Contrat d’apprentissage de clerc de notaire, Angers (49), 1612

pour Maurice Chauvin chez Nicolas Charlet Me écrivain (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E)

Dernière minute : je découvre ce matin sur Internet que l’UNESCO vient de classer 12 sites de Vauban au patrimoine de l’humanité. Je n’en reviens pas de découvrir à quel point j’étais en phase hier avec les fortifications de Saintonge vues du ciel.

Je poursuis les contrats d’apprentissage, et aujourd’hui voici l’apprentissage d’un futur clerc de notaire, malheureusement sans indication ni de la durée de la formation, ni de l’âge du garçon.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E – Voici la retranscription de l’acte : Le 10 may 1612, par devant nous Pierre Richoust notaire royal Angers personnellement establis honneste personne Nicolas Charlet Me escripvain d’une part
et Elisabeth Jarry marchande publique

(ne pas confondre avec femme publique qui désigne le commerce de son corps, je supposais que la marchande publique est celle qui vend à la criée, il n’en ai rien, et elle serait un femme ayant le droit juridique de vendre, ce qui concernait surtout les veuves, mais pas exclusivement, la meilleure explication que j’ai trouvée, se rapporte au commerce du port de Nantes Les femmes et le commerce maritime à Nantes (1660-1740) : un rôle largement méconnu.
Il est probable que l’origine du qualitifatif « publique » tient au fait de l’effacement des femmes derrière leur mari dans le droit coutumier d’autrefois, et on aurait trouvé ce qualificatif pour celles qui se sont lancées sans leur mari dans le commerce, qu’elles soient veuves ou non, et dans ce dernier cas avec l’autorisation de leur mari mais juridiquement indépendante de lui. Pratiquement, il semble qu’on ait eu quelque difficulté à mettre le terme « marchand » au féminin, alors on avait inventé cette formule « marchande publique » qui signifierait « marchande » ayant le droit juridique de vendre à son compte, autorisée de son mari à faire un autre commerce que le sien, voyez mon commentaire vous donnant le Code Napoléon)

femme de René Chauvin marchand hostelier d’aultre part tous demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de la Trinité soumettant etc confessent etc avoir faict et font entre eulx le marché accord et convention ce qui s’ensuit

c’est à savoir que ledit Charlet a promis et demeure tenu de montrer instruire et enseigner à Maurice Chauvin fils desdits Chaulvin et sadite femme faire toute escriptures faictes à la main et escripre toutes escriptures qui sont à présent en usaige et à gester (on jette bien entendu, et on ne geste pas) et calculer aux chestons (on calcule aux jetons ici écrits chestons) et commencer à congnoistre le chiffre et à orthographier le mieux et le plus profitablement qu’il luy sera possible de faczon et manière qu’il soit capable d’estre clerc de notaire pour minutes copies et faire des grosses en parchemin bien et duement, comme il appartient,
lequel Maurice Chauvin sera et demeurera tenu d’aller chacun jour en la maison dudit Charlet aux heures acoustumées sans intervalle ny discontunation
et est ce faict moyennant la somme de 15 livres tournois sur quoy ladite Isabeau Jarry a payé comptant audit Charlet la somme de 7 livres 10 sols et le reste payable par ladite Jarry dedans un an prochainement venant à ce tenir et obligent renonçant etc foy jugement, condamnation etc
fait et passé audit Angers en nostre table après midy en présence d’Estienne Cize et René de Mouteul demeurant audit Angers tesmoins etc ladite Jarry a dict ne savoir signer de ce enquise
Le 1er juillet 1613 fut présent ledit Charlet qui a confessé avoir reçu dudit Chauvin par la main de Elisabeth Jarry sa femme la somme de 7 livres 10 sols pour le reste et parfait payement de ladite somme de 15 livres mentionnée au marché cy-dessus et pour la cause y contenue.

Même si la durée n’est pas explicitée, le mode d’étalement des deux paiements laisse clairement entrevoir 24 mois, au moins, car le paiement est toujours parfait bien avant la fin du stage.

Le calcul aux jetons : Le jeton est un pièce ronde ou à pans et plate, de métal, d’ivoire ou de nacre, sur laquelle on met des portraits, des armes, des devises, etc. et dont on se sert pour jeter et calculer, pour marquer et payer au jeu.
Le calcul aux jetons se fait aisément, en représentant les unités par les jetons, les dixaines par d’autres jetons, les centaines par d’autres. Par exemple, si je veux exprimer 315 avec des jettons, je mets 3 jetons pour marquer les centaines, 1 pour les dixaines, 5 pour les unités.
L’usage des jetons pour calculer étoit si fort établi, que nos rois en faisoient fabriquer des bourses pour être distribuées aux officiers de leur maison qui étoient chargés des états des comptes, & aux personnes qui avoient le maniement des deniers publics (selon l’Encylopédie Diderot). Le jeton apparaît en France à l’époque de Saint-Louis comme instrument de calcul : en métail ordinaire, et frappé au marteau, c’est le jeton de compte. Il sera par la suite orné par des particuliers, corporations etc…

Nantes conserve des choses merveilleuses qu’on peut voir sur Internet, ainsi la collection de sceaux du Musée Dobrée. Les maires de Nantes avaient leur jeton, et si je n’ai pas trouvé en ligne les jetons, j’ai trouvé les maires de Nantes. Si j’ai voulu redécouvrir ces jetons, c’est que j’en ai toujours entendu parler, mais je crois maintenant que je n’avais pas tout à fait bien compris le rôle du jeton, avant ce billet, pour lequel je me suis penché sur la méthode de calcul autrefois. Les Russes et les Chinois avaient le boulier et je ne m’imaginai pas que nous avions une méthode différente

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Contrat d’apprentissage d’architecte à Laval (53), 1659

L’école d’architecture de Nantes déménagera en février prochain. Installée sur les friches industrielles de l’île de Nantes, faite de béton, verre et métal, elle domine la Loire.
Par ailleurs, 3 000 contrats d’apprentissage, tous métiers confondus, sont en cours d’étude à Nantes, et lorsque ce travail sera publié, on saura combien d’années un architecte était apprenti, en moyenne, car il semble que la durée soit variable.
Ainsi, à Angers on voit 24 mois, et voici le double à Laval, qui avait aussi la particulirité d’employer le terme d’allouement pour ce contrat. Cette durée de 48 mois, certes longue, s’entend sans doute parce qu’on est en famille, et que la maman, remariée, case son fils chez un proche parent qui va parfaire toute son éducation. Enfin, c’est comme cela que je le vois…
Voici donc un contrat d’apprentissage qui vient enrichir ma petite base de données :

Laval, le château
Laval, le château

Autres cartes postales de Laval, collections privées. Reproduction interdite.

  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives départementales de la Mayenne, série 3E
  • Retranscription de l’acte : Du 8 juillet 1659 avant midy devant nous Jean Marais notaire du comté de Laval et y demeurant ont esté présens et deuement estably Me Jullien Seigneur et Marie Frin sa femme, de luy suffisamment authorisée quant à ce, et François Langlois fils mineur yssu du premier mariage de ladite Frin avec deffunt François Langlois Sr de la Butte d’une part, et Michel Langlois Me architecte d’autre part, demeurantes lesdites partyes audit Laval, entre lesquelles partyes a esté fait l’allouement tel qui ensuit
    c’est à scavoir que ledit Michel Langlois a promis et s’est obligé apprendre et instruire ledit François Langlois audit mestier d’architecte à son possible pendant le temps de 4 années du jour et feste de Magdelaine prochaine et finiront à pareil jour lesdites 4 années finies et révollues
    pendant lequel temps ledit Michel Langlois a promis le nourrir coucher et lever et reblanchir et luy donner tout lantemens honneste et raisonnable qu’un maistre doibt à un apprenty
    lequel temps d’apprentissage ledit François Langlois soubz l’authorité desdits Seigneur et Frin a promis et s’est obligé à ce tenir par corps faire et parfaire sans se desfaire du service dudit Michel Langlois pour quelque occasion que ce soit,
    et en cas d’évasion abvenue mesme de maladie de plus de trois jours de remplir ledit temps d’apprentissage et fin d’icelluy,
    la présente convention faicte moyennant la somme de 100 livres que lesdits Seigneur et Frin sa femme ont promis et se sont obligez bailler et payer scavoir 50 livres d’huy en 6 mois et l’autre moitié un an après les 6 mois expirez,
    et oultre de luy bailler une monstre dont la boiste est d’argent qui estoit audit deffunt la Butte, ou la somme de 20 livres en cas que par l’évenement de procès pour raison d’icelle elle ne demeure auxdits Seigneur et femme, (j’ai compris que la montre était au défunt père de l’apprenti, lequel était manifestement proche parent, voire frère de Michel Langlois, le maître architecte, mais qu’il y avait entre les 2 frères une sombre histoire de montre et de procès à son sujet. Dans tous les cas, on a ainsi le prix d’une montre, soit 20 L, et elle était réservée à cette époque à une élite, ne serait-ce qu’à cause de son prix)
    à la charge par lesdits Seigneur et femme d’entretenir ledit François Langlois d’habits linges et chaussures
    pendant ledit temps de la fidélité duquel et représentation dudit Langlois apprenty en cas d’absence lesdits Seigneur et Frin demeureront responsables mesme des dommages et intérestz faulte de parfaire ledit temps d’apprentissage, ce qu’ils sont respectivement voulu accordé stipullé et consenty …

    fait et passé audit Laval en présence et de l’advis de René et François Langlois oncles dudit mineur, et de Jean Gaudin et Jean Jourdan praticiens demeurant audit Laval, tesmoins à ce requis et appellés.
    Signé de tous, y compris de Marie Frin

    On est dans un milieu cultivé et aisé, parce que la signature de la maman, Marie Frin, est belle, et parce que cette histoire de montre est curieuse. La montre est un objet rare et cher, et il semble bien qu’on puisse lire dans cet acte, certes entre les lignes, que la montre est un héritage qui fait l’objet d’une petite dispute familiale…

    Au sujet des signatures : j’observe le plus souvent que les femmes de notables qui signent, le font avec leur prénom et sans floriture, tandis que les messieurs le font avec l’initiale seulement de leur prénom, et le plus souvent une floriture, enfin les écuyers le font sobrement, avec leur prénom et sans floriture. C’est bien le cas ici de la femme et des messieurs (pas d’écuyer ici, ce sera une autre fois).

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Apprentissage de drapier-drapant, Morannes (49), 1619

    Voici encore un contrat d’apprentissage qui vient enrichir ma base de données.

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série E) : Le 21 mars 1619, en la cour royale de St Laurent des Mortiers, par devant nous Jacques Jucqueau notaire d’icelle demeurant à Morannes,
    Jacques Roguet marchand demeurant paroisse de Daumere étant de présent audit Morannes
    confesse avoir baillé et mis comme aprantif dudit jour en deux ans en suivant Jehan Roguet son fils à honneste homme Jehan Letourneux drappier drappant, demeurant audit Morannes, à ce présent, prenant, retenant ledit Roguet fils dudit estably à son apprantif (apprentif), auquel ledit Tourneux sera tenu et promet monstrer et ensaigner (enseigner) au mieux qu’il pourra son dit mestier de drappier en quelque façon qu’il doibve estre monstré par son dit mestre (maître) à cause dudit estat et durant ledit temps luy quérir et livrer son vivre de boyre manger feu lit logis lumière bien et convenablement comme il appartient ensemble le traictter (traiter) doucement (j’aime tout particulièrement cette phrase, et je suppose qu’elle est là parce qu’il a existé des maîtres plus durs que d’autres)

    et ledit Roguet père fournira à son fils de vestement et habits honnestes en quelque façon que ce soit selon estat, pour rayson duquel apprantissayge ledit Roguet estably sera tenu promet et gayge payer audit Le Torneux mestre dudit apprantif la somme de 23 livres en ceste manière que cy-après c’est à savoir la moytié à la Saint Jehan Baptiste prochainement venant et le surplus de ladite somme au jour et terme de Quasimodo en un an, (je n’ai pas vu la durée de l’apprentissage qui a été oubliée dans cet acte, mais le fait que le second terme soit dans un an laisse à penser que la durée est de 2 ans, car les termes étaient toujours payables d’avance)
    présent à ce ledit Jehan Roguet apprantif aagé de sese (seize) à dix sept ans (si on n’a pas la durée de l’apprentissage, on a par contre l’âge de l’apprenti, ce qui est rarement indiqué dans un contrat, ici 16 à 17 ans, et au passage on remarque le manque de précision alors que le père sait signer et devrait savoir compter l’âge de son fils) qui ce présent bail et tout ce que dit est a eu pour bon et agréable et promet servir ledit Tourneux sondit mestre bien et loyalement à son mestier et en toutes choses licites et honnestes, fayre son profit et fuir son dommaige et l’avertir du contrayre s’il vient à sa cognoissance, sans cesser de servir durant ledit temps et en cas de fuitte ledit Roguet père le promet quérir en quelque lieu et place qu’il fut et le ramener audit Tourneux son mestre pour et affin que ledit Roguet son fils parachève son dit contrat d’apprantissage, et oultre ledit Roguet estably à toute loyauté et prodhommie, mesme ledit apprantif son corps à tenir prison (encore ce point de droit, très contraignant à nos yeux, mais autrefois on ne badinait pas avec l’abscence de l’apprenti).
    Fait audit Morannes en la maison d’Estienne Poyson hoste dudit Morannes (le nom ne semble pas terrible au premier abord pour un hôtelier, mais rassurez vous, il ne s’agit que de l’orthographe fautive du patronyme Poisson, plus rassurant), ès présence de honneste homme René Cesnault sieur de Primault, Jehan Jouault cordonnier témoins, lequel Letourneux a dit ne savoir signer . Signé : J. Roguet, Jouault, Cesnault, Jucqueau

    Le drapier drappant fabrique et vend, et le marchand drapier vend seulement, et ce dernier est généralement installé dans une grande ville comme Angers, Nantes. Voici la définition exacte des deux métiers :

    DRAPIER, s. m. (Comm.) marchand qui fabrique le drap, ou qui le vend. On appelle le premier Drapier-drapant, & le second marchand Drapier – DRAPANS, s. m. (Commerce.) nom par lequel on distingue les ouvriers fabriquans les draps des marchands qui les vendent ; on appelle les premiers drapiers-drapans, & les seconds marchans-drapiers. (Encyclopédie Diderot)

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Réception à la maîtrise de chirurgie, au ressort d’Angers, 1740-1752

    Archives Départementales du Maine-et-Loire, série E

    Avec ce billet, j’ai mis ce qui concernait les chirurgiens dans la catégorie Hygiène et Santé, et non plus dans celle Métiers, car je pense que c’est mieux ainsi, à moins que vous y voyiez un inconvénient.

    Nous avions vu le 19 mai puis le 21 mai dernier, l’évolution du métier de chirurgien, en particulier la date de l’Ordonnance Royale du 24 février 1730, instituant la maîtrise en chirurgie.
    Nous avions aussi des contrats d’apprentissage avant et un brevet d’apprentissage après cette date clef, apporté en commentaire de mon billet du 19 mai.

    On appelle Brevet d’apprentissage, Un Acte passé pardevant Notaire, par lequel un Apprenti & un Maître s’engagent réciproquement ; l’Apprenti à apprendre un art ou un métier; & le Maître à le lui montrer pendant un certain temps, & à certaines conditions. (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762)

    Aujourd’hui, nous découvrons le diplôme de maîtrise en chirurgie, décerné à Angers par la nouvelle communauté des chirurgiens d’Angers. Vous en aurez d’autres, car il s’avère qu’au fil des réceptions à la maîtrise, la puissante communauté d’Angers ne se contente pas de maintenir les chirurgiens de campagne au rang inférieur (ils n’ont pas le droit de pratiquer de grandes opérations sans faire appel à un maître d’Angers, et ils sont visité une fois par an par l’un d’entre eux), mais nous découvrirons la prochaine fois qu’ils définissent leur zone de non concurrence. Enfin, vous voyez aussi une forme d’assurance contre les risques du métier

  • Jacques Godelier, Le Lion-d’Angers (49), 1740, folio 2
  • (Attention, les assemblées sont chacune rédigée par l’un des chirurgiens présents, jamais le même, et leur orthographe est parfois limitée, en particulier cette assemblée qui doit impérativement se lire phonétiquement, car elle contient beaucoup de perles orthographiques) En la semblée (sic, pour l’assemblée) des maistre (sic) chirurgiens de cette ville fait en leur chembre commune et de juridiction par l’ordre de Charles Galpin lieutenant du premier chirurgien du roy duement convoquée par billets par Jacque Goubeault leur procureur à la réquisition de Jacque Gaudelier aspirant à la maistrise pour le bourt (sic, pour bourg) et paroisse du Lion d’Angers où assistoit ledit Charles Galpin, Louis Nepveu, Jacques Goubeault, Charles Guitet, Louis Mouilleras, Charles Rataud, François Breteault, Cabriel Sillord, tous lesquels après avoir interogé ledit Jaques Godelier sur plusieurs faits de chirurgie et luy avoir fait faire quelques légères expériance l’ont tous trouvé sufisemment capable d’exercer l’art de chirurgie en ledit bourt et paroisse du Lion d’Angers et autres lieux circonvoisins dépendant de nostre ressort, di tenir boutique ouverte, di prendre bacens (d’y prendre bassins) et d’exposer toutte autre marque de chirurgien aux conditions néanmoints qu’il ne fera aux qu’un aprantif (aucun apprenti), et en outre soufrira les vissite par chasque un (chacun) an et pera (payera) pour droit quarente souls par chasque vissite et aussi aux conditions qu’ls ne faira aux qu’une hopération de concéquance cent (sans) y appelé quelques uns de maistre de cette ville ou autre maistre chirurgien de grands chedeufre (chef d’œuvre), fait Angers ce 15 novembre 1740

  • Jacques Joachim Ricordeau, Ballots (53), juin 1741, folio 8
  • En l’assemblée des maistres chirurgiens de cette ville faitte en leur chambre commune et de juricdiction par l’ordre de Charles Galpin lieutenant du premier chirurgien du roy duement convoquée par billets à la manière accoutumée par Jacques Goubault leur procureur à la réquisition de Jacques Joachim Ricordeau aspirant à la maîtrise pour le lieu et paroisse de Ballots dépendant de nostre ressort ou assistoient messire François Paulmier conseiller du roy docteur régent en la faculté de médecine de l’université de cette ville et médécin royal, ledit Jacques Goubault, Charles Guitet, Louis Mouilleras, Charles Rateaud, François Bretault, Jean Baugé et Alexande Lachese tous maistres chirurgiens de cette ville lesquels après avoir interrogé ledit Joachim Ricordeau et luy avoir fait faire quelques légères expériences l’ont tous trouvé suffisament capable d’exercer l’art de chirurgie en le bourg et paroisse de Ballots et autres lieux circonvoisins dépendant de nostre ressort, d’y tenir boutique ouverte, d’y prendre bassin et d’exposer toutes autres marques de chirurgien aux conditions néanmoins de ne faire aucuns aprentifs en l’art de chirurgie et qu’il ne fera aucune opération de conséquence sans y appeller un maistre de cette ville ou autre maistre de grand chef d’œuvre, et qu’il souffrira les visites (sic) par chasquun an et payra pour droit quarente sols par visite affin qu’en cas de contestation il n’en prétende cause d’ignorence, fait à Angers ce 2 juin 1741

  • Daniel Pirré, Craon (53), février 1742, folio 16
  • En l’assemblée des maistres chirurgiens de cette ville fait en leur chembre commune et de juricdiction par l’ordre de Charles Galpin lieutenant du premier chirurgien du roy duement convoqué par billets à la manière accoutumée par Louis Mouilleras leur procureur à la réquisition de Daniel Pirré aspirant à la maîtrise pour la ville de Craon dépendant de nostre ressort ou assistoient messire François Paulmier conseiller du roy docteur régent en la faculté de médecine de l’université de cette ville et médécin royal, ledit Charles Galpin, René Berard, Louis Nepveu, Charles Guitet, François Lejean, Louis Mouilleras, Pierre Jouanne, Charles Rateau, Gabriel Sillord, Jean Baugé, Philippe Alexandre Lachese et autres soussignés tous maistres chirurgiens de cette ville lesquels après avoir interogé ledit Daniel Pirré sur plusieurs faits de chirurgie et luy avoir fait faire quelques légères expériences l’ont tous trouvé capable d’exercer l’art de chirurgie en la ville de Craon dépendant de nostre ressort et autres lieux circonvoisins, d’y tenir boutique ouverte, d’y prendre bassin et d’exposer toutes autres marques de chirurgien excepté la ville et bancs lieux (sic, pour banlieue) d’Angers aux conditions néanmoins de ne faire aucuns aprentifs en l’art de chirurgie ny allouer aux peines portées par les statuts article 35, savoir de cinquante livres d’amende, et de deux cents livres de dommages et intérest, en outre ne fera aucunes grandes opérations en chirurgie et que aux maladies de conséquence il y appellera un des maistres chirurgiens de cette ville ou autres maistres chirurgiens de grands chefs d’œuvre, souffrira les visites par chasquun an et payra pour droit quarente sols par visite affin qu’en cas de contestation il n’en prétende cause d’ignorence, fait à Angers ce 23 février 1742

  • Gervais Papin, Craon (53), février 1742, folio 17
  • En l’assemblée des maistres chirurgiens de cette ville faitte en leur chambre commune et de jurisdiction par l’ordre de Charles Galpin lieutenant du premier chirurgien du roy duement convocquée par billets par Louis Mouilleras leur procureur à la manière accoutumée à la réquisition de Gervais Papin aspirant à la maîtrise pour la ville de Craon dépendant de nostre ressort ou assistoient messire François Paulmier conseiller du roy docteur régent en la faculté de médecine de l’université de cette ville et médécin royal, ledit Charles Galpin, René Berard, Louis Nepveu, Charles Guitet, François Lejean, Louis Mouilelras, Pierre Jouanne, Charles Ratauld, François Bretauld, Gabriel Sillor, Jean Baugé, Philippe Alexandre Lachese tous maistres chirurgiens de cette ville lesquels après avoir interogé ledit Gervais Papin sur plusieurs faits de chirurgie et luy avoir fait faire quelques légères expériences l’ont tous trouvé capable d’exercer l’art de chirurgie en la ville de Craon dépendant de nostre ressort et autres lieux circonvoisins, d’y prendre bassin y tenir boutique ouverte, et exposer toute autre marque de chirurgien excepté la ville et bancs lieux (sic, pour banlieue) d’Angers aux conditions néanmoins de ne faire aucun aprentif en chirurgie ny alouer aux peines portées par les statuts article 35, savoir de cinquante livres d’amende, et de deux cents livres de dommages et intérest, en outre ne fera aucunes grandes opérations en chirurgie et que aux maladies de conséquence il y appellera un des maistres chirurgiens de cette ville ou autres maistres chirurgiens de grand chef d’œuvre, souffrira les visites par chasquun an et payra pour droit quarente sols par visite affin qu’en cas de contestation il n’en prétende cause d’ignorence, fait à Angers ce 24 février 1742

  • Antoine Léauté pour St Laurent de la Plaine, le 4 mai 1742, folio 19
  • (orthographe et ponctuation originales, pas de lettres majuscules pour les noms de personnes…, retranscrit par Marie-Laure) « En lassemblee des maistres chirurgiens de cette ville faitte en leur chambre commune et de juridiction par l ordre de charles galpin lieutenant du premier chirurgien du roy duement convoquee par billets en la manier accoutumee par louis mouillera leur procureur a la requisition de antoinne leauté aspirant a la maitrise pour le bourg et la paroisse de St laurent de la plaine dependant de nostre ressort ou asistoient Messire francois paulmier conseiller du roy docteur regent en la faculté de Medecine de luniversité de cette ville et medecin royal rené berard louis nepueu jacque goubault charles guitet louis mouilleras charles ratault francois bretault gabriel sillor et philipe alexandre lachese tous maistres chirurgiens et apres que le di antoine leauté auroit esté interogé par rené berard louis nepueu jacque goubault charles guitet francois bretault et louis mouilleras sur plusieurs faits de chirurgie et luy avoir fait faire quelques legeres experiences auroit esté jugé capable dexercer lart de chirurgie au di bourg et paroisse de st laurent de la plaine depandant de notre ressort et autre lieux circonvoisins et luy ont donné pouvoir d’y tenir boutique ouverte d’y pendre bassinsnet dexposerbtoutes autre marques de chirurgien excepté la ville et banclieux d’angers les villes des ponts de cee ingrande chalonne cholet,craon chemille et autres villes dependant de nostre ressort aux conditions neamoins de ne faire aucun aprentifs en chirurgie ny aloué a peine de cinquante livres d’amande et de deux cents livres de domages et interest ainsi qu’il est porté par les statuts duement enregistrees articles trente cinq en outre ne fera aucunes grandes operations en chirurgie sans y apeller quelquun des maistres chirurgiens de cette ville ou autre maistres de grand chef doeuvre souscrira les visites par chasquune ( ?) et payra pour droit deux livres par visites et apres luy avoir leu et releu lacte de sa reception et luy avoir fait prester serment en tel cas requis et necessaire en foy de quoy il a signé le present acte fait aangers se quatre may mil sept cents quarente deux un mot raye nul. » Plusieurs signatures suivent : A Léauté . Paulmier . R Berard.L Nepueu .G Sillor.Goubault.Ch Guitet. Moullieras.

    Je dresse actuellement la table des réceptions à la maîtrise en Anjou, en triant par lieu, date, et nom de famille du chirurgien. Je peux cependant d’ores et déjà vous dire qu’ils ne sont pas nombreux. A la prochaine fois, si vous le voulez bien, avec un scoop total pour l’un d’eux, dont je ne reviens pas moi-même.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Contrat d’apprentissage de tailleur d’habits, à Corzé (49), 1635 pour Julien Billy de Soucelles chez Symphorien Robert

    ATTENTION : DEPUIS LA PARUTION DE CET ARTICLE, j’AI DECOUVERT LE METIER DE BAUDREUR. Allez voir mon article sur le baudreur.

    Nous poursuivons les contrats d’apprentissage.

    Voici le contrat d’apprentissage de tailleur d’habits en 1635 à Corzé. Attention, nous passons en retranscription d’un acte c’est à dire en orthographe telle que dans l’acte.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E
    Voici la retranscription de l’acte : Le 22 septembre 1635, devant Christofle Davy notaire royal à Baugé, résident à Corzé, furent présents établis et deuement soubmis chacuns de Simphorien Robert tailleur d’habits demeurant au bourg de Corzé d’une part, et René Billy brodeur et Julien Billy son fils demeurant en la paroisse de Soucelles, d’autre part, (le brodeur est un métier d’art, infiniement plus compliqué que celui de tailleur d’habits, et le papa brodeur est vivant. Le brodeur fait par exeple les magnifiques chasubles des prêtres, telles qu’on pouvait autrefois les voir… On pourrait dès lors supposer que ce fils est soit un cadet et le papa ne peut laisser la broderie à plusieurs fils, soit tout bonnement un incompétent en broderie, que le papa tente de caser dans une autre filière.)
    lesquels ont fait et font par ces présentes le marché d’apprentissage qui ensuit c’est à savoir que ledit René Billy a baillé et baille sondit fils audit Robert pour aprentif dudit estat de tailleur d’habits pour le temps de deux années entières qui ont commencé de ce jour et finir à pareil jour
    à la charge dudit Robert de montrer et d’enseigner sondit estat audit Jullien Billy à mieulx qu’il luy sera possible, iceluy loger, norir (nourrir), coucher et laver et luy faire blanchir son linge et le traiter et gouverner comme aprentifs (apprentis) ont de coustume d’estre
    comme aussy à la charge dudit Billy de demeurer pendant ledit temps en la maison dudit Robert, travailler audit estat et faire toutes autres choses lisittes (licites) et honnestes (honnêtes) qui luy seront par luy commandées estre faites,
    le présent marché pour et moyennant la somme de 40 livres tournois de laquelle somme ledit René Billy en a présentement et au veu (vue) de nous payé contant audit Robert la somme de 15 livres tournois qu’il à prinse (prise) et receue en monnoye (monnaie) ayant à présent court dont il se contente et le surplus montant 25 payable par ledit René Billy audit Robert savoir la moitié du jour d’huy en ung (un) an prochain et l’autre moitié à la fin desdites deux années,
    ce qui a été stipulé et consenti etc… tenu et obligé … même par corps dudit Jullien Billy à faulte de demeurer pendant ledit temps en la maison dudit Robert…
    fait et passé en notre maison en présence de Me Estienne Lallier écolier estudiant à la Flèche (saluons au passage, un élève du collège du Prytanée, belle institution que nous a laissé Henri IV), et Jacques Mesnard peintier demeurant audit Corzé, témoins. Signé : René Billy, Julien Billy, Lallier, Davy – Ledit Robert a dit ne savoir signer. (on voit que les Billy père et fils sont plus cultivés que le tailleur d’habits)

    Si vous avez des éléments sur la famille Billy en question, merci de nous éclairer dans les commentaires ci-dessous, afin que nous comprenions pourquoi le papa brodeur (métier très noble) met son fils en apprentissage de tailleur d’habits.
    La durée d’apprentissage du tailleur d’habits varie : j’ai déjà 20, 24 et 30 mois.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Contrat d’apprentissage de chirurgien à Angers (49), 1653

    pour André Goullier chez René Gendry (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E)
    Voici un nouveau contrat d’apprentissage, voir tous les autres
    Merci aux courageuses personnes qui se sont exprimées sur la durée d’apprentissage du chirurgien autrefois. Ce billet va les décevoir.
    Lors de nos recherches dans les registres campagnards, nous rencontrons très, très rarement le médecin, le plus souvent d’ailleurs nommé « docteur en médecine » et un peu plus souvent le chirurgien, encore que la majorité des paroisses n’a ni l’un ni l’autre.
    Avant de lire le contrat d’apprentissage qui va étonner plus d’un, j’ai jugé utile, ne serait-ce que pour moi-même, de faire le point sur ce métier d’antan. J’ai donc été à la Médiathèque lire

    Pierre Duhamel Histoire des médecins français, Plon, 1993
    Jean-Charles Sournia Histoire de la médecine et des médecins, Larousse, 1994. Ce dernier pèse plusieurs kilos, car c’est l’un de ces ouvrages d’art aux magnifiques iconographies.

    Et j’ai refait aussi refait le point à travers les dictionnaires d’antan :

    Chirurgien, s.m. Celui qui fait profession de la Chirurgie, qui exerce la Chirurgie
    Chirurgie, s. f. Art qui enseigne à faire diverses opérations de la main sur le corps humain pour la guérison des blessures, playes, fractures
    Médecin, s. m. Qui fait profession d’entretenir la santé & de guerir les maladies. (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

    Voici d’abord la retranscription du contrat d’apprentissage du chirurgien : Le 17 mai 1653, devant Pierre Desmazières notaire royal à Angers, contrat d’apprentissage pour un an d’André Goullier (c’est une famille aisée en campagne, sachant lire et écrire, et que Toysonnier aurait appellée fermier de campagne) jouissant de ses droits comme il a dit, assisté de Me Jacques Goullier prêtre son frère Dt à Angers StPierre, chez René Gendry Me chirurgien à Angers St Pierre, qui promet l’avoir en sa maison, le nourrir, coucher, lui montrer et enseigner à sa possibilité l’art et métier de chirurgien en ce qui en dépend.
    Ledit Goullier a ci devant convenu apprendre ledit art et promet obéir et servir ledit Gendry en toutes choses licites et honnêtes fidèlement sans se jamais demettre de ladite maison pendant le temps d’un an, à commencer lundi prochain,
    moyennant la somme de 100 L, que ledit Goullier promet payer audit Gendry à la Toussaint prochaine sans que ledit payement puisse être retardé, ni que ledit Goullier puisse espérer aucune restitution si ledit Goullier s’absente de ladit maison sans cause légitime… et promet payer à sa femme 12 L pour les dépenses. (ce point, qui n’apparaît pas dans les contrats d’apprentissage précédents, est probablement le signe d’une garde-robe plus riche et surtout mieux entretenue, ce qui a contrario, laisse à penser sur le peu d’entretien général des autres)

  • Commentaires, basés sur mes lectures :
  • Au 17e siècle, seul le médecin a fréquenté l’université pour apprendre. Là, il a dû passer 4 années, car il a assimilé le latin (effectivement cela prend du temps), ne serait-ce que pour retenir le nom des médicaments, encore le plus souvent exprimé en latin en 1653. Les études sont sanctionnées par un diplôme de docteur, mais la formation est très inégale selon la faculté fréquentée. Les plus côtées sont Montpellier, Paris, Göttingen, Halle, Padoue, Bologne, Leyde et Edimbourg. C’est pourquoi on observe en Haut-Anjou des étudiants partis apprendre à Montpellier, et là je laisse à Marie-Laure, qui en est native, le soin de nous faire un commentaire.

    De leur côté, les apothicaires forment alors une profession assez bien règlementée, et, ils pratiquent aussi la visite des malades et la prescription de médicaments. A tel point, qu’ils ont le droit officiel de signer un certifical médical, au même titre qu’un médecin et un chirurgien, en 1639, date à laquelle le roi a convoqué le ban et l’arrière-ban, que je suis en train de retranscrire pour l’Anjou, et les perclus de gouttes, gravelle et autres incommodités sont priés de fournir un certificat de médécin, chirurgien et apothicaire. C’est dire la confusion qui règne en 1639 ! Bien entendu les querelles entre ces professions sont nombreuses… puisqu’elles empiètent l’une sur l’autre.

    Enfin, comparés aux médecins, les chirurgiens, plus nombreux, sont moins instruits, moins riches, moins honorés de la société. Après une lutte séculaire contre les médecins, et des démélés dérisoires jusque devant la justice, le 18e siècle leur apporte en France une réhabilitation. Ils s’affranchissent définitivement de toute accointance professionnelle avec les barbiers, obtiennent la création d’une Académie Royale de chirurgie, malgré la fureur de la faculté de Paris, et peuvent désormais comme les médecins, soutenir des thèses et devenir docteurs. Finalement médecins et chirurgiens se retrouvent côte à côte au sein d’une Société royale de médecine que la Faculté cesse bientôt de bouder. (Sournia, Opus cité)

    Arrive la Révolution, qui fait table rase du passé, et l’art de guérir devient libre et accessible à tous. Antoine de Fourcroy, chimiste et médecin, obtient quelques mois après la chute de Robespierre, le rétablissement de 3 écoles de santé à Paris. Puis le médecin Cabanis et le chimiste Chaptal, influencent la rénovation de l’enseignement médical, et les réformes, considérables, qui suivront, constituent la base du système actuel.

    En résumé, le chirurgien, d’abord proche du barbier, est apte aux techniques manuelles, mais surtout non diplomé et peu riche. Il s’oppose au médécin, rare, issu de la faculté, diplomé, mais moins enclin aux pratiques manuelles. Enfin, l’apothicaire, qui connaît parfaitement les médicaments, tente lui aussi de soigner… J’ai cru comprendre qu’au cours du 18e siècle, les chirurgiens choisissent progressivement d’entrer ou non dans le nouveau système d’études, et ceux qui refusent ces études devient au fil du temps des guérisseurs c’est à dire des non diplômés… Ceci ne s’est pas fait en un jour, et le 18e siècle a connu toutes les juxtapositions…
    Ceci était l’histoire simplifiée des études du personnel soignant du 16e au 18e siècle, et non pas l’histoire des découvertes médicales, qui seraient trop longue ici. Merci de vous tenir à l’enseignement si vous avez des commentaires…

    Mais de vous à moi, le chirurgien en 1653 devait avoir tout de même un certain prestige même s’il n’était pas aussi prestigieux que le médecin, car André Goullier, qui entre en apprentissage avec l’appui de son frère, prêtre, est issu d’une famille de fermiers de campagne (comme les appelle si joliement Toysonnier), et ils ont les moyens d’entrer à la faculté, à moins qu’il n’ait pas été enthousiasmé à l’idée d’apprendre le latin, ou pire, peu doué pour l’apprendre.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.