Délicate mission du messager d’Angers à Sées (Orne, Normandie), 1588

car non seulement il doit recouvrir des impayés depuis 5 ans à Sées et rapporter l’argent à Angers, mais encore, en cas de refus de paiement, il doit lancer les procédures judiciaires et même jurer au nom du constituant de la procuration qui suit.
D’ailleurs, on peut se poser la question de la raison de cet impayé ! Raboreau, le créancier, aurait-il livré une marchandise à Sées ? toujours impayée !
Le messager avait donc autrefois un travail bien plus important que le simple portage du courrier, mais, fait surprenant, on découvre à la fin de l’acte que ce messager ne sait pas signer, et je suis restée bouche bée devant cette information, car je m’étonne que l’on puisse porter des recouvrements qu’on ne sait pas lire, et entreprendre de telles démarches sans savoir lire !!!

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 17 juin 1588 après midy en la cour du roy notre sire à Angers par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement estably honneste homme Pierre Raboreau marchand demeurant à Angers lequel confesse avoir fait nommé constitué et ordonné et encores etc fait nomme constitué estably et ordonne Jehan Bourgine messager ordinaire d’allenczon en ceste ville d’Angers demeurant en la paroisse Notre Dame de Lasse au lieu et village du Pasty pays du Mayne comme il dit son procureur général et spécial et par especial de recepvoir pour et au nom dudit constituant de Me Davyde (sic) Dubu advocat en la ville de Sées pays de Normandye la somme de 10 escuz sol et 50 sols audit constituant deue par ledit Dubu pour les causes portées et contenues en 2 cédules dudit Dubu signées Dubu l’une montant la somme de 5 escuz du 17 septembre 1583 l’autre montant 5 escuz 4 sols du 4 octobre 1583
Item de recepvoir pour et au nom dudit constituant de Me Marquis Belhomme sieur de Grandlay demeurant audit Sées la somme de 3 escuz et demy audit constituant deue par ledit Belhomme pour les causes contenues en la cédule que ledit constituant a dudit Belhomme en dabte du 18 mars 1583 signée M. Belhomme, lesquelles cédules ledit constituant a présentement et à veue de nous et des tesmoings cy après nommés baillées et mise ès mains dudit Bourgine procureur susdit qui les a eues prinses et receues pour recevoir des dessus dits le contenu en icelles et du receu leur en bailler acquits vallables au cas appartenant et leur receu à chacun d’eulx lesdites cedules du payement du contenu en chacune d’icelles fait et receu par ledit Bourgine procureur susdit, et au refus que feroient lesdits Dubu et Belhomme poyer chacun pour leur regard le contenu esdites cédules les contraindre au poyement au contenu desdites cécules par toutes voyes deues et raisonnables, et si besoign est pour cest effet et où lesdits Dubu et Belhomme feroyent refus de payer, plaindre opposer appel les appelans relevés y renoncer et s’en désister, sy nécessaire est jurer en l’âme dudit constituant lesdites commes cy dessus luy estre justement deues et sur icelles n’avoir aucune somme receue, substitué au fait de plaidoirye seulement
et du receu desdites sommes en rendre bon compte et reliqua quand par ledit constituant sera requis
ce que ledit constituant promet etc foy jugement condemnation
fait et passé en notre tabler Angers en présence de Loys Alllain et Pierre Gastier demeurans audit Angers tesmoings
ledit Bourgine a dit ne savoir signer

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Location d’une gabarre, assez fatiguée, pour faire des transports entre Tours et Angers, 1607

et je suppose que l’aller-retour prenait la semaine ou moins. Ceci doît figurer dans les nombreuses ouvrages sur la Loire au temps de mariniers, merci de regarder et nous l’indiquer.

J’ai eu du mal à comprendre les termes techniques de la marine à voile d’eau douce d’autrefois, surtout que l’orthographe est approximative.

collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 17 septembre 1607 avant midy, en la court royale d’Angers devant nous René Garnier notaire d’icelle personnellement establis Catherin Hamelin marchand voiturier par eau demeurant à Tours paroisse de Notre Dame de la Riche d’une part, et Claude Pissodal aussi voiturier par eau demeurant à Orléans d’aultre part
soubzmectant confessent avoir fait et font entre eux le marché qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Hamelin a baillé à tiltre de louaige audit Pissodal une gabare du port de vingt poinsons de vin ou environ esseuillée d’un mast une voille demye usée de 4 thoiles et demy et deulx pieds du hobant une estague ung estay une corde à haler plus que my usée 2 marnes 2 escoutes 4 bolinets 2 poulies l’une de cuivre et l’autre de boys 2 meschans bastons non ferrés, la peaute avec sa verge, une chaudière d’erain, ung plat d’estain, laquelle gabarre et ustanzyles ont esté veuz par Mathurin Brisset Jehan Chloruau marchands voituriers
et est fait le présent marché pour s’en servir par ledit preneur de tant qu’il playra au bailleur à commencer du jour de demain 18 de ce mois pour en payer et bailler de louaige par le preneur audit bailleur pour chacun moys la somme de 70 sols tz payable à la fin de chacun moys et sy ledit bailleur veult ravoir ladite gabare il advertira le preneur 8 jours davant la fin de chacun mois encommenczé et s’il y a aulcunes romptures en la gabarre oun essemilles il l’a reprendre et pour ce faire en seront crus lesdits Brisset et Charnay qui ont veu ladite gabarre et essemilles ainsi que preneurs sont tenus à la surté de l’essemilles
laquelle gabarre ledit preneur rendra à Tours
et au cas que le preneur fust chargé et ne fust de retour à la fin de la huictaine il parainera la voiture poyant au prorata
dont ils demeurent d’accord, auquel marché tenir oblige etc les biens du preneur à prendre vendre à deffault du payement etc
fait et passé Angers présents Claude Garnier et Pierre Chevallier et André Bodin demeurant Angers tesmoings
lesdites parties ont dit ne savoir signer

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Voiturage par eau de prunes d’Angers à Orléans, 1610

On ne sait pour quel emploi, car la quantité est importante, et pour sa consommation ménagère locale Orléans avait ses maraîchers.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 février 1610 après midy, devant nous René Garnier notaire royal Angers a esté présent Jehan Sorin voiturier par eau demeurant à Orléans lequel a confessé avoie eu et receu de Françoize Fouzil femme de René Chaston demeurant Angers qui luy a livré au grand poys de ceste ville le nombre de 10 thonneaulx de prunes pour mener à Orléans pour le sieur de la Maison Rouge que ledit Chaston a receu de Guillaume Dauvesse marchand à Angers duquel ledit sieur de la Maison Rouge les avoit achepté et auroit pryé le sieur Bodins marchand aulx Ponts de Sé les luy faire voiturer par quelque baptelier ledit Bodins n’ayant la commodité de venir Angers, auroit pryé la femme dudit Chaston faire livraison desdits 10 thonneaulx de prune audit Sorin pour faire menet et voiturer jusques en ladite ville d’Orléans et les livrer audit sieur de la Maison Rouge duquel nombre desdits tonneaux ledit Sorin se contante et en promet faire livraison audit sieur de la Maison Rouge et à ce faire s’est obligé luy ses hoirs etc ses biens et choses à deffault etc et luy a ladite Fouzil baillé aultant de mémoyre de ce que pèzent lesdites prunes pezées au grand poys de ceste ville d’Angers suivant ledit mémoyre
fait Angers présents Me Anthoine Garnier et Jacques Guy demeurant Angers et François Aubert,
ledit Sorin a dit ne savoir signer
et par ces mesmes présentes a ledit Sorin deuement souzbmis comme davant confessé avoir eu et receu de Pasquer Bruneau demeurant Angers qui luy a livré par le commandement du sieur Bodins cy davant nommé le nombre de 21 privisions de pruneaulx sur le port de la Poissonnerye d’Angers pour mener Orléans pour ledit sieur de la Maison Rouge auquel il en promet faire livraison et à ce faire s’est obligé comme dessus luy ses hoirs etc et ses biens etc

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Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle

Ils sont aussi bien installées à Paris, Angers ou Nantes. La majorité de ces fabricants a disparu rapidement mais Internet de nos jours en conserve la mémoire, les Archives Départementales aussi, avec les Immatriculations du début du 20ème siècle.
Oh, peu nombreuses : surtout acquises par les industriels qu’il soit dans le métal ou dans l’alimentation, quelques chatelains, et des médecins, surtout de campagne.

  • la Darracq RR de René Fagault à la Turballe et Guérande

Le 31 mars 1909 René Fagault acquiert une voiture Darracq RR 14 ch n° de série 17263 pour remplacer la voiture à cheval avec laquelle il venait chaque dimanche de Guérande à La Turballe où il fait construire une maison, qui rappelle le Maroc, où il vient de contribuer à l’implantation des conserveries de sardines. D’ailleurs, il est revenu avec Ali, qui sera son chauffeur.

René Fagault devant Belmont en construction, La Turballe 1909
Cliquez l’image pour l’agrandir

La Darracq est logeable : jugez en !

  • La Chenard et Walcker de Louis Guillouard

Adrien et Louis Guillouard, plus connus sous le sigle « ALG », montent un atelier de ferblanterie au 51 de la rue des Ollivettes en 1911. Quelques années plus tard, Louis acquiert le 19 juin 1916 une Chenard et Walcker TT numéro de série 10571

Louis et Adrien Guillouard sur leur Chenard et Walcker

Elle m’étonne, car je ne vois qu’un phare dans le milieu, et je vois la batterie, et malgré tous mes efforts sur Internet je n’ai vu que des 2 phares et pas de batterie aussi visible, pourtant l’immatriculation ne donne pas une reprise de voiture et a priori elle est neuve.

Et quand je vous disais qu’il y avait peu d’immatriculations, cette voiture est la 3539 ème depuis 1897, début du registre !

Alors si vous avez vous aussi la chance d’avoir des photos, donc des voitures à identifier, c’est possible série 1902S305 puis 306 aux AD44

Et surtout voyez les magnifiques voitures sur Internet en mettant le nom d’un de ces fabricants dans le moteur de recherche !

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Le charetier à boeufs, ancêtre de nos transports par terre, a acheté 2 roues mais à crédit, Saint Barthélémy d’Anjou 1521

pourtant le prix est peu élévé soit 2 livres (40 sols) ce qui met la roue neuve à 1 livre seulement.
Non seulement il n’a pas cette somme mais il est obligé d’avoir un caution, pour une si petite somme !

J’ai classé cet acte dans ma catégorie VOITURAGE que vous trouvez dans la fenêtre à menu déroulant ci contre CATEGORIE dans le menu déroulant vers la fin sous la sous catégorie TRANSPORT

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 20 avril après Pâques 1521 en notre cour à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement estably Micheau Thibault charestier à bœufs demourant en la paroisse de st Barthelemis ainsi qu’il dit soubzmectant etc confesse deboir et estre loyaulment tenu et encores etc promet rendre et paier
à Drouet Lorin marchand à présent demourant en la paroisse de Seaulx la somme de 40 sols tournois dedans la feste de Notre Dame mi août prochainement venant pour raison de vendition de rées de charestes vendues baillées et livrées par ledit Lorin audit Thibault ainsi que ledit Thibault a congneu et confessé par davant nous estre vray et les avoir eues et receues dudit Lorin dont il s’en tient par davant nousà content
et estoit à ce présent Gilles Lamy marchand demourant en la paroisse de St Barthelemy lequel à pleny et caucionné ledit Thibault d’icelle somme de 40 sols envers ledit Lorin et d’icelle somme en a fait et fait son propre fait et debte et s’en est constitué principal preneur et débiteur pour ledit Thibault au cas que ledit Thibault fist deffault de paier icelle somme de 40 sols tz audit Lorin au jour et terme et par la manière que dit est
à laquelle somme de 40 sols tz rentre et paier etc et aux dommaiges amendes etc obligent lesdits Thibault et pleige ung seul et pour le tout sans division de personne ne de biens leurs hoirs etc à prendre vendre etc renonçant par davant nous au bénéfice de division etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce Raoullet Forbault demourant en la paroisse d’Espiré et Jehan Lucas maczon demourant à Angers tesmoings
fait et donné à Angers les jour et an susdits

La capitaine de charroi des vivres du roi à Blois a loué un cheval tombé malade à Angers, et refuse de payer le louage et la pension du cheval, 1598

et après la consultation de 2 maréchaux, qui étaient autrefois les ancêtres des vétérinaires, et qui ont diagnostiqué la gourme, il fait dresser procès verbal de son refus de payer devant un notaire royal à Angers. Le malhaureux aubergiste qui a nourri déjà 3 semaines le cheval, n’y ait pour rien !!! et pourtant on refuse de le payer.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er avril 1598 après midy, a comparu par devant nous René Chesneau notaire royal à Angers honoable homme René Lambert capitaine de charoy des vivres de l’armée du roy estant de présent en ceste ville d’Angers logé à l’hostelerie ou pend pour enseigne l’écu de France des faulxbourgs de Bresigné, lequel nous a représenté Mathurin Bessonneau hoste de ladite hostelerie et Claude Drouin Fabrice ? Moret maistre maréchaulx de forge de la Petite Espine,
lesquels nous ont dit savoir ledit Bessonneau que ledit Lambert feroit arme pour loger en sadite hostelerie dès il y a trois sepmaines ou environ ayant un cheval en poil bay obstut à queue et oreilles que ledit Lambert dit avoir pris à loage (pour « louage ») en la ville de Blois au logis de la Croix Blanche faulxbourg du F… y demeurant, lequel cheval est demeuré en ladite hostelerie sain et sans avoir aulcun mal par l’espace de 15 jours entiers jusques à depuis peu que ledit cheval est demeuré malade
et lesdits Drouin et Moret nous ont pareillement dict qu’ils ont veu et visité ledit cheval lequel est malade destianguillons et gourme qui est une maladie naturelle aux chevaux

    la gourme existe toujours sous ce noms et c’est l’angine du cheval, très spectaculaire, et nécessitant les antibiotiques inconnus à l’époque.

sans que ledit Lambert ait peu causer ladite maladie attendu le repos dudit cheval, tellement qu’il est impossible se pouvoir à présent servir dudit cheval, lequel lesdits maréchaulx ont dit pouvoir valloir estant sain à l’estimation de 18 ou 20 escuz
au moyen de quoy a ledit Lambert protesté n’estre tenu payer la despense qu’a faite ledit cheval depuis 8 jours que ladite maladie l’a pris ne en celle qu’il fera cy après nu aussi de louage dudit cheval de tout ledit temps attendu qu’il est sur son partement pour retourner audit Blois et qu’il luy est nécessaire prendre autre cheval pour ce faire
desquels dire dépositions et protestations cy dessus nous avons audit Lambert ce requérant décerné acte pour luy servir ce que de raison
fait en ladit hostelerie en présence de Jehan Letourneux demeurant audit Angers et Fabien Huguet voyturier par eau demeurant à Orléans
ledit Huguet a dit ne scavoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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