Meurtre dans la vallée de Montjean-sur-Loire, 1649

Introduction

La télé n’a pas le monopole des séries « Meurtre à … », nos registres paroissiaux ont de telles séries. A Montjean, c’est surtout la noyade, comme tout le long de la Loire, mais comme pour les noyades pour les meurtres il était important pour l’église catholique de vérifier si le mort était catholique, sinon il n’avait pas le droit d’être inhumé au cimetière, ce dernier étant réservé aux catholiques à l’époque. Vous allez donc découvrir ici le nombre incroyable d’objets religieux portés par le défunt, et ceci me rappelle que depuis que j’ai été totalement cambriolée il y a 27 ans, je n’ai plus ni médaille ni croix, et que je ne porte rien sur moi de catholique alors que je suis pratiquante, mais désormais tout le monde peut être inhumé au cimetière.

Sépulture Montjean 1649

« Le 15 août 1649 a esté enterré au grand cimetière de Montjean le cadavre trouvé mort dans la vallée de Montjean et ce par l’ordonnance de monsieur Lefleuschet, lequel on dit avoir esté tué d’un coup de pistolet et s’apellait en son vivant de Montrichard, tué dans la vallée, et faisant procès verbal a esté trouvé dans la poche dudit deffunct un chapelet un Agneus Dei, une petite croix d’argent dans laquelle il y paraissait comme des reliques et en outre nous a esté assuré par Me Simon Gourdon sieur de la Naverye ? que ledit Montrichard estoit bon catholique »

René Fleuriot sieur d’Omblepied laisse son beau-frère Bernardin Cador, Angevin, traiter pour lui, Angers 1609

Indroduction

Me Serezin notaire à Angers au début du 17ème siècle était sans conteste un grand notaire et son fonds est important aux Archives, tant il a laissé de minutes. Mais, comme tous les notaires de son époque et ses prédécesseurs il notait les noms propres comme il les avait entendu des interlocuteurs présents. Or, ce vendredi matin, 15 mai 1609, ce sont encore des Nantais dont il doit traiter les différents, pire, ils ne sont qu’évoqués par un autre membre de leur famille, non sans oublier les noms des terres possédées car on est devant du beau monde ! Ce membre de la famille est Angevin mais a épousé un Nantaise, et son beau-père étant décédé, il entreprend de mettre son nez dans les comptes du défunt pour le défendre. Certes, Bernardin Cador est important puisqu’il est ni plus ni moins que conseiller au Parlement de Bretagne, et nul doute il a bien lu les papiers de son beau-père et de son beau-frère et il sait certainement que ce dernier est sieur d’Omblepied.
Manifestement, Me Serezin connaît beaucoup de terres en Anjou, un peu moins en Bretagne, et il a manifestement entendu ONGLEPIED car c’est ce qu’il a écrit. Effectivement, on a des ongles au pied, et le nom n’a donc rien de surprenant. Pourtant, le nom est OMBLEPIED. Ceci dit, les prêtres dans notre état civil précédent la Révolution, étaient le plus souvent réduits à écrire ce qu’ils avaient entendu dire comme noms propres, d’où parfois quelques petites différences d’orthographe !!!
L’acte qui suit est une transaction car Bernardin Cador aurait trouvé un impayé.

Robert Delhommeau Saint Sulpice du Houssay

Je connais des personnes intéressées par ce patronyme dans ce coin, c’est pourquoi je mets cet acte.

Voici sa retranscription 

acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8  



Le vendredi 15 mai 1609 avant midy, devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents et personnellement establis noble homme Bernardin Cador sieur de la Borde et de Belletouche, conseiller du roy en sa court de parlement de Bretaigne demeurant Angers mary de demoiselle Jehanne Fleuriot fille et héritière en partie de deffunt noble homme Florimont Fleuriot vivant sieur de la Hillière Me de la Monnaye de Nantes, tant en son nom que comme procureur de noble homme René Fleuriot sieur d’Onglepied, en son nom et comme curateur à la personne et biens de noble homme Jehan Fleuriot son frère sieur de la Sairye son frère aussi aussi héritier en partie dudit deffunt Fleuriot comme il a fait aparoit par procuration spécialle passée par devant nous le 12 de ce moys d’une part, et sieur Robert Delhommeau marchand demeurant en la paroisse Saint Sulpice du Houssay d’autre part, lesquels du procès et instance pendant entre eulx par devant messieurs tenant les requestes du palais à Paris sur la demande que ledit sieur Cador esdits noms faisoit audit Delhommeau (f°2) du payement de la somme de 240 livres qu’il debvoit audit deffunt Fleuriot par cedulle du (blanc) despens et intérests et deffenses dudit Delhommeau qui maintenait avoir en déduction de ladite somme baillé et fourny lorsqu’il faisoit la marchandye audit deffunt sieur Fleuriot plusieurs marchandye et … servant à planches les monnayes comme il offre faire aparoir et visiter tant par ses papiers journaulx que par les bateliers et voituriers qui l’ont mené et délivré à Nantes audit deffunt de faczon qu’il n’en pouvoit debvoit qui soit peu, quand aulx frais qu’il n’en peult debvoir aulcun attendu que cy devant il a … etc

Pierre Drouault et Claude Babin sa femme transigent sur le compte de tutelle de ladite Claude : Loiré 1631

Introduction

François Babin, père de ladite Claude, s’est remarié, et le compte de la succession de sa première épouse ainsi que sa tutelle sont discutées, mais on n’ira pas jusqu’au procès car la transaction semble avoir été rapidement décidée. Ce François Babin est en fait natif de Loiré où demeurent les Drouault. Il a occupé à Rochefort sur Loire la charge de fermier de la seigneurie de Rochefort, mais aussi je le trouve plus tard fermier du huitième. C’est donc quelqu’un qui tient bien les comptes. On ne peut donc qu’être très surpris de voir dans l’acte qui suit les erreurs dans ses comptes de gestion des biens de sa fille, car cette fille est issue de son premier mariage avec Claude CHATEAU fille de Gabriel, Sr de l’Hermitage fermier de la baronnie de Rochefort, puis il se remarie vers 1611 (registres manquants) avec Jehanne BORRÉ et c’est par ce mariage Borré qu’il m’intéresse, car je cherche à comprendre les liens entre les Borré de Rochefort, si rares qu’ils ne sont même pas sur les bases de données généalogiques.

mes travaux sur Loiré

Je descends des DROUAULT de Loiré, mais ne parviens pas à lier ce Pierre Drouault.   
Voir aussi ma page sur Loiré très riche.
  
J’ai également fait la tables des baptêmes anciens 1549-1575 de Loiré, où figurent entre autres tous les Babin. 

ma retranscription

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 7 janvier 1631  par devant nous Louys Couëffe notaire royal à Angers, furent présents establis et duement soumis Me François Babin demeurant à Rochefort d’une part et Pierre Drouault marchand demeurant au bourg de Loiré, tant en son nom que comme procureur de Claude Babin sa femme comme il a fait apparoir par procuration passée par Me Louis Drouault notaire de la chastellenye de la Roche d’Iré le 4 de ce mois, la minute de laquelle est demeurée y attachée pour y avoir recours, ladite Babin fille dudit Babin et de defunt Claude Chasteau sa première femme d’autre part, lesquels sur l’appel interjetté par lesdits Droault et sa femme du jugement de cloture du compte à eulx rendu par ledit Babin de l’administration par luy faicte des biens maternels de ladite Babin par devant Mr le président et lieutenant général d’Anjou le 19 juillet dernier, révision défectueuse, obmissions, erreurs de calcul dudit compte et autres causes, par l’advis de leurs amis pour paix et amitié nourrir entre eux et éviter à procès, confessent avoir transigé et accordé  ce que s’ensuit, c’est à savoir que ledit Drouault audit nom s’est désisté et départy et par ces présentes se désiste et départit de sondit appel, ensemble de sesdites demandes de révision (f°2) déffections, obmissions et erreurs de calcul dudit compte, a renoncé et renonce à n’y faire par après aucune demande ni recherche contre ledit Babin ses hoirs et ayant cause, ains en tant que besoing est ou seroit l’a quitté et quitte de ce qu’il estoit prévu par son contrat de mariage de la réception par luy faite des biens de ladite Claude Babin, remplacement de deniers dotaux meubles … intérests et acquits faits pendant la communauté de ladite defunte Chasteau, fruits et jouissances d’iceux, le subroge en ses droits actions et hypothecques sur lesdits acquests, et généralement le quitte de toutes autres demandes et prétentions concernant ladite gestion jusques au jour de la closture dudit compte, moyennant la somme de 740 livres à quoy les parties en ont accordé et composé que par la closture dudit compte lesdits Drouault et femme fussent reliquataires de 793 livres 15 sols 5 deniers, sur laquelle somme de 740 livres demeurent desduits les 550 livres que ledit Babin auroit payées auxdits Drouault et femme en conséquence de leur (f°3) contrat de mariage passé par Leroy notaire sous la cour de la baronnie de Bescon le 12 août 1626 suivant l’autre contrat passé par Joubert notaire de Candé le (blanc) cy attaché par une part, et 140 livres par autre qu’il luy doibvent par obligation passée le 31 mars 1629 qui demeure nulle et que ledit Babin promet lui rendre toutefois et quante, et les 50 livres restant iceluy Babin les luy a présentement payées qu’il a receues en notre présence en pièces de 16 sols et autres monnaies bonnes et courantes suivant l’édit, de sorte qu’il se contente de toute ladite somme de 740 livres ; et outre en faveur des présentes ledit Drouault esdits noms demeure quite vers ledit Babin des habits nuptiaux par luy fournis à sadite fille, frais et despenses par luy faites à l’occasion de ses nopces, comme aussi ledit Babin renonce à leur demander aucune chose sur surplus du reliquat dudit compte ; et au surplus au moyen des présentes ledit contrat de mariage cy-dessus demeure (f°4) bien et duement exécuté et sans effet et les parties hors de cours et procès, sans autres despens dommages et intérests ; ce qu’ils ont stipullé accepté promis etc obligent etc biens etc dont etc fait à notre tablier présents Me Louis Julliot et Hélye Rattier clercs audit Angers tesmoings » –

«  Le 4 janvier 1631 avant midy, devant nous Louis Drouault notaire sous la cour de la chastellenie de la Roche d’Iré fut présente personnellement establie et soumise honneste femme Claude Babin femme de sire Pierre Drouault marchand et de luy à ce présent autorisée par devant nous quant à ce, demeurant au bourg de Loiré, ladite Babin fille de Me François Babin et defunte Claude Chasteau sa première femme, laquelle a volontairement confessé avoir créé et constitué ledit Drouault son mary son procureur avec pouvoir de, pour et au nom de ladite constituante, se désister de l’appel par eux cy devant interjeté du jugement de la gestion des biens maternels d’icelle constituante par ledit Babin comme son père et tuteur par devant monsieur le président et lieutenant général d’Anjou Angers le 19 juillet dernier et à iceluy appel renoncer et s’en désister si besoin est transiger et accorder avec ledit Babin tant sur ledit appel que examen et closture d’iceluy compte par devant notaire et tesmoings, et par iceluy accord ladite constituante ensemble ledit Drouault son mary procureur seront et demeureront quittes vers ledit Babin de la somme de 1693 livres 4 sols 6 deniers qu’ils luy doibvent pour leur part de reliquat dudit compte, au moyen de quoy (f°2) et de la somme de 150 livres que ledit Babin leur a payé en exécution de leur contrat de mariage et de la somme de 190 livres qu’il leur paiera sur ce déduit la somme de 140 livres qu’ils luy doibvent par obligation passé par Coueffé notaire royal à Angers le 31 mars 1629, ledit Babin sera et demeurera pour elle et sondit mary quitte de la descharge de tout ce qu’elle pourroit contre luy prétendre et demander tant pour défection obmission et erreur de calcul dudit compte que pour tous meubles deniers dotaux et autres acquets portés à cause de la communauté de luy et de ladite défunte Chasteau leur mère, et toutes autres demandes recherches et prétentions quelconques qu’elle est sondit mary leurs hoirs et ayant cause pourroient prétendre contre ledit Babin aussy ses hoirs et ayant cause pour et à cause de la succession de ladite defunte Chasteau, à quoy sera par ladite transaction par ledit Drouault esdits noms renoncé comme dès à présent par la présente ladite Babin constituante avec l’autorité de sondit mary a renoncé et renonce pour et au profit dudit Babin ses hoirs et ayant cause ; et demeurera au moyen de ladite transaction le contrat de mariage d’iceluy Drouault et de ladite Babin sa femme pour bien et duement exécuté et sortira son effet et eulx et ledit Babin hors de cour et de tout procès, sans aucuns despends dommages et intérests de part et d’autre ; et au surplus faire par ledit procureur (f°3) ce qu’il appartiendra à l’effet de ladite transaction et même recepvoir dudit Babin la somme de 50 livres restant à payer desdites 190 livres dont il baillera acquit que ladite constituante a eu dès à présent pour agréable, ensemble tout ce qui sera par sondit procureur fait et négocié en conséquence des présentes, promettant le rattifier toutefois et quante si besoin est, et généralement etc promettant etc dommage etc fait et passé au bourg de Loiré maison de la Trinité en présence de Me Mathieu Rouvrays notaire de nostre dicte cour, et Charles Adam marchand tanneur demeurant audit Loiré tesmoings – ladite Babin a dit ne savoir signer »

Pierre Marcadé écuyer seigneur de la Pagaudais (Mernel, 35) mis en prison à Angers en 1519

introduction

J’avais publié le 21 octobre 2019 une contre-lettre de Pierre Marcadé à Roustille, qui le cautionnait devant son différend avec l’évêque d’Angers auquel il devait manifestement une forte somme. Cette contre-lettre était datée du 29 octobre 1519, or, je retrouve une autre contre-lettre, concernant le même emprisonnement pour dette envers l’évêque et cette fois 3 semaines avant celle du 29 octobre, et c’est Guillaume Gouro écuyer qui est venu cautionner Marcadé. Ils ont probablement un lien entre eux pour qu’il vienne de si loin cautionner Marcadé. Et je suppose que si Gouro et Marcadé ont un problème avec l’évêque d’Angers c’est que cet évêque a des biens en Bretagne, car c’est François de Rohan évêque d’Angers de 1499 à 1532, qui avait 19 ans lorsqu’il devient évêque d’Angers et non contenant de cela il cumule 3 ans plus tard avec l’archevêché du Lyon. Il avait certainement des secrétaires pour veiller sur tous ses biens et ses rentrées de droits seigneuriaux et/ou religieux. En tout cas, Marcadé avait certainement une terre relevant de François de Rohan.
Sixt-sur-Aff est situé près de la Gacilly au N.E. de Rochefort-en-Terre. Il y a 130 km pour se rendre à Angers, et sachant qu’un cheval fait 40 km/jour, il faut soit au moins 3 jours, soit changer de cheval en route dans une hôtellerie faisant relais de poste.
En 1519 le moyen français réserve parfois des termes plus qu’anciens car ils ont disparu. Ainsi, le terme PLEVIR était utilisé en moyen français comme synonyme de cautionner, et le substantif était PLEVINE ici écrit PLEVIGNE et bien sur le notaire écrit parfois PLAIVIR etc… Ce terme a été oublié, mais il se trouve encore dans le dictionnaire du Moyen Français sur ATLIF en ligne.

Contre-lettre de Guillaume Gouro écuyer seigneur Pommerit (Sixt-sur-Aff, 35) : Angers 1519

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121  – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 4 octobre 1519 en, notre court à Angers (Nicolas Huot notaire) personnellement estably Guillaume Gouro escuier sieur de Pommerit en la paroisse de Sitz en duché de Bretaigne ainsi qu’il dit soubzmectant etc confesse etc que à sa prière et requeste honneste personne sire René Roustille sieur de la Rangardière demourant à Angers à plaivit et cautionné et par ces présentes plevist et cautionne Pierre Marquadé escuier sieur de la Pasquaudaye en la paroisse de Moerenel en l’évesché de St Malo audit duché de Bretaigne, estant de présent détenu prisonnier ès prisons royaux d’Angers à la requeste de Révérend père en Dieu monseigneur l’évesque d’Angers des sommes de deniers dont est question entre ledit Révérend et ledit Marquadé et de toutes choses dont ledit Révérend pourroit faire question et demande audit Roustille pour raison de ladite plevigne et des déppendances d’icelle et a promis et par ces présentes promect ledit estably garantir et garder de touz dommages ledit Roustille pour raison de ladite plevigne et des déppendances d’icelle, et a esté dit et accordé entre les parties que au cas que ledit Roustille avoit ou soustenoit aulcunes tourments ou peines pour raison d’icelle plevigue que ledit estably sera tenu luy paier et bailler la somme de 300 escuz d’or deulement avecques (f°2) ce paier les sommes de deniers dont il est question entre ledit Révérend tous couts et mises faits à l’occasion de ladite plevigne entre Marquadé envers mondit évesque d’Angers que autres et aux dommages etc oblige ledit estably soy ses hoirs etc à prendre vendre etc et son corps à tenir prison et houstaiges en la chartre d’Anger ou ailleurs etc renonçant etc foy jugement et condemnation ; et a esleu lesdit establiz domicile en ceste ville d’Angers en la maison et houstellerie ou pend pour enseigne la Licorne en cestedite ville d’Angers pour recepvoir tous ordonnances et autres exploits de justices si aucunes se faisoient pour raison de ladite plevigne lesquels ordonnances et exploits de justice il veult et consent qu’ils sortent leur plein et entier effet et seront de tel effet et substance que si faits estoient à sa personne ces présentes néanmoins demeurant en leur force et vertu, et veult et consent ledit estably que ces présentes seront mises en la meilleure forme que faire ce pourra au proffit dudit Roustille présent ad ce Jehan Briend sergent et Pierre Bertran pelletier et Jehan Potier tous demourant à Angers tesmoings

Contre-lettre de Pierre Marcadé écuyer seigneur de la Pagaudais (Mernel, 35) : Angers 1519

Pierre Marcadé doit manifestement une somme importante à l’évêque d’Angers, et a dû prendre une caution en la personne de René Roustille. L’acte qui suit est la contre-lettre pour tenter de mettre la caution hors de cause,  mais je vous ai souvent mis des contre-lettres et j’avoue que celle-ci est encore plus rigoureuse que la plupart, en termes de clauses, et vous allez même voir que cet écuyer est même menacé de prison à faute de payer.
Cet écuyer est cité dans l’Armorial de Bretagne de Potier de Courcy, page 230 du tome 2, et portait : D’argent à trois lions mornés. J’ai bien trouvé la commune de Mernel mais la Pacquaudaye ne s’y trouve probablement plus.
Vous remarquerez la signature, car elle est inhabituelle pour un écuyer. En effet, les nobles ont le plus souvent une signature sans fioriture, or, ce Pierre Marcadé signé comme un bourgeois notable et non comme un noble, mais il est bien noble puisqu’il est dans l’ouvrage ci-dessus.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121  – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

 Le 29 octobre 1519 en notre cour à Angers (Nicolas Huot notaire) personnellement establiz Pierre Marcadé escuier sieur de la Pasquaudaye en la paroisse de Morenel [la Pagaudais, Mernel (35) ] en l’évesché de Saint Malo au duché de Bretaigne ainsi qu’il dit soubzmectans confesse que à sa prière et requeste et pour son faict honneste personne sire René Roustille sieur de la Rangardière demourant à Angers se plevy et caucionné et par ces présentes plevist et caucionne ledit Marcadé envers révérend père en Dieu monseigneur l’évesque d’Angers des sommes de deniers en ce et dont est question entre ledit Marcadé et ledit Révérend et des dépendances d’icelles et a promis et promet par ces présentes ledit Marcadé garantir et garder de tous dommaiges ledit Roustille ses hoirs pour raison de ladite plevigne et des dépendances d’icelle, et de mectre hors ledit Roustille ses hoirs etc de ladite plevigne dedans la feste de Pasques prochainement venant à la peine de 300 escuz d’or au merc du soulleil de peine commise à applicquer en cas de deffault audit Roustille ces présentes néanlmoins demourant en leur force et vertu ; avecques ce a promis doibt et sera tenu ledit Marcadé faire taisant (f°2) ledit révérend en manière qu’il ne puisse rien demander audit Roustille pour raison de ladite plevigne et des dépendances d’icelle et tous autres à qui il appartienderoit ; et oultre a promis doibt et sera tenu ledit Marcadé poier et rembourser ledit Roustille des sommes de deniers si aucune il auroit baillées pour raison de ladite plaigne et autres frais et mises si aucunes auroit faites ledit Marcadé congnoissant et confessant que ledit Rousrille s’est mis en ladite plevigne pour faire plaisir à iceluy Marcadé et non pour autre cause, et a promis ledit Marcadé doibt et sera tenu sur ce garantir et rembourser ledit Roustille de toutes pertes dommaiges et intérests quels qu’ils seroient concernans et provenans pour ladite plevigne et à l’occasion d’icelle si aulcunes ledit Roustille auroit ou pouroit avoir et luy rendre et indemniser ; et a esleu ledit estably domicile en ceste ville d’Angers en la maison et houstellerie où pend pour enseigne la Licorne en la paroisse de Sainte Croix pour recepvoir (f°3) tous actes et exploits de justice si aucuns se faisoient pour raison de ladite plaigne lesquels actes et exploits de justice il veult et consent qu’ils sortent leur plein et entier effet et qu’ils vallent et sortent de tel effet et substance comme si faits estoient à sa personne et accepte cour et juridiction en ceste ville d’Angers par davant messieurs les juges d’Anjou, lieutenant du sénéchal d’Anjou, juge de la provosté royale d’Angers et tous autres … pour raison de ladite pevigne et des dépendances d’icelle protestant … iceulx juges non les révocquer en tant que touche ladite plaigne et les dépendances d’icelle ; auxquelles choses dessusdites tenir et accomplir etc et aux dommages etc oblige ledit Marcadé soy ses hoirs etc et son corps à tenir prison et houstaige en la chartre d’Angers ou ailleurs etc et ses biens etc renonçant à toutes … ; et à tout ce que dessus est dit tenir etc acomplir etc foy jugement et condemnation etc présents (f°4) ad ce honnorable homme et saige maistre René Durant licencié en loix sieur du Boys Richer et sire Thomas Poiron marchand demourant à Angers tesmoings, fait et donné à Angers en la maison dudit Poiron

Le canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Je retrouve dans les archives de Belmont, un papier tapé à la machine en 1921, concernant le canot, volé à Belle-île par 2 prisonniers de la colonie pénitentiaire, pour s’évader, en direction manifestement de Lérat puis le canot vient s’échouer à Belmont où il est retrouvé par Yves Fagault et ses 2 cousins Paul et Louis Rousseau, jeunes gens en vacances à Belmont.
Le garde maritime de la Turballe qui a tapé ce compte-rendu de la recherche du canot qualifie Belmont de château, ce qui était sans doute le qualificatif des Turballais à l’époque, sans doute impressionnés par la construction à Belmont de René Fagault.
Vous avez beaucoup de choses sur Internet sur la colonie pénitentaire de Belle-Ile mais ce lien est vers la page que je trouve la meilleure parce qu’elle émane du département lui-même

11 août 1921 compte-rendu de la trouvaille du canot des évadés de Belle-Ile

La Turballe le 11 août 1921 (compte-rendu textuel du Garde-Maritime déposé chez Mr l’administrateur de la Marine au Croisic – feuille dactylographiée conservée dans le Livre de Bord de Belmont)
Le garde maritime Yves Callec a l’honneur de rendre compte à M. l’Administrateur au Croisic que aussitôt que j’ai eu communication par M. le Syndic dans la soirée que deux évadés de Belle Ile avaient pris un canot et se dirigeaient sur la côte le 10 août 1921, j’ai interrogé plusieurs pècheurs, lesquels m’ont tous répondu qu’ils n’avaient rien vu, à 21 h 45 je me trouvais sur le quai lorsque M. Hébel instituteur à La Turballe venait me remettre un rôle au douanier Chauvel, lequel me l’a remis de suite et je me suis rendu compte que c’était bien le canot M.V.U. armé à Belle-Ile N°125, propriétaire et patron M. Uhel François N°57 Belle Ile : je me suis immédiatement accompagné des douaniers Chauvel et Boulliguan rendu à Belmont ou M. Hébel avait trouvé le rôle sur la grève et où nous avons vu un petit canot pein en vert sur la grève entre deux rochers, nous nous sommes rendus auprès ; à ce moment j’ai aperçu dans le creux du rocher la lueur de deux cigarettes allumées, croyant avoir affaire aux deux évadés et les croyant armés j’ai dit aux douaniers tenez votre révolver à la main et j’ai crié qui est là : 3 hommes se sont levés et se sont présentés à nous en nous disant bonsoir Messieurs ; je les nomme Yves Fagault de Guérande, Paul Rousseau et Louis Rousseau ; intérrogés sur leur présence à cette heure et à cet endroit ils nous ont répondu qu’ils prenaient le frais et avaient amarré le canot et sauveté 3 avirons : ils avaient aperçu au large le canot vers 13 heures dans la direction de Lérat et leur attention se portait sur ce canot qu’ils ne connaissaient pas ; vers 14 heures il avait disparu au large et à 19 heures en revenant de La Turballe ils avaient vu le canot sur la grève abandonné et qu’il s’était échoué vers 15 heures et qu’ils venaient d’amarrer le canot et sauveté 3 avirons et le matériel flottant et qu’ils avaient aucune autre intention que le bon sauvetage ; ils sont ensuite rendu à leur château à Belmont et nous 3 nous avons aporté les avirons lesquels ont été mis en sureté au bureau de la Douane à 23 heures 20. Aujourd’hui le 11 août 1921 je me suis présenté à 5 heures 30 au bureau de M. le Syndic, lequel m’a accompagné sur les lieux du naufrage où nous avons constaté que le canot était rempli d’eau. J’ai ensuite accompagné M. le Syndic au château au retour à La Turballe M. le Syndic m’a dit de chercher deux hommes pour aller chercher le canot, j’ai trouvé Hervel et mon fils ; actuellement le canot se trouve amarré au quoi et le matériel en sureté chez M. le Syndic.

Transfert de Jeanne des prisons de Château-Gontier à la commanderie de l’Hôpital Béconnais, 1466, pour avoir tué son enfant sur le fief de la commanderie

Cet acte m’a été envoyé par un lecteur pour retranscription, voici mon premier jet. Pour mémoire, le fait d’avoir tué son enfant est alors toujours la condamnation à mort. La pauvre a sans doute été engrossée par son employeur…

Cet acte est aux archives de la Vienne, 3 H 1/142.

Acte par lequel Messieurs de Chateaugontier délivrent une nommé Jeanne fille bastarde qu’ils détenaient dans leurs prisons pour avoir tué son enfant au sieur commandeur de l’hopital Besconnais pour en faire faire justice ayant commis le crime sur son fief
1. En la requeste que nous faisoit autreffoy Rolland Cornille procureur pour le commandeur
2. voulsissant rendre Jehanne fille bastarde de Guillaume Truillot détenus prinsonnière es prinsons
3. qui ont dit contre elle qu’elle occis et meurtry ung sien enffant, laquelle ledit commandeur … disoit qu’au temps du
4. délit par elle commis et perpétré elle demeuroit en la maison de Macé Paigner qui est le fié et seigneurie en nuesse dudit
5. hospital qui en rien ne recognoissoit la seigneurie dudit lieu de Chasteaugontier mais estoit tenu du Roy nuecement et de
6. la première ? fondation dudit hospital … icelle maison alle avoit esté prinse et aussi avoit ledit commandeur telle justice qu’il
7. vouloit cognoistre dudit cas pourquoy disoit iceluy procureur dudit hospital que nous luy devons rendre ladite Jehanne pour
8. la pugnir par sa justice dudit cas selon raison et la coustume du pays comme commis et perpetré ledit mallefice en leur fié
9. et seigneurie … de la court estait rendu que ladite Jehanne estoit détenue prisonnière pour raison
10. et à la cause dessusdite mais disoit que par la coustume du pays d’Anjou notoire …
11. de son salut et luy estre rendue advis de voisin à voisin il est requis qu’il … deffendre le cas dont il est accusé et qu’il ayt telle
12. justice qu’il en puisse avoir et entrependre … et cognoissance or disoit ledit prieur de la commanderie que ladite Jehanne avoit
13. confessé le cas et par conséquent ne luy devoit estre rendue ladite sentence aussi que le commandeur dudit hospital n’avoit pas
14. telle justice à quoi de la part du procureur dudit hospital estoit rétorqué au contraire c’est à savoir qu’en …
15. n’avoit intérest par … ne autrement fait ledit commandement sur sa justice et que au regard de sa justice n’avoit
16. pas aulcun … et non estoit tenu de nous en informer mais disoit que attendu le délict avoir esté commis et
17. perpétré en ladite maison et que la prise de ladite femme avoit esté faicte en icelle elle luy devoit estre rendue, sur quoy avons
18. différé ladite matière et icelle délivraison estre faicte jusques aujourduy en la ville d’Angers en laquelle apprenons
19. comme monsieur le baili et que n’avons pris mais avons ordonné que de ladite matière aux gens du conseil du …
20. … lesquels ont esté depp… que devons rendre ladite femme audit commandeur veu que le cas a esté admis en leur fié
21. et que ladite femme y a demouré par l’espace de deux ans et plus et la présente faicte en …
22. en confirmant notre oppinion avecques l’oppinion desdits conseils avons icelle femme rendue avecques les cas audit commandeur
23. pour la pisticier ainsi que de raison en poyant par iceluy commandeur les despens de ladite prisonnière et autres despens raisonnables
24. donné à Angers par davant nous Jehan Hullin licencié en loix licitation ? de honnorable homme et saige monsieur maistre
25. Hardouyn Fournière licencié es loix bailli de Chasteaugontier le 2 mars 1466

Voici ce qu’André Joubert a écrit sur la Commanderie Hôpital Béconnais, Bulletin Historique de la Mayenne, janvier 1890, p543-545

LE BAILLIAGE DES TEMPLIERS

Il existait à Château-Gontier une rue qui portait le nom de rue du Temple. Cette rue, appelée aujourd’hui rue Saint-Just, perpétuait le souvenir des Templiers établis dans la cité au moyen-âge. Les Templiers de Château-Gontier ne formaient pas une Commanderie, mais simplement un bailliage, dépendant de la Commanderie de l’Hôpital Béconnais, près Villemoisant, qui remontait au XIIe siècle, et était une annexe du Temple de Saint-Laud d’Angers. Il se pourrait que, dans les temps primitifs de l’ordre, ce bailliage ait été pourvu de chefs particuliers et ait eu une existence particulière, personnelle, indépendante, à une époque antérieure aux titres qui nous ont été conservés, comme cela s’est présenté quelquefois en Poitou, mais rien ne nous permet d’affirmer qu’il en ait été ainsi.
Villemoisant, canton du Louroux-Béconnais (Maine-et-Loire).
Les anciens aveux rendus par les seigneurs de Chàteau-Gontier mentionnent la maison des Templiers dans cette ville et la liste des domaines qu’ils possédaient dans la contrée.

NOTES SUR LE BAILLAGE DE CHATEAU-GONTIER (XV°-XVIII°) SIÈCLES.

Les Archives de la Vienne renferment les anciens titres du Prieuré d’Aquitaine, parmi lesquels on remarque un certain nombre de pièces relatives au bailliage de Château-Gontier. Nous en reproduisons la liste
Bailliage de Château-Gontier. 1.5 5 mars 1466. Acte par lequel le bailli de Chàteau-Gontier remet entre les mains des officiers du Commandeur de l’Hôpital Béconnais une fille qui avait été emprisonnée pour infanticide, ce crime ayant été commis dans la mouvance de la Commanderie.
II. 1567, 1577, 1589, 1593, 1631. Baux à ferme des domaines de Château-Gontier appartenant aux Templiers.
III. 16 décembre- 1634. Copie d’un aveu et dénombrement au roi par Charles Goddes, seigneur de la Maroutière et de Loigné, où il est question des domaines du bailliage.
IV. – Déclarations et autres titres de Château-Gontier et des paroisses voisines, des XVI », XVIIe et XVIIIe siècles, formant plusieurs dossiers attachés ensemble dans une couverture de parchemin (liasse 142). Plusieurs pièces sont relatives aux biens des Templiers. V. 1448-1730. Titres de rente sur les héritages situés dans les paroisses d’Andouillé, Chenillé, Daon, Saint-Michel-de-Feins, la Jaille-Yvon, Juvardeil, Laigné, le Lion-d’Angers, Livré, Loigné, Marigné près Daon, Mée, Mesnil, Miré, Montreuil-sur-Maine, Querré, Simplé. Un dossier pour chacune de ces paroisses (Liasse 143). Les Templiers y avaient des terres ou des droits féodaux.
VI. 1616-1697. Procès au Parlement entre le Commandeur et Jacques Sourdille, écuyer, sieur de Chambrezais, au sujet d’une rente noble de trois mines de seigle dans la paroisse d’Azé (Liasse 144, dossier volumineux).
VII. 1535, 1537, 1574, 1609, 1629, 1715, 1721. Papiers de cens, rentes et déclarations, registres d’assises (Liasse 145). (Archives de la Vienne. Titres du Prieuré d’Aquitaine).
Le Dictionnaire topographique de la, Mayenne mentionne, aux page 308 et 309, divers lieux, des environs de Château-Gontier, qui portaient les noms de « Temple » ou de « Templerie, » et étaient d’anciens domaines des Templiers.
En 1792, la ville était divisée en sept quartiers. Celui qui commençait aux marches de Saint-Jean et allait jusqu’au Pont, englobant la Prison, située Basse-Grande Rue, portait alors le nom de Quartier du Temple, selon une note que notre excellent confrère, M. René Gadbin a eu l’amabilité de nous communiquer.
ANDRÉ JOUBERT.