Testament de Marc Langlais, violon du roi : Angers 1591

EN CETTE PERIODE ESTIVALE, JE VOUS PROPOSE DEPUIS QUELQUES JOURS DES ACTES ANGEVINS TRAITANT DE PERSONNAGES HORS ANJOU
UN PEU DE VOYAGE EN QUELQUE SORTE
MAIS A L’EPOQUE DES 16 ET 17èmes siècles

Les acte du notaire Lepelletier sont parfois quasiement indéchiffrables, et j’ai lu en diagonale l’important à savoir qu’il est retiré à Angers mais laisse une épouse à laquelle il donne tout, mais j’ai eu le sentiment que cette épouse vivait sans doute à Paris puisqu’il agonise chez un militaire de la maréchaussée qui l’a recueilli.
J »ignore s’il laisse des enfants.
La maladie a dû durer quelques semaines car il laisse des dettes de médicaments et apothicaireries (comme on disait alors), mais le nom de l’apothicaire m’échappe, donc je vous mets les originaux sur lesquels j’ai tiré un trait rouge sur les passages à relire.

Il sait signer, et même bien signer, et il est qualifié d’honneste homme, ce qui atteste un milieu social assez proche de la bourgeoisie.

Enfin, il est moins porté que d’autres sur les services religieux et laisse à ses exécuteurs testamentaires le pouvoir de faire ce qu’ils voudront.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 avril 1591 (Lepelletier notaire) au nom du père et du fils et du saint esprit, sachent tous présents et advenir que en la cour du roy notre sire Angers par devant nous personnellement estably honneste homme Marc Langlays Me joueur d’instrument et violon du roy naguères demeurant à Paris et retiré depuis le 15 novembre dernier en la maison de honorable homme Me René Bodet lieutenant en la mareschaussée du pavé ? en Anjou où il a esté depuis iceluy jour jusques à ce jour où il est détenu au lit malade et par la grâce de Dieu sain d’esprit d’entendement et de …, et qu’il n’est rien plus certain que la mort n’estant incertain que l’heure d’icelle ne veult décéder intestat de minute en l’autre sans avoir fait testament et après s’estre duement … avoir fait et ordonné, fait et ordonne ce présent son testament et ordonnance de dernière volonté, par lequel il ordonne et …, et premier a recommancé son âme à Dieu et … la glorieuse vierge Marie et à tous les saint du paradis , Item quand son âme sera séparée et départie d’avec son corps veult et ordonne que sondit corps mis … de la Trinité de ceste ville, et pour le regard du service divin requis faire s’en remet à ses exécuteurs cy après hommés pour faire dire et célébrer le service divin tant à son enterrement que autres jours ensuivant à la discrétion et volonté de sesdits exécuteurs … ; Item a déclaré ledit testateur debvoir audit sieur Bodet 32 livres 14 sols tz qu’il luy a prestés pour acheter des habits et chaussures pour son usage oultre depuis le temps qu’il a … de jour à autre pour son vivre et nourriture prise en la maison d’icelluy sire Bodet et … et davantage a payé ledit sieur Bodet à Martin … pour médicaments et apothicaireries …

    je vous laisse voir si vous déchiffrez les noms des apothicaires

dont du tout ledit Langlais veult et ordonne que les dits … soient payé satisfait et remboursés ; Item a ledit Langlais déclaré qu’il veult et ordonne que la donnaison qu’il a faite a Anthoinette Auleniere ? sa femme par le contrat de … sorte son plein et entier effet selon sa forme et teneur et dabondant en tant que partie est a donné et donne à ladite Aulenière sa femme tous et chacuns ses biens meubles debtes créances et choses de nature de meubles et censées et réputées pour meuble qu’il a et aura au temps de son décès et tous ses achapts et acquets et telle part …

    je vous laisse voir le nom de cette épouse

et généralement tout ce qu’il peut et est possible de donner à ladite Avelenière sa femme … à la charge d’icelle Aulenier d’… l’excution du présent testement, payer les debtes passives dudit Langlais davantage a ledit Langlois déclaré debvoir à Michelle femme vivandière demeurant à Paris la somme de 28 livres 16 sols et …

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Histoire des Vandellant, peintres, selon Célestin Port

Je viens de vous parler verre et vitrail, car je vais vous mettre l’inventaire après décès de Rolland Vandelan, peintre, et de Ysabeau Cousin : Angers 1567.
Mais avant d’aller à l’inventaire proprement dit, rappelons ici ce qu’en dit Célestin Port dans sa 1ère édition du Dictionnaire Historique du Maine et Loire :

Vandellant, nom d’une famille de peintres, rivaux, amis, alliés des Lagouz, mentionnés pourtant à peine et comme un nom inconnu dans les travaux les plus récents des historiens de l’art français. En Anjou, quoique leurs contemporains aient eu plus d’une occasion de le signaler, on n’a recueilli sur ces artistes éminents que des notions banales, confuses, qui se répètent sans se compléter, bornées d’ailleurs à des données à peu près fausses sur les deux seuls noms de Gilbert et d’Adam Vandellant. Un ensemble de faits nouveaux et précis résultent des documents que j’ai recueillis –
(Gilbert), Suisse ou Allemand de naissance, fut amené en Anjou par le roi René et s’y laissa fixer par les bienfaits et l’amitié du prince, qui sans doute ne permit pas à son talent de chômer. On ignore pourtant la nature et le nombre de ses ouvrages, n’était la description de la peinture fameuse, V. ci-dessus, p. 240, que, dans son testament, le vieux roi mourant recommandait de terminer. On la voyait jusqu’à la Révolution à Saint-Maurice d’Angers, au fond de l’arcade où s’abritait son tombeau. Tous les historiens d’Anjou expriment leur admiration pour cette peinture, non pas à fresque mais sur bois, « une des plus belles pièces qu’ont put « voir » et dont l’idée dut être donnée par le bon roi, si fort amoureux d’allégories. Un dessin d’après Gaignières en est reproduit dans les Mémoires de la Soc, d’Agr. Sc. et arts d’Angers 1866. Mais en attribuant, avec le témoignage unanime, cette oeuvre au premier Gilbert, il faut se garder contre l’accord non moins unanime des témoignages, qui ne connaissent qu’un Vandellant de ce nom, de le confondre avec son fils, mort en 1559. A cette date, le peintre de René serait décédé centenaire, en supposant qu’il est eu vingt ans à peine à la mort de son protecteur (1480). –  » Un fait d’ailleurs démontre à plein l’erreur : il aurait eu quatre-vingt-seize ans à la naissance de son dernier enfant. (V. ci-après Gilbert II). On ignore donc l’époque de sa mort, qui ne dut pas dépasser le premier quart du XVIème s. ; de sa vie on ne sait rien davantage, et je suis le premier à lui attribuer deux fils, Roland et Gilbert, – peut-être trois, – nés à Angers de son mariage avec une Angevine, dont je n’ai pas retrouvé le nom ;
(Roland), fils du précédent, peintre comme lui, figure dans la liste, que donne Louvet, des huguenots en fuite, sur l’accusation d’avoir participé en 1562 au pillage de Saint-Maurice, comme son cousin Roland Lagouz. V. ce nom. Sa femme avait nom Isabelle Cousin et lui donna six enfants : Maurice, qui eut pour parrain Gilbert Vandellant, son oncle (15 décembre 1549), Imbert, filleul de Guillaume Collas, curé d’Andard (14 janvier 1554 n.s.), Perrine (16 septembre 1555), Jean (13 janvier 1560 n.s.), Roland (16 mars 1561 n.s.), Marie (6 août 1562)
(Gilbert II), frère du précédent et fils de Gilbert 1er, avec qui il a toujours été confondu, a continu et réuni, grâce à l’identité des noms, la réputation de son père. Les actes authentiques, qui l’appellent Jean dit Gilbert 1530, Jean aliàs Gilbert 1536, semblent indiquer qu’il aurait reçu le prénom Jean au baptême, et ne tenait celui de Gilbert que de l’habitude populaire de désigner ainsi le maître primitif, à qui était due la rénommée des Vandellant. Son talent au dire de Claude Mesnard, qui d’ailleurs le confond avec son père, pouvait souffrir, sans déchoir, la comparaison avec celui des peintres d’Italie, ses contemporains. On citait de lui, comme une série de chefs-d’œuvre, la suite de tableaux peints [dans l’église Sainte-Croix ?], notamment l’Enfant Jésus jouant avec un petit saint Jean, mais surtout une toile dont il avait orné la chapelle fondée par les siens dans l’église Saint-Michel-la-Palud d’Angers. Richelieu, qui vit ce tableau, en fit faire une copie, qu’il laissa, emportant l’original, à Paris, dans son palais Cardinal au milieu des trésors d’art qu’il y avait réunis. Gilbert fut enterré à la Baumette, dans le cimetière du couvent fondé au bord de la Maine par le roi René et où se retrouvent encore des fresques gracieuses. Longtemps même après la suppression du cimétière, converti en promenade, sa tombe y fut conservée. « Au coin de la place, qui est au haut de l’escalier, dit Bruneau de Tartifume, – vers le côté de la rivière, se voit une pierre ardoisine, épaisse de 1 pouce et demi, large de 2 pieds 2 pouces et demi et sortant de terre 1 pied 10 pouces, sur laquelle est gravé : Cy gist Gilbert Vandelant, peintre, qui décéda l’an 1559. » La date est exacte, car on voit figurer sa veuve en 1560 dans un acte. Gilbert avait été marié deux fois, et avait eu de sa première femme, Guillaumine Prévost, trois filles : Jeanne (1528), Renée (22 septembre 1530), Catherine (1er août 1534), – de sa seconde femme, Jeanne Guillard, cinq fils et trois filles : Eaumont (5 novembre 1536), René (30 novembre 1537), Jacques 25 janvier 1539), Françoise (21 juin 1541), Raouline (5 décembre 1542) ; Ambrois (13 juillet 1545), Adam, dont l’article suit, et Françoise (19 février 1555 n.s.)

Je m’arrête ici pour la bibliographie, car les Vandellan suivant, dont Célestin Port donne également une longue bibliographie, suivent la date de l’inventaire dont il est question ici.

Vous avez bien lu, Célestin Port les qualifie de PEINTRE
Il faut dire qu’à cette époque, le vitrail est peint, et le vitrailliste est dit PEINTRE VERRIER. Donc il savait à la fois travailler le vitrail et le peindre. Et si vous avez bien suivi les pages Internet que je vous recommandais hier, vous avez noté que le vitrailliste de nos jours n’est plus peintre, et lorsqu’il y a à peindre sur le vitrail, il fait appel à un peintre.
Le PEINTRE VERRIER d’autrefois avait donc 2 métiers d’art, et parfois il pouvait être plus penché sur l’un ou l’autre, c’est pourquoi parfois certains PEINTRES VERRIERS auraient bien voulu n’être classés que PEINTRES car ils tiraient plus le portrait que le vitrail, mais il en allait des corporations d’autrefois que celle des PEINTRES VERRIERS
Ceci pour vous amener, comme je l’ai été, à comprendre le métier en 1567, date de l’immense inventaire qui suivra sur 3 jours :

l’atelier du peintre verrier
les meubles et linge
les titres

Je vous donne donc RV avec les peintres verriers demain et les jours suivants.

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Valentin Foucher, vitrier, a réparé les vitraux du logis de la Barillère : Angers 1608

ce n’est pas un travail chez payé, et nous voyons encore dans cet acte que le vocabilaire est pour le moins incertain chez les notaires pour ceux qui réparent des vitraux, car à mon sens ce sont les vitraillistes de nos jours encore appelés maîtres verriers, et je vous engage le plus vivement du monde à aller voir le site des métiers d’art de France, sur leur page, car la France est le pays qui possède en 2016 la plus immenses surface de vitraux, et il faut toujours les entretenir.

Et voyez aussi le site de l’histoire du verre

Donc, je récapitule toutes les magnifiques pages sur internet concernant le verre, les fenêtres de la Renaissance, et les vitraux :

Le site VERRE ET FENETRE dresse une magnifique histoire des fenêtres d’alors.

Les verriers normands sur mon site.

L’histoire du verre

Les vitraillistes de nos jours encore appelés maîtres verriers.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 24 mars 1608 en en présence de nous Jehan Bauldry notaire royal prêtre à Angers et des tesmoins ci après a esté présent deument estably et soubzmis Valentin Fouscher Me vitrier demeurant en ceste ville paroisse st Pierre, lequel a confessé avoir eu et receu de Me Nicolas Richer advocat audit Angers greffier de la cour et juridiction temporelle du chapitre de l’église d’Angers la somme de 14 livres 10 soulz tz des deniers qui sont demeurés entre ses mains provenus de la succession de deffunt Me Jacques Joubert vivant corbelier de la Barillière en ladite église et suivant le jugement sur ce donné par monsieur le sénéchal de ladite cour pour avoir par ledit Touscher refait et réparé les vitres qui estaient nécessaires au logis de ladite corbelerie de la Barillère situé en la cité de ceste ville depuis 8 jours encza, toutes lesquelles vitres il a vérifié et assuré avoir bien et duement réparées et estre à présent en bon estat et pour avoir aussi fourni de verges aulx deux vitres neufves par luy mises ausit logis, de laquelle somme de 14 livres 10 soulz présentement payées en pièces de 16 soulz et autre monnaye ledit Fouscher s’est tenu contant et en a quicté et quicté ledit Richer ce stipulant et, et a esté à ce présent Anthoine Lebarbier marchand demeurant audit Angers l’un des héritiers dudit deffunct, lequel tant en son nom que au nom et soy faisant fort de tous ses cohéritiers a confessé avoir donné charge audit Richer de faire ledit paiement et l’en avooir prié et requis, et assuré qu’il luy et tous ses dits cohéritiers l’auront agréable comme aussi a esté à ce présent vénérable et discret Me Michel Huchet prêtre à présent corbelier de la dite corbelerie de la Barillère, lequel a déclaré voir vu et visité lesdites vitres, les trouver bien faites et réparées et d’icelle s’est contenté et contente, et en a quité et deschargé quite et descharge tous lesdits héritiers, ce qui a esté stipulé et accepté pa rledit Lebarbier tant pour luy que pour les autres ses cohéritiers absents, et à ce tenir etc dommages etc obligent etc renonczant etc foy jugement condempnation etc fait et passé audit Angers à notre tabler présents Me François Boullay bedeau de ladite église et Pierre Lemesle sergent de ladite cour temporelle demeurant en ladite cité tesmoins, lequel Lebarbier a dit ne savoir signer

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Les verriers de Nantes en affaire avec ceux d’Angers : 1612

en fait de verriers, il semble que le vocabulaire est alors assez brouillé, car il doit s’agir de vitriers, qui posent des vitres.
Cette semaine vous allez rester dans le verre, car le verre fut mon premier emploi, en 1960 j’avais trouvé mon premier emploi au loin (enfin loin de Nantes) à Bagneaux sur Loing. Cette usine, l’une des premières usines de France en 1753, toujours en fonctionnement avec entre autres la vitrocéramique de vos tables de cuisson et autres, fabriquait alors des tas de verres spéciaux allant du Pyrex, aux écrans de télé (alors si énormes avec leur tube).
C’est dire que j’aime le verre et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai une page sur mon site sur les verriers normands.

Je vous invite cependant à aller faire le point sur le verre à l’époque qui nous concerne, car seules les classes aisées avaient alors du verre aux fenêtres, et n’oubliez pas que le verre plat n’existait pas encore avant Louis XIV.
Donc voyez le site VERRE ET FENETRE qui vous dresse une magnifique histoire des fenêtres d’alors. Je vous recommande très vivement tout ce site, sérieux.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 11 janvier 1612 après midi, en la cour royale d’Angers devant nous René Garnier notaire d’icelle, personnellement estably Me Martin Gueri marchand verrier demeurant aux Marchys de Nantes estant de présent Angers soubzmectant confesse avoir quité cédé délaissé et transporté quite cèdde délaisse et transporte à Jehan Aumond marchand verrier demeurant Angers paroisse de la Trinité présent et acceptant la somme de 8 livres audit Gueri deue par Mellet Cherbonnier marchand demeurant en Bressigné par obligation passée soubz le conte de Brissac par Coulleon notaire le 25 septembre dernier laquelle minute d’obligation ledit Gueri a baillée audit Aumond, icelle minute estant en demie feuille de papier, pour s’en faire paier par ledit Aumond ainsi qu’il voira estre comme l’eust fait et faire pourroit ledit Gueri et à ses frais luy a cédé ses droits et la mins et subrogé en ses droits d’hypothèques et priorité à acquis par le moien de ladite obligation et constitué son procureur irrévocable quant à ce pour s’y faire subroger en justice si besoing est et garanti ladite somme estre bonne et vallable et bien payable et n’avoir rien reçu sur icelle, et est faite la présente cession délais et transport pour pareille somme de 8 livres que ledit Guéri debvoit audit Aumond pour marchandie que ledit Aumond luy auroit vendue baillée et livrée dont il s’est contenté, à laquelle cession et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc s’oblige ledit Hueri luy ses hoirs etc et acceptent les dites parties juridiction devant messieurs les juges consuls d’Angers qu’ils apointent à juges naturels en ce regard, encore que ce ne soit pour marchandie, renonçant à décliner de juge et juridiction, foy jugement et condemnation etc fait Angers en présence de Jehan Vignault Gilles Restault et Me Anthoine Garnier demeurant Angers tesmoings, ledit Gueri dit ne savoir signer

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Michel Marcadé, vitrier, va entretenir les vitraux de l’église d’Angers : 1600

l’acte ne précise pas de quelle église il est question, je suppose la Trinité, sans certitude.
C’est un marché de 9 ans, peu payé, mais les intempéries sont hors de cause.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 12 juin 1600 après midy en la cour royale d’Angers endroit par davant nous Jehan Bauldry notaire héréditaire d’icelle personnellement establiz vénérables et discrets Me Guillaume Boureau et Jehan Taupier prêtres chanoines en l’église d’Angers demeurant en la cité dudit lieu au nom et comme commis et députés quant à ce de nobles et vénérables les doyen chanoines et chapitre de ladite église d’une part, et Michel Marcadé vitrier demeurant audit Angers paroisse de la Trinité d’autre part, soubzmectant scavoir lesdits commis et députés audit nom eulx et les biens et choses dudit chapitre et ledit Marcadé soy ses hoirs etc ou pouvoir etc confessent avoir fait et font entre eulx ce que s’ensuit, c’est à savoir que ledit Marcadé a promis promet et demeure tenu tenir et entretenir en bonne et suffisante réparation toutes et chacunes les vitres de ladite église tant du corps d’icelle que des chapelles vestiaire chapitre et librairie qui en dépendent pour et durant le temps de 9 années entières et consécutives commenczant du jour et feste de Pasques dernière passé et finissantes à pareil jour lesdites 9 années finies et révolues, pour faire laquelle besogne et entretenement ledit Marcadé fournira de toutes matières qui seront requises et nécessaires de son estat et fera ses chauffaux et néantmoins se pourra servir des cordes et eschelles appartenantes auxdits du chapitre qui sont entre les mains du secretain de ladite église, sans qu’il puisse toutefois les transporter ne faire servir ailleurs que pour ladite église, et est fait ledit marché pour et moyennant le prix et somme de 10 escuz sol évalués à 30 livres tournois laquelle somme lesdits commis et députés audit nom ont promis et promettent paier et bailler audit Marcadé par chacune desdites années aux termes de Toussaint et Pasques par moitié premier paiement commenczant à la Toussaint prochaine en continuant, et d’autant que à cause de vétusté et autres accidents il y a à présent plusieurs desdites vitres qui ne sont en bon estat de quoy ledit Marcadé disoit n’estre tenu, a promis et promet iceluy Marcadé réparer bien et duement lesdites vitres de tout ce qui en sera requis et nécessaire de son estat dans 6 mois prochainement venant et les rendre bien et duement réparées à la fin desdites 9 années, et ce pour et moyennant le prix et somme de 15 escuz sol sur laquelle somme ledit Boureau a présentement payé et avancé audit Marcadé la somme de 5 escuz sol en quarts d’escu bons et de poids, dont il s’est tenu contant et le surplus montant 10 escuz lesdits commis et députés l’ont promis payer et bailler audit Marcadé scavoir 5 escuz dans 3 mois en travaillant et les autres 5 escuz à la fin de ladite réparation, et en considération de ladite somme de 15 escuz et des présentes ledit Marcadé sera tenu relever à ses despens par chacune desdites années 12 panneaulx desdites vitres les plus nécessaires et les remettre en plomb neuf es endroits que besoing sera, et où il interviendroit quelques vimaires esdites vitres

vimaire : dégât causé par la tempête, la grêle etc… et les guerres

par fortune de fouldre tonnerre grands vents ou autres accidents inopinés ce ne sera aulx hazards périls et fortunes dudit Marcadé, ains desdits du chapitre, sera aussi tenu ledit Marcadé de housser une fois par chacun an lesdites vitres en la sepmaine sainte et outre de faire faire ung moulle à plomb propre pour la plomberie desdites vitres, lesquelles choses ont esté respectivement stipulées et acceptées et à ce tenir etc dommages etc obligent etc scavoir lesdits commis et députés audit nom aulx et les biens et choses desdits église et chapitre et ledit Marcadé soy ses hoirs etc avec tous et chacuns ses biens etc renonczant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers à notre tabler présents vénérable et discret Me Julien Jourdan être curé de Cheviré Leroy pais du Maine y demeurant et Claude Porcher praticien demeurant audit Angers tesmoins

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Jean Gallichon fait faire 2 cheminées de tuffeau, Angers sainte Croix 1594

les Guillot étaient architectes, ou plutôt architecteurs comme on disait alors. Voici la commande Jean Gallichon, en détail, pour ce que j’ai compris des termes précis qui me dépassaient un peu.
Jean Gallichon est l’ancêtre de Symphorien qui signe ici souvent ! Voilà, il va pouvoir se chauffer si toutefois le froid arrive !!!

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 2 avril 1594 avant midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par davant nous François Revers notaire de ladite cour, personnellement establiz honneste personne Jehan Gallichon marchand demeurant Angers paroisse sainte Croix d’une part, et Jehan Guillot maistre maczon architecteur

Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
ARCHITECTEUR, subst. masc. « Architecte, celui qui édifie, qui construit (au propre ou au fig.) »

demeurant audit Angers d’aultre part, soubzmectant lesdites partyes respectivement etc confessent avoir fait et font entre elles le marché de maczonnerie tel que s’ensuit, savoir est ledit Guillot avoir promys et promet faire pour ledit Gallichon la besoigne de son estat qui s’ensuyt savoir est deux cheminées plantées en la muraille mutuelle que de présent fait bastir ledit Gallichon et Pierre Momussart maistre apothicaire à l’endroit ou estoit cy devant une fousse de privaises dépendant la la maison dudit Gallichon en sorte que l’un des jambaiges de ladite chemynée soit en partye soubz une poultre qui joint à lavir ? du logis dudit Gallichon, desquelles deux chemynées seront en ung mesme thirant montées et enduites de bricque de 6 pieds au dessus de la charpente de couverture dudit Gallichon à l’endroit desdites chemynées, lesquelles chemynées seront faites de tuffeau à courges et à claudaulx faire les foyers et contrefoyers aussi de tuffeau et de mesme faczon que celles de la salle neufve de honneste homme Jacques Soreau ? sieur de la Boutellerye demeurant en la rue saint Martin d’Angers, et auront les davans desdites chemynées chacun huit pieds et demy soubz soliveau et la première eslegye ? a demy pied plus hault que pand de la porte de derrière de la maison dudit Gallichon estant sur ladite rue st Martin et tant la fuyère de la première cheminée de pierre de ce azereau ? et … en ladite muraille mutuelle ladite fuyère d’épaisseur de neuf poulces et de saillye suffisante, fournyra ledit Guillot 4 tuffeaulx taillés pour mettre à deux fenestres qui seront faites en faisant ladite muraille mutuelle en l’endroit où vouldra ledit Gallichon, oultre fera ledit Guillot ung four de 3 à 4 boisseaulx planté à cousté de la basse chemynée pour se fumer dedant ladite cheminée et refourt dans les deux murailles le plus que faire se pourra, et pour le fendre ? sera ? ung plancher que fera faire ledit Gallichon, et lesquelles deux chemynées ledit Guillot fera et deguenera ? à mesme temps que ladite muraille mutuelle se fera, lesquelles chemynées auront savoir celle du bas 4 pieds e demy et dedans en dedans si faire se peult, et celle du hault de 5 pieds 3 poulces aussi dedans en dedans, fera ledit Guillot le bas du vieil four qui ests de présent en ladite maison renforcé à la vieille muraille du cousté de la vieille … Momussart pour le loger dudit four neuf le plus que faire se pourra, lequel four sera fait et parfait dedans le jour et feste de monsieur st Jehan Baptiste prochainement venant, et fera ledit Guillot faire les bordaiges dudit four et du renforcement,
et pour faire toute laquelle besoigne que ledit Guillot promet faire et parfaire bien et duement comme il appartient, iceluy Guillot fournyra de toutes bonnes matières requises et nécessaires et aura et prendra ledit Guilles les vieilles matières dudit four et renforcement ensemble les bieulx ? du tablement … qui sont sur ledit lieu qu’il pourra employer en ladite besoigne en ce qu’il s’en trouvera desdites vieilles matières bonnes et vallables fors les deux grands entablements réservés par ledit Gallichon,
et est fait le présent marché pour en payer bailler par ledit Gallichon audit Guillot la somme de 50 escuz sol sur laquelle somme ledit Gallichon a présentement payé et advancé la somme de 20 escuz sol qui ladite somme a eue prinse et receue en notre présence et vue de nous en 80 quarts d’escu dont etc et le reste montant 30 escuz paiable en besoignant payant et fin de besoigne fin de payement, ce que dessus a esté stipulé et accepté et accordé par lesdites parties respectivement, et à ce tenir etc dommages etc obligent etc à prendre etc renonçant etc foy jugement et condempnation etc fait à Angers maison dudit Gallichon en présence dudit Soreau et Guillaume Richomme praticien demeurant Angers tesmoings

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