La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 517

qu’il donne à Saint-Nicolas, du consentement de son suzerain Hubert d’Iré …
« Témoins : le comte Geoffroy (1) : l’évêque Eusêbe (2) ; Thierry (3), abbé de Saint-Aubin (4) »
Ce même Cartulaire nous apprend que quelques années plus tard (1095 ou 1096) Rainaud d’Iré fortifiait le château de Candé avec Geoffroy Rorgon (5). – De sa femme, appelée Orrigon, il avait eu un fils, Chauveau, en bas âge à cette époque.
Vers 1120 ou 1126, Baudoin de Vern, partant pour Jérusalem, partagea ses biens entre sa femme Hildeburge, sa fille Esteial et son frère Rualen, ou Rivallon. Parmi les témoins de cet acte, figurent Albéric d’Iré et Geoffroy d’Iré (6).
Dans le courant de l’année 1126, la fille de Baudoin de Vern fut présentée au monastère du Ronceray par sa mère, son oncle et son frère Brice. A cette occasion, ceux-ci donnèrent à l’abbaye les dîmes que Baudoin partageait avec Geoffroi d’Iré et Normand le Ferle, au Gatinay et à la Masure des Colliberts (7).
C’est probablement ce Geoffroi de la Roche-d’Iré qui épousa la seconde fille de Gauthier, surnommé Haï, seigneur de la Guerche et de Pouancé, comme nous l’apprend le P. du Paz (8).
Guillaume, seigneur de la ROCHE-d’IRÉ, vivait dans la seconde moitié du XIIe siècle. Il fit le voyage de Saint-Jacques et, avant son départ, condéda la « petite dîme de Loiré » à l’abbaye de Saint-Serge et à la chapelle de la Vierge
(1) Geoffroy II, Martel, comte d’Anjou
(2) Eusèbe Brunon, évêque d’Angers (1047-1081)
(3) Thierry, abbé de Saint-Aubin (1055-1060)
(4) Archives départementales de Maine-et-Loire, Cartulaire de Saint-Nicolas d’Angers : Analyse des chartes
(5) Voir CANDÉ
(6) Bibliothèque d’Angers, Cartulaire du Ronceray, rotule V, charte 50
(7) Idem, idem, rotule III, charte 4
(8) Histoire généalogique …, par A. du Paz, p. 51

La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 516

ROCHE-D’IRÉ (la) – Village et château – Ire, 1055 (Cartulaire de Saint-Nicolas) – Rocha d’Ire, 1198-1264 (Cartulaire de Saint-Serge) – Rupes de Yreyo, 1218 (Archives départementales, Pontron) – Roche-d’Iray, 1409 – La Roche-d’Iré, 1456
Cette seigneurie, titrée au XVe siècle de châtellenie et mouvante de la baronnie de Candé, appartenait au XIe siècle à une maison de chevalerie qui paraît en avoir pris le nom et que remplacèrent plus tard des familles non moins illustres : les Rougé, les du Perrier, les la Trémoille.
Dès cette lointaine époque, la Roche-d’Iré constituait l’un des fiefs les plus importants de la province d’Anjou et l’un des plus étendus par sa féodalité. Sa situation sur les confins de la Bretagne l’exposé, pendant une longue période, à tous les hasards des rencontres sanglantes : au temps de la guerre de Cent Ans, les Anglais et les Bretons vinrent battre les murs de sa forteresse, la plus puissante de tous le pays, et, deux siècles plus tard, les luttes religieuses qui bouleversèrent la France au début du règne de Henri IV y amenèrent les troupes royales à la poursuite des Ligueurs. Par la grandeur des familles qui la possédèrent et la variété des événements dont elle fut le théatre, son histoire présente donc un intérêt tout particulier.
Le premier seigneur dont nous ayons connaissance fut Hubert d’Iré (1) qui vivait en 1055. Le cartulaire de Saint-Nicolas, qui nous précédemment donné de curieux détails sur les origines de Candé, renferme le passage suivant, relatif à ce personnage :
« Ernaud, surnommé le Concubinaire, frère de l’abbé Hilduin, n’ayant pas d’enfant qui pût lui succéder, institue pour héritier universel Rainaud, surnommé Grossin ; … toutefois, il excepte de ce legs une terre située à Étriché
(1) IRÉ (d’), de la Roche-d’Iré : D’argent semé de fleurs de lis de gueules au lion de même, armé, lampassé et couronné d’or.

En Anjou on payait le huitième en Normandie le quatrième : impôt sur le vin vendu au détail, Maigny (61) 1593

Vous avez sur mon blog plusieurs actes concernant le huitième, entre autres des baux à sous-ferme de ce droit, qui était prélevé en France sous la forme d’une ferme, suivi de sous-fermes pour descendre jusqu’au niveau de la paroisse, voire d’un débit de boisson.
Ici, nous sommes aujourd’hui en Normandie, et comme ce pays ne payait pas le gros (autre impôt d’autrefois) il payait le quatrième pour les débits de vin.

Donc, dans l’acte qui suit, Pierre Dieuleveult tient le bail à ferme de cet impôt du quatrième pour une région qui couvre manifestement plusieurs paroisses dont Magny et Beauvain, et il donne quittance du paiement de l’impôt.

Et rassurez-vous tous : on paie toujours un impôt sur le vin ! Enfin, ceux qui en boivent !

  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales de l’Orne, série 4E172
  • Du 6ème jour d’apvril audit an 1593 au village de la … fut présent honnête homme Pierre Dieuleveult, sieur de la Croix, bourgeois de Falaise, demeurant à présent en la paroisse de Couterne lequel cognailt et confesse avoir quité et clamé quitte Robert Daliphard et Jean Lebreton de la paroisse de Maigny sur ce qui estoit deub de reste … du prix en quoi lesdits Daliphard et Lebreton étaient redevables audit Dieuleveult pour le quatriesme de la paroisse de Magny dont ledit Dieuleveult leur avait fait bail selon leur obligation des pertes ? qui demeurent quittes et deschargés moyennant ce payement pour ce fait audit Dieuleveult en or monnaye ayant cours dont il s’en est d’eulx tenu à comptant et bien payé par devant ledit tabellion, et à ce tenir … présents … Marin Dieuleveult ; accordé entre les parties que Honoré Leboucher ayant distribué en Beauvain qui estoit de ce pouvoir de l’accord des parties avec Baré et Collas Vaullet demeurent au profit dudit Dieuleveult pour en faire recherche de ce qu’ils ont vendu et distribué durant le temps de ladite adjudication comme adjudicataires de Beauvain …

    Jean Germain a emmené sa jeune épouse Jacquine Dieuleveult en Bretagne : Couterne 1593

    Contrats de mariage retranscrits et analysés sur ce blog.

    Chaque province avait son type de contrat de mariage, et même il existait des variantes à l’intérieur d’une province. J’aime bien mes ancêtres Normands, pour leur jolis contrats de mariage.

    • Ils ont une très grande particularité : la dot n’est pas payée comptant, et il est prévu un étalement généralement sur 6 ans ou environ. Mais cette promesse était le plus souvent mal tenue. Le gendre devait relancer souvent, y compris devant le notaire, parfois le beau-père était décédé entre-temps, donc il devait faire passer les frères et soeurs de son épouse devant le notaire pour les obliger à payer la dette.
    • Ce qui signifie que le contrat de mariage figure le plus souvent classé avec cet acte devant notaire, à l’instance du gendre impayé, donc des années plus tard. Ici il n’y a que 8 ans, mais tout de même tout n’est pas encore payé !
    • Il existe même des records de longévité, si l’on peut dire ainsi, car il y avait belle lurette que tout le mondé était décédé, à commencer par le gendre et la fille, sans voir leur argent. Mon record constaté est traité dans mon ascendance LEPELTIER à La Coulonche. Ce sont les petits enfants qui sont poursuivis pour impayé, 46 ans après le contrat de mariage de leur grand-mère ! Remarquez bien qu’avec cet acte d’impayé, j’avais fait mon beurre, c’est à dire moisson de filiations ! Mais avouez que cela pourrait figurer dans un livre de records !

    Mais ces contrats normands ont une autre particularité. La dot n’est pas qu’en argent et trousseau, elle est aussi en meubles morts ou vifs.

    • La première fois que j’ai rencontré le terme meubles morts ou vifs, mes neurones n’avaient pas fait tilt immédiatement ! Je veux bien avouer quelques minutes, le temps de comprendre que les mères vaches étaient des meubles vifs etc…

    L’acte qui suit n’est pas à proprement parlé un contrat de mariage, mais il parle et même il parle beaucoup. Il s’agit d’une procuration car le jeune époux a émigré (eh oui ! autrefois les Normands émigraient !) certes pas au bout du monde, mais tout de même à plusieurs journées de cheval (40 km/jour) pour s’installer en Bretagne, mais il n’a manifestement pas touché la dot de son épouse, et il charge donc son frère de ses intérêts, et vous allez voir que même le trousseau promis n’a pas encore été touché, c’est totalement fou !!! Je dis « totalement fou » car en Anjou, autre province que j’aime et j’étudie depuis longtemps, la dot était touchée le jour des épousailles. Donc l’habitude de traîner, et même traîner longtemps, avant de paier me surprendra toujours.
    L’acte parle car vous avez des liens filiatifs, que ne donnaient aucun autre acte.

    • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales de l’Orne, série 4E172

    Le 16 avril 1593 au bourg de la Ferté Macé en l’estude, fut présent Jehan Germain fils de Jacques de la paroisse de Couterne lequel a constitué et ordonné ses procureurs généraulx et certains messagers especiaux … Me Robert Germain prêtre son frère présent et acceptant auquel ledit constituant a donné et donne plain pouvoyr puissance et aucthorité de recepvoir pour luy … le payement de 40 escuz sol que ledit constituant dit luy estre deubz par Jacques Dieuleveult pour terme escheu du nombre de la promesse depiecza par luy faite audit Jehan Germain faisant le mariage dudit Germain d’une part et de Jacquille (sic) Dieuleveult sa femme soeur dudit Dieuleveult, ensemble faire sortir à payement pour ledit constituant tout le meuble et trousseau … 16 escuz deux tiers pour les bestes le tout promis faisant ledit mariage selon l’obligation qui en est portée et pour ce requérir … exécutions … et assignations que appréciations qu’il appardiendra aussy du receu en bailler bons et vallables acquits … et généralement etc promectant l’avoir agréable … présents Mathurin Hubert (s) et Macé Palluel (s)

     

    Comme quoi même les actes mineurs peuvent beaucoup parler !

    Atlas historique de l’Anjou

    Je relis divers ouvrages pour pleinement analyser l’histoire des DELAHAYE au vue de  ce que j’ai déjà sur eux, et qui est important.
    J’ai aussi consulté autrefois, il y a plus de 25 ans de cela, un usuel important (pour moi) des Archives Déparementales du Maine et Loire :

    l’Atlas historique de l’Anjou.

    Ne pouvant plus aller à Angers, je tente de voir ce que je trouve sur Internet sur cet ouvrage important qui m’a tant apporté autrefois et je découvre :

    qu’il est encore en vente d’occasion, mais je ne peux plus
    et un article : Cartographie : une occasion manquée : l’Atlas historique de l’Anjou, par Serge Chassagne  paru dans les  Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest Année 1975

    Car, de mémoire, c’est dans cet ouvrage que j’ai lu et compris le cas très particulier de l’Anjou en matière de postes, et je vous en avais parlé un peu autrefois et je recherche mes articles, et voici en particulier :

    Tarif d’une nuit à l’hôtellerie Sainte-Barbe, Angers 1606

    Et si vous tappez sur MESSAGER ci-dessous en mot-clef vous accédez à d’autres articles concernant les messageries en Anjou, car je vais vous en parler ces jours-ci
    et je vais commencer par le cheval.
    En vous précisant que je suis née dans le cheval, car mon père était marchand de foin et avoine ! J’ai donc passé mon enfance à jouer dans les balles de foin, enfin les balles d’autrefois, qui n’avaient rien à voir avec les balles rondes et immenses actuelles, car elles étaient bien plus petites, par ronde du tout !

    Encore un Normand à Angers : André Gaudin, 1594

    Quand on vendait ses biens hérités dans son pays d’origine, c’est qu’on ne comptait pas y revenir vivre.

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 25 mai 1594 avant midy par davant nous François Revers notaire royal à Angers personnellement estably André Gaudin escolier estudiant en l’université de ceste ville d’Angers, fils de defunts Me Olivier Gaudin vivant notaire et tabellion en la vicomté de Mortaing et de deffunte Gilette Fortin comme il nous a dit soubzmectant confesse avoir ce jourd’huy nommé et constitué et par ces présentes nomme et constitue vénérable et discret Me Gilles Gaudin prêtre son frère demeurant au village de Loycere paroisse de Villechien pays de Normandie son procureur et par especial de vendre pour et au nom dudit constituant purement et simplement ou à grâce à telle personne ou personnes et à tel prix que bon semblera à sondit frère et procureur des terres dudit constituant qui sont situées au pays du Maine et en passer et consentir contrat ou contrats en estre faits devant notaires et tesmoings avecq toutes les soubzmissions obligations et renonciations requises et pour le prix qui sera payé en bailler acquits vallables au nom dudit constituant et par iceux contrats charger les achapteurs de payer les charges cens rentes et debvoirs deubz pour raison desdites choses héritaux qui seront vendues en vertu des présentes, avecq pouvoir par ledit constituant donné à sondit frère et procureur de convertir et employer ce qui proviendra de ladite vente desdits héritages au profit et utilité dudit constituant ainsi que sondit frère et procureur voyra bon estre et généralement etc renonçant etc foy jugement et condempnation etc fait et passé à notre tabler Angers en présence de Jacques Callier et Maurice Baudin praticiens demeurant audit Angers tesmoings