Location d’une gabare de Tours à Angers, 1607


Amarrée au port de Montjean, la gabare  » La Montjeannaise « , fidèle reconstitution d’un chaland de transport en Loire de 1830, reste un des meilleurs moyens de découvrir le dernier fleuve sauvage.
On peut aussi faire des ballades sur la Montjeannaise !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E6 – Voici la retranscription de l’acte, enfin, ce que j’ai pu, car une fois n’est pas coutume, je suis dépassée par les termes techniques anciens : Le 17 septembre 1607 avant midy, en la court royale d’Angers devant nous René Garnier notaire d’icelle personnellement establis Catherin Hamelin marchand voiturier par eau demeurant à Tours paroisse de Notre Dame de la Riche d’une part, et Claude Pissodal aussi voiturier par eau demeurant à Orléans d’autre, soubzmetant confessent avoir fait et font entre eux le marché qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Hamelin a baillé à tiltre de louage audit Pissodat une gabare du port de 20 poinsons de vin ou environ
essevillée d’ung mast une voille demye usée de 4 thoiles et demy (sic)

    l’esseville ou estencille ? est l’armement de la gabare, enfin selon ce qu’en ai compris

et 2 pères de hobaux (sans doute paire)
une estagne
ung estay
une corde à haler plus que my usée
2 marues (ou marves, marnes ?)
2 escouttes
4 bolines
2 poulies l’une de cuivre et l’autre de boys
2 meschants bastons non ferrés
la peante avec sa verge
une chaudière derain (d’airain, pour faire la cuisine à bord)
ung plat d’estain
laquelle gabarre et ustancyles ont esté veuz par Mathurin Bresset Jehan Cherruau marchands voituriers
et est fait le présent marché pour s’en servir par ledit preneur tant et tant qu’il playra au bailleur à commanczer du jour de demain 18 de ce mois pour en payer et bailler de louage par le preneur audit bailleur pour chacun moys la somme de 70 sols tz payable à la fin de chacun moys
et sy ledit bailleur veult ravoir ladite gabare il advertira le preneur 8 jours savant la fin de chacun moys encommencé

    c’est la première fois que je rencontre un loyer mensuel, d’habitude c’est annuel et parfois semestriel, rarement trimestriel, mais jamais mensuel

s’il y a aulcunes romptures en la gabare ou essevilles il la reparera et pour ce faire seront cruz ledit Brisset et Charuau qui ont veu ladite gabare et esseville et sans que le preneur soit tenu à la sure de l’esseville
et au cas que le preneur fust chargé et ne fust de retour à la fin de la huitaine il parachevera sa voiture payant au prorata dont ils demeurent d’accord
auquel marché tenir oblige etc les biens du preneur à prendre vendre à défaut de payer laquelle gabarre ledit preneur rendra à Tours
fait et passé audit Angers présents Claude Davrud Pierre Chevallier et Pierre Bodin demeurant Angers

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Tarif d’une nuit à l’hôtellerie Sainte-Barbe, Angers 1606

Cheval compris mais le repas de midi non compris. (il s’appelait alors le dîner, et méfiez-vous de ce faux-ami)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E10 – Voici la retranscription de l’acte par P. Grelier : Le 13 février 1606 après midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Pierre Planchenault notaire de ladite cour personnellement establi Marc Horeau messager de l’Université de ceste ville d’Angers à Château-Gontier establi d’une part,

    en Anjou la poste aux lettres était tenue par les messagers de l’Université. Et il y avait aussi à l’hôtellerie sainte Barbe, qui suit, le chevaucheur du roi, c’est à dire la poste aux lettres royale, concurente (ou seule?) sur certaines lignes, comme Paris-Angers.
    Je crois que nous utilisons encore de nos jours le terme de messagerie

et sire Pierre Guillotin hoste de l’hostellerie Ste Barbe de cette ville d’autre part soumis etc confessent etc
c’est à scavoir ledit Horeau avoir vendu et vend par ces présentes audit Guillotin ung cheval entier ayant crins et oreilles en poil bay avec son licole scellé que ledit Horeau a ce jourd’huy baillé et livré audit Guillotin en ceste ville d’Angers comme il a reconnu et confessé par devant nous dont il s’en est tenu et tient à content et en a quicté et quicte ledit Horeau et est fait le présent marché pour et moyennant la somme de six vingt livres tz (120 livres)

    j’ai toujours trouvé le prix d’un cheval entre 80 et 120 livres

laquelle somme sera payée par ledit Guillotin en dépense que ledit Horeau fera ses gens et chevaux en ladite maison et hostellerie de Ste Barbe en ladite maison et hostellerie de Ste Barbe ou aultre maison ou demeurera cy-après ledit Guillotin, ou pour et à raison de 16 sols tant pour homme et cheval pour chacun jour non compris le disner à l’hostel,
le tout du consentement desdites parties lesquelles sont respectivement stipullé et accepté ce que dessus et à ce tenir garantir etc dommage etc s’obligent lesdites parties respectivement eux etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement condamnation etc
fait et passé audit Angers au tablier de nous notaire en présence de Me Guillaume Menard Marin Cendrier Me tailleur demeurant à Angers tesmoins
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Quittance de voiturages par eau d’Angers à Nantes, 1607

Le voiturier par eau demeure à Rochefort. Manifestement ces voiturages de marchandises entre Angers et Nantes ne sont pas payés depuis quelque temps, donc il n’est pas payé comptant à chaque voyage ! La somme qui lui est due est suffisante pour le faire vivre une année ou environ !

Je suppose qu’il n’a qu’un seul bâteau, dont il est probablement propriétaire, et nous découvrons qu’il transporte tout type de marchandise : du vin, du merrain, et du fumier ! Le merrain ne nuisait pas au vin, mais pour le reste ? Il est vrai qu’à cette époque, faute d’avoir découvert la bactériologie, on avait souvent le fumier non loin du puits etc…

MERRAIN. s.m. Bois de chêne fendu en menues planches, dont on fait des panneaux, des douves de tonneaux, & autres ouvrages. (Dictionnaire de l’Académie française, 4th Edition, 1762)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription de l’acte : Le 30 mai 1607 avant midy, devant nous René Garnier notaire royal Angers a esté présent Macé Cherruau marchand voiturier par eau demeurant à Rochefort lequel duement soubzmis confesse avoir eu et receu de honneste femme Magdelaine Noulleaux veufve de défunt honneste homme Jehan Loyseau demeurante Angers paroisse Saint Morice la somme de 28 livres tz pour le reste et parfait paiement des voitures de vin que ledit Cherruau auroit faite audit défunt Loyseau depuis ceste ville d’Angers jusques à Nantes que autres voitures faites de merains et de fumier et autres voitures qu’il pourroit avoir faites durant que ledit Loyseau vivait ensemble confesse avoir receu de ladite Noulleaux la somme qu’il auroit desbourser pour l’acquit de trois pippes de vin de Rebillotaux que ledit Cherruau auroit pris pour ledit Loyseau à Ingrande et demeure quitte ladite Noulleaux pour raison de toutes les demandes de voitures que ledit Cherruau auroit faites audit défunt Loyseau que argent payé en son acquit par acquits de vin ou autre marchandies et encores que spécification n’en soit faite par ces présentes et que l’on dit quittance générale non vallant sinon pour la chose expliquée et tellement que à laquelle quittance tenir oblige
fait audit Angers présents Me Anthoine Garnier et Louis Godillon clercs demeurant à Angers tesmoins

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Réparations des chambres, celliers et greniers de l’hôtellerie Sainte Barbe, Angers 1606

L’hôtellerie sainte-Barbe est restaurée en 1606 par le gendre de François Lemesle. Le marché qu’il passe pour faire faire les travaux donne au moins 6 chambres. On voit que l’inventaire ne donnait pas la description de toutes les chambres et que certaines ne contenaient que des lits, au nombre sans doute de 2 voir plus de lits par chambres.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E10 – Voici la retranscription de l’acte par P. Grelier : Le 23 mars 1606 après midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Pierre Planchenault notaire de ladite cour personnellement establis Pierre Boncahu et Jehan Manjevillain terrassiers et blanchisseurs demeurant en la paroisse St Maurille de ceste ville d’une part,

    attention au mot terrassier et à celui de la terrasse autrefois, que j’ai déjà traités sur un billet qui traite des réparations à l’hôtellerie de la Tête Noire à Angers, voyez ce billet.

et sire Pierre Guillotin marchand demeurant audit Angers d’autre part soubmetant lesdites parties respectivement eux mesme lesdits Boncahu et Mantevillain eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens confessent etc
c’est à scavoir lesdits Boncahu et Manjevillain ont promis et promettent par ces présentes blanchir, joinctoyer et chausser partout où besoing sera

    chausser vient de chaux, d’ailleurs le métier de blanchir à la chaux est celui de blanchisseur utilisé dans cet acte, et on voit donc que le blanchisseur n’est pas ici un laveur de linge.

et mettre le bois en couleur orange six chambres et deux celliers dépendants de la maison et hostellerie où pend pour enseigne l’image sainte Barbe où est demeurant ledit Guillotin sis sur la rue de la Poissonnerie paroisse St Pierre de ceste ville

    autrefois le bois des maisons à pans de bois était pein de couleur vive

et carreler lesdites chambres réparer les terrasses desdites chambres partout où sera besoing sera
réparer
pareillement les terrasses du grenier étant sur le grand corps dudit logis
et carreler lesdites parties dudit grenier jusqu’à un pied au-delà de l’escalier
plus racommoder et refaire la terrasse les planches et pignon du grenier où on amasse le foing de ladite hostellerie
et pareillement d’un autre grenier estant au bour dudit premier cy-dessus où on met la paille d’icelle hostellerie,
laquelle besogne sera bien et duement faite,
pour cest effet fournira ledit terrassier de toutes matières nécessaires pour faire ladite besogne ce que lesdits terrassiers promettent
et demeurent tenus rendre prest fait et accomply dedans d’huy en ung mois prochainement venant ou plus tôt si faire se peult, et pour cest effet commencer d’huy en huit jours prochainement venant et continuer ladite besogne au plus promptement que faire se peut sans discontinuer jusqu’à parfaite besogne à peine de tous intérests néanmoins etc
fait le présent marché pour et moyennant la somme de 36 livres tz payable et besognant payable fin de besogne fin de paiement le tout du consentement desdites parties
attention, matériaux compris, ce qui met les travaux peu chers ! et le salaire des terrassiers peu élévé !
lesquelles ont respectivement stipullé et accepté ce que dessus et à ce tenir dommage etc obligent lesdites parties respectivement eux mesme lesdits terrassiers chacun d’eux seul et pour le tout sans division, à prendre vendre, renonczant mesme au bénéfice de division de discussion d’ordre etc foy jugement condamnation etc
fait et passé audit Angers au tablier de nous notaire en présence de sire Pierre Leveau marchand et (blanc) demeurant audit Angers tesmoins etc lesdits terrassiers ont dit ne scavoir signer.

Et le 1er mars 1605 après midy, par devant nous Pierre Planchenault notaire royal Angers à l’aultre part ledit Pierre Guillotin de l’autre part nommé lequel a reconnu et confessé que lesdits Pierre Boncahu et Jehan Mantevillain ont fait la besogne qu’ils étaient tenu faire pour luy en la maison et hostellerie de Ste Barbe suivant le marché de l’autre part, fors et excepté une chambre de ladite maison qui est la chambre dedans d’icelle maison en la place de laquelle ils sont tenus en blanchir une autre en l’hostellerie de St Julien pareille de celle qui n’a esté blanchie et de laquelle besogne ledit Guillotin a déchargé lesdits Boncahu et Mangevillain lesquels ont confessé avoir esté payés de ladite besogne fors et excepté de la somme de 8 livres tz fait Angers en notre tablier en présence de Pierre Rocher vigneron demeurant à (blanc) témoins lesdits establis ont dit ne scavoir écrire ni signer ; Signé Guillotin, Planchenault

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Bail après inventaire, des meubles de l’hôtellerie Sainte Barbe, rue de la Poissonnerie, Angers 1601

François Lemesle et Anne Chaillou sa femme vendent à Claude Guillet et Marguerite Lemesle leur gendre et fille, les meubles vaisselle, foings, fourrages et autres choses de l’hostellerie Sainte Barbe et les bestiaux qui se trouvent sur les lieux de la Hamonais, Debasserie, Bled Nouveau, Hyansaye Logerie sis en La Cornuaille, et lui ont baillé l’hôtellerie Sainte Barbe à ferme.
L’hôtellerie Sainte-Barbe est située sur de la Poissonnerie, et François Lemesle, l’hôtelier propriétaire, a acquis l’office de chevaucheur du roi de Paris à Angers, donc s’y tient la poste aux lettres.

ATTENTION, voyez L’INVENTAIRE

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E10 – Voici la retranscription de l’acte par P. Grelier et O. Halbert : Le 23 janvier 1601 après midy en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Pierre Planchenault notaire garde notaire et tabellion héréditaire de ladite cour personnellement estalis honorables personnes François Lemelle marchand sieur de la Hamonaie et Anne Chaillou sa femme de luy autorisée demeurant en la paroisse St Pierre de ceste ville d’Angers d’une part,
et sire Claude Guillet leur gendre sieur de la Fontaine tant pour luy que pour et au nom et comme se faisant fort de Marguerite Lemelle sa femme à laquelle il demeure tenu faire ratiffier et avoir agréable ces présentes d’huy en un mois prochainement venant à peine de tous intérests néanmoins etc d’autre part,
soumettant lesdites parties esdits noms respectivement eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc confessent etc
c’est à scavoir lesdits Lemelle et sa femme avoir vendu et vendent par ces présentes audit Guillet esdits noms tous et chacuns les meubles tant de bois que aultres comme linge vaisselles draps garniture de lits foings fourrages et autres choses étant en la maison et hostellerie de Sainte Barbe # avec les chevaux de poste desdits bailleurs et bestiaux estant sur les lieux et mestairie de la Hamonnaie, de la Debasserie, Bled Nouveau, Foullerye, La Hyensaye, Logerie sis en la paroisse de La Cornuaille diocèse de Nantes, lesquelles maisons et hostellerie et métairies cy-dessus lesdits bailleurs auraient ce jourd’huy baillées et affermées audit preneur esdit noms # et autres choses sont plus amplement mentionnées et spécifiées par le mémoyre et inventaire qui en a esté sur ce fait ledit jour et par avant ces présentes entre lesdites parties comme appert par les mémoires et inventaire signés desdites parties qui sont demeurées attachés à ces présentes lesquels meubles lesdits Lemesle et sa femme ont ce jourd’huy baillet et ont audit Guillet audit nom en ladite maison et appartenance de Sainte Barbe et lesdits Bestiaux sur lesdits lieux et métairies cy-dessus, lesquels meubles et bestiaux ledit Guillet a confessé avoir eu et reçu dont il se tient à content et en quicte lesdits Lemelle et sa femme et est fait le présent marché pour et au moyen de la somme de 689 escus sol 2 sols sauf erreur de calcul en cas qu’il se trouvast sur ledit mémoire et invantaire, payable ladite somme scavoir à noble homme Pierre de Mausancal mary de damoiselle Suzanne Chassé la somme de six vingts escus et autre somme à eux due par lesdits vendeurs payable dedans le jour et feste de Pasques prochaine venant et le reste de ladite somme montant 569 escus sol deux tiers payable dedans d’huy en ung an prochain venant à peine de tous intérests néanmoins etc ce qui a esté stipulé et accepté par chacune desdites parties esdits noms

    Vous n’avez pas encore vu l’inventaire, alors allez le voir

et à ce tenir etc dont etc obligent lesdites parties esdits noms respectivement eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens à prendre vendre etc renonçant etc même au bénéfice de division d’ordre et encore ladite Chaillou au droit vélléien à l’authentique si qua mulier à l’épitre divi adriani et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donné à entendre que sans expresse renonciation à iceux elle en pourrait être relevée etc foy jugement condemnation etc
fait et passé à Angers en ladite maison et hostellerie de Sainte Barbe en présence de Julien Duboys serviteur en l’hostellerie et Estienne Planchenault clerc demeurant à Angers tesmoins. Signé F. Lemelle, A. Chaillou, Guillet, E. Planchenault, Julien Dubois, P. Planchenault

    Vous n’avez pas encore vu l’inventaire, alors allez le voir

ANALISE de L’INVENTAIRE

• Les 18 lits ne signifient pas 18 chambres. Il y a plusieurs lits par chambre. On apprend un peu plus sur le nombre de chambres à travers le marché de réparations, qui est sur ce blog ce jour. Ce marché indique des réparations dans 6 chambres, et je pense qu’il y avait plusieurs lits par chambre. Enfin, si l’inventaire ci-dessus ne donne pas d’autre mobilier dans la plupart des chambres, c’est qu’il n’y avait que les lits.
• Une seule chambre contient une bassine de cuivre pour la toilette, les autres se lavent sans doute dans la cour ou ne se lavent pas !
• La salle auberge possède une unique grande table d’hôte, manifestement de la longueur de ses 2 bancs c’est à dire 6,50 m. Si on compte 60 cm par personne, le banc tenait 11 convives, donc cette table et ses 2 bans, 22 convives. Si vous savez exactement combien de convives peuvent s’y installer, merci de vos commentaires ci-dessous
• La cuisine confirme le nombre important de convives, mais surtout nous donne une idée du raffinement des plats, puisqu’on y fait de la pâtisserie.
• De même les 400 livres de vaisselle et les 40 douzaines de serviette confirment le nombre important de convives. Mais les serviettes attestent aussi du raffinement, car ce linge n’existe pas dans les inventaires de gens modestes, qui s’essuient sans doute sur eux, d’ailleurs récemment à la télé on nous a éduqué à recommencer en montant comment tousser dans sa manche !
• Le garde-manger ferme à clef, et c’est une serrure trois points ! Y aurait-il dans les auberges des envies de se servir seul ? La serrure trois points est donc très ancienne.
• L’hôtellerie tenait la poste aux lettres d’Angers en 1601 qui ne compte que 3 chevaux. Les messagers, qui semblent être plusieurs selon la dénomination de l’autre chambre aux messagers, étaient sans doute au nombre de 3.

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Macé Poullard messager de Paris à Angers en l’hôtellerie Sainte Barbe, 1601

L’hôtellerie Sainte Barbe tenait la poste aux lettres car François Lemesle avait acheté l’office de chevaucheur du roi (vu déjà sur ce blog).
Macé Poullard est le messager, manifestement en sous-ferme prise de François Lemesle. Nous découvrons dans l’inventaire de l’hôtellerie (autre billet de ce jour) que l’hôtellerie a une chambre au nom de Poullard.
Cet acte m’apprend que l’argent circulait à cheval via les messagers entre Paris et Angers, et que la poste aux lettres ne transportait donc pas uniquement des lettres, mais aussi de l’argent. Cela devait être risqué !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E10 – Voici la retranscription de l’acte par P. Grelier : Le 5 janvier 1601 par devant nous Pierre Planchenault notaire royal audit Angers a comparu Daniel Bauldry sieur de la Roche lequel s’est transporté avec nous en l’hostellerie où pend pour enseigne l’image Sainte Barbe où nous nous sommes adressé à Olivier Peston facteur de Macé Poullard messager ordinaire de Paris en ceste ville d’Angers

Facteur. subst. masc. Faiseur. En ce sens il n’a guere d’usage qu’en cette phrase. Facteur d’orgues.
Il signifie aussi, Celuy qui est chargé de quelque negoce, de quelque trafic pour quelqu’un. Facteur de Marchand, de Messager, de Banquier, etc… (Dictionnaire de l’Académie française, 1st Edition, 1694)

Messager, [messag]ere. s. Qui fait un message. Messager fidelle. je luy ay envoyé messager sur messager.
Les Poëtes appellent Mercure le Messager des Dieux. Iris la Messagere de Junon. Et l’on appelle encore poëtiquement l’aurore, La Messagere du jour, du soleil.
On dit prov. qu’Il n’est point de meilleur messager que soy-mesme, pour dire, Que quand on veut estre bien instruit de quelque chose, il faut aller s’en informer soy-mesme, & ne se contenter pas d’envoyer quelqu’un pour en apprendre des nouvelles.
On dit fig. Que les prodiges, les monstres &c. sont des messagers de la colere de Dieu.
Messager, Est aussi celuy qui est establi pour porter ordinairement les lettres, pacquets & hardes d’une ville à l’autre. Le messager de Poitiers à Paris. le messager de Bordeaux. on a establi des messagers dans toutes les villes du Royaume. messager à pied. messager à cheval. messager avec une charette. messager Juré. portez ce paquet au messager. il est allé par le messager, par la voye du messager.
On dit prov. & bass. d’Un fromage qui sent fort, qu’Il sent le pied de messager.(Dictionnaire de l’Académie française, 1st Edition, 1694)

lequel a somme de luy délivrer présentement la somme de 24 escus qui luy ont esté baillés audit Paris pour luy apporter en ceste ville dès le 19 novembre dernier,
lequel Peuton après avoir diligemente cherché ès papiers et registres dudit Poullard a fait response qu’il ne luy a esté baillé aucun argent à Paris pour apporter en cese dite ville audit Bauldry sieur de la Roche et que son papier n’est très chargé
dont nous luy avons décerné le présent acte pour luy servir et valoir de que de raison et de ses protestations de se pourvoir contre ledit Poullard pour le recouvrement de ladite somme de 24 escus despens dommages et intérests ainsy qu’il verra bon estre,
fait par moy notaire royal susdit en présence de sire François Belot marchand et Nouel Chauvin clerc.
Signé Daniel Bauldry, Peuton facteur dudit Poullard, F. Belot, M. Chauvin pour présence, P. Planchenault

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