Partages des biens de Jeanne Hayer veuve Godivier, sans hoirs, 1585, Bouère

Voici un partage collatéral, assez simple par la modicité des biens fonciers, et par la forme, très conviviale, entre les deux parties collatérales en présence.
La modicité des biens se retrouve dans le fait qu’aucun ne sait signer, pas même les témoins, ce qui m’a surprise, car en général le notaire faisait appel à des témoins cultivés, histoire d’être de vrais témoins de ce qu’il écrivait.

Mais cet acte est sans doute pour ceux qui en descendent une mine, car il donne des filiations en 1585

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, serié 3E19 – Voici la retranscription de l’acte : Le 22 septembre 1585, en la court royale de St Laurent des Mortiers, par devant nous François Morin notaire d’icelle demeurant en la paroisse de Contigné, personnellement establiz chacuns de Michel Theberge mari de Charlotte Durant demeurant au lieu de la Baudière en la paroisse de St Denis d’Anjou, prometant ledit Theberge faire ratiffier et faire avoir pour agréable ces présents partages à ladite Durant sa femme toutefois quand mestier en sera à peine, et chacuns de René Boutyer demeurant en la paroisse d’Argentel sur le Val et Jacques Frippier mari de Marie Boutier demeurant en la Bazouge de Chemeré le Roy pays du Maine, tant en leurs privés noms que comme eulx faisant fort quant à ce fait de Marguerite Boutier veuve de Jacques Jupin demeurant au bourg de Chemeré le Roy, promettant lesdits Boutyer et Frippier faire ratiffier et faire avoir pour agréable ces présents partages à ladite Marguerite Boutyer leur sœur, toutefois et quantes que mestier en sera à peine, héritiers scavoir ledit Theberge à cause de sa femme pour une moitié de défunte Jehanne Hayer femme de Mathurin Godivier vivante demeurante au bourg de Boyère et lesdits René Boutyer, Frippier à cause de sa femme, et Margarite Boutier, héritiers pour l’autre moitié de la défunte Jehanne Hayer c’est à scavoir que pour le lot et partaige à cause de sesdites femmes et pour la moitié desdites choses de ladite succession est demeuré pour luy ses hoirs perpétuellement par héritage les choses cy-après déclarées
scavoir est les deux parts par indivis d’une maison couverte de tuile et chaume ainsi qu’elle se comporte hault que bas sise au bourg de Boyère joignant au chemin d’un cousté au chemin tendant de Boyère à St Denis d’Anjou de laquelle maison en comporte et appartient une tierce partie auxdits les Boutiers avecques la moitié de la ruet d’entre l’autre chambre appartenant auxdits Boutiers avecques une portion de jardin qui abute audit logis tout au long de laquelle portion de jartin contenant 8 cordes ou environ joignant au jardin des Boutiers des deux coustés abutant d’un bout au verger des Roynes
Item 2 planches de vigne en ung tenant sises au cloux des Gastz audit audit Boière joignant à la vigne des Herbes
Et pour le lot et partage part et portion desdits René Boutier Jacques Frippier et ladite Margarite Boutier est et leur demeure tiers à tiers à départir par entre eux quand bon leur semblera pour eux leurs hoirs perpétuellement par héritage scatoir est ung petit logis neuf couvert de tuile plate tant haut que bas comme il se comporte sis près l’autre logis cy-dessus au bourg de Bouère, avec l’autre moitié de la petite court estant entre la chambre cy-dessus et l’autre maison avecques 6 cordes de jardin en ung tenant auprès de l’autre maison y compris les hayes qui en dépendent prenant depuis la moitié de la petite court à tirer droit à ung picquest qui est au bas près une autre, abutant d’un bout au verger du lieu de la Houssaye et joignant la vigne du lieu de la Houssaye
Item une planche de vigne sise au cloux des Gastz audit Bouère la deuxiesme planche du cousté de la vigne de Chantelou avecques la moitié par indivis d’un bregeon de vigne joignant à la vigne dudit Chantelou
Item ung carreau de vigne sis au cloux des Gatz audit Bouère au dessous des deux planches dudit Theberge
s’entre porteront chemin où nécessité en sera au plus près et moins endommageable que faire se pourra
payeront et acquiteront à l’advenir lesdites parties les cens renes charges et debvoirs que peuvent debvoir lesdites choses aux fiefs dont elles sont tenues et du passé il les acquiteront à commun si aucuns sont deuz
auxquels partages tenir et garantir obligent renonçant etc foy et jugement etc
fait et passé au bourg de St Denis d’Anjou ès présence de André Denouault et François Nepveu demeurant audit St Denis tesmoins et nous ont déclaré lesdites parties et tesmoins ne scavoir signer

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Hôtellerie de la Licorne, Laval, 1692

Nous poursuivons les hôtelleries, cette fois, je mets le nom de l’hôtellier à la date de 1692, en face de la Licorne à Laval.

Au passage, nous découvrons que la maison fait crédit, et même un crédit assez important, qui plus est remboursable dans les 6 mois. Comme il s’agit d’un garde des Gabelles, j’en conclue, malicieusement et sans aucune certitude, que ces fonctionnaires n’étaient payés que tous les 6 mois voire tous les ans, d’ailleurs pour la grande majorité des salariés de l’époque le salaire n’était pas mensuel mais bien annuel !

Il n’empêche que l’hôtellier devait garder le moral ! C’est sans doute la raison pour laquelle il se rend chez le notaire faire entériner officiellement cette créance. On ne sait jamais …

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 23 mai 1692 avant midy, par devant nous Charles Heaulmé notaire royal héréditaire au maine résidant à Laval furent présents Clément Montrol sieur de la Hamelingnière cy-devant garde des Gabelles demeurant en cette ville paroisse de la Saint Trinité lequel duement soumis a recogneu et confessé devoir à Gilles Caillel marchant hôte ou pend pour enseigne la Licorne dite paroisse de la Saint Trinité à ce présent la somme de 42 livres pour pentions et noritures (pensions et nourriture) dudit Montrol en l’hostellerie dudit Caillel lors que ledit Montrol était étably à la porte Derenaise de cette ville suivant l’arrêté entre eux, laquelle somme de 42 livres ledit Montrol a promis et s’est obligé sur tous ses biens présents et futurs bailler et payer audit Caillel d’huy en 6 mois prochains à peine de toutes pertes dommages et intérests dont l’avons juge etc passé audit Laval en nostre étude en présence de Jean Grippon praticien et Gabriel Leroyer chirurgien demeurant audit Laval
Signé Montrot, Caillel, Grippon, Leroyer, Heaulmé

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René Tessard fait conduire en prison à Paris Jean Raoul, Combrée 1602

Si vous avez été attentif hier, vous avez observé que René Tessard père de René Tessard était devenu prêtre sur la fin de sa vie.
Eh bien, aujourd’hui nous voyons ce René Tessard, futur prêtre, au temps où il était père de famille, dans un acte pour le moins curieux.
Curieux parce qu’il a épousé Perrine Raoul.

Il n’existe qu’une famille Raoul à Combrée, étudiée par feu Nicole Raoul, mais dont je de dispose pas et je n’ai que mes propres relevés. Je suppose que Nicole Raoul n’a pas eu le bonheur d’avoir connaissance de son vivant de l’acte qui suit, et je le lui dédie. Je suis certaine que là où elle est, elle va s’en réjouir ! Alors cet article est à sa mémoire !

En effet, nous allons avoir des émotions : René Tessard fait conduire en prison à Paris Jean Raoul, pour y être jugé à Paris, sans qu’on sache l’objet des plaintes contre lui. J’avais déjà observé qu’on payait autrefois les frais de jugements, les frais de pension en prison, mais je n’avais pas encore vu l’acheminement du prisonnier jusqu’à Paris aux frais de ses proches !!!
Car René Tessard payera 15 écus (soit 75 livres) ce qui est une jolie somme au sergent royal qui va s’en charger.
Mieux, le sergent royal n’accepte cette mission qu’à condition d’avoir 2 cautions qui se portent garantes au cas ou le prisonnier s’évaderait en chemin. (Pas de fourgon blindé à l’époque ! et la reoute était longue, je suppose sur 2 chevaux et j’ignore comment on tenait le 2e cheval, il faudrait sans doute que je regarde plus souvent les films de western !)
Donc, René Tessard se porte garant du prisonnier et a trouvé un autre sergent royal qui se porte garant avec lui. Ce qui signifie que si le prisonnier s’évade ils seront eux-mêmes poursuivis à sa place.
Naturellement, vous vous en doutez sans doute, dès que le sergent achemineur a tourné le dos, Tessard fait une contre-lettre au second cautionl lui assurant qu’il prend l’entière responsabilité sur lui et lui seul.

J’ai eu le sentiment de me retrouver en plein far west ou série américaine, avec des cautions à gages, etc… J’ai bien regardé mes sources habituelles mais je n’ai rien trouvé dans le Dictionnaire de l’Ancien Régime, Lucien Bély, 1996. De son côté, le Dictionnaire de la Culture juridique, de D. Alland et S. Rials, 2003, à l’article Sûretés dresse l’histoire des garanties personnelles, mais uniquement l’aspect financier. Or, dans le cas présent, je comprends que Tessard et Moron, l’un ou l’autre en cas de défaillance de Raoul, seront saisis eux-mêmes, en leur personne. En somme j’ai compris que leur personne est caution, un peu comme dans les films policiers américains…

Bien entendu, tout ceci se passe devant un notaire d’Angers, même si Tessard et Raoul demeurent à Combrée. Enfin, Tessard est venu seul, car Raoul est en prison à Angers, en attendant son transfert à Paris.
Et puisque vous savez maintenant qu’en 1602, date des faits, Combrée compte à Angers un notable devenu avocat, en la personne de Jean Pouriatz, il est présent, car à l’époque on se sert les coudes entre gens du même pays. D’ailleurs, on peut supposer que Tessard est allé directement chez Pouriatz lui demander d’abord conseil sur cette affaire délicate.

Je vous emmène donc ce jour en plein film policier américain, et pour ajouter un peu de piment, le sergent achemineur se nomme JABOB et se prénome Ysaac. Cela ne s’invente pas !

et parce que nous allons rencontrer une très jolie expression, la voici :

BRIS. s.m. Terme de Palais. Fracture. Il n’a d’usage qu’en parlant de la rupture d’un scellé ou d’une porte avec violence. Le Juge ordonna le bris des portes. Il est accusé de bris de scellé.
Bris de prison,
se dit aussi pour une simple évasion de prison. Un homme accusé de bris de prison. (Dict. de L’Académie française, 4th Edition, 1762)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 26 août 1603 avant midy, en la cour royal d’Angers endroit par devant nous François Prevost notaire personnellement establiz Ysaac Jacob sergent royal en Anjou demeurant paroisse St Maurille d’une part,
et René Tessard notaire en la cour de Pouancé demeurant à Combrée d’autre part soubmettant confessent avoir accordé entre eux ce qui s’ensuit

c’est à scavoir que ledit Jacob a promis mener et conduire d’huy en 15 jours prochains de la conciergerie de ceste ville en la conciergerie de la cour de parlement et palais de Paris Jehan Raoul prisonnier et en apporter décharge vallable audit Tessard dedans 6 semaines pour lequel convoi ledit Tessard a promis promet et est tenu payer et bailler audit Jacob en luy fournissant ladite décharge la somme de 15 escuz sol et lequel Jacob fera faire taxe en ladite cour pour ladite conduite dudit Raoul
et pourra si bon luy semble se faire payer du contenu audit exécutoire etc… à l’encontre des accusations qui ont fait faire le procès dudit Raoul lequel exécutoire ledit Jacob rendra pareillement estant payé par ledit Tessard desdits 15 escuz
pour par ledit Tessard s’en faire payer contre lesdites parties demanderesses …
et aussi a esté accordé par ledit Jacob au moyen que ledit Tessard a promis assuré et certifié audit Jacob que ledit Raoul luy tiendra bonne prison et ne s’évadera ains ira avecq luy en ladite conciergerie du palais de Paris pour y estre mis et constitué prisonnier et au cas que ledit Raoul rompit prison et s’évadat entre les mains dudit Jabob ledit Tessard promet et est tenu le représenter en ladite conciergerie du palais à Paris à la première sommation et requeste que ledit Jacob en fera et acquite ledit Jacob de tous despens et intérestz dont il pourrait estre tenu si ledit Raoul s’évadait d’entre ses mains
et a esté à ce présent estably et duement soubzmis Me René Moron sergent royal en Anjou demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité lequel de son bon gré à pleinement cautionné ledit Tessard de la représentation dudit Raoul s’il faisait bris de prison d’entre les mains dudit Jacob et de tous despens et intérestz et a renoncé à l’authentique … et à tous autres droits faits en faveur des cautions que luy avons donné a entendre la teneur desdits droits qu’il a dit bien savoir sans laquelle promesse dudit Tessard et caution dudit Moron de ladite représentation ledit Jacob n’eut entrepris la conduite dudit Raoul
à ce tenir s’obligent lesdites parties respectivement, lesquels Jacob Tessard et Noycon fait à notre tablier en présence de Me Jean Pouriatz et de Jacques Goussault

Cliquez sur l’image pour l’agrandir :Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature. Observez la magnifique signagure de René Tessard
PS (c’est la contre-lettre de Tessard à Noycon, en l’absence de Jacob) : Le 27 août 1602 après midy par devent nous notaire royal a esté présent et personnellement estably ledit Tessard marchand demeurant à Combrée d’une part, lequel a promis promet et demeure tenu de son consentement indemniser ledit Me René Noycon de la caution cy-dessus par toutes les voies et argent que ledit Noycon y puisse estre tenu despens et intérests… et acquite ledit Noycon de ladite caution de représentation dudit Raoul vers ledit Jacob en cas de bris de prison et à représenter ledit Raoul en la place de ladite caution … et mesme ledit Tessard par corps et bien …

PS (c’est le paiement) : Le sabmedy 13 décembre 1603 après midy a esté présent ledit Jacob sergent royal demeurant paroisse St Maurille lequel duement soubzmis a confessé avoir eue et receue en présence et vue de nous dudit René Tessard présent et acceptant la somme de 15 escuz … pour la conduite dudit dudit Raoul …

    Alors, qui était Jean Raoul ? Beau-frère de René Tessard ? Qu’est-il devenu ? Si vous le savez, merci de faire signe dans les commentaires ci-dessous.

    Par ailleurs, René Tessard est cousin probablement germain de Françoise Tessard vue ces jours-ci

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Contrat de mariage Charles Gasnay de Tours, Anne Boutelou, Angers, 1603

Contrats de mariage retranscrits et analysés sur ce blog.

Il se passe toujours quelque chose à … nous rabattait autrefois une pub bien connue ! Ici, c’est comme dans la Pub ! Il se passe toujours quelque chose. Ainsi, les contrats de mariage m’étonneront toujours !

C’est le cas de celui-ci. Je l’avais pris parce qu’il illustrait un mariage inter-provinces, en l’occurence le garçon est de Tours.Ceci signifie un autre droit coutumier, car le droit varie selon la province.
Et, en le retranscrivant, tache toujours précieuse car elle est la seule méthode qui permette de ne rien laisser passer, je découvre 2 perles, je dis bien DEUX.
Enfin, par perles, j’entends bien sûr les petits plus qui font la richesse de tous ces contrats. Je me suis dis que j’avais sans doute tort de mettre mon analyse avant l’acte, et qu’il fallait vous laisser découvir les perles vous même, mais j’ai pitié de vos charges de travail, aussi j’ai surgraissé abondamment pour vous aider, puis je mettrai mon analyse au bas de cette page.

Tours, collections privées, reproduction interdite
Tours, collections privées, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 20 avril 1603 après midy, devant nous François Prevost notaire de la cour royal d’Angers ont esté présents syre Charles Gasnay marchand demeurant en la ville de Tours paroisse de St Saturnin fils d’honorable homme syre Ysachac Gasnay marchand bourgeois de ladite ville de Tours, et d’honorable femme Marie Delailler d’une part

    sire n’est qu’un qualificatif de fantaisie, tout autant que noble homme d’ailleurs. C’est la dure loi du paraître qui mène à ces pointes d’orgueil mal placé.
    Ysachac est sans doute Ysaac ?

et honorable fille Anne Boutelou fille d’honorable homme syre Jacqes Boutelou marchand bourgeois de ceste ville et d’honorable femme Marie Doisseau son espouse, demeurant en la paroisse St Maurille dudit Angers d’autre part,
lesquels Charles Gasnay et Anne Boutelou respectivement establys et soubmis se sont par ces présentes promis et promettent mariage par l’advis et consentement savoir ledit Gasnay dudit Gasnay son père et de ladite Delailler sa mère assistante aux présentes tant pour elle que pour sondit mari en vertu de pouvoir et procuration demeuré attaché à ces présentes, passé devant Charles Bertrand notaire royal à Tours le 17 avril 1603, et ladite Anne Boutelou par l’advis et consentement desdits Boutelou et Doisseau ses père et mère,
célébrer et accomplir ledit mariage en face de notre mère sainte église catholique apostolique et romaine à la première sommation et requeste l’un de l’autre, tout légitime empêchement cessant,

en faveur duquel mariage lequel autrement n’eust esté fait et accordé, ledit Boutelou et Doisseau sa femme de luy autorisée quant à ce, chacun d’eux seul et pour le tout, ont promis fournir donner et payer auxdits futurs conjoincts par venérable et discret frère Jehan Boutelou religieux et secretain de l’abbaye de Bourgueil, oncle de ladite future espouse, la somme de 1 200 livres tz savoir 900 livres tz dedans le jour de la bénédiction nuptiale desdits futurs conjoints et le surplus un an après, et en défaut de faire ledit don auxdits futurs conjoints par ledit Boutelou secretain payer par lesdits Boutelou et sadite femme en privé nom aux termes susdits ladite somme de 1 200 livres auxdits futurs conjoints

desquels de ladite somme en sera en aulcune faczon tenus faire rapport quelconque suivant le vouloir et intention dudit Boutelou secretain mais demeurera meuble commun entre lesdits futurs conjoints s’ils ont enfants de leurdit mariage qui leur survivent et s’il n’y en a survivant ladite future espouse ses hoirs reprendront ladite somme sur les biens meubles et acquets de la communauté d’elle de de sondit futur mari et si ladite future espouse le prédécède il aura l’usufruit et jouissance sa vie durant de ladite somme de 1 200 livres laquelle incontinent après son décès sera rendue baillée et délivrée par ses hoirs etc aux hoirs de ladite future espouse et à laquelle restitution il oblige ses biens ses hoirs, le tout du vouloir dudit Boutelou secretain lequel autrement les charges et conditions susdites ne consent faire don et payer ladite somme,
ou (avec le sens « auquel cas ») laquelle somme lesdits Boutelou et Doisseau sa femme seroient contraints icelle payer ) défaut dudit Boutelou secretain leur frère, ne tombera en communauté, ains sera réputée et censée le propre de ladite Anne leur fille et raporté à ses frères et sœurs cas de rapport advenant,

avec la somme de 300 livres qu’en outre lesdits Boutelou et sadite femme promettent et sont tenur payer et bailler de leurs deniers en advancement de droit successif de leurdite fille à elle et à son futur espoux dedans ledit terme d’un an après leur bénédiction nuptiale, ladite somme de 300 livres réputée et censée le propre de ladite Anne à laquelle aussi ils promettent donner par pareille advance de succession dès le jour de son mariage un trousseau honneste et habits selon sa qualité le tout estimé à la valeur de la somme de 200 livres que demeurera meuble auxdits conjoints communauté de biens dès le jour de leurs espousailles,

au moyen que ladite Delaillée tant en son nom qu’au nom et comme procuratrice de sondit mari et de lui autorisée quant à ce par sadite procuration, a promis et promis et demeure tenue esdits noms solidairement acquiter ledit futur espoux leur fils de toutes debtes qu’il pourroit debvoir jusques au jour d’icelles
et outre payer et bailler auxdits futurs conjoints dedans le jour dudit mariage en advancement de droit successif dudit futur espoux la somme de 300 livres tz laquelle sera réputée son propre sans tomber en communauté et de laquelle somme ladite future espouse si sondit futur espoux la prédécèdde aura la jouissance et usufruit sa vie durant icelle somme de 300 livres raportable par ses hoirs incontinet après le décès d’elle
à laquelle ledit futur espoux a assis et assigné et constitué par ces présentes douaire sur tous et chacuns ses biens suivant les coustumes des lieux ou seront situez lesdits biens cas de douaire advenant
laquelle Delaillée fera ratiffier ces présentes à sondit mari dedans ledit jour des espousailles desdits futurs conjoints à peine de toutes pertes dommages et intérestz,
à ce tenir etc… renonçant ladite Delaillée esdits noms au bénéfice de division division discussion et d’ordre de priorité et postériorité et lesdites Doisseau et Delaillée au droit vélléin à l’épitre divi adriani si qua mulier et autres droits introduits en faveur des femmes lesquels droit leur avons donné à entendre etc…
fait et passé audit Angers maison dudit Boutelou présents honorables hommes Me Samson Delespine licencié ès droits advocat au siège présidial d’Angers et Me Estienne Bruneau clerc juré au greffe dudit siège, sire Hierosme Grudé marchand
Signé de tous

PJ sur parchemin, attaché au contrat de mariage : Par devant Charles Bertrand notaire royal à Tours et en présence des tesmoings cy-après nommez fut présent en sa personne estably et soubzmis honorable homme sire Ysacar Gasnay marchand bourgeois demeurant en ceste ville de Tours paroisse St Saturnin, lequel a cogneu et confessé avoir fait nommer constitué et ordonné sa procuratrice irrévocable honorable femme Marie Delailler sa femme et espouse, à laquelle il a donné plein pouvoir puissance et autrement de sa personne recevoir par devant notaires royaux de la ville d’Angers et tous autres auquel il appartiendra et icelle consentir et accorder avec ladite Delailles sadite femme et procuratrive qu’il a pour cest effect auctorisée et auctorise le contract de mariage d’entre Charles Gasnay leur fils avec Anne Boutelou fille de honorable homme Jacques Boutelou marchand bourgeois demeurant ville d’Angers et Marie Doisseau son espouse qui sera consommé et accomply selon les accords signés dudit Gasnay père baillez audit Charles Gasnay de la part desdits sieur Boutelou et sadite femme et outre d’acquiter ledit Charles Gasnay leur fils de toutes debtes qu’il pourroit debvoir jusques au jour dudit contrat ensemble de ce qu’il a négocié et luy pour lui en marchandises ou autrement en quelque sorte et manière que ce soit, et de bailler audit Charles Gasnay en advancement de droit successif la somme de 300 livres dedans la bénédiction nuptiale et à ce faire obliger tous et chacun ses biens présents et advenir et renoncer à toutes choses à ce contraires.

  • Deux points surprenants, enfin un peu hors du commun !
  • C’est la mère de l’époux qui est venue à Angers traiter le contrat ce mariage de son fills. Bon, d’accord, elle n’est pas venue seule, puisque son fils devait l’accompagner, mais enfin, c’est elle et elle seule qui signe le contrat de mariage, avec procuration de son époux. De 2 choses l’une,

      soit il est cloué par la maladie, auquel cas il aurait ajouté dans sa procuration une petite allusion à son empêchement, pour sauver son honneur de mâle !

      soit il a toujours associé son épouse à leurs affaires, connaît ses aptitudes et lui fait confiance.

      Non, non, je vous vois venir avec vos gros sabots, mais je ne donnerais ici aucune 3e hypothèse, même si certains sont en train de penser haut et fort qu’il y a toujours eu des femmes pour porter la culotte ! Je prèfère la 2e hypothèse, et je dit Bravo monsieur Gasnay !

    La seconde petite perle tient au financement de la dot de la fille, pour le moins surprenant par sa forme.

      Bon, d’accord, j’ai déjà vu des oncles et tantes sans enfants, participer à la dot, cela c’est banal ! Donc le tonton secrétain de l’abbaye de Bourgueil est le bienvenu !

      Où cela devient moins banal, c’est dans le montant : l’oncle va donner 1 200 livres et les parents 300 livres, donc c’est l’oncle qui apporte la dot. Manifestement les parents ont plusieurs enfants et n’en peuvent plus, et pour tout dire, même dans les familles aisées, on laissait le plus souvent des filles pour compte, pour en favoriser une ou deux, au détriement des autres…

      Mais où cela se corse réellement, c’est que le brave religieux donataire, impose sa propre clause au contrat de mariage. Pire, il a mis sa clause comme condition à son don (si ce que je donne n’entre pas dans la communauté je ne donne rien !). Par cette clause il entend que ce qu’il donne entre entièrement dans la communauté de biens.

    Voici un religieux bien original, mais en tout cas c’est grâce à lui que le mariage se fera, c’est clairement dit.
    Bonjour les tractations financières.
    Il est même carrément question dans la procuration de Charles Gasnay DE CE QUI A ÉTÉ NÉGOTIÉ

    Cela a le mérité d’être clair.
    Remarquez, je m’en doutais bien, le plus souvent, mais au moins ici, cela a le mérité d’être dit.

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    Les Tessard de Combrée héritiers de François Rolland de la Rollandière, Melle, 1630

    Melle est située près de Niort, en Poitou, et il y a environ 200 km depuis Angers, c’est dire depuis Combrée !

    Françoise Tessard, veuve de Philippe Chevalier, est héritière pour un tiers de François Rolland de la Rollandière, qui vivait à Melle, et est décédé avant 1630, manifestement sans hoirs, laissant seulement une veuve.
    Un autre tiers va à d’autres Tessard, dont René père et fils
    et le dernier tiers à Gamalier Bossoreille.
    Donc, Françoise Tessard est l’unique héritière d’un Tessard, dont le frère est père de René Tessard et des autres Tessard cités dans cet acte. Il faudrait connaître la généalogie Bossoreille pour voir comment il remonte au même degré que Françoise Tessard, mais cela peut être par les côtés maternels.

    Tous ceux qui demeurent à Combrée ont nommé 2 procureurs pour faire les voyages à Melle, les accords avec Bossoreille tant à Melle qu’à Angers, et enfin pour aller toucher la somme à Angers. L’une de ces procurations figure attachée à l’acte, mais elle était peu lisible et j’ai fait de mon mieux. Elle suit ci-dessous.

    Bien entendu il y a eu des frais, beaucoup de frais, et pour tout dire, autrefois il fallait que l’héritage soit important pour couvrir les frais. Ici, les héritiers ont pu vendre à Melle leurs droits successifs pour 1 049 livres, mais il ne reste que 750 livres net, et encore, on verra à la fin que les 2 procureurs de Combrée, qui sont Mathurin Chevalier, fils de Françoise Tessard, et René Tessard fils de René, ont aussi leurs frais de voyages à Melle et à Angers à se faire rembourser sur les 500 livres qu’ils remportent à Combrée dont 250 livres pour Françoise Tessard.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte et de la procuration attachée : Le 19 août 1630 après midy devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers furent présents en personne soubzmis et obligez Me Mathurin Chevalier notaire royal et René Tessard marchand tanneur demeurant au bourg et paroisse de Combrée pour et au nom et comme procureurs spéciaux quant à ce de Me René Tessard à présent prêtre père dudit René Tessard et de Françoise Tessard mère dudit Chevallier et autres leurs cohéritiers, héritiers de défunt François Rolland vivant sieur de la Rollandière demeurant en la ville de Melle pays de Poitou par procuration qu’ils ont apparu passée par Fauveau notaire dudit Combrée le 17 de ce mois la minute originale de laquelle en papier est demeurée avec ces présentes d’une part
    et noble homme Gamalier Bossoreille Sr du Fresne demeurant Angers paroisse de la Trinité d’autre part
    lesquels ont accordé ce qui s’ensuit en exécution de la convention cy devant faite entre eux pour le recouvrement de droits successifs appartenant auxdits héritiers en la succession dudit défunt Rolland portant entre autre chose que sur les droits successifs qui appartiendroient auxdits héritiers ledit sieur du Fresne en auroit fait les diligences et poursuites auront et prendront en premier les despens frais et mises tant ordinaires que extraordinaires qu’il y pourroit faire avec au surplus
    c’est à savoir que sur la somme de 1 049 livres à quoi monte et revient le prix des venditions et cessions faites des droits successifs savoir les actes qui en ont esté passés par Gilles notaire royal audit Melle les 11 septembre et premier juillet dernier présentement apparu et recogneu par les parties demeurés et demeure desduit et rabattu la somme de 299 livres à quoi les parties ont composé et accordé pour tous les despens frais et mises vacations ordinaires et extraordinaires faits par ledit Bossoreille à la poursuite et recouvrement et esligement desdits droits successifs savoir les estatz et mémoires qu’il en a représentez encores qu’ilz montassent beaucoup d’avantage partant ne restoit plus dudit prix dudit contrat que 750 livres en quoy ledit Bossoreille estoit fondé pour ung tiers suivant lesdites procurations montant ledit tiers 250 livres et restoit pour lesdits héritiers que les deux tiers montant 500 livres, lesquels 500 livres ledit sieur du Fresne a payées et baillées contant présentement au veu de nous auxdits Chevalier et Tessard qui les ont receues en or et monnoie bonne et du poids suivant l’édit, et l’en ont quitté et quitte tous autres et présent acquit vers et contre tous ratiffiant par le moyen lesdits derniers accords du premier juillet pour estre de pareil effet et vertu tous ensemblement en personne y avoir assisté et demeure audit Sr du Fresne les deniers restant à payer du prix d’accords pour les débiteurs en faire poursuite et disposer ainsy que bon lui semblera

    sauf auxdits Chevalier et Tessard à ce faire payer et rembourser par leurs cohéritiers des frais et mises et voyages par eulx faits tant audit Melle en cette ville que ailleurs pour raison de ladite succession mesme du voyage fait audit Melle et frais de l’enquête fait audit Combrée pour la recognaissance et éclaircissement des droits desdits cohéritiers et pour raison de quoi leur auroit esté taxé pour ledit voyage audit Melle 60 livres pour ledit voyage et 25 livres pour ladite enquête, le tout fait à condition expresse que lesdits héritiers ou aulcun d’eulx pour lesquels lesdits Chevalier et Tessard ont esté nommé agréent ces présentes, elles tiendront seulement pour le regard de ladite Françoise Tessard qui est une tierce partie au total et pour les autres qui voudront et demeureront nulles et sans effet pour celuy ou ceux qui ne les auront agréées, sans desdommagement par lesdits Chevalier et Tessard audit Sr du Fresne en cette ville maison de nous notaire et l’un restituant lesdits deniers cy-dessus receus à proportion de la part en quoy lesdits refusants y seroient fondés dedans d’huy en 7 jours, auquel cas de refus demeure réservé audit Sr du Fresne ses droitz et taxes desdits despens et frais et vaccations ordinaires et extraordinaires pour s’en faire payer …
    passé en notre tablier présent Me Jean Pouriatz sieur de la Hanochaie,

    Et voici la procuration attachée à l’acte précédent. Elle est assez illisible et j’ai fait ce que j’ai pu, mais j’ai encore des doutes, notamment hélas sur le prénom du Tessard père.
    Aujourd’hui 17 août 1630 avant midy, devant nous Loys Fauveau notaire de la court de Combrée ont esté présents chacuns de Me René Tessard prêtre, Mathurine Tessard femme séparée de biens d’avec Jean Raoul son mary, et encore autorisée dudit Raoul quant à ce, tant pour eux que leur cohéritiers de René ? (lecture douteuse) Tessard et honorable femme Françoise Tessard veufve feu Me Phelippe Chevalier et encore Renée Commandeux cherdistier ?, Jean Bocé mari de Marguerite Commandeux, Maurice Commendeux, René Lardeux tant pour luy que sa femme, lesdits Commandeux héritiers par représentation de Commandeux et Marie Tessard
    tous les dessusdits héritiers de défunt François Rolland vivant sieur de la Rollandière tous demeurant en la paroisse de Combrée
    lesquels duement soubzmis establiz et obligez sous ladite court tant enleur noms que esdits noms et un chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division confessent avoir ce jourd’huy nommé et constitué Me Mathurin Chevallier Sr des Sauts ??? (désolée je ne parviens pas à identifier le lieu) fils de ladite Françoise Tessard
    et René Tessard le jeune tanneur fils dudit René Tessard leur procureur général et spécial pour recepvoir pour eux et au nom desdits constituants les sommes de deniers qui leur sont dues de la succession dudit défunt Rolland suivant la transaction et escript fait par lesdits procureurs susdits avec les héritiers de la veuve dudit défunt Rolland, en de laquelle somme en donner acquit et acquitter en leur nom lesdits héritiers de ladite veuve ou autre ayant charge desdits deniers, lesquels lesdits constituants ont par ces présentes pour agréable (effacé, illisible) auroit accordé avec Jehan Boysnault mari de Marie Dep… (effacé) si accord y a, sinon protester se pourvoir, …
    fait et passé au bourg de Combrée maison de nous notaire en présence de Me René Corault prêtre de Combrée, Me Jean Pithon aussi prêtre et Pierre Paiteul Sr de Melinaye demeurant audit Combrée, et ont tous lesdits constituants dit ne savoir signer
    Gloze particulièrement de Gamaniel Boussoreille escuyer Sr du Fresne, audit Sr du Fresne au main

    Je suppose que Bossoreille a pour prénom réel Galmier, qui vient du latin Baldomerus, sous-diacre à Lyon au 7e siècle et honoré le 27 février, mais le notaire a bien écrit une curiosité !

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    Bail à ferme d’un corps de logis de la Perrière, Le Lion-d’Angers, 1603

    Lorsque j’ai étudié les Planté, dont je descends, j’ai rencontré un Nicolas Planté au Lion-d’Angers, et voici sa veuve en affaires.
    Le bail qu’elle prend à ferme est conséquent car il s’élève à 500 livres par an, et elle demeura au portail d’entrée du château de la Perrière, et aura 4 métairies et la moitié du grand jardin, autant dire qu’elle va gérer des sous-fermes à des métayers.

    Eh bien, tenez vous bien ! contrairement à ce que j’ai beaucoup observé chez les femmes de ces marchands fermiers, qui savent elles aussi gérer et écrire, elle sait manifestement gérer mais en aucun cas écrire.
    Je suis bouche bée moi-même ! Je savais qu’on pouvait certes être collecteur de l’impôt (taille ou sel) sans savoir signer, seulement compter, mais là j’avoue que je suis déroutée.

    Selon C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876 :

    la Perrière, la Lion-d’Angers, la Perrière des Jonchères 1540 (C105, f°171) – Ancien fief et seigneurie avec château, domaine et résidence de Macé de la Faucille, mari de Marie d’Andigné, en 1445, de Marie de la Faucille veuve de René de Jonchères, en 1503 – de Béatrix de Jonchères, veuve de Jean de Monteclerc, en 1542, de dame Marie de Chaanay, veuve de Claude de Jonchères, 1547, remariée à Yves d’Orvaux, 1556. La terre passe ensuite en mains étrangères. Me Olivier Dohin y fonde au manoir le 30 novembre 1571 une chapelle de la Visitation dont dépendaient la closerie du Petit-Moulin en Vern et une dimerie. En est sieur en 1582 n. h. Jean de la Coussaie, qui la vend le 14 août à n. h. René Restif, et celui-ci à Claude de Bueil, qui la cède le 18 janvier 1595 à sa sœur Jacqueline. C’est la fameuse comtesse de Moret, la galante dont l’Estoile parle un peu trop dans son Journal et que fréquentait de près le roi Henri.Le souvenir en vit si bien que dans le pays il n’est paysan qui n’attribue la fondation même du château à Henri IV ; et rien n’empêche qu’il n’y soit venu dans ses grandes chasses du Plessis-Macé. Dès 1598, dame Jacqueline céda la terre à Marguerite Goisbaud, Lezin de Bonnaire et Guy Grudé, mais le contrat fut annulé. En dépendaient alors, outre la maison seigneuriale avec jardins, pourprins, bois, prés, prairies, étangs, 14 métairies de la paroisse du Lion, de la Chapelle, de Vern, Brain et Pruillé. En est sieur Anne de Franquetot de Saint-Hénis en 1627, et le marquis de Cranau, maréchal des camps, mari de Madeleine de Bueil, qui la vendent de nouveau à Jean Verdier, juge en la Sénéchaussée d’Angers ; mais la plus grande partie du domaine est des fermes était en dégât et ruine. Le 7 décembre 1698 y meurt Perrine de Dieusie, femme de Guillaume Amary. Le 13 avril 1709, Charles Simon de la Lucière s’y marie avec Catherine Pasqueraie de la Touche, dans la chapelle. en est sieur et y demeure en 1789 François Du Verdier. L’ancien château, entouré de douves, servait jusqu’à ces derniers temps d’habitation au fermier et a été absolument rasé, sauf les montants et la grille du portail d’entrée. La chapelle existe encore et est visitée aux Rogations. Sur le portail figure un groupe mutilé de la Visitation de la Vierge.

    Le Lion-dAngers, collection personnelle, reproduction interdite
    Le Lion-d'Angers, collection personnelle, reproduction interdite

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 20 octobre 1603 avant midy, devant nous François Prevost notaire de la cour royal d’Angers ont esté présents et personnellement establys endroit honorable homme Me Guy Grudé sieur de la Chesnaie licencié es droits advocat au siège présidial dudit Angers, mary de honorable femme Katherine Restif demeurant audit Angers paroisse St Jean Baptiste d’une part,
    et honneste femme Jehanne Douard veufve de défunt syre Nicolas Planté demeurant en la paroisse du Lion d’Angers d’autre part, soubmettant respectivement etc confessent etc avoir fait et par ces présentes font entre eux le bail et prise à ferme qui s’ensuit c’est à scavoir que le dit Grudé audit nom a baillé et par ces présentes baille à ladite Douard qui a pris et accepté audit titre de ferme et non autrement pour le temps et espace de 3 années 3 cueillettes entières et parfaites consécutives qui commenceront au jour et feste de Toussaint prochaine venant et finiront à pareil jour lesdites 3 années révolues, sans intervalle de temps les choses héritaux cy après déclarées scavoir est le corps de logis du portal de la maison seigneuriale de la Perrière paroisse du Lyon d’Angers escuries celier grenier et granges dudit corps de logis accès au puits et four du grand corps de logis de ladite maison seigneuriale et au pressoir poury presser les fruits desdites choses du présent bail, à la charge qu’honorable homme Lezin de Bonnaire sieur de la Prestecherie aura droit de passer par la grande porte dudit portal par bœufs et chartes quand le cas eschet
    la moitié du grand jardin dudit lieu seigneurial de la Perrière depuis la haye près le portal jusqu’à la haye vers la chesnaie de la Grillonnaiye et les autres jardins …
    Item les lieux et mestayrie appartenantes et dépendances ce la Gresillonaie en la paroisse dudit Lion, de la Denozeraie et du Clereau, paroisse de Brain sur Longuenée, de la Cleraye et la Tremblaye paroisse de Vern, avecq les fiefs desdits lieux de la Tremblaye et de Clereau pour le regard des rentes et debvoirs à cause desdits fiefs seulement estimés valoir 10livres par chacun contrat rachapt …
    ladite Douard aura et prendra la tierce seulement pour le regard des ventes et yssues
    etc…
    et est fait le présent bail pour en payer et bailler de ferme par ladite Douard audit bailleur la somme de 500 livres tournois au treme de Toussaint par chacune desdites années le premier terme commençant au jour et feste de Toussaint 1603
    etc…
    fait et passé audit Angers maison dudit bailleur présent François Dugrès sieur de la Tremblaie licencié es droits avocat au siège présidial d’Angers, et Pierre Bordyer marchand demeurant en ladite paroisse du Lyon, ladite Douard a dit ne scavoir signer

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