La route de Clisson en 1814, selon le recensement.

Elle commence à l’actuelle rue de la Ripossière, ne compte que 12 logements, dont 5 moulins à farine. Elle attire déjà de loin, ainsi Brest, Le Calvados.

Mon premier ancêtre apparu dans le quartier est Jean Grelet, maçon venu des Lucs (85) locataire rue Caton (aliàs rue Dos  d’Âne) en 1814. Demain je vous compte mon premier ancêtre route de Clisson, car il arrive.

Saliot 2 rez,2 1er, tenue Pacreau Pierre jardinier Nantes
Gaudin H. 2 rez,2 1er, jardin Gaudin François tisserand Brest
Champalloyne 2 rz, jardin Tillot Julien laboureur Rezé
Pasquereau 2 rez, 1 1er, jardin Galard Jacques tisserand Maine et Loire
Alard 3 rez, moulin Alard Laurent farinier Nantes
Bigot 2 rez, moulin Bigot Sylvestre farinier Nantes
Poilâne 2 rez, moulin Poilâne Julien farinier Calvados
Maisdon 3 rez, moulin Maisdon Jean farinier Vertou
Poisneau 2 rez, moulin Poineau Jean farinier Chapelle Basse Mer
Renaud Pierre ? 2 rez, écurie, 3 1er, hangar
Cotrel métairie Briand Julien laboureur Fay
Saupin 2 rez Cormerais Sébastien poitier ? St Sébastien

Histoire de la maison dite l’Ouchette, face au cimetière Saint Jacques, aujourd’hui boulevard Joliot Curie

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Il y quelques jours je vous mettais l’histoire d’une maison face au cimetière Saint Jacques, l’ex n°174 route de Clisson, aujourd’hui boulevard Joliot Curie.

La voici en 1914 (aujourd’hui touche Atlantic Gaz) :

Voici maintenant l’histoire de la maison voisine. Elle est ici acquise par adjudication en 1886, par suite du décès d’une pensionnaire de l’hospice Saint Jacques la demoiselle Thomas. L’adjudication comportant 6 lots, et elle est donc très longue. Je vous mets ce qui concerne cette maison route de Clisson et qui est le lot n°2, le reste ne concerne pas le quartier Saint Jacques.

Et après demain, je vous explique comment j’ai trouvé ces actes aux Archives Déparementales dans la série Q des hypothèques.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, 2Q9023 – Voici sa retranscription :

« Le 16 juin 1886[1], en l’étude de Me Dabin Paul-Emile, notaire commis, sis au Pé de Vignard, commune du Pallet, canton de Vallet, ont comparu Me Augustin Delalande, avoué, demeurant à Nantes, 6 place du Bouffay, lequel a déposé audit Dabin notaire le cahier des charges sur lequel devront être ouvertes les enchères pour la vente de divers immeubles situés en les communes de Nantes, Vallet et La Chapelle-Heulin, dependant de la succession de demoiselle Jeanne Thomas décédée à l’hospice Saint-Jacques à Nantes le 6 février 1886. Ce cahier des charges dressé par Me Dabin notaire soussigné, en conséquence d’un jugement rendu par le tribunal civil de Nantes le 27 mai 1886 … entre 1/ Auguste-Marie Vezin, marinier demeurant à la Chebuette à St Julien de Concelles, 2/ Jeanne Fanny Vezin veuve de Léon-Constant Robin, épicière à St Julien de Concelles, 3/ Françoise Heurtin veuve de René-Charles Ripoche, propriétaire demeurant au Cartron à Gorges, demandeurs, procédant sous la constitution d’Augustin Delalande avoué, et François Luzet, propriétaire à Nantes (f°3) actuellement à Boire-Courant à St Julien de Concelles, défendeur, procédant sous la constitution d’Albert Reneaume avoué, et encore, Victor Boquien, administrateur des Hospices Civils de Nantes en qualité de mandataire ad litem du sieur Julien Vezin interdit retenu à l’hospice général de St Jacques à Nantes, nommé par jugement du tribunal …, procédant sous la constitution d’Augustin Delalande avoué. Le tribunal a ordonné la vente des immeubles dépendant de la succession de Jeanne Françoise Thomas.  1er lot : maison rue de la Blèterie à Nantes … 5 000 F – 2ème lot : la maison dite l’Ouchette[2], située 4ème canton de Nantes, route de Clisson, composée de 3 pièces, d’une chambre au dessus de celle du milieu, grenier au dessus de cette chambre, derrière la maison une cour avec petits batiments de servitude tels que serre-bois, serre-four, latrines et puits ; à la suite un jardin renfermé de murs garnis d’espaliers. Le tout contenant 900 m2 environ, joignant au nord la route de Clisson et pourtant le n°172. Appartenait à Melle Thomas pour l’avoir reçue devant Me Lambert notaire à Nantes le 23 avil 1850 de la succession de Michel Thomas marchand grainetier et Jeanne Heurtin sa veuve, père et mère desdits Thomas. Mr Thomas père avait acquit ledit immeuble devant Me de Bussy[3] notaire à Nantes le 15 novembre 1826 de M. Charles Janneau, laboureur, et Marie Aubin sa femme, demeurant au village du Douet à Saint-Sébastien moyennant 2 600 F. Mise à prix 4 000 F – 3ème lot : à Vallet, la borderie de la Minardière … 4 000 F – 4ème lot : à La Chapelle-Heulin la métairie e la Bertinière … 7 000 F – 5ème lot : à la Chapelle-Heulin le bois taillis de l’Enfer … Les adjudicataires auront la propriété des immeubles vendus à compter du jour de l’adjudication soit pour eux-mêmes soit pour la perception des fermages … La propriété de l’Ouchette est louée à mesdemoiselles Bourgine et Eugénie Peccot pour 3, 6 ou 9 années à compter du 24 décembre 1882 moyennant le prix annuel de 250 F payable par semestre le 24 juin et le 24 décembre de chaque année, suivant bail reçu par Me Frangeul notaire à Nantes le 2 mars 1883, le bail cesse à partir du 24 juin 1886 … Les adjudicataires prendront les immeubles adjugés dans l’état où ils se trouveront lors de l’entrée en jouissance … Les adjudicataires entretiendront pour le temps qui reste encore à courir les baux et locaitons ci-dessus … Les adjudicataires devront payer en sus de leur prix d’adjudication et dans la huitaine du jour où elle aura été prononcée les frais de poursuite aux avoués … et en sus les honoraires de Me Dabin notaire … Les prix principaux d’adjudications seront payables à l’expiration de 4 mois du jour de l’adjudication … en l’étude de Me Dabin en bonnes espèces d’or ou d’argent ou en billets de la Banque de France ayant cours … Enchères : … 2ème lot : mis en vente sur la mise à prix de 4 000 F. Un premier feu a été allumé pendant sa durée une seule enchère a été portée par Mr Monnier Jacques, propriétaie, demeurant à Nantes, rue Saint Jacques, n°174, qui a élevé le prix à 4 134,9 F (f°25) deux autres feux successivement allumés s’étant éteints sans nouvelle enchère, Mr Monnier Jacques a été déclaré adjudicataire du 2ème lot … Récapitulatif des sommes payées compte tenu des frais et charges :

[1] AD44-2Q9805 adjudication Dabin-Thomas au Pallet

[2]  OUCHE s. f. Terrain voisin de la maison et planté d’arbres fruitiers. Dictionnaire de la langue française (Littré). Tome 3 [ 1873 ]

[3] acte transcrit au bureau des hypothèques de Nantes le 25 novembre 1826 Vol. 127 n°31 et inscription d’office le même jour Vol. 78 n°240. Cette inscription a été radiée.

Normalement, par la suite, cette maison de l’Ouchette serait n°172 route de Clisson, mais manifestement modifiée, car la description ci-dessus ne ressemble pas à ce qui existe de nos jours. Qu’en pensez vous ?

 

 

 

 

Nantes Saint-Jacques : les épiciers en 1890

Il y a quelques jours je vous mettais le nombre impressionnant d’épiciers à Nantes en 1890, car on en comptait alors pas moins de 528.

Si l’ïle Beaulieu, avec son quartier de Vertais, artisanal et densément peuplé, en comptait beaucoup, le quartier Saint Jacques n’était pas en reste. Mais, la route de Clisson, pourtant déjà un peu plus peuplée, était moins équipée, et manifestement il fallait aller à Saint Jacques.

Je tire ces épiciers tout simplement de l’Annuaire de 1890, qui est en ligne sur le site des Archives Départementales rubrique Presse. Et j’était tellement surprise du nombre d’épiciers rue saint Jacques et rien route de Clisson que j’ai tout relu attentivement 3 fois, donc voici la rue Saint-Jacques et la rue Dos-d’Ane, soit 13 épiciers, et un autre route de Clisson. On pouvait donc trouver facilement un peu de sucre, quelques biscuits ou farine, et quelques légumes ? En 1950, je me souviens avoir acheté chez Mme Briand, sur St Jacques, quelques bonbons, à l’unité, car à l’époque les emballages n’avaient pas encore envahi la distribution et ils vont ensuite se multiplier avec les grandes surfaces, mais j’avoue que c’était émouvant de recevoir dans la main quelques bonbons, et il est vrai que maintenant les enfants utilisent leurs mains pour glisser en caisse quelque sachet dans le chariot maternel à l’insue de la maman, autre temps autre méthode mais surtout autre distribution.

Besnard Pierre, rue Dos-d’Ane, 6

Cassin Charles (Vve), rue Dos d’Ane, 30

Ertaud Victor, rue St-Jacques, 26

Fonteneau Jean, rue St-Jacques, 130

Frétis Alexandre, rue St-Jacques, 72

Houssais Julien (Mlle), rue St-Jacques, 43

Jeannin Alfred, rue St-Jacques, 23

Lebris Jean (Vve), rue St-Jacques, 102

Maraud, rue St-Jacques, 27

Mary Félicité, rue St-Jacques, 168

Naux Charles, rue St-Jacques, 6

Pergeline Jean-Baptiste, rue St-Jacques, 9

Quirion Auguste, rue Dos d’Ane, 14

Touzé Bernard, rue de Clisson 2

Mais, cet annuaire, qui semble pourtant très complet, ne me paraît pas tout dire, car je connais personnellement le cas d’épiciers route de Clisson, et je vais m’empresser de vous en parler ces jours-ci, sachant que l’annuaire les a « oubliés ».

 

La commanderie du Temple de Clisson avait juridiction au Loroux-Bottereau

tout comme dans un grand nombre d’autres paroisses, au total 40, selon l’abbé Guillotin de Corson.

Mes très nombreuses retranscriptions exhaustives d’actes des registres paroissiaux de Clisson d’une part, et du Loroux-Bottereau d’autre part, attestent un lien entre ces 2 paroisses. Certes qu’Antoine Forget se retrouve meunier au Loroux-Bottereau n’est pas exceptionnel, puisque tous les meunies étaient liés ou reliés entre eux, ne serait-ce que pour le maintien de la place et des compétences, mais je trouve ici un autre lien, c’est un dire un parrainage au Loroux-Bottereau du notaire de la commanderie du Temple, et bien entendu il s’agit de la commanderie du Temple de Clisson, c’est d’ailleurs grâce à ce relevé que je redécouvre le Temple de Clisson, que je croyais connaître :

Le Loroux-Bottereau

x 1677.07.12  « Jean Guibert fils de defunt Pierre Guibert et Julienne Guerneau, avec Marie Chevillard fille de defunt Jacques Chevillard et Jeanne Guillet, présents Mathurin Chesné, Me François Guibert notaire et procureur postulant de la commanderie du Temple – vue 17 »

enfin, l’acte ne dit pas où vivait ce GUIBERT, si c’était au Loroux ou à Clisson ?

 

Relévé exhaustif du registre paroissial de Notre Dame de Clisson : 1669-1739

… Le dépouillement d’un registre présente en lui-même un attrait analogue à celui du miracle de Lazare. L’acte de naissance de ces morts du XVIIIe siècle, qui n’ont même plus de tombes, les restitue partiellement à la vie…

… La grande histoire peut mépriser les humbles en elle anonymes, comme sont en nous anonymes les millions de globule de notre sang. Mais ni elle, ni la petite histoire, ni même le roman, quelles que soient les précisions et la couleur de son récit, ne peuvent donner ce caractère d’authenticité, ce parfum de fleur desséchée… Hervé BAZIN – Vipère au poing.

J’ai eu ce plaisir, et voyez plutôt en quelle quantité !!!

Après les registres de la paroisse de la Madeleine du Temple près Clisson,  de Saint Gilles près Clisson, et de St Jacques de Clisson, que je vous livrais il y a peu, voici celui de Notre Dame de Clisson, et ce sur les 50 premières années.

Il y a peu je vous livrais le dépouillement exhaustif des plus anciennes années de la paroisse de Saint Jacques de Clisson, années très abimées et lacunaires du fait des Guerres de Vendée.

Aujourd’hui je vous livre le dépouillement exhaustif de la suite, à savoir les années 1720 à 1739, de la paroisse de Notre Dame de Clisson. Clisson Notre Dame BMS 1719-1739

La paroisse est le centre du bourg, côté ouest, et surtout celle du château.
Je vous avais montré qu’il y avait beaucoup de paroisses à Clisson, et des cimetières très variés à Saint Jacques, Saint Gilles et La Madeleine, sans oublier la Trinité que je ferai plus tard. Mais la paroisse Notre Dame, trop petite et centrale n’avait aucun cimetière, ce qui signifie que ceux qui n’avaient pas les moyens d’être enterrés dans l’église étaient inhumés dans le cimetière de la paroisse toute voisine de Saint Gilles, et ils sont nombreux, d’ailleurs après la Révolution, c’est ce cimetière qui sera retenu, avec celui de la Trinité, par la commune.

Je viens de refaire ma page HTML (page de mon site en mode HTML) qui donne la liste et les liens de tous mes relevés gratuits, et j’ai été émue de revoir tant d’années après l’immensité de mon travail gratuit et bénévole, totalement libre d’accès sur mon site sans aucune adhésion, contrairement aux associations qui vendent et demandent une adhésion payante.

J’ai par contre, à cette occasion, fait le tour d’Internet, à la recherche des relevés gratuits, et j’ai été tristement stupéfaite de constater que la gratuité n’est pas de mise !!! et pourtant, rien de plus simple sur Internet !!!

Voir mes relevés gratuits, qui concernent l’Orne, la Mayenne, La Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, et même les Côtes d’Armor.

ET VOICI MES RELEVES EXHAUSTIFS DE CLISSON

Clisson Mariages 1668-1749    

 Clisson Mariages 1750-1789

Clisson La Madeleine du Temple BMS 1668-1710

Clisson Saint Gilles BMS 1669-1728

Clisson la Trinité BMS 1668-1669

Clisson Notre Dame BMS 1669-1687  

Clisson Notre Dame BMS 1688-1719

Clisson Notre Dame BMS 1719-1739

Clisson Saint Jacques 1668-1717

La puanteur est devenue insoutenable fin octobre 1674 : église de Clisson la Trinité

Nos cimetières n’ont pas d’odeur, mais autrefois les églises avaient souvent l’odeur des cadavres. Certes nos ancêtres avaient un nez plus habitué que le nôtre aux odeurs fortes faute de propeté etc… mais en cette fin octobre 1674 l’église de la Trinité à Clisson (Loire-Atlantique aujourd’hui, mais Bretagne alors) est devenue irrespirable tant la puanteur est devenue insoutenable.

Que s’est-il donc passé ?

Peu auparavant le recteur décède, et arrive un nouveau prêtre aux idées manifestement plus généreuses, enfin plus égalitaires envers les pauvres. Bref, ce nouveau prêtre n’accepte pas l’idée de faire une différence entre ceux qui paient et ceux qui ne peuvent pas paier leur place à l’église pour y être inhumé.

Car autrefois, la croyance était qu’être inhumé plus près de Dieu était bon pour le repos de l’âme du défunt, et au plus près c’était dans l’église, parfois le cimetière autour de l’église, et on acceptait difficilement un cimetière non attenant à l’église.

Donc, ce nouveau recteur, tout enclin à ne pas faire de différence, admet tous les défunts dans l’église, d’ailleurs probablement sans leur faire paier cette place. Merveilleuse idée d’égalité !

Mais moins bonne idée pour l’odeur de l’église !

En effet, après un début sans trop d’inhumations car le registre atteste un rythme baptêmes/sépultures assez équilibré, brusquement les choses se dégradent en 1674. Le rythme des inhumations dans l’église s’accélère, et fin octobre, la puanteur est devenue insoutenable, même au nez moins délicat que le nôtre de nos ancêtres.

Bref, ce recteur, pour le moins sympathique quant à son application du principe d’égalité, doit se rendre à l’évidence : il ne peut plus inhumer dans l’église.

Alors, brusquement il change de règle, et applique désormais la vieille pratique de ses prédecesseurs, et de tous ses confrères, à savoir tous les pauvres inhumés hors l’église car la putréfaction dans l’église est trop importante.

Je rends ici hommage à ces Clissonnais dont le nez fut confronté en octobre 1674 à une telle puanteur dans l’église de la Trinité. Car, ces odeurs nous les avons oubliées, même si l’actualité nous rappelle que certains de nos concitoyens citadins ne se souviennent plus que la campagne a une odeur et entendent faire interdire cette odeur voire les bruits !!! au nom de quoi ? Je salue ici tous les agriculteurs actuels, car ils ont encore un nez : je les remercie d’exister et je les comprends.