Quitance de paiement de la Hanochaie, 1605

Hier nous avions vu que pour acheter la Hanochaie, Jean Pouriatz avait dû se rendre au Mans, où demeuraient les demoiselles qui vendaient leur métairie.

Je reste toujours pleine d’admiration pour cette circulation de l’offre et la demande, sans Internet, sans téléphone ! Il faut dire que les messageries fonctionnaient bien ! Donc le notaire des demoiselles, demeurant au Mans, avait dû envoyer un message par messagerie à cheval entre Le Mans et Angers, à un de ses confrères à Angers, lequel avait aussitôt envoyé un gagne-denier de confrère en confrère les avertir de l’offre et ils avaient rapidement mis la demande en face de l’offre.

Il n’en reste pas moins que Jean Pouriatz a dû aller d’abord au Mans le 7 juillet. Je pense que le montage financier compliqué avait été monté auparavant par autre échange de messagerie. En effet, il faut aller à Laval verser 1 500 livres au nom des demoiselles qui vendent la Hanochaie, et un tel montage financier se prévoit.
Puis, il est parti au Mans avec les 125 livres payées comptant, ce qui est déjà une belle somme sur soi par les chemins. Je peux la comparer à 10 000 euros de nos jours. Franchement, je me vois mal transportant une telle somme sur moi ! Et pour tout dire, je ne m’imagine même pas quelle place cela prend dans un sac !

Mais le plus dur restait à faire, et le voici donc le 5 août suivant à Laval pour payer les 1 500 livres.
J’ai beau regarder les témoins, je ne vois aucun angevin qui serait venu avec lui, histoire de ne pas transporter seul une telle somme.
Je ne me vois pas de nos jours transportant le prix d’achat d’une maison en liquide chez le notaire. Quoiqu’en 1970, j’ai eu connaissance d’un cas semblable sur Nantes. Pour ne pas attirer l’attention ils avaient (un couple) enveloppé le tout dans du papier journal, et posé ce paquet sur des vélos assez miteux, eux-mêmes costumés de même. Depuis, un tel mode de paiement est interdit pour cette somme de nos jours.

Bref, je suis restée toute la journée songeuse, à Jean Pouriatz, sur son cheval, ses pistolets d’arçon, et la grosse bourse. Je ne peux pas me résoudre à l’imaginer seul, car cela aurait été folie de sa part ! Dans tous les cas, il valait mieux que ce soit lui que les 2 demoiselles du Mans, et il leur a rendu ainsi un fier service, car elles devaient ces 1 500 livres à Laval.
C’est tout de même bien pratique d’avoir la banque !

Mais au fait, quelqu’un peut-il nous indiquer le poids de la bourse qu’il lui a fallu. Il a payé en pièces de quart d’écu à 16 sols.

    ATTENTION, l’acte qui suit est extrait d’Archives Privées, qui m’ont été communiquées, avec autorisation de les exploiter. Mais vous n’avez pas le droit de les exploiter à votre tour. Copie interdite sur autre endroit d’Internet.

Voici le début de la retranscription de cette quitance : Le vendredy 5 août 1605 par davant nous Michel Pottier notaire de la court et juridiction de Laval et y demeurant a esté présent et personnellement estably maistre Jehan Pouriaz advocat à Angers et y demeurant paroisse de Sainct Michel du Tertre lequel en exécution du contrat d’acquisition par luy faict de damoiselles Renée et Anne les Brahiers du lieu et metairye de la Hanochais situé en la paroisse de Challain pays d’Anjou par davant Gilles Leroy notaire royal au Mans le 7 juillet dernier a présentement fourny à Jehan Lenain marchant de ceste ville à ce présent la somme de 1 500 livres tz en pièces de quarts d’écu à 16 sols pièce
de laquelle somme, après que ledit Lenain l’a eue receue et s’en tient à comptant et soubmis et obligé l’a prise pour et au profit desdites damoiselles et icelle employer pour et en leur profit etc…

On trouve ainsi dans les actes notariés de nombreuses quitances, et j’admire nos ancêtres de les avoir conservées, car elles nous aident à comprendre par le menu, comment ils fonctionnaient sans banque.

Demain, nous voyons l’aveu, qui donne toute la description, et je vous ai calculé la superficie comparée aux superficies actuelles. A votre avis, plus grande ou plus petite, vous avez 24 h pour réfléchir. A demain

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Vente de la Hanochaie à Jean Pouriatz, Challain, 1605

Selon le dictionnaire du Maine-et-Loire, de C. Port, 1876, et avec mon ajout entre () :

la Hanochaie : ferme, commune du Tremblay – (acquise le 7 juillet 1605 de Renée et Anne Brethier par Jean Pouriatz avocat à Angers au titre de son épouse Renée Panetier) – En est sieur Jean Pouriatz 1635, Jacques Pouriats 1646 avocat au présidial d’Angers. (le lieu a disparu depuis longtemps)

L’acquêt de la Hanochaie, fait en 1605 par Jean Hanochais avocat à Angers, pour son épouse Jeanne Panetier et avec les deniers dotaux de celle-ci, est sur la commune actuelle du Tremblay, mais à l’époque de la paroisse de Challain.
Or, s’ils placent cette dot assez coquette à Challain c’est que Challain a un lien fort avec l’un d’eux au moins. En effet, autrefois, on n’investissait pas dans l’immobilier n’importe où, et le plus souvent on groupait autour de ses racines.
Ceci pour dire qu’il est manifeste ainsi que Jean Pouriatz avocat en 1605 à Angers est issu de ceux de Combrée-Challain (les deux paroisses se touchaient)


Carte de Cassini, sur laquelle ne figure pas le lieu de la Hanochais, alors disparu, et Mr de l’Esperonnière, dans son chapitre sur Challain dans son ouvrage sur la baronnie de Candé, ne donne pas ce nom, maisil est vrai qu’il ne donne que le côté Challain et pas celui du Tremblay.
A suivre, ces jours-ci je vous explique où il était situé exactement.

    ATTENTION, l’acte qui suit est extrait d’Archives Privées, qui m’ont été communiquées, avec autorisation de les exploiter. Mais vous n’avez pas le droit de les exploiter à votre tour. Copie interdite sur autre endroit d’Internet.


Archives privées, copie interdite sur Internet

Voici la retranscription de l’acte : Sachent tous présents et advenir que le septiesme jour de juillet 1605 avant midy en la court royal du Mans devant nous Gilles Leroy notaire de ladite court demeurant audit Mans paroisse du Crucifix, (l’acte est le plus généralement passé au lieu de résidence du vendeur, ici 2 filles demeurant au Mans, qui ont donc prit un notaire royal du Mans)
personnellement establyes damoyselles Renée et Anne les Brahiers à présent demeurantes en ceste dite ville paroisse de Saint Benoist soubzmectant elles leurs hoirs et ayant cause avec tous et chacuns leurs bien meubles et immeubles présents et advenir au pouvoir ressort et juridiction de ladite court quant à l’effet des présentes, et chacune seul et pour le tout renonczant au bénéfice de division d’ordre et de discussion de deux ou plusieurs, promettant une mesme chose que nous leur avons donné à entendre disposer que deux ou plusieurs obligés ne pourroyent estre sollidairement commis à estre par de discussion, ains seulement chacuns pour sa porion des biens du premier estably sy elles n’aurayent reconczé auxdits droits, qu’elles ont dict bien entrendre et y ont renoncé, (ce sont des femmes, alors le notaire leur assène toutes les lois destinées à leur faire peur ou à les soi-disant protéger, dont le droit vélléin, que nous avons déjà vu ici, tappez le tag ci-dessous)
et encores renonczant lesdites damoiselles respectivement aux droits sy velléiani a l’authentique si qua mullier et autres droits introduictz en faveur des femmes comme aussi leur avons donnez à entendre estre telz que femmes ou filles ne peuvent s’obliger ne interceder pour le fait d’aultruy sy non qu’elles ayent renoncé auxdits droits, qu’elles ont pareillement dit bien entendre et y ont renoncé par expres

confessent avoir vendu ceddé et transporté et par ces présentes vendent cèddent et transportent à tousjoursmais par héritaige promectans garantir de tous troubles et empeschement

à Me Jehan Pouriatz advocat à Angers y demeurant paroisse de Sainct Michel du Tertre présent stipullant et acceptant achaptant pour luy et pour Jehanne Panetier son espouze leurs hoirs et ayant cause (nous allons voir à la fin de l’acte qu’en fait il s’agit d’un acquêt uniquement sur les biens dotaux de Jeanne Pannetier, et l’acquêt constitue son propre, mais comme vous pouvez le constater, il faut monsieur pour faire l’acte)
scavoir est le lieu mestairye et apartenance appendantes et dépendances de la Hanochays sise en la paroisse de Challain pays d’Anjou (le territoire de Challain englobait autrefois aussi le Tremblay, qui en fut détaché, mais la Hanochais était sur le Tremblay)

et comme tout ledit lieu se poursuit et comporte sans rien y retenir ne réserver, composé des maisons, granges, loges, estables, estiages, jardins, prez, pastures, terres labourables et non labourables, et que ledit achapteur a dit bien congnoistre et que à présent ledit lieu est exploicté par Jehan Pouriaz mestayer dudit lieu
icelluy lieu tenu censivement des fiefs et seigneuries de Challain et autres, s’il s’en trouve tenu, auxquels ledit acquéreur fera les services hommages cens et rentes tant en avoynes que deniers, si aulcuns sont deubz aux seigneurs de fief et que lesdites venderesses n’ont peu déclarer
à tenir jouir user posséder et exploiter par ledit acquéreur ses hoirs et ayant cause au moyen de ladite vendition, laquelle est faicte pour la somme de 1 445 livres tournois en laquelle présente vendition sont comprins les fruictz et levées de l’année présente et encores que partye en fust couppée et séparée du fonds avec les arréraiges de fruictz ou suffrages dudit lieu effoit et paroist de bestial si aulcuns sont deubz auxdites damoiselles venderesses par ledit colon

plus vendent comme dessus audit achapteur tous les bestiaux et sepmances qui leur peuvent appartenir sur lesdits lieux et qui ledit achapteur prendre ès mains dudit collon et ce pour la somme de neuf vingt livres (180 livres) tournois
lesdites deux sommes revenant ensemble à la somme de 1 625 livres tz

sur laquelle somme ledit acquéreur sera tenu mettre et fournir dedans la ville de Laval ès mains de sire Jehan Lenain sieur du Boullay demeurant en ladite ville de Laval dedans d’huy en 15 jours prochainement venant la somme de 1 500 livres tournois dont ledit achapteur prendra et tirera acquit dudit Lenain et que lesdites damoiselles venderesses ont voullu valloir comme si elles avoyent receu ladite somme (on découvre que les demoiselles ont une dette à Laval, très élevée, mais dans tous les cas elles ont une géographie bien compliquée pour elles sans doute, car les filles ne voyagent pas seules à cheval pour affaires, déjà que les notaires les autorisent rarement à passer affaires !)

et le surplus de ladite somme de 1 625 livres montant ledit surplus la somme de 125 livres a esté présentment et à veue de nous payée par ledit achepteur auxdites damoiselles en francz et monnoyes ayant cours et dont elles se sont tenues contente et en ont quicté ledit achepteur ses hors et ayant causes auquel lesdites venderesses ont transporté tous droictz et actions qu’elles avoyent auxdites choses vendues, desquelles elle se sont démises et desaysyes au profict dudit achepteur luy promectant d’en prendre possession quand bon luy semblera

a esté mis en vin de marché et ce qui a esté donné à proxénettes et médiateurs des présentes la somme de 25 livres tournoys présentement payée par ledit acquéreur dont il demeure quicte (les proxénètes étaient autrefois des intermédiaires dans un marché, le marché s’est restreint depuis… à un unique marché !)

et a ledit achepteur déclaré que la somme de 1 625 livres sera prinse sur les deniers dotaux de ladite Panetier et qu’il estoit tenu d’employer en acquest censé et réputté son propre, au moyen de quoy ledit achepteur a voullu que ledit lieu et choses du présent acquest doit et demeurent censez le propre de ladite Panetier (voici une précision importante, à savoir le bien est un propre de madame et n’a rien à voir avec monsieur. Précision bien utile dans l’acte.)

dont l’avons jugé et de tout ce que dessus lesdites partyes sont demeurées à ung et d’accord et à ce tenir garder et accomplir et anx coustz mises pertes dommages et interestz rendre et amender obligent respectivement lesdites partyes leurs hoirs et ayant cause, renonczant par devant nous à touttes choses à ce contraire par foy et serment de leurs corps sur ce d’elles baillé en notre main dont les avons jugées et condamnées par le jugement et condamnation de nostre dite court,

fait et passé audit Mans en la maison et demeure desdites damoiselles venderesses ès présence de Jehan Moussaint sergent de la seigneurie de Champaigne demeurant à Avessé et Marin Serizay praticien demeurant audit Mans tesmoings à ce requis et appellez et ont lesdites partyes et tesmoings signez avec nous en la minutte des présentes

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Vente par Pierre Pouriatz à Jean Pouriatz sieur de la Hanochaie, Combrée, 1639

Cet article fait suite à la publication de mes travaux sur la famille POURIATZ, il y a quelques jours, énorme travail sur les POURIATZ réalisé depuis tant d’années par au moins 2 chercheurs sérieux, dont beaucoup ont largement bénéficié, y compris par les voies détournées qui sévissent chez les internautes pilleurs.
J’ajoute ma personne en 3e position, pour le nombre élevé de documents notariés Pouriatz que j’ai trouvés et dépouillés, et gentiement communiqués,

    pour mes relevés sur les paroisses de Noëllet, Combrée, et Challain

    pour la notification des actes notariés de Loire-Atlantique

    pour mes travaux, vérifiant tous les actes en ligne mentionnés dans le fonds Freslon, lui-même en ligne.

Or, il se trouve qu’il y a quelques années, un descendant des anciens propriétaires d’un bien au Tremblaie, m’a communiquée sa malette d’Archives de famille, avec droit de l’exploiter à toutes fins utiles.
Je vais donc ici, au fil des articles, vous restituer ce qui concerne les POURIATZ.

Aujourd’hui, nous voyons Jean Pouriaz sieur de la Hanochaie qui acquiert de Pierre Pouriats l’aîné et Renée Maignan sa femme (dont on sait par le dépouillement du registre paroissial qu’il est frère de Jean) une pièce en pâture contenant 3 boisselées, touchant la Hanochaie, pour 63 L mais il ne débourse rien car les vendeurs lui doivent bien plus pour arriérés d’obligation impayée.
Cet acte illustre par ailleurs la solidarité familiale, enfin, une solidarité bien tempérée : Jean Pouriats, l’avocat à Angers, manifestement plus aisé que son frère, lui a d’abord prêté de l’argent par obligation. Mais, pas désintéressé en affaires, même en affaires familiales, il se fait rembourser faute de paiement, par l’acquisition pure et simple d’une terre.
De vous à moi, lorsqu’il a prêté de l’argent à son frère, il savait pertinemment que si son frère ne le remboursait pas, il ne perdrait rien, car il aurait la pièce de terre…

    ATTENTION, l’acte qui suit est extrait d’Archives Privées, qui m’ont été communiquées, avec autorisation de les exploiter.

Comme toute archive privée, ce fonds contient des minutes pour lesquelles il n’existe aucun fonds déposé aux Archives. Ainsi, le notaire qui suit, Lézin Duvacher, n’a laissé aucun fonds, en tout cas connu ou déposé aux Archives Départementales.

Voici la retranscription de l’acte : Le 4 juillet 1639 avant midy devant nous Lezin Duvacher notaire de la court de Combrée (il s’agit donc d’un notaire seigneurial et non d’un notaire royal. Il n’avait droit de traiter que des biens fonciers relevant de la seigneurie en question, or Combrée n’était pas une mais deux seigneuries, dont il avait un territoire faisant en gros la moitié de la paroisse de Combrée, c’est assez limité !)

ont été présents chacuns de Pierre Pouriats l’aîné et Renée Maignan sa femme, de lui authorisée par devant nous quant à ce, demeurant au village de la Heraudaye paroisse de Combrée,

lesquels duement soumis établis et obligés sous ladite court eux et cha-cun d’eux seul et pour le tout sans division, confessent avoir ce jour d’huy vendu quitté céddé délaissé et transporté et encores vendent, quittent, cèddent, délaissent et transportent

à maître Jean Pouriatz avocat au siège présidial d’Angers et y demeurant paroisse de Saint Michel du Tertre, à ce présent, qui achète pour lui savoir est une petite pièce de terre close à part, étant de présent en pâture, située près le lieu de la Hanochaie, contenant trois boisselées de terre, quoique soit comme ladite pièce est close à part, joignant d’un côté la terre dudit lieu de la Hanochaie et la rivière de la Touche aboutté d’un bout la terre de Maître Catherin Grosbois prêtre Sr du Tremblay d’autre bout le chemin d’entre ladite pièce et la terre dudit lieu de la Hanochaie et comme tenues lesdites choses des fiefs et seigneurie …

et est faite la présente vendition cession délais et transport pour le prix et somme de 63 L tournois, laquelle somme a déduire audit vendeur sur les arrérages de 6 années de 18 L 15 s de rente hypothécaire finies à la Saint Jean 1637 …

Bien sûr, il s’agit d’une grosse, c’est à dire une copie privée réalisée à l’époque, ce qui signifie qu’elle ne possède pas les signatures originales de l’acte. Elle est signée de Lézin Duvacher qui fit la copie à l’époque.


Archives privées, copie interdite sur Internet

Archives privées, copie interdite sur Internet

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Et demain, l’achat de la Hanochaie

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Échange de biens, Craon, 1634

Je descends 2 fois des Crannier du Lion-d’Angers qui font les prêtres rencontrés à Craon.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départemenales de la Mayenne, série 3E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 12 janvier 1634 avant midy devant nous Pierre Hunault notaire royal en Anjou résidant à Craon furent présents en leurs personnes establis et duement soumis et obligés chacuns de vénérable et discret maistre François Crannier prêtre curé de Saint Clément de Craon, y demeurant d’une part,
et honorable homme René Guemard sieur de Chauvigné demeurant en cette ville de Craon d’autre part, lesquelles parties ont fait les échanges et contréchanges des héritages cy-après déclarés, c’est à scavoir que ledit sieur curé a baillé par échange audit Guemard ung jardin clos à part sis près ledit lieu de Chauvigné en cette paroisse contenant (blanc) ou environ joignant d’un costé et aboutté d’un bout au jardin de (blanc) Marsillé veuve de défunt Garnier, dépendant de son lieu de Chauvigné, joignant d’autre côté le grand chemin tendant de Saint Clément audit lieu de Chauvigné aboutté d’autre bout à un chemin qui est entre les deux yssues dudit lieu de Chauvigné, comme ledit jardin se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances et qu’il despend de ladite cure sans aucune réservation en faire et tenir censivement du prieuré de Saint Clément dudit Craon sans aucune charge cens rente et debvoir fors obéissance de fief
et en loyal retour de contreschange ledit Guemard a baillé audit sieur curé pour luy et ses successeurs curés dudit Saint Clément de Craon ung pré à part joignant d’un costé le jardin de la cure du moulin du verger, aboutté d’un bout à la rivière d’Oudon d’autre bout à ung clos de vigne appartenant aux héritiers de défunt Me Marc Crannier avec droit de chemin par ladite vigne pour exploiter ledit pré comme ledit pré se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances sans aucune réservation à tenir censivement du fief et seigneurie de l’Isle Tyson franc et quitte de toutes charges de cens rente et debvoirs fors l’obéissance de fief,
transportant lesdites parties les choses par eulx échangées et propriété d’icelles, avec tous les droits qu’ils y auraient et pourraient avoir et en faveur de la présente eschange ledit sieur Crannier demeure tenu et obligé payer en l’acquit dudit Guemard les ventes et yssues qu’il pourrait debvoir à raison du présent eschange, et en fournir acquit audit Guemard dedant 3 mois et outre faire osmolloger (homologuer) le présent contrat d’eschange à monseigneur le révérend évesque d’Angers ou à messieurs ses grands vicaires et en fournir audit Guemard ladite osmologation dedans lesdits 3 mois,
tout ce que dessus lesdites parties ont vouly, consenty, stipulé et accepté, à laquelle eschange et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc dont etc
fait et passé audit Craon à nostre tablier en présence de noble homme René Boucault sieur du Houlx de la Mée lieutenant en la juridiction de Craon et Louis de Langlois sieur de la Fontaine demeurant audit Craon tesmoins

Vente de la closerie des Guillomeaux à Montreuil-Belfroy, 1567

J’ai autrefois travaillé 3 ans dans la métallurgie des alliages d’aluminium à Montreuil-Belfroy, aujourd’huy du groupe Péchiney :

Rassurez-vous je ne vais pas vous compter ma vie, mais, je faisais juste un petit retour sur mes connaissances pratiques, car nous partons précisément à Montreuil-Belfroy, aujourd’hui fusionnée avec Juigné sous le nom de Montreul-Juigné, pour vendre une closerie.
Ne me demandez pas où elle se trouve dans Montreuil, car ni C. Port, ni le cadastre Napoléonien ne m’ont renseignée, mais il faut dire qu’avec les dates que je remue, je suis souvent dans un monde disparu.

Le vendeur doit s’en séparer parce qu’il doit une forte somme empruntée par obligation à l’acquéreur, et ne pouvant probablement plus assurer les annuités, doit se séparer d’un bien foncier… Cela arrivait autrefois, même si de nos jours il paraît que c’est le cas de beaucoup d’Américains, qui croient depuis 3 jours que tout va se régler d’un coup de baguette magique ! Enfin, dans le cas présent, notre surendetté avait un bien foncier valant plus que sa dette, ouf ! Si j’ai bien compris le cas des Américains, c’est le contaire, leurs dettes dépassent la valeur du bien foncier. (je ne suis pas calée en économie moderne, et si mes connaissances vous paraissent limitées, veuillez m’en excuser, c’est la faute des média, ils ne font rien pour…)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le Le 6 juin 1567 en la cour du roy nostre sire à Angers (Hardy notaire royal à Angers), endroit par devant nous personnellement estably Jehan Mesnard et Renée Chassebeuf sa femme de luy suffisamment auctorisée par devant nous quant à ce qui s’ensuit, demeurant en la paroisse de Chastelais pays d’Anjou,
soumis chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc confesse etc avoir vendu quicté cédé délaissé et transporté et encore etc perpétuellement par héritage
à Pierre Allain marchand demeurant Angers Saint Maurille à ce présent et acceptant
qui a acheté et achète pour luy ses hoirs etc le lieu closerie appartenances et dépendances vulgairement appelé la closerie des Brinches aultrement les Guillomeaulx sise au Bourneuf de Montreuil Belfroy composée de maison ayreaux jardins terres labourables prés bois hayes et tout ainsi qu’elle est demeurée par partage à ladite Chassebeuf fait avecque ses cohéritiers sans aulcune chose en retenir ni réserver tenant du fief et seigneurie de l’abbesse du Ronzeray à 21 sols 9 deniers tz de rentes cens ou debvoir pour toutes charegs et debvoirs, transportant etc

et est faire ladite vendition cession et transport pour le prix et somme de 600 livres tz sur laquelle somme lesdits vendeurs ont confesse debvoir et être tenus envers ledit acheteur en la somme de 375 livres 15 sols tz, restée de plus grande somme comme appert par obligation passée sous ladite cour par Me Michel Herault le 13 décembre 1566 et pour les raisons y contenues laquelle obligation ledit acheteur a présentement mis entre les mains desdits vendeurs pour s’en faire relever pour une moitié de la somme contenue en icelle à l’encontre de François Guymon etc…


Ce manoir est aujourd’hui la mairie de Montreuil-Juigné.
Mais l’église aussi vaut le détour :

Photo Grelier 2005

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Vente de la moitié du tiers d’un pré par René et Jehan Villiers, 1541

Je descends des Villiers qu’on ne peut remonter faute de registre à Sainte-Gemmes-d’Andigné.

Voici deux Villiers, René et Jean, qui vendent en 1541 la moitié du tiers d’un pré le long de la Loire à Sainte-Gemmes-sur-Loire. Hélas, pas le bon Sainte-Gemmes ! mais comme il y a une belle signature, qui sait, cela sera peut-être utile un jour à quelqu’un.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 23 juin 1539 en la court du Roy notre sire à Angers endroit par devant nous (Boutelou notaire) personnellement establys chacuns de René et Jehan Le Villiers paroissiens savoir ledit René de la paroisse de Champigné et ledit Jehan de la paroisse d’Estriché soubzmettant eulx chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc confessent avoir aujourd’hui vendu quité ceddé délaissé et transporté et encores vendent quitent ceddent délaissent et transportent à vénérable et discret Me Françoys Faryon prêtre chantre et chanoyne en l’église collégiale st Pierre d’Angers et curé de Ste Jame sur Loyre, à ce présent, qui a achapté et achapté pour luy ses hoirs la moytié d’ung tiers d’ung arpent de pré par indivis sis au Fremonceau des prez de Loyre en la fresche des Boydais paroisse de Sainte Jame sur Loyre ledit arpent joignant d’un cousté aux prez du Sr de Bellay et d’autre cousté à la butte ou mothe de Fremonceau abouté d’un bout à la rivière de Loyre d’autre bout à la terre dudit Sr du Bellay ainsi que ladite moitié dudit tiers se poursuit et comporte sans tien y retenir ne réserver, ledit arpent tenu du fief et seigneurie de Bellay à (blanc) de cens rente ou debvoir en fresche
transportant et est faite ceste presente vendition pour le pris et somme de 18 livres tz payée comptant en notre présence et à veue de nous par ledit achapteur audit vendeur qui icelle somme a eue prinse et receue en escuz sol et en quite et quitent ledit achapteur ses hoirs etc à laquelle vendition etc garantir etc obligent lesdits vendeurs eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc renonçant etc
fait et passé à Angers en la maison dudit Farion ès présence de Jehan Gasnache paroissien de Sainte Jame sur Loyre et Jehan Robyn natif de St Germain d’Avers près le Lude et demeurant en cette ville d’Angers

Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.

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