Tugal Hiret sieur de la Hée prête à gages 650 livres à Angers : Villepotz 1555

Le vin d’Anjou est très gouté, même si il y a alors des vignes à Armaillé, qui produisent un vin plutôt clairet. La famille de Louise Eveillard, déjà implantée à Angers, consomme le vin d’Anjou. Thugal Hiret et son épouse Louise Eveillard prêtent à gages 650 livres le 25 avril 1555 pour 12 quartiers de vigne aux Fouassières à Angers. La famille Eveillard assurera la surveillance sur place. Les Fouassières [1] « désignent un canton qui s’étend du faubourg StNicolas, au sortir de la porte StNicolas, le long des côteaux de la rive droite de la Maine, jusqu’aux alentours de Pruniers. Ce territoire avait été mis en valeur et était complètement planté en vignes ». Mais le réméré de ces vignes est fait le 27 octobre suivant.

[1] in C. Port, t2 p183

Vous allez voir aussi un impôt typiquement angevin, le GUIBOUR, qui est un impôt seigneurial sur les vendanges.

Je vous invite à voir  avec attention les signatures car elles sont l’image exacte du patronyme HYREL, HYRET, HIRET, DU HYREL etc… et je vous ferai bientôt une synthèse de toutes ces signatures.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

«  Le 25 avril 1555 en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Adrian Leconte notaire de ladite cour personnellement establiz honnestes hommes René Travers marchand de draps de soie et Katherine Thibault  sa femme, de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à tout ce qui s’ensuit, demeurant paroisse Saint Michel de la Palluz de cette ville d’Angers, et Me Jullien Thibault demeurant paroisse de la Trinité, soubmetans eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division, avecques tous et chacuns leurs biens etc confessent avoir vendu et vendent et par ces présentes quitent cèdent délaissent et transportent à honnorable personne syre Thugal Hyret marchand sieur de la Hée et Louyse Eveillard sa femme absente leurs hoirs etc le lieu et closerie appartenant auxdits establyz sise ès Fouassières au clos du Buron autrement dit le clos de Mollières sur le chemin de la Tranchandière entre les 2 closeries de Thomas Leger apothicaire et de Jacques Mingon sieur de Puysansault, composée icelle closerie vendue de maisons jardins et 7 à 8 quartiers de vignes joignant ladite maison jardins et 6 quartiers de vigne d’un côté la rue de la Tranchandière d’autre côté les vignes dudit Mingon aboutant (f°2) d’un bout les rues issues et jardins dudit Mingon d’autre bout les vignes et jardins dudit Thomas Leger et l’autre quartier de vigne joignant d’un côté les vignes de Jehan Dohin d’autre côté les gatz des caillaux aboutant d’un bout les vignes dudit Mingon, icelles choses du fief de St Aulbin en la seigneurie de Mollieres à 4 livres tz de cens ou devoir dus aux festes de Notre Dame angevyne et de St Aulbin premier jour de mars par moitié et de 3,5 guybours[1] de vendange au cours des vendanges de dixme, et de 6 sols 8 d de rente due audit Mingon pour certaine petite portion de jardin baillée à icelle rente pour toutes charges et devoirs franches et quites de tout le temps passé jusques à huy, oultre ont lesdits Travers et Thebault vendu comme dessus audot Me Hyret 4 quartiers de vigne en ung tenant en 4 planches sises au clos de la Pantierre près la Maison Blanche joignant d’ung côté les vignes de la chapelle St Silmeon d’autre côté les vignes de la closerie de la Maison Blanche aboutant d’un bout le chemin tendant de la Croix Pelet à ladite Maison blanche d’autre bout les vignes des seigneurs de la Paroussaye, tenus du fief et seigneurie de la Panterre Leon à 16 sols de cens rente ou devoirs audit terme d’Angevine, chargées oultre de 80 pintes de vin au cours des vendanges de dixme pour toutes charges et devoirs franches et (f°3) quites de tout le temps passé jusques à huy ; et est faite ladite vente pour le prix et somme de 650 livres tz que ledit Hiret a promys payer et demeure tenu rendre et payer auxdits Travers et Thebault ou à l’un d’eux savoir est dedans dimanche prochain 350 livres et le reste montant 300 livres dedans la Toussaint prochaine ; à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir et lesdites choses vendues garantir par chacun desdits Travers et Thibault et ladite somme de 650 livres rendre et payer par ledit Hyret à iceulx Travers et Thibault ou à l’un d’eux etc et ses biens à prendre vendre etc obligent lesdites parties etc avec tous et chacuns leurs biens etc renonçant lesdits establis au bénéfice de division discussion d’ordre et de priorité, et ladite Thibault au droit velleyen et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes etc foy etc jugement et condemnation etc et en vin de marché pour les despends cousts et prozenetes 12 escuz du consentement desdits vendeurs dont ledit Hiret demeure quite et l’en ont quité lesdits vendeurs ; fait et passé à Angers en présece de honneste personne Me Pierre Eveillard licencié ès loix et advocat ; o condition de grâce retenue par lesdits (f°4) vendeurs donnée par ledit acquéreur de pouvoir recourcer et rémérer lesdites choses vendues d’huy en ung an prochainement venant en payant et refondant le sort principal cousts et mises » – en marge « la recousse a été faite le 27 octobre 1555 »

[1] guibour : en Anjou, grande mesure pour la vendange qui était une unité de prélèvement seigneurial (LACHIVER M., Dictionnaire du monde rural, 1997)

 

Charles Hyrel de la Hée traite avec Charles Hyrel du Grée son neveu, Soudan 1610

Charles Hyrel de la Hée est né vers 1555 et je le savais encore vivant en 1611, à Soudan où il possède la Verrie. Ici, il se déplace à Angers avec son neveu, lien que j’avais déja identifié, mais qui est encore une fois précisé ici, sachant que Charles Hyrel de la Hée n’a qu’un fils, Philippe, encore mineur, et ce fils n’aura aucune postérité, donc c’est précisément ce neveu, Charles Hyrel du Grée, le neveu, qui héritera noble selon la coutume des successions nobles. Mais ce sera plus tard, vers 1632.
L’acte qui suit nous apprend que la somme de 3 000 livres, empruntée un an auparavant à Angers par le neveu, était en fait pour l’oncle.
J’attire votre attention sur les signatures, car ils signent HYREL, mais dans les nombreux actes que j’ai concernant le neveu, Charles Hyrel du Grée, il signe souvent HYRET. J’insiste sur ce manque de stabilité de l’orthographe du patronyme HYREL car je lis sur une base de données  » Rectificatif: « Hiret » est une erreur de lecture. Il faut lire « Hirel (cf. F. Saulnier). » et je suis très choquée qu’on me traite de ne pas savoir lire alors que ma paléographie est excellente et que Saulnier n’a pas lu autant d’actes notariés concernant les HIRET aliès HYREL, puisque j’en ai plus de 1 000 actes. J’ajoute que Charles HYREL de la Hée est frère de Tugal l’époux de Claude de Mauhugeon.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 7 septembre 1610 avant midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent Charles Hirel écuyer sieur de la Hée demeurant au lieu seigneurial de la Verrye paroisse de Soudan en Bretagne, lequel deument estably et soubzmis soubz ladite cour ses hoirs etc confesse que dès le 24 novembre dernier il auroit reçu de Charles Hirel escuyer sieur du Grée son nepveu la somme de 3 000 livres pour l’employer pour son acquit et des sieurs du Boisougard, du Tertre de Richebourg et de la Saulnerie cautions et coobligés dudit sieur du Grée au rachapt et admortissement des rentes constituées par contrats par nous passés le 14 septembre 1609 savoir à damoiselle Marie Fubret 10 livres de rente pour 1 600 livres de principal, à noble homme Charles Martineau Me des (f°2) comptes en Bretagne 50 livres de rente pour 800 livres de principal, et à deffunt noble homme Jean Avril sieur de la Garde 37 livres 10 sols aussi de rente pour 600 livres de principal, le tout revenant à ladite somme de 3 000 livres, de laquelle ledit sieur de la Hée auroit baillé son escript privé ledit 24 novembre dernier de payer la rente de l’année courante qui doibt échoir au 14 de ce mois, ce que ne pouvant encores faire auroit prié ledit sieur du Grée luy proroger le delay de faire ledit admortissement et charges jusques au 14 septembre que l’on comptera 1611 offrant continuer ladite rente et payer contant des mains dudit sieur du Grée l’année échue audit 14 de ce mois (f°3) à quoi ledit sieur du Grée désirant la commodité des affaires dudit sieur de la Hée son oncle s’est accordé, et au moyen de ce ledit sieur de la Hée luy a présentement baillé et fourni la somme de 187 livres 10 sols pour l’année desdites rentes échues le 14 de ce mois, quelle somme ledit sieur du Grée a receue en pièces de 16 sols et autre monnaie courante suivant l’édit et s’en tient contant et en quite ledit sieur de la Hée, lequel a promis et s’est obligé admortir lesdites rentes en la décharge dudit sieur du Grée et ses coobligée et en fournir ès mains dudit sieur du Grée lettres de rachapt et admortissement vallable ensemble de l’arrérage à commencer dudit 14 de ce mois et l’acquiter de tous évenements et poursuites à peine de toutes pertes despends dommages et (f°4) intérests des à présent par ledit sieur du Grée stipulés et acceptés en cas de défaut ces présentes néanmoins etc, et au moyen des présentes ledit sieur du Grée a présentement remis audit sieur de la Hée sondit escript et promesse particulière du 24 novembre dernier demeuré nul ; et à ce tenir etc dommages etc oblige ledit sieur de la Hée sou ses hoirs etc biens et choses à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers à notre tablier en présence de Me Pierre Desmazières et Me Louys Coueffe praticiens demeurant audit Angers tesmoins »

Charles Hiret emprunte 3 000 livres, Pouancé et Angers 1609

Charles Hiret sieur du Grée est devenu l’héritier noble de Tugal Hiret à la suite du décès du fils de Tugal, Louis Hiret, sans hoirs, et du neveu de Tugal, Philippe du Hirel, aussi décédé sans hoirs. Mais en 1609, Charles Hiret ne sait pas encore qu’un jour, il sera héritier noble de Philippe Du Hirel, losque celui ci sera assassiné, comme étant l’aîné en la branche noble suivante.
Malheureusement Charles Hiret ne laissera qu’une fille, mariée à un batard bien né, qui ne lui fera pas d’enfants, et pire prendra son bien et le laissera au roi comme bien de batards sans hoirs, alors que le bien ne venait pas de lui mais d’elle est qu’en Anjou on peut héritier des femmes, par les femmes, et en femmes… ! AINSI,NON SEULEMENT TUGAL HIRET N’A PAS D’ENFANTS AYANT EU POSTERITE, MAIS SA SUCCESSION NOBLE VA PARTIR DANS D’AUTRES MAINS.
J’avais publié en 2011 sur ce blog une obligation de 600 livres  concernant Charles Hiret, et ces derniers jours, en repointant tout ce que j’ai sur CHarles Hiret, je découvre plusieurs autres actes passés le même jour, 14 septembre 1609, qui montrent que c’est en fait 3 000 livres qu’il est venu emprunter, mais comme il n’a pas trouvé la somme chez un seul prêtreur, en fait il y a 3 prêtreurs, ayant chacun un acte d’obligation distincte, et tout autant de contrelettres. Etant donné que pour cette importante somme ils sont toujours dénommés 4 personnages comme vendeurs, les 3 autres sont bien entendu des cautions, dont un proche, qui est Jean de Ballodes. Je vais donc vous mettre le tout ci-dessous regroupé, sachant que l’acte le plus parlant est finalement la dernière contre-lettre, et je vous la mets donc en premier plan, car elle est plus qu’explicite.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

la contre-lettre la plus parlante

Le 14 septembre 1609 avant midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent Charles Hiret escuyer sieur du Grées demeurant au lieu des Mortiers paroisse de St Aubin de Pouancé, lequel deument soubzmis soubz ladite cour ses hoirs etc confesse que combien ce jourd’hui et présentement Nicolas Legouz sieur du Boisougard aussi écuyer et Jehan de Ballodes aussi écuyer sieur du Tertre se soient en sa compagnie seuls et pour le tout constitué vendeurs solidaires vers damoiselle Marie Frubert veuve feu noble homme René Lanier vivant sieur de la Planche advocat en parlement tant en son nom que comme mère et tutrice naturelle de damoiselle Marie Lanier sa fille unique, de la somme de 100 livres tz de rente pour la somme de 1 600 livres tz de principal et à noble homme Charles Martineau conseiller du roy Me ordinaire de ses comptes en Bretagne de la somme de 50 livres tournois de rente pour la somme de 800 livres tournois de principal, et à Jean Avril sieur de la Garde de 37 livres 10 sols pour 600 livres, lesdites rentes payables par demies années ainsi que le tout (f°2) est plus amplement contenu par les contrats de constitution desdites rentes de ce faits et passés par nous et encores l’autre contre-lettre à honnorables hommes Me René Hamelin sieur de Richebourg et Laurent Gault sieur de la Saulnerie advocatsn toutefois la vérité est que lesdits sieur Legouz et de Ballodes auroient et ont ce fait pour faire plaisir audit estably et à sa prière et requeste comme il a recognu et confessé, et à l’instant desdits contrats et contre-lettre avoir pour le tout eu pris reçu et emporté lesdites sommes principales sans que d’icelles en soit demeuré ne aulcune chose tournée au profit desdits sieur Legouz et de Ballodes, pour ces causes promet et s’oblige ledit estably payer de ses deniers lesdites rentes, en faire les raquits et amortissements, tirer et mettre hors desdits contrats lesdits sieurs et leur en fournir décharge vallable dedans ung an prochainement venant à peine etc dès à présent par iceux Legouz et de Ballodes stipulés et acceptés en cas de défaut ces présentes néanmoins etc, à laquelle contre-lettre promesse obligation et tout ce que dit est tenir etc oblige ledit estably luy ses hoirs etc biens et choses à prendre vendre etc renonçant etc, fait et passé audit Angers présents Me Pierre Portran et Claude et Claude Gasteau clercs demeurant audit Angers tesmoins »

 

l’obligation de 600 livres à Jean Avril

Le 14 septembre 1609 avant midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers furent présents Charles Hiret escuyer sieur du Grées Nicollas Legouz escuyer sieur de Boisougard demeurant au lieu seigneurial des Mortiers paroisse de St Aubin de Pouancé, Jehan de Ballodes escuyer sieur du Tertre demeurant au lieu seigneurial de la Rachère paroisse de Nouellet honorables hommes Mes René Hamelin sieur de Richebourg advocat audit Angers y demeurant paroisse de Sainte Croix et Laurant Gault sieur de la Saunerie advocat audit Angers y demeurant paroisse de St Pierre
lesquels deument estably et soubzmis soubz la dite cour chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc confessent avoir vendu créé et constitué et pas ces présentes vendent créent et constituent par hypothèque général et universel promis et promettent garantir fournir et faire valoir tant en principal que cours d’arrérages
à Jehan Avril sieur de la Garde demeurant Angers paroisse de St Maurille ce stipulant et acceptant et lequel a achapté et achapte pour luy ses hoirs la somme de 37 livres 10 sols de rente annuelle et perpétuelle payable et rendable franchement et quittement par lesdits vendeurs leurs hoirs audit acquéreur ses hoirs etc en sa maison audit Angers aux 14 mart et 14 septembre de chacun an par moitié premier paiement commençant au 14 mars prochain venant et à continuer et laquelle dite somme de 37 livres 10 sols de rente lesdits vendeurs et chacun d’eux l’un pour l’autre ont du jourd’huy et par ces présentes assise et assignée assient et assignent généralement sur tous et chacuns leurs biens meubles immeubles rentes et revenus quelconques et généralement sur chacunes pièces d’iceux seule et pour le tout de proche en proche sans que lesdits général et spécial hypothèques puissent se faire préjudice ains confirmant et approuvant l’un l’autre
o pouvoir et puissance audit acquéreur ses hoirs etc d’en faire déclarer plus particulière assiette en assiette de rente et auxdits vendeurs de l’admortir toutefois et quantes
ceste vente création et coustitution de rente faite pour et moyennant la somme de 600 livres tournois paiée contant par ledit acquéreur auxdits vendeurs qui l’ont eue et receue en notre présence en pièces de 16 sols et autre monnaie ayant cours et dont etc
à laquelle vendition création constitution de rente et tout ce que dit est tenir etc dommages etc obligent lesdits vendeurs chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs biens à prendre vendre etc renonçant etc et par especial au bénéfice de division discussion d’ordre etc
fait et passé audit Angers à notre tabler présents Me Pierre Portran et Claude Gasteau clers tesmoins

    1. Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire.

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Et voyez la signature de Charles Hiret, qui ne ressemble pas à celles habituellement rencontrées chez les nobles, pourtant il l’est bel et bien, et deviendra l’unique héritier noble de Philippe Du Hiret après l’assassinat de ce dernier, sans hoirs, comme étant le premier en lignée suivante.

PS (amortissement) : le 23 septembre 1616 avant midy par devant nous Julien Deille notaire royal fut présente establie et soubzmise honorable femme Parie Poullain veufve dudit déffunt Avril sieur de la Garde acquéreur nommé au contrat de rente cy devant escript, tant en son nom que comme mère et tutrice naturelle des enfants dudit déffunt et d’elle, et en chacun desdits noms seule et pour le tout sans division de personnes ne de biens, laquelle a receu contant en notre présence dudit Hiret sieur du Grée l’un des obligés audit contrat en son acquit la somme de 638 livres 2 sols en pièces de 16 sols et autre monnaye ayant cours suivant l’édit scavoir 600 livres pour le rachapt et admortissement de la rente de 37 lvires 10 sols constituée par ledit contrat, et la somme de 38 livres 2 sols pour reste des arréraiges de ladite rente du passé jusques à huy …

PJ : autant de contre-lettres que de coobligés à Charles Hiret, qui les met hors tous hors de cause

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Le droit de rouissage dans l’étang autrefois : ici l’étang de Senonnes, 1626

Autrefois, selon au moins les nombreux baux que j’ai étudiés, on cultivait du lin en Haut-Anjou. Mais, pour obtenir le fil, il fallait d’abord rouir le lin, et les riverains de la Loire se plaignaient en la saison du rouissage, de l’odeur puissante et peu agréable qu’ils subissaient alors. Donc, les rivières étaient souvent en période de rouissage dans cet état.

Mais ceux qui n’avaient pas de rivière à proximité, allaient même rouir dans des étangs, ainsi, je relève en 1626, dans la déclaration de Michel Hiret à la seigneurie de Senonnes de ses biens et droits dûs au seigneur de Senonnes, qu’il a droit de rouissage dans l’étang de Senonnes. (AD44-1B130 chartrier de Senonnes). Pour mémoire, car vous venez de lire que le document que je viens de citer est archivée en Loire-Atlantique, je vous rappelle que Senonnes est en Mayenne, mais que ce n’est pas en consultant uniquement les archives d’un département qu’on trouve tout ce qui concerne ce département, car l’histoire des archives a eu parfois des détours curieux qui aboutissent à quelques sources éparpillées ailleurs. Ainsi, donc, j’ai trouvé en Loire-Atlantique plusieurs documents concernant Senonnes. Je vous en reparlerai.

Le lin n’est plus cultivé en Haut-Anjou, et il n’est plus cultivé beaucoup dans le monde, mais uniquement en France, un peu plus au Nord. C’était une fibre bien supérieure en qualité au coton. Donc, nos ancêtres qui connaissaient le lin n’y perdaient pas grand chose, bien au contraire, c’est nous qui avons beaucoup perdu.

Enfin, le lin qui est encore cultivé en France a bien un rouissage qui fait l’objet d’une règlementation, car je trouve sur Internet la Convention collective nationale du rouissage-teillage de lin du 28 janvier 1992, issue de l’annexe à l’avenant n° 12 du 6 mars 2002

 

 

 

Pierre Legoux emprunte pour faire le retrait d’une métairie, Soudan 1632

En fait, il ne trouve pas les 800 livres sur place dans la région de Pouancé, donc il se rend à Angers, qui était la place où on pouvait trouver de l’argent à emprunter. Il trouve 650 livres à emprunter aux enfants mineurs de mon ancêtre Michel Hiret et Catherine Fouin, qui eurent une curatelle longue et fort bien gérer par leur oncle Olivier Hiret, avocat à Angers. J’ai ainsi trouvé de nombreux actes dont je parlais dans mon ouvrage l’Allée de la Hée des Hiret et que je vous remets un par un ici.

Le 15.11.1632 Pierre Legoulx écuyer Sieur des Mortiers y demeurant à StAubin-de-Pouancé, et Jehanne Jameu sa femme empruntent à Olivier 2e Hiret, le curateur, 650 livres à 6,25 %. Pour plus grande sureté la métairie de Beauchesne est hypothéquée. En fait, Jeanne Jameu ne s’est pas déplacée à Angers, car les femmes donnaient toujours une procuration devant le notaire local à leur mari. Jeanne a signé le 4.11.1632 devant Jehan Leroy, notaire de la baronnye de Pouancé, cette procuration pour de se transporter à Angers pour trouver jusques à 800 livres de quelques personnes qu’il advisera en la compagnie de Mathurin Gallinière. Ce prêt montre que le couple Legoux a besoin de 800 livres n’en trouve que 650 et encore avec caution et hypothèque, ce qui est peu risqué pour le prêteur. Olivier 2e Hiret se méfie de la capacité des Legoulx à rembourser leurs dettes et il a raison .
Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E6 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
« Le 15. novembre 1632 après midi, par devant nous Louys Couëffe notaire royal Angers furent présents establis et deument soubmis noble homme Mathurin Gallinière sieur du Boisaumé conseiller du roy auditeur et correcteur de ses comptes à Nantes demeurant de présent en sa maison du Boiscoutard paroisse de Soudan éveché de Nantes, et Pierre Legoulx écuyer sieur des Mortiers y demeurant paroisse de StAubin-de-Pouancé, tant en son privé nom que comme procureur de demoiselle Jehanne Jameu sa femme par luy authorisée comme il a fait aparoir par procuration passée par Coconnier notaire de la baronnye dudit Pouancé le 4 novembre, la minute de laquelle est demeurée cy attachée pour y avoir recours promettant d’abondant faire ratiffier ces présentes à sadite femme et obliger solidairement avecq lui à l’effet et entretenement des présentes en fournir et bailler à l’acquéreur cy après nommé ratiffication et obligation valable d’huy en 8 jours prohains venant à peine etc, lesquels chacun d’eux esdits noms et en chacun d’iceux seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs , renonçant au bénéfice de division discussion et ordre etc, ont confessé avoir ce jourd’huy vendu créé et constitué et par ces présentes vendent créent et constituent par hypothèque général et universel, promis et promettent garantir fournir et faire valloir tant en principal que cours d’arrérages à Me Olivier Hiret sieur du Drul avocat au siège présidial de cette ville y demeurant paroisse St Michel du Tertre, curateur aux personnes et biens des enfants mineurs de défunts Me Michel Hiret vivant sieur de la Rouveraye et Catherine Fouin, à ce présent et acceptant, et lequel a achapté et achapte pour et au profit desdits mineurs leurs hoirs la somme de 40 livres 12 s 6 d de rente hypothéquaire annuelle et perpétuelle payable et rendable franche et quite par lesdits vendeurs leurs hoirs etc audit acquéreur audit nom ses hoirs etc chacun an en sa maison en cette ville à pareil jour et date des présentes le 1er payement commençant du jourd’huy en 1 an prochain venant et à continuer, laquelle somme de 40 livres 12 s 6 d lesd. vendeurs chacun d’eux esdits noms s’obligent solidairement ont présentement assignée et assignent généralement sur tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles rentes et revenus quelconques ou qu’ils soient situés et assis, avecq pouvoir audit acquéreur audit nom ses hoirs d’en demander et faire déclarer toutefois et quantes plus particulière assiette qu’ils consentent luy bailler et fournir déchargée de tous autres hypothèques sans que les général et spécial hypothèques se puissent préjudicier ains confirment et approuvent l’un l’autre, et auxdits vendeurs leurs hoirs de l’amortir quand bon leur semblera ; et est faite ladite vendition création et constitution de rente pour la somme de 650 livres payée contant en notre présence par ledit Hiret des deniers desdits mineurs comme il a dit auxdits vendeurs qui l’on receue en pièces de 16 sols et autre monnaie bonne et courante suivant l’édit, s’en tiennent contants et l’en quitent ; ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties … et a ledit Legoulx déclaré vouloir employer cette somme à l’effet de la rescousse ou retrait qu’il entend faire sur Me Jean Jameu sieur de la Garenne père de ladite Jameu du lieu et mestairie de St Lanische ? à luy vendue et engagée par demoiselle Renée Hiret mère dud. Legoux par contrat passé par Leroyer notaire le 15.11.1632 – attaché « Pierre Le Goulx écuyer Sieur des Mortiers y dt à StAubin-de-Pouancé, tant en son nom que comme procureur de demoiselle Jehanne Jameu sa femme, confesse qu’à sa prière c’est pour luy faire plaisir seulement n.h. Mathurin Gallinière sieur de Boisaunée Cr du roy dt à présent en sa maison du Boiscoutard à Soudan, s’est le jourd’huy constitué vendeur solidaire sur tous ses biens vers Me Olivier Hiret Sieur du Drul curateur des enfans mineurs de défunts Michel Hiret et Catherine Fouin de de 40 L 12 s 6 d de rente annuelle payable fin de chacune année moyennant 650 L de principal payée contant comme il en appert plus amplement par le contrat passé par nous Nre, et qu’il a reçu 650 L sans qu’il en soit rien demeuré ni trouvé aucune chose au profit dud. Gallinière, au nom de quoy l’en quite et s’oblige payer lad. rente faire l’amortissement et en acquite led. Sieur Gallinière et le mettre hors dud. contrat … , outre que pour plus grande sureté la métairie de Beauchesne soit et demeure hipothéquée» ; 4.11.1632 attaché Jeanne Jameu femme de Pierre Le Goux écuyer Sieur des Mortiers donne procuration à son mari de se transporter à Angers pour trouver jusques à 800 L de quelques personnes qu’il advisera en la compagnie de Mathurin Gallinière Cr du Roy et d’en passer contrat de constitution de rente obligation au profit de celuy qui baillera les deniers et donne pouvoir aud. Legoux d’en donner contre lettre aud. Gallinière et au cas quy interviendroit aud. contrat icelle recoinaitre que toute ladite somme aura tourné à son profit et de sond. mary, pour ayder à faire la recousse de Beauchesne qu’ils entendent faire sur Me Jehan Jameu Sieur de la Garenne son père, et consant que led. lieu soit hipotéqué ; 14.3.1633 minutte attachée dvt Jehan Leroy Nre de la baronnye de Pouancé, Jeanne Jameu femme de Pierre Legoux Sieur des Mortiers qui l’a authorisé par dvt nous en la maison Sgriale des Mortiers, après lecture faite du contrat de constitution de 40 L 12 s 6 d de rente pour 650 L de principal par son mari en son nom et par n.h. Mathurin Gallinière Sieur de Boisauné Cr du roy auditeur des comptes à Nantes, à Me Ollivier Hiret Sieur du Drul At curateur à la personne et aux biens de ††Michel Hiret et Catherine Fouin passé par Louis Couëffe le 15.11 dernier signé Janne Jameu, Pierre LeGoulx, O. Hyret

Jean de Ballodes et Hélie Hiret son épouse empruntent 320 livres, Noëllet 1622

Pour emprunter, en fait on créait une obligation, et il fallait un ou plusieurs cautions. Ces cautions n’étaient pas forcément des parents encore moins des proches parents, car souvent c’était un cercle assez élargie mais plutôt géographique. Donc, si Olivier Hiret est ici caution, c’est uniquement qu’il est lui aussi natif de la région de Pouancé, qu’il y a des racines, mais ses racines sont loin, très loin de celles de Hélie Hiret l’épouse de Ballodes, et pour tout dire, après plusieurs décennies de recherches aux archives, je maintiens qu’il y probablement une souche commune mais qu’on ne peut pas la remonter.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E121 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
« Le 24 août 1622 avant midy par devant nous Julien Deille notaire royal Angers fut présent estably et deument soubzmis messire Jehan de Ballodes escuyer sieur du Tertre et de la Rachère y demeurant paroisse de Nouellet tant en son nom que comme procureur de damoiselle Helye Hiret son épouse par luy autorisée par procuration passée par Me Simon Leroy notaire de la cour de Pouancé le 24 de ce mois, la minute de laquelle est demeurée cy attachée pour y avoir recours, et Me Olivier Hiret sieur du Drul advocat au siège présidial d’Angers et y demeurant paroisse Saint Maurille, lesquels chacun d’eulx esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division, confessent avoir vendu créé et constitué et par ces présentes vendent créent et constituent par hypothèque général et universel, promis et promettent esdits noms garantir fournir et faire valoir tant en principal que comme d’arrérages à damoiselle Françoise Jousbert veuve feu monsieur René Lechat conseiller du roy demeurant paroisse Saint Maurille d’Angers stipulante et acceptante, et laquelle a achapté et achapte pour elle ses hoirs, la somme de 20 livres tz de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle payable rendable franchement et quitement par lesdits vendeurs esdits noms leurs hoirs à ladite achapteresse ses hoirs en sa maison audit Angers chacun an à pareil jour et date des présentes (f°2) 4 décembre premier paiement commençant d’huy en un an prochainement venant, et laquelle somme de 20 livres de rente lesdits vendeurs esdits noms et en chacun d’eulx ont dès aujourd’huy assignée et assignent sur tous et chacuns leurs biens meubles, immeubles, rentes et revenus quelconques présents et futurs avec pouvoir et puissance d’en faire particulière assiette toutefois et quantes … pour la somme de 320 livres payée comptant » – suit la contre-lettre mettant Olivier Hiret hors de cause comme caution

suit la procuration