Etienne Toisonnier Angers 1654-1717

Dans le cadre de ma frappe numérique du manuscrit du journal d’Etienne Toisonnier, vous allez voir paraître plusieurs articles que j’ai préparés, touchant son vocabulaire mondain, ses critères de sélection mondaine, ses remarques médicales, remarques personnelles, etc…

  • Mais auparavant, voici sa biographie, écrite en 1630 par Marc Saché, suivie de l’analyse de cet auteur.
  • Biographie d’Etienne Toisonnier, par Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

    Étienne Toisonnier, avocat au siège présidial d’Angers, naquit, le 6 octobre 1654, dans la paroisse Saint-Michel du Tertre, où se concentrait alors la vie active de la cité. De son vivant, autour de la grande place des Halles se groupaient l’Hôtel de Ville, l’Académie royale, l’église paroissiale, avec les enfeus des Lesrat et des Louet, le Palais royal où, à côté de la Sénéchaussée et du Présidial siégeaient, à tour de rôle, les juridictions ordinaires et extraordinaires de la province et de la ville, les halles et les prisons. Sur les côtés de ce vaste espace irrégulier se pressaient également les hôtels de quelques gentilshommes, mais surtout ceux de l’échevinage et de la magistrature, et les demeures de nombreux avocats (Péan de la Tuilerie, édit. C. Port, 1868, p. 359 et ss. On y trouve, dans de copieuses notes, la description de la place des Halles avec ses monuments publics et ses hôtels particuliers).
    Etienne était fils d’honorable homme Étienne Toisonnier, maître apothicaire, et de Catherine Guitton. Pour marraine il eut sa soeur Catherine (Catherine, mariée avec Jean Renou, fils d’un maître chirurgien d’Angers, mourut le 2 janvier 1707. – V. Toisonnier, qui elève son décès, et Bibliothèque d’Angers, manuscrit 1219-anc. 1005, volume Vil, p. 71). Une soeur de sa mère, Louise Guitton, avait épousé Louis Doostel, greffier en chef (Arch, départ. de Maine-et-Loire, E 2278.) de la maréchaussée d’Angers. Ni l’attrait des greffes qui avaient compté plusieurs membres de sa famille, ni la médecine, ni le commerce ne fixèrent sa vocation. Il fit ses études de droit. Il nous apprend lui même qu’il plaida, le 4 septembre 1683, sa première cause avec un grand succès. Dès lors son existence parait s’être écoulée paisiblement dans sa ville natale, et, pour ainsi dire, dans sa paroisse, dont il ne s’éloignait guère que pour surveiller ses propres intérêts ou ceux de ses clients qui l’appelaient à Rouen, à Paris ou en quelque ville importante.

    Il épousa. le 26 octobre 1687 Marguerite Guillot, fille d’un marchand d’Angers, avec laquelle il vécut en bonne union et dont il loue l’inlassable charité. Devenu veuf en février 1712, il se remaria peu après avec Marguerite Dugué, fille de défunt Guillaume Dugué, avocat. D’après son journal on peut suivre tous les événements ayant trait à sa personne et à sa famille ; car il les a releva avec soin.

    D’âme profondément chrétienne et inclinée, comme il se voit si souvent à cette époque, vers les œuvres pies, il accepta la charge de receveur de la charité des pauvres prisonniers. Il mourut le 5 juin 1719, à l’âge de 65 ans, et fut inhumé dans le cimetière de sa paroisse. Son frère Paul, né en 1660, mourut, le 2 août 1717, curé de Cantenay
    De son second mariage il laissait un fils encore, tout jeune, nommé Étienne-Paul ; celui-ci devait embrasser également la profession d’avocat, à laquelle il fut admis en 1735 ; il épousa Renée-Madeleine Trochon, mais, rompant avec les traditions de famille, il vendit ses biens et ceux de sa femme (Bibl. d’Angers, man. 1230-anc. 1004) et quitta l’Anjou pour aller s’établir à Paris.

    Le journal de Toisonnier (Ibid., man. 1008-anc. 883, format in 4°) comprend 144 feuillets écrits de sa main d’une écriture droite, ronde et très nette. Les quatre premiers sont consacrés à une liste des hauts dignitaires ecclésiastiques et laïques, des maire et échevins, des hauts magistrats et des conseillers du Présidial et du personnel de la Prévôté, de l’Élection, de l’Université et du grand prévôt d’Anjou. Ce relevé se rapporte à l’année 1683, date à laquelle commence le manuscrit qui s’arrête au 10 août 1713.
    Écrites au jour le jour, ces notes présentent toutefois des lacunes importantes, surtout dans la dernière période, par suite de la négligence du rédacteur. C’est ainsi qu’il omet d’indiquer tout événement pour l’année 1709, année de détresse et d’extrême misère, et qu’il se borne à quatre mentions pour 1710. Puis le travail se continue normalement pendant trois autres années pour finir brusquement, sans une allusion au motif qui en arrête le cours. Est-ce lassitude ? Est-ce abandon d’une tâche jugée vaine ou décevante? Quoi qu’il en soit, il est regrettable qu’il ne l’ait pas poursuivie jusqu’au terme.

    Toussaint Grille, dans une note jetée sur un bout de papier (Biblioth. d’Angers, collect. Grille, notes biographiques.), écrit : « Il est peu de villes en France qui ne comptent un ou plusieurs compilateurs qui tiennent note de tous les événements grands et petits qui arrivent en leur petit hémisphère : un feu de joie, un Te Deum, un service chanté en faux-bourdon, la nomination d’un bedeau, la mort d’un suisse sont autant de choses qui sont consignées très exactement dans leurs trésors. Toisonnier est de ce nombre. » Il se ravise, il est vrai, quelque peu « Mais l’histoire tire parti de ces matériaux qui, d’ailleurs, sont des renseignements précieux pour bien des familles ». C. Port, dans son Dictionnaire, souscrit à la première partie de ce jugement rigoureux. Un examen plus attentif nous a convaincu de l’erreur d’une exécution précipitée et nous a engagé à réviser ce procès par trop sommaire.
    Le manuscrit ne porte pas de titre, sinon celui que le généalogiste angevin Joseph Audouis, lui a donné cent ans plus tard : « Manuscrit de Mtre Toisonnier, avocat au siège présidial d’Angers, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable à Angers depuis l’an 1683 jusqu’en 1714 ». En fait, la dénomination de journal est bien celle qui lui convient, puisque l’auteur le désigne par ce terme dans un passage relatif à l’omission de tout événement en 1709 : « J’ai négligé, dit-il, de porter sur ce journal ce qui s’est passé depuis le 10 octobre 1708 ».

    La plus grande partie du manuscrit se compose de mentions de mariages et de décès survenus au cours de trente années. C’est un compromis entre la sécheresse d’un registre d’état civil et l’aridité d’un obituaire. Son plus vif intérêt vient de ce que Toisonnier a connu la plupart des personnes dont il relève les noms : magistrats, conseillers au Présidial, gentilshommes, marchands. C’est un guide plus encore qu’un registre définitivement arrêté.
    Parmi ces sept à huit cents inscriptions il s’en trouve d’assez nombreuses qui restent incomplètes, comme jetées rapidement, quitte à être reprises plus tard. Il écrira, à la date du 7 mai 1692 : « Mr Mesnier, avocat, fils de Mr Mesnier, aussy avocat, et, de la demoiselle… épousa la fille de feu sieur… » Et cet exemple n’est pas isolé. Une autre fois, il groupera en une seule mention les éléments d’une petite lettre de faire-part à propos d’un décès : « Le 25 mai 1689, mourut la femme de feu Mr Grandet, lieutenant, du prévôt de cette ville. Elle a laissé plusieurs enfans : le 1er est prêtre-curé de Sainte-Croix de cette ville ; le 2° est lieutenant criminel à Château-Gontier ; le 3° est conseiller au siège présidial de cette ville et à présent, maire, marié avec la fille de Mr Jousselin docteur en médecine ; une fille mariée avec Mr le marquis de Sasilly, et une autre avec Mr de la Blanchardière-Gourreau, conseiller audit siège ». Nous voilà mis ainsi sur la voie, mais la voie seulement ; car nul prénom n’est indiqué. A nous de poursuivre les recherches On dirait d’un de ces bavardages de réunion mondaine, où il est fait étalage de la connaissance du petit Gotha angevin.

    Mais outre ces nombreux renseignements concernant les familles il en est d’autres, insérés parmi eux, qui ont un intérêt supérieur pour l’historien et qui constituent véritablement la partie justifiant le nom de journal. Ce sont les notes relatives aux événements principaux de la vie de la cité et aux événements plus graves encore de la vie du royaume, qui ont un retentissement sur celle de la province : contre-coups des guerres interminables de la Ligue d’Augsbourg et de la Succession d’Espagne, pendant lesquelles la France, dit Voltaire, périssait au bruit des Te Deum, suprêmes mesures contre le protestantisme, accroissement de la misère publique, disettes et famines, peste et charges écrasantes des impôts.

    Tous ces souvenirs, même épars, d’un passé où l’instabilité de la vie économique fait un contraste frappant avec la série des fêtes officielles célébrées par ordre, pour soutenir toujours intacte la gloire du roi, forment une trame assez solide pour autoriser, à l’aide de recherches complémentaires, l’achèvement de l’esquisse. Il nous a paru instructif de grouper toutes ces notes historiques succinctes, celles du moins qui méritent ce nom, et de les éclairer à la lumière des nombreux renseignements que renferment les sources si riches des registres des conclusions de la mairie (Il convient de ne pas omettre l’ouvrage de Blordier-Langlois, Angers et l’Anjou sous le régime municipal, Angers, 1845. Il a le mérite d’avoir recouru le premier aux sources originales. Mais le défaut de références le rend peu utilisable), du registre du Présidial de l’état civil et des riches collections manuscrites angevines. Ainsi coordonnés, ces divers éléments peuvent se fondre en une chronique où revivent les annales locales pendant la seconde partie du grand règne à son déclin.
    Plus d’une fois le journal de Toisonnier a été exploité en vue de tel ou tel fait isolé. Il a même été publié en ses parties essentielles (Bulletin historique et monumental de l’Anjou, années 1864-1866, pp. 137-160) par Aimé de Soland, mais sans la moindre préoccupation d’esprit critique et avec des libertés à l’égard du texte, que nous n’admettons plus aujourd’hui. Aussi avons-nous repris le travail à pied d’oeuvre avec la confiance que des documents, présentés tout d’abord isolément au lecteur, prennent une toute autre valeur, Iorsque sont établis les rapports qui les unissent entre eux ou les rattachent à l’histoire générale.
    Il ne faut pas faire grief à Toisonnier de la faiblesse de son style. Du style, on peut à la rigueur en exiger des mémoires. Ce n’est pas le cas ici. La composition, ni la rédaction ne jouent guère de rôle dans ces notes personnelles appelées dans sa pensée à former une sorte d’aide mémoire dont il se souciait peu de faire bénéficier la postérité. Aussi ne se heurte-t-on qu’à des phrases courtes, concises et d’une correction grammaticale souvent répréhensible.

    Il se montre peu lui-même dans son journal, assez toutefois Pour témoigner d’une certaine naïveté candide où rien ne transparaît de l’esprit retors du professionnel. Honnête homme, bon catholique, sans excès de dévotion, il marque un respect sensible pour les personnages en place. Bien qu’il relate les excès des misères publiques, le développement du paupérisme, il ne s’attarde pas en plaintes amères sur les malheurs du, temps, sauf sur la charge énorme des impôts dont, il est à même de sentir le poids. Il est patient et, pour ainsi dire, accommodé aux difficultés et aux contradictions de la vie. C’est ainsi qu’il énumère bon nombre de Te Deum, mais sans s’y appesantir, Dieu sait si le compte en était considérable ! Un seul registre des conclusions de la Mairie de 1693 à 1696 nous en donne toute une série : pour la prise d’Heidelberg, de Rosas en Catalogne, la victoire de Neerwinden et celle de la Marsaille, la prise de Palamos et de Girone. La reddition de chaque place forte ennemie entraînait une manifestation publique ;
    Mais tout cela n’est qu’apparence et Toisonnier n’y livre rien de sa personnalité. Sa considération pour les magistrats est indéniable, qu’ils appartiennent à la justice ou à l’hôtel de ville.
    Naguère encore Angers était partagée en deux camps ennemis : celui des magistrats et officiers du corps de ville, du Présidial, de la Prévôté, de l’Élection et Grenier à sel, et celui des bourgeois modestes, avocats, procureurs, marchands et artisans. L’orgueil et l’esprit exclusif des magistrats, aristocratie judiciaire qui se perpétuait comme un fief dans les mêmes familles, n’avaient encore rien perdu de leur force. Mais les divisions étaient moins âpres et l’animosité des avocats moins violente.
    A quoi attribuer l’absence, chez Toisonnier, de toute critique acerbe ou de toute allusion désobligeante à l’égard du corps redouté, sinon à l’ascension des avocats dans l’échelle sociale et à certaines alliances avec des familles dont ils n’avaient plus de raisons d’essuyer les mépris?
    En résumé, esprit précis, mais sans imagination, sans envergure, honnête homme, connaissant à merveille la société angevine, Toisonnier nous livre un recueil qui a son prix et peut rendre de notables services.
    On trouvera jointe à la publication de ce journal, composé de la série des faits les plus remarquables, la mention d’un certain nombre de personnages vivant ou mourant à celle époque.
    Nous avons cru nécessaire de retenir leurs noms et de leur consacrer une brève notice, en raison de l’intérêt particulier que Toisonnier semble leur porter et des réflexions dont il les accompagne. Son appréciation à leur endroit revêt sans doute un caractère personnel mais, comme elle petit correspondre au Jugement de ses contemporains, nous avons estimé convenable de ne pas la négliger.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers, 1683-1714 (fin 1698)

    1698 : juillet, août, septembre, octobre (rien en novembre), décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 3 juillet 1698, la chaire de docteur, vacante par la mort de Me de Danne Audouin, fut adjugée à Mr Robert, fils de Mr Robert, sénéchal de Craon et de la feue Delle de Crespy.
  • Le 5 (juillet 1698) Me Mesnard plaida sa première cause avec Mr Pasqueraye le Jeune.
  • Le même jour mourut le sieur Avril de la Durbelière, marchand ; il laisse sa femme appellée Berthelot, chargée de 10 enfants.
  • Le 14 (juillet 1698) Mr Eveillon Maître des Eaux et Forêts d’Angers, fils du feu Sr Eveillon marchand ferron en cette ville et de la feue Delle de Crespy, épousa la fille de Mr Gohin et de la dame Berthelot.
  • Le 15 (juillet 1698) Mr de l’Epinay Jamereau escuyer épousa la fille de feu Mr Petit de la Pichonnière escuyer et de la dame Eveillard.
  • Le 28 (juillet 1698) Mr Pasqueraye, avocat, fils du feu sieur Pasqueraye, greffier en chef de l’élection de cette ville et de la dame Nicole, épousa la fille de feu Mr du Hardaz aussy avocat et de la Delle Grudé.
  • Dans ce même temps, le sieur Raffray épousa la fille du sieur Guesdon notaire royal et de la dame Gabory.
  • Dans ce même temps, le fils de feu Mr Jean Guynoiseau, avocat, et de la demoiselle Rossignol, épousa la fille du feu sieur Cousin de la Brideraye et de la Delle Pinard.
  • Dans ce même temps, mourut le Sr Ragot marchand.
  • Le 18 août (1698) mourut Mr de la Grance Gault, avocat. Il a laissé plusieurs enfants, Mr Gault prêtre, un autre aussy avocat, une fille mariée avec le fils de Mr Leroyer des Palluaux aussy avocat.
  • Le 7 (septembre 1698) mourut Mr Guynoiseau de la Sauvagère, capitaine d’infanterie, fils de feu Mr Guynoiseau de La Sauvagère, conseiller au présidial et de la dame Boizourdy. Il avait épousé la fille de feu Mr de La Roche Thévenin dont il n’y a point d’enfant.
  • Le 23 (septembre 1698) Mr Margariteau de Lizière, avocat, fils de feu Mr Margariteau, aussy avocat et de la Delle Garciau, épousa la fille de Mr Levoyer de la Davière.
  • Le 24 (septembre 1698) le fils aîné de Mr Guérin de la Pyerdière conseiller au présidial, s’étant yvré au cabaret des Banchets et étant ensuite entré dans la maison du nommé …, il se coucha sur un coffre où le cœur luy ayant chargé et ayant vomi dans la chambre, ledit … luy dit quelques dures paroles, dont l’autre se trouvant offensé, ils en vinrent aux mains, et ledit sieur de la Pyverdière le tua d’un coup de fusil. (je n’ai pas compris comment on pouvait se promener le soir au cabaret avec un fusil)
  • Le 2 octobre (1698) Mr Boylesve de Noirieux, conseiller au Parlement de Bretagne, fils de Mr Boylesve des Aunais conseiller honoraire audit Parlement, et de défunte dame Cupif de Teildras, épousa la fille unique de Mr Grimaudet de la Croiserie escuyer, et de défunte dame de La Forest d’Armaillé.
  • Le 4 (octobre 1698) mourut subitement Mr de la Martinière Viel, substitut du procureur du Roy à l’hôtel commun de cette ville. Sa femme s’appelle Nairault.
  • Dans ce même temps, le sieur Garnier, notaire, fils du feu sieur Garnier, aussy notaire en cette ville, épousa la fille du sieur Bedane marchand de bois et de Delle Lepage.
  • Le 8 (octobre 1698) mourut le sieur Bedane marchand de bois.
  • Dans ce même temps, la fille du feu Sr Trioche de la Betonnière, bourgeois, et de la Delle Renard, épousa le Sr Legeay.
  • Le 18 (octobre 1698) mourut la femme du sieur Lepage marchand confiseur ; elle s’appelait Boisard.
  • Le 21 (octobre 1698) mourut le sieur Pannetier des Brosses, bourgeois. Il avait épousé en 1ères noces la fille du feu Sr Neveu, docteur en médecine, dont il y a plusieurs enfants, et en 2ème la Delle Deniau.
  • Le 22 (octobre 1698) mourut Mr Boylesve de la Maurouzière second président en la sénéchaussée et siège présidial de cette ville, fils de feu Mr Boylesve de la Maurouzière Mr d’hôtel chez le Roy, et de la dame Lanier. Il laisse trois petits garçons et une fille de son mariage avec la dame Ménardeau. Il était âgé de 43 ans ; il fut enterré le lendemain dans l’église des Cordeliers.
  • Le 3 décembre (1698) mourut mademoiselle Jallet fille ; il y a plus de 40 ans qu’elle était attachée à la charité des prisonniers.
  • Dans ce même temps mourut la femme de Mr Brouard, avocat ; elle était veuve de défunt Pelletier de Terrière, Me chirurgien en cette ville. Il n’y a point eu d’enfant de ces mariages.
  • Le 9 (décembre 1698) la fille du Sr Aubert, marchand de soie en cette ville, et de la défunte dame Lemaçon, épousa le Sr Roussel de la ville de Vihiers aussy marchand de soie en cette ville.
  • Dans ce même temps, le sieur Poirier épousa la fille de défunts sieur Poilpré et de la dame Bachelot ; elle s’appelait Anne Poilpré.
  • Le 22 (décembre 1698) mourut Mr Martineau de la Fosse conseiller honoraire au siège présidial et correcteur des Comptes à Nantes. Il a laissé de son mariage avec la dame Gouëzault, Mr Martineau cy-devant religieux cordelier, à présent curé de Cellières, Mr Martineau de la Galonnière, chanoine à St Maurice, Mr Martineau avocat du Roy et un autre fils, marié avec la fill de feus Mr Cherot avocat de Delle Garciau, laquelle fille était avant veuve de Mr Avril de Louzil, conseiller au présidial. Il fut enterré le lendemain en l’église des Jacobins.
  • Le 29 (décembre 1698) mourut dans son château de Brissac, messire Henry Albert de Cossé, pair de France, duc de Brissac. Il avait épousé en premières noces la fille de Mr le duc de Saint-Simon, et en 2èmes madame de Verdamont, dont il n’a point eu d’enfant.
  • Dans ce même temps mourut Mr de Soucelles.
  • Cette année a été peu abondante en bled et en vin. La fourniture de froment se vend 500 livres, les autres grains à proportion, le vin communément 100 livres la pippe, et dans les gros crus 120 livres. Il n’y a presque point eu de fruits.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Lavoirs sur la Loire, Nantes avant 1914

    Au début du 20e siècle, on lavait encore le linge en Loire et en Erdre à Nantes.
    Si on lavait son linge dehors c’est que pendant longtemps la maison était seulement un abri, manquant d’eau, d’énergie, d’espace. Le Corbusier disait « une machine à habiter ». En ville, on lavait donc dans un endroit public, le lavoir, et on avait vu apparaître les blanchisseries. Les urbanistes s’étaient déjà penchés sur le problème à Paris, mais à la veille de la 1ère guerre mondiale 14-18, Nantes avait encore ses bateaux lavoirs. Je vous emmêne ce jour dans une visite inattendue, celle du linge au début du 20e siècle, sur la Loire. Bien sûr, Nantes lavait aussi sur les bords de l’Erdre, et un billet consacré à l’Erdre et ses bateaux-lavoirs suivra, patience.

    Commençons par la visite des bateaux-lavoirs sur la Loire, en remontant le fleuve depuis le port maritime, jusqu’au château inclus, avant le comblement de ce bras de Loire.

    Collections privées – REPRODUCTION INTERDITE, y compris sur autre lieu d’Internet comme blog ou site
    Cliquez pour agrandir

    Nantes est un port de commerce et possède alors une Bourse : voici le palais de la Bourse, en arrière-plan le clocher de Saint-Nicolas.

    Puis, la Loire se sépare en 2 bras, celui de gauche est aujourd’hui comblé.

    Le long du bras comblé, on passe place du Commerce, avec les rails du tram et celles du train entre la grille et la Loire (le train passe aujourd’hui sous terre, enfin dans l’ancien lit du fleuve).

    Nous voici plein centre ville, et admirez au passage comme les piétons sont à l’aise sur les berges

    Nous nous dirigeons vers le château des ducs de Bretagne

    à cette époque, le château est encore au bord de la Loire.

    Nous sommes déjà au Port Maillard, le port fluvial, au bas de la rue de Strasbourg. Nous passons devant chez LU.

    Le chateau des ducs de Bretagne, tel que peu se l’imaginent ! Nappé du blanc des draps, car autrefois les draps étaient blancs, car le blanc était synonyme de propreté.

    Puis, le port de marchandises venues de Loire. Le linge est au fond.

    Nantes est un port maritime. Qui dit mer dit marée. La Loire monte et descend suivant les marées. Ces cartes postales illustrent la difficulté de la marée pour les bateaux lavoirs. Soit il a une passerelle qui monte et descend, soit on s’y rend en barque. Amusez-vous sur les autres cartes postales à chercher les passerelles, car on les voit souvent.

    Collections privées – REPRODUCTION INTERDITE, y compris sur autre lieu d’Internet comme blog ou site

    Nous avons vu que le train traversait alors la ville (ici la carte est de 1901, voyez le cachet de la poste), le long de la Loire, derrière les grilles. C’est ma carte postale préférée, aussi je la mets en guise de conclusion. Vous avez le gentil train, tout plein de gentille fumée, pas souvent blanche, et les draps propres qui regardent passer le train ! Et en prime, vous avez une magnifique vue d’ensemble du château des ducs de Bretagne !

    Ah ! j’allais oublier ! Depuis, non seulement on a interdit à la Loire de passer par là, mais dans la foulée, on a aussi interdit aux Nantais d’étendre leur linge. Alors, quand je regarde ces cartes postales, je me dis que quelque part, certains édiles ont dû avoir la nausée du linge propre, pour avoir autant envie de le cacher ! Les historiens curieusement racontent qu’on a comblé la Loire parce qu’elle n’était pas sympa, elle montait en innondations par trop dévastratrices, ainsi en 1904 et surtout en 1910, et puis elle s’ensablait, mois je pense que dans tout cet urbanisme, la réflexion sur le linge des Nantais fut prise en compte, comme l’on fait les autres grandes villes.

    Lorsque les bateaux-lavoirs disparurent, certains Nantais, plus rusés que leurs édiles, ou plus aisés, avaient trouvés la parade. Ils partaient à leur campagne, en voiture à cheval, avec le linge sale. Voici un extrait du journal de mon arrière-grand-mère, Aimée Guillot épouse Guillouard demeurant rue Saint-Jacques à Nantes, en novembre 1917 :

    Dimanche : Nous venons d’arriver à Clisson, Flavie et moi, pour faire notre lessive. Nous aurons la femme demain. Espérons que nous aurons beau temps.
    Mardi : Notre lessive est lavée et nous l’avons toute étendue. J’arrive du jardin de faire les provisions de légumes. Mes draps sont bientôt secs. Quel embarras que cette lessive. Je vais la raccommoder et Flavie va repasser et j’espère que dans la huitaine tout sera dans l’armoire. Nous avons été favorisées par un beau temps.

    La guerre 14-18 marqua le changement. Les femmes durent travailler aux usines pour remplacer les hommes. A la démobilisation, les femmes ne rentrèrent pas toutes au foyer, ne serait-ce que les 3 millions de veuves qui avaient besoin d’un salaire pour vivre. Et le linge rejoint l’histoire du travail féminin. Je vous fait un prochain billet sur l’histoire de la lessiveuse, un autre sur la buie, etc..

    Si cette visite de Nantes vous a plu, merci de laisser ci-dessous vos commentaires de vieux Nantais !

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    Ce billet était paru sur l’ancien blog, et avait reçu pour commentaires :
    Marie-Laure, le 1er août : Ce billet est un vrai « coup de Maître…sse « !!! BRAVO, Madame .Quel plaisir absolu de le lire et si magnifiquement illustré ! Vous méritez la Légion d’Honneur pour votre oeuvre, en général .MERCI. Il y a-t-il un « Mascaret » (c’est son nom pour la Seine), genre de grosse vague qui remonte la rivière, sur la Loire ? Réponse d’Odile : Non.
    Marie, le 1er août : Très beau billet, on pense au film « Gervaise » de René Clément (1956 ) si merveilleusement interprété par l’émouvante Maria Schell.
    Sainte-Marie, le 17 août : Billet passionnant ! Un de mes ancêtres était cafetier vers 1850 au Port Maillard, là ou ensuite se trouvait pour ceux qui connaissent Nantes, le café de la Source

    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers, 1683-1714

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite. Cette page fait suite aux précédentes.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 7 (janvier 1698) mourut la femme de Mr de la Mothe conseiller du roy, receveur des décimes du diocèse d’Angers ; elle était âgée de 48 ans ; elle était fille de feu Mr Guillot marchand de soie en cette ville et de la dame Hodemon, mes beau-père et belle-mère ; c’était une femme d’un rare et vrai mérité, agréable de sa personne, d’une douceur et d’une humeur toujours égale, charitable aux pauvres, bienfaisantes à tout le monde ; elle a été pleurée amèrement de toute la ville ; elle m’honorait d’une amitié très particulière et elle avait pour moy les inclinations et les tendresses d’une véritable mère. (Note de Marc Saché : Catherine Guillot, dont Toisonnier fait un si grand éloge, femme de n. h. Melaine de La Motte, receveur des décimes, était fille de Nicolas Guillot, marchand de draps de soie à Angers, et de Françoise Hodemon – V. Bibl. d’Angers, man. 1215, bis-anc. 1005, p. 61)
  • Dans ce temps là, le fils du sieur François Chauveau Me apothicaire et de la dame Buret, épousa la fille de Me Gilles Guilbault avocat et de la défunte Delle … avant veuve du Sr Bonvallet de la Bourgeoiserie, bourgeois de cette ville.
  • Le 23 (janvier 1698) mourut la femme du sieur Gouin des Terrandières bourgeois ; elle s’appelait Valleau fille de feu Me Valleau avocat.
  • Le premier février (1698) on publia la paix d’entre le Roy, l’Empereur et les Etats de l’empire. (Note de Marc Saché : Cette paix fut réglée également par le trait de Ryswick.)
  • Le 2 (février 1698) il y eût des feux de joie et les cérémonies ordinaires pour la paix avec l’Empereur et les Etats de l’empire.
  • Le 4 (février 1698) le Sr Raimbault apothicaire fils du Sr Gilles Raimbault aussi apothicaire et de la feue dame Martin, épousa la fille de défunts Sr Maunoir aussy apothicaire à Nantes et de la dame Colin.
  • Dans ce même temps mourut le sieur de la Véronnière Grézil ; il a laissé un fils conseiller au siège présidial et de la défunte Delle Nail.
  • Le 6 (février 1698) mourut le sieur Patot, marchand cirier en cette ville.
  • Le 10 (février 1698), le sieur de Cierzé Volaige, épousa la fille de feu Mr Gautreau avocat et de la Delle Delaporte.
  • Le même jour (10 février 1698) le fils du sieur de la Hamardière Neveu, bourgeois, et de la Delle Davy de Vaux, épousa la fille de feu Mr Guynoiseau de la Saulaye avocat et de la Delle Deschamps.
  • Le 12 (février 1698) Mr de la Sorinnière Verdier escuyer épousa la fille du sieur de la Chenaye Menard et de la Delle Margariteau.
  • Le même jour (12 février 1698) mourut la femme du feu sieur Lefebvre marchand ; elle s’appelait Deniau ; elle a laissé un fils chanoine en l’église d’Angers, une fille veuve du Sr de la Roche.
  • Le 8 mars (1698) Mr Rioland de la Marsaulaye fils de Mr Rioland assesseur de l’hôtel de ville et de la défunte Delle Curieux se fit installer en la charge de conseiller au présidial de cette ville cy-devant remplie par feu Mr de la Chatelaye Pasquier.
  • Le 11 (mars 1698) le sieur Favrie du pays de Vivaretz, cy-devant chirurgien dans une compagnie et à présent commis pour la recepte des deniers pour les bois et charbons, frère du Sr Favrie cy-devant intéréssé dans les francfiefs et autres partys, où il a gagné du bien considérablement, épousa la fille de Mr Cochon, avocat et de la Delle .
  • Le 5 avril (1698) mourut la femme de Mr Jourdain de Fleins, conseiller au siège présidial de cette ville, fille de feu Mr Deroye, conseiller audit siège et de la dame du Chiron Davy. Il n’y a point d’enfant ni de don.
  • Le 11 (avril 1698) mourut la femme du feu sieur Gallizon bourgeois ; elle s’appelait Leloyer ; elle a laissé trois enfants : Mr Gallizon docteur de Sorbonne et chante de St Martin de Tours, un autre chanoine de St Martin de cette ville et une fille mariée avec Mr de Quatrebarbes des Monceaux.
  • Le 15 (avril 1698) le fils de Mr Poisson de Neuville et de la fame Peneau de Pegon, épousa la fille de ffeu Mr Herreau de la Simonnière, conseiller au présidial et de la dame Garsenlan.
  • Le même jour, Mr du Rossay gentilhomme, épousa la fille de feu Mr Chotard receveur des décimes de ce diocèse et de la feue Delle Gardeau.
  • Dans ce même temps mourut la femme de Mr de l’Etoile escuyer ; elle s’appelait Lefebvre, fille de défunts Mr Lefebvre de la Guyberdrie escuyer et de la fame Guédier ; elle a laissé des enfants.
  • Le 19 (avril 1698) mourut Mr Gilles de Volainne de la Chauvière ; il avait été quelque temps à l’armée ; il était fils de Mr Gilles de Vollainne trèsorier à Tours et de la dame Jouet ; il avait épousé mademoiselle Chotard de la Sablonnière, avant veuve du sieur du Plessis Berthelot ;
  • Le 21 (avril 1698) mourut la femme de feu Mr Cheret avocat ; elle s’appelait de la Combre Garciau. Ils ont laissé deux filles, l’une veuve de Mr Avril de Louzil conseiller au présidial duquel mariage il y a une fille, et à présent remariée à Mr Martineau ; l’autre est encore fille.
  • Le 27 (avril 1698) mourut le sieur Delinières cy-devant marchand droguiste. Il avait épousé en 1ères noces la dame Guynoiseau duquel mariage est issu l’aîné marié avec la Delle … et le cadet marié avec la fille du feu Sr Richard huissier audiencier au présidial mort depuis quelques années, et en secondes noces la dame Guyet avant veuve du Sr Lemaître aussy huissier audiencier audit siège, dont il n’y a point eu d’enfant.
  • Le 28 (avril 1698) mourut le sieur Provost bourgeois. Il avait épousé la défunte fille du Sr Touchaleaume cy-devant greffier de l’hôtel de ville, dont il y a deux garçons.
  • Dans ce même temps mourut la femme de Mr Davy de Chavigny auditeur des comptes à Nantes ; elle s’appellait Hibon ; elle a laissé plusieurs enfants non encore établis.
  • La nuit du vendredy 2 mai (1698) les vignes gelèrent presque partout.
  • Le 10 (mai 1698) mourut la femme du sieur Coquilleau bourgeois ; elle s’appelait Davy fille du feu Sr Davy notaire et de la dame Garnier.
  • Le 13 (mai 1698) le fils du sieur de la Porte Trochon, cy-devant élu en l’élection de cette ville et de la Delle Herreau, épousa la fille du sieur de la Garde Petit, officier à la pointe et de la Delle Trochon ; ils sont assez proches parents et il leur a fallu des dispenses de Rome. (la pointe était un poste de gabelle puisque le sel remontait la Loire par bateaux. Un officier à la pointe est donc un officier du grenier à sel)
  • Le 14 (mai 1698) mourut la femme de Mr Maussion docteur en médecine ; elle s’appelait Chedanne.
  • Le 24 (mai 1698) mourut Mr Héard de Boissimon, prêtre, cy-devant chanoine d’Angers et conseiller clerc au siège présidial, fils de feu Mr Héard, conseiller honoraire audit siège, et de la dame Doublard.
  • Le 1er (juin 1698), les sieurs Poulard de la Favrie et Beuscher marchand furent élus échevins, ledit sieur Poulard conseiller assesseur de l’hôtel de ville.
  • Dans ce mois, le fils de Mr Soreau de Lépinay cy-devant avocat et à présent bourgeois et de la défunte Delle …, épousa en la ville de Nantes la fille du sieur Lejeune de la Vincendière marchand et de la dame Mauvif.
  • Le 3 (juin 1698) mourut la femme du feu sieur des Bottelorières Charlot ; elle a laissé Mr Charlot, cy-devant maire de cette ville, conseiller échevin perpétuel et académicien de l’acadamie royale, et la femme de feu Mr Leclerc des Emeraux.
  • Le 16 (juin 1698) le fils de feu Mr de la Roche Davy et de la Delle Aubin de Chevigné épousa mademoiselle Trochon veuve de Mr Théard conseiller au présidial de Château-Gontier.
  • Le même jour, le fils aîné du feu Sr Provost et de la défunte Delle Touchaleaume épousa la fille de feu Mr Gault de la Saunerie et de la Delle de la Haye.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1697 : juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 juillet (1697) Mr Boucault des Ommeaux conseiller au présidial, fils de feu Mr des Ommeaux Boucault aussy conseiller audit siège et de la défunte dame Grudé, épousa la fille unique de feu Mr Gontard avocat et de la défunte Delle Primault
  • Le 22 (juillet 1697) le fils de feu Mr Poullain de Grée conseiller au présidial et de la défunte dame Deniau épousa la fille de feu Mr Maugin grenetier et de la Delle Loutraige.
  • Le 24 (juillet 1697) mourut la femme de Mr d’Andigné, lieutenant général d’artillerie ; elle était fille de feu Mr le marquis de Vezins et de la dame des Naües Collin ; elle est morte en couche et a laissé un garçon.
  • Le 30 (juillet 1697) le fils de feu Mr de Chevreüe écuyer et de la dame Le Loyer, épousa la fille de défunts Mr Sybille de la Buronnière et de la dame de Sorhouët
  • Le même jour, Mr Nicolas de la Joyère, veuf de la dame d’Andigné de Monjaugé, épousa la fille du feu sieur Sureau de la Garanne officier en la monnoie.
  • Le 2 août (1697) mourut la femme du feu sieur Trochon de Richebourg bourgeois ; elle s’appelait Coustard ; elle a laissé plusieurs enfants, un prêtre curé de Bourg, un autre prêtre, une fille morte femme du sieur Dupont.
  • Dans ce même temps mourut dans la ville de Paris mademoiselle Magdeleine Romain, fille.
  • Le 18 (août 1697) mourut Mr Mathurin Gautreau, âgé de 63 ans, avocat. Il était très habile et grand consultant. Il avait épousé la fille de défunt de la Porte Boucher, dont sont issus deux garçons et une fille, l’aîné est avocat. Il était né à Montjean de gens de bas étage.
  • Le 10 (août 1697) la ville de Barcelone, en Catalogne, a été prise par l’armée du Roy commandée par Mr de Vendôme ; ce siège a été très sanglant ; la tranchée fut ouverte le 16 juin précédent.
  • Le 25 (août 1697) mourut la femme du sieur Delmur, marchand de soie et banquier, âgée de 59 ans ; elle s’appelait Le Bannier
  • Le 30 (août 1697) mourut madame de la Rongère ; elle avait épousé en premières noces Mr de la Chauvière Avril conseiller au parlement de Bretagne dont sont issus Mrs de la Chauvière et de Lancrau Avril aussy conseillers en Bretagne, en 2e noces feu Mr Martineau de la Bertière dont sont issus Mr Martineau de la Bertière capitaine de dragons, et la feue dame Baron du Lavouer, et en 3e noces feu Mr de la Rongère dont est issu un garçon. Elle s’appelait Menardeau.
  • Le 3 septembre (1697) Mr Blanchet conseiller vérificateur des défauts de la prévôté de cette ville, fils de Mr Blanchet de la Martinière avocat et de la Delle Paulmier, épousa la fille de Mr Cochon avocat et de la Delle …
  • Le 4 (septembre 1697) mourut la femme du feu Sr Poisson marchand droguiste dont sont issus deux enfants ; elle s’appelait Esnault.
  • Le 6 (septembre 1697) mourut la femme du sieur Marchand des Couteaux bourgeois ; elle n’a point laissé d’enfant ; elle était fille de feu Mr Guynoiseau de la Saulaye avocat et de la Delle Deschamps
  • Le 12 (septembre 1697) mourut la femme du sieur Toutain marchand de bois ; elle s’appelait Dupas.
  • Dans ce même temps mourut subitement Mr Dupont prêtre, chanoine honoraire de St Martin
  • Le 4 octobre (1697) mourut la femme de feu Mr des Quarts Boulay, avocat ; elle s’appelait Daviau ; elle a laissé un fils prêtre et des filles.
  • Le 5 (octobre 1697) mourut la femme de Mr Le Chat le jeune, conseiller au parlement de Bretagne, fils de Mr Lechat conseiller honoraire audit parlement et de la dame de la Bigottière et Perchambault, âgée de 23 ans ; elle a laissé une fille. Elle s’appelait Du Verdier de Genouillac, fille de Mr Du Verdier de Genouillac, conseiller au grand conseil à Paris, et de la dame Boylesve de la Mauricière ; elle est morte d’apoplexie.
  • Le 24 (octobre 1697) mourut Mr Lezineau prêtre doyen du chapitre de St Lo, cy-devant avocat au siège présidial et maire de cette ville, veuf de la Delle Delaunay. Il a laissé deux garçons et une fille, Mr René Lezineau docteur régent ès droits en l’université de cette ville, l’autre banquier en cour de Rome à Paris et la fille mariée avec Mr du Puymorin. (Voir la note qui le concerne à l’année 1687, le 27 décembre)
  • Le même jour mourut le sieur de la Touche, Me barbier perruquier ; il a laissé plusieurs enfants de la dame Jarry sa femme.
  • Le 12 novembre (1697) le fils aîné de Mr Renou de la Féaulté, conseiller honoraire au siège présidial, cy-devant maire et conseiller de l’hôtel de ville, et de la dame Guilbault, épousa la fille unique du feu Sr Gault du Tertre bourgeois et de la Delle de la Rouëre.
  • Le 17 (novembre 1697) mourut Mr Desmazières Mesnier, avocat.
  • En ce même temps, le fils aîné de défunts Mr Fleuriot avocat et de la demoiselle Cordier, a épousé la fille de défunt Mr Gault aussi avocat et de la demoiselle …
  • Dans ce même temps, Mr le comte de Gaigne lieutenant des maréchaux de France à Nantes, cy-devant lieutenant de la gendarmerie, fils du feu sieur Gaigne, intendant de la maison de Brissac, et de la Delle Durocher, épousa la fille de Mr le marquis de la Tourlandry. Le feu sieur Gaigne avait amassé de gros bien sans la maison de Brissac.
  • Le 30 (novembre 1697) on publia la paix d’entre la France, l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande, et le lendemain il y eut une procession générale de l’église cathédrale à celle de St Aubin, où Mr Le Pelletier, évêque d’Angers, célébra la grande messe ; on chanta le Te Deum après les vespres et il y eut le soir des feux d’artifice à l’hôtel de ville et des illuminations aux fenêtres des maisons. Le peuple marqua peu de joie à cause de la continuation des taxes. (Note de Marc Saché : Traité de Ryswick, 20 septembre-30 octobre 1697, qui mit fin à la guerre de Ligue d’Augsbourg et aux termes duquel Louis XIV ne gardait de ses conquêtes qeu Strasbourg et Sarrelouis et reconnaissait Guillaume III comme roi d’Angleterre)
  • Le même jour mourut la femme de feu Mr de Cierzé Volaige ; une de ses filles avait épousé feu Mr de Chatelais Pasquier conseiller au présidial. Elle s’appelait …
  • Dans ce même temps mourut la femme de feu Mr Quelier de Marcé, lieutenant de la maréchaussée ; elle s’appelait Guilbault ; son fils aîné a épousé Delle … et son cadet, lieutenant de maréchaussée, la fille du Sr Buscher, notaire, et de la dame de la Haye.
  • Le 8 décembre (1697) mourut le sieur Davy du Bouchet, bourgeois.
  • Le 10 mourut subitement Mr Thomasseau prêtre prieur curé de St Aignan, âgé de 70 ans.
  • Le 16 (décembre 1697) Mr de Contades, capitaine aux Gardes, fils de Mr de Contades escuyer gouverneur de la ville de Beaufort en Vallée, et de la feue dame Hullin de la Selle, épousa la fille de feu Mr Crespin de la Chabosselaie et de la dame d’Urbé Neveu.
  • Dans ce même temps mourut le Sr Portin notaire.
  • Dans ce même temps mourut Me l’abbé Avril grand doyen de l’église de Nantes.
  • Le 19 (décembre 1697) mourut la femme de feu Mr Martineau de Princé ; elle s’appelait la Lande, fille de Mr de la Lande, prévost de la maréchaussée d’Anjou. Elle a laissé Mr Martineau grand archidiacre de cette église et Mr son frère chanoine audit lieu.
  • Le 31 (décembre 1697) Mr Lesourd avocat, fils du feu Sr Lesourd, greffier de l’éliection, et de la dame Guespin, épousa la fille du sieur Richard, cy-devant sergent au grenier à sel de Saint-Fleurant, et à présent lieutenant de la juridiction dudit St Fleurant et de la défunte dame Lebreton.
  • Cette année (1697) a été assez abondante en bleds et vins. Il y a eu une très grande abondance de fruits ; le vin ne s’est pas trouvé de bonne qualité ; le meilleur s’est vendu jusques à 60 livres.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1697 : janvier, février, mars, avril, mai, juin

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite. Cette page fait suite aux précédentes.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 7 janvier 1697 Mr Merou de la ville de Manthe épousa la veuve de feu Mr Bault d’Aubrée dont il y a un enfant
  • Le 10 (janvier 1697) mourut le sieur Prejean marchand de soie ancien juge consul. Il a laissé deux enfants, son aîné marchand de soie, marié avec la fille du Sr Yvard, et l’autre lieutenant des eaux et forests marié avec une autre fille dudit feu Sr Yvard. (Toysonnier utilise le terme marchand de soie, qui est le marchand de drap de soie, et son expression est plus parlante, car ce ne sont pas des draps de lit qu’il vendait mais des tissus de soie, avec le terme drap signifiant étoffe)
  • Le même jour, le sieur Thibaudeau notaire, fils du Sr Thibaudeau aussy notaire et de la défunte dame Françoise Jacquet épousa la fille du feu sieur Guérin greffier de la prévôté et de la défunte dame Jarry.
  • Le 22 (janvier 1697) Mr Avril de la Durbelière, veuf de la demoiselle de la Gallicheraye Coutard duquel mariage il y a deux enfants, épousa la fille du feu Sr Lemesle, cy-devant receveur par commission des décumes et de la Delle Moreau de la Jumelière.
  • Dans ce même temps mourut le sieur Pinson huissier au Chatelet de Paris. Il avait épousé la fille de défunt Hamon des Ponts-de-Cé dont il a laissé 9 enfants.
  • Dans ce même temps, Mr Constantin, prêtre, docteur en théologie, fils de feu Mr Constantin grand prévôt d’Anjou et de la dame Pelletier, prit possession du bénéfice de grand doyen de l’église d’Angers par résignation de feu Mr Denyau
  • Dans ce même temps, Messire Philippes Guillaume Le Clerc, chevalier, seigneur de la Ferrière, fils du feu Sr de la Ferrière et de la dame d’Orvaux, fut frappé de plusieurs coups de fusil par Mr de Beauregard son cousin germain, dont il mourut quelques jours après. Il a laissé la Delle d’Héliand d’Ampoigné sa femme, grosse. Il m’honorait d’une amitié très particulière.
  • Le 29 (janvier 1697) mourut Mr Guérin avocat ; il était très habille homme ; mais sa trop grande assiduité sur le barreau et son peu d’exercice l’abrutirent dès l’âge de 50 ans. Il n’a laissé qu’un fils.
  • Le 4 février (1697) mourut la femme de feu Mr de la Vaulandry ; elle s’appelait Nivard ; elle a laissé trois filles, l’aînée mariée avec Mr Chotard de la Bretonnière.
  • Le 8 (février 1697) mourut Mr Grimaudet du Landevau, fils de feu Mr Grimaudet écuyer et de la feue dame Boylesve. Il a épousé la fille de feu Mr Trouillet et de la défunte dame …
  • Le 10 (février 1697) mourut la femme de Mr Boylesve des Aunais conseiller honoraire au parlement de Bretagne ; elle s’appelait Cupif fille de feu Mr Cupif de Teildras conseiller au présidial de cette ville et de la défunte dame Tréton du Ruau.
  • Le 14 (février 1697) Mr d’Urbé Neveu, conseiller en Bretagne, épousa la file de Mr Dupont d’Auville conseiller honoraire au siège présidial de cette ville et de la dame…
  • En ce même temps mourut la femme du feu Sr Erreau du Perron bourgeois ; elle s’appelait Jameron ; elle a laissé un garçon marié avec la Delle Pannetier avant veuve de Mr Gallard de Mongazon conseiller de la prévôté et une fille mariée avec Mr Grudé bourgeois.
  • Le 1er mars (1697) mourut Mr Petit de la Besnerie de Mondomé, écuyer, fils de feu Mr de la Besnerie Petit et de la dame Brillet. Il avait épousé la Delle Angevin.
  • Le 4 (mars 1697) Mr de la Sauvagère Guynoiseau capitaine d’infanterie au régiment de …, fils de feu Mr Guynoiseau de la Sauvagère, conseiller au siège présidial et de la dame Boisourdy, épousa la fille de feu Mr de la Roche Thévenin et de la dame Le Roy.
  • Le 22 (mars 1697) mourut la femme de Mr Cocquereau de Boisbernier écuyer ; elle était fille de feu Mr Chauvin de la Hurtaudière, avocat et de la Delle … Elle a laissé huit enfants ; elle est morte en couche.
  • Le 23 (mars 1697) le fils du feu Sr Mauvif de la Plante marchand, et de la dame Esnault, fut installé en la charge de subsitut du procureur du Roy de l’élection.
  • Le 28 (mars 1697) mourut la femme du sieur de la Barre Me chirurgien ; elle s’appelait Rodayer
  • Le 13 avril (1697) mourut Mr d’Angené Du Roger, conseiller honoraire au siège de la prévôté et juge de la monnoie ; une fille a épousé Mr Drouet conseiller audit siège. Il avait 75 ans.
  • Le 14 (avril 1697) mourut madame Catherine Jallet fille, âgée de 87 ans
  • Le 21 (avril 1697) mourut Mr Guynoiseau de la Saulaye, avocat, veuf de la Delle Deschamps. Il a laissé plusieurs enfants, un fils prêtre curé de la Tourlandry, Mr Guynoiseau de Princé avocat, une fille mariée avec le Sr Marchand des Couteaux bourgeois.
  • Le 23 (avril 1697) mourut la femme de Mr Raimbault avocat, elle s’appellait Thibaudeau, fille du Sr Thibaudeau chirurgien à Chavaignes et de la dame Verdon ; elle a laissé trois petits enfants.
  • Dans ce même temps, le fils de Mr de Lesrat des Briottières et de la défunte dame Avril épousa la fille de défunts Mr de la Sorinnière Verdier et de la dame d’Escoublant.
  • Le 1er mai (1697) Mr Poulard de la Favrie assesseur de l’hôtel de ville et Mr Boguais de la Boessière assesseur en l’élection, furent élus échevins.
  • Le 3 (mai 1697) mourut la femme du Sr Lejeune de la Grandmaison expert juré ; elle s’appelait …
  • Le 6 (mai 1697) mourut le sieur Jannault notaire royal en cette ville.
    Dans ce même temps mourut la femme du feu Sr Fleuriau ; elle s’appelait Yvert.
  • Dans ce même temps, le Sr Maugrain du bourg de Rochefort, épousa la fille du feu Sr Boussac bourgeois.
  • Dans ce même temps mourut Mr Leroyer de la Baronnière avocat ; il y a dix ans qu’il avait quitté le barreau à cause de son indisposition.
  • Le 20 (mai 1697) Mr Cupif se fit installer dans la charge de controlleur grenetier.
  • Dans ce même temps mourut Mr des Places Gaultier, veuf de la dame de Crespy ; ils n’ont point eu d’enfants.
  • Le 8 juin (1697) mourut la femme de Mr du Fresne bourgeois ; elle s’appelait Héard, fille de feu Mr Héard de Boissimon, conseiller au présidial et de la dame Doublard.
  • Le 25 (juin 1697) Mr Trouillet fils de Mr Trouillet de la Bertière lieutenant particulier en la sénéchaussée et siège présidial de cette ville et de la dame Martineau, plaida sa première cause.
  • Le 30 (juin 1697) il y eut des feux de joie pour la paix d’Ath en Flandres par l’armée du Roy commandée par monsieur le maréchal de Catinat.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.