Les habitants du village de Montlambert (Angrie, 49) devaient au seigneur un gant blanc rendable la nuit de Noël au banc du chastelain en l’église.

 

MONTLAMBERT, village. – Ancien fief, où le prieur de Saint-Nicolas de Candé avait droit de moyenne et basse justice. Il appartenait avant le XVIe siècle à une famille de ce nom. A l’assise tenue à Candé, le 6 février 1499, Jehan de Monlambert s’avoua sujet du seigneur de Candé pour raison de ses lieux de Monlambert et de la Myotaye, et reconnut devoir, de rente annuelle : au seigneur d’Angrie, deux boisseaux de seigle et cinq boisseaux d’avoine menue, et au seigneur de Roche-d’lré, six boisseaux d’avoine menue. — Le 8 novembre 1559. les détenteurs du village de Montlambert furent condamnés à dix sols d’amende pour avoir ouvert « une carrière à pierre et à ardoise, » et à payer à l’avenir le douzième des ventes, pour le droit de forestage. — Le 15 septembre 1667, Michel Gohier et consorts, détenteurs du village, reconnaissent devoir au seigneur d’Angrie, au terme de Notre-Dame Angevine : dix-huit boisseaux d’avoine, mesure ancienne de Candé, vingt-trois boisseaux de seigle, même mesure, douze gerbages[1], six oies, six gélines, trente-six sols six deniers oboles tournois en argent et un gant blanc. – De plus, ils devaient au seigneur de Roche-d’Iré dix-huit boisseaux d’avoine. – En 1789, le village de Montlambert comprenait neuf closeries qui relevaient d’Angrie et étaient soumises aux mêmes redevances ; le gant blanc était « rendable la nuit de Noël au banc du châtelain, en l’église d’Angrie. »

Six fermes. – Propriétaires : MM. Hallopé, Thouron, Chevalier, L. Robert, Peltier et Mlle Pécoul.

[1] Le GERBAGE était un droit levé sur les gerbes.

in « Histoire de la baronnie de Candé » Comte René de l’Esperonnière, Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, p. 370

Voici la définition complète de GANT selon le Dictionnaire du Moyen Français sur ATLIF : Je vous ai mis en rose la définition qui concerne le gant dû au seigneur à Noël, car c’est clairement indiqué dans ce dictionnaire.

GANT, subst. masc.
[T-L : gant ; GD : gant1 ; GDC : gant ; DEAF, G121 gant ; AND : gant ; FEW XVII, 505b,506a : *want ; TLF : IX, 69b : gant]

A. –

« Pièce de l’habillement qui recouvre la main«  : Je soushaide que tels gens fussent En païs ou il ne sceüssent Chemin, ne voie, ne sentier ; Si n’eüssent housel entier, Gant, mouffle, mitte, n’esperon, Housse, chapel ne chaperon ; Et si feïst si grant froidure, Comme il doit faire par nature A Noël, pour vëoir la guise… (MACH., D. Lyon, 1342, 203). L’autre toloit le queuvrechief A s’amie dessus son chief, Moufles, gans, houlette ou sainture, Et s’en fuioit grant aleüre. (MACH., D. Lyon, 1342, 214). Colin Guerart, demourant à Chastres soubz Montlehery, laboureurs de draps ; com Verart des Ermences, près de Ableville, faiseur de gans (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 320). …et, ce fait, mist un gant en l’une de ses mains, et un chascun desdiz botereaulx print par le pié, et iceulx, chascun à par soy, mist en un pot de terre neuf que portez avoit avec soy oudit jardin (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 330). …une paire de gans (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 216). PREMIER BERGIER. (…) Quant mes ganz faitiz mis avray Et mon chappellet de festus O mon tabart qui est veluz Et bien faiz de tresbon bureau, Ne seray je pas bien et beau (…) ? (Gris., 1395, 46). Item, et avec ce sera fait don et present, audit jour, par ledit maire desdiz religieux et un d’iceulx religieux au premier huissier de Parlement (…) de ungs gans et une escriptoire (Paris domin. angl. L., 1426, 232). Gans pertuysez, Chappeaulx frisez, Taillez a tort et a travers, Souilliers decoupez et percez, Et d’aultres faintises assez (ALECIS, Blas. faulses am. P.P., a.1486, 242).

[Différencié selon la matière de confection] Gant de cerf/gant de lievre/gant d’agneau/gant de laine… : Mace le Boursier, gantier du Roy, pour 6 paires de gans, tant de chevrotin comme de canepin (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352-1360, 135). …une paire de gans de cerf à fauconnier, baillée à Maxe, le barbier dudit seigneur (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 136). Les chapeliers qui font des gans de laine et des bonnets, peuvent employer la laine, le poil et le coton (Ordonn. rois Fr. S., t.4, 1366, 702). …pour 6 paires de gans de lièvre, livrées pour ledit seigneur à Poincet, sommelier de son corps (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 136). [8 fr.] pour 4 paires de gans de chamois tannez, brodez et fourrez de gris et menu vairs, baillez à Mgr (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1375, 428). À ung gantier de la ville d’Aix, pour II paires de gans de chevrotin (Comptes roi René A., t.2, 1417-1480, 358). Item VII pareils de gans blancs de camoix. (CAUMONT, Voy. N., p.1420, 81). Tu te disies Emanüel. Encore vaulx tu mains q’ung aigneaul, Car de sa peau on fait des guans ! (Pass. Auv., 1477, 212).

[Employé pour une punition] : Aussi tout que Roland eu finé sa paroulle, son oncle l’empereur, moult indignez contre luy, a grant melancolie de son gant destre, qui estoit riche et broudés d’or, va donner a travers le visaige de Roland et l’attaint tellement sur le nés que le sang en vint habondamment du coup (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 32). Se il te frappa de son gant par maniere de correction, devoyes tu tirer ton espee sur luy ? (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 34).

[Différencié selon l’usage]

ARM. « Pièce d’armement couvrant la main«  : …celluy qui sacque armes molues soixante lb. par (…) celluy qui fiert de baston ferré ou affaitié de pierre ou la main garnie de gand ou aultre chose, dix lb. (Hist. dr. munic. E., t.1, 1402,,, 208). …à Bernard (…) présentement lui ay baillé III fo pour achapter ungs gans de maille, une sallade et ung boucler (Comptes roi René A., t.1, 1478, 385).

Rem. Doc. 1349 (Men auketon, mes wans de fier) ds GDC IX, 682b ; pour la description et l’évolution de l’équipement militaire cf. Beaulieu-Baylé, Le costume en Bourgogne, 1956, 159.

En partic. Gant de baleine/gant de fer/gant de plates. « Gantelet«  : 6 paires de lons wans de baleine (…) 7 paires de wans de plattes, s’en sont les 3 paires de laiton (Doc. 1358. In : GAY I, 762). Et estoient armés la grigneur partie de maillès, de huvettes, de capiaux de fier, d’auquetons et de gans de balaine (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 44). Défense de porter (…) wans de fiers à picos (…) sur 60 s. de fourfait (Doc. 1395. In : GAY I, 763).

COST. MILIT. Gant à tirer (à l’arc) : À ung gantier, pour cincq gans à tirer de l’arc, prins par mondit seigneur l’escuyer (Comptes roi René A., t.1, 1479, 399). …pour six gantz à thirer par luy livrez aux six frans archiers de ladicte ville. (Fr. arch. Compiègne B.H., 1487, 205). …XX s.p. pour avoir fait et livré trois custodes de cuir blanc et rouge à mettre trousses de flesches, six gantz à tirer et six aultres paires de gantz, quy ont esté baillez aux six frans archiers de la ville. (Fr. arch. Compiègne B.H., 1487-1488, 205).

FAUCONN. « Gant destiné à recouvrir la main du fauconnier pour la protéger des serres de l’oiseau«  : …pour un gant senestre, à fauconnier, livré audit mons d’Orliens (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 138). [[12 fr.]] pour 6 paires de gans pour les fauconniezrs de Mgr (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1374, 385). …VIJ paire de gans à fauconnier : C’est assavoir, une paire de chamois fourré de gris pour le maistre Fauconnier, pour ce 48 s. p. Item, une paire doublés d’ iraingne de Malines, 48 s. p. Et les autres V paire sont tous senestres, à fauconnier, et a chascun gant VJ longes (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 220). [D’une variété d’éperviers]…et mesmes quant on les paist ilz estraignent et saillent au visaige et mordent (et couvient avoir ung gant en la main destre, dont les doiz du gant soient couppez, pour doubte des esgratinures) et portent voulentiers au couvert. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 151). Et lors monte ly preudoms les degrez de la sale, et le roy aprez. Et quant ilz furent en la sale, si voient a un des boux une perche qui estoit de la banne de la licorne, et ot dessus estendu une piece de veloux, et fut l’esprevier dessus, et le gant emprez lui. (ARRAS, c.1392-1393, 303). Item, quant est de Merebuef Et de Nicolas de Louviers, Vache ne leur donne ne beuf, Car vachiers ne sont ne bouviers, Mais gans a porter espreviers, Ne cuidez pas que je me joue, Et pour prendre perdrys, ploviers, Sans faillir… sur la Machecoue. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 90). [R.H., Comment. Test., 153-154 ; Thiry, 174.]

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[P. iron., dans le lang. d’un bourreau, en parlant des chaînes mises à un prisonnier] : Veyci souliers a quoy on dance Et gans pour pourter esparvier. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 83).

Gants (pontificaux)/gants de prelat. « Gants liturgiques remis à l’évêque lors du son sacre et qu’il utilise pour porter la crosse«  : Ungs gans pour prélat, pontifficaulx, garniz, par les poignez et dessus la main, de Agnus Dei de grosses perles ; et est ledit ouvrage de maçonnerie de grosses perles. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 136). …uns gans pontificaux, garnis et estoffez de perles (Ch. VI, D., t.2, 1420, 368). Une paire de gans pour prélat que le roy porte avant lui, et sont garniz sur les poingnez et sur les mains de Agnus Dei de menues perles, prisé 4 l. – Uns autres petits gans à prélat de broderie sur champ d’or (Doc. 1424. In : GAY I, 761). gans de prélat fais à l’esguille sur lesquels a 2 fermaulx d’or esmaillés (Doc. 1461. In : GAY I, 761).

[Gant utilisé comme réceptacle, comme bourse] : LE PAPE. (…) Mais que me bailles les deniers Que j’en demant. LE BOURGOIS. Sire, vez les ci en ce gant Et en ce sachet cy de cuir. (Mir. pape, 1346, 361). …X sols en menue monnoye, qui estoient mis et envelopez en un petit drapeau de linge blanc, et ycellui drapeau enté et bouté en un gan. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 6). A quoy dist ledit Meingot qu’il lui donneroit deux blans pour en avoir une [une poulaille], lesquelz deux blans ledit Julien lui bailla, et les mist en son gan. (Ecorch. Ch. VII, T., 1441, 467). Et quant elles furent dessus [les reliques], ce qui demoura sur le premier drappeau, sur quoy elles estoient comme aulcunes scintilles, il les prist devotement et puis les mist en son gant. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 173).

[Gants portés par le bourreau pour attacher ou exécuter un condamné] : Au pendeur pour un blans wans pour mettre Mathieu Glore en l’eskele pour che qu’il s’estoit aidés de fausses lettres et y fu mis par 3 jours, 16 d. (Doc. 1342. In : GAY I, 759). Pour les wans du pendeur, 12 d. (Doc. 1344. In : GAY I, 759). A Jacques Ernoul, sergent et officier de la haulte justiche de la ville d’Amiens (…) Pour cordes et wans livrés pour icellui Jacques Ernoul, et pour ce à lui payé 2 s. (Doc. 1421. In : GAY I, 759). BOURREAU. Tendez ung peu le col, tendez, Car vous serez tantost fringans. Mon vallet, baille moy mes gans, Car il me convient faire office. (LA VIGNE, S.M., 1496, 311). Adonc le montent a l’eschafault, et Bruslecosté met ces gans et seint ung couvrechief (Myst. st Laur. S.W., 1499, 208).

Rem. Cf. GAY I, 759a s.v. gant : « l’exécuteur des hautes oeuvres s’en sert pour attacher au gibet les criminels et les suicidés ».

B. –

[Valeur symbolique du gant]

1.

[En signe de soumission] : Adonc respondi li rois de France, si com je fui depuis enfourmés, ou deubt respondre : « Et je me rench à vous », et li bailla son destre gant. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 55). Si descendi de son coursier, et vint à l’escuier et dist : « Ren toi ! » Chils qui entendi son langage, respondi : « Ies tu gentils homs ? » Et li bastars dist : « Oïl. » – « Donc me rench je à toi. » Et li bailla son gant et son espée. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 259). Chils prist le roi d’Escoce par vaillance de corps et d’armes, et ot son gant et le fist fiancier a lui. (FROISS., Chron. D., p.1400, 781).

2.

TOURN. [En signe de défi] « Gant jeté comme gage de combat«  : « …et s’il vuelt faire la bataille, si le me face savoir briefment, car je sui en bonne voulenté ». Dont leur bailla un gant ployé par mi ; et les message le receurent et puis se mirent au retourner sanz plus attendre. (Bérinus, I, c.1350-1370, 167). Et a ce mot la dame le revesti par un gant de faire la bataille, et Aigres le reçut a moult grant joie, pour quoy il fut cellui jour prisié et honnoré. (Bérinus, II, c.1350-1370, 140). …j’en feray bataille Contre toy (…). Vezci mon gant. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 164). Alors, quant tous seront en point, laquelle chose leur sera demandee, le mareschal, par nostre ordonnance, yra vers le millieu du champ, qui portera le gant du gaige en sa main. Lequel, a haulte voix, par troiz foiz dira : Laissiez les aller ! (…) Et a la derraine parolle gettera le gant au millieu des lisses. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 221). …et luy mist sus et de faict, qu’il avoit meurdry son parent recelléement, et luy jecta ung gand pour gaige, et le vouloit combatre à l’escu et au baston (LA MARCHE, Avis gage bat. P., c.1494, 18).

[Dans un cont. métaph.] : Dangier, je vous giette mon gant, Vous apellant de traïson, Devant le Dieu d’Amours puissant Qui me fera de vous raison : Car vous m’avez mainte saison Fait douleur a tort endurer, Et me faittes loings demourer De la nompareille de France. (CH. D’ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 65).

[En signe de consentement] : Mais Reynier perdoit bien sa payne, car le roy luy avoyt desja donné son gant en signe de licence. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 39).

3.

DR. FÉOD. « Droit du seigneur dans les mutations de fief« 

Rem. Doc. 1447 (…tous les wans qu’il appartient a avoir a toutes heritanches et reliefs.) ds GD IV, 217c.

[Redevance annuelle due au seigneur (ou à son lieutenant)] : …ledit Noël n’est tenu poïer aucune chose (…) fors seullement uns gans du pris de trois deniers tournois à la recepte de Conchez chacun an au terme saint Remy. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 299). Item, ilz doivent avoir fueillée pour leurs loges de la foire de saint Laurens. Et pour ce doivent païer au verdier et aux sergens ledit jour à chacun uns gans ; ou le verdier ou son lieutenant peut arrester la boiste. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 324).

.

En partic. Gant blanc (de devoir) : …nostre dit chevalier et chambellain, ses hoirs, ses successeurs et ceuls qui ont ou auront cause d’eulz, tendront la dite rente de nous et de noz successeurs, et de ceus qui ont ou auront cause de nous et de eulz, à deux paires de ganz blanz rendables chascun an aus termes dessus diz (Doc. Poitou G., t.1, 1330-1333, 372). …il avoit baillié à Macé Guarnier, vallet, et aus siens, à heritage perpetuel, toutes les choses heritaux, tant terres, rentes et autres choses qui jadis furent monsieur Thiebaut Chastignier et Alain de la Forest (…), pour un gans blans de devoir, en la quelle baillie nostre dit chier amé filz avoit reservé et retenu pour nous le usufruit des dictes choses (Doc. Poitou G., t.3, 1350, 25).

[Dans un cont. métaph.] : Lors pris mes gans, si li tendi ; Dont il qui bien y entendi Les prist, et puis si les laissa ; Après un po se rabaissa, Si que secondement les prist, Puis les laissa, puis les reprist, En signe de moy moustrer voie Que trois amendes li devoie. Moult bien le me signefia, Et pour verité m’affia Qu’il les me couvenroit paier. (MACH., J. R. Nav., 1349, 276).

[Employé à propos d’une surface, exprime la petitesse de celle-ci] : …se je l’ay a tort la couronne enquergnant Au voloir Ciperis me seray obligant, Car a tort ne tenray ja de terre plain gant. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 162).

Rem. Cf. F. Möhren, Renforcement nég., 1980, 141-142.

C. –

[Empl. avec une nég. pour exprimer une valeur minimale] : Jeunece sui, la legiere, La giberresse et coursiere, La sauterelle, la saillant Qui tout dangier ne prise un gant. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 369). …De si faite vantise je n’en donroie un gant (Voeux héron G.L., c.1346, 93). …s’il est aussi vaillans, Hardis et corageus, aussi entreprendans, Comme il est grans et lons, postiex et souffissans, Vers cestui ne valut Olivier né Roelans. Chertez, s’il n’est hardis, il ne vault pas .ij. gans, Fors pour faire jalous et nous et nos enfans (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 80). Amis, je vous prie et commant Dez meilleurs armeüres vous allez adoubant, Car les vostres ne vallent la montance d’un gant. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 90). Le fer de l’espée fu tranchanz, Ly escu ne valut .ij. ganz (THOM. SALUCES, Chev. errant W., 1394, 453). Je ne acompte ung gant, Talent n’ay de menger ne boire tant ne quant, Mais de veoir l’estat ay le cuer desirant. (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 161). Ainsi va Dagoubert Ciperis manechant, Mais le conte ne le doubte la montance d’un gant. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 93). …telz motz ne vault ung gant (Cip. Vignevaux W., p.1400, 99).

Rem. Cf. F. Möhren, Renforcement nég., 1980, 136-141.

D. –

P. métaph.

1.

« Profit«  : Tu as basty plusseurs dictz elegans, Plaisans a ceux qui voeullent voir et lire, Sy qu’en cest art pour le pris et les gans On t’a volut maistre et docteur eslire (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 835).

Avoir les gants. « Avoir les profits«  : Aufemont, Viez Pont, Enguerrans, Beaumont, Bouteillier, j’ay des gans Du pais ou il fault combatre (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 58). …dire que fames n’ont pas acoustumé d’en parler ainsy plainnement, dame Eloquance n’en aura pas les gans. (COL, Resp. deux traités H., 1402, 96). …mais ce ne fut point si tost que la rouyne Blanche et la Belle Geande ne lui venissent a l’encontre nomcier la venue du roy son mary, car chascune en vouloit avoir les gants pour les premieres nouvelles [« avoir le privilège d’annoncer les premières nouvelles »]. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 180).

2.

[Cont. grivois] : Item, laisse et donne en pur don Mes gans et ma houcque de soye A mon amy Jacques Cardon, Le glan aussi d’une saulsoye, Et tous les jours une grasse oye Et ung chappon de haulte gresse, Dix muys de vin blanc comme croye, Et deux procés, que trop n’engresse. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 18).

Rem. Burger, 68 ; Thiry, 70 ; Di Stefano, 130.

[À propos d’une femme] : Croy que le premier qui vendra Et fera ce qu’appartendra, La foy promise, c’est du mains. A lui complaire contendra : Femme est ung gand a toutes mains. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 209).

Avoir les gants (d’une femme). « Avoir avec elle un commerce charnel«  : AFFRICQUEE. Ennement, estes le premier A qui ja mais me consenty. LE SOT. Le sang bieu ! vous avez menty, Sauve l’honneur des assistans, Il n’en aura ja mais les gans, Ja mains n’en sera le centiesme. [« il ne sera rien moins que le centième »] (P. Jouh. D.R., a.1488, 29).

Rem. Cf. cet ex. tiré des Farces, Cohen XXII, v. 205-206 : Quoy je cuydoie avoir les gans, Mais à ce que je voy j’en suis veufve. cf. en outre FEW XVII, 506a.

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[P. allus. à une chanson] : GUILLOT (varlet, en chantant). « Hau ! les gans, bergere ; Hau ! les gans, les gans ! » (Retraict T., c.1490, 198).

Gant (des noces) : « …Vous arés Florantine, demain l’espozerés ! G’irait querre le preste, demain la plevirés ! Arai ge ung gans dez nopcez quant vous la pranderés ? » Et quant Lions l’antant, si an fuit moult yrés (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 161).

Rem. Sur le sens de cette expression cf. : Lion Bourges K.P.F., c.1350, 1089, note sur le vers 5065 : «Allusion à la coutume, attestée dès le quatorzième siècle, selon laquelle on donnait le jour d’un mariage quelques coups aux invités pour fixer dans leur mémoire le souvenir de la cérémonie et du lien contracté» ; cf. aussi : H. Lewicka, Les Comp., 1968, 74 : «sens figuré, peu clair, probablement « maladie vénérienne due à la noce »» ; nous suivons les explications d’O. Jänicke qui, dans le cr. sur ce même ouvrage, Vox rom. 29, 1970, 331, considère de noce non pas comme un syntagme mais comme un emploi occasionnel par lequel, celui qui parle, envisage le mariage comme suite probable de ses relations intimes ; voir aussi J. Rychner, A. Henry, VILLON, Test, t. II, Commentaire, 98-99.

DMF 2020 – Article revu en 2015

 

Le bail à ferme du prieuré Saint Martin de Vertou en Le Lion-d’Angers 1640

Je descends de cette famille DELAHAYE du Lion-d’Angers, et celui-ci est un oncle, qui tenait à bail le prieuré de Saint Martin de Vertou au Lion d’Angers, et les biens de ce prieuré étaient importants car le montant du bail est assez élevé pour témoigner la présence de plusieurs métairies et/ou closeries.
Dans l’acte qui suit, un neveu est à Paris, et je vais tenter de savoir ce qu’il est pour moi. Donc cet acte permet d’affirmer que Pierre Delahaye né à Avrillé en 1572 et 5ème enfant de Claude (g) DELAHAYE †1584/mai 1596 Fermier général du huitième d’Anjou x1 /1568 Jehanne CASTILLE x2 /1571 Perrine DESHOULLES car En 1640 « René Delaporte Me des maîtres bouchers d’Angers et Pierre Delahaye aussy Me boucher demeurant Angers Saint Pierre … lesdits René Delaporte et Pierre (f°3) Delahaye avoir cy davant donné charge et pouvoir audit René Delahaye leur nepveu » et ce René Delahaye est l’époux de Louise Lefaucheux, donc Pierre DELAHAYE est marchand boucher à Angers en 1640 sans qu’on lui est identifié de postérité
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


Le 21 juillet 1640 avant midy par davant nous Nicollas Leconte et François Delahaye notaires royaux Angers furent présans establis et soubzmis honnorables hommes René Delaporte Me des maîtres bouchers d’Angers et Pierre Delahaye aussy Me boucher demeurans en ceste ville paroisse de Saint Pierre, lesquels eulx et chacun d’eulx l’un pour l’autre seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens etc après avoir veu et leu de mot à autre copie du bail à ferme fait à honnorable René Delahaye marchand demeurant au Bourg du Lion d’Angers par noble homme Nicollas Levieulx sieur de la Mothe Desgry conseiller et secrétaire du conseil et financier de monseigneur frère du roy demeurant en la ville de Paris Vielle rue du Temple paroisse de Saint Paul, au nom et comme soy disant ayant charge de Nicollas Levieulx son fils, prieur du prieuré de Saint Martin de Vertou dudit Lion du temporel fruits revenus appartenances et dépendances dudit prieuré profits dixmes prémises fief seigneurie cens rentes ventes issues debvoirs (f°2) mestairyes closeryes terres vignes prés boys taillys garannes pescheryes et fours banaulx et tous revenus et esmollumens en despendans et comme le tout est emplement rapporté par ledit bail à ferme qui en a esté fait audit René Delahaye comme comme procureur desdits establis et soy faisant fort d’eulx et de honnorable femme Louise Lefauscheux son espouse par ledit sieur Levieulx par devant Destrehy et Lefouillier notaires au chastelet de Paris le 5 du présant moys de juillet pour 5 ans à commancer à la Toussaints prochaine pour en payer chascun an outre touttes les charges rapportées par ledit bail la somme de 1 300 livres tz de ferme audit sieur bailleur en sa maison en ladite ville de Paris à 2 termes et par moitié audit jour et feste St Remy et Pasques le premier terme commançant à Pasques prochain déclarant lesdits René Delaporte et Pierre (f°3) Delahaye avoir cy davant donné charge et pouvoir audit René Delahaye leur nepveu prendre le revenu dudit prieuré à ferme dudit sieur Levieulx et dabondant ont loué rattiffyé confirmé et approuvé ledit bail à ferme et à l’acomplissement d’icelluy en tous points et articles se sont avecq lesdits René Delahaye et sa femme obligent sollidairement sans division mesmes d’en payer le prix chascun an auxdits termes audit sieur Levieulx en ladite ville de Paris et icelluy bail à ferme exécuter de point en point et à ce faire consenty et consentent estre directement contraints en vertu des présentes par toutes voyes de justice deues et raisonnables à peine par ledit sieur Levieulx absent nous notaire stipullans pour luy, à laquelle rattifficaiton promesse obligent et ce que dessus tenir etc et à ce faire s’obligent lesdits establis eulx et leurs biens à prendre vendre etc sans division comme dit est renonçant etc et par especial au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et (f°4) postériorité dont etc fait et passé audit Angers en nostre tablier présence de Me Jehan Hunault et Nicollas Garanger clercs demeurant audit lieu tesmoins

Bail du prieuré de Molières en Chemazé (53), 1594

J’avais publié ce bail en juin 2011 et je le remets car je retravaille Molière en Chemazé. J’aime beaucoup la maison de la carte postale car elle montre qu’autrefois on n’habitait pas au rez-de-chaussée et on ne risquait pas ainsi les inondations, car on n’avait pas d’assurances pour vous indemniser.

Ce bail complète la longue notice donnée par l’Abbé Angot dans le dictionnaire de la Mayenne. Il n’avait pas le prieur en 1594, et pour cause, il demeure alors à Angers, comme beaucoup de prieurs et curés, vivant paisiblement à Angers loin de leurs bénéfices ecclésiastiques et les baillant à ferme.
Outre un paiement de 200 livres par an en argent, le preneur du bail paiera 40 livres de beurre et 20 lvres de poupées de lin par an.
Le lin est partout en Haut-Anjou à l’époque.

Chemazé - collection particulière, reproduction interdite
Chemazé – collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

(cet acte a des coins mangés et par ailleurs des endroits effacés par humidité)



Le 8 décembre 1594 avant midy, en la courr du Roy notre sire à Angers endroit par devant nous François Revers notaire de ladite court, personnellement estably Me (mangé) Danjou prieur du prieuré et chapelle régulière (mangé) prieur de Mollières ordre St Augustin paroisse de Chemazé diocèse d’Angers d’une part, honneste personne Pierre Lemarchant marchant demeurant au bourg de Mollières en ladite paroisse de Chemazé d’aultre part, soubmectant lesdites parties respectivement etc confessent avoir fait et font entre elles le bail à ferme tel que s’ensuit savoir est ledit Danjou prieur susdit avoir ce jour d’huy baillé et baille par ces présentes audit Lemarchant qui a prins et accepté audit tiltre de ferme seulement et non aultrement pour le temps de 5 années et 5 cueillettes entières parfaites et consécutives qui ont commencé dès le jour et feste de Toussainctz dernière passée et qui finiront à pareil jour et terme lesdites 5 années finies et révolues, savoir est le temporel fruictz profits revenus prémisses dixmes boys taillis et aultres esmoluements dépendant dudit prieuré avecq le lieu et clouserie de la Grange dépendant dudit prieuré et toutes aultres choses qui en sont et dépendent sans aulcune réservation en faire, pour en jouyr et user par ledit preneur bien et duement pendant ledit temps de 5 années audit tiltre de ferme comme ung bon père de famille sans rien desmolir ne pouvoir abattre par pied branche ne aultrement aulcuns arbes fructuaulx marmentaulx ne aultres sur les choses dudit prieuré et clouserie (f°2) (effacé) acoustumé d’estre coupés et esmondez qu’il pourra coupper en leur âge et saison
à la charge dudit preneur de faire dire et célébrer par chacune desdites 5 années le service divin deu et acoustumé estre dit à cause dudit prieuré et en acquiter ledit prieur vers tous qu’il appartiendra, de payer par ledit preneur aussi par chacuns ans les décymes ordinaires deues à cause dudit prieuré et en fournir audit prieur à la fin de chacuns ens les quittances et acquits, et mesmes des debvoirs cens ou rentes deubz à cause dudit prieuré que ledit preneur demeure tenu de payer par chacuns ans les décymes ordinaires deus à cause dudit prieuré et en fourniré audit prieur à la fin de chacuns ans les quitances et acquictz et mesmes des debvoirs ou rentes deubz à cause dudit prieuré que ledit preneur demeure tenu de payer aussi par chacuns ans, et pendant ledit temps donner l’aumosne aux pauvres ainsi que ledit prieur est tenu à cause dudit prieuré ; les maisons duquel prieuré et de ladite clouserie ledit preneur demeure tenu tenir et entretenir pendant le présent bail et les rendre à la fin d’iceluy en bonne et suffisante réparation comme elles luy seront baillées par ledit prieur ou aultres pour et de par luy, aussi à la charge dudit preneur de payer par chacuns ans audit prieur en ceste ville d’Angers le nombre de 40 livres de beurre bon loyal et marchand avecq 20 livres de bonnes poupées de lin, et est fait le présent bail pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur par chacun desdits 5 ans oultre les charges susdites la somme de 66 escuz deux tiers valant 200 livres franche et quite en la maison dudit prieur en ceste ville d’Angers paiable aux jours et festes de Pasques et Toussaint le premier paiement commenczant au jour et feste de Toussaint prochainement venant et lesdites poupées et beurre au Caresme prenant le premier paiement commenczant au C aresme prenant prochainement venant et à continuer, tout ce que dessus accepté et accordé par lesdites parties respectivement et le présent bail et tout ce que dessus est dit tenir etc obligent etc à prendre etc dont etc fait Angers maison de noble homme Abraham Chalopin conseiller du roy en l’élection d’Angers en présence de Maurice Baudin praticien demeurant audit Anges temoins ledit preneur a dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Jeanne Crespin épouse Lepage est la soeur de mon Pierre Crespin, enfants de Barbe Bodin

Ce qui suit est la preuve de filiation de Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage, suite à mes immenses recherches dans les chartriers et les notaires. Jeanne CRESPIN est pour moi une collatérale, mais elle a de nombreux descendants, comme son frère Pierre dont je descends et qui a de très nombreux descendants.


Bourg-L’evêque (49) « Le 27 décembre 1684 a esté enterré dans l’églize de Bourg Levesque le corps de deffuncte Jeanne Crespin par nous curé soubzsigné » Les très nombreux généanautes qui parlent de Jeanne Crespin ont eu la flegme de chercher son décès, et même si aucune filiation ne figure sur cet acte de décès, je peux affirmer que c’est elle car :

  • Elle est l’unique porteuse de ce nom à Bourg l’Evêque
  • On sait par ailleurs que Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage est décédée entre 1669 et 1700
  • Le curé de Bourg-l’Evêque inhumait tout le monde au cimetière sauf les rares notables aisés, et c’est le cas de Jeanne Crespin. Son acte de décès est donc parlant malgré l’absence de filiation puisque l’inhumation dans l’église est le signe de sa notabilité.

Je vous ai mis sur mon blog ces temps-ci des actes du chartrier de Saint Julien l’Ardent en Chatelais série H64 concernant les aveux de mon ancêtre Pierre Crespin, que j’avais autrefois très longuement étudié et publié.  Lors de ces recherches que j’avais faites sur ma famille CRESPIN, j’avais relevé la présence d’une soeur de mon Pierre Crespin, prénommée Jeanne, et j’avais trouvé sur les registres paroissiaux 2 mariages la concernant, sans toutefois tout comprendre car dans le premier elle épouse René Garnier et dans le second elle épouse Louis Lepage se disant veuve de René Maslin. Ces 2 actes, que je vous remets ci-dessous concernent absolument la soeur de mon Pierre Crespin.

« Châtelais le 3 juillet 1659 René fils de honneste homme René Garnier et honneste femme Marie Lemesle de la paroisse du Bourg l’Evesque d’une part, et Jeanne fille de deffunt honneste Sébastien Crespin et honneste femme Barbe Bodin de cette paroisse d’autre part … en présence du sieur Garnier père dudit marié, et Bodin mère de la mariée et vénérable et discret messire François Bodin prêtre prieur curé de Borc en Poitou [Borcq sous Airvault (Deux-Sèvres], et honneste homme Charles Poustier sieur de la Martinière et Pierre Crespin » J’ai beaucoup étudié ces BODIN qui sont miens et ce Pierre Crespin est mon ancêtre, frère de Jeanne. Mais il était impossible ensuite de lier cette Jeanne Crespin, soeur de mon Pierre Crespin, au mariage suivant car elle y est dite veuve de René Maslin et non de René Garnier.

« Bourg-L’Evêque le 6 août 1675 Louis Lepaige fils de deffunt Nicolas Lepaige et de Louise Simon ses père et mère paroissien de Pommerieux, et Jeanne Crespin veuve de deffunt René Maslin de cette paroisse, en présence de François Garnier et René Robinault  »

C’est le chartrier de Saint-Julien-l’Ardent qui donne la preuve formelle que cette Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage est bien la fille de Barbe Bodin, et soeur de mon Pierre Crespin, car dans un chartrier on déclare non seulement ses biens immobiliers mais d’où ils proviennent, c’est à dire achat ou succession, et dans le cas de succession, le nom des parents est même parfois clairement écrit, comme c’est ici le cas, et Jeanne Crespin épouse de Louis Lepage est bien la fille de Barbe Bodin dont elle a hérité :

AD53-H64 chartrier de Saint-Julien-l’Ardent en Châtelais [eh oui ! il est classé en Mayenne alors que Châtelais est en Maine-et-Loire] « Avril 1682 aveu LEPAGE Louis (f°11) mary de Jeanne Crespin détempteur d’un lieu au village de la Gaullerie en la paroisse de Chatelais, a comparu le deffendeur en sa personne, lequel audit nom s’est advoué subject en nuepce de la seigneurie de céans pour et à cause de son lieu de la Gaullerie en cette paroisse, à ladite Crespin eschu de la succession de deffuncte Barbe Bodin sa mère, lequel il offre bailer par déclaration avec confrontation suisant l’ordonnance et confessé qu’il est deub chascun an au terme d’Angevine à la recepte de cette seigneurie 12 deniers de cens ou debvoir coutumier et féodal, qu’il offre servir et continuer à l’advenir, dont l’avons jugé et de ce qu’il a déclaré que ladite Crespin sa femme a vendu partie dudit lieu à Pierre Crespin son frère, depuis les partages faits entre eux, à ce moyen nous l’avons condamné fournir par déclaration des choses qu’il tient en la seigneurie de céans dans le 29 mai prochain jour de la remise de la prochaine assise qui se tiendront adit lieu, ou il emporte justification à peine de deffault y employer lesdits 12 deniers de cens ou debvoir, les servir et continuer en payer 29 années d’arrérages … »  signe

 

 

Aveu de Gilles de l’Esperonnière à la commanderie Besconnais pour une maison à Château-Gontier, 1428

Vous avez sur mon site à la fois l’histoire de Château-Gontier, et même le détail sur la porte d’Olivet, et en 1428, vous allez voir que le seigneur de Château-Gontier n’est pas très sympathique, mais s’en tirait toujours bien, car condamné 2 fois à mort, il ne fut jamais exécuté et vit de longs jours…
Vous avez également sur mon site tout le travail de Mr de l’Esperonnière dans ses archives personnelles, immense travail remarquable qu’il avait publié et que j’avais numérisé.
Ci-dessous, un extrait des assises de février 1428 à la commanderie l’Hôpital Béconnais. Cet extrait atteste que la commanderie possédait des terres en Château-Gontier, et Gilles de l’Esperonnière y possède une maison, et comme cet aveu situe exactement la maison, je pense que ceux qui connaissent bien Châtea-Gontier sauront dire où elle était située.

Cet acte est aux archives de la Vienne, 3 H 1/137 – Ma retranscription fidèle
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Amendes et remenbrances des plez de l’oppital de Besconnaye le 2 février 1428

• Gilles de l’Esperonnière s‘est aujourd’huy advoué notre subjet en nuepce pour raison
• d’une maison sise en la ville de Chasteaugontier … joignant d’un
• cousté au courtil à la dame d’Olivet et à un courtil qui est à maistre Philippe Massa ?
• et d’autre cousté à la rue comme l’on va de la porte d’Olivet aux halles et à une appenti
• ajassente à ladite meson, laquelle app… est à ladite dame d’Olivet abutant d’un bout
• à la rue comme l’on va de ladite porte d’Olivet à la coline de Soursemaine et d’autre
• bout à la maison à la dame d’Olivet la rivière entre eux et pour raison de ladite
• maison nous a congneu debvoir par chacun an au terme de la Saint Jehan quatre
• deniers de debvoir et en est jugé et que autre chose n’y tient

Aveu à la commanderie hôpital Béconnais en Villemoisan pour la Guiterie, 1599

Archives de la Vienne, retranscription demandée

Bescon Villemoisans
A nous
Extraits de déclarations 1599 Beconnois
est le pappier des cens
ventes dixmes et debvoirs deubz par
chacun an à la seigneurye commmanderye
et hospital besconnais sise en la paroisse
de Villemoisand, dont la recepte commence
à ce faire à Langevine mil cinq cens quatre
vingt dis neuf aux termes d’Angevine
et Noel et aultres termes merqez
par chacune année par les
lettres de l’alephabet ainsi ABCDE
Le présent pappier faict par Jacques
Rigault laisné signé Rigault

Premier terme d’Angevine
Villemoisand
La Guitterie
Jehan Mangeard
Guillemine Mangeard / et
Pierre Eveillard
et à présant
honnorable homme
Michel Poirier procureur
du Roy à Ingrande
René Eveillard
Les héritiers Simon Bellanger
et (blanc) Villeneufve maçon à cause dudit lieu
de la Guitterie composé
de maisons granges
et terres doibvent par
chacun an aux termes
de Notre Dame dicte
Angevine et Noel
par moitié de
cinquante sols avecq
les dixmes par et
pour ce terme
Ledict Poirier est décédé, modo ses héritiers XXV sols

Item en a déclaration du sieur de Piard au
feuillet trouvé merqué VI du vingt sept
may mils cinq cens soixante au pappier
couvert de cuir noir. Aultres declarations
audict pappier aux feillets V et XXXIII
dattés du XXVI may 1560 et dernier
juing 1573 rendus par Thomas Bellanger
le dix sept juing 1567
Ung acte de recognoissance au nouveau pappier
des remanbrances f° VIII du XXVII
novembre 1606