
19.10 mardi emplacement d’alerte
20-23.10 Tranchées Cie T2
24-27.10 Cantonnement Bailleulval chez Dupéré
28.31.10 Soutien Gastineau. Le dimanche 31 messe pour la maison Gastineau par l’abbé Leboeuf
1-4.11.1915 Tranchée T2, remplacé par Mr Paumier dans nouvel abri
5-8.11 Bailleulval
[photo ci-contre « été 1915, soutien de Gastineau » Guillouard est assis au milieu]
9-12.11 Soutien de Gastineau
13-16.11 Tranchées T2, très mauvais temps, pluie, le jour de la relève difficultés pour sortir par les éboulements de tout côté
29-30.11 cote 147, les Rats, signaux avec lanterne pour artillerie, travaux du génie du 11e, Gravoil
1er décembre 1915 mercredi Fortin, Roussel
2-4 décembre 1915 Tranchées de Berles
5-7.12 Bailleulmont

que je n’identifie pas
que je n’identifie pas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

que je n’identifie pas
que je n’identifie pas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« été 1915 Bailleulval » 6 officiers, et Edouard Guillouard est le 5ème à partir de la gauche

« été 1915 Bailleulval, 7 officiers du 84° RIT. Leglaive, le propriétaire de l’appareil photo est au milieu, et c’est probablement Guillouard qui a pris la photo, car je suppose que les officiers ne se faisaient pas photographier autrement qu’entre eux. Pour identifier les autres aidez-vous de la liste de tous les hommes qu’ils ont rencontré au front, selon la liste établie au jour le jour pendant la guerre par Edouard Guillouard.

8-13.12 Gastineau, relève par un mauvais temps, pluie, on trouve difficilement le chemin dans la boue arrivée aux tranchées, remplace Mr Pommier anéanti
14-16.12 Bailleulval, la bouteille d’Elixir à Mr Sacré
[photo ci-contre « été 1915 tranchée de Gastineau, poste d’écoute »]
17-19.12 Soutien à Bellocourt avec le capitaine de Chaneut à monocle
20-22.12 Tranchées de Berles, le colonel sous les obus
23.12 jeudi cantonnement à Bailleulmont
24.12 vendredi Préparatif de départ pour la permission, ce n’est qu’à 15 h que j’apprends mon départ pour le soir, visite à l’église de Bailleulmont, on prépare la messe de minuit, le docteur, le Ct Lochenau, partie de carte après diné, Sarrazin et Licot accompagnent jusqu’à L’Arbret, retard du train, départ à 4 h, à 8 h à Abbeville, visite de la ville, grand-messe en musique, les Indiens, départ à 15 h pour Paris, arrivée sous la pluie, diné à la gare d’Orsay
26.12.1915 Arrivée à Nantes à 4 h
1er janvier 1916 samedi Le premier janvier me trouve en famille à Nantes et dans les souhaits de nouvel an il n’y a pas d’arrière pensée, l’année qui commence sera l’année de la Paix, on entrevoit l’offensive ce printemps et même on fixe comme date extrême le 14 juillet. Aussi c’est avec confiance que le 2 janvier à midi je quitte ma famille pour retourner au front.
2 janvier 1916 dimanche Le départ toujours pénible, les parents, ma femme, mes enfants, mes frères viennent me conduire à la gare, c’est quand même avec tristesse que je quitte les êtres aimés pour repartir vers l’inconnu et le danger. A mon passage à Paris je retrouve l’ami Chaussé à m’attendre à la gare et qui m’emmène diner chez lui où je trouve le meilleur accueil près de sa femme, après un bon dîner, je quitte Paris en fête car c’est dimanche et dans un compartiment bondé je passe la nuit puis la matinée pour arriver à Doullens (au nord d’Amiens et à 167 km de Paris) à 9 h
3.1 lundi Pas de train pour L’Arbret, mais malgré les ennuis d’un long voyage en train de marchandise, je trouve une occasion avec le capitaine Denis du 83e T. et à 4h je suis avec les camarades, qui sont au comble de la joie occasionnée par le départ du colonel Dussert. Je vends à Créhalet l’imperméable horizon que j’avais acheté à Abbeville pour 20 F, il m’en avait coûté 55
4-7.1916 Le lendemain à 4 h départ pour les soutiens de la cote 147 par la pluie. Nous y passons les trois jours sans incidents notables et le 7 au matin nous prenons nos emplacements habituels à T2 de Berles
8-9.1 Séjour tranquille, on ne redoute plus la visite de Dusert-Vidalet, c’est un grand soulagement pour les officiers comme pour les hommes
10.1 lundi Nous descendons des tranchées, nous avons prémédité de recevoir les sous-officiers chez Blanpain où nous avons du matériel, nous faisons acheter chez Ripoche une dinde 22,50 F prix extraordinaire pour le moment.
11.1 mardi Nous les recevons le mardi soir, Joron en avait profité pour prendre une de ces bitures faisant époque, ses camarades ne nous l’avait pas amené. Dîner joyeux, le sergent major Cottereau nous chante la Sainte Bidgougat, Héron et Moreau se font également entendre
|es 3 photos ci-contre montrent le soutien de Gastineau été 1915, sorte d’abri]
13-15.1.1916 Nous prenons les soutiens de Gastineau qui sont en fort mauvais étét, nous y remplaçons Keler. Les trois jours se passent, ce sont des cavaliers qui sont en ligne, on a peine à reconnaître nos anciennes tranchées de 1ère ligne, tout est éboulé et mal entretenu, quelques veilleurs seulement, ce n’est plus notre occupation
16.1 dimanche Départ pour Berles, boyaux en mauvais état, construction d’un abri de chef de section, le colonel Monier Vinard vient nous rendre visite et nous surprend pendant une partie de bridge, bien aimable il ne reste que quelques instants. Pendant ces trois jours je fais finir mon abris
19.1 mercredi Nous retournons à Bailleulval où nous retrouvons la mère Leroy, Mme Loiret loge un général, les cavaliers sont les maîtres du village

photo Leglaive « été 1915 tranchée de Gastineau » Ces soldats gravent des pierres qui seront des paneaux d’indication dans les diverses tranchées

22.1 samedi Nous partons pour Bellocourt, le capitaine Hurel est chef de groupe des chasseurs, nous prenons nos repas en commun et faisons le bridge ensemble, il est très sympathique ainsi que les médecins. Nous profitons de notre séjour pour revoir Rivière Bretancourt, il y encore du commerce et des habitants, un enfant a été tué la veille mais d’autres courent les rues sans se soucier du danger, le côté de Bretancourt est inhabité, c’est dans ce coin où nous avons pris pour le première fois les tranchées, je loge toujours près des Boches, les abris sont en bien mauvais état
25.1 mardi Tranchées de Berles, on commence à parler de relève par les Anglais, nous avons plusieurs visites d’officiers, l’artillerie anglaise tire beaucoup. Nous avons des ripostes, mais les trois jours se passent bien
28.1 vendredi Nous descendons à Bailleulmont, je loge chez Havier, c’est la tranquilité au cantonnement, on parle beaucoup de la relève vers le 15
31.1 lundi Nous partons pour Berles, bien logé quoique peu à l’abri, nous faisons popote avec le commandant et nous jouons au bridge avec Goëceu-Porry le terrible et le bureau interprête de Nantes.
1.2.1916 mardi Nous allons faire des achats à la cantine anglaise, nous prenons plaisir à voir les anglais manœuvrer avec leur fusil mitrailleur, la musique s’exerce sous un hangar, nous visitons le pays et retrouvons la route suivie en septembre 1914 vers Ransart
2.2 mercredi J’assiste dans le patronage de Berles à une grand-messe, c’est le commandant qui joue de l’orgue et chante, les Anglais tirent beaucoup dans la soirée
3.2 jeudi Tranchée de Berles pour la dernière fois, mon abri est bien solide, le village de Berles que nous avons quitté le matin est bombardé à plusieurs reprises dans la soirée au moment ou la musique militaire anglaise donnait un concert, le bombardement recommence et tue 24 Anglais 6 Français et une cinquantaine de blessés français et anglais
4.2 vendredi L’adjudant Paul est blessé grièvement et les deux autres jours sont tranquilles, nous quittons avec espoir de ne plus revenir, mais nous n’osons pas y croire
[Edouard Guillouard a envoyé à son fils Robert, âge de 7 ans, cette magifique carte postale, en relief et jolies couleurs rappelant la présence anglaise amie, mais la carte est bien émise par l’armée Française]
6.2 dimanche Nous arrivons à Bailleulmont, j’assiste à la grand-messe et au salut, le curé de Berles fait un service comme les bruits de départ se confirment nous tenons à recevoir le deuxième groupe de sous-officiers à diner chez Blanpain, tout se passe bien. Fauceron nous chante la neige et on se quitte comptant bien que la guerre ne sera pas longue désormais, notre rôle est terminé
8.2 mardi On réduit le plus possible les bagages, j’expédie ma cantine (valise à chaune)
[avant de quitter les lieux ils prennent une dernière photo de la maison Gastineau, qui entre-temps n’a plus beaucoup de tuiles au toit]
9.2 mercredi Nous remontons aux soutiens de la cote 147 mais on s’attend à la relève, dès le matin visite d’officiers anglais, les permissions sont supprimées et on s’apprête au départ, la journée et la nuit passe
10.2 jeudi Nouvelle visite d’officiers, nous faisons des transports de tout le beau matériel de tranchée finies, periscope, beaucoup de gaspillage, les voitures manquent, enfin à 6 h du soir ils arrivent, mais la relève est longue, j’attends plus d’une heure à Berles, il est 9 h quand nous quittons Berles, en sortant du village nous trouvons couché sur la route le caporal Giraud ivre mort, nous faisons la route jusqu’à Bavincourt heureux de quitter ce coin que nous tenons depuis plus de quinze mois, pour nous nous partons vers l’inconnu vers le repos, on parle de divers cantonnements, puis Lisbourg. Arrivés à Bavincourt (6 km O. de Bailleulmont), la compagnie loge dans une grande barraque Adriant et les officiers sont logés dans le théatre sur la place, sur des paillasses, nous sommes une vingtaine Mr Leglaive, les officiers du 3e bataillon, Rousselot, Rivasseau, Cru, Poumier, Duneau, Léonardi, Créhalet a soif, je l’accompagne dans un bistro borgne dont je conserverais souvenir les bas fonds de Paris, dépravation, ivrognerie. Nous dormons peu, il fait froid dans l’abri et nous sommes matinal le lendemain

carte postale « LISBOURG passerelle sur la Lys » Cette rivière prend sa source dans le pays, c’est elle qui traverse la Belgique

11.2 vendredi Nous déjeunons chez Mme Gautmont très aimable de nous recevoir, car ce pays est peu sympathique. Nous partons en autos à 9 h par Avesnes-le-Comte, la grand’route de StPol, nous faisons une courte halte à StPol (StPol-sur-Ternoise) et à 3 h nous sommes à Lisbourg (55 km N.O. de Bailleulmont) . Nous nous installons dans le haut du village, le cantonnement est assez long à faire et ce n’est pas sans difficultés, le capitaine Tardieux s’étant entouré de Glorion pour la distribution des emplacements et ils ne sont pas les plus mal servis. Je loge dans une ferme chez de braves gens Bienaimé Victor, j’ai une grande chambre mais comme nous n’étions pas difficiles à ce moment, j’en suis très content
12.2 samedi Continuation de l’installation du cantonnement, les hommes ne sont pas très bien et on obtient difficilement de la paille. Le pays n’a pourtant pas été éprouvé par la guerre, c’est un petit village assez coquet, situé à la source de la Lys, Mr Leglaive demeure tout près de cette source
13.2 dimanche Nous goutons du repos à l’arrière, grand-messe aec les habitants du pays, la population est assez aimable, nous j’y sommes pas habitué, le 2e bataillon arrive dans l’après midi du dimanche avec le colonel le Drapeau et la 2e Cie qui était restée un jour de plus à Gastineau. Les cafés sont ouverts toute la journée et les poilus en profitent même les officiers, Créhalet s’illustre par de fameuses fredaines
14.2 lundi Mr Leglaive part en permission, le pourcentage est augmenté de 20 puis de 35 %, il ne reste que peu de monde à la Cie
15.2 mardi Le temps est mauvais, beaucoup de pluie
16.2 mercredi J’apprends la mort de tante Marie (Audineau, de Clisson), et envoi une lettre de condoléance à ma femme
17.2 jeudi Chaque jour on fait un peu d’exercice, mais c’est le repos complet, petite marche
20.2 dimanche Repos, à la grand-messe le capitaine Hervé parade près du colonel
21.2 lundi Matin feu chez le maire, Hucteau oublie de nous prévenir, mais ce n’est pas conséquent
22.2 mardi Le froid se fait de plus en plus fort, chaque on compte que le séjour sera d’un mois
23.2 mercredi Mr Leglaive rentre à 8 h 30 du soir, on l’attendait le matin avec Locart et Tardieux parti 24 heures après rentré avant
24.2 jeudi le froid et la neige continuent, on parle de Verdun mais on a pas l’impression de ce qui se passe
25.2 vendredi Le feu se déclare dans les dépendances de la ferme où j’habite, mais rien de grave. La pauvre femme est navrée, ils ne sont pas assurés, on croit que ce sont les brancardiers qui ont occasionné l’incendie
[photo ci-contre « été 1915 le lieutenant Sacré »]
27.2 dimanche Nous assistons à la grand-messe, l’après-midi nous faisons une promenade à Verchin (2,7 km de Lisbourg en remontant la Lys), on parle de plus en plus de Verdun et on commence à savoir notre infériorité dans cette bataille et notre recul, on craint pour la ville de Verdun. A notre retour nous apprenons le départ du régiment pour faire des travaux à N.D. de Lorette et Ablain. Mr Sacré nous apprend la mort de son père. Soirée triste, le départ est fixé au 1er mars
28-29.2 Préparatifs de départ, on regrette ce pays et on appréhende les travaux dans cette contrée de N.D. de Lorette (55 km S.E. de Lisbourg, près de Lens)
J 414 (1 an 1 mois 28 jours) : arrivée des casques
On craint pour Verdun,
le 25.2.1916 les Allemands s’emparent du fort de Douaumont

Télécharger l’original du carnet de guerre d’Edouard Guillouard

Je ne vous mets pas les vues directement car ce serait trop lourd pour visionner ma page, donc je mets seulement les liens, et cliquez pour télécharger : début août 1915  –  fin août 1915  –   septembre 1915   – octobre 1915  – fin octobre 1915  – novembre 1915  –   début décembre 1915  –   fin décembre 1915  – début janvier  1916  –  mi janvier  1916  –   20 janvier 1916  – fin janvier  1916  – début février  1916  – 10 février  1916  – 15 février  1916  –   20 février 1916  –   fin février  1916  –

Les hommes du 84° RI à Bailleulval, mars 1915

Les officiers du 84° RIT ont pris plusieurs photos de Bailleulval surtout bien sûr des photos des ruines et cimetière de Bailleulval, et comme Leglaive est parfois sur les photos, c’est qu’il prêtait volontiers son appareil.

photo Leglaive, ainsi que toutes celles qui suivent

Mars 1915, Bailleulval, le calvaire

« mars 1915 Bailleulval »
« mars 1915 cimetière de Bailleulval » Il y eu plusieurs cimetières militaires qui furent regroupés ensuite après la guerre.« mars 1915, Bailleulval » Je pense que Leglaive est à gauche et Guillouard à droite
« mars 1915 Bailleulval, vieille tour »

« mars 1915, Bailleulval, intérieur de la tour ». En agrandissance cette photo, je découvre que Leglaive est assi à gauche et Guillouard à droite.
Et à Bailleulval, ils eurent même le temps d’aller au coiffeur, qui s’appelait Pineau selon le cachier de guerre de mon grand-père.
« mars 1915 Bailleulval » séance de coiffeur et barbier

« automne 1915 Bailleulval »le Bourg
« automne 1915, route de Basseux »


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

Le lieutenant René Vetter, camarade d’Edouard Guillouard et Fernand Leglaive, 84° RIT 14-18

Photo Leglaive « mars 1915, Vetter tranchées de Berles »

Dans son carnet de guerre au 84° RIT, Edouard Guillouard distingue à la fin des 17 pages qu’il a consacrées aux noms, les noms de ceux qu’il traite de « camarades ».

Je comprends que cela signifie qu’il a eu un lien plus étroit avec ces derniers.
Parmi eux le lieutenant Vetter, dont j’entendais indirectement parler quand j’étais petite dans les années 1940, car ma grand-mère racontait de « la fille de Vetter qui élevait des moutons ». Et elle disait avec considération, car à cette époque l’élevage de moutons n’était pas fréquent dans son milieu, alors que de nos jours bien des cadres sont tentées par cette reconversion.

photos Leglaive

 

 

 

 

 

 

 

René Vetter avait choisi la moustache et non la barbe. Je précise cela avec malice, car Edouard Guillouard porta la barbe de 1914 à 1918, mais ne la porta jamais dans le civil. Je constate en effet beaucoup de barbes et de moustaches sur toutes les photos de Leglaive et j’en conclue que ce n’était pas forcément leur visage civil mais militaire.

Je peux identifier Vetter grâce aux légendes des photos de Leglaive.
Voici donc l’un des « camarades » d’Edouard Guillouard, le lieutenant René Vetter, ingénier agronome de formation. Il était né à Paris et avait 3 enfants, comme Edouard Guillouard, et d’ailleurs, tous deux eurent un 4ème enfant après la guerre.
Voici ce que je trouve le concernant :

René VETTER ° Paris 1876 x Marie VAN NUFFEL °Besançon 1879
1-Jacqueline VETTER °Paris 7° 5 janvier 1908 †Azé Château-Gontier (53) 12 décembre 1998
2-Jeanne VETTER °Châteaubriant 1909
3-Germaine VETTER °Châteaubriant 24 août 1910 †Château-Gontier (53) 12 mars 1996
4-Louis René Pierre VETTER °Soudan 4 octobre 1919 †Toulouse 31 janvier 1998

Photo Leglaive Il demeure en en 1910-1921 au Chalet de la Lande à Soudan (44), qui se nomme aujourd’hui le Chalet rouge. Il est alors négociant en œufs.
Lui et sa famille n’habitent plus à Soudan en 1926 selon le recensement.

Il est présent à l’inauguration du monument aux morts de Soudan le 27 novembre 1921 (Source : Le Journal de Châteaubriant 03/12/1921)
Inauguration du monument aux morts de Soudan le 27 novembre 1921 « Dimanche dernier avait lieu l’inauguration du Monument du Souvenir Français. …
M. R. VETTER, président de l’Union des Anciens Combattants de Soudan
Photo Leglaive M. Vetter, notre dévoué président de l’Union des Anciens Combattants, qui s’occupa si activement de mener à bien cette tâche d’avoir ici un monument digne de Soudan, digne de ceux qui ne sont plus, fit d’une voix grave et dis-tincte « l’appel des morts », à chacun des 104 noms qui figurent sur le socle de notre monument, la foule émue et recueillie répondit par cette glorieuse phrase : « Mort au champ d’honneur » ; très impressionnante fut cette lecture des noms de nos braves.

 

Puis M. Vetter fit l’apologie de ceux que nous pleurons, retraçant la rude vie du front, des tranchées où l’on souffrait tant avant de mourir. Pour vous chers camarades, dit-il, pas de bureaux, toujours vous fûtes de l’avant, votre place était celle où l’on meurt en brave, et en mourant ainsi, vous vous êtes immortalisés.

[Photo ci-contre, je pense que c’est Vetter à gauche, mars 1915]

René Vetter a certainement des descendants. Ils peuvent prendre contact ci-dessous dans les commentaires de ce blog.

 

 

 


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)