L’importante ardoise à la boulangerie Audineau, Clisson 1851

Introduction

L’ardoise était autrefois le paiement différé, soit à la semaine, soit au mois chez les commerçants. Il était très pratiqué. Les grandes surfaces l’ont supprimé et on y paye comptant. Mais je me souviens de ma jeunesse, aînée de 6, je me levais chaque matin une demie heure avant les autres et j’allais à l’épicerie proche que le laitier et le boulanger livraient chaque matin aux aurores, et je rapportais le bidon de 5 l de lait plein, et le pain de 4 livres. Je ne payais pas, mais l’épicière tenait un cahier où elle notait, et chaque semaine maman allait à l’épicerie régler la semaine. C’était la même chose chez le boucher etc… Cela évitait aussi au commerçant de perdre un temps fou avec les petites pièces à chaque paiement, et cela n’était pas considéré comme du crédit, c’était tout bonnement la façon de faire, bien sûr pour tous les clients habituels. Il paraît qu’elle existe encore un peu… mais certainement devenue extrêmement rare ! Je pense même que la majorité des Français d’aujourd’hui ignorent l’existence de cette pratique d’autrefois.
L’ardoise tient son nom de ce qu’autrefois, c’est sur une ardoise qu’on notait les sommes dues.

l’ardoise à la boulangerie Audineau en 1851

En 1851, au décès de François Audineau, boulanger porte Palzaise à Clisson, l’inventaire après décès est dressé. Le mobilier, linge, et tous les ustenciles de la boulangerie se montent à 6 941,5 F
Et dans les passifs, l’ardoise de la boulangerie se monte à 3 066 F ce qui est énorme, et pourtant il y a dans l’actif des pièces de monnaie de billon pour 74 F, ce qui montre que certains payaient comptant leur pain avec des petites pièces de monnaie. La monnaie de billon a existé jusqu’au milieu du 19ème siècle, précisément donc du temps de la boulangerie Audineau. Le billon était le métal utilisé pour ces pièces de monnaie, et il était composé de cuivre, zinc et argent. On l’a surtout remplacé par un métal moins couteux, car l’argent qui entrait dans ces pièces de monnaie devait être remplacé par autre métal moins onéreux.
Donc, à la boulangerie Audineau, beaucoup de clients avaient une ardoise certainement élevée et plus que celle d’une semaine !

Le perce-vin de François Audineau, boulanger à Clisson, selon son inventaire après décès en 1851

Introduction

Quand j’ai commencé à travailler en 1960 c’était loin de Nantes, à Bagneaux-sur-Loing, en Seine-et-Marne. Chimiste au labo avec 2 autres collègues, nous avions une femme de ménage polonaise, parlant un peu notre langue française. Quelques semaines après mon arrivée, je suis brusquement appelée au bureau du directeur dirigeant les labos chimiques et techniques et les recherches. Bref, pour une débutante, un entretien impressionnant.
A peine entrée, je reçois une réprimande claire :
« Veuillez parler Français à la femme de ménage ! »
mais que j’étais totalement incapable de comprendre. Et je ressors en bredouillant un grand OUI et en m’excusant sans comprendre ce qui se passait. Ce n’est que plus tard, en demandant aux 2 collègues au vestiaire, que j’ai su que la veille j’avais demandé à la femme de ménage quelque chose d’inconnu en Français, j’avais demandé le ramasse-bourriers. Et non seulement elle ne me l’avait pas donné, mais elle avait été se plaindre.
C’est ainsi que je découvris, ce qu’on ne m’avait jamais dit durant mes études, c’est que la langue Française avait parfois des termes locaux et non officiels désormais, et que le ramasse-bourrier s’appelait la pelle à ordures en Français. Je n’ai jamais oublié le ramasse-bourrier, mais rassurez vous, ce fut l’unique réprimande que j’ai reçue tout au long de ma carrière. Et depuis que je suis en retraite, j’ai pas moins de 5 ouvrages de patois locaux, que j’utilise souvent dans mes recherches surtout dans les inventaires après décès.

Me Michelon, notaire à Clisson en 1851, connaissait le perce-vin

En fait, Me Michelon était comme moi avec mon ramasse-bourrier à Bagneaux-sur-Loing en 1960, car lui, en 1851 connaît le perce-vin, terme qui est tellement local que même Georges Vivant dans son remarquable ouvrage « N’en v’la t’i’ des rapiamus – patois du pays nantais » ne le connaît pas.
Le perce-vin est à côté des bouteilles de vin au cellier. Il semble selon d’autres ouvrages que la perce soit une vrille, et je suppose donc que c’est le tire-bouchon qui est là auprès des bouteilles.
Et rassurez vous, je ne réprimande pas Me Michelon et suis très heureuse de le comprendre, suite à mon expérience du ramasse-bourrier, qui m’a fait grandir en langage local. Et comme Me Michelon était notaire à Clisson, pays de gros plant et de muscadet, il a certainement souvent vu lors des inventaires qu’il dressait un perce-vin près des bouteilles…
Ce perce-vin était à François Audineau, mon ancêtre, décédé en 1851 et dont ma famille possède l’inventaire après décès, que je suis occupée à vous frapper pour le mettre en ligne, tant il est caractéristique de son époque.
Alors, à bientôt, dans la boulangerie de la Porte Palzaise à Clisson en 1851 !
Odile

 

Marcel Boubinet, artiste peintre, 68 rue Saint Jacques, Nantes 1918

Introduction

J’ai hérité d’un tableau du pont de Pirmil, qui était autrefois au 60 rue Saint Jacques à Nantes, chez ma grand mère Aimée Audineau veuve d’Edouard Guillouard.

Le tableau porte la signature de Marcel Boubinet. Il n’y a rien sur ce peintre sur le Web, aussi j’ai fait son étude, et je suis stupéfaite de découvrir qu’il était voisin de mes grands parents !!!

la signature est celle de Marcel Boubinet

Il n’est pas étudié sur le WEB, où l’on trouve cependant trace d’autres tableaux de Nantes, et du Pont de Pirmil. En voici la reproduction :

Le pont de Pirmil a souvent été peint à Nantes

Marcel Boubinet, peintre et décorateur, 68 rue St Jacques

Marcel Boubinet, de son vrai nom, Marcel Louis Boubinet, est né à Nantes 4°C le 15 octobre 1881, fils de François Marie Boubinet, corroyeur, 42 ans, demeurant rue Arche Grande Biesse, et Joséphine Louise Bouteau, tailleuse, 32 ans. Son grand-père, Pierre François Bouteau, chaudronnier, 52 ans, demeurant rue Bias, et son oncle Louis Boubinet, chapelier, 44 ans, demeurant rue du Vieil Hôpital, sont présents à sa naissance.
En 1900, c’est le conseil de révision et le service militaire. Il est peintre décorateur. Incorporé en 1914, il est blessé en 1915 et renvoyé dans ses foyers le 3 février 1916.
Le 2 septembre 1918 il demeure au 68 rue Saint Jacques et épouse Marie Henriette Bouchaud née à Doulon le 15 juin 1894, qui lui donnera un fils, René Marcel Lucien BOUBINET, né le 19 mai 1921 et décédé le 19 mars 1990 à Saint Herblain (44)
Le 68 rue St Jacques à Nantes, au centre photo ci-dessus, avec les beaux balcons, fut la maison de la pharmacie Vincent, du temps de mon enfance. Elle a 3 étages, et le recensement de 1921 donne bien Marcel Boubinet, sa femme et sa mère, probablement locataires au 2ème étage, car la 1er est occcupé par le pharmacien. Enfin, au dessus de Boubinet, il y a 2 chambres, occupées par des femmes seules. La vue ci-dessous est celle du recensement de 1921 série des Archives Municipales.

Ainsi, ce jour, je découvre que mon grand-père avait acheté le tableau à son voisin. Mais je suppose que Marcel Boubinet ne vivait pas de son art, mais comme décorateur, et s’il existe quelques tableaux de lui, c’est qu’il a aussi aimé peindre des toiles, et la Loire est présente, car si proche de lui. Dommage que cet artiste soit oublié, et je tiens ici à lui rendre hommage.

Mathurin Hautebert, vivant sur le Pont de Pirmil, commande 120 futs à une femme à Angers, 1661

table des actes traitant du quartier Nantes St Jacques

    Vous avez sur mon site beaucoup d’actes concernant le quartier : Voir tous les articles sur Nantes Sud Loire Saint Jacques

introduction

Je vous ai déjà longuement parlé de Pirmil, son pont, son quartier, qui furent autrefois dépendant de la paroisse de Saint-Sébastien-sur-Loire. C’était un quartier besogneux dans le genre artisanal dont beaucoup de tonneliers. J’étais donc loin de penser qu’il fallait aussi aller à Angers se procurer des tonneaux car je pensais sincèrement qu’il y avait assez de tonneliers au Sud de Nantes, dont mes Halbert au Loroux-Bottereau entre parenthèses. Bref, vous l’avez deviné, je viens vous mettre en ligne un achat de futs, c’est ainsi qu’on appelait autrefois les tonneaux ou barriques selon mon vocabulaire actuel. L’acte est encore plus extraordinaire, car c’est une femme qui vend les futs, certes elle est veuve et peut donc agir sans l’autorisation d’un mari, mais tout de même je ne crois pas qu’elle produise elle-même des futs, ou alors ce serait  les futs de ses enfants travaillant dans la fabrique de leur père ? Je crois que nous n’aurons pas l’indication réelle de celui ou ceux qui fabriquent les futs qu’elle vend. Mais ce Nantais qui vient à Angers lui acheter demeure dans l’endroit extraordinaire, que je possède même en vue dans ma salle de séjour, et que je vous mets donc immédiatement en vue, c’est le Pont de Pirmil. Certes la vue que je possède est plus tardive que l’acte qui suit, c’est à dire ma vue est des environs de 1900 alors que l’acte qui suit est de 1661, date à laquelle il y avait bien plus d’habitants sans doute sur le pont souvent reconstruit.

Mathurin Haudebert vivait sur le Pont de Pirmil en 1661 et manifestement il pratique le commerce puisqu’il va à Angers commander des futs, puisque ceux qui sont fabriqués au Sud de Nantes par tant de tonneliers n’y suffisent pas. Il est vrai qu’il part de Nantes tant de bateaux dont la boisson pour les marins est dans des futs aliàs tonneaux. Ils sont vendus par fourniture et ce terme était autrefois utilisé pour les ventes par 20 au lieu de la douzaine par 12. Et comme vous l’avez sans doute souvent entendu on vendait 13  à la douzaine, et bien pour les fournitures on vendait aussi un peu plus et ici il y aura 24 à la fourniture soit 24 au lieu de 20. Il ne verse rien à la commande, mais à la livraison, signe immense de confiance, mais comment cette femme récupérait-elle l’argent autrefois liquide, payé à Nantes, alors qu’elle demeure à Angers, et je n’ose penser qu’elle est à bord du bateau livreur !!! Mathurin Hautebert commande 5 fournitures donc 100 mais il sera livré de 120 futs comme je viens de vous l’expliquer. Ce n’est pas tien, d’autant que ce sont de grands tonneaux !!!

Ma retranscription de l’acte

cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – 
Le 22 décembre 1661 avant midy, par davant nous Claude Garnier notaire royal à Angers, fut présente establie et deument soubzmise honneste femme Perrine Dousseau veufve de deffunct honneste homme René Bergereau demeurante en cette ville paroisse st Maurice, laquelle a par ces présentes vendu à honorable homme Mathurin Hodebert marchand demeurant en la ville de Nantes sur le pond de Pilmy paroisse St Sébastien estant de présent en cette ville et à ce présent et acceptant, le nombre de 5 fournitures de fusts de pippes à 22 fusts pour 20 deslivrés … qu’elle promet luy livrer ou faire livrer sur l’un des ports de Nantes celuy de Pilmy scavoir la moictié desdits fusts dedans le jour et feste de my caresme prochaine et l’aultre moictié dedans un mois prochain après le jour de Pasques prochain, et en cas que ladite Douceau veuille livrer audit sieur Hodebert quelque partie desdits fusts plus tost que lesdits termes ledit Hodebert sera tenu en accepter la livraison ; et est faict le présent marché pour en payer et bailler par ledit Hodebert duement soubzmis à ladite Bergereau la somme de 50 livres par chacune desdites fournitures de fust à compter 22 à la fourniture comme dict est payables lors de chacune livraison desdits fusts, esquels tous payements il ne pourra y avoir plus de 30 livres en deniers, auquel marché tenir et garantir (f°2) tenir et garder garantir accomplir … obligent lesdits parties respectivemement leurs hoirs et leurs biens …
 

Le gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Le métier de gardien de propriété existe toujours. A Belmont il était logé dans la maison à gauche le long de la route donc à l’entrée. Et il avait un contrat, précisant que son logement est gratuit moyennant jardinage etc… Voici le contrat manuscrit de 1935. Je souligne le terme « manuscrit » qui montre que ce contrat de la vie privée n’est pas passé par le bureau de l’entreprise Fagault à Guérande qui possédait secrétaire et machine à écrire. La propriétaire de Belmont est la veuve de René Fagault qui a 2 enfants dont Yves qui est manifestement passionné non seulement de pêche mais aussi de géraniums et de forsythia. Il cultivait ces 2 plantes en très grande quantité et quand on entrait dans Belmont on avait en ligne droite une très longue allée bordée de géraniums, très impressionnante. Les forsythia avaient droit à l’exposition au vent auquel ils résistaient tant bien que mal. Parallèlement à l’allée de géraniums, il y avait dans le bois une autre immense allée, tout aussi impressionnante. La photo aérienne de l’IGN date de 1943 et permet de deviner l’allée de géraniums.

Contrat de travail du gardien de Belmont 

Guérande le 5 octobre 1935 (manuscrit)
Entre les soussignés Mme Vve René Fagault et monsieur Léon Le Cloarac, il a été convenu ce qui suit :
Condisions accordées au Garde Jardinier : Logement, celui-ci est gratuit et comprend maison en très bon état disposés comme suit : au rez de chaussée 2 pièces surmontées d’un grenier d’un grand hangard de 2 caves et d’une e… . D’autre part, il dispose d’un poulailler, d’un jardinet, d’une écurie pouvant contenir 2 chevaux ou vaches, laquelle écurie est surmontée d’un grand grenier également à sa disposition. Les produits de la vigne, des 2 aspergeries, des treilles et plates bandes, lui appartiennent en entier, à lui de les entretenir en bon état et de les cultiver.
Devoirs du Garde-Jardinier : Taille des arbustes. Celle-ci doit être faite deux fois par an, une fois en hiver et une fois en été. Emondage des arbres. Celui-ci doit être fait suivant les besoins.
Entretien des allées. Les allées devront toujours être tenues très propres, c’est-à-dire sans herbes surtout du 1er mars à fin octobre. Les pierres qui bordent les allées devront également être bien alignées.
Entretien des boutures géranium. Chaque année Mr Yves fait des boutures qui sont mises pendant un mois et demi sous chassis. Le jardinier devra y veiller pendant ce temps et les couvrir contre les gelées. Avec une corvée d’hommes Mr Yves viendra les mettre en pots, et durant cette ou ces journées, le jardinier devra être à la disposition. Les pots étant mis de suite dans la véranda durant l’hiver, le jardinier devra y veiller et les arroser de temps à autre.
Guzenia : le jardinier, tous les ans à l’automne fera un semis assez important de boutures de guzenia qu’il devra conserver l’hiver sous paillassons de roseaux.
Plantation et entretien des fleurs, géranium Mr Yves avec une corvée d’hommes une ou deux journées pour la plantation des géraniums et le jardinier sera à sa disposition ces jours-là. Il devra ensuite si la quantité d’eau le permet les arroser de temps à autre.
Guzenia et soucis : suivant les ordres de monsieur Yves le jardinier fera chaque année les plantations aux places voulues de ces fleurs.
Corvées : lorsques Mr Yves viendra avec des hommes de Guérande, ou même seul, pour une corvée de … ou de pierres, le jardinier devra être à sa disposition ces jours-là.
Dimanches et jours feriés : pêche et entretien du matériel de pêche. Dès que la pêche sera commencée le garde jardinier devra se tenir à la disposition de ces messieurs le samedi à partir de 14 heures. Il aidera à prérarer et à descendre les engins de (f°3) pêche et au besoin accompagnera ces messieurs en bateau. Le dimanche, à l’heure voulue, il sera également à leur disposition pour la pêche et la remise en place du matériel de pêche. Le lundi il rentrera les filets qui seront au sec et portera à raccomoder à Lérat ou à La Turballe ceux qui en auront besoin. Il ira également les reprendre quand ils seront réparés. Pour la présence du dimanche il touchera 10 francs et sera nourri le samedi soir et toute la journée du dimanche. Si la femme du jardinier vient aider à la cuisine, elle touchera 10 francs et sera également nourrie. La femme du jardinier devra également balayer toutes les semaines le chalet de haut en bas et le remettre en ordre.
Deux fois pas en elle devra aider moyennant salaire au nettoyage complet du chalet.
Chaque semaine, durant la récolte des asperges le jardinier devra fournir gratuitement 3 bottes.
Grande vigne : celle-ci sera louée au jardinier à moitié. Les engrais et ingrédients seront également à moitié.
(f°4) Jardin du Loc : celui-ci lui sera loué par le jardinier à prix d’argent, moyennant une somme annuelle de 1 600 francs payable le 30 juin et le 31 décembre de chaque année.
Le jardinier devra tenir libre pendant les mois d’été, le samedi de chaque semaine, le hangard situé près de la maison afin de pouvoir remiser une auto.
Signé Léon Le Cloarec

la véranda pour les géraniums

Il n’est pas question des boeufs dans ce contrat de travail donc cette photo est sans doute des années 1920 mais vous pouvez voir la véranda qui est citée dans le contrat de travail pour les boutures de géranium l’hiver.

 

Noces d’argent de René Fagault et Yvonne Ferrand, Belmont 6 juin 1926

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Je retrouve dans les petits papiers dans le livre d’or de Belmont, un menu, un plan de table, et je suppose qu’ils concernent le dimanche 6 juin 1926 :
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif, à suivre
et il n’y avait rien dans le livre, donc les petites papiers seraient cette suite. Le menu est tout en humour et en famille, car tous les lieux du menu sont de la famille, d’ailleurs, je suppose qu’il n’y a pas eu de traiteur, mais que les familles ne sont pas venues les mains vides, ainsi les Poupart, qui tiennent à Nantes l’épicerie des Frères Provençaux ont manifestement apporté l’entrée et un dessert etc…

Menu du 6 juin 1926

Ce menu est imprimé sur un carton, et un chef-d’oeuvre d’humour familial, car les noces d’argent sont en famille.
Hors d’oeuvre Provençaux (Yvonne Ferrand, l’épouse de René Fagault, qui fêtent leurs noces d’argent, est cousine des Poupart qui tiennent à Nantes une épicerie très en vogue nommée Les Frères Provençaux.)
Langoustes du Vir (le Vir est le nom du rocher qui barre l’anse de Belmont et que l’on doit éviter en bateau et qu’on ne peut contourner qu’à marée haute pour sortir de l’anse. Il est visible à marée basse)
Filet de boeuf Beauregard (Guérande, certainement demeure d’un des invités)
Dindonneaux truffés de Kervaudoué (aujourd’hui Kervodué, en Piriac, qu’on atteint de Lérat en remontant sa petite route, et c’est manifestement là que René Fagault père de René qui fête ses 25 ans de mariage, était venu de la Sarthe s’installer sur la côte)
Asperges du Loc sauce mousseline (un Loc à la Turballe ?)
Fraises de la Gaillardais à la crème (propriété des Bigaré à Guérande)
Iceberg du Four (phare sur le rocher du Four à la pointe du Croisic, que l’on voit droit devant Belmont et que je voyais chaque nuit quand je passais mes vacances à Belmont – voir ci-dessous la photo)
Corbeilles Belmontaises
Petits Fours du Bon-Pasteur (l’épicerie des Frères Provencaux, que tiennent les Poupart, famille d’Yvonne, est située au Bon-Pasteur à Nantes centre ville)
Porto – Madère
Muscadet en Carafe (le C est en majuscule, et je comprends qu’il s’agit d’un jeu de mots et qu’il est en panne, car ils ont planté du muscadet et ne l’ont pas encore)
Graves – Haut-Sauterne
Château-Margaux 1913 – Pomerol
Pommard – Nuits 1906
Champagne
Café
Rhuys-Quennec 1886 – Liqueurs


le plan de table

2 tables, dans toute la longueur de Belmont, face à la cheminée – sous ce papier est aussi écrit le résultat de la pêche.

Andrée (Ferrand, fille d’Etienne ci-dessous, donc nièce d’Yvonne qui fête ses 25 ans de ménage)
Mimie Baudry (Marie-Eugénie-Léonie Ferrand °Vannes (56) 2.10.1891 épouse de Pierre-Ferdinand Baudry et soeur d’Yvonne)
Pierre Guilloteau – Pierre Baudry (époux de Mimie Ferrand ci-dessus)
Mme Poupart – Mme Ferrand
Mme Rousseau (née Fagault, soeur de René qui fête ses 25 ans de ménage)
René (Fagault, qui fête ses 25 ans de ménage)
Dr Méloche (petit-fils de Marie-Françoise Dubois la sœur de Marie Mélanie Séraphine Dubois qui épouse en 1868 René Fagault père de René Fagault qui fête ses 25 ans de ménage) – Yvonne (Ferrand, épouse de René Fagault)
Mme Quennec
– Etienne (Ferrand, frère d’Yvonne, il a pour épouse x Claude Poupart. Il possédait une épicerie fine « Les Frères Provenceaux » rue du Calvaire)
Anne (Ferrand, soeur d’Yvonne, et veuve d’Emmanuel Fagault)
Georgette (Baudry, 12 ans, nièce d’Yvonne Ferrand)
Paule

Paul Rousseau (27 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Mimie Fagault (Fagault 17 ans, fille de René et Yvonne et sœur d’Yves et future épouse Gonichon)
Marguerite Guillou
François (Fagault 14 ans, fils d’Anne Ferrand et Emmanuel Fagault, le médecin décédé en juin 1925)
Louis Rousseau (29 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Yves (Fagault 21 ans, fils de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Nett (fille d’Emmanuel Fagault et Anne Ferrand, nièce des 2 côtés du couple qui fête ses 25 ans de ménage)
Jean Meloche (fils du docteur présent à l’autre table)

le docteur Méloche

L’Echo de la Loire, 3 juin 1923 (ce feuillet est dans le livre de Bord de Belmont)
Le Docteur Meloche
L’homme le plus connu, et j’ajouterai le plus aimé de Saint-Nazaire, parce que, comme chez ce grand personnage dont parle Bossuet, Dieu mit en lui avant tout la bonté.
Le Dr Meloche est bon, d’une bonté agissante qui se traduit par un entier dévouement à toutes les œuvres dont il s’occupe, à toutes les Sociétés dont il fait partie. Il collectionne les présidences – non les présidences purement honorifiques qui rapportent un jour ou l’autre… un bout de ruban, mais celles où il faut payer de sa personne, s’épuiser en sollicitations et en démarches.
Tout le temps que le Dr Meloche ne consacre pas à sa clientèle, – il la visite généralement à bicyclette, – il l’emploie à faire le bien : on ne dira jamais assez avec quelle délicatesse il sait soulager les misères cachées. Il est une œuvre que le Dr Meloche, à Saint-Nazaire, a fait sienne et pour laquelle il se dépense sans compter : c’est la Ligue antituberculeuse qui, grâce à lui, est tout à fait prospère. Pour elle, le Dr Meloche se fait frère quêteur : que d’enfants lui doivent d’avoir recouvré la santé !
Le Dr Meloche est un grand lettré. Il sait l’ « Enéide » par cœur et lit facilement dans le texte l’ « Iliade » et l’ « Odyssée ». Aussi les citations latines jaillissent-elles de ses lèvres commes les roses des lèvres de je ne sais quelle princesse des contes de Perrault.
Bref, un homme de cœur, un homme de bien, qui mieux que tout autre, était digne d’ouvrir la série de nos silhouettes nazairiennes.