Inventaire de teinturier, Craon, 1687

Ce site-blog donne le métier de teinturier à travers divers inventaires après décès :

Angers, 1612
Craon, 1633

  • bibliographie
    1. VINÇARD Auguste, l’

Art du teinturier-coloriste sur laine, soie, fil et coton, suivi d’une concordance chimico-tinctoriale,

    1. Paris 1820 termes expliqués, bibliographie (n), iconographie en 1820 selon A. Vinçard (4)

HELLOT M., l’Art de la teinture des laines et des étoffes de laine en grand et petit teint, 1750, Pissot & Herissant libraires Paris

Secrets concernant les arts et métiers, nouvelle édition, Bruxelles, 1766, tome 2 (concerne uniquement la teinture)

LACHIVER Marcel, « Dictionnaire du monde rural, les mots du passé« , Fayard, 1997

atelier de teinturerie
VINÇARD A. l’Art du teinturier-coloriste sur laine, soie, fil et coton Paris 1820

Une famille a tenu longtemps à Craon le métier de teinturier, celles des Saiget, et bien qu’on retrouve le même métier portant le même patronyme à Laval, et à Angers, nous ne sommes parvenus à ce jour à établir le lien, car selon moi, il est plus que probable : un teinturier autrefois devait apprendre longtemps son métier, compte-tenu de la diversité des étoffes, et des colorants naturels.
Voir ma page sur Craon.

Voici l’un de ces inventaires Saiget, malheureusement, ils n’avaient trouvé aucun autre teinturier dans le voisinage et l’inventaires des ustenciles et vaisseaux de teinturerie n’est pas chiffré.
D’ailleurs, cette remarque, relative à l’absence de teinturier pour venir aprécier, montre que les plus proches étaient à Laval et Angers.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E1 – Voici la retranscription de l’acte, dvt André Planchenault Nre de Craon : Inventaire et appretiation ont été faicts des meubles et effets après le décès d’honorables personnes Jacques Saiget vivant marchand teinturier demeurant au faubourg saint-Pierre de cette ville de Craon, et Marguerite Mabille sa femme, à la requeste et présence de l’advis d’honorable homme Jean Buguet marchand potier d’estain demeurant audit faubourg saint-Pierre, curateur à la personne et biens de Joseph Saiget, fils mineur desdits Saiget et Mabille, Marguerite Saiget fille mineure usant de ses droits, Jacques, Laurent et Françoise les Saiget tous enfants desdits Saiget et Mabille, procédant sous l’autorité de Me Jacques Guilloteau avocat en cette ville leur curateur aux causes, lesquels ont convenu d’experts pour faire l’appréciation savoir au regard des meubles meublants d’honorable femme Catherine Rayer femme de Guillaume Lefrère, hoste au Cheval Blanc, et Jacquine Thibault veuve deu Jean Chesneau demeurant à l’Escu de Bretagne, le tout au faubourg Saint Pierre dudit Craon, et à l’égard de la boutique, vaisseaux et ustenciles servant à la teinture, ils ont esté inventoriés en quantité et qualité sans en avoir fait appréciation faulte d’avoir pu trouver d’experts et gens à ce connaissant à l’appréciation desquels meubles meubles a esté vacqué comme s’ensuit par devant nous André Planchenault notaire de Craon y demeurant
Du 28 juillet 1687 après midy
Un lit garny d’un charlit de bois de noyer et paillasse, une couette, un traverslit et 2 oreillers de plume ensoullés de couettis (coutil), une mantaut (mante qui est une couverture) double de catalogne blanche, un tour de lit de sarge sur estain (attention, il s’agit de l’estaim pour lequel j’ai fait un article), et les rideaux de sarge roze (rose) et rouge avecq du passement, le tout mi usé estime ensemble 40 L

Item un autre lit foncé de bois avec son charlit de bois de noyer une paillasse, une couette ensouillée de couettis, un traverslit ensouillé de toile et 2 orillers ensouillez de couetiz (coutil) avec un méchand tour de lit rouge presque usé estimé ensemble 25 L

Item une couchette garnie de son bois, paillasse, couette ensouillée de couettiz, un traverlit ensouillé de toille, et un oriller ensouillé de couetis avecq une mante jaulne et un lodier le tout presque usé estimé ensemble 10 L

Item un tabler (table) fermant de clef avecq deux banselles (bancelles) le tout de bois de nouyer (noyer) avecq 2 bancelles sur quoy appyuye les pieds le tout mi usé estimé 6 L

Item un petit coffre de bois de nouyer (noyer) fermant de clef contenant environ 3 boisseaux estimé 4 L

Item un grand vieil coffre couvert de cuir enrichy de clouds (enrichi de clous) avecq un cerrure (une serrure) contenant environ 4 boisseaux estimé avec les 2 supports 3 L

Item un petit coffre couvert de cuir ferment de clef garny de clouds avecq les 2 supports contenant environ un boisseau estimé 2 L

Item une huge (huche) de bois de chesne (chêne) contenant environ 4 boisseaux estimée 2 L

Item un rouet à filer avec un travoueil le tout de peu de valeur estimés 15 S

Item 4 cheses (chaises) enfoncés de jong (il s’agit de nos chaises empaillées) presque usées estimées 10 S

Item 3 marmites l’une contenant environ 2 seaux la segonde contenant environ 5 ou 6 escullées et la petite environ 4 escullées le tout estimé ensemble avec un méchant couvercle et une cuiller de fer 3 L (l’écuellée est le contenu d’une écuelle, servant de mesure de capacité elle vaut le plus souvent en Poitou le 1/12e d’un boisseau, selon le Dict. du Monde Rural, de Lachiver, 1997)

Item une poisle à frire avecq un petit poislon de peu de valeur estimés ensemble 1 L 5 S

Item une lampe et un chandelier de cuivre estimés 1 L 10 S

Item une perre (paire) de chenets, une broche à routir (rôtir), une grisle (grille) et un petit trépied, le tout de peu de valeur estimé 1 L 10 S

Item un fuzil (fusil) et un vouge (serpe à long manche) emmanché de bois de chesne estimés 7 L

Item 37 livres d’étain estimé à 10 sols la livre revenant à 18 L 10 S

Item un escabeau avecq un poix (poids) à peser estimés 5 S

Item 12 draps de brin de 7 aulnes le couple, presque usés, estimés 12 L

Item 2 petites nappes et 6 souilles d’orillers le tout presque de nulle valeur estimées 1 L 5 S

Item 12 serviettes de peu de valeur estimées 2 L 10 S

Item un métier à faire des étoffes avecq une lame le tout estimé 6 L
Item 2 paonnes de terre à faire la laissifve (pannes à faire la lessive) avecq un treteau le tout de peu de valeur estimé 3 L

Item les vaisseaux et ustanciles de la bouticque de tainturerie concistant en une grande chaudière d’erain (airain) contenant environ 2 pippes d’eau, une aultre chaudière d’erain contenant environ une busse, une cuve de bois servant à la teinture, la praisse à praissier les estoffes avecq les tableaux et le casble pour mettre les estoffes, 3 tours de bois pour desmeller (déméler) les estoffes sur lesdites chaudières, 3 tonneaux et une rondelle en quoy on met la teinture, une table sur laquelle on met lesdites étoffes, un boyard à porter les étoffes mouillées avecq un attifouer de fer et un chenet avecq une méchante table et une huge qui sont en la chambre où est ladite presse, et 2 crochets avecq quoy on met les estoffes dans ladite cuve, un sercle (cercle) de fer pour soutenir lesdites estoffes dans ladite cuve, un tour qui est dans une chambre haulte avecq quoy on dresse les estoffes, 2 ettoubles (ce mot m’échappe, malgré tous les ouvrages de teinturerie anciens consultés),

Grâce à Yves Brun, 8 ans après cette publication, j’ai l’explication (cf commentaire ci-dessous), et je constate qu’autrefois, en 2010, je n’avais pas pensé à ouvrir mon Dictionnaire du Monde Rural de Michel Lachiver, car il donne bien en effet ETOUBLE, dans la Manche, le chaume qui reste en terre quand on a coupé le blé. ETEULE chaume qui reste sur place après la moisson. 

Cependant, je ne comprends toujours pas ce que fait ce chaume dans l’inventaire du teinturier.

 

une hache aussy servant à ladite bouticque, avec un cent et demy de carte à presser lesdites étoffes, et la moitié de laquelle bouticque dépend de le succession desdits Saiget et Mabille icelle moitié estimée à la somme de (blanc)
et ont lesdites parties déclarer n’avoir aucuns tiltres pièces ny papiers journaux qui puissent servir
Tous lesquels meubles mentionnés au présent inventaire sont demeurés en la maison où sont décédés lesdits Saiget et Mabille et où sont demeurant lesdits les Saiget enfants desdits Saiget et Mabille sise au faubourg Saint-Pierre dudit Craon, en laquelle a été fait le présent inventaire, desquelles meubles ladite Marguerite Saiget s’est chargée, et promis iceux représenter quand besoin sera, et calcul faute de ceux dont appréciation n’a esté faite se sont trouver monter la somme de 153 livres dont nous l’avons jugée,
fait et arresté le présent inventaire en la maison susdite présents Jean Rocher et Jaen Thibault arquebusiers demeurant audit faubourg saint Pierre témoins à ce requis et appelés, lesdites appréciatrices et lesdits Joseph et Françoise les Saiget ont dict ne scavoir signer

Craon
Craon

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Inventaire des dettes actives et passives de la communauté de Toussaint Lefrère, Craon, 1692

Cette acte est une pièce jointe à l’acte du 18 août 1692 devant Planchenault notaire à Craon, pour la part due à Guillaume Lefrère, fils du permier lit.

  • Mémoire et état des biens de la communauté qui a été entre défunt Toussaint Lefrère et Jacquine Robineau, tant meubles, acquêts que debtes actives et passives
  • Les meubles mentionnés en la vente 1 406 livres 1 sol

    Plus 600 livres de lin broyé qu’on n’a pu vencre à ladite vente, estimés entre lesdits enfants dudit Lefrère à 15 livres le cent revenant à 90 livres

    Item 38 futs de pippes estimés entre eux 30 sols pièce revenant à 57 livres

    Item la somme de 107 livres 10 sols mentionnée audit inventaire 107 livres 10 sols

    Item un quart de vin vendu depuis ledit inventaire jusqu’à ladite vente 22 livres 10 sols

    Item une charte de foing depensée depuis ledit inventaire 8 livres

    Item la somme de 624 livres 11 sols 1 denier mentionnée de pension, actes, obligations, promesses et articles du journal 624 livres 11 sols 1 denier

    Item la somme de 20 livres due par Jacques Leconte du bourg de Denazé 20 livres

    Item le lieu et métairie des Gentais avec la prisée des bestiaux dudit lieu montant la somme de 505 livres le tout 2 400 livres

    Item la somme de 12 livres 10 sols faisant moitié de celle de 25 livres d’augmentation sur la prisée soit 12 livres 10 sols

    Item la somme de 600 livres pour le pré du bourg St Clément 600 livres

    Item la somme de 120 livres moitié d’une petite maison sise à la porte St Pierre de cette ville 120 Livres

    Item le mariage de Françoise Lefrère femme de Pierre Damour 510 livres

    Item celui de Guillaume Lefrère montant 300 livres
    total 6 296 livres 2 sols 2 deniers
    Plus la somme de 87 livres 15 sols 1 denier payée à monsieur de la Gravelle
    Plus la somme de 463 livres 13 sols à luy due
    total 6 383 livres 17 sols 1 denier

  • Sur quoi est à déduire les debtes passives cy-après
  • Premier la somme de 199 livres 2 sols 6 deniers due à Guillaume Lefrère pour sa part de l’inventaire des meubles de la communauté qui était entre ledit défunt Toussaint Lefrère, son père, et Marthe Chauvigné sa mère soit 144 livres 2 sols 6 deniers

    A monsieur de la lieutenant tant pour la ferme de la maison des Aistre échue à la Toussaint dernière que pour 8 mois de l’année présente échue lors de la vente des meubles soit 141 livres

    A monsieur de la Gravolle pour du vin la somme de 563 livres 13 sols

    A madame de Bourgon pour arrérages de ferme du lieu de la Bigaudière 150 livres

    A monsieur de Lantivy 58 livres restant du prix de deux pippes de vin 58 livres

    A la dame Bastier la somme de 32 livres 4 sols

    A monsieur le prieur de Livré pour arrérages de rente dudit lieu de la Bigaudière 30 livres

    A monsieur de Launay Gourault 8 livres aussy pour deux autres rente de 4 livres aussi dues sur ledit lieu de la Bigaudière 8 livres

    A Christofle Decolle 182 livres par obligation

    Au sieur de Chauvigny aussy pour rente de la Bigaudière 3 livres

    Au sieur du Chesne pour le sol pour pot 10 livres

    Au sieur Chenedet apothicaire audit Craon pour remèdes fournis audit défunt Lefrère à plus près 40 livres

    A René Rousseau servante en la maison 482 livres

    A Me André Planchenault notaire pour ses vacations de l’inventaire, et plusieurs autres actes 20 livres

    Au Vallée 12 livres

    Au commis des Aides pour deux tierces 118 livres 16 sols
    (la tierce était un fût contenant une barrique et demie dans le Bas-Maine)

    Au sieur Hervé marchand 22 livres

    A Rousseau maréchal pour la ferrure du cheval 3 livres 10 sols

    A brossier 12 livres pour la rente qui luy est due et qui a été déduite sur la ferme de la maison 12 livres 10 sols

    Au sieur Bardin 12 sols pour une assignation par luy donnée à la requeste du sieur commis des Aydes

    Pour le restant de la taille de l’année présente 5 lvires

    Pour le sel de la même année 7 livres 15 sols

    Pour la lessive qui fut faite après le décès dudit Lefrère, journée et nourriture des femmes qui la lavèrent et aidèrent à la sécher 5 livres

    Plus 4 livres 10 sols à payer à Mathurin Noé pour des souliers par luy fournis 4 livres 10 sols

    Plus 60 sols payés à Jacques Saiget pour teintures, 3 livres

    Plus 40 sols pour la journée de Dature tailleur qui a fait les habits de deuil 2 livres

    Plus 18 sols à Garnier sellier pour rhabillage de selle de cheval 18 sols

    Plus pour avoir fait tourner l’habit de François Lefrère 2 livres 17 sols

    Plus 44 sols pour de la serge de Caen pour faire des tabliers aux petites filles

    Plus 10 sols donnés audit Guillaume Lefrère allant à Cossé pour affaires communes

    Plus la somme de 13 livres 10 sols payée à Niel pour la façon d’une pièce de toile qui a été partagée 13 livres 10 sols

    Plus 5 livres à Richard collecteur de la taille de l’année présente pour le 3e quart de la taille dudit Lefrère pour l’année présente

    Plus un sol 9 deniers pour des clous mis aux fers du cheval quant il fut vendu

    Plus 9 sols payés à Jacques Verrerye menuisier de reste du compte

    Plus 40 sols dépensés au voyage St Julien de Vouvante, fait par François Lefrère pour défunt son père 2 livres

    Plus pour la dépense faite le jour qu’on allait voir le lieu du Gentais, savoir dîner avant d’aller, collation au bourg de Congrier, la soupe au retour pour ce 3 livres

    Plus la somme de 6 livres pour une année de ferme échue à la St Jean dernière d’un grenier de la maison au demeure Gueraucher audit Craon pour mettre du bled 6 livres

    Plus pour l’exécution du testament dudit défunt toussaint Lefrère 120 livres 4 sols
    Total 2 223 livres 0 sol 3 deniers

    Prix de biens (dettes actives) 6 383 livres 17 sols 1 denier
    Dettes passives 2 223 livres 0 sol 3 deniers
    Revenant à 4 160 livres 16 sols 10 deniers
    Moitié 2 080 livres 8 sols 5 deniers
    1/7e de la moitié 297 livres 4 sols

    Le calcul du 1/7e de la moitié, pour la part revenant à Guillaume Lefrère fils dudit Toussaint Lefrère et de sa 1ère épouse.

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    Inventaire après décès de René Lemanceau, Champigné, 1665

    qui possédait une civière rouleresse (Depuis la parution de cet article, j’ai identifié les charettes à bras, et en voici les cartes postales qui sont sur mon site.)

    J’ai fait beaucoup d’inventaires après décès, et plusieurs de métayers ou closiers. J’ai donc vu passer un grand nombre d’outils agricoles anciens, au nom et surtout à l’orthographe fort variables et parfois déroutants.
    l’inventaire après décès de René Lemanceau en 1665 à Champigné (Maine-et-Loire), dont je ne descends pas, m’a rendue à la fois très triste et très amusée.

      très triste, parce que cet inventaire m’oblige à revoir le prix moyen du lit. En effet, ici, René Lemanceau est dit métayer, mais c’est dans la plus grande pauvreté qu’il vit.

      très amusée parce que j’y ai enfin compris ce qu’était autrefois la brouette en Anjou.

    l’acte notarié est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E80, dont le notaire est André Chevalier, dont je descends.

  • 1-Analyse socio-économique de cet inventaire :
  • Voyez le détail des meubles sur mon site à la page de l’inventaire de René Lemanceau

    Le montant des meubles englobe ses outils de travail. Donc pour interpréter cet inventaire il faut faire la part des objets usuels de la vie courante, et la part de l’outil de travail.

    donc, pour un total de 560 livres, il faut distinguer les objets personnels : lit, chemise, vaiselle, paniers, pots pour un total de 18 L 17 S 12 D et le reste pour l’outil de travail.

    l’outil de travail inclut les animaux, qui sont considérés comme des biens meubles vifs et toujours comptabilisés dans les meubles en tant que tel.
    il est propriétaire de la totalité des animaux, à la différence du bail à moitié dans lequel l’exploitant ne possède que la moitié des animaux. Il a donc un bail à ferme, c’est un dire à prix ferme et est propriétaire des animaux.

    il est propriétaire de la récolte, constituée essentiellement de fil et de blé, mais c’est la vente de cette récolte qui doit couvrir le bail à ferme et je suppose qu’elle est à peine suffisante pour payer

    en conclusion, il vit pauvrement, voire très pauvrement, et il est fort possible que lorsque la récolte est maigre les mauvaises années, il perd de l’argent, si tant est est qu’il en a…

  • 2-Il possède une civière rouleresse :

  • Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification d’un terme.

    la retranscription est sur la page de mon site qui donne l’inventaire de René Lemanceau, et je vous laisse lire et découvrir ces lignes, car elles comportent un élément digne d’intérêt.

    Pour tout vous avouer, je désespérais de trouver la brouette, jamais rencontrée dans les inventaires après décès, alors que le moindre petit outil agricole y est rigoureusement estimé, parfois à un prix dérisoire tel que 2 deniers.

    j’avais certes vu passer une fois une sivière. J’avais compris civière, qui signifie :

    Espece de brancart sur lequel on porte à bras de la pierre, du fumier, & des fardeaux (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

    avec l’inventaire de René Lemanceau, je tiens enfin la sivière roulereusse c’est à dire la civière rouleresse, c’est à dire la brouette.
    vérification faite dans le Dictionnaire du Monde rural de Lachiver, les Angevins appelaient la brouette une civière, voici pourquoi je ne trouvais pas de brouette. Mais avouez que la sivière roulereusse c’est à retenir !

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    marchand ciergier ferronnier, Angers, 1653, inventaire

    A Angers, les fabricants vendeurs de chandelles, appellés ciergiers, avaient diversifié leurs ventes par le métal.

    Nous avons vu la dernière fois la naissance du commerce de détail du verre et de la confiserie, en 1653. A cette date, on trouvait depuis longtemps du métal dans la boutique du marchand ciergier ferronnier.
    Comme son nom l’indique, le ferronnier vendait d’abord le fer : fer plat, essieux, cercles pour tonneaux, et même tout ce qu’il fallait pour souder. Il ne fait pas les instruments ménagers encore vendus par les quincaillers colporteurs.
    Mais certaines nouveautés étant apparues, il s’était encore diversifié.
    Il vend des carreaux (ancêtres des vitres), mais aussi le plomb alors indispensable pour monter ces carreaux dans les fenêtres (quand elles avaient des vitres, souvenez vous de l’histoire des vitres).
    Une autre nouveauté (qui va valoir à ce billet les honneurs des moteurs mouchards d’internautes dangereux) est apparue : l’arme à feu. Il vend donc du plomb pour faire les munitions. Et puis, dans la même gamme de produits, il vend carrément la poudre à canon. Son magasin était donc assez dangereux en lui-même par son stock !
    D’ailleurs il vend également des produits pour artificiers !
    L’inventaire de sa boutique en 1653 permet de reconstituer ce qui précède.
    Il achète directement au fabricant. Nous verrons dans un prochain billet, que comme pour le verre, le fabricant vient à Angers proposer et vendre sa marchandise directement à ces marchands.
    Certains marchands ciergiers ferronniers s’enrichissent assez pour acquérir des terres, ainsi les Mauvif de Montergon à Brain-sur-Longuenée. Plus généralement, ils ont issus de milieux notables.
    Tout ceci, comme mes autres billets, relève de mes travaux aux archives, et relève de la propriété intellectuelle. Merci aux pilleurs de cesser de copier mes travaux sur les autres sites et blogs.
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