Les Allemands ont le KONTATKSPERRE qui signifie VERROUILLAGE DES CONTACTS

tandis qu’en France nous avons le confinement qui ne signifie rien de bien clair pour la majorité des Français.

Dans les tours que j’habite sévissent les « Voisins Vigileants » qui en fait de vigileance ignorent totalement le confinement et demandent à tous d’aller dans le hall lire et échanger autrement dit sortir de son appartement, prendre l’ascenceur dégueulasse, et donc ne pas respecter le confinement.

Ils refusent même la communication numérique, et j’ai beau demander qu’on transmette mon email à tous, impossible, ils veulent le contact papier dans le hall, et ce en 2020 (on n’est pas en 1680 !!!)

Ils n’ont pas compris que le confinement c’est ne pas sortir de son appartement !!!

Odile

La grippe Espagnole 1918 dans ma famille

Elle s’appelait Marie-Thérèse Plumejeau, et près de mon cabinet de toilette, je garde d’elle une de ses oeuvres, un guéridon :

Dans mon enfance, nous rendions visite à la tante (en réalité une très grand tante) Plumejeau à Montjean-sur-Loire, mais l’immense maison me resta toujours un mystère non accessible, si ce n’est la cuisine pour le goûter, et les toilettes en bois dans la cour, car les enfants n’avaient pas accès à la maison. Mais, je sentais toujours un autre mystère, bien plus lourd, très pesant, car l’une des pièces du premier était à toujours fermée à tous.

Mon oncle Paul nous a laissé dans ses mémoires ce témoignage :

Tonton Plumejeau et tante Marie avaient une fille, Marie-Thérèse, que nous appelions Tante Thérèse. Au fond, j’ai peu de souvenirs d’elle. Je me la rappelle cependant jouant du piano dans le salon. Elle est morte en 1918 d’une grippe espagnole, au moment de la fin de la guerre. Son enterrement a eu lieu le 11 novembre, le jour de l’Armistice.

La chambre de tante Thérèse est restée telle qu’elle était le jour de sa mort. C’était une sorte de chapelle où son souvenir était entretenu. On n’y entrait jamais.

Le chagrin qu’engendra cette mort fut très grand. Soudain seuls, l’oncle et la tante subirent leur peine.

Tous les jours ils allaient au cimetière. Je les accompagnais. Nous y allions aussitôt après déjeuner. C’était comme une marche forcée, sous la chaleur accablante. Le petit chemin qui conduit au cimetière était raide et rocailleux. Je vois encore, au cimetière, devant la tante, à l’ombre d’un cyprès, tonton Plumejeau s’épongeant le front avec son mouchoir, pendant qu’il disait le chapelet.

Si la grippe espagnole fit 220 000 morts en France, elle en fit plusieurs dizaines de millions dans le monde, même loin de l’armée et chez des gens aisés.

 

PS : en vous faisant la photo, j’ai enlevé ce qu’il y avait sur le guéridon, dont le bois est noirci, et c’est en éclaircissant la photo que j’ai observé 2 dessins que j’ignorais. Quand j’aurais ma femme de ménage supplémentaire, je tenterai de lui faire nettoyer ce plateau pour déchiffrer. Si vous avez des suggestions de produit, merci.

Pour la dissenterie : remède du curé de Combrée (49) 1602

Prenez des larmes de masticq blanc le poids d’un escu et les broyer et les mettre dans ung jaulne d’oeuf à demy cuyt  et mounié cela et le faites prandre tous les matins, faites cela par 2 ou 3 fois et serez guéri ; usez aussy d’un pain blanc chaud venant du four trampé dans du vin clairet. (registre paroissial des baptêmes de Combrée, collection communale en ligne sur le site des AD49, vue 21)

Bonne lutte contre l’épidémie de gastro !!! enfin, testez autre chose que la recette de ce brave prêtre….

Le mastic était « Résine odorante qui découle de l’arbre appelé lentisque » selon le DMF en ligne (dictionnaire du moyen-âge)

Comme je ne connais pas cet arbre, j’ai été voir le dictionnaire un peu plus récent et il donne exactement la même définition.

Il s’agit du pistachier, toujours utilisé en médecine et en parfumerie, pas pour les mêmes effets !!! J’ignorai que nos ancêtres angevins le connaissaient en 1602 !

 

La puanteur est devenue insoutenable fin octobre 1674 : église de Clisson la Trinité

Nos cimetières n’ont pas d’odeur, mais autrefois les églises avaient souvent l’odeur des cadavres. Certes nos ancêtres avaient un nez plus habitué que le nôtre aux odeurs fortes faute de propeté etc… mais en cette fin octobre 1674 l’église de la Trinité à Clisson (Loire-Atlantique aujourd’hui, mais Bretagne alors) est devenue irrespirable tant la puanteur est devenue insoutenable.

Que s’est-il donc passé ?

Peu auparavant le recteur décède, et arrive un nouveau prêtre aux idées manifestement plus généreuses, enfin plus égalitaires envers les pauvres. Bref, ce nouveau prêtre n’accepte pas l’idée de faire une différence entre ceux qui paient et ceux qui ne peuvent pas paier leur place à l’église pour y être inhumé.

Car autrefois, la croyance était qu’être inhumé plus près de Dieu était bon pour le repos de l’âme du défunt, et au plus près c’était dans l’église, parfois le cimetière autour de l’église, et on acceptait difficilement un cimetière non attenant à l’église.

Donc, ce nouveau recteur, tout enclin à ne pas faire de différence, admet tous les défunts dans l’église, d’ailleurs probablement sans leur faire paier cette place. Merveilleuse idée d’égalité !

Mais moins bonne idée pour l’odeur de l’église !

En effet, après un début sans trop d’inhumations car le registre atteste un rythme baptêmes/sépultures assez équilibré, brusquement les choses se dégradent en 1674. Le rythme des inhumations dans l’église s’accélère, et fin octobre, la puanteur est devenue insoutenable, même au nez moins délicat que le nôtre de nos ancêtres.

Bref, ce recteur, pour le moins sympathique quant à son application du principe d’égalité, doit se rendre à l’évidence : il ne peut plus inhumer dans l’église.

Alors, brusquement il change de règle, et applique désormais la vieille pratique de ses prédecesseurs, et de tous ses confrères, à savoir tous les pauvres inhumés hors l’église car la putréfaction dans l’église est trop importante.

Je rends ici hommage à ces Clissonnais dont le nez fut confronté en octobre 1674 à une telle puanteur dans l’église de la Trinité. Car, ces odeurs nous les avons oubliées, même si l’actualité nous rappelle que certains de nos concitoyens citadins ne se souviennent plus que la campagne a une odeur et entendent faire interdire cette odeur voire les bruits !!! au nom de quoi ? Je salue ici tous les agriculteurs actuels, car ils ont encore un nez : je les remercie d’exister et je les comprends.

 

Certificat de matrone délivré par le curé de Loiré : 1617

De nos jours les études de sage-femme durent 5 ans ! J’ai une de mes petites nièces désormais sage-femme. Vous avez bien lu « petite nièce », car je suis âgée.

Voici en 1611 l’unique formalité pour devenir matrone accoucheuse dans une paroisse : le certificat de bonne religion devant monsieur le curé, car à cette époque d’ignorance sanitaire et médicale, la matrone devait baptiser immédiatement à la maison le nouveau-né en cas de problèmes.
Rappelons que pour les nouveaux-nés le baptême était obigatoire dans les 48 h et passé ce délais, il fallait aller demander à l’évêque une dispense.

Je vous ai déjà mis beaucoup sur le baptême, que vous trouverez en cliquant sous cet article sur le mot clef baptême. Vous y verrez mon plus précieux acte de baptême lors de cette césarienne (mortelle) par un chirurgien au nom prédestiné. etc…

Voici à Loiré quelques réceptions de matrones par le curé, et ceci est noté dans son registre paroissial.