Quittance de Mathurin de Goheau, procureur des demoiselles Belot, Paris, Le Bourg-d’Iré 1608

Les demoiselles Belot demeurent à Paris, mais ont un procès avec un oncle en Anjou, nommé Jacques Gallery. Elles ont gagné leur procès et il leur doit 918 livres. Il a envoyé un intermédiaire payer en son nom.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le 28 avril 1608 après midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers feut présent et personnellement estably Mathurin de Goheau escuyer sieur de la Brossardière demeurant au lieu seigneurial de Nully paroisse du Bourg d’Iré, au nom et comme procureur de damoiselles Marie et Françoise les Belots de la Belottière comme il a fait aparoir par procuration spéciale passée au Chastelet de Paris par devant Charlet et Robinet notaires le 10 du présent, laquelle signée Marie de la Blottière Françoise de la Blottière Charlet et Robinet est demeurée attachée à ces présentes pour y avoir recours quand besoign sera
lequel audit nom soubzmis soubz ladite cour a recogneu et confessé avoir eu et receu contant de Jacques Gallery escuyer sieur de la Touchière leur oncle maternel par les mains de Me Fleury Richeu et des deniers dudit Gallery comme il a dit la somme de 240 livres par une part et 600 livres par autre en quoi ledit Gallery estoit condemné vers lesdits Marie et Françoise les Belotières pour les causes portées et contenues par jugement donné au siège présidial d’Angers le 1er juillet 1604 et la somme de 78 livres tz pour 2 années 7 mois 13 jours échus ce jourd’huy des intérests de ladite somme de 600 livres à la raison du denier vingt suivant ledit jugement
revenant lesdites sommes à la somme de 918 livres tz quelle somme ledit de Goheau a eue prise et receue en présence et à vue de nous en espèces de pièces de 16 sols et autre monnaie de présent ayant cours suivant l’édit et ordonnance du roy dont il s’est tenu contant et en a quité et quite ledit Gallery
et lequel paiement cy dessus ledit Richeu a déclaré faire sans préjudice aux protestations dudit Gallery amplement portées et contenues par ledit jugement et sans y déroger et auxquelles damoiselles ledit de Goheau a dhabondant promis faire ratiffier ces présentes et en fournir et bailler audit Richeu pour ledit Gallery dedans 4 sepmaines lettres de ratiffication vallables etc ces présentes néanmoings etc
ce qui a esté stipulé et accepté par ledit Richeu avecque nous pour le dit Gallery absent
à laquelle quittance tenir et obliger etc renonçant etc foy jugement condemnation
fait Angers maison de nous notaire présents Mr Estienne Jolly sieur de la Gresleoire advocat à Angers et Pierre Boreau praticien demeurant Angers tesmoings

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Partages des rentes obligataires de la succession de Christophe Fouquet, Paris et Angers 1627

Ce partage est passé à Angers, mais les contrats d’obligations étaient passés au Châtelet de Paris. Les débiteurs sont donc sur Paris, et je suppose que cela ne facilitait pas le paiement sur Angers.
Chacun des 4 branches d’héritiers touche 3 875 livres en rente obligataire, ce qui fait un total de 155 000 livres. L’acte qui suit ne fait aucune référence à un partage des immeubles.

J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le lundi 26 avril 1627 après midy, (devant René Serezin notaire royal à Angers) Lots et partages des contrats de constitution de rentes demeurés du décès de défunt monsieur Me Cristophle Foucquet vivant conseiller du roy en son parlement de Paris que Me Barthelemy Talourd et damoiselle Claude Herberau son espouse, Me Christophle Herbreau prêtre prieur de Vihiers, noble homme Nouel Herbreau sieur des Cheminaux et damoiselle Françoise Fouillolle mère et tutrice de Jacques et Nouel les Herbreaux tous enfants de défunts noble homme Me Nicolas Herbreau et damoiselle Jacquine Foucquet vivante sœur aisnée dudit défunt sieur Foucquet président
à chacune de noble homme Me Cristophle Foucquet sieur de la Ferronnière conseiller du roy et juge magistrat au siège présidial de ceste dite ville d’Angers fils et procureur spécial de noble homme François Foucquet sieur du Fau frère dudit défunt, damoiselle Françoise Foucquet veufve de défunt noble homme Me André Guyet vivant sieur de Boismorin, sœur dudit défunt, et nobles hommes Me Jehan Dupont et damoiselle Claude Foucquet son espouse, et Michel Gouezault sieur de la Ferrière père et tuteur naturel des enfants de luy et de défunte damoiselle Françoise Foucquet fille avecq ladite Claude de défunt noble homme Claude Foucquet vivant sieur de la Rive, aussi frère dudit défunt sieur Fouquet
pour estre iceulx lots tirés au sort entre lesdites parties suivant la coustume

  • 1er lot
  • Un contrat de constitution de 300 livres de rente pour la somme de 4 800 livres sur dame Marie Miron veufve de défunt messire Louis Lefevre vivant seigneur de Commartin et monsieur Jacques Lefevre conseiller au parlement de Paris son fils demeurants à Paris au cloistre saint Mederiq par contrat passé par Richer et Herbin notaires du Chastelet de Paris le 16 décembre 1683, à la charge que ceux qui auront le présent lot feront de retour à ceux qui auront le 3e lot la somme de 675 livres, et à ceux qui auront le 4e lot la somme de 250 livres le tout à une fois payée

  • 2e lot
  • Contrat de 238 livres 15 sols de rente hypothécaire constituée pour 4 300 livres sur monsieur Fourreau secrétaire du roy et autres coobligés passé par (blanc) notaire dudit Chastelet le 18 décembre 1683, à la charge de ceux qui auront le présent lot feront retour à ceux qui auront le 4e lot de la somme de 425 livres à une fois payée

  • 3e lot
  • La somme de 200 livres de rente faisant moitié d’un contrat de 400 livres de rente hypothécaire créée pour la somme de 6 400 livres sur messire Anthoine Ruze seigneur de Frac premier escuyer de la grande écurie du roy, messire Jehan Jacques Delu sieur de Sorel grand audiencier de France et noble homme Charles Margonne recepveur général des finances du roy, passé par Grandoge notaire audit Chastelet le 24 janvier 1624 le sor principal réduit de moitié à 3 200 livres
    Item la somme de (effacé) à une fois payée par le 1er lot au présent lot

  • 4e lot
  • l’autre moitié dudit contrat de 400 livres de rente
    Item la somme de 485 livres de retour de la part de ceux qui auront le deuxième lot à ceux qui auront le présent lot
    Item la somme de 250 livres aussi de retour de partage due par ceux qui auront le premier lot à ceux qui auront le présent lot

    Tous lesdits retours payables dans un an prochainement venant pendant lequel temps les intérests courent au denier seize
    et quant à l’obligation de 300 livres due par Abraham Aubin et sa femme et les 40 livres deues par (illisible) elles s’exigeront à communs frais desdites parties avec les arrérages du passé

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    Cartes d’Anjou

    La représentation plane de la terre ou partie de la terre, ronde, est très approximative jusqu’au XVIIIe siècle. Les évêques sont plus souvent promoteurs de cartes de leurs diocèses, que les ducs de leur duché. Les cartes de Bretagne (GAUDILLAT Claude, Cartes anciennes de Bretagne 1582-1800

  • , Coop Breizh 1999), attestent que les ducs de Bretagne ont eu une idée plus qu’approximative de leur territoire, voire parfois fantaisiste.

    Le roi de France n’est pas mieux loti, d’ailleurs il n’entretient pas le réseau routier, qui ne lui appartient pas et est à l’abandon. Les seigneurs rendent aveu pour leur terre en la bornant de ses voisins ou des rivières. Chaque sujet possesseur d’un bien foncier fait de même à son seigneur : « une quantité de terre située dans le bout vers midi dudit pré Brettault contenant ladite quantité 28 cordes de terre joignant vers soleil levant la terre de René Gisteau, vers soleil couchant la terre cy-dessus, vers midi ledit ruisseau et vers septentrion la terre de ladite Gisteau ». Peu possèdent un plan terrier (ancêtre du cadastre). Et les ventes de biens se font sur le même principe.

    Avec Louis XV tout change. Il est le premier à renover le réseau routier depuis le départ des Romains. Il était temps ! Sous l’impulsion des progès des mathématiques et de l’astronomie, il charge César Cassini de dresser une Carte Topographique de la France. Ce relevé, fait en équipe, demandera des années de travail, et sera achevé par son fils Jacques Dominique.

    Pour cette carte, il faut relever les noms de lieu. Les seigneurs, possesseurs des biens fonciers sur lesquels il prélèvent les impôts fonciers, sont censés connaître ces noms. Hélas, à cette époque, une partie des seigneuries est entre les mains de nouveaux riches. Peu connaissent la paléogaphie, et savent encore lire les anciens terriers (chartriers). Il s’ensuit une altération accélérée des noms de lieu au XVIIIe, et les noms de lieux donnés par Cassini en souffrent beaucoup. Bref, la carte de Cassini elle-même est tout sauf exacte, mais elle eut le mérité d’exister à son époque, comme un grand progrès.

    Voici quelques cartes anciennes :

  • sur Gallica
  • 6 cartes, dont seule la 6e donne les limites de l’Anjou !

    • Carte du duché d’Aniou / [Tassin]- [s.n.] ([Paris]) – 1634
    • Aniou / per Gerardum Mercatorem- [s.n.] ([Amsterdam]) – 1636
    • Le duché d’Aniou- I. Ianssonium (Amstelodami) – 1630
    • Ducatus Andegavensis, Aniou, 1573 / auctore Licimo Guyeto Andegavense- G. Blaeuw (Amsterdami) – 1600-1699
    • Carte générale du Duché d’Anjou dediée a Monseigneur le Duc d’Anjou frere unique du Roy, et faite aux frais de Mre Guy Arthaud archiacres et chanoine de l’Eglise d’Angers / par Iean le Loyer de la Flèche- [s.n.] – 1654
    • Gouvernement général d’Orléans suivant les derniers estats generaux ; et qui comprend le Maine, le Perche, la Beauce, et le Gastinois au deça de la Loire ; le Nivernois, l’Orleanois, le Blaisois, la Touraine, et l’Anjou / par N. Sanson d’Abbeville- Chez l’Auteur et chez Pierre Mariette ([Paris]) – 1650
    Dernière des 6 cartes de Gallica, datée de 1650, c’est la seule donnant les limites de l’Anjou, et ce relativement exact.

  • au CDIP
  • pas d’indication de la source de la carte, hélas !

    Et voici quelques cartes modernes, plus fiables :

  • sur Wikipedia
  • carte moderne donnant le contour, mais peu de détails sur les communes. Elle a la particularité d’englober le Loudunois, et de donner le contour du département du Maine-et-Loire, dont on voit clairement les parties ont été détachées.

  • livre d’histoire en 1922
  • Elisabeth vous envoie le manuel scolaire de sa maman en 1922. On enseignait alors dans le Maine-et-Loire, l’ancienne carte d’Anjou, et les écoliers pouvaient voir les parties détachées de l’Anjou sur leur carte !


  • selon R. Favreau, Atlas historique de l’Anjou
  • Voici un extrait, concernant le Haut-Anjou. C’est la carte que j’utilise quasiement quotidiennement

    Vente de pierres à affûter rasoirs et faux pour l’Orne, Morannes 1640

    Bien sûr, les pierres à affuter les rasoirs n’ont pas les mêmes dimensions que celles pour affûter les faux, mais proviennent ici manifestement de la même carrière. Il faut signaler l’existence d’une façon particulière de tailler les pierres à faux à Morannes.
    Par contre, le prix de ces pierres est très peu élevé, compte-tenu du travail de main-d’oeuvre pour extraire, façonner et livrer les pierres à Angers. Je suis même sans voix devant le faible montant de cette transaction.

    J’ai trouvé l’acte qui suit aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici ma retranscription : Le 31 juillet 1651 par devant Me Louis Coueffé notaire royal Angers furent présents establis et deuement soubsmis Thomas Prudhomme marchand demeurant en la paroisse de Morannes d’une part
    et Guillaume Maunoury aussi marchand demeurant en la paroisse St Clerc de Hailoup pays de Normandie

      Héloup à 6 km S.O. d’Alençon, Orne

    lesquels ont fait convenu et accordé entre eux ce qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Prudhomme a vendu et vend par ces présentes audit Maunoury qui a achapté le nombre de 500 pierres à razouère (rasoir, voir ci-dessous la graphie originale) et un trentain de pierres à faulx façon de Morannes qu’il promet luy fournir bailler et livrer en la maison de Jean Nepveu hoste de l’hostellerie où est pendantes l’image Notre Dame forsbourgs St Michel du Tertre de cette ville dans le jour et feste de Toussaint prochainement venant à peine de toutes pertes despens dommages et intérests,
    moyennant la somme de 35 livres tz qui est pour lesdites pierres à razouere 15 livres et pour les pierres à faulx 20 livres que ledit Maunoury promet et s’oblige luy payer et bailler lors de la livraison desdites pierres
    ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties etc obligent etc
    fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me Anthoine Charlet et Jehan Lemasson

    Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir. Et voyez la graphie des pierres à rasouere.

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    Complément à l’histoire du fief de Broussin en Fay, Sarthe

    Un aimable correspondant vient gentiement de m’envoyer un postal contenant photocopie de l’ouvrage de l’abbé Froger, la Seigneurie de Broussin à Fay, Laval, 1899.
    Je l’en remercie vivement. C’est très touchant de voir qu’en mettant toutes les informations bout à bout on pourra ainsi progresser, ici, Louise Haton est le lien.
    Ainsi que Philippe Gontard me le signale ci-dessous, ce fief existe bien sur la commune de Fay, et non sur celle de Voivres lès le Mans. Il est de nos jours orthographié Broussins. J’avais mis hier un titre erroné, que je me permets de rectifier en le citant ici.

    Le fief de Broussin fut en effet possession de Pierre Auvé époux de Louise Haton, dont 2 filles Françoise et Renée.
    Renée Auvé avait épousé successivement Madelon de Brie-Serrant, dont elle était veuve le 15 septembre 1544, puis Jehan de Chourses aliàs de Chourses.
    Voici ce qu’en dit l’abbé Froger :

    Celui-ci mourut dans cette petite ville, le 30 octobre 1609. Bien qu’il ait porté le titre de seigneur de Broussin, ce domaine, parmi tant d’autres qu’il possédait, dut lui importer assez peu. Il y entretenait très probablement, en qualité de receveur, Thomas Guébrunet, sieur des Brosses, lequel y résidait en 1598.
    De son vivant, sans que nous sachions en quelle année ni quelles conditions cela eut lieu, Jehan de Chourses se dessaisit de Broussin au profit d’un sieur de la Guyonnière, dont nous n’avons point su établir l’identité, mais auquel messire Pierre 1 Brulart, chevalier, seigneur de Crosnes, racheta cette même seigneurie, avant ou en 1605.

    J’ai publié ici il y a quelque temps la succession de Renée Auvé, dame de Broussin, et épouse de Jean de Chourches.

      Transaction entre héritiers de Renée Auvé, dame de Malicorne, Angers 1578

    Le couple était sans postérité, mais Jean de Chourches, ayant survécu à son épouse, il eut l’usufruit de quelques biens, lesquels à son décès revinrent comme les autres biens de Renée Auvé aux héritiers Haton dont Renée Auvé descendait.
    Je pense donc que ce sieur de la Guyonnière cité par l’abbé Froger était probablement l’un des nombreux héritiers Haton, qui eurent plusieurs accords avec Jean de Chourches de son vivant, concernant la succession de Renée Auvé.
    Jean de Chourches n’étant qu’usufruitier, il n’a pas pu aliéner Broussin.

    Sur le plan pratique, une partie des actes est en Maine-et-Loire, l’autre en Sarthe, d’où la difficulté à avoir tout l’ensemble.
    Mieux, une grande partie est aussi aux Archives Nationales, mais là, l’abbé Froger a eu accès à ces documents et les cite dans son étude.