Jean Rousseau baille à moitié la Saulaie en Jumelles, 1593

appartenant à sa femme qui est une demoiselle de la Coutardière.

Les clauses des baux à moitié se ressemblent assez souvent, mais ce qui frappe le plus, c’est l’abscence totale de plan, et le grand désordre dans lequel elles sont énoncées. Ainsi, ici, vous allez voir apparaître l’entretien et réparation des maisons bien après les plantations alors que souvent cette clause figure au début.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 juillet 1593 avant midy en la cour du roy nostre sire à Angers endroit par davant nous (Jean Chuppé) personnellement establiz Jean Rousseau écuyer sieur du Chardonnay, de Coherne, d’Argos et de la Saullaye, demeurant audit lieu du Chardonnaye paroisse de Challain d’une part,
et Mathurin Lebaudraier et Margarite Boguier sa femme de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à ce demeurant audit lieu et mestayrie de la Saullaye paroisse de Jumelles d’autre part
lesdites parties respectivement etc confessent avoir aujour’huy fait et font entre eulx le marché de mestayrie en la forme et manière qui s’ensuit
c’est à savoir que ledit sieur a baillé et baille auxdits Baudraier et femme qui prennent pour eux audit tiltre de mestayrie pour qui est à tout faire et moitié prendre et non autrement pour le temps et espace de 5 ans et 5 cueillettes consécutives les unes les autres sans intervalle de temps à commancer dès le jour du premier jour du mois dernier et finir à pareil jour ledit temps fini et révolu
savoir est ledit lieu et mestairie de la Saullaye paroisse de Jumelles ainsi qu’il appartient audit bailleur et qu’il est échu à damoiselle Ester de la Coustardière son espouse par partaige et tout ainsi qu’ils ont accoustumé de tenir sans rien réserver
à la charge de gresser ledit lieu de fassons et saisons convenables par chacuns ans et rendre la moitié des fruits qui proviendront sur ledit lieu aulx lieulx ou de Longué ou Beaufort ou lieu qu’il plaira audit sieur bailleur sy sost qu’ils seront partagés entre eulx
et outre de garder les boys taillis dudit sieur dudit lieu qu’ils ne soient endomagés par les bestes sans toutefois que lesdits preneurs y prennent aulcune chose
à la charge desdits preneurs de paier par chacuns ans le nombre de 15 livres de beurre net et marchand et le nombre de 8 chapons et 12 poullets par chacuns ans et les payront au cas que les prises troubles cessent et qu’ils n’en puissent n’avoir audit lieu

    j’ai cru comprendre que nous sommes encore pendant les troubles et que si les volailles ont été volées par quelque bande armée, le métayer devra les payer au bailleur faute de pouvoir lui en livrer ! Si vous avez compris autre chose, merci de m’éclairer, car je trouve la clause très sévère pour le métayer !

et outre de paier par lesdits preneurs audit bailleur la somme de 8 scuz pour les herbages dudit lieu par ce que ledit bailleur ne prend aulcune chose de bestiaux qui sont sur ledit lieu, paiable à la Toussaint par chacuns ans
et outre poyront et bailleront ung porc gras ou la somme de 10 livres aussi par chacun an paiable audit terme de Toussaint le premier paiement commenczant dès la Toussaint prochainement venant et à continuer de terme en terme
et outre une fouasse du revenu d’un boisseau de froment pour les estrennes paiable au terme du premier jour de l’an par chacun an en la ville d’Angers
et de tenir et entretenir les choses en bonne et suffisante réparation et les y rendre bien et duement réparées par ce qu’ils les ont trouvées réparées
payeront lesdits preneurs les rentes et devoirs deuz à raison desdites choses
et feront lesdits preneurs le nombre de 30 toises de foussé neuf ou réparé où besoing sera
et planteront le nombre de 6 sargeaulx sur ledit lieu par chacun an
et feront les antures ès endroits nécessaires
et planteront des saulles et learde ( ?) ès lieulx et endroits nécessaires
et déffrayront ledit seigneur une fois l’an par trois 3 fois l’an lors qu’il voudra aller sur ledit lieu

    j’ai compris qu’ils le nourriront lorsqu’il vient contrôler son métayer 3 fois par an, mais vous avez sans doute une autre explication ?

et ne prendra ledit seigneur aulcune chose qui proviendra au grand pré fors qu’il prendra la moitié de ce qui proviendra ès autres pièces de terre dudit lieu
le tout stipulé et accepté par les parties, audit bail et tout ce que dessus tenir respectivement etc mesmes lesdits preneurs chacun d’eux seul et pour le tout sans division renonçant au bénéfice de division discussion et d’ordre et encore ladite femme au droit velleian à l’espitre du divi adriani à l’authentique si qua mulier et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes qui luy avons donné à entendr estre tels que femme ne se peult obliger ne intercéder pour autrui mesme pour son mari qu’elle n’ait expréssement renoncé auxdits droits etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Angers en notre tabler en présence de Jehan Jousset praticien et Anthoine Drollet compaignon apothicaire demeurant Angers tesmoings
lesdits preneurs ont dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Bail à moitié des métairies de Monfoulleur aliàs Monfoleur, et des Bois, Challain la Potherie 1616

en fait sur la commune du Tremblay de nos jours depuis la séparation de celle-ci.
La métairie des Bois appartient à Monfoulleur et a probablement disparu. En tout cas, le bail que je vous retranscrit ici est exceptionnel puisque le bailleur et propriétaire des 2 métairies les baillent à 2 métayers bien distincts Baron et Dersoir, mais le tout sur un seul acte, et ce malgré les particularités de chacune des métairies, comme vous allez le voir.
Claude Lecler, le propriétaire, vit souvent au Plessis-Macé, mais doit de temps à autre venir à Monfolleur, car vous allez voir des détails sur les servitudes des métayers tels que le laisser prendre des fruits et légumes dans leurs jardins, lui fournir une servante pour aider à faire la buée qui était autrefois la lessive, et pour brayer les lins et chanvres, et même pour presser les pommes pour faire le cidre, des charois etc…
D’ailleurs en fait de bail à moitié, le terme « moitié » ne touche que les produits des terres, mais pour le travail et le beurre, poulets chapons etc… c’est en plus…

Selon le Dictionnaire historique du Maine-et-Loire de Célestin Port, Monfouleur est une ancienne maison noble relevant de Roche d’Iré, où résidait Mathurin Hellaud, écuyer, 1540, Claude Leclerc 1599, qui épouse en 1622 demoiselle Elisabeth Leclerc, Jacques de Ruys, écuyer, mari de demoiselle Jacquine Du Ferron, 1653, Charles Prévost 1682.

    Voir ma page sur Challain-la-Potherie

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 27 décembre 1616 devant nous Jean Poulain notaire royal Angers ont esté présents et personnellement establiz noble homme Claude Leclerc sieur de la Maunoulière demeurant Angers paroisse de la Trinité d’une part
et Jehan Baron mestaier demeurant au lieu et mestairie des Bois et Pierre Dersoir aussi mestaier demeurant au lieu et mestairie du Petit Mars le tout paroisse de Challain lsquels ont promis faire ratiffier et avoir agréable le contenu de ces présentes scavoir ledit Baron à Andrée Lhermitte sa femme et ledit Dersoir à Julienne Gerardière sa femme et d’elles en fournir et bailler audit sieur de la Monvallière lettres de ratiffication et obligation bonnes et vallables à leurs despens dedans 6 mois prochainement venant à peine etc néanmoins etc d’autre part
soubzmetant lesdites parties respectivement etc confessent avoir fait et font entre eulx les marchés de mestairrage qui s’ensuivent scavoir est ledit sieur de la Monvallière avoir baillé et baille par ces présentes auxdits Baron et Dersoir qui ont prins et accepté de luy à tiltre de mesetairrage seulement et non autrement du jour et feste de Toussaintz prochainement venant jusques à 5 ans et 5 cueillettes entières et parfaites suivant l’un l’autre sans intervalle de temps
scavoir ledit Baron ledit lieu et mestairie des Bois ses appartenances et dépendances et ledit Dersoir le lieu et mestairie appellé la Grand mestairie de Monfoulleur dépendant lesdites 2 mestairies du lieu seigneurial de Monfoulleur le tout situé en ladite paroisse de Challain ainsi que lesdits lieulx et mestairies se poursuivent et comportent avecq leurs appartenances et dépendances sans rien en retenir ne réserver
pour de chacun desdits lieulx jouir et user par lesdites preneurs ledit temps durant bien et duement comme bons pères de famille doivent et sont tenuz faire sans rien y desmolir ne malverser et de tenir les logis et appartenances desdits lieux en bonnes et suffisantes réparations scavoirledit Baron les maisons granges estables et appartenances dudit lieu des Bois et les y rendre à la fin du présent bail bien et duement faictes desquelles réparations il s’est tenu comptant (sic) pour les luy avoir esté baillées en bonne réparation par les précédents baulx qu’il a dudit lieu et ledit Dersoit les maisons granges estables et appartenances dudit lieu du Grand Monfoulleur et les y rendre à la fin du présent bail comme elles luy seront baillées au commencement dudit présent bail
seront tenuz lesdits preneurs de faire labourer greser fumer ensepmancer par chacune desdites années des jardins et des terres de chacun desdits lieux bien et duement et en bonnes saisons convenables et accoustumées tel nombre de terres et sepmances que lesdits lieux ont accoustumé en porter à tout faire par lesdits preneurs et moitié prendre par ledit bailleur de tous et chacuns les fruits profits et revenus et esmoluements qui croistront et proviendront sur chacun desdits lieulx et en rendre la moitié audit sieur bailleur en sa maison seigneuriale de Monfoulleur après qu’ils les auront fait egrener et amasser et qu’ils demeureront tenuz faire à leurs despens sans aulcuns en laisser perdre
et fourniront lesdites parties par moitié de sepmances pour ensepmancer lesdits lieux et de bestial pour du bestial chacun desdits lieux l’effoil duquel bestial sera partagé par moitié entre lesdites parties
feront chacun desdits preneurs pour ledit sieur bailleur lorsqu’il les en requerera par chacun an ung charroi depuis lesdits lieulx jusques au Plessis Macé
et outre seront tenus lesdits preneurs faire pour ledit sieur bailleur aussi par chacun an chacun d’eulx 2 charrois 2 lieues autour desdits lieulx à l’endroit qu’il plaira audit sieur bailleur leur faire faire et commander
et outre de charroier aussi chacun desdits preneurs les merrains estoffes et matières requises et nécessaires pour faire les réparations dudit lieu seigneurial de Monfoulleur et du bois de chauffage pour la provision dudit sieur bailleur sur ledit lieu seigneurial
feront lesdits preneurs chacun sur son lieu par chacun (an) 12 toises de fossé tant neuf que relevé ès lieulx et endroictz les plus nécessaires
planteront aussi par chacun an chacun sur son lieu 6 esgrasseaulx et y feront 6 entures bien et duement et en bonne saison qu’ils armeront d’espines et qu’ils garderont qu’ils ne soient endommagés des bestes
ne pourront lesdits preneurs coupper par pied ne par branche aulcuns arbres fructuaux ne marmentaux de sur chacun desdits lieux mais pouront coupper et esmonder les esmondables qui ont accoutumé estre couppés et esmondés qu’ils coupperont et esmonderont en leur saison
et au cas qu’il se trouveroit qu’ils eussent abattu ou estrouisé aulcun pied de chesne qui n’auroit accoustumé d’estre couppé seront lesdits preneurs tenuz de paier audit sieur bailleur 9 livres par chacun pied du consentement desdits preneurs
paieront lesdits preneurs par chacun lesdits preneurs audit sieur bailleur scavoir ledit Dersoir 25 livres de beurre net en pot et 2 coigns de beurre frais honnestes une fouasse d’un grand boisseau de froment, 8 chappons et 8 poullets et ledit Baron 20 livres de beurre net en pot et 2 coings de beurre frais honnestes, 6 chappons et 8 poullets, le tout par chacun an et une fouasse du revenu d’un petit boisseau de froment
seront levés par chacun an sur chacun desdits lieux sur le monceau les cens rentes et debvoirs deuz et accoustumez estre poyez scavoir à ladite Grand mestairie 12 grands boisseaux d’avoine et audit lieu des Bois 8 grands boisseaux aussi d’avoine qui se poieront et acquiteront sur ledit monceau
pourra ledit sieur bailleur lors qu’il sera sur sondit lieu seigneurial prendres des laitages et potages dans les jardins de chacun desdits lieulx et lors qu’il en aura affaire et les en requéra
seront outre tenuz lesdits preneurs de bailler audit sieur bailleur chacun une servante pour laver la buée lorsqu’il sera à sondit lieu seigneurial et pour braier et accomoder les lins et chanvres qu’il recueillera et aura se sur son dit lieu et auront le soing de les mettre au four et les garder et conserver estant au four et de luy demander des braiendières pour ayder auxdites servantes lesquelles braiendières ledit bailleur sera tenu de nourrir et paier
ces détails sur les rapports entre propriétaire et colon sont rarement cités, et c’est la première fois que je les rencontre, aussi je vous souligne leur intérêt
et outre seront tenuz lesdits preneurs de bailler audit bailleur chacun son homme pour piller et pressouerer les ciltages qu’il fera faire
nous avons déjà rencontré « cilte » pour « cidre »
et a ledit sieur bailleur (il manque surement un verbe comme « laissé ») audit Baron le pasnage et pasturage au verger dépendant dudit lieu seigneurial lequel Baron sera tenu de clore et faire clore s’il ne veult que les porcs dudit Dersoir y aillent
et a ledit sieur bailleur retenu et réservé une petite couldraye dépendant dudit lieu de la Grand mestairie de Monfoulleur et ung petit lopin de pré par devant le puis l’eschallier du Navineau jusques au guignier qui est sur la haie de la vigne et sans que ledit Dersoir y puisse rien prétendre ne demander le foing duquel pré lequel Dersoir sera tenu faucher et faner lequel foing demeurera audit sieur bailleur
et lequel Dersoir sera tenu mener en la maison dudit bailleur et après lequel foing hosté en aura ledit Dersoir le regaing d’iceluy pré et pourront les chevaulx dudit sieur bailleur parnager sur lesdits lieux sans que lesdits preneurs l’en puissent empescher
à ce tenir etc garantir par lesdites parties respectivement etc à prendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait audit Angers en présence de Robert Puisset et Marc Denis praticiens demeurant audit Angers tesmoins
lesdits preneurs ont déclarer de savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie >partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Bail à moitié de la Préoullière aliàs la Prioullière, Grez en Bouère 1543

ce bail précise les conditions de la récolte en présence du propriétaire ou son mandant afin de partager les fruits en sa présence, donc le preneur du bail est tenu de la prévenir 15 jours auparavant de la date de la récolte.

collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 31 janvier 1542 (ancien style et avant Pâques, donc le 31 janvier 1543) en la cour du roy notre sire à Angers endroit (Marc Toublanc notaire royal à Angers) endroit personnellement estably vénérable et discret missire Jullian Chassebeuf prêtre seigneur de la Prioullière demeurant paroisse monsieur St Maurille de ceste ville
et Jehan Reverceau demeurant en la paroisse de Geneil près Château-Gontier
soubzmectans etc confesent avoir aujourd’huy fait et encores font les marchés pactions et conventions entre eulx tels et en la forme et manière qui s’ensuit
c’est à scavoir que ledit missire Jullian Chassebeuf a baillé et baille par cesdites présentes audit Reverceau à ce présent à moictié de tous fruits qui a prins et accepté audit tiltre pour luy ses hoirs etc du jour et feste de Toussaint prochainement venant en 5 ans et 5 cueillettes entières et consécutives l’une suivant l’autre sans intervalle de temps
le lieu métairie appartenances et dépendances de la Vielle Prioullière sis et situé en la paroisse de Grez en Bouère tant métairies jardrins tects prez pastues terres bois haies et toutes autres choses quelconques estant et dépendant dudit lieu
pour par iceluy Reverceau preneur cultiver ou faire cultiver et labourer bien et duement par chacune desdites années les terres dudit lieu et iceluy gresser convenablement et raisonnablement
et sera et est tenu ledit preneur par chacune desdites 5 années lors que les fruits de ladite métairye seront batuz serrez et amassez sur ledit lieu le faire scavoir audit bailleur à ce que ledit bailleur aille ou envoye quelqu’un pour départir lesdits fruits croissants et provenans sur ledit lieu par chacune desdites années tant blez froments avoynes lins chanves poix febves que toutes autres choses et après les avoir départiz ou fait départir par lesdites parties ledit preneur sera tenu rendre amener ou faire amener à ses despens en ceste ville d’Angers la part et portion qui compétera et appartiendra audit bailleur d’iceulx fruits

    Les fèves étaient autrefois la base de l’alimentation, et constituaient l’apport principal en protéines, plus que la viande, peu consommée par les exploitants agricoles.
    Elles ont presque disparu et lorsque j’ai voulu en trouver, je n’ai trouvé qu’un produit importé du Chili !

et poiront (du verbe « payer ») lesdies parties par chacune desdites années 2 septiers 3 boisseaux de blé seigle moitié par moitié qui sont deuz au seigneur dudit lieu par chacun an
lequel blé sera prins sur le monceau auparavant que de départir
et outre demeure tenu ledit preneur paier et acquiter par chacune desdites années la somme de 8 sols tournois de rente qui sont aussi deuz sur ledit lieu au seigneur du Boys Jourdain
et fera ou fera faire aussi par chacune desdites 5 années planter et anter le nombre de 12 arbres fructaulx tant poiriers que pommiers en mettre tant que faire se pourra ès terres dudit lieu
aussi fera à ses propres cousts et despens ledit preneur par chacune desdites années 20 toyses de foussez ès terres dudit lieu
et sera tenu entretenir les maisons granges taicts et estables dudit lieu en bon estat de réparation ainsi qu’elles luy seront baillées et les rendre en tel estat que dessus
aussi sera tenu ledit preneur par chacune desdites années ou temps et saison des roys ou premier jour de l’an venir recoignoistre et estrainer ledit bailleur d’une fouasse d’un bouesseau de froment et espices avecqyes 12 chappons et 12 poullets au temps d’aoust et trois poys de beurre nect à treize pour 12
auquel marché paction et conventions et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre eulx leurs hoirs etc renonczant etc foy jugement condempnation etc
ce fut fait et passé en ceste ville d’Angers ès présence de maistre Jacques Rallier prêtre demeurant au lieu du Pastiz Mathurin Gaigeart du bourg de Geniel et Jehan Pescheboche sergent de l’élection d’Angers demeurant audit Angers tesmoins

Ces vues sont la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie >partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Bail à moitié à la Possonnière en Savenières, avec vignes, 1612

le preneur est vigneron, mais le bail a moitié ne couvre que la closerie, et pour les vignes, elles sont traitées à part, car il les façonnera mais en sera payé, et par contre le vin est pris par le bailleur.
Donc, les vignerons vivaient souvent sur une petite closerie plus des vignes, mais seule la closerie fait partie du bail à moitié, dont du beurre en pot chaque année, donc il y a des vaches.
Nous sommes ici en pays de vin d’Anjou de qualité, et ce vin existe toujours, contrairement à beaucup de communes du Haut-Anjou, qui possédaient autrefois des clos de vignes à usage local, mais de piètre qualité et elles ont disparu.

Je descends de René Joubert sieur de la Vacherie, qui n’est pas le propriétaire, car c’est en fait sa femme, Marguerite Avril, qui est propriétaire. Cette épouse n’est pas mon ancêtre, car je descends du premier lit de René Joubert avec Louise Davy.

    Voir mes travaux sur les Joubert

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 10 août 1612 devant nous Mathurin Guillot notaire du roy à Angers furent présents en personnes soubzmis et obligez honorable homme Me René Joubert sieur de la Vacherye advocat au siège présidial de cette ville et y demeurant paroisse de Saint Michel du Tertre d’une part,
et Françoys Pasquier le jeune vigneron à la Possonnière paroisse de Sapvenières d’autre,
lesquels recogneurent et confessent avoir fait et font entre eux le marché de clozerie à tout fait par le preneur et moitié prendre de tous fruits par le bailleur ainsy que s’ensuit
c’est à savoir que ledit Joubert a baillé et baille audit Pasquier ce stipulant pour le temps et espace de 5 années et cueillettes qui commanceront à la Toussaint prochaine et finiront à pareil jour ledit temps révolu
le lieu domaine et closerie appartenances et depandances appellée Chauveche audit Joubert appartenant à cause de sa femme sis au bourg de la Possonnière en la paroisse de Sapvenières ainsi qu’il se poursuit et comporte et qu’en jouit à présent Jehan Chamaret sans rien réserver for les vignes
à la charge d’iceluy preneur d’en jouir et user du surplus dudit lieu bien et duement comme il appartient sans démolitions ne malversations
de tenir et entretenir et rendre à la fin dudit temps les maisons et édifices dudit lieu en bonne et suffisante réparation de teraces etcouvertures comme elles lui seront baillées,
de labourer gresser fumer et ensepmancer les terres dudit lieu autant qu’il en poura porter, pourquoy faire fournira ledit bailleur du nombre de 13 boisseaux de bled seigle, lesquelles sepmances il reprendra lors des mestives de la dernière battue
et agrenera ledit preneur les grains qui proviennent desdites choses pour ce fait être lesdits grains et fruicts partagez par moytié entre les parties, la part et portion desquelz pour ledit bailleur ledit preneur rendra sur le port de la Possonnière,
pour faire lesquelz amats de fruicts et battues ledit bailleur fournira 2 journées d’un homme et viendra icellui preneur advertir ledit bailleur pour y assister sy bon lui semble,
fourniront aussy les parties par moutié de bestiaux qu’elles voudront nourrir sur ledit lieu entre lesquelz y aura chacun an 1 veau de nourriture, l’effoil desquelz s’en partagera par moytié
plantera et édifiera ledit preneur aussy chacun an sur un lieu et endroits nécessaires le nombre de 2 antures de bonne matière qu’il conservera à sa possibilité,
entretiendra les terres, préz, vignes et appartenances dudit lieu bien et duement pour la conservation d’icelles choses pendant ledit temps,
lesdites parties sont demeuré d’accord de planter et fournir de plant par moytié tant d’esbaupin saulles téarts et homeaux affin de faire les hayes et clostures dudit pré
sans oster ne transporter de sur ledit lieu aulcuns foings, pailles, chaumes ne angraiz, ains y demeureront pour l’usage d’icelui,
ne pourra ledit preneur coupper, abattre ne esmonder par branches ne autrement aulcuns arbres fructaux ne marmantaux estant sur ledit lieu sinon que ceux que l’on a accoustumé esmonder, qu’il esmmondra en saison convenable,
ne pourra aussy ledit preneur cedder le présent marché à personnes quelconques sans le vouloyr express dudit bailleur, à peine de nullité s’il lui plaist,
et fournira ledit preneur audit bailleur et sa famille de boys pour leur chaufage et du foing pour la nourriture de leurs chevaux lors qu’ilz seront sur ledit lieu tant lors des vendanges mestives que autres,
faczonnera durant ledit temps les vignes despendantes dudit lieu qui y sont à présent, et celles qui pourront cy-après y être planter, savoir les vignes de 4 faczons ordinaires bien et duement en saisons convenables, et aidera à faire les vendanges et pressouerages desdites vignes lui payant les journées au cours du pays
advertira ledit bailleur du temps qu’il fauldra faire lesdites vendangez et abreuvera le pressouer, comme aussy servira audit pressouer les tonneaux que ledit bailleur envoyera sur le port de la Possonnière
desquelles faczons de vignes et plantes ledit bailleur payera chacun an audit preneur 18 livres par les faczons
et payera ledit preneur audit bailleur chacun an 15 livres de beurre empoté poids de marc à la Toussaint,
ce qu’ilz ont stipulé, à quoy tenir obligent respectivement etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait audit Angers maison dudit bailleur en présence de François Pasquier lesné aussi vigneron demeurant en ladite paroisse de Sapvenières, Jehan Poulain maczon demeurant audit lieu de la Possonière et Michel Guillot clerc audit Angers tesmoins
lesdits Pasquier et Poullain ont dit ne scavoir signer
et est ce fait en présence et du consentement de Victor Baranger vigneron demeurant audit lieu de la Possonnière lequel et ledit Joubert ont cassé et adnulé le marché de closeriage fait entre eulx par devant nous le 18 mai dernier pour raison des choses cy dessus

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie >partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Bail à moitié des Petits Ambillons, Saint-Barthélémy-d’Anjou 1595

Ce bail ne ressemble pas totalement aux autres, et je vais tenter de mettre en exergue les différences. En fait, je pense qu’il s’agit d’un lieu assez petit, une petite closerie, qiu ne possède pas de boeufs de harnais en propre, car vous allez voir que pour cultiver les terres, il faut faire appel à des boeufs extérieurs, et cela coûte au preneur 45 sols par journée de boeufs.
En outre, le preneur n’élevera de poulaille, or, vous savez bien si vous me lisez souvent, que dans tous les baux on a généralement une clause de paiement en nature soit de poulets soit de chapons, ou même les deux. Or, ici, il n’est question que d’oisons dans le paiement en nature, et il expressément spécifié qu’il y aura pas d’élevage de poulaille. Je me suis posée la question de savoir si les poules en liberté nuisaient au reste de la production…
Enfin, la vigne semble représenter une bonne partie de la closerie et elle est entièrement faite par le closier, qui a même si je peux dire ainsi, l’air d’un vigneron ayant quelques vaches et quelques terres.

Et, le propriétaire ne semble pas rattaché à mes ascendants, alors que je trouve les Ambillons chez mes ascendants depuis Macé Daigremont et son épouse Marguerite Furet, et que je les retrouve en 1604 chez Rachel Delestang leur petite fille, épouse de Louis Pancelot. Donc, il faut que je creuse encore la présence de Charles Ogier ici.

J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le 14 août 1595 avant midy en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous (François Revers notaire de ladite cour) personnellement establis et soubzmis Me Charles Ogier sieur de la Triboullière et du lieu et closerie des Ambillons demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de St Martin d’une part
et Gervaise Laurance vigneron demeurant en la paroisse de Saint Berthelemy d’aultre part
lesquels ont fait et font le marché de closeriaige qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Ogier a baillé et baille audit tiltre de closeriage audit Laurence à ce présent stipulant et acceptant ledit lieu et closerie des Ambillons sis enladite paroisse de St Berthelemy pour 5 années et 5 cueillettes entières et consécutives à commencer au jour et feste de Toussaintz prochainement venant et à finir à a pareil jour lesdites 5 années finies et révolues
pour en jouir pendant ledit temps comme ung bon père de famille et comme les closiers dudit lieu ont accoustumé d’en jouir
à la charge dudit preneur de demourer pendant ledit temps sur ledit lieu,
de labourer cultiver gresser et ensepmancer les terres qui en dépendent des façons ordinaires et en temps et saison convenable
et pour ce faire fourniront lesdits bailleur et preneur de sepmances par moitié les fruits desquelles et arbres y estant et des arbres du grand cloux de vigne dudit lieu se partageront par moitié fors et réservé les fruits des arbres du petit cloux de vigne dudit lieu esquels ledit preneur ne prendra rien
lesquels fruits ledit preneur amassera à ses despens par chacune desdites années et rendra la moitié d’iceulx en la maison dudit bailleur audit Angers
et pour tout droit de mestayer aura ledit preneur par chacun an ung septier de bled dur le monceau commun à la mesure
aussi à la charge dudir preneur de tenir et entrentenir les maisons et estables qu’il exploire en réparation de couverture d’ardoise et terrasse et les rendre bien réparées à la fin dudit marché comme ledit bailleur les baillera
jouira aussi ledit preneur du jardin de derrière la maison dudit lieu audit tiltre de moitié fors et réservé deux carreaulx dudit jardin que ledit bailleur choisira en tel endroit dudit jardin que bon lui semblera esquels ledit preneur ne prendra rien et lesquels il s’est expressement réservés
à la charge dudit preneur de dresser et faire les allées dudit jardin et les entretenir chacune desdites années et réserver la grande allée dudit jardin que ledit preneur ne sera tenu faire et pour faire lesdites allées ledit bailleur sera tenu payer audit preneur par chacune desdites années ung escu,
entretiendra aussi la terre dudit jardin et verger dudit lieu de réparation de closture despines et les fossés ès endroits les plus nécessaire et y fera par chacune desdites années 20 thoses de fossé réparé et descouvert dudit verger
et plantera par chacune desdites années ès endroits que ledit bailleur lui montrera 12 aygresseaux qu’il entera de bonnes fruitaiges en temps et saison convenable
et est accordé entre lesdites parties que ledit preneur prendra pour le tout la couppe des boys des hayes estant autour des terres labourables dudit lieu qui a accoustumé estré couppé une foys seulement pendant ledit marché
et pour garnir ledit lieu de bestial fourniront lesdites parties de bestial par moitié et jusques au nombre de 6 mères vaches pour le moings avecq leur suite et nourrira par chacune desdites années 2 génisses et auront une jument et sa suite, l’effoil duquel bestial se partagera par moitié
pour aider à nourrir lequel bestial est accordé entre les parties que ledit preneur prendra par chacune desdites années l’herbaige et tonture du pré

tonture : 1. Poil que l’on tond sur les draps – 20 Branches et feuilles que l’on coupe aux palissades, aux bordures. Émondage – 3. Fauchage aux Xvème-XVIème siècles. La tonture d’un pré. Adtion de tondre un gazon. Le foin que produit cette opération. (M. Lachiver, Dict. du Monde rural, 1997)

dépendant dudit lieu sis en la viconté de Haigière ? à la charge dudit preneur de payer les cens rentes deuz pour raison dudit pré et d’en bailler quictance desdites 5 années à la fin dudit bail
nourrira par chacune desdites années 3 porcs qu’il tuera et partagera par moitié à la feste de Toussaint
aussi baillera et rendra par chacune desdites années audit jour et feste de Toussaint le nombre de 35 livres de beure net en port loyal et marchand et 4 coings de beurre frais aux 4 bonnes festes de l’an
et baillera audit bailleur par chacune desdites années aux estrennes une fouasse d’ung boisseau de froment avecq 6 cannes ou ouyseaux de rivière
et est accordé que ledit preneur ne nourrira point de poullaille sur ledit lieu
laissera sur iceluy lieu les pailles chaulmes et engrais à la fin dedites années sans les pouvoir enlever
et sera tenu de rendre sur ledit lieu le foing dudit pré la dernière desdites années ainsi qu’il le tienne amassé
et ne pourra céder ne transporter le présent marché sans le consentement dudit bailleur
et pour le regard des vignes dudit lieu ledit preneur a promis et promet faire et faczonner le grand cloux de vigne dudit lieu seulement, en temps et saison convenable des 4 faczons ordinaires par chacune desdites années
et est fait le présent marché pour en payer par ledit bailleur audit preneur par chacune desdites années la somme de 14 escuz et moyennant aussi laquelle somme ledit preneur sera tenu de tazer (sic) par chacune desdites années les espaces des raizes et rigolles du tour dudit grand cloux de vigne
et pour le regard des rentes deues pour raison dudit lieu ledit preneur en payera par chacun an la somme de 10 souz qu’il baillera audit bailleur pour aiser à payer lesdites rentes
et payera ledit preneur par chacun an le pindrage ( ?) et espaige ( ?) des bestiaulx dudit lieu aux pindraiges et communs dépendant de la seigneurie de la Pignonnière
et est accordé entre lesdites parties que ledit bailleur fera labourer les terres dudit lieu payant par ledit preneur par chacune journée de beuf audit bailleur la somme de 45 sols pendant qu’il y aura des beufs sur ledit lieu
et a ledit preneur promis et promet faire ratiffier et avoir ces présentes pour agréables à Jehanne Poiladic sa femme et la faire obliger avecq luy et chacun d’eulx seul et pour le tout au payement desdites charges cy dessus et accomplissement de tout le contenu au présent bail par lettre de ratiffication et obligation bonne et vallable qu’il promet fournir et bailler audit bailleur en sa maison Angers dedans ung mois prochainement venant à peine de toutes pertes despens dommages et intérests néanmoins ces présentes demeurent en leur force et vertu
auquel bail et tout ce que dessus est dit tenir et garantir etc obligent etc à prendre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé à notre tablier Angers en présence de Jehan Porcher René Allaneau Maurice Rigault et Fleury Richeu praticiens demeurans audit Angers tesmoins
ledit preneur a dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Comptes entre Olivier Hiret et Marin Boumier, son closier, La Pouèze 1627

Un jour, quelqu’un m’a dit, d’un ton péremptoire, que j’avais de la chance de pouvoir faire les notaires pour y trouver mes ancêtres car ils possédaient ! C’est fou à quel point certaines personnes ont des idées reçues, car d’une part mes ancêtres sont de toutes classes sociales, et j’en ai même mendiants, et d’autre part même lorsqu’on était seulement closier etc… on peut trouver tous les baux dans les notaires, car le bail est fait entre bailleur, fermier gérant ou propriétaire direct, et le closier, donc un nombre très important de nos ancêtres closiers sont chez les notaires.
Et en voici un dont je descends directement, qui est Marin Boumier, et qui a la particularité d’avoir son bail chez Olivier Hiret, qui est par ailleurs mon tonton dans une toute autre branche ascendante.
Donc je suis aujourd’hui partie prenante à double partie prenante, dans l’acte qui suit. Et quel magnifique acte, car outre les baux de Marin Boumier j’ai ici aussi les comptes avec le propriétaire, et les comptes sont chose rare et importante pour les historiens, car ils donnent encore plus en profondeur le mode de fonctionnement.
Donc, Marin Boumier, closier de l’Ouvrardière, mon ancêtre, et ne sachant pas plus signer que tous les closiers et même les métayers pour la plupart d’entre eux, doit, dans le cadre de son travail de closier, gérer plusieurs sommes :

    • il paye les debvoirs féodaux, et ensuite il fera en fin d’année les comptes sur ce point avec le propriétaire
    • il vend l’effoil des bestiaux sur les marchés aux bestiaux. L’effoil, dont il est ici souvent question, est l’augmentation naturelle du nombre de bestiaux chaque année, et selon l’ouvrage de Annie Antoine, « Fiefs et villages du Bas-Maine au XVIIIème siècle », 1994, éditions de Mayenne, il représente environ 30 % du profit d’une terre, du moins dans la région qu’elle a étudiée, en ventes de brebis, porcs et bovins, plus rarement chevaux. C’est donc une part non négligeable du revenu de la terre, et c’est une part qui échappe au contrôle du bailleur, qui sur ce point, doit faire confiance à son closier.
    • l’effoil est partagé en effet par moitié par la suite, c’est à dire que le closier va vendre les bêtes sur les foires, en tire de l’argent liquide, qu’il partagera ensuite en deux, dont une part pour le bailleur.

Enfin, nous savons par le contrat de mariage d’Olivier Hiret que l’Ouvrardière est bien de Madame, et pourtant vous verrez que sur ce compte, comme d’ailleurs sur la plupart des baux à moitié ou à ferme, l’origine du bien propre de madame est très rarement mentionné.

J’ai trouvé tous les actes qui sont sur ce blog, grâce à mes longues recherches. Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le 26 novembre 1627 avant midy, par devant nous Louys Couëffe notaire royal Angers, furent establis et deument soubzmis Me Ollivier Hiret sieur du Druil advocat au siège présidial de ceste ville y demeurant paroisse de Saint Michel du Tertre d’une part
et Marin Boumier son closier du lieu et closerie et Louvrardière paroisse de La Poeze tant en son privé nom que comme père et tuteur naturel des enfants de luy et de défunte Jullienne Lemesle sa femme et esdit nom seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens ses hoirs etc renonçant au bénéfice de division discussion et d’ordre etc d’autre part
lesquels confessent avoir présentement compter des sommes de deniers que lesdits Boumier et sa femme doibvent audit sieur du Druil
savoir 12 livres par compte estant sur son papier journal en date du 6 janvier dernier recognu véritable par iceluy Boumier pour les causes y contenues de redevances et effoil de bestiaux par argent debvoirs et rentes dudit lieu de l’année présente et généralement de tout ce qu’ils avoient à compter du passé jusqu’à ce jour fors ce qui sera dit cy après
par lequel compte ledit Boumier est seulement resté redevable vers ledit Hiret de la somme de 83 livres 10 sols qu’il promet esdits noms solidairement comme dit est luy payer et bailler dans un mois prochain sans desroger néanmoins aux droits actions et intérests acquis audit sieur Hiret par son marché assemblage de bestiaux et autres actes qu’il se réserve
lesquelles obligations demeurent nulles fors pour les hypothèques seulement
et au moyen des présentes ledit sieur du Druil prendra pour letout la somme de 18 livres deue par Jehan Hardays pour vendition de bestiaux pris sur ledit lieu sans que ledit Boumier y puisse rien prétendre comme aussi il demeure tenu et chargé payer à Loys Mireleau 109 sols 6 deniers par une part et 16 sols par autre, à Filoche en l’acquit dudit Boumier
n’est compris au compte cy dessus 13 livres de beurre net et un chappon don redevable de l’année présente
ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties promettant etc oblige etc mesme ledit Boumier esdits noms solidairement comme dit est ses hoirs etc renonçant etc
fait à notre tablier présents Me Loys Collet et Gervais Sence clercs audit Angers tesmoins
le dit Boumier a dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Le résultat du compte montre une somme non négligeable, puisque sur une année, le closier doit encore 83 livres. Et, je me demande toujours comment faisaient ces closiers, sans savoir lire et écrire, pour gérer ces ventes et sommes et compter exactement avec le bailleur. C’est pour moi un mystère, car à part la mémoire, je ne vois pas comment ils pouvaient compter.

    Voir ma page sur La Pouèze
    Voir ma famille BOUMIER

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.