L’assassinat de Criqueboeuf était sur mon site !

Depuis quelques semaines, certains, dont je suis, cherchent à comprendre comment Claude Simon a terminé rompu vif à barre de fer sur la roue, selon le Journal de Louvet. Remercions au passage Louvet de l’avoir mentionné, car il aurait pu l’omettre compte-tenu de son tempérament !

« Le jeudy dixième jour de septembre au-dict an 1609 M le duc de Vendosme a passé par les Ponts de Cé pour aller en Bretaigne aulx Estatz assignez à Nantes. Le vendredy dix neufvième dudict mois ung nommé le capitaine la Fosse a esté rompu à coups de barre de fer sur une croix, et mis sur la roue pour avoir vollé les deniers du roy, tué le sieur de Tricqueboeuf, avoir chassé le sieur du Bois-Bernier, son beau-père, hors de sa maison de Bois-Bernier, et la damoyselle de Bois-Bernier, sa belle-mère, lequel pour les crimes susdictz, M. de la Varenne, par le commandement de Sa Majesté, il y a ung mois, l’auroit assiégé et pris audict Bois-Bernier, entre les mains duquel il se seroit sauvé ou quoy que soit des mains de ceulx à qui ledict sieur l’avoit baillé à garder dans ledict logis et ledict cinquième jour de ce mois auroit esté reprins par M. le prévost de La Flèche dans ladilte maison par l’intelligence d’ung de ses compagnons qui l’auroit trahy et livré audict prévost qui l’auroit emmené Angers où il auroit esté jugé par MM les présidiaulx. » (Journal de Louvet publié dans la Revue d’Anjou Maine et Loire, 1855, Vol. I, page 20 et 21)

  • de Triqueboeuf à Criqueboeuf
  • Lorsque j’ai évoqué il y a quelques semaines l’assassinat de Criqueboeuf, certains m’ont gentiement fait remarquer que Louvet aurait écrit Triqueboeuf. Je dois reconnaître que depuis ils se sont reliés à ma thèse. Car il y a bien au un Criqueboeuf assassiné !

    Certes, Claude Simon n’est jamais mentionné par les rares témoins des faits de la nuit du 16 au 17 octobre 1591, dans les versions publiées sur cet assassinat :

      L’assassinat de Criqueboeuf au château de Montjean, A. Angot, Bull. Commission Hist. de la Mayenne, 1912, numérisé sur le site des Archives Départementales de la Mayenne

      Le même assassinat relaté par M. Bodard de la Jacopière, dans Craon et ses environs, que j’ai numérisé dans mon fichier Simonin

      Le même assassinat dans l’ouvrage de Joubert sur la Baronnie de Craon, en ligne sur Google Book

    Cela ne signifie par pour autant qu’il n’y fut pas, car il était capitaine à Craon, et proche de Pierre Le Cornu, parrain en 1596 du fils de Claude Simon.

    Par ailleurs, certains m’ont fait remarquer qu’entre octobre 1591 et septembre 1609 il y avait trop d’années, mais je relativisais, sachant que de nos jours, avec toutes nos méthodes modernes, il nous arrive de n’avoir rien trouvé en 20 ans !

    J’avais bien pensé à un second Criqueboeuf, mais cela me semblait une énormité, car le patronyme est déjà assez rare en lui-même, alors 2 porteurs du patronyme assassinés en si peu de temps semble incongru !

    Et pourtant, c’est la bonne solution, et je vous invite à la découvrir !

  • Il y avait bien un autre Criqueboeuf assassiné !
  • Lorsque nous avons commencé l’étude du couple de Claude Simon aliàs Simonin et de Marguerite Pelault, j’avais remarqué, entre autres, au baptême de leur fille Renée le 30 septembre 1603, que le parrain était René Cevillé.
    René Cevillé était voisin, puisque demeurant à Cevillé à Chatelais, à moins de 2 km du Chatelier à Cherancé, où demeurait le couple.
    Or, ceux qui me connaissent, savent combien j’ai travaillé cette famille Cevillé et les documents qui la concernent, notamment le livre de raison écrit en 1638 par Jean de Cevillé, prêtre, fils aîné de René. J’avais fait un énorme travail en 2005 afin de retranscrire ce livre de raison, et au fil de cet travail, j’avais eu le sentiment que ce jeune prêtre avait obtenu de sa congrégation une année sabatique pour mettre de l’ordre dans les papiers de famille, un peu comme une mission, pour revoir, en la réécrivant, l’histoire de la famille. Car, il mentionne souvent les livres de raison de son oncle et de son père, qu’il a soigneusement détruits, pour ne copier que ce qu’il voulait bien copier, et modifier à l’occasion, ce qu’il tenait à modifier. Enfin, un membre de la famille cependant resta avec un portrait non arrangé, le mien ! Mais passons, car il était si peu arrangé, qu’il l’a vraiement pas arrangé du tout.

  • le chapitre Legauffre du livre de raison de Jean de Cevillé
  • Ce livre de raison livre donne cependant des pistes, notamment pour toutes les familles des grands’mères, et des alliés, dont les Legauffre, que nous allons maintenant aborder.
    Compte tenu du triste état matériel du livre de raison de Jean de Cevillé, j’avais jugé bon de mettre les vues sur mon site, au dessus de mes retranscriptions, de sorte que vous pouvez aller directement voir :

      Voir l’assassinat de Criqueboeuf par La Fosse

    Allez voir ma page !
    Je n’y ai rien modifié, et vous verrez que j’avais surligné en 2005 les faits !
    Ainsi la solution était sur mon site, et je viens seulement de faire le rapprochement en cherchant numériquement sur mes propres données !

  • Champagné, commune de Chérancé, lieu de l’assassinat
  • Champagné, commune de Chérancé : à Charles de La Saugère, 1659 – Terre seigneuriale, comprenant la Massonnerie, la Rivière, L’Aunay-Poupard, la Bergerie, le Gaubert (Pommerieux), Maupertuis et la Tremblais (Athée), acquise de Philipe de Hardouin, seigneur de Fontenay, par Charles Duval, seigneur de Villeray, 1720 (A. Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

    Ainsi, Claude Simon a tué un voisin !
    Ainsi, le registre des sépultures de Chérancé, refait quelques années après lesdites sépultures, livre sans doute autre chose avant, et il faut le relire attentivement, celui d’Athée aussi !

    Nous commémorerons le 19 septembre prochain le 400ème anniversaire de ce supplice !

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    Assassinat de Jean Ernault, grenetier de Craon, 11 septembre 1589

    Selon le dictionnaire de la Mayenne de l’abbé Angot, Guillaume Ernault sieur de la Daumerie, frère de Jacques Ernault, qui fut maire d’Angers, 1600 et 1607, était du nombre des royaux qui s’emparèrent du château de Craon le 11 septembre 1589, après avoir tué le capitaine, et qui furent passés au fil de l’épée par les ligueurs rentrés en possession de la place.
    Il est prénomé Jean dans les actes notariés à Angers. C’est lui dont il est question dans la dette de René Pelaud et qui est chargé par son père, Jacques Ernault, de recouvrer la somme au Bois-Bernier.

    Je vous mets les lettres d’Henri IV le concernant, car elles donnent des précisions qui ne figurent pas ailleurs. Le roi considère que Jean Ernault a été assassiné, et j’ai compris que s’il pardonne largement, il ne pardonne pas tout, en particulier concernant les crimes de sang et deniers royaux. En fait, je tente de trouver des pistes concernant Claude Simonin capitaine de la Fosse, et je cherche partout…

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série E2402 – Voici la retranscription de Pierre Grelier : Henry par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre à nos amés et feaulx les gens de nos comptes à Paris salut, nous avons par nos esdits et ordonnances faits sur la rédition de nos subjets en notre obéissance esteinct aboly et supprimé la mémoire des choses passées pendant les troubles entre personnes de party contraire afin que par ce moyen de donner exemple à un chacun de faire le semblable fors et exempté des meurtres et cruaultés signalés faicts contre les loix de la guerre entre lesquelles on peut remarquer celle commise à l’endroit de feu Me Jan Ernault nostre grenetier en nostre ville de Craon, lequel voyant les habitants d’icelle s’estre révoltés et prys les armes pour ceulx de la Ligue entreprit au hasard et péril de sa vie se rendre maistre du château dudit lieu auquel il avait esté mys prisonnier par André Goullay lors commandant en iceluy comme de faict s’estant ledit Ernault à costé de deux soldats se rendit maistre du donjou dudit château pour nostre service, mais n’ayant esté promptement secouru fut contrainct par lesdits habitants se retirer à ung garde robe dudit donjon où il fut misérablement bruslé vif et d’abondant après sa mort par sentence du provost de Château-Gontier condamné à estre tyré de terre, son corps rompu sur une roue, sa teste mise sur une des portes de la ville et en quatre ou cinq mil escus envers les héritiers d’André Goullay chef de la révolte qui fut tué à la prise dudit donjon encore que tous ses biens or et argent monnaye et non monnaye eussent esté pillés par ledit Goullay et son adhérant pendant la prison dudit Ernault ses maisons bruslées ensemble tous ses papiers tiltres et enseignement avecq les acquets de sa recepte encore non ontent de ce lesdits habitants seraient tournés en telle fureur et barbarye qu’ils ont fait saisir le peu d’héritage demeurés après le décès dudit Ernault faulte de payement de ladite condamnation et pour combre de toute misère ont lesdits héritiers naguères assignés par devant vous à la requeste de nostre procureur général Me Hierosme Grudé qui a espousé ladite veuve dudit Ernault à présent grenetier audit Craron pour venir compter à ladite chambre pour ledit Ernault son prédécesseur depuis l’an 1582 jusqu’à son décès qui serait en effet les acabler de toute misère et affliction ayant non seulement persu la personne mais aussi tous les biens meubles et immeubles comme il a esté vérifié par informaiton sur de faicte de l’autorité de nostre conseil et rendre nos bons et fidèles subjects qui ont exposé leur vye à la mort pour nostre service de pire condition que nos ennemys, auxquels nous avons faict ceste grâce de les exempter de tout recherche requérant sur ce nos lettres successives nous à ces causes nous mandons commettons et enjoignons par ces présentes s’il vous apert de ce que dict est par l’information sur ce faict de l’autorité de nostre dit conseil mesme de ravaige et brulement de tous les acquits papiers et enseignements dudit Ernault qu’il ait esté assassiné pour nostre service au château de Craon et pour la réduction d’iceluy que lors de sa prise partie de nos deniers ayant esté pillés par ledit Goullay l’aultre fust encore déniée, desquels depuis nous avons accordé la remise au peuple en ce cas vous ayez à tenir quicte et déchargé les veuve et héritiers dudit Ernault de la poursuite contre eulx faicte par mondit procureur général pour la rédition desdits comptes comme audit cas nous avons par cesdites présentes quicter et décharger sans qu’ils puissent à l’advenir aulcunement estre recherchés poursuivis ny inquiéter pour ladite somme soit en général ou en particulier imposant sur ce silence perpétuel de nos procureurs généraux et leurs subjets présents et advenir et généralement à toutes aultres personnes sans tirer à conséquence encore que les formes règlements et ordres prescripts par nos ordonnances n’ayent esté gardés dont nous avons ladite veuve et héritiers Ernault dispensés et deschargés dispensons et deschargons, si vous mandons que du contenu en cesdites présentes vous faites jouir pleinement et paisiblement ladite veuve et héritiers dudit office de grenetier sans qu’il leur soit besoing d’obtenir aultre ny plus particulière descharge que cesdites présents nonobstant tous esdits déclarations ordonnances règlements défenses et rigueurs de compte contraire à icelle auxquelles et à la dérogatoire et dérogatoires y contenues nous avons desrogé et desrogeons mandons à nostre procureur général requérir et poursuivre l’enterinement et effet desdites présentes sans y apporter modification longueur ny remise quelconque car tel est nostre plaisir et parce que de cesdites présentes l’on pourra avoir à faire en plusieurs et diviers lieux voulons que au vidimus d’icelle duement collationné à l’original foy soit adjoutée comme au présent original. Donné à Paris le vingt et septieme jour de febvrier l’an de grâce mil six cent et de nostre règne le unzième ainsi signé par le roy en son conseil Pottier et scellé du grand scel signe en queue Maupeu. – Vu la chambre des lettres patentes du roy données à Paris le 27 février dernier signées par le conseil Pottyer obtenues par la veuve et héritiers feu Me Jan Ernault vivant grenetier de la ville de Craon

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    Les héritiers de Mainboeuf Robert condamnés pour trouble de jouissance envers Anceau de Chazé, Pouancé, 1568

    Vous avez pu constater à travers mes retranscriptions, que bien souvent les parcelles de terres étaient disséminées, et je me suis souvent demandée comment, faute de savoir lire les actes de vente d’une part, et de disposer d’un cadastre d’autre part, on pouvait parvenir à savoir quel rang appartenait à qui.
    C’est sans doute la raison pour laquelle dans les contrats de vente on précise longuement la garantie de tous troubles…
    Je comprends d’autant plus le problème, que de nos jours, biens borné au sol et décrit ans le descriptif de vente de chaque copropriétaire, mon parking souterrain est coincé entre un mur et un mauvais coucheur qui a décidé que sa voiture était bien mieux serrée contre la mienne qu’au centre de son emplacement.
    Voici donc un jugement par le bailli de Pouancé en 1568 pour troubles de jouissance subies par Anceau de Chazé, car les enfants de son feu vendeur ne semblent pas respecter ses droits sur place. L’acte est très long, et je n’en ai retranscrit que l’essentiel, à savoir les noms des parties, les causes, le jugement, le bailli, et la date.
    Au passage, on peut remarquer que ces troubles n’ont pas été résolus par transaction amiable, mais que le bailli de Pouancé s’en est occupé.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 2E681 parchemin – Voici la retranscription : Entre noble homme Anczeau de Chazé demandeur en matière de garantaige d’une part et noble homme Marin Mordret curateur en la cause de Jehan, Ambroys, Mathurin et Gilles les Roberts enfants et héritiers de feu Maimbeuf Robert déffendeurs d’aultre

      saint Mainboeuf est le patron de la paroisse de Noëllet

    ledit demandeur avoyt saisi ledit déffendeur audit nom afin de garantie de la demande que luy faisoit Jehanne Robert femme de Mathurin Royer … pour certains faits pour empescher leur garantaige … et auroyt demander estre ouyz iceulx demandeur et déffendeur en leurs faitz … par devant nous avecques ce bon leur semblera pour leur faire dire ce qu’ilz auroyent fait … scavoir faisons que veu la … du 11 mars 1568 … par devers nous le contrat d’acquet fait par ledit de Chazé dudit deffunt Maimbeuf Robert desdites choses héritaulx dont est question et procès et tout ce qu’elles ont produites par devers nous et sur le conseil par notre sentence et jugement avons condampné et condampnons et à despends ledit Mordret audit nom n’en prendre le garantaige et profit et déffendre la cause dudit de Chazé contre Jehanne Robert pour raison desdites choses héritaulx contenues audit contrat de vendition dont est question …
    par devant nous Guy Lavocad licencié ès loix bailly de Pouencé soubz notre scel et seign et notre greffe le 21 mai 1568

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    Transaction pour le dédommagent d’un bon cheval troqué contre un mauvais, Saint-Julien-de-Vouvantes, 1596

    Nous avons déjà vu ici plusieurs affaires impliquant le commerce ou échange de chevaux. en voici encore une…
    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte, avec mes commentaires habituels : Le 21 septembre 1596 avant midy en la court du roy nostre sire à Angers endroit par davant nous (Jean Chuppé) personnellement establiz Jean Anice Sr de la Poullenaie esetant à présent en ceste ville d’Angers d’une part, et Me Nycollas Nouais Sr de la Garanne demeurant à St Jullian de Vouvantes pays de Bretagne d’autre part,

      l’affaire est traitée à Angers et non à Nantes, voire plus proche de Saint-Julien-de-Vouvantes, tout cela pour un cheval, ce qui montre l’importance du cheval à cette époque…

    soubzmettant confessent avoir fait l’accord qui s’ensuit sur et touchand le procès d’entre lesdites parties pendant au siège présidial de ceste ville d’Angers pour le payement de la somme de 50 escuz que ledit Nouais demandoit audit Anice pour ung cheval et que ledit Anice deffendoit à ladite demande et disoit luy avoit bailler ung autre cheval qui estoit de pareille valeur et sur ce les parties estoient en procès et dont ils ont accordé entre eulx qui s’ensuit
    c’est à savoir que ledit Anice pour demeurer quite de ladite promesse de 50 escuz pour ledit cheval et de la plusvalue du cheval dudit Nouais qui s’est trouvé valoir plus que le cheval baillé par ledit Anice audit Nouais, ledit Anice a promis et demeure tenu payer et bailler audit Nouais la somme de 30 escuz sol qu’il promet payer dedans caresme prochainement venant

      la somme est inférieure à la somme exigée auparavant, et on voit là la marque de négociations, dans lesquelles chacune des deux parties ont fait un effort.

    et au surplus lesdites parties demeurent hors de court et de procès sans autre principal dépens dommages et intérestz et respectivement quites
    fors et réservé la somme de 10 escuz sol mentionnée an ladite cedule et promesse de 50 escuz pour lesquels 10 escuz ledit Nouais poursuivra comme il voyera estre à faire défences au contraire ledit Anice proteste de s’en défendre
    auquel accord obligation et tout ce que dessus tenir etc oblige ledit Anice etc ses biens etc et mesme ledit Anice a tenir prison comme pour les propres deniers et affaires du roy notre sire et par defaut etc foy jugement condemnation,
    fait et passé audit Angers à notre tablier en présence de Toussaint Montoire Sr de Corbières demeurant à Châteaubriant, et Sébastien Leveau marchand demeurant à Angers tesmoins

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    Procès verbal d’adjudication de la terre de Barillé en Ballots à Charles de Goddes saisie sur Jeanne Ernault veuve Auger, Angers, 1600

    Devant le nombre de saisies judiciaires et adjudications qui s’ensuivent, j’ai ouvert une sous-catégorie SAISIE, ADJUDICATION dans la catégorie JUSTICE, pour la distinguer des TRANSACTIONS mais j’ai encore de l’ordre à y mettre.

    Ce qui suit procède d’une tentative d’évaluation de la fortune de Renée Du Buat. Elle est issue de la branche aînée des Du Buat, et on aurait pu la croire aisée. Nous découvrons ci-dessous que la terre de Barillé, censée appartenir à cette branche, est aliénée depuis un certain temps…
    Cette tentative d’évaluation sera longue, mais je suis patiente et pugnace…

    Renée DU BUAT qui épouse début 1575 René PELAULT Sr du Bois-Bernier, est la fille aînée de Guillaume DU BUAT Sr de Barillé, de Chantelou, de Rochereul (Bazouges, 53), et de Grugé (Niafle, 53) † avant 1575, qui tua en duel Bertrand Guérif à Livré (53) en 1535
    Il était fils de Clément DU BUAT et de Françoise DE LA ROCHÈRE
    Il avait épousé le 15 novembre 1549 Jeanne de ROMILLÉ Fille de Georges de Romillé Sr de la Chesmelière (Désertines, 53), d’Ardennes et de Pont-Glou, et de Renée de Montecler

    Une partie des biens de Guillaume DU BUAT aurait-elle été saisie suit à ce duel ? La question est ouverte !

    Barillé : commune de Ballots, sur un affluent de l’Oudon – Terra C. de Barilleio, XIIe siècle (Cartulaire de la Roë, f°56). – Le domaine de Barillé, 1408. – Cass. – Les chanoines de la Roë y acquirent de divers particuliers, de 1150 à 1297, un moulin, qui n’est supprimé que depuis quel-ques années. La famille de Barillé, dite aussi de Saint-Aignan, possédait, dès le 13e siècle, le domaine que Marguerite de Saint-Aignan porta en mariage à Guillaume Du Buat, 1482. Ses des-cendants formèrent une branche de cette famille, éteinte en 1581. La terre est adjugée par décret sur Jeanne Esnault, veuve de René Auger, à Charles de Goddes, secrétaire du maréchal de Brissac, mari de Vincente Lefebvre, 1600 (Abbé Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série E 158
    • en marge : Adjudication par décret expédiée à la sénéchaussée d’Angers de la terre et seigneurie de Barillé, saisie à la requête des créanciers de Jeanne Ernault veuve de René Auger adjugée à Charles de Goddes –
    • A tous ceulx qui ces présentes lettes verrons Pierre de Donadieu sieur de Puicharic comte de Donfront chevalier de l’ordre du roy conseiller du roy en ses conseils privé et d’estat capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances de sa majesté gouverneur de la ville et château d’Angers son lieutenant au gouvernement d’Anjou salut,
    • scavoir faisons que ce jourd’huy en jugement la court et juridiction de la sénéchaussée d’Anjou et siège présidial à Angers tenant pour l’expédition de baulx à ferme et ventes judiciaires en l’assignation et inthimation prendante à huy par davant nous pour procéder à la vente et adjudication par décret de la terre et seigneurie appartenances et dépendances de Barillé sise en la paroisse de Balotz et composée des métairies de la Court et de Prinsé et des terres qui dépendent des métaires de la Fremandière prez chesnayes fief et seigneurie appartenances et dépendances de ladite terre de Barillé et comme René Lecordier à présent fermier en jouit sans aucune réservation en faire
    • entre noble homme Gilles de la Chesnaye poursuivant cryoit de ladite terre et appartenances de Barillé noble homme Jacques Ernault poursuivant cryeoit de Charrotz a comparu ledit Ernault en sa personne et au regard dudit de la Chesnaye il n’a comparu ne aultre pour luy et de luy audiance ensemble Me Pierre Paytrineau son advocat et conseil en avons donné et donnons déffault en présence dudit Paitrineau qui a dict et requeris l’adjudication encores ont comparu Jeanne Ernault veufve de deffunt René Auger saisie en la qualité qu’elle procèdde par Me Robert Dufresne son advocat et procureur le chapitre de Craon par Me Fleury Harangot les religieux de la Roë par Me François Delaporte Me Jean Jacques Bellet curateur aux causes de noble homme Christofle de Chivré en sa personne noble homme Jehan Allain par Me Gabriel Bernard dame Guyonne Bonamy par Me Jean Mancourt noble homme Charles Goddes par Me René Verdier damoiselle Françoise Lefevre par Me Jehan Quetin maistre Thomas Lemercier par Me Jehan Lebreton Me Pierre Herreau en sa personne Me Georges Fiot par Me Pierre Lemaryé noble homme Pierre Du Bellay et damoiselle Barbe d’Asnières sa femme par Me Estienne Dumesnil et le chapitre St Martin opposant aux deniers qui pourront estre adjugés auxdits Du Bellay et d’Asnières par Me Christofle Dupin Jehan de la Bahoullière par maistre (blanc) Pierre Gault par Me François Letort et Me Pierre Letessier chapelain de la chapelle de la Lande aliàs la Fourmandière opposant affin de distraction pour raison de ce qui dépend du temporel de sa chapelle par Me François Delaporte leurs advocatz et procureurs respectivement et au regard de Mes Pierre Morin René et Gilles les Morins Louis Goisbault mary de Françoise Lefeubvre Jacquine Sinoye et René Martin héritiers par bénéfice d’inventaire dudit défunt Auger Me René Rousseau Me René Chevalier et Perrine Gohin n’ont comparu ne autre pour eulx et deux audiences attenduz et rapportez en la manière accoustumée en avons donné et donnons déffault nonobstant lequel après que Bellet audit nom a dit que dès le 10 juillet 1573 ledit deffunt Auger et deffunt Jehan d’Andigné vivant escuyer sieur du Bois de la Cour auroient vendu o grâce à la dame de Deroquetaillade la terre de la Motte Bourrager pour la somme de 3 000 escyz sol quelle somme ledit Auger auroit esté condamné payer avecq les intérestz à la raison de 700 livre spar an depuis l’année 1585 par sentence de nous du 1er juin 1586 confirmée par arrêt de la court du 31 août 1588 en vertu desquelz contractz et sentence et à deffault de principal et intérestz auroit esté par Daniel Blunaye sergent royal et général en France procédé par saisie establissement de criées bannies sur les biens dudit défunt Augers mesme de ladite terre et seigneurie appartenances et dépendances de Barillé lesdites criées vérifiées et publications faites desdites choses ledit Charles Goddes sans préjudice de ses droits comparant par ledit Verdier auroit enchéri et mins à prix lesdites choses cy-dessus spécifiées à la somme de 2 000 escuz évaluez à la somme de 6 000 livres dont luy aurions décerné acte et ordonné icelle enchère estre publiée tant au prosne de grande messe de la paroisse de la situation des choses que à ce siège l’audiance tenant et avons ordonné de la distraction requise par Delaporte pour ledit Letessier chapelain prendre communication desdites criées et banies pour venir procéder à l’adjudication à la huitaine, donné à Angers par devant nous Marin Boylesve chevallier Sr de la Maurouzière conseiller du roy notre sire lieutenant général en la sénéchaussée d’Anjou et le siège présidial dudit lieu le jeudy 10 février 1600,

      j’ai sans doute égratigné quelques noms qui me sont inconnus. Je suppose que tout ce monde est là au titre de créancier, et comme vous pouvez le constater, ils sont nombreux…

    • et le jeudy 24 desditis mois et an ladite juridiction tenant ont comparu les parties comme dessus defaut desdits défaillants Delaporte pour ledit Tessier a persisté en son opposition affin de distraction des choses héritaulx qui sont la dotation et fondation de sa chapelle et que aucune des parties n’ont rien dict pour l’empescher,
    nous avons audit Letessier chapelain susdit fait et faisons main levée et distraction des héritages de la fondation et dotation de ladite chapelle ordonné qu’il sera procédé à la vendition et adjudication du surplus de ladite terre et appartenances de Barillé dont avons fait faire lecture par nostre greffier
    Verdier pour ledit Goddes sans préjudice de ses droits et sans comprendre les choses affectées à ladite chapelle a persisté en son enchère de 6 000 livres et comme ne s’est trouvé aultre plus haulte enchère nous ordonnons que ledit procès verbal desdites criées et bannies enchères et publications seront minses par devers nous pour voir et juger si les solempnitez de justice pour vente de biens de justice ont esté gardées et observées, donné à Angers par davant nous lieutenant général susdit lesdits jour et an
    • Le mesme jour veu par nous ledit procès verbal desdites criées dudit 4 février 1587 vérifiées devant nous le 5 juillet ensuivant audit an contenant qu’aurons ordonné qu’il seroit procédé à la vente et adjudication desdites choses criées au plus offrant et dernier enchérisseur les solempnitez de justice gardées et obervées l’enchère minse par ledit Verdier soubz le nom dudit Goddes à la somme de 2 000 escuz évalluez à 6 000 livres publications de ladite enchère faicte par davant nous en jugement la juridiction tenant les 3 novembre et 12 décembre affichées par Pottier sergent royal publications faictes aulx prosnes des grandes messes parochialles des paroisses de La Selle Craonnaise et de Ballotz le 12 décembre dernier et au marché de Craon les 12 et 13 dudit mois
    • disons les solempnitez de justice pour vente et aliénation d’héritages avoir esté gardées et observées qu’il sera procédé à l’adjudication de ladite terre et appartenance de Barillé à l’après diner de ce jour en l’audience.
    • A laquelle presdinée en jugement ladite juridiction tenant les parties comparantes comme dessus lecture de ce faite en la forme de vente enchère et publications par nostre greffier et qu’aucun ne s’est présenté pour plus enchérir,

      PRESDINEE, pour après dîner, et comme le dîner est le déjeuner à l’époque, il s’agit de l’après midi

    avons audit Goddes vendu baillé et adjugé vendons bailons et adjugeons ladite terre de Barillé contenue par ledit procès verbal cy-dessus pour ladite somme de 2 000 escuz sol évalluez pour 6 000 livres
    • et à tous fors audit Goddes deffenduz et deffendons la jouissance à la charge toutefois qu’il ne pourra entrer en la possession jusques à ce qu’il ait consigné ladite somme de 2 000 escuz sol entre les mains du recepveur des consignations quelle somme avec les fruictz ou fermes du passé seront distribuez entre les créanciers dudit deffunt Auger par davant nous à qui il appartiendra
    • cy donnons en mandement au premier sergent requis mettre ces présentes à exécution ainsi qu’elles le requièrent et pour l’exécution d’icelles faire tous exploitz de justice à ce requis
    • donné à Angers par davant nous lieutenant général susdict ledit jour 24 février 1600

    Son frère lui a extorqué une reconnaissance de dette alors qu’il était détenu à Craon, 1589

    Brain-sur-les-Marches est située à la frontière de l’Anjou et de la Bretagne. D’ailleurs l’acte qui suit l’appelle : Brain sur les Marches de Bretagne.
    Nous découvrons aujourd’hui une affaire sordide, car le plaignant, comme on va le découvrir plus loin, est âgé de plus de 70 ans et a perdu l’ouïe, et cela n’a pas empêcher son frère de lui extorquer de l’argent…

    carte des anciennes paroisses dAnjou, cliquez pour agrandir
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    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte, avec mes commentaires habituels : Le 29 août 1589 avant midi, en la court royale d’Angers devant nous (Chuppé notaire) personnellement estably Pierre Nyot demeurant au lieu des Vaulx paroisse de Brain-sur-les-Marches de Bretagne soubzmetant etc confesse avoir constitué et constitué Me Pierre Lemarié advocat Angers o pouvoir de substituer eslyre domicile et par especial pour poursuivre au nom dudit constituant
    René Nyot son frère pour faire casser et adnuller certaine cédulle de 110 escuz qu’il auroit estorquée audit constituant pendant qu’il estoit prisonnier à Craon
    c’est donc son frère qui lui a extorqué une signature pour 110 écus !
    Et c’est contre son frère qu’il est en procès pour cette raison !

    et icelle fait en date d ladite prison savoir pour la crainte qui estoit faire audit constituant de demende en perpétuelle prinson qu’il ne savoir qu’il faisait par ce que qu’il avait 6 à 7 mois qu’il estoit prisonnier … âgé de 70 ans ou environ qui a perdue l’ouye

      quelqu’un m’a raconté un jour qu’autrefois les prisons étaient si sordides que les prisonniers mouraient tous au bout de quelques jours ! Manifestement non ! même les personnes âgée tenaient le coup longtemps.

    laquelle cédule est cause de preste encores qu’il ne luy ait baillé à tous derniers soit lors de ladite cédulle ou auparavant et qu’encore soit promist le mettre hors de prison néanmoins ayant extorqué ladite cedulle sur dite promesse qu’il ne perderoit son estat aurait esté retenu prisonnier 22 mois depuis ladite cedule si besoing est obtenir lettres royaulx pour faire casser ladite cedule et offre audit Nyot ce disant outre les droits et actions de Pierre Boucault qui les avoir de Fiacre Geslin et ledit Geslin de François Hanry au nom et sentence auroit esté donnée de réparation depuis consentie que ledit René Nyot fasse taxer les dépenses du procès et rembourser ledit Nyot de ce qui a esté pareillement et légitimement desboursé pour ledit procès fait à Craon et jugé audit lieu,
    oultre demander contre ledit Nyot qu’il rende audit constituant une couette de lit traverslit … une fau une fouge et une broche et autres meubles qu’il a pris en la maison dudit constituant pendant qu’il estoit prisonnier audit Craon

      non seulement il lui a extorqué une signature mais aussi il a pris les meubles ! on a vraiement l’impression qu’il attendait que son frère meurt en prison !

    et généralement en ladite cause toutes autres mues et à mouvoir tant en demandeur qu’en déffendeur y faire ce que bon semblera audit procès appeler … etc
    oblige etc foy jugement condamnation etc
    fait et passé audit Angers en la maison dudit Lemarié en présence de Thibault Larcher notaire demeurant en la paroisse de Noze et Jean Chevalier Me cordonnier Angers

      Nyot sait bien signer, et je le suppose marchand et même marchand fermier ou marchand tanneur

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen