Fulmination de la dispense d’affinité entre François Jallot et Jeanne Françoise Lemonnier, Saint Michel et Chanvaux 1759

Je vous ai déjà mis des dispenses d’affinité. Elles sont classées dans la sous catégorie DISPENSES de la catégorie MARIAGE et vous avez un menu déroulant de toutes les catégories dans la fenêtre CATEGORIE au pied de mes articles.
La dispense d’affinité entre mes 2 ancêtres François Jallot et Jeanne Françoise Lemonnier vient du fait qu’elle est cousine de la première épouse de François Jallot, et ce au 3ème degré. Mais, il y avait 2 sortes de dispense d’affinité : celles des moins riches, qui était décidée au niveau de l’évêque, et celle des plus riches qui était payante et décidée à Rome par une bulle payante. Ceci dit en passant, il ne fallait pas être pressé !!! Donc, mes ancêtres ont obtenu la bulle payante, mais elle arrive de Rome en latin, et maintenant elle doit être fulminée au niveau de l’évêché. Non seulement ils doivent à nouveau se rendre à Angers, mais ils doivent aussi produire des témoins, et ceci ne se fait pas en une journée, mais au moins 2. Pire, je vous ai déjà expliqué que Saint Michel et Chanvaux (alors Saint Michel du Bois) est à plus de 40 km d’Angers, donc il faut changer de cheval en cours de route. Je suppose qu’ils sont partis en charette à cheval car ils emmênent aussi 2 témoins, et les 2 autres témoins demeurent à Angers, et les ont probablement hébergés, car ils sont aussi des proches parents de la future, qu’on appelle alors l’impétrante au niveau de l’évêché.
Afin que vous puissiez vous rendre plus amplement compte de l’importance de cette démarche, je vous mets en ligne les 13 pages de la fulmination de la bulle du pape concernant la dispense d’affinité de mes ancêtres Jallot x Lemonnier en 1759. Ainsi vous serez édifiés !!!

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, E2907 – Voici sa retranscription :

« Le 9 juin 1759 par devant nous Joseph Houdbine prêtre docteur en théologie chanoine de l’église d’Angers vicaire général au spirituel et temporel de monseigneur le révérend évêque d’Angers ayant avec nous Me Germain Leroy notre greffier ordinaire ont comparu François Jallot et Jeanne Françoise Monnier, lesquels nous ont représenté une bulle apostolique en forme de dispense de mariage par eux obtenue de notre st père le pape Clément XIII à présent siègeant au st siège, et nous ont très humblement supplié et requis de vouloir bien accepter par la commission à nous donnée par notre st père le pape, faire procéder dans les formes ordinaires à la fulmination de ladite bulle et faisant les … la grâce à eux accordée par ladite bulle, sur quoy lecture faire de la bulle de dispense de mariage dont est question et nous avons accepté avec respect la commission à nous donnée par notre st père le pape, donné acte aux parties de la présentation qu’ils nous font de ladite bulle de leurs dires et réquisition à nous de faire droit ordonner que ladite bulle dont est question sera transrite mot à autre à la suite de notre présente ordonnance pour y avoir recours en temps et lieu, que les parties impétrantes seront tenu de leur paraître devant nous à l’effet de prêter serment de déposer vérité, faire les … de ladite bulle, pareillement que les témoins, pour aussi prêter serment de déposer vérité sur la connaissance qu’ils pourraient avoir des circonstances et dépendances pour le tout communiquer au vénérable pronotaire être par lui pris telles conclusions qu’il avisera et qu’il appartiendra – donné à Angers le 7 juin 1759 (f°2) bulle en latin (f°3) latin et traduciton – Par devant nous Joseph Houdbine prêtre docteur en théologie chanoine de l’église d’Angers, vicaire général au spirituel et temporel de monseigneur l’évêque d’Angers official d’Anjou, juge ordinaire et commissaire en cette partie de notre st père le pape Clément XIII à présent siégeant au st siège ont comparu François Jalot et Jeanne Françoise Monnier lesquels nous ont très humblement supplié et requis qu’en exécution de notre ordonnance du jour d’hier il nous plut faire procéder en les formes ordinaires à la fulmination de la bulle dont est question qu’ils nous ont représentée à quoi ayant égard nous y avons vacqué en présence et assisté de Germain Leroy notre greffier orinaire comme suit – Le 8 juin 1759 serment pris de l’impétrant comparant de dire vérité sur les faits résultant de la bulle de dispense de mariage qu’il nous a réprésenté et laquelle (f°4) lui a été fait lecture et donné à entendre enquis de ses nom prénom âge qualité et demeure a dit se nommer François Jallot âgé de 35 ans, marchand tanneur, demeurant à St Michel du Bois, veuf de Françoise Dupré, auquel degré il est allié de Jeanne Françoise Monnier impétrante : a dit qu’ils sont alliés au 3ème degré, que Françoise Lemonnier âgée de 24 ans et plus n’a point trouvé d’homme de condition égale à la sienne avec qui elle put se marier – a dit avoir connaissance que ladite Lemonnier qui est âgée de plus de 24 ans n’a point trouvé jusqu’à présent d’homme de condition égale à la sienne avec qui est put de marier – s’il n’a été fait aucune violence à l’impétrante pour la forcer à se marier avec lui impénétrant – a dit que non – s’ils font profession de la religion catholique apostolique et romaine – a dit que oui – (pareil pour l’impétrante) (f°5) … – serment pris des témoins comparants … a dit se nommer Léonard Chevalier âgé de 50 ans notaire royal en cette ville y demeurant paroisse st Maurille – s’il connaît les parties impétrantes et à quel degré ils sont alliés – a dit qu’ils sont alliés au 3ème degré – s’il a connaissance que l’empêchement « étant âgée de 24 ans et plus n’a point trouvé d’homme de condition égale à la sienne avec lequelle elle put se marier » – (f°6) a dit n’avoir aucune connaissance des faits portés dans le présent interrogatoire – s’il n’a été fait aucune violence à l’impétrante pour la faire consentir à se marier avec l’impétrant – a dit que non – s’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine – a dit que oui – (pareil pour Renée Belot veuve de Claude Planté notaire et avocat à Pouancé, âgée de 60 ans, demeurant paroisse de St Aubin de Pouancé) (f°7) (pareil pour François Dupré âgé de 27 ans demeurant paroisse st Pierre d’Angers) (f°8) (pareil pour Françoise Lemonnier fille âgée de 35 ans demeurant paroisse de Carbay) (f°9) … etc…












Conseil de famille pour Louis Chesnais, frénétique (malade mental) devenu dangereux : Beauchêne (Orne)

L’hôpital spécialisé pour internet les malades graves devenus dangereux n’existaient pas autrefois, et tous les proches, au sens très large du terme, étaient responsables du malade. Pour le conseil de famille qui suit, j’ai tenté d’identifier les « proches parents » et je constate qu’on remonte aux arrière grands parents et cela me pose question, car j’ai de bonnes raisons de douter qu’on connaissait alors sa généalogie correctement jusqu’à ses arrière grands parents. En effet, je dispose de 2 documents exceptionnels dans ma famille, l’un du côté HALBERT (mon père) car son frère en 1938 a questionné tous les anciens de sa famille et couché par écrit leur mémoire, et il y s’avère qu’il y a quelques erreurs généalogiques. Mais j’ai encore mieux, car mon grand père GUILLOUARD, au temps de sa jeunesse, bien avant le mariage, les enfants et surtout la guerre (sur mon blog) aimait écrire, et il a même questionné ses parents et écrit un bref billet généalogique, qui me montre que la mémoire des arrière grands parents était très vague. Donc, je me demande bien comment autrefois on pouvait établir un conseil de famille jusqu’aux arrière grands parents. Dans le cas de ce Louis Chesnais, j’ai tenté de reconstituer et j’en ai trouvé quelques uns seulement car c’est un très vaste travail. Ceci dit j’ai beaucoup de connaissances des CHESNAIS de Beauchêne, mais en vain.
Cet acte a aussi une information exceptionnelle, à savoir que ce malheureux malade possède un objet tout à fait rare, signe de rang social aisé, la tasse d’argent à son nom, et malgré le très grand nombre d’actes notariés que j’ai étudié dans l’Orne, cette tasse est unique pour le moment, faute de très nombreux inventaires dans les archives.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/620  – Voici sa retranscription

« Le 7 février 1745[1] devant les tabellions de Tinchebray soussignés, se sont volontairement assemblés Julien Aubert, Thomas Marin, Julien Gigan, Georges Jouquel, Jacques Lambert, Julien Lemercier, Julien Aumont fils Jean, Julien Duchené fils Laurent, Pierre Besnard, Laurent Lelièvre, Pierre Lechatelier, Jean Lechatelier, Jacques Aumont fils Jean, André Roulleaux, Julien Roulleaux, Julien et Pierre Godier, Alexandre Heusé, Jacques Roulleaux, Jean Aubert, Laurent Robbe, Julien Besnard, Jacques Goubaud de la paroisse de Beauchêne, tous parents de Louis Chesnais, lesquels pour prévenir les accidents, pertes et dommages que ledit Chenais, tombé en frénésie, pourrait causer au public, dont ils seroient eux-mêmes responsables, étant obligés de droit de veiller à sa garde, touchés aussi de compassion de son infirmité et désirant de pouvoir y apporter remède, ont accordé ensemble ce qui suit, qui est que par ce présent ils ont autorisé Julien Aubert et Julien Gigan cy-dessus dénommés, de donner pour salaire au sieur de la Motte chirurgien à Domfront, qui s’est flatté de pouvoir guérir ledit frénétique, la somme de 24 livres que ledit chirurgien ne sera point tenu de restituer s’il ne réussit point en son opération et de lui promettre en outre (s’ils ne peuvent en tirer meilleur marché et en cas qu’il réussisse et non autrement) [sic, la parenthèse est dans le manuscrit, et c’est la première fois que je vois une parenthèse dans un acte notarié] une somme de 60 livres payable 2 mois après la guérison parfaite dudit frénétique, laquelle somme de 60 livres tous les parents cy-dessus dénommés, payeront par tête conjointement avec lesdits deux parents délégués, et mettront entre leurs mains chacun leur cotte par trois jours avant l’expirations desdits 2 mois pour par eux être remise entre les mains dudit chirurgien, sauf leur recours sur le bien dudit frénétique s’il s’en trouve, et au sujet des 24 livres qui doivent être mises aux mains dudit sieur chirurgien lors de son premier ouvrage ledit Julien Aubert pour la fournir en payera 4 livres (f°2) qu’il doit encore au frénétique et mettra en gage sa tasse d’argent sur laquelle est gravé son nom, pour la somme de 16 livres, et celui qui la prendra pour le prix en jouira s’il n’est remboursé sous l’en, lesquelles sommes jointes avec celle de 3 livres charitablement donnée par le sieur Disbern il ne restera que 20 sols qui seront fournis par tous les susdits parents et délégués ; convenu encore entre eux qu’en cas que l’opération n’ai point de suites heureuses, ils fourniront par tête la somme nécessaire pour faire conduire ledit infirme à Bicêtre qu’ils s’uniront pour faire approcher d’autres parents à leur aider à faire la dépense du voyage auquel cas les parents cy-dessus dénommés qui n’ont point délibéré à Tinchebray pour établir un tuteur en la plage dudit frénétique tiendront compte de 76 sols à ceux qui ont délibéré cy-dessus aussi nommées pour raisons connues entre eux, pour ce qui regarde la garde et nourriture dudit frénétique lesdits Julien Aubert Jean Aubert et Julien Lemercier s’en sont chargés pendant 8 jours qui commencent aujourd’hui : convenu encore entre eux que si ledit frénétique vient à être guéri le présent sera déclaré aux frais de ceux qui seront morosifs[2] de payer au terme cy-dessus marqué. Fait en présence de Jean Garnier curé de Beauchêne, et de Denis Garnier prêtre son vicaire témoins

 Louis Chesnais °1711 le malade

Il faut remonter au grand père Charles Chenais x Jeanne Godier qui a eu

  1. Charlotte Chenais x1711 Gilles Lambert
  2. Anne Chesnais x1704 Julien Duchatelier
  3. Jullien Chesnais x1709 Jacqueline Aubert

Julien Aubert beau-frère

Jullien CHENAIS °Beauchêne 6.4.1689 †2.1734/ Fils de Charles CHESNAIS & de Jeanne GODIER x Beauchêne 18.11.1709 Jacqueline AUBERT †/2.1734 Fille de †Jean et de †Marie Levieil

1-Louis CHESNAIS °Beauchêne 24.11.1711 Filleul de Louis Anthoine de Bonne Chose et de Anne Chesnais

2-Marie CHESNAIS °Beauchêne 11.8.1715 †Beauchêne 25.8.1774 Vit au Grand Biot en 1774 Filleule de Jacques Duchesnay et de Delle Marie Suzanne de Fontenaille x Beauchêne 20.2.1734 Julien AUBERT Fils de Claude et Gilette Robbe

3-Jeanne CHESNAIS °Beauchêne 20.1.1718 Filleul de Julien Duchatelier et de Jeanne Chesnaye

 

Thomas Marin,

Julien Gigan,

Georges Jouquel,

 

Jacques Lambert cousin

Ce qui signifie que ses parents sont décèdés

Charlotte CHESNAIS °Beauchêne 20.3.1685 Fille de Charles CHESNAIS & de Jeanne GODIER x Beauchêne 17.2.1711 Gilles LAMBERT Fils de Denis et Françoise Houet. Mariés en présence de Charles Chenais, Julien Chesnais

1-Jacques LAMBERT °Beauchêne 20.1.1715 Filleul de Denis Lambert et de Jacqueline Aubert

 

Julien Lemercier,

Julien Aumont fils Jean,

Julien Duchené fils Laurent,

Pierre Besnard,

Laurent Lelièvre,

Pierre Lechatelier,

Jean Lechatelier,

Jacques Aumont fils Jean,

André Roulleaux,

Julien Roulleaux,

Julien et Pierre Godier,

Alexandre Heusé,

Jacques Roulleaux,

Jean Aubert,

Laurent Robbe,

Julien Besnard,

Jacques Goubaud

de la paroisse de Beauchêne, tous parents de Louis Chesnais,

[1] AD61-4E80/620 devant les notaires de Tinchebray (Orne)

[2] MOROSIF, IVE adj. Synonyme inusité de morose. Le prince de Conti, morosif, distrait…. Terme d’ancienne jurisprudence. Négligent, tardif. Créancier morosif. Morose. (Dictionnaire de la langue française Littré, Tome 3, 1873)

Contrat de mariage de Clément Esnault et Françoise Richard, Châteaubriant 1718

Je descends de René Hiret et Charlotte Hunault et mes ancêtres sont présents au mariage de leur cousin ci-dessous, mes Marchandie, Lescouvette etc… Ce cousin est devenu potier d’étain, mais c’est un métier encore aisé car il apporte 800 livres comme sa promise. Ce contrat de mariage a la particularité dans la descendance HIRET d’être en Bretagne avec le droit coutumier de la Bretagne, alors que le reste de la famille est en Anjou, mais on voit que tous savent bien l’existence des 2 droits et leurs différences.

Charlotte HIRET °AngersSt-Michel-du-Tertre 9.11.1655 †Carbay 10.11.1705 Fille de René HIRET et de Charlotte HUNAULT. x Senonnes 18.2.1676 mardi Clément ESNAULT Sr de la Fresnay °Senonnes(53) 7.7.1647 †Soudan(44) 19.6.1695 Notaire et greffier à Senonnes en 1677, puis Carbay et Soudan. Fils de Clément, notaire de la baronnie de Pouancé résidant à Senonnes après le décès de Michel Hiret vers 1630,& de Madeleine Jallot.
1-Clément ESNAULT °Senonnes 10.9.1677 Filleul de Pierre Desgrées curé de Senonnes, de Jean Esnault prêtre à Carbay et de Geneviève Hiret épouse de Pierre Planté avocat à Pouancé
2-Jean ESNAULT °Carbay 26.10.1678 filleul de Jean Esnault et Catherine Hiret (belles signatures)
3-Clément ESNAULT °Carbay 23.8.1680 †Carbay(49) 23.8.1681
4-Pierre ESNAULT Notaire à Carbay en 1712 x Carbay 7.6.1712 mardi Jeanne AUBE
5-Charlotte ESNAULT x Pouancéla Madeleine 25.3.1710 mardi Mathurin GRIGNON
6-Clément ESNAULT °Soudan(44) 5.4.1693 x 1718 Françoise RICHARD

« Le 24 janvier 1718 devant Hames notaire de la baronnie de Châteaubriant pour parvenir au mariage proposé entre Me Clément Esnault marchand potier d’étain fils de defunt Me Clément Esnault vivant notaire et demoiselle Charlotte Hiret ses père et mère d’une part, et damoiselle Françoise Richard fille de defunt Jacques vivant marchand et Françoise Lahoussaye (signe Lahousset) à présent sa veuve, ont comparu ledit sieur Esnault demeurant en cette ville de Châteaubriand paroisse de St Jean de Beré évêché de Nantes, assisté et authorisé pour la validité du présent de n. h Léon René Marchandye sieur de la Grande Maison licencié es loix advocat au baillage de Pouancé, y demeurant, porteur de procuration de n. h Pierre Planté conseiller du roi grenetier au grenier à sel dudit Pouancé, curateur particulier dudit Esnault, ladite procuration en date du 23 décembre dernier, d’une part, et ladite Françoise Richard assistée de Françoise Lahoussaye sa mère et tutrice demeurant ensemble en cettedite ville de Châteaubriand même paroisse de Beré dit évêché de Nantes, d’autre part, entre lesquelles parties ont été faites et arrêtées les clauses et conventions matrimoniales qui suivent, par lesquelles ledit Esnault et ladite damoiselle Richard sous lesdites autorités, ont promis et par ces présentes promettent réciproquement de se prendre l’un et l’autre par foy et loy de mariage et iceluy faire solemniser en face de notre mère la ste église catholique et romaine si tost que faire se pourra, et lorsqu’il sera par eux avisé et délibéré ; seront les futurs conjoints communs en biens meubles et conquêts immeubles suivant la coutume de cette province de Bretagne, à laquelle lesdites parties se soumettent ; pour l’exécution du présent ladite Houssaye promet et s’oblige de donnier à ladite future épouse sa fille la somme de 800 livres savoir celle de 200 livres en meubles ou argent le jour des épousailles, laquelle somme de 200 livres entrera dans la communauté des futurs conjoints et le surplus qui est la somme de 600 livres elle s’oblige de la donner après la majorité dudit futur époux laquelle somme de 600 livres demeurera propre à la future épouse et aux siens de son estoc côté et lignée, en considération de quoi ledit Esnault sous ladite autorité a promis et s’est obligé de donner pareille somme de 800 livres, de laquelle il entrera aussi la somme de 200 livres dans la communauté et le surplus qui est aussi la somme de 600 livres lui demeurera propre et à ses successeurs dans son estoc côté et lignée, sans que lesdites sommes de 600 livres immobilisées de part et d’autre puissent être réputée meubles pour quelque cause que ce soit ; ledit futur époux à doué et doüe la future épouse de la somme de 20 livres de rente à prendre sur tous ses biens meubles et immeubles, lesquels il a dès à présent pour cet effet obligés affectés hypothéqués si mieux n’aime la future épouse prendre le douaire coutumier ; et au regard des successions qui pourront échoir aux futurs conjoints en direct ou collatéral, elles demeureront propre à chacun d’eux en leur estoc et lignée, sans que l’un puisse rien prétendre de ce qui arrivera à l’autre par droit de succession, et à cette fin il sera fait inventaire des meubles et effets mobiliers qui leur pourront ainsi échoir, tout ainsi que des meubles et effets que peut présentement avoir en sa possession le futur époux, lequel inventaire sera fait dans le temps des épousailles pour en cas de prédécès sans hoirs de corps en disposer lui et les siens comme de ses autres propres à l’exception seulement de ladite somme de 200 livres réputée meubles ; ce que lesdites parties ont ainsi voulu consenti promis et juré tenir sur tous et chacuns leurs (f°3) biens meubles et immeubles présents et futurs quelconques renonçant etc s’obligeant etc dont les avons jugés et condamnés d’autorité de notre cour et juridiction de Châteaubriand … en présence Me Mathurin Grignon huissier audiencier au grenier à sel de Pouancé époux de Charlotte Esnault soeur du futur époux – n.h. René Richard conseiller du roy controlleur au siège du grenier à sel époux de Elisabeth Hiret tanteMe François Lescouvette apothicaire à Pouancé époux de demoiselle Marie Planté cousine germainen.h. René-Léon Marchandye Sr de la Grandemaison licencié es loix At au baillage de Pouancé époux de Marie Planté cousine germaineRené Lemonnier époux de Geneviève Hergault cousin remué de germainn.h. Pierre Planté Cr du roy au grenier à sel de Pouancé, curateur particulier de l’époux par procuration en date du 23.12

Contrat de mariage de René Joubert et Marguerite Avril, Angers 1604

Je trie des très anciens papiers, du temps des recherches tout papier avant l’âge de la photo numérique, et peu de photocopies autorisées à Angers, et je tente de tout scanner et revoir si j’en ai bien tiré la substance. Or, je retrouve l’un de mes premiers contrats de mariage, le plus beau, car Marguerite Avril épouse un veuf, René Joubert mon ancêtre, et met dans le contrat de mariage précepteur pour les enfants, et même qu’ils ne paieront aucune pension, alors qu’autrefois les enfants des veufs payaient pension au nouveau couple. J’ai toujours gardé dans mon coeur Marguerite Avril, pour ce qu’elle a fait à mes ancêtres, qui est tout à fait exceptionnel et atteste une femme au grand coeur. Cet acte est aussi exceptionnel car les époux restent chacun avec leur bien.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E5-214  – Voici sa retranscription

« Le 27 octobre 1604[1] traitant et accordant le mariage futur espéré être fait consommé et accompli entre honnorable homme Me René Joubert sieur de la Vacherie licencié en droits avocat au siège présidial d’Angers d’une part, et honnorable femme Marguerite Apvril veuve de defunt M Gabriel Richard vivant sieur de Belarbre aussi avocat audit siège d’autre part, et auparavant qu’aulcunes promesses fiances ne bénédiction nuptialle n’eust été faites entre elles lesdites prties font les accords promesses de mariae qui s’ensuivent, pour ce est-il que en la cour du roy notre sire à Angers endroit personnellement establis ledit Joubert demeurant en la paroisse de St Michel du Tertre de cette ville d’une part, et ladite Apvril assistée et avec l’advis de ses parents cy après nommés demeurant en la paroisse St Pierre dudit lieu d’autre part, soubzmectant respectivement etc confessent avoir promis et par ces présentes promettent mariage en face de notre mère sainte église catholique apostolique et romaine si tost que l’ung en sera requis par l’autre, tous empeschements légitimes cessants ; en faveur duquel mariage ledit Joubert prendra ladite Apvril avec tous ses droits noms raisons et actions qu’elle aura soit de la succession de defunt Georges Apvril (f°2) son père, deffunte Jehanne Main sa mère, que des actions qu’elle a de la communauté dudit Gabriel Richard son mari en quelque sorte que ce soit ; convenu et accordé entre lesdites parties qu tous les deniers de ladite future épouse que ledit Joubert recevra procédant des rapports et immeubls de ladite Apvril desdites successions de sesdits defunts père et mère et actions contre les héritiers dudit defunt Richard sondit défunt mari n’entreront en la future communauté desdits futurs conjoins ains demeurera tenu ledit Joubert les mettre et employer en achapt d’héritage qui demeurera et sera réputé le propre de ladite Apvril comme aussi lesdits futurs conjoints acquiteront chacun pour son regard les debtes par eux créées auparavant ces présentes sur les biens de celui qui les a créées sans que lesdites debtes puissent entrer en ladite future communauté pour quelque demeure qu’ils fassent ensemble, et au cas que ladite Apvril décède auparavant ledit Joubert son futur époux sans enfants issus de leur mariage les héritiers d’icelle Aprvil ne prendront et ne pourront rien prétendre des meubles et acquets de ladite future communauté et en tant que besoin soit ou seroit a dès à présent ladite Apvril future épouse fait don audit Joubert par ces présentes pour lui ses héritiers et ayant cause (f°3) de tous lesdits meubles et acquets dépendant de ladite communauté ; en faveur des présentes est aussi convenu et accordé que les enfants du premier mariage dudit Joubert seront nourris et entretenus ensemble ung précepteur nourri en la maison d’iceulx futurs conjoints sans qu’ils soient tenus payer aucune pension jusqu’à l’âge de 20 ans fors pour le regard des filles qui demeureront en leur maison jusqu’à ce qu’elles soient mariées ; et a ledit Joubert futur époux assigné et octroyé à ladite Apvril sa future espouse douaire sur tous et chacuns ses biens suivant la coutume de ce pays et duché cas de douaire advenant ; dont et de tout ce que dessus lesdites parties sont demeuré d’accord et l’ont ainsi stipulé auxquels accords promesses de mariage et tout ce que dessus est dit tenir etc obligent lesdites parties etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé audit Angers maison de ladite Apvril présents honnorable homme Me Pierre Avril recepveur du grenier à sel de St Florent le Viel frère d’icelle Apvril, Estienne Brillet sieur de Marpallud, advocat, Jehan Robineau sieur de Tiercé beau frère dudit Joubert, noble homme René Lepoitevin sieur de Haulte Butte substitut de Monsieur le procureur du roy, cousin dudit Joubert

[1] AD49-5E5-214

Marie Aumont femme de Louis Lelièvre reçoit le solde de sa dot 13 ans après : Beauchêne (61) 1745

En Normandie les dots n’étaient que très rarement payées le jour des noces, mais toutes étaient payées sur 10 à 20 ans, voire plus. Ici, nous sommes 13 ans après les noces, et vous allez découvrir donc 13 ans plus tard la valeur de la moitié d’une poêle d’airain. Gageons que le couple a tout de même pu acheter une poêle entière 13 ans plus tôt !!!

Cet acte atteste que Julien Aumont et Jeanne Robes n’ont que 2 branches Aumont descendantes en 1745 celle de leur fils Julien et celle de leur petit fils Charles, car ils paient par moitié la dot due à Marie Aumont leur fille. Cette dot était de 240 livres en 1732 donc une classe sociale moyenne. Pourtant, son époux ne sait pas signer.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E80/621  – Voici sa retranscription

« Le 12 septembre 1745 à St Cornier, fut présent en personne Louis Lelièvre (ns) fils feu Gabriel de la paroisse de Beauchêne, ayant épousé Marie Aumont fille de feu Julien et de defunte Jeanne Robes, lequel en cette qualité reconnaît avoir reçu de Julien Aumont son beau-frère de ladite paroisse de Beauchêne la somme de 120 livres pour la moitié du principal de sa promesse de mariage passée devant Robes tabellion le 9 janvier 1732, ensemble reconnaît ledit Lelièvre avoir reçu dudit Julien Aumont 5 livres d’étain et la valeur de la moitié d’une poêle d’airain qui font le restant de ladite part de meubles ayant acquité le surplus desdits meubles par quittance passée devant nous au moyen de quoi ledit Julien Aumont demeure généralement quite vers ledit Lelièvre de ladite part en principal, meubles, sans préjudice à iceluy Lelièvre à se faire payer de l’autre moitié sur les héritiers Charles Aumont, neveu dudit Julien, sans déroger à la solidité demeurant ledit Julien Aumont quite des intérêts de ladite somme de 120 livres …

[1] AD61-4E80/621 devant Gabriel Lelièvre tabellion royal à Tinchebray