Les hommes du 84° RI : les officiers, décembre 1914

photo Leglaive – Pour agrandir cliquez et recliquez

décembre 1914 : Dainville

ligne en haut (de gauche à droite) : MORIZOT – FAUCHERON – PIERRE – BRIDONNEAU – GORON -PAVAGEAU – RAMPILLON – MOREAU – LOUPY – PASQUIER
ligne du milieu : inconnu – BICHON – GUILLOUARD – LEGLAIVE – FAUCHERON – inconnu
ligne en bas : MARCHAIS – CHOYAUX – PINEAU

Suivez le passage à Dainville du 84° RIT à travers le cahier de guerre d’Edouard Guillouard sur mon site

Les hommes du 84° RI : le sergent fourrier Sielon

Fourrier, est un grade militaire, généralement du rang de sous-officier, et attribué au chargé de l’intendance. Le terme vient de fourrage ; il existe aussi sergent fourrier voire caporal fourrier. Je suppose que le fourrage rappelle le temps où une armée était surtout équipée de chevaux.

photo Leglaive

Je suppose qu’en juillet 1917 le bataillon a eu un peu de répit, puisque de telles photos ont pu être prises. Voyez le carnet de guerre d’Edouard Guillouard, mon grand-père.
Cliquez et reqliquez cette photo et vous verrez ses yeux et son expression de très près, tant la qualité et la définition de ces photos est extraordinaire, et surtout rien de comparable avec la mauvaise qualité des photos que j’ai connues dans les années 1960 etc…  qui n’avaient aucune définition correcte et surtout aucune conservation.

Les hommes du 84° RI avaient une chapelle dans la tranchée de Gastineau, 1915

photo Leglaive

Cliquez pour zoomer, car cet autel comporte tout ce qu’il faut pour dire la messe, et si vous avez lu le carnet de guerre d’Edouard Guillouard, mon grand-père, vous savez qu’il allait à la messe. Et je suppose qu’à cette époque, et par ces temps difficiles, beaucoup de ces militaires y assistaient, même dans les tranchées, bien sûr, quand ils avaient le bonheur d’avoir un prêtre de passage, sinon, ils pouvaient se recueillir devant cet autel pour prier.
Bon dimanche à vous
Odile

Les hommes du 84° RI manient l’humour : voyez leur « muraille de Chine » en 1915

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Mon grand-père Edouard Guillouard parle dans son carnet de guerre 14-18 de la muraille de Chine :
7-12.9 Relève dans la matinée, cantonnement de Bailleulval, travaux le soir du 7 à la muraille de Chine, convoqué par Dussert-Vidolet, le 7 vu Henri Cassin partant pour sa 1ère permission

Lorsque le 84° RI stationnait à Bailleulval et Bailleulmont, ils avaient une longue tranchée, et divers lieux annexes de soutien, et chaque petit coin était donc dénommé non sans humour. Vous allez en effet pouvoir juger de l’immensité et solidité de ce qu’ils avaient malicieusement dénommé « la muraille de Chine », en souvenir de ce que l’école leur avait enseigné, car beaucoup d’entre eux avaient au moins le brever élémentaire. Donc, voici la muraille de Chine à Gastineau en septembre 1915 :

Photo Leglaive

Eh oui ! la muraille de Chine est bien là, à gauche. Elle mesure manifestement près de 8 à 10 m de long, et n’offre surtout aucune défense, tout juste cache-t-elle quelques hommes.

Mais cet endroit était si important au 84° RI que la photo de Leglaive fut l’objet d’une carte postale et un siècle plus tardn je trouve dans le fonds de mon grand père Guillouard cette carte postale, qu’il était trop heureux d’envoyer à son épouse et ses 3 enfants à Nantes. Par contre je n’avais pas identifié le nom plein d’humour que les hommes du 84°RI donnaient à cet endroit : la muraille de Chine. C’est grâce à la légende ci-dessus, sous la photo de Leglaive que je peux dire que ce mur est la muraille de Chine.

Carte postale envoyée par Edouard Guillouard

et on trouve une telle carte postale aux Archives de la Vendée !

Archives Départementales de Vendée

et comme à cette époque on écrivait au verso des cartes postales, voici le détail du message :

Archives Départementales de Vendée

Voici la cote :
1 Num 1/133-9 –
Berles-au-Bois. – Maison Gastinaux.
Présentation du contenu :
Carte écrite le 22 octobre 1915. La maison, située près des tranchées, à été bombardée par la suite. Des soldats posent devant.
Importance matérielle / collation : 1 carte postale ancienne, noir et blanc
Modalités d’entrée :
Collecte 14-18. Prêt, 2013
Typologie documentaire : Carte postale
Contexte historique : 1914-1918
Lieu(x) : Pas-de-Calais
Matière : Guerre 1914-1918

Ce qui signifie que la famille d’un militaire du 84° RI Vendéen a déposé ce fonds aux Archives Départementales.
Je ne peux plus me déplacer et aller voir ce fonds en Vendée, aussi Vendéens soyez sympas, contactez-moi en cliquant sur le titre de cet article vous pouvez me dépose un commentaire. Merci d’avance

Le quartier Saint Jacques (Nantes) au front pendant la Grande Guerre 14-18

Je vous ai déjà mis beaucoup de documents sur la Grande Guerre 14-18 à travers le carnet de guerre de mon grand-père Edouard Guillouard.

Il demeurait quartier Saint Jacques à Nantes, avant de partir au front. Et manifestement il a pu échanger quelques lettres avec ses amis du quartier Saint Jacques, puisque l’un de ses descendants possédait la lettre qui suit, datée du 9 mai 1915 et signée « Gaston ».

Ce Gaston tutoie mon grand-père, donc il connaît assez bien mon grand-père et je suppose qu’il s’agit de Gaston Roy, mais les Roy possédaient tous plusieurs prénoms et il est difficile d’identifier lequel a écrit la lettre, sans doute celui qui est inhumé au cimetière Misericorde (Nantes) le 25 novembre 1937 âgé de 59 ans, donc contemporain de mon grand-père et probablement tous deux ont été élèves dans leur jeunesse de l’école chrétienne de la rue St Jacques pour garçon seulement (à l’époque, plus maintenant).

Gaston (que je suppose Gaston Roy) donne des nouvelles de plusieurs autres camarades du quartier Saint Jacques, entre autres Emile Marry le coiffeur, né à Vallet le 4 février 1879, et aussi contemporain de Gaston.  Tous les autres noms qu’il cite me sont plus ou moins connus, mais je n’ai pas plus de précisions, et j’offre volontiers ce document au Quartier Saint Jacques, dans l’espoir qu’ils pourront identifier tous ces militaires, et me faire signe.
Quand il parle de « la pipe », il s’agit d’Edouard Halbert, mon grand-père paternel. Mais il en cite plein d’autres…

Je vous mets d’abord ma frappe, suivie des 3 vues !

Moridon, le 9 mai 1915
Cher Edouard
J’ai ta bonne lettre du 14 avril, excuses moi si je n’ai pu te répondre plus vite. Beaucoup de lettres à écrire, lettres commerciales ainsi que celles à ma famille, beaux-frères etc… puis ai fait un entrainement très dur et fatiguant avec ces chaleurs estivales.
On parle fortement de nous expédier dans les environs de Terns ? afin d’y faire nos tris de guerre finis point de direction le front. Mon régiment est en ce moment du côté d’Ypres et donne beaucoup aussi le dépôt se vide de plus en plus.
Je viens d’écrire à l’ami Gobin qui est à Locmaria près Auray. Il se plaint que le pays est monotone mais je suis certain que tu voudrais à sa place. Il est sergent major. La pipe est à Savenay et il gueule comme un putois, il n’a plus le goût militaire, il est comme mort mais il faut se résigner et penser à nos héros cachés et inconnus qui souffrent sans plainte. Emile Marry a été exaucé, il est mieux et va retourner au dépôt. Henri Halbert est dans les environs du camp de Chalons. Paul Halbert est toujours à Lorient et il obtient surplus de permission. Etienne Chauvet est au camp de Coëtquidan et il est téléphoniste et va partir sous peu pour le front ainsi que Blanchard Lemoine son camarade de combat. Mes beaux frères : Marcel est toujours dans les tranchées avec le 65ème du côté de Mailly Mallet ; Henri est du côté de Verdun ainsi que l’ami Louis Martin ex-caissier chez Lefèvre-Utile. Pierre Chauvet est dans les tranchées ainsi qu’André qui n’a pas encore eu le baptême du feu mais l’attend. Ma petite famille est bien et je l’ai vue encore la semaine dernière. Mon frère a dû te dire que nous avons perdu notre cousin de la champignonnière qui nous avait vendu notre représentation et qui la dirigeait depuis mon départ. Il est mort subitement d’une hémorragie centrale âgé de 53 ans c’est terrible. J’ai dû aller réorganiser l’affaire avec ma belle-sœur, mon frère et 3 employés. J’espère que la clientèle sera conservée. C’est tout ce que nous demandons pour cette terrible année.
De temps en temps nous aussi faisons des petits gueuletons, c’est la seule distraction à Issoudun et quand on a bon appétit c’est une bonne distraction.
Il passe des trains en quantité ici, c’est une ligne directe de Paris et il y passe des troupes beaucoup ;
Si tu vois mon frère tu lui serreras la main pour moi ainsi qu’aux amis Poudat Auguste etc…
Je te remercie de ta carte photo et je t’envoie ma binette ainsi que celle de quelques poilus. Mon ami Haudreau de Nantes, pâtissier rue de l’échelle, est surmonté d’une croix sur la photo, les autres ne t’intéressent pas. Tu vois qu’il faut être belle femme pour être mignon dans cette tenue.
A bientôt et cordiale poignée de mains
Gaston