La Roche-d’Iré, in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, tome 2 page 518

Marie de la Roche-d’Iré, puis accorda deux sous de cens annuel aux moines de Saint-Serge qui demeuraient à la Roche-d’Iré (voir PRIEURÉ de la ROCHE-d’IRÉ)
Il épousa Lucie, dont il eut :
Renauld, qui confirma la donation de son père (1197-1210 circa) et qui passa, en 1218, l’accord suivant avec l’abbé de Pontron :
« A tous les fidèles du Christ qui la présente charte verront, Renault d’Yré salut dans le Seigneur. Sachent tous que l’abbée de Pontron, avec le consentement et la volonté de son couvent, m’a baillé à perpétuité toute la dîme que lesdits moines tenaient de moi à Vern, et toutes les autres dîmes dans lesquelles ils prenaient leur part avec moi, savoir : la dîme de la Roche-d’Yré, d’Espiers, de Vesovre et de Montfolor … Ils me concédèrent toutes ces choses à moi et à mes héritiers, moyennant dix-huit setiers de blé qui devront être annuellement payés auxdits moines après la fête du bienheureux saint Michel, savoir : VI setiers à Vern, deux d’avoine grosse et IIII de froment. Et dans ma dîme de la Roche-d’Yré, VI setiers de froment à Loiré. Et si dans la dîme de Vern ladite mesure d’avoine ne peut être trouvée, elle sera complétée avec d’autre blé. Et si dans lesdits lieux la mesure de froment ci-dessus indiquée ne peut, en aucune sorte, être trouvée, le seigneur de la Roche-d’Yré sera tenu de compléter les dix-huit setiers de blé dessus dits ; il devra acquitter ce blé à la mesure de Candé.
Et affin que ce soit chose ferme et stable, j’ai scellé la présente charte de mon sceau, en témoignage de la vérité.
Fait en l’an de grâce 1218.
Dans cette convention se trouvent IIII setiers de froment que les moines prenaient : II dans ma dîme de Loiré et II au couvent de la Roche-d’Yré (1). »
Renault d’Iré fut probablement le père de :
(1) Archives départementales de Maine-et-Loire, H, 1444, parchemin 12 (charte en latin).

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qu’il donne à Saint-Nicolas, du consentement de son suzerain Hubert d’Iré …
« Témoins : le comte Geoffroy (1) : l’évêque Eusêbe (2) ; Thierry (3), abbé de Saint-Aubin (4) »
Ce même Cartulaire nous apprend que quelques années plus tard (1095 ou 1096) Rainaud d’Iré fortifiait le château de Candé avec Geoffroy Rorgon (5). – De sa femme, appelée Orrigon, il avait eu un fils, Chauveau, en bas âge à cette époque.
Vers 1120 ou 1126, Baudoin de Vern, partant pour Jérusalem, partagea ses biens entre sa femme Hildeburge, sa fille Esteial et son frère Rualen, ou Rivallon. Parmi les témoins de cet acte, figurent Albéric d’Iré et Geoffroy d’Iré (6).
Dans le courant de l’année 1126, la fille de Baudoin de Vern fut présentée au monastère du Ronceray par sa mère, son oncle et son frère Brice. A cette occasion, ceux-ci donnèrent à l’abbaye les dîmes que Baudoin partageait avec Geoffroi d’Iré et Normand le Ferle, au Gatinay et à la Masure des Colliberts (7).
C’est probablement ce Geoffroi de la Roche-d’Iré qui épousa la seconde fille de Gauthier, surnommé Haï, seigneur de la Guerche et de Pouancé, comme nous l’apprend le P. du Paz (8).
Guillaume, seigneur de la ROCHE-d’IRÉ, vivait dans la seconde moitié du XIIe siècle. Il fit le voyage de Saint-Jacques et, avant son départ, condéda la « petite dîme de Loiré » à l’abbaye de Saint-Serge et à la chapelle de la Vierge
(1) Geoffroy II, Martel, comte d’Anjou
(2) Eusèbe Brunon, évêque d’Angers (1047-1081)
(3) Thierry, abbé de Saint-Aubin (1055-1060)
(4) Archives départementales de Maine-et-Loire, Cartulaire de Saint-Nicolas d’Angers : Analyse des chartes
(5) Voir CANDÉ
(6) Bibliothèque d’Angers, Cartulaire du Ronceray, rotule V, charte 50
(7) Idem, idem, rotule III, charte 4
(8) Histoire généalogique …, par A. du Paz, p. 51

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ROCHE-D’IRÉ (la) – Village et château – Ire, 1055 (Cartulaire de Saint-Nicolas) – Rocha d’Ire, 1198-1264 (Cartulaire de Saint-Serge) – Rupes de Yreyo, 1218 (Archives départementales, Pontron) – Roche-d’Iray, 1409 – La Roche-d’Iré, 1456
Cette seigneurie, titrée au XVe siècle de châtellenie et mouvante de la baronnie de Candé, appartenait au XIe siècle à une maison de chevalerie qui paraît en avoir pris le nom et que remplacèrent plus tard des familles non moins illustres : les Rougé, les du Perrier, les la Trémoille.
Dès cette lointaine époque, la Roche-d’Iré constituait l’un des fiefs les plus importants de la province d’Anjou et l’un des plus étendus par sa féodalité. Sa situation sur les confins de la Bretagne l’exposé, pendant une longue période, à tous les hasards des rencontres sanglantes : au temps de la guerre de Cent Ans, les Anglais et les Bretons vinrent battre les murs de sa forteresse, la plus puissante de tous le pays, et, deux siècles plus tard, les luttes religieuses qui bouleversèrent la France au début du règne de Henri IV y amenèrent les troupes royales à la poursuite des Ligueurs. Par la grandeur des familles qui la possédèrent et la variété des événements dont elle fut le théatre, son histoire présente donc un intérêt tout particulier.
Le premier seigneur dont nous ayons connaissance fut Hubert d’Iré (1) qui vivait en 1055. Le cartulaire de Saint-Nicolas, qui nous précédemment donné de curieux détails sur les origines de Candé, renferme le passage suivant, relatif à ce personnage :
« Ernaud, surnommé le Concubinaire, frère de l’abbé Hilduin, n’ayant pas d’enfant qui pût lui succéder, institue pour héritier universel Rainaud, surnommé Grossin ; … toutefois, il excepte de ce legs une terre située à Étriché
(1) IRÉ (d’), de la Roche-d’Iré : D’argent semé de fleurs de lis de gueules au lion de même, armé, lampassé et couronné d’or.