La maison 7 et 9 route de Clisson, démolie en 1973 lors de la nouvelle ligne des ponts de Nantes


Jouxtant l’hôtel Gaudin, cette maison fut démolie en 1973 quelques années après la finition de la nouvelle ligne des ponts en 1966. D’ailleurs on voit à droite les publicités sur le mur qui touchait un autre immeuble détruit en 1966. La ville avait expropriée le 7 et 9 route de Clisson, en particulier son immense jardin, tenue maraîchère, sur laquelle roule aujourd’hui le boulevard Gabory. On voit encore l’arrêt d’autobus, qui se nommait toujours « la Croix des Herses ».

Voici son histoire.

Avant la Révolution, aucune maison route de Clisson à partir de la Ripossière si ce n’est les Gobelets et la Gilarderie de l’autre côté. Je vous ai situé avec une croix rouge l’emplacement de la maison 7 et 9 route de Clisson, qui est parfaitement déjà construite en 1834. Ce cadastre de la ville de Nantes est daté 1834 mais n’était pas à jour, ou bien les archives le classe avec une erreur. En effet, la date de la construction de cette maison figure dans d’autres archives notamment les recensements, très bavards.
Si la route de Clisson est alors la partie rurale, elle tente des commerçants visant l’expansion de leurs entrepôts car Nantes manque de place, et vous avez vu sur mon blog : Le premier investisseur qui installe dans ce coin ses entrepôts fut en 1815 Mathurin BONNISSANT. Mathurin Bonnissant est juste en face de la maison 7 et 9 route de Clisson.

Sur le cadastre de 1955, après le chemin, on voit la miroiterie Marly, 3 maisons dont l’hôtellerie Gaudin, et la maison de ma grand-mère Halbert et entrepôts. Le carré au milieu est une cour, et entre la rue et la cour la profondeur est grande car il y a un salon, un très grand vestiaire qu’on appellerait aujourd’hui dressing, une salle à manger. C’est dire que les entrepôts sont très profonds… mais tout de même moins que la miroiterie Marly.

Sur ce plan de 1956, vous voyez le projet de 2ème ligne de ponts, qui se termine par un rond fort intéressant pour moi car il englobe la maison de mon enfance qui est située aujourd’hui 4 rue Georges Lemevel et dont je vous ferai l’histoire. En voyant ce plan de 1956 je comprends pourquoi mon papa s’effarouchait à chaque réparation couteuse dans la maison car elle était comme il disait alors « frappée d’alignement »

1825

Les bâtiments, à savoir maison et entrepôts, magasins, écuries, situés au 7 et 9 route de Clisson, furent construits en 1825 par Antoine Libert, né à Beauvais, et venu s’installer marchand de Blanc rue des Carmes à Nantes. Par manque de place dans son magasin de vente rue des Carmes, il fait construire au sud cette maison, entrepôts et écuries à 4 chevaux, pour se lancer dans le commerce de gros.
En 1825, la maison (recensement ci-contre) est dite « neuve ». Libert occupe une partie et loue une autre partie. Sur la photo ci-dessus, vous voyez à gauche la maison, et à droite les entrepôts avec ces 4 fenêtres aux étages qui sont en fait des portes pour passer les marchandises directement sur les véhicules comme on le faisait autrefois dans les maisons de campagne. En construisant route de Clisson, Antoine Libert avait ainsi prévu ses entrepôts de linge sur la ligne d’arrivée à Nantes des tisserands de Cholet et environs.
Le « Blanc » désigne alors le linge dans les annuaires et la presse, même si vous trouvez quelques illuminés sur Internet qui disent le contraire.
A cette époque, au mariage on apporte un trousseau qui comporte beaucoup de draps de quoi faire toute la vie et on ne vit pas comme de nos jours avec un drap unique qu’on passe à la machine à laver, au sèche linge et on remet le soir au lit. On faisait la lessive peu souvent dans l’année mais en grand et on l’étendait dehors pour sécher.
Lors de la construction, la maison n°7, celle qui est à gauche sur la photo ci-dessus, avait un magasin sur la rue et non une pièce habitable, comme je vais vous l’expliquer.
Mais, à peine installé dans sa maison et entrepôts tout neuf, Antoine Libert décède le 16 juillet 1831 à 32 ans, non marié et sans hoirs. Ses concurrents ne reprendront pas ses locaux, et les nouveaux propriétaires s’efforcent de trouver des locataires intéressés par ces locaux : maison habitable, écurie à 4 chevaux, entrepôts. Aucun locataire n’ayant la capacité suffisante pour louer le tout, l’immeuble est alors divisé en plusieurs locataires mais le Blanc n’est plus la marchandise entreposée et vendue.

1856 

Le propriétaire est André Louis Moreau, marchand de vins, qui demeure quai de l’Hôpital à Nantes. Il entrepose route de Clisson son vin en gros, et loue à 3 locataires la maison d’habitation. Parmi eux, un nommé Jacques Mounier qui s’est lancé en 1851 dans les grains en gros. Il est l’un des 3 locataires de la maison avec un nommé Cassin qui a une épicerie en gros, et un 3ème locataire. Ils vivent chaque foyer dans peu de pièces, comme on vivait alors au début de 19ème siècle.
J’attire votre attention sur le fait que le recensement ne concerne par les magasins, mais uniquement les logements d’habitations et les habitants, donc on n’apprend rien du n°9 qui concerne les écuries et entrepôts. On monte les marchandises par les fenêtres donnant sur la rue, comme on le faisait autrefois dans les campagnes. Cet entrepôt est donc une transition avant l’apparition des entrepôts plus modernes.

Ci-dessous le recensement de 1856, série des Archives municipales. Les recensements antérieurs, que ce soit aux Archives municipales ou Départementales, ne permettent pas de dire qui est propriétaire. Une chose est certaine, Moreau n’a pas hérité mais acquis la maison de la route de Clisson.

propriétaire habitants profession âge origine
MOREAU 3 pièces RDC, CASSIN Mathurin épicier 44 Nantes
3 au 1er BRELET Reine sa femme 42 Nantes
maison CASSIN Reine enfant 11 Nantes
à 1 étage CASSIN Hortense enfant 8 Nantes
CASSIN Henry enfant 4 Nantes
BERTIN Louise domestique 26 St Colombin
MOREAU magasin RDC, MONNIER Jacques Md de grains 33 Meneac (22)
3 pièces 1er FORTIN Victoire sa femme 25 St Sébastien
MONNIER Lucie enfant 4 Nantes
MONNIER Georges enfant 3 Nantes
MONNIER Marie enfant 1 Nantes
GENDRON Françoise domestique 20 Rezé
MOREAU 1 pièce au 1er, jardin LEPINE Julien jardinier 46 Bouvron
JAUSSEL Henriette sa femme 50 Nantes
LEPINE Jules leur fils 11 St Sébastien

Pour vivre 3 familles dans cette maison, souvenez-vous qu’à l’époque on n’a ni cuisine ni salle de bains, mais une cheminée suffit pour tout faire, donc chaque famille avait au moins une cheminée. Mounier, qui avait l’étage, avait donc une cheminée pour cuisiner. On monte l’eau dans un broc, prise à la pompe, et on redescend le lendemain le seau hygiénique, et on envoie sur la rue les ordures. Le confort viendra plus tard. J’ai connu ce mode d’abscence de confort en 1957 quand je me suis retrouvée en haut d’une maison Renaissance, sans aucune canalisation, et je montais mon broc d’eau et redescendant mon seau hygiénique chaque jour.
J’ai déja publié plusieurs maisons de la rue Saint Jacques à cette époque où l’on voit l’entassement dans les maisons, voyez la table de mes publications : Nantes Saint-Jacques Pirmil : table chrono de mes travaux

1858

Les commerces de Mounier et Cassin fonctionnent si bien qu’en 1858 ils acquièrent la maison, certes à crédit, mais on ne fait crédit qu’à ceux qui prospèrent. La maison est alors dite située au Clos Toreau route de Clisson, car le Clos Toreau commençait à la Croix de Herses
« Suivant contrat passé devant maitre Maudouin notaire à Nantes le 29 juillet 1858, monsieur et madame Mounier donateurs et monsieur Mathurin Cassin épicier et madame Reine Marie Brelet son épouse demeurant ensemble au Clos Taureau route de Clisson commune de Nantes ont acquis de madame Victorine Fayolle négociant en vins demeurant à Nantes quai de l’Hopital n°2 veuve de monsieur André Moreau une propriété dite le Clos Taureau situé sur la route de Clisson commune de Nantes consistant en un rez-de-chaussée divisé en 3 parties séparées par de gros murs, premier étage divisé aussi en 3 parties et grenier au dessus, cour avec pompe, lieux d’aisance et écurie et jardin à côté. Il a été convenu que dans cette propriété monsieur Mounier serait propriétaire 1-de la partie au rez-de-chaussée située à l’est, 2-de la partie au premier étage au dessus de la portion du rez-de-chaussée lui appartenant, 3-de l’autre la joignant, 4-du grenier au dessus, de la moitié de la cour, de la totalité du jardin et d’une écurie, et que monsieur Cassin serait propriétaire des 2 autres parties du rez-de-chaussée[1], de la troisième partie du premier étage et des greniers au dessus, que la pompe et les lieux d’aisance placés dans la cour seraient communs entre lesdits acquéreurs, que la cour appartiendrait par moitié à monsieur Cassin et à monsieur Mounier et que le mur séparant la cour du jardin serait mutuel. Il a été encore convenu audit contrat que monsieur et madame Mounier seraient propriétaires de la moitié de la cour partie est et monsieur et madame Cassin de l’autre moitié partie ouest, qu’ils pourraient faire élever toutes constructions qu’ils jugeraient convenables dans la partie leur appartenant mais que ils devraient laisser libre un passage de 2 m de largeur pour aller aux lieux et à la pompe, restés en commun. Et que dans le cas où monsieur Mounier viendrait à charger les magasins du premier étage il devrait établir des poteaux en bois dans les magasins du milieu au rez-de-chaussée du sieur Cassin. La vente a été faite au profit de monsieur et madame Mounier pour un prix de 9 600 F sur lequel 1 600 F ont été payés comptant, le surplus a été payé depuis et au profit de monsieur et madame Cassin pour un prix de 6 400 F qu’ils ont payé comptant.
Audit contrat la venderesse a déclaré son état civil 1-qu’elle avait été tutrice légale de 1) monsieur André François Moreau 2) madame Caroline Louise Moreau épouse de monsieur Louis Roliers 3) et madame Mathilde Ophélie Moreau épouse de monsieur Charles Henri Bureau ses 3 enfants, mais qu’elle leur a rendu leur compte de tutelle ainsi qu’il résulte d’un acte passé devant ledit maitre Maulouin notaire à Nantes le 30 juillet 1857 et d’une décharge dudit compte passée devant le même notaire le 31 août suivant 2-qu’elle avait été aussi tutrice de madame Victoire Sophie Moreau épouse de monsieur Paul Houdemont sa fille mais qu’elle n’était débitrice d’aucune somme à cette dernière, et la déclarante serait obligée à fournir incessamment la décharge de tutelle et qu’elle n’aurait jamais eu d’autre tutelle. Une expédition dudit contrat de vente a été transcrite au bureau des hypothèques de Nantes le 10 août 1858 volume 477 n°54.
Aux termes d’un contrat passé devant maître Reinière notaire à Nantes le 6 septembre 1898 transcrit au bureau des hypothèques de Nantes le 17 du même mois volume 1909 n°1 monsieur Halbert mari de l’une des donataires aux présentes a acquis de monsieur Henri Joseph Mathurin Cassin grainetier et madame Julie Marie Louise Martineau son épouse demeurant ensemble à Pont Rousseau commune de Rezé, la portion de la propriété du Clos Taureau dont monsieur et madame Cassin Brelet père et mère de monsieur et madame Cassin Martineau sus nommés étaient demeurés propriétaires par le contrat du 29 juillet 1858. Dans le contrat du 9 septembre 1898 les vendeurs ont rapporté textuellement la convention intervenue entre eux et monsieur Mounier en date à Nantes du 21 mai 1890 enregistrée à Nantes 2ème bureau le 12 juin 1890 folio 94 case 418 et transcrite au bureau des hypothèques de Nantes le 17 juin même mois volume 1541 n°38[2], laquelle convention pour rectifier un jugement du tribunal civil de Nantes en date du 3 mars 1890 intervenu entre monsieur Mounier et monsieur Cassin stipule que monsieur Mounier devra à l’immeuble Cassin sur sa propriété un passage de 2 m pour accéder à la pompe, que monsieur Cassin devra à monsieur Mounier un passage de 2 m sur la cour pour aller aux lieux d’aisance. Mais que le passage de monsieur Mounier pour se rendre de sa maison à son jardin est fixée à 1,32 m de largeur.
Enfin, par contrat passé devant maître Rousseau Dumariet notaire soussigné les 25 et 26 janvier 1899 monsieur et madame Mounier donateurs ont vendu à monsieur et madame Halbert leur gendre et fille tous les droits de passage qu’ils possédaient sur la propriété du Clos Taureau faisaient l’objet de l’article premier de la désignation pour aller soit à la pompe soit aux lieux d’aisances soit au jardin ou sur toute autre partie de la propriété ayant renoncé à se prévaloir de tous les droits résultant à leur profit des actes ci-dessus relatés. La vente a eu lieu pour un prix de 300 F qui a été payé comptant. Il a été aussi convenu que monsieur Mounier serait déchargé de l’obligation d’établir des poteaux en bois dans les magasins du milieu au rez-de-chaussée provenant de monsieur Cassin, laquelle obligation lui avait été imposée dans l’acte sus énoncé du 29 juillet 1858. »
[1] donc Cassin possédait boutique sur la rue (qui deviendra la salle à manger « extraordinaire » Halbert sur la rue, et la pièce noire entre les 2 salles à manger que j’ai connues en 1950) et Mounier possédait ce qui était la salle à manger sur la cour.
[2] j’avais remonté par les hypothèques à cette convention, je l’ai et elle dit exactement la même chose que ce qui est ici retranscrit

1887

J’ai une magnifique photo de 1887 qui montre les magasins pas l’habitation, et qui montre surtout le manque d’égout et la rigole sur la rue qui recueillait les eaux usées et autres saletés, comme vous le voyez très nettement sur cette photo, juste au pied de ces dames.

 

et je vous invite à découvrir sur une carte postale, certes à Gérande, qui illustre comment les boeufs nettoyaient ces rigoles.

Les égouts empestent la route de Clisson

Cette photo de nettoyage des rues avec les boeufs est prise à Clisson et non à Nantes, mais route de Clisson à Nantes, il n’y avait manifestement pas de ramassage par boeufs, et uniquement un cantonnier seul, qui ne faisait que remonter les ordures sur le bord de la rigole… et aucun ramassage…

Je vous ai raconté que la route de Clisson était considérée comme « rurale » par la ville de Nantes : La ligne des nouveaux ponts : disparition des habitants de la Croix des Herses -Nantes 1930-1966

En 1901 il n’y avait aucun égout et le quartier était une telle puanteur que le journal Le Phare de la Loire en parle le 10 juillet 1901. Je suppose que le crotin des chevaux  était ramassé pour fertiliser les terres maraîchères. Mais leurs urines devaient bien partir sur la rue, tout comme les déjections humaines.
Selon le journal, les déjections puantes étaient parfois curées par les cantonniers, mais ils se contentaient de les mettre sur le bord, et non de les enlever. Les habitants de la Croix des Herses se plaignent de payer les mêmes impôts que la rue Crébillon, mais n’ont pas les mêmes avantages. Nul doute que Halbert fut signataire  de la pétition : « Monsieur le Directeur, les soussignés, habitants de la route de Clisson, vous font part de nouveau de la situation intolérable dont vous avez bien voulu, une fois déjà, vous faire écho. Il s’agit de l’égout à ciel ouvert situé sur la route nationale même, à la Croix-des-Herses. Aucun travail n’a été fait, aucune mesure n’a été prise pour faire disparaître les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent, pendant les jours de chaleur principalement. Le cantonnier continue de temps à autre à curer la fosse et dépose simplement les ordures sur le bord, ou elles sèchent au soleil, empestant le voisinage. Comme vous l’avez dit, c’est une véritable fabrique de poudrette à l’air libre. Nous avons tout fait pour sortir de cette situation; nous avons pétitionné, nous avons écrit au député, au préfet. Ces messieurs ont sans doute d’autres préoccupations, et les ennuis de quelques électeurs ruraux les laissent indifférents ! Pourtant, Monsieur le Directeur, nous payons les mêmes contributions que les habitants du centre ville, nous devons être aussi bien traités qu’eux. Qu’adviendrait-il si un égout semblable était installé place Royale ou rue Crébillon ? Il n’y resterait pas 24 heures. Nous, voilà des années que nous supportons celui-là. Nous espérons, Monsieur le Directeur, que vous accueillerez notre protestation et que vous prendrez notre défense, puisque nos élus ne s’occupent pas de nous. Vous remerciant par avance, nous vous adressons, Monsieur le Directeur, nos sincères salutations. » 

En 1909 un nommé BILLOT fait sa publicité pour inciter certains à installer une fosse sceptique.

 

 

Et les animaux vagabondent

Même après la seconde guerre mondiale, les animaux vagabondent et les boeufs ne sont pas en reste. Et l’hôtel de la Maison Rouge leur sert de fourrière, sans doute car il y a une écurie pour les installer provisoirement.
Ainsi, non seulement on trouvait encore des boeufs sur la cote, mais il y en avait à Nantes en 1945 !
Voyez mes précédents articles sur les boeufs :
Les boeufs pour mettre à l’eau le bateau : Le Pouliguen 1910
Quand les boeufs tiraient le canon : Angers 1609

Vaches et chiens ne sont pas en reste.

 

 

 

 

 

1904

Mounier avait cédé depuis des années la maison à sa fille Marie Elisabeth Mounier épouse de monsieur Edouard Halbert négociant en fourrages avec lequel elle demeure à Nantes route de Clisson au Clos Taureau. Ces derniers ont un fils unique, Edouard, qui se marie, et ils lui cèdent toute la maison d’habitation en se retirant en face dans une maison qu’ils font construire en 1904, aujourd’hui 4 rue Georges Lemevel. Le n°7 route de Clisson devient la maison d’un seul ménage, et ils construisent une petite aile annexe à gauche de la cour, qu’on voit sur le cadastre de 1905, et dans cette petite annexe arrive le confort des toilettes, un lavabo avec glace, et une belle cuisine, dont je me souviens car les enfants y étaient admis, ne serait-ce que pour le goûter. Dans cette cuisine, à gauche de l’évier, j’admirais un énorme égoutoir de bois, fait maison, et bien pratique pour ceux qui ne rangent pas toute la vaisselle tout le temps.

1932

Edouard Halbert est emporté par une septicémie en 1932, sa femme et ses enfants gèrent le magasin. De gauche à droite le camioneur, l’employé, Georges, Marguerite, Paul Halbert, leur mère, Marie-Louise et Camille Halbert. Je n’ai jamais vu l’intérieur de ce bâtiment et je n’en connais que cette photo. A bientôt sur ce blog car je vais vous conter l’histoire de ce magasin de grains et fourrages.

Petite fille, de 1938 à 1956, j’ai  fréquenté cette maison de ma gand-mère Halbert, mais je n’en ai connu que le long couloir qui longeait le salon, l’immense dressing, la salle à manger et la cour. Les enfants que nous étions n’avaient aucun accès : au salon que j’ai uniquement aperçu un jour à travers la porte, à l’escalier et je n’ai jamais vu les étages. J’ai uniquement vu la cuisine, la cour, et le grand tilleul qui donnait sur un immense jardin où poussaient entre autres des groseilles dont nous faisions des confitures. Au delà, le jardin était loué à un maraîcher. Puis, le 16 janvier 1956, Georges Halbert, mon père, a quitté ses 6 enfants, et moi, l’aînée, je fus alors catapultée en usine, disant Adieu à des études de pharmacie que j’avais dans la tête…

Nantes a un nouveau pont ! et voici l’ancien pont de Pirmil, son proche voisin !


J’avais publié le 3 septembre 2010 ce qui suit sur mon blog et je le republie ce jour car j’ajoute le tableau ci-dessus, que j’ai chez moi, et qui est le pont de Pirmil, que je tiens de ma grand mère Guillouard.

Il sera ouvert aux automobiles cette nuit à minuit ! Alors je vous invite à visiter les anciens ponts en cartes postales : Le pont de Pirmil avant son écroulement ! et juste après !

Collections privées – REPRODUCTION INTERDITE, y compris sur autre lieu d’Internet comme blog ou site Cliquez pour agrandir

Ma maman, qui habitait petite fille la rue saint Jacques, qui donnait sur le pont de Pirmil, se souvenait de l’écroulement.
Pour ma part, la dernière carte postale, celle du pont de bateau, m’est très parlante, car après les bombardements américains sur Nantes en 1943, nous avons eu un pont de bateau identique, que j’ai bien connu et pratiqué, alors petite fille.

Mémoire des victimes du naufrage du Saint-Philibert 14 juin 1931


Au cimetière Saint-Jacques à Nantes, il y a une immense tombe à la mémoire du naufrage du Saint-Philibert qui fit près de 500 victimes au retour de Noirmoutier le 14 juin 1931. Quand j’étais petite, chaque Toussaint mes parents s’y arrêtaient car elle était sur notre chemin, et nous contaient ce drame.

Cette tombe est toujours entretenue et fleurie par les services municipaux (photo en 2011). En fait cette tombe contient les 54 victimes non réclamées par de la famille. Ces victimes « sans famille » avaient d’abord été inhumées dans divers cimetières Nantais, dont Toutes-Aides, puis la ville de Nantes eu la bonne idée de les regrouper et rassembler toutes les 84 au cimetière Saint-Jacques.

Le 14 juin 1931 naufrage du Saint-Philibert sur le site de la Cote de Jade, très riche de photos et documents
et plus bref sur Wikipedia

les loisirs en 1931 

Les ballades en voiture n’existent pas encore, car la France ne compte que 201 000 voitures en 1931, dont celle d’Edouard Halbert, le premier et seul en 1930 à posséder une voiture à Nantes Sud Loire St Jacques.
Mais le train existe, entre autres pour Pornic… ou l’été on peut prendre un bateau pour Noirmoutier.
Le Gois n’est pas encore pavé :
« Après un premier empierrement réalisé en 1868, le Gois est consolidé, balisé puis empierré dès 1924. Le pavage de la chaussée et la construction des balises-refuges interviennent entre 1935 et 1939 achevant de transformer le gué d’origine en voie d’accès à l’île mais aussi aux parcs ostréicoles de la Baie de Bourgneuf proches de cette voie. Le passage du Gois entre alors définitivement dans la légende attirant, chaque année, une foule impressionnante de curieux et de pêcheurs à pied. » 
On se déplace souvent en bateau et les Messageries de l’Ouest assurent beaucoup de liaisons par eau, plus nombreuses en été, et elles offrent même aux Associations des voyages spéciaux, à partir de Nantes, comme ce sera le cas avec l’association Loisirs au départ de Nantes sur le Saint Philibert.
Vous voyez sur leur annonce ci-contre qu’elles offrent plusieurs excursions qui étaient alors une découverte de loisirs pour la population Nantaise.

Nantes est une ville ouvrière, avec entre autres l’usine des Batignolles « offrant à une partie de son personnel des maisons individuelles avec jardin, l’accès à une école primaire, à un cinéma ou à un dispensaire. Alors que les cadres prennent possession de bâtisses en pierre, les ouvriers héritent de pavillons en bois au confort rudimentaire, et les célibataires, souvent étrangers, occupent des chambres dans des bâtiments collectifs ou des wagons désaffectés. Car l’Europe s’est donnée rendez-vous aux Batignolles, l’usine ayant recruté une partie de son personnel qualifié au-delà des frontières nationales, en Pologne comme en Allemagne, en Italie comme en Tchécoslovaquie ou en Autriche. »

 

 

Un dimanche à Noirmoutier, 1924 

Ma tante Odette Guillouard 15 ans est pensionnaire à Châvagnes à Nantes en 1924 et on lui impose la rédaction  : « racontez une belle journée »….  Je suppose que le temps employé était aussi imposé, car ce passé  que nous ne parlons plus me semble venu de très loin… Pour avoir bien connu ma tante, je puis vous certifier qu’elle ne parlait jamais ainsi, mais que ne lui a-t-on faire faire à l’école. J’appartiens à la génération qui n’a pas utilisé ce passé.
A travers ce récit je comprends pourquoi ma famille avait gardé un si grand souvenir du Saint Philibert, puisque mon grand père l’utilisait avec ses enfants, par chance, par beau temps… En 1924 Odette 15 ans, Robert 13, Thérèse 10 et Monique 4.

Mon premier voyage à Noirmoutier

Longtemps déjà papa nous avait promis un voyage sur mer, celui de Noirmoutier, et nous brûlions d’impatience depuis cette promesse de connaître ce nouveau pays et voici que ce jour si heureux et si ardemment attendu arriva.
Après avoir entendu la messe[1] de sept heures à la Bernerie, nous montâmes, papa, mon frère et moi à la gare  où nous devions prendre le train[2] de huit heures et demie.
Les billets pris, nous allâmes nous asseoir sur un banc car nous étions en avance de quelques minutes. A huit heures et demie le train arriva chargé comme de coutume de nombreux voyageurs. Après avoir freiné le train s’arrêta et le chef de gare cria de sa voix rude : « les voyageurs pour La Bernerie descendent , La Bernerie ». Les portières s’ouvrirent en grand nombre pour laisser passage à des gens descendant à La Bernerie. Nous montâmes donc dans un wagon[3] vide et nous entendîmes bientôt le sifflet, signal du départ. Nous ne fîmes qu’un petit voyage dans le chemin de fer, car nous ne nous sommes arrêtés qu’au Clion et puis ensuite à Pornic où nous devions descendre.
A la descente du train, nous nous sommes dirigés vers la porte de sortie, puis nous avons pris le chemin du bateau.
Nous passâmes par le port où les bateaux allaient et venaient sans cesse. Après avoir pris une sucette chez le patissier nous arrivâmes au bateau.
Neuf heures sonnaient lorsque nous prîmes place que le pont supérieur du bateau où déjà un certain nombre de personnes prenaient place. Nous attendîmes quelques minutes avant le départ du bateau lorsque tout à coup, le capitaine monta dans sa petite cabine. Le bateau siffla plusieurs fois, puis il démara. Nous sortîmes du port à une faible vitesse car nous accostâmes à la Noëveillard afin de prendre quelques personnes.
Vers neuf heures un quart, nous partîmes, en pleine mer pour ne plus s’arrêter qu’à Noirmoutier.
Le temps était radieux, la journée s’annonçait belle. Le ciel, couleur d’azur, ne présentait aucun nuage. La mer, loin d’être fougueuse et déchaînée semblait d’huile et le bateau ne secouait pour ainsi dire pas. Le trajet se fit sans encombre. Nous étions assis non loin des cheminées et de la chaudière, et nous voyions très bien le capitaine. La mer, boueuse à La Bernerie, moitié bleue à Pornic, devint bleu couleur du ciel, de plus en plus que l’on se rapprochait de l’île.
Plus le bateau avançait, plus l’île se découpait. En avançant toujours nous pûmes distinguer le bois de la Chaise, le grand Hôtel Beau Rivage. Le chemin se continuait toujours. Enfin nous voici arrivés. Le bateau fit une grande manœuvre et nous débarquâmes. Là, se trouvait des gens, un certain nombre, qui attendaient des voyageurs. Arrivés sur l’esplanade, une petit garçon, chargé de donner pendant la traversée des feuilles de réclame pour une hôtel, laissa tomber par mégarde sa casquette dans la mer, mais un bateau vint la prendre.
A la sortie de l’esplanade nous fîment notre entrée dans le bois. C’était charmant, ce petit coin était très pittoresque. A la sortie du bois, nous vîmes une grande plage s’étaler sous nos yeux occupée par quelques baigneurs.
Nous louâmes un sapin[4] qui devait nous mener au bourg même de Noirmoutier, mais il devait auparavant nous descendre à l’hôtel St Paul (ci-contre).
Arrivés à Noirmoutier, nous furent descendus auprès de l’église. Nous y entrâmes quelques secondes car c’était la grand’messe. Nous firent une petite promenade dans le bourg et nous visitâmes l’église la messe terminée, elle était très jolie. Elle renferme les restes de St Philibert mais comme la crypte était fermée nous n’avons pu visiter son tombeau. Ensuite nous avons pris le chemin de l’hôtel, car, je l’avoue, nous avions bien faim. Après avoir bien mangé, nous allâmes faire une promenade à pieds dans le bois. Il y faisait frais, il y faisait bon y respirer la suave odeur émanée par les pins ; nous avons examiné de près le phare rouge, nous avons vu un beau bateau à voile accoster.
Après s’être ainsi promenés, nous allâmes louer des ânes. L’on fit monter papa sur « La Parisienne », mon frère sur « Caroline » et moi sur « Martin ». Mon âne ne voulait faire que du trot et je l’avoue encore je n’étais pas très rassurée là-dessus.
Notre promenade à âne finie, nous nous sommes rafraichis puis nous envoyâmes des cartes postales. Quatre heures arriva bientôt, heure où le bateau retourne à Pornic. Nous partîmes très tranquillement prendre le bateau St Philibert. Assis sur le St Philibert, nous attendîmes le départ un bon moment. Notre attention se tourna vers la place près de laquelle sur la mer dormante de nombreuses périssoires[5] évoluaient. Une course de périssoires s’engageait, une dizaine participait au concours, mais les périssoires tournèrent près des rochers et ceux-ci nous interdisaient de suivre la course des yeux.
Après avoir fait entendre son appel, le bateau démarra et nous partîmes sur la mer encore plus tranquille et plus dormante que le matin.
Plus le bateau s’éloignait, plus l’île faiblissait à nos yeux, et, au contraire plus le bateau avançait plus la côte opposée devenait apparente.
Partis de Pornic sur le petit St Nazaire, nous revinrent à Pornic sur le grand St Philibert. Enfin après une heure de bateau nous accostâmes à Pornic à la Noëveillard. Nous allâmes à pieds jusqu’à la gare de Pornic où nous prîmes le train pour La Bernerie. Après un petit parcours de vingt minutes à peine nous entrâmes en gare de La Bernerie. De nouveau l’employé de gare crie : « les voyageurs pour La Bernerie descendent, La Bernerie ». Nous ouvrîmes la portière et nous descendîmes du train, nous sortîmes et nous partîmes heureux et contents du beau voyage de Noirmoutier.
Comme Noirmoutier est en face La Bernerie, j’essaie tous les jours à retracer les différents lieux où je suis passée car on voit très bien Noirmoutier de La Bernerie.
Odette Guillouard, non daté (mais ma famille situe ce voyage en 1924).
[1] Odette Guillouard est élève à Chavagnes, donc dans sa rédaction elle prend soin de noter un zèle religieux
[2] ce train existe toujours (voyez le site des TER Pays de Loire)
[3] non un « compartiment vide », car les wagons voyageurs de l’époque avaient de multiples portes latérales, une par compartiment.
[4] nom populaire du fiacre hippomobile, qui tire son nom du bois du véhicule
[5] canot

Un photographe de rue à bord 

Y avait-il un photographe de rues à bord du Saint Philibert lorsqu’il quittait Nantes à 6 h 30 pour Noirmoutier ? En effet, la France est pionnière de la photo de rues en 1930, et cette photo, transmise par Elisabeth, atteste une pose exceptionnelle car l’homme est seul (généralement en famille), il a une pose inhabituelle à l’époque, enfin la photo montre la bouée portant le nom SAINT PHILIBERT et est manifestement prise du pont inférieur, ce qui serait tout à fait un travail très rare en famille.
J’ajoute que ma famille a des photos de cette époque, mais bien moins nettes et plus posées en famille, donc j’émets cette hypothèse. Donc, je suppose qu’il y avait un photographe professionnel à bord, et que d’autres familles ont des photos de ce type. Si vous en avez vous pouvez les adresser (en supprimant les espaces : odile h @odile-h a lbert.com

Nombre et liste des naufragés 

Autrefois, seuls les adultes étaient comptés à l’embarquement, et ils étaient 457 à  bord, mais ils avaient avec eux des enfants, et même beaucoup, d’où le nombre plus élevé de victimes car les enfants étaient nombreux.
Liste des victimes sur Geneanet

Identification des victimes 

Certaines victimes ne furent identifiées que des mois plus tard. Voici l’exemple de Charlotte Martinetti épouse Tableau dont le père, corse né à Tasso fut gendarme à Douarnenez :


Etat-civil de Nantes 4°C : « Le 26 décembre 1931 nous retranscrivons le décès dont la teneur suit : Extrait du registre des actes de décès de la commune du Croisic (Loire-Inférieure) le 26 juin 1931 à 13 h 30 minutes nous avons constaté le décès d’une personne de sexe féminin qui a été trouvée ce jour en mer au large du phare de la Banche, par le bateau de pêche « Sam Both » n°612 de St Nazaire-Le Croixic, patron Jean Lehuédé, domicilié au Croisic, et dont l’identité n’a pu être établie. Le signalement est le suivant …. Dressé le 26 juin 1931 à 14 h sur la déclaration de Pierre Belliot, 41 ans, garde-champêtre, domicilié au Croisic, qui, lecture faite, a signe avec nous Auguste Masson, maire du Croisic – Mention en marge : Rectifié par jugement du Tribunal Civil de première instance de l’arrondissement de Saint-Nazaire, rendu le 4 décembre 1931, en ce sens que l’acte de décès ci-contre s’applique à Charlotte Martinetti, née le 3 octobre 1891 à Douarnenez (Finistère) de François et de Marie Antoinette Moracchini, épouse de Tableau Félix Joseph, institutrice publique, domiciliée à Nantes 25 avenue du Grand Clos, décédée en mer le 14 juin 1931 lors du naufrage du vapeur Saint-Philibert » Son corps est donc retrouvé le 26 juin au large du Croisic et on trouve son inhumation le 29 octobre 1931 au cimetière Miséricorde à Nantes, mais le jugement civil  n’est que le 4 décembre. J’ignore comment la famille a participé à l’identification… et je suppose que les frais, certainement élevés de transport des corps etc… étaient pris par les pouvoirs publics…

Seconde vie du St Philibert 

Renfloué et transformé en remorqueur sans les 2 ponts pour passagers en promenade, et rebaptisé « les Casquets », il part d’abord à Bayonne transporter des marchandises sur l’Adour. Il n’y restera pas, regagnera la Bretagne, sous divers noms, et ne sera désarmé qu’en 1979, soit 48 ans après son naufrage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le procès


Malgré une certaine lucidité en cour d’appel : « le Saint-Philibert était un bateau de rivière et d’estuaire, qui ne  possédait aucune des qualités nautiques pour effectuer par gros temps une excursion en mer avec un aussi grand nombre de passagers à bord »
la Cour d’Appel ne fera qu’enterriner purement et simplement la parodie de justice du tribunal civil de Saint-Nazaire et aucun responsable ne sera poursuivi…

 

 

 

René Gadel, 43 ans, boulanger 118 rue Saint Jacques : une des victimes de l’accident terrible des 24 h du Mans, 1955

En ce 12 juin 1955, j’allais sur mes 17 ans, la TSF avec ses grosses lampes était le seul moyen d’information, mais elle avait vite raisonner dans tout le quartier Saint Jacques à Nantes. Notre boulanger, René Gadel, ne reviendrait pas du Mans, car un accident terrible venait de s’y passer. Les infos circulaient alors très vite car les grandes surfaces ne sévissaient pas encore, et le réfigérateur nous était alors encore inconnu. Chaque matin nous devions faire les courses ; lait, viande, pain etc… Alors dans le quartier l’écho du drame des 24 h du Mans résonnait.

Certes, je n’ai jamais vu René Gadel, car c’était toujours la boulangère derrière le comptoir. Mais chaque année, lorsque j’entends à la télé parler des 24 h du Mans, j’ai d’abord la mémoire de René Gadel, parti les voir et jamais revenu.

Il fut inhumé le 12 août suivant au cimetière Saint Jacques à Nantes, boulanger 118 rue Saint Jacques, à l’âge de 43 ans. Son acte de décès ne figure pas sur le registre de la ville de Nantes, sans doute car il est décédé au Mans, des suites de l’accident, qui a fait plus de 82 morts et 120 blessés. Selon Wikipedia c’est le plus grave accident du sport automobile.

Si il y a un sport que je regarde jamais c’est bien celui là, mais quand vient la mi juin, cette année c’est ce 20 septembre pour raison de la pandémie, je n’oublie pas ce terrible accident. Cette année, il semble que le public ne risque rien car il n’y en a pas, du moins c’est ce que j’ai cru comprendre, et je me suis même fait la réflexion : le public ne risque rien.

 

La famille de Blavou, Angevine au 16ème siècle, puis éteinte, a une origine Normande

J’avais mis sur ce blog le 1er août 2013 ce billet sous le titre « La famille de Blavou, Angevine au 16ème siècle, puis éteinte, aurait-elle eu une origine Normande ? ». Je viens de trouver sur le site des Archives Nationales, la présence de la famille de Blavou au chateau de Blavou  à St Denis sur Huisne (61 Orne) en 1546 et je pense que c’est la même famille que ceux d’Angers. Vers 1500, une famille de Blavou de St Denis sur Huisne aurait eu trop de fils, et les cadets se seraient exilés à Angers.

Archives Nationales MC/ET/XXXIII/21, fol. 9323 juillet 1546
Minutes et répertoires du notaire Yves BOURGEOIS
Bail, pour trois ans, par Étienne de Blavou, licencié en lois, avocat en cour d’église à Paris et curé de Saint-Denis-sur-Huîne, à Mathurin Nadereau, prêtre, demeurant à Paris, des dîmes, tant vieilles que novalles, du fief de « Gymerdez », en la paroisse de Saint-Denis-sur-Huîne, moyennant 100 s. t. par an ; annulation d’un bail antérieur, du 2 juillet 1546.

Voir le site du château de Blavou

Je poursuis la consolidation de tous mes travaux sur les DE BLAVOU, et j’en constitue une tables des articles parus ; voir la page suivante :

DE BLAVOU ou l’histoire d’une coquille allègrement recopiée de publications en publications : un U final pris pour un N

Je vous mets les vues pour que vous puissiez lire le patronyme DE BLAVOU

Le nom BLAVOU se trouve nom de lieu dans l’Orne, au moins, dans :

Or, les noms de famille, surtout ceux à particule, étaient souvent liés au nom d’une terre.

Sachant que parfois, les Normands sont venus à diverses périodes s’installer en Anjou, on peut se poser la question d’un lien éventuel.
Ceux qui venaient d’une autre province en Anjou avaient suivi soit :

  • une voie marchande
    un grand seigneur possessionné ailleurs qui les a nommés en Anjou (l’inverse était aussi fréquent, la nomination d’un Angevin or Anjou)
    un mouvement militaire

 

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

En 1570, la plus grande innondation de la Loire

REMARQUE SUR L’ANNÉE 1570. – Dans l’année 1570, il y eut en Anjou un tel débordement de la Loire que la levée fut rompue en plusieurs endroits, et les vallées complètement inondées. C’était un affligeant spectable de voir s’enfuit dans des bateaux et à travers champs, de pauvres cultivateurs emportant sur leurs épaules leurs enfants et quelques parties de leur petit ménage.
La Loire refoula dans la ville d’Angers, rompant tout sur son passage. La misère la plus affreuse se fit sentir dans les bas quartiers ; beaucoup de personnes furent noyées et les maisons des Ponts renversées. On signala dans cette même année de grands accidents par suite d’inondations dans les diverses parties de la France, et en Italie et en Allemagne.
(Bulletin historique et monumental de l’Anjou, 1855, Aimée de Solan)

Cette innondation était citée par Louvet (voir ma page METEO) mais moins détaillée que sur ce bulletin historique de l’Anjou.

Nous attendons un été très sec même en Loire.