Bail à ferme de la terre du Grand Maillé, Querré, 1575

Le Grand Maillé, commune de Querré – Maillé (Cass. et Et. M.) – MalleAdelardus de M. 1104-1120 (Cart. du Ronc. Rot. 2 ch. 78) – Ancien fief et seigneurie relevant de Château-Gontier, avec maison noble et chapelle fondée du titre de la Passion. – En est sieur Jean de la Vaisousière 1147, Julien de la V. 1539, qui l’échange le 13 août à Mathurin de Montalais contre le tiers de la seigneurie du Parc-d’Avaugour. Eelle passa de nouveau par acquêt en 1551 à Macé Goybault – à Mathurin de Montalais 1575, qui la baille à ferme à Gilles Launay – en novembre 1599 à Guillaume Bautru de Cherelles – En est sieur Vincent Desnos 1655, R. Gohin en 1700. (C. Port, Dict. du Maine et Loire, 1876) En rouge, mon complément grâce à l’acte ci-après


Carte, dite de Cassini. Cliquez pour agrandir. La Grand Maillé est situé à l’ouest de la forêt de Vernée, au sud du boug de Querré. En remontant on voit les métairies des Chouainières et Lantivelle est au nord du bourg. La seigneurie du Grand-Maillé touchait celle de Vernée, où demeure Mathurin de Montalais, le bailleur.

L’acte ci-dessous est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E7 Grudé notaire – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 2 octobre 1575 en la court du roy notre sire à Angers (Grudé notaire) personnellement estably noble et puissant Françoys de Montallays, seigneur de Chambellay Vernée Daon Marigné et de la terre fief et seigneurye du Grand Maillé, demeurant en son chatel de Vernée paroisse de Chanteussé d’une part
et honneste homme Gilles Launay chastelain de Marigné demeurant au bourg dudit Chanteussé d’autre part soubmettant lesdites parties respectivement etc confessent etc avoir fait et par ces présentes font le bail et prinse afferme qui s’ensuyt
c’est à savoyr ledit seigneur de Chambellé avoir baillé et par ces présente baille à tiltre de ferme et non autrement audit Launay qui a prins et accepté par cesdites présentes du jour et feste de Toussaint que l’on dira 1576 jusques à 6 années et 6 cueillettes entières et parfaites ensuivant l’une l’autre sans intervalle de temps et finissant à pareil jour lesdites 6 années et 6 cueillettes finyes et évolues ledit lieu terre et seigneurie du Grand Maillé situé en la paroisse de Querré composé de maison seigneurial, des mestairyes du Grand Maillé, la Grand Chouannière, la petite Chouannniere, Lantivelle et la closerye de la Cour droit de dixmaige vignes prez boys taillis et boys marmantaulx droit de fiefs cens rentes et debvoirs plesses et garrennes desdits lieux et mestairies ainsi que ledit lieu terre et seigneurie du grand Maillé se poursuit et comporte avecques toutes et chacunes ses appartenances déppendances sans aucune chose y retenir ne réserver à la charge dudit preneur de payer et acquiter durant ladite ferme les cens rentes et debvoirs deuz et acoustumez estre payez pour raison desdites choses

    Mathurin de Montalais demeure à Vernée, qui touche le Grand Maillé, mais ce seigneur possède beaucoup de biens, et s’il baille à ferme c’est qu’il ne peut être partout à la fois pour tout gérer ; songez aux récoltes simultanées dans de nombreux endroits ! Ces familles déléguaient la gestion des baux à moitié plutôt que d’assister aux récoltes pour surveiller les quantités. Donc, ce bail à ferme n’est pas un problème d’éloignement géographique, mais plus de distances sociales.
    Vous remarquez aussi la présence d’une maison seigneuriale, et j’ignore si Launay l’habitera durant le bail, car c’est généralement la règle.

tenir et entretenir les maisons granges et autres logements dudit lieu et seigneurie en bonne et suffisante réparation et les rendre bien et duement réparées à la fin de ladite ferme
tenir les terres et les vignes dudit liu bien et duement closes de hayes et fossez et faire faire par chacun des 4 faczons ordinaires en temps et saison convenable
et de planter par chacun an autour des terres dudit lieu le nombre de 12 esgrasseaux sur chacune desdites mestairies et closerie, les anter en bons fruitiers et les rendre à la fin de ladite ferme
ledit preneur pourra coupper les boys taillys dudit lieu une fois seulement en temps et saison convenables sans que ledit preneur puisse coupper par pied ni par branche aucuns boys marmantaux ni fruictiers,
ledit preneur sera tenu planter 4 petits chesnotz aux lieux et endroits plus convenables lesquels ledit preneur rendra prins à sa possibilité
aussi ne pourra ledit preneur à la fin de ladite ferme transporter hors desdits lieux et mestairies et closerye aucuns foyns paille chaulmes et engrais
sera tenu ledit preneur faire tenir durant ladite ferme les assises de ladite seigneurie une foys chacune desdites années, payer les gages des officiers et de rendre à la fin de ladite ferme ung papier cencif et rentier contenant les cens rentes et debvoyrs deuz à ladite seigneurie du Grand Maillé
et de tout user dudit lieu et seigneurie par ledit preneur comme ung bon père de famille
à la charge oultre dudit preneur de faire faire par chacun an pour ledit sieur bailleur le nombre de 12 journées de charroys de harnoys de bœufs pour les affaires dudit Sr bailleur

    les corvées de transport ne figurent pas dans tous les baux, mais lorsqu’elles existent elles sont quantifiées, ici, il est bien précisé 12 journées avec boeufs.

est faite la présente baillée et prinse afferme pour en payer et bailler par ledit preneur ses hoirs audit bailleur la somme de 400 livres rendable et payable en son chastel de Vernée le premier payement commenczant au jour et feste de Toussaint que l’on dira 1577

    la somme n’est pas très élevée pour 4 métairies plus une closerie. Il m’étonne.

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Pierre Bodin, notaire de Mortiercrolle, a hérité de dettes, 1651

Enfin, il avait hérité et encaissé l’actif, laissant un peu le passif aux oubliettes. Il est rappelé à l’ordre !

Même si j’ai des Bodin à Châtelais, tout près des Anges, ce Pierre Bodin ne semble pas lié aux miens, du moins pour ce que j’en connais à ce jour, car curieusement il y a un François Trouillault nommé dans cet acte, et j’ai aussi une Trouillault.

Anne Marchais, épouse de Pierre Bodin, notaire de la baronnie de Mortiercrolle, a hérité de sa soeur, qui était 2 fois veuve. Comme nous l’avons déjà vu, il y avait dans un héritages les dettes actives et les dettes passives. Ici il y avait une dette passive en obligation de 600 livres impayée.
On découvre que pour se faire payer la dame créancière a fait faire une saisie, mais par n’importe qu’elle saisie, car elle s’en est pris tout bonnement aux deniers que le prince de Guémené devaient à Bodin. On a donc ici le sentiment que ces saisies, spectaculaires à mes yeux, faisaient immédiatement réagir les débiteurs !

Mortiercrolle, collections personnelles, reproduction interdite
Mortiercrolle, collections personnelles, reproduction interdite

Ce sont bien des poules qui courent ici il y a 100 ans dans la cour du château de Mortiercrolle, et cliquez sur la carte postale pour en voir d’autres.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 1er juillet 1651 après midy devant nous Louis Coueffé notaire royal à Angers damoiselle Françoise Guillot veufve de deffunt Me Mathieu Arnou vivant sieur de la Féauté demeurante en cette ville d’une part
et Me Pierre Bodin notaire de la baronnye de Mortiercrosle demeurant aux Anges paroisse de l’Hostellerie de Flée tant en son nom privé que comme mary de Anne Marchais sœur et héritière de deffunte Renée Marchais femme en dernières nopces de Me René Gaslard auparavant veufve de deffunt Bonaventure Chevrollier soubmettant chacun esdits noms seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens renonçant au bénéfice de division d’ordre discussion d’autre part

les Anges : commune de Saint-Quentin, s’alignant des deux côtés de la route de Châtelais à Saint-Sauveur-de-Flée, qui sépare la paroisse de l’Hôtellerie de Flée de celle de Saint-Quentin. Ce village tire son nom du couvent Notre Dame des Anges, fondé en 1500 par Pierre de Rohan, maréchal de Gyé. Pour le couvent et la moitié du village, qui appartient à la paroisse de l’Hôtellerie-de-Flée, voir Dict. du Maine-et-Loire, I, 115. D’après un monitoire de 1690, le prince de Guéméné ordonna, en 1637, au sieur Meslier de la Rue, de construire au village des Anges, du côté de Mortiercrolle, un bâtiment pour servir d’auditoire à cette seigneurie. Ce fut, avec une autre maison, le commencement de l’agglomération, qui, du côté de l’Hôtellerie-de-Flée, outre le couvent, ne comptait alors que deux maisons et une petite hutte. Depuis le village s’est considérablement augmenté. Avant la Révolution il s’y tenait un foire, l’assemblée subsiste. (A. Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

lesquels sur les poursuites que faisait ladite dame de la Féauté pour avoir payement ou acquit vallable de la somme de 600 livres de principal à elle deue par ledit défunt Chevrollier sa femme et François Trouillault de reste de plus grande somme contenue par contrat passé par Me Guillaume Guillot et François Martin notaires de cette court le 25 mars 1640 et obligation par nous passée le 6 décembre 1631 de quoy elle avait fait saisir et arrêter entre les mains de Me Martin Gaignard procureur de monseigneur le prince de Guesmené les deniers qu’il doibt audit Bodin et prière faite par iceluy Bodin à ladite dame de la Féaulté de consentir deslivrer et main lever desdits deniers offrant luy payer contant partie de sa debte et s’obliger en privé nom solidairement au payement a esté accordé ce que s’ensuit c’est à savoir que ladite Guillot à la prière dudit Bodin esdits noms s’est désistée et despartie de ladite saisie faite à sa requeste es mains dudit Gaygnard auxdits deniers et a consenty et consent deslivrance et main levée au profit dudit Bodin au moyen de ce que iceluy Bodin luy a payé contant présentement au veu de nous la somme de 200 livres qu’elle a receue en monnoye courante et desduit et rabattu sur ce qui se trouvera estre deub d’arrérages de la rente et intérests desdits 600 livres sauf à compter entre les parties et de ce que iceluy Bodin esdits noms et qualitez solidairement comme dict s’est dabondant obligé et oblige payer à ladite dame de la Féauté en sa maison en cette ville ladite somme de 600 livres de principal et ce qui se trouvera estre deub de reste desdits arrérages de rente et intérests du passé et encore ce qui en pourra courir à l’advenir jusques au parfait payement au désir et à la raison desdits contrats et obligation … etc…
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me René Buscher et Julien Besnard demeurant audit lieu tesmoins
Signé : Bodin, Gaignard, Françoise Guillot, Buscher, Besnard, Coueffe

les Anges, commune de l’Hôtellerie-de-Flée, et, en partie de celle de Saint-Quentin (Mayenne). Il tire son origine d’un couvent de Cordeliers fondé, sur l’extrême confin du département actuel du Maine-et-Loire, par Pierre de Rohan, maréchal de Gyé, sous l’invocation de Notre Dame des Anges, avec non bien propre et le patrimoine légué, spécialement par Françoise Porhouet, sa femme, de qui il exécutait les intentions. Une bulle d’Alexandre VI (31 mars 1500), adressée à l’Official d’Angers, autorisa cette fondation et permit aux frères d’avoir une petite cloche, cloître, réfectoire et dortoir. Le fils du fondateur, François de Rohan, évêque d’Angers, date du couvent même, le 6 octobre 1504, le mandement qui autorise les religieux à prêcher et quêter dans les paroisses du diocèse et qui les recommande aux curés. Les bâtiments n’étaient pas encore terminés en 1509. L’église fut consacrée seulement le 23 novembre 1512 par l’évêque de Léon. En 1519 des indulgences à perpétuité de cent jours y appelaient les donateurs et les pélerins. Des indulgences spéciales de Paul V en 1617 et 169, d’Urbain VIII en 1624 et 1634 convièrent les fidèles à la dévotion des fêtes de la Vierge. L’église possédait dans ce temps une épine de la sainte Couronne. Jusqu’à la Révolution, le couvent servir de maison de force pour les jeunes gens. Il s’y trouvait à cette époque un fils de famille de Craon. Lors du départ des moines, le père gardien se cacha dans le village, chez une demoiselle Bellanger, en la maison du Pavillon, où il célébrait la messe et mourut vers 1800… (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Cette maison de force pour les jeunes gens m’intrigue car j’en cherchais une pour un fils de famille de Laval, et je la cherchais à Angers, et si cela se trouve c’était les Anges.

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Travaux d’intérêt général : retranscription des baptêmes du Louroux-Béconnais 1615-1635

… Le dépouillement d’un registre présente en lui-même un attrait analogue à celui du miracle de Lazare. L’acte de naissance de ces morts du XVIIIe siècle, qui n’ont même plus de tombes, les restitue partiellement à la vie….
… La grande histoire peut mépriser les humbles en elle anonymes, comme sont en nous anonymes les millions de globule de notre sang. Mais ni elle, ni la petite histoire, ni même le roman, quelles que soient les précisions et la couleur de son récit, ne peuvent donner ce caractère d’authenticité, ce parfum de fleur desséchée…
Hervé BAZIN – Vipère au poing.

  • Retranscription des registres anciens du Louroux-Béconnais
  • Il y a exactement un mois, je vous livrais la retranscription exhaustive d’un volume des registres paroissiaux du Louroux-Béconnais, et je vous annonçais que j’allais continuer cette paroisse durant toute l’année 2009.
    Voici donc la retranscription d’un autre volume, celui des baptêmes de 1615 à 1635.
    Je vous donne rendez-vous le 13 mars pour la livraison du volume des baptêmes 1635-1655 et j’en aurai terminé pour le 17e siècle que je compte faire.
    Puis, chaque mois suivant, je compte vous livrer tout le 16e siècle volume après volume, si ce n’est que certains volumes sont si volumineux, que j’en cindrai sans doute en deux.

      Accéder à ma page sur Le Louroux-Béconnais

    Retranscription intégrale du registre paroissial du Louroux-Béconnais, collection communale, par Odile Halbert en janvier 2009. Ce travail d’intérêt général relève de la propriété intellectuelle, et par cette publication en ligne, toute reproduction est interdite, que ce soit sur papier ou duplication sur une autre machine, forum, email, site ou logiciel. Seul une copie privée, sur une seule machine est autorisée aux termes de la loi. Après ma mort les droits iront aux Archives Départementales auxquelles je lègue mon travail.

  • La retranscription totale
  • La nouvelle vague de généalogistes, peu experte en lecture, demande des retranscription d’actes, et c’est même devenu plus d’un tiers des demandes dans les forums.
    Ceci montre que ceux qui ont fait des tables se sont fourvoyés, car après avoir vu une table ces nouveaux généalogistes ne sont pas en mesure de lire l’acte. Il fallait donc faire des retranscriptions totales des actes et non des tables.

  • La méthode globale
  • Je préfère la méthode globale à celle du point par point, car je juge cette dernière source d’erreurs, puisqu’en l’absence d’une vue globale, on peut se contenter d’un point isolé, qui peut être un homonyme. Ceci est surtout vrai dans les périodes anciennes, qui sont mon terrain favori.
    En outre, comme la plupart des généalogistes ont quelques difficultés à appréhender les actes anciens, je juge préférable de leur faire la retranscription des actes.

  • Un travail d’intérêt général, c’est bénévol et gratuit
  • Mes relevés retranscription sont totalement gratuits : pas de cotisation à payer.
    D’autres personnes ont le même esprit, certes rares encore, mais certains m’ont rejoint et je vous signalerai les autres sites d’intérêt général offrant des dépouillements totalement gratuits, sans cotisation. Vous pouvez aussi rejoindre toute mise en ligne totalement gratuite c’est à dire sans aucune cotisation en y versant vos dépouillements, si vous en êtes l’auteur, même lorsque vous avez déjà versé par mégarde à une association.
    Si c’est votre esprit n’hésitez pas à me signaler tous les travaux d’intérêt général de dépouillement accessibles en ligne totalement gratuits, sans aucune payement d’une quelconque cotisation.
    Donnez les numériquement aux Archives avec le droit ou non de mettre en ligne, etc…

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen d’éthique des blogueurs, disponible sur le site du Parlement européen.

    Mentions de siamois dans nos registres paroissiaux

    Cette semaine, l’actualité nous a montré l’intervention chirurgicale de séparation de 2 enfants, nés siamois.

    Autrefois, ces enfants étaient considérés comme des monstres, probablement comme un péché, et punition divine ! On les appelait même des monstres, et je citais les travaux d’Ambroise Paré sur ce point sur ma page relative à toutes les peurs du passé, car ces naissances faisaient peur.

    La naissance suivante contient une remarque intéressante, que je me suis permise de surgraisser :

    Saint-Melaine-sur-Aubance, Maine-et-Loire, BMS 1595 1674, vues 107 et 108
    « Le vendredy troisiesme jour de juin 1622 fut sur les neuf à dix heures du matin baptisé sur les fons en l’église de Sainct Melaine un enfant lequel avoit deux testes quatre pieds mains et n’avoit qu’un ventre et un unbril et ne congnoissoit on au vray si s’étoit male ou femelle, mais on jugeait facillement qu’il y avait deux ames à cause qu’il y avoit deux estomacqs deux testes et deux cols et fut père d’iceux enfants Jehan Tesnier et la mère Fransoise Davy son espouse légitime demeurant au vilage de Lepinay dite paroisse de St Melaine et fut parrain Guillaume Bougère et marraine Anne Lorelier »
    en marge « dededez »

    Si le prêtre mentionne bien l’existence de 2 âmes, il a oublié de leur donner des prénoms !

    Le baptême d’antan : prière pour effacer le péché originel en chassant Satan.

    Je poursuis actuellement la retranscription du registre paroissial du Louroux-Béconnais, baptêmes 1615-1635, et je rencontre de nombreux baptêmes d’abord faits à la maison à cause de la faiblesse et débilité et péril de mort, puis l’enfant était aussitôt apporté à l’église pour y recevoir les sacrées onctions et sainctes cérémones et exorcismes du baptesme.
    Je m’étais demandée alors si cela ne serait pas opportun de revenir sur l’exorcisme. Or, voici qu’hier Josselin pose à pique la question :

      J’ai récupéré un acte de baptème du du 23 avril 1659 de la commune de Beaufort ( vue 369) d’une certaine Marie Phélippeau, dont j’aimerais que vous me donniez la restranscription fiable, car la mienne ne l’est assurément pas… Il semble qu’il soit question d’un baptème “dans la maison” par “Perrine Allain ……(?)” et plus haut il semble être question “d’exorcisme”. Mon imagination me joue t’elle des tours ?
  • Voici d’abord ma retranscription de ce baptême :
  • Beaufort « Le mercredy vingt troiziesme jour d’apvril mil six cents cinquante neuf ont estées supplées les exorcismes et cérémonies du baptesme à Marye fille de Me François Phelippeau et de Marye Besnard ses père et mère, a esté le parrain Pierre Nouel Me boullanger et la marraine Marthe Lebouvyer femme de Me Jehan Phelippeau tous de ceste ville laquelle Marye a esté baptizée dans la maison par Perrine Allain matrosne la croyant en péril de mort les susdies cérémonies faictes par moy Craigaind prêtre soubzsigné ledit jour mois et an que dessus – Signé Noel, Marthe Bouvier, Laugain ?, Gerard ?, Frementière, Craigaind »

  • But du baptême
  • Effacer le péché originel et entrer dans la famille du Christ. Ce péché originel fait allusion au péché d’Adam et Ève, s’étant crus plus malins que Dieu, et tous les humains naissent avec ce lourd héritage dont le baptême lave complètement.

    La cérémonie actuelle comporte toujours une phase de renonciation au mal. Le prêtre demande :

      Renoncez-vous à Satan ?

    On est censé répondre : j’y renonce.

  • Baptême d’antan, en latin
  • Autrefois le baptême était précédé d’une exhortation en Français, qui rappelait au parrain et à la marraine leurs engagements vis à vis de l’enfant, et commençait ainsi :

      C’est une nécessité indispensable, pour les descendants d’Adam, qui viennent au monde infectés de son péché, de recevoir le Baptême pour en être purifiés, et pouvoir entrer dans le royaume de Dieu. (extrait du Rituel du diocèse de Nantes, 1776)

    Suivait une seule question, en Français :

      Quel nom donnez-vous à cet enfant ?

    Le parrain et la marraine répondaient, d’où la phrase souvent rencontrée dans les baptêmes de nos vieux registres paroissiaux nommé par , suivi du nom du parrain et de la marraine.
    Ensuite le prêtre officiait en latin, et voici la phase par laquelle il chasse Satan :

    Exorciso te creatura salis, in nomine Dei Patris omnipotentis † & in charitate Domini nostri Jesu Christi † & in virtute Spiritus Sancti †. Exorciso te per Deum vivum † per Deum verum † per Deum sanctum † per Deum qui te ad tutelam humani generis procreavit, & populo venienti ad credulitatem per servos suos consecrari praecepit ; ut in nomine Sanctaie Trinitatis efficiaris falutare Sacramentum ad effugandum inimucum,

  • Exorcisme
  • Il s’agissait donc bien autrefois de chasser Satan par une prière, dite exorcisme.

    Exorciser : Prononcer sur le sel, sur l’eau, les prières de l’Église.
    Exorcisme : Nom de certaines prières ecclésiastiques qui se font pour chasser le démon (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877)

    De nos jours, voici les 3 sens du mot exorcisme selon l’Encyclopédie Larousse :

    Pratique religieuse ayant pour but de chasser le démon qui a pris possession de quelqu’un.
    Prière par laquelle on exorcise quelqu’un ou quelque chose.
    Littéraire. Ce qui chasse une angoisse, une douleur morale qui hante quelqu’un.

    En conclusion, lors des baptêmes autrefois, on chassait bien Satan par une prière appelée exorcisme, mais le but était de laver l’enfant du péché originel, et n’avait rien à voir avec une notion de possession.
    Je pense qu’en l’espace de ma génération, on a gommé dans tous les domaines l’existence de Satan, de sorte que les jeunes aujourd’hui doivent en avoir une image caricaturale. Ceci dit je ne suis pas certaine que la notion de Satan qu’on nous inculquait par le passé était souhaitable !

    Pour en savoir plus sur le baptême : Histoire du baptême sur la site coire.com

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    Bail à ferme de la Rousselière, Le Louroux-Béconnais, 1619

    Je poursuis mon travail sur Le Louroux-Béconnais, et voici en 1619 le bail à ferme de la Rousselière.
    Ici, le preneur est manifestement un prête-nom, et on découvre à la fin de l’acte qui doit être le véritable preneur, qui se dit caution du premier, mais qui est à mon avis le véritable preneur puisqu’il est originaire du Louroux-Béconnais, y a d’autres biens.

    Olivier Hiret est frère de mon ancêtre Michel Hiret, et j’ai sur retrouvé sur eux aux archives des centaines d’actes notariés, puis reconstituée l’histoire de cette famille dans mon ouvrage L’Allée de la Hée des Hiret, 1400-1650 gentilshommes mi-Bretons mi-Angevins, en vente chez moi.
    Je dois cependant préciser, que malgré 10 années de recherches ininterrompues sur cette famille, et malgré de nombreux baux concernant la Rousselière elle-même, je ne suis pas parvenue à comprendre comment Olivier Hiret en était propriétaire, mais une chose est certaine elle appartenait bien à lui, ou à Françoise Mallevault son épouse.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 24 octobre 1619 après midy, devant nous Noel Berruyer notaire royal à Angers furent présents establis et deuement soubzmis honorable homme Me Ollivier Hyret sieur du Druil advocat au siège présidial de ceste ville y demeurant paroisse de Saint Maurille d’une part,
    et Abel Gouin marchand demeurant en ceste ville paroisse saint Michel de la Pallu d’autre part, lesquels confessent avoir fait et font entre eux le bail à tiltre de ferme conventions et obligations qui s’ensuivent

    c’est à savoir que ledit Hyret a baillé et baille par ces présentes audit Gouin ce stipulant et acceptant audit tiltre de ferme et non autrement pour le temps et espace de 7 années et 7 cueillettes entières et parfaites qui commenceront à la Toussainctz que l’on dira 1620 et qui finiront à pareil jour scavoir est le lieu et mestairie de la Rousselière situé en la paroisse du Loroux Besconnays comme il se poursuit et comporte avecq ses appartenances et despendances sans aulcune réservation en faire à la charge dudit preneur d’en jouir et user ledit temps durant comme un bon père de famille doibt et est tenu faire sans rien démolir, tenir et entretenir et rendre les maisons granges estables et logements dudit lieu en bonne et suffisante réparation comme elles luy seront baillées en entrant
    tenir et entretenir aussi les haies et fossez d’autour les terres dudit lieu bien et duement comme il appartient et y faire faire chacun an 12 toises de fossé neuf ou réparé aux endroits nécessaires
    payer et acquiter les cens rentes charges et debvoirs qui pourront estre deuz pour raison dudit lieu et en acquitera ledit bailleur
    fera planter chacun an sur ledit lieu aux lieulx nécessaires 12 esgrasseaulx de poyriers et pommiers et faire les antures qui se trouveront propres à faire de bonnes matières de fruits qu’il fera entourer d’espines pour les préserver du dommaige des bestiaulx

      il s’agit des jeunes plants bien sûr, tout comme les chesnots qui suivent. Ces précisions donnent une physionomie de la polyculture du lieu, pommes, poires, chênes, avoine etc…

    fera aussy planter chacun an 12 chesnots
    ne pourra coupper abattre ne esmonder aulcuns arbres fruitaulx ne marmantaulx par pied branche ne autrement fors les esmondables et en saisons convenables
    ne pourra aussy ledit preneur rechaulmer les terres dudit lieu fors seulement pour sepmer 2 septiers d’avoine grosse et 2 septiers d’avoine menue chacun an
    pourra ledit preneur coupper sur ledit lieu quelques hommeaulx et fresnes pour les aplets des chartes et charrues pour l’usage dudit lieu seulements ; au cas qu’il s’en trouve de bons sur ledit lieu, luy auront esté marquez préalablement par ledit bailleur

      cette clause est sans doute peu fréquente car c’est la première fois que je la rencontre, mais elle est assez explicite des modes de vie : ici, on voit donc l’entretien des charues.

    rendra ledit preneur en fin dudit temps les foings pailles chaumes et engres sur ledit lieu comme il s’en trouvera y entrant
    rendra ledit preneur en fin dudit temps audit bailleur le nombre qualité quantité pour tel prix de sepmances et bestiaulx sur ledit lieu que ledit bailleur luy en fera bailler par Bernier fermier à présent audit lieu dont sera fait procès verbal au commencement dudit bail que ledit preneur prendra en conséquence des précédents baulx

    et est fait ledit bail oultre les charges susdites pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur par chacune desdites années la somme de sept vingt livres (140 livres) tz par chacun an par ledit preneur audit bailleur en sa maison audit Angers au jour et feste de Toussaint premier payement commençant à la Toussainctz que l’on dira 1621 et à continuer

      c’est une belle somme, qui laisse présumer que la métairie est importante ou de bon revenu pour l’exploitant direct.

    et oultre a ledit bailleur ceddé et transporté audit preneur la ferme dudit lieu de l’année prochaine qui eschoira à la Toussaint de 1620 pour s’en faire payer par ledit Bernier ainsy et comme ledit bailleur eust peut faire cessant ces présentes et à ceste fin l’a mis et subrogé en son lieu et place
    ladite cession faite pour et moyennant la somme de sept vingt livres que ledit preneur promet et s’oblige payer audit bailleur dedans la sainct Jehan Baptiste prochaine

    et a esté préent noble homme Guy Dupont sieur de Riou demeurant en ceste ville dite paroisse saint Michel de la Pallu, lequelle aussy estably et duement soubzmis soubz ladite court a cautionné et cautionne ledit Gouin preneur du présent bail au payement du prix de ladite ferme accomplissement des clauses charges et conditions d’iceloy bail ensemble de ladite cession et de ce s’en est constitué principal preneur solidairement avec ledit Gouin et en a fait sa propre debte obligation avecq renonciation au bénéfice de division discussion et ordre priorité et postériorité

      Abel Gouyn me semble avoir servi ici de prête nom à Guy Dupont. En effet, Mr d’Ambrières, spécialiste des travaux sur les Gouyn, notamment dans ses 2 ouvrages sur cette famille, consultables aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, m’indique qu’Abel Gouyn ne semble pas avoir été concerné par ce bail.

    ce que lesdites parties ont voulu consenti stipullé et accepté etc dommaiges etc obligent les biens et choses desdits Gouin et sieur Dupont à prendre vendre etc renonçant etc par espécial au bénéfice de division discussion et ordre etc font les avons jugez etc
    fait et passé audit Angers à notre tabler en présence de Me Pierre Desmazieres et François Chauvet praticiens demeurant audit Angers tesmoings
    Signé : Gouyn, Hyret, Desmazières, Chauvée, Berruyer

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