Hôtellier de l’hôtellerie du Lion d’or : Pouancé, 1722

Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E20

Avant hier nous avons vu les Peccot aller de St Erblon à Angers pour vendre leur part d’une maison à St Erblon. En fait, l’acquéreur demeurait à Angers, et ce sont les vendeurs qui ont fait le déplacement.

Aujourd’hui nous fonctionnons en sens inverse. L’acquéreur est à Pouancé, vend un bien à la Prévière, et le vendeur est à Angers. La distance est la même que pour les Peccot, car Pouancé est à côté de St Erblon. Il faut donc que le vendeur descende à l’auberge, et elle a pour nom le Lion d’or, ce qui me fait une auberge de plus dans ma base.

A Angers les notaires sont quasiement tous royaux, c’est à dire ayant juridiction sur tout le royaume de France, alors qu’en campagne, c’est l’inverse et les notaires sont le plus souvent seigneuriaux, c’est à dire ne pouvant vendre un bien que dans l’étendue de la seigneurie dont ils détiennent l’office, ce qui est très limitant, et les destine surtout à faire des baux, des inventaires, les petites ventes de lopins de terre, et les petits prêts. Les grosses affaires se traitent à Angers.

François Rousseau, installé à Vergonnes, près de Pouancé, est notaire royal. C’est donc lui qui a compétence sur tout ce petit monde et sur la Prévière.

Le 31 décembre 1722 devant Rousseau Nre Royal à Vergonnes, François Hervé Sr de Bellenault dt à Angers de présent logé à Pouancé en l’auberge du Lion d’Or, vend à René Vallas et Louise Jallot la métairie de Launay à La Prévière pour 5 420 L. (Le prix est très élevé pour une métairie, et j’en conclue qu’elle est importante et surtout fertile, rapportant confortablement).
Le Lion d’or a existé un peu partout, et voici le bail de celui de Craon qui a la particulariré d’avoir changé de nom :

Le 20 juin 1707 devant Rousseau Nre Vergonnes, Delle Georgine Corbin femme de Me Jean Leroux Cr du roi au grenier à sel de Pouancé, bail à loyer de l’hostellerie du Lion-d’Or appellée maintenant le Dauphin à Craon, à h.h. Jean Vallet pour 80 L de rente foncière (le loyer n’est pas cher, et il est celui d’une maison de ville à chambre haute. J’en conclue que l’hôtellerie en question n’est pas très importante, sinon le loyer serait plus élevé s’agissant d’un lieu qui rapporte de l’argent)

Le Lion d’or a aussi existé à Saint-Sébastien (aujourd’hui c’est une cave). Il fut la ligne d’autobus de ma jeunesse. En effet, il avait donné son nom à tout son quartier, puis son nom à la ligne de bus. Il existe toujours un hôtel du Lion d’Or rue des Hauts Pavés à Nantes, preuve décidément que même à Nantes, on a conservé le parfum des noms d’antan…

  • Commentaires
  • 1. Le samedi 5 juillet 2008 à 12:17, par Marie-Laure

    au lit l’on dort ! selon le calembour décrit par Stanilas , pour un billet précédent…! Les hôtes devaient avoir un certain « standing « si j’en juge par celui d’ATHEE (53) qui semble avoir été témoin plusieurs fois fin XVII ème siècle …?Hélas , le nom de son auberge n’est jamais fourni…

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    Hôtelier de l’hôtellerie des Trois Mores, Angers, 1673

    (Archives départementales du Maine-et-Loire, série 5E5)

    J’ai relevé cet acte parce qu’il indiquait une hôtellerie à Angers. Elle a un nom sympathique, car c’est encore TROIS.
    Le chiffre trois tourne autour de l’existence : naissance, vie et mort. La Trinité est présente dans plusieurs religions, pour exprimer trois divinités qui ne forment qu’un, ainsi Brahmâ, Vishnu et Shiva dans l’hindouisme, et le père, le fils et le saint Esprit chez les catholiques.
    On le retouve dans triumvirat, triade, etc… et dans le triangle des frères 3 points.

    Et bien entendu ce chiffre mythique apparaissait dans bon nombre d’hôtelleries : ainsi citons à Laval : Les Trois Croissants (1647), Les Trois Croix (1753-1793), Les Trois Jumeaux (1685-1751), Les Trois Marteaux (1666-1710), Les Trois Perles (1669-1670), Les Trois Poteaux (1757), Les Trois Rois (1646-1789), Les Trois Trompettes (1652-1782)
    A Nantes nous avons conservé les Trois Marchands (on a la bosse du commerce dans un port !), et nous avions vu les Trois Marie à Angers. En voici une autre :

    Le 5 août 1673, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, furent présents establiz et duement soubzmis Pierre de Quantin Bouju escuyer Sr de Gaujas demeurant en sa maison de la Tarancherye (logis noble, dans la ville de Châteauneuf, sur la rue allant de St André aux ponts, appartenant du 16e siècle jusqu’à la fin du 18e à la famille Quentin, selon C. Port, Dict. Maine et Loire) paroisse de Chasteauneuf, René Bourdays marchand hostelier et Guyonne Jorry sa femme de luy authorisée quant à ce, demeurant en l’hostellerye ou pend pour enseigne les Trois Mores, size paroisse de St Germain en St Laud les Angers, lesquels chacun d’eux seul et pour le tout sans division et reconçant au bénéfice de division, confessent avoir vendu et constitué et par ces présentes vendent et constituent promis et promettent garantir au chapitre de St Maurille la somme de 20 livres tournois de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle payable chacun an à pareil jour et date des présentes, le premier payement commenczant d’huy en un an prochain venant et à continuer… pour 400 livres de principal

    Commentaires

    1. Le mercredi 2 juillet 2008 à 10:35, par Stanislas

    comme les Trois Marie, ce nom doit être lié à une légende, peut-être les trois saints noirs (maures) saint Benoit, saint Placide et saint Maur (ou Maurice), représentés en statues à ND d’Evron, photos in base Palissy du Ministère de la culture : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr ; Les noms des hôtelleries évoquent des histoires, des évènements historiques ou des jeux de mot comme le Lion d’Or « au lit on dort » – Note d’Odile : un grand merci car cela m’aide à comprendre, et je dois être un peu naïve, car je croyais que l’Or brillait…, d’ailleurs, il arrive dans un prochain billet, à Pouancé et à Craon…

    2. Le mercredi 2 juillet 2008 à 12:25, par Marie-Laure

    jamais deux sans trois…En GB, ils disent = « third time , lucky »…Trois est mon chiffre – chance = « lucky number »! Three Wise Men = les Rois Mages.Les Trois Soeurs = Les Parques …La liste est longue …

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    Hôtelier de l’hôtellerie du Cheval Blanc, Angers, 1623

    Nous poursuivons la découverte des hôtelleries d’antant

    Voici la trace du Cheval Blanc à Angers, sur un acte notarié des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6

    Résumé : Le 1er novembre 1623 devant Louis Coueffe notaire royal Angers, Olivier Hiret Sr du Drul d’une part, Pierre Babin Sr de la Pilllotaye à Armaillé & Me Briand Guybelais sergent royal demeurant Combrée d’autre, ledit Hiret à leur prière, diffère la vente d’un cheval haquenée qui auroit été saisi sur ledit Babin par Verger sergent roial, à faute de payement de 100 L tz, & a consenty délivrance dud. cheval à la descharge de Manassier hoste du Cheval Blanc à la garde de René Hamoise ce ceste ville, à faute lesd. Babin & Guybelays s’obligent payer

    Mathurin Thibault, voiturier par eau à Orléans, livre de l’huile à Pierre Boisineust apothicaire à Angers : 1587

    On ne sait de quelle huile il est question.
    Sans doute avait-elle quelque vertu médicinale ?
    Mais ici le problème est que Pierre Boisineux n’a pas reçu la quantité demandée, et il y a donc litige sur la livraison.

    Je vous signale également l’un des témoins, Gervaise (pour « Gervais » à l’époque) Travers, orfèvre à Angers. En effet, j’avais autrefois étudié l’ascendance de Travers, l’historien de la ville de Nantes, qui était d’origine angevine, mais je ne me souviens plus si ce Gervais Travers était du nombre des ascendants. Le nom étant rare, sauf votre opinion contraire, on peut supposer un lien de parenté ?

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le mercredy après midy 11 mars 1587 par davant nous Guillaume Aubry notaire royal à Angers et en présence des tesmoings cy après nommés Mathurin Thibault voiturier par eau demeurant en la ville d’Orléans a descendu en la maison de sire Pierre Boisineux marchand Me apothicaire demeurant audit Angers 4 bieuts d’huile qu’il a dict luy avoir esté baillés par sire Jehan Cotté marchand demeurant audit Orléans pour mener conduire et livrer audit Boisineux, à l’endroit de laquelle livraison ledit Boysineux a dict estre requis peser lesdits bouls pour savoir si le nombre porté par le mémoire et missive qui a esté envoyée par ledit Thibault dabtée du 4 de ce mois soubzscript « lettre audit Jehan Coste » et subscript « à sire Pierre Boysineust marchand demeurant Angers » par lequel il met et employe envoyer audit Boysineux 4 bouts d’huile en l’ung desquels il est dit y avoir 156 livres en l’aultre 190 livres en l’autre 78 livres et en l’aultre 104 livres, lesquels 7 bouts sont merqués de l’ame percé J C Lefusellier et au bas P C avecques ancre, ce qui a esté fait et ont lesdits bouts estés pesés en présence dudit Thibault par sire Jacques Jebu marchand espicier demeurant en ceste dite ville, et a esté trouvé l’ung desdits bouts peser 156 livres, l’autre 107 livres, l’autre 77 livres, et l’autre 104 livres, qui est en nombre 443 livres, tellement qu’il deffauld sur lesdits 4 bouts pour revenir au nombre porté par la lettre et mémoire dudit Coste 75 livres, dont ledit Boisineux nous a requis acte ensemble audit Thibault de ce qu’il n’y a apparement qu’il en ait … (passage illisile de ratures) que ledit Coste en luy puisse imputé faulte ne demander payement du nombre porté par la lettre dudit Coste mais seulement de 443 livres que lesdits 4 bouts ont esté trouvés peser, dont luy avons octroyé pour luy servir ce que de raison, fait en la boutique dudit Boysineux en présence de Me Lhouvert de Vaulx praticien en cour laye et Gervaise Travers Me orfèvre demeurant audit Angers tesmoings ledit Thibault a déclaré ne scavoir signer

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    Pierre Leduc, voiturier par eau à Orléans, vend la moitié d’un tirot : Ingrandes 1623

    le tirot est un bateau de loire de type chaland
    je savais que les voituries par eau étaient souvent propriétaires de leur bateau, mais de là à penser de la moitié d’un bateau !!!

    les voituriers par eau sont déjà sur mon blog. Pour les retrouver prenez à droite CATEGORIES et descendez vers la fin à TRANSPORTS puis VOITURAGE PAR EAU

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 5 juillet 1623 devant nous Louys Couëffe notaire royal à Angers furent présents establis et deuement soubzmis Pierre Leduc marchand voiturier par eau demeurant en la ville d’Orléans paroisse Notre Dame de Recouvrance d’une part, et Jacques Rouault aussi marchand voiturier par eau demeurant à Notre Dame d’Ingrandes sur Loyre d’autre, lesquels confessent avoir fait et font entre eux le marché de vente convention et obligation cy après c’est à savoir que ledit Leduc a vendu et par ces présentes vend et promet garantir audit Rouault ce acceptant la moitié d’un bateau appellé tirot avecq le moitié de la peaultre en dépendant sans aucuns ustenciles, l’autre moitié appartenant à Mathieu Poislasne, lequel bateau et peaultre ledit Rouault recognaist avoir à présent en sa possession et s’en est contanté en la sorte qu’il est, et est ce fait moyennant la somme de 10 livres tz, laquelle iceluy Rouault a promis et s’est obligé payer et bailler audit Leduc ce acceptant audit Ingrandes dans 2 mois prochains ; ce que dessus stipulé par lesdites parties à quoi elles promettent ne contrevenir ains entretenir dommages etc oblige etc et mesme ledit Rouault luy ses hoirs etc biens et choses à prendre etc renonçant etc foy etc fait et passé audit Angers à notre tablier en présence de Noël Bascher clerc et Joseph Bureau tesmoings

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    Voiturage de vin blanc pour le port saint Jean en Grève : Angers Paris 1522

    EN CETTE PERIODE ESTIVALE, JE VOUS PROPOSE DEPUIS QUELQUES JOURS DES ACTES ANGEVINS TRAITANT DE PERSONNAGES HORS ANJOU
    UN PEU DE VOYAGE EN QUELQUE SORTE
    MAIS A L’EPOQUE DES 16 ET 17èmes siècles

    En Anjou la pipe est de 475,6 litres, et elle comprend 2 busses ou barriques. Donc la livraison ici traitée est de 5 707 litres.

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 14 décembre 1522, en la cour des pamais d’Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement establiz vénérable et discret Me Pierre Leconte honorable homme Jehan Camonas licencié ès loix et honneste personne sire Jehan Moriceau marchand demeurant aux Ponts de Sée soubzmectant confessent avoir fait et font entre eulx les marchés et pactions qui s’ensuivent c’est à savoir que ledit Moriceau a promis et par ces présentes promet mener et conduire à ses propres cousts et despens du port de ceste ville d’Angers jusques au port de St Jehan en Greve à Paris le nombre de 9 pippes et 6 buces de vin blanc pleines et avouillées dedans Karesme prenant prochainement venant, lesquelles 9 pippes et 6 busses de vin blanc appartiennent à maistre Pierre Leconte sieur d’Athée et à honorable homme et sage Me Jehan Damours qui ont promis bailler audit Moriceau à ses hoirs et aians cause au port et à la raison que ledit Moriceau a pour conduire certain nombre de vin jusques audit lieu de Paris pour monsieur Du Gast que ledit Moriceau dit estre la somme de 40 livres 10 sols tz par chacune pippe, sur laquelle somme lesdits Leconte et Damours ont promis bailler et avance dedans le jour de demain la moitié de la somme, laquelle pourra monter ledit noms de 12 pippes de vin audit Paris si tant y a, et le surplus payable par lesdits Leconte et Damours ou l’un d’eulx leurs hoirs audit Moriceau à ses hoirs etc dedans ladite ville de Paris après que ledit vin sera rendu plein et avouillé sur ledit port st Jehan en Grève par ledit Moriceau, et a promis doibt et sera tenu ledit Moriceau rendre compte audit Damours du reliqua de la somme ou sommes de deniers qu’il recevra … auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir d’une part et d’autre etc aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc et les biens et choses dudit Moriceau à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc présents ad ce Pierre Poullain et Adrien Marchant demourant audit Angers tesmoings

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