La seigneurie de la Gravoyère et le prieuré Saint Blaise, 1309-1828

Il y a un an nous fêtions ici saint Blaise.

Il y a quelques années, les Amis du château de la Gravoyère, à Noyant-la-Gravoyère, firent appel à moi pour tenter de comprendre, du moins telle était leur question, les liens éventuels entre le château de la Gravoyère, le prieuré saint Blaise de la Gravoyère, et les traces d’exploitation de gisements de fer relevées par eux sur les ruines du château de la Gravoyère, dont les ruines ont été sauvées par leur Association faisant un boulot formidable.

A Noyant-la-Gravoyère (près de Segré, Maine et Loire), existaient au Moyen-âge, 2 seigneuries, Noyant et la Gravoyère. Près des bois de cette dernière, un prieuré Saint-Blaise avait été fondé. Au fil des siècles, le prieur ne fut plus résident, mais vivant au loin, et jouissant des énormes revenus du prieuré, plus que largement doté autrefois par des donateurs trop généreux alors.
C’est ce qui ressort des mois que j’ai passés à dépouiller le fonds de ce prieuré au Mans, pour les années 1309 à 1828, soit 5 siècles d’histoire. Ce fonds, qui n’avait pas été étudié auparavant, ne permet pas de confirmer les hypothèses ou récits antérieurs, autrement dit, je suis venue troubler quelques certitudes mal acquises, et mes travaux ont donc été froidement accueillis. De telles distorsions entre des prétendues vérités historiques, héritées d’historiens approximatifs en particulier au 19e siècle, ou de légendes colportées par les locaux, ne sont pas rares.
Je veux ici témoigner que l’an dernier, j’ai pu avoir sur ce problème de l’histoire locale un entretien assez explicite avec l’historien de Cholet, entretien qui montrait notre convergence de vues sur ce douloureux problème des travaux d’antan versus nos travaux actuels. En effet, nos travaux, infirmant parfois des idées reçues, vont jusqu’à être rejetés car le résultat ne convient pas à certains… Puissent un jour ceux qui ont colporté l’histoire locale erronnée entrevoir l’énorme travail et la non moins énorme rigueur, que j’ai apportés soigneusement, à la mémoire du château de la Gravoyère, du prieuré saint-Blaise et des lieux et familles qui tournent autour de leur histoire.

Je remercie ici les historiens qui m’ont fait confiance et ont bien voulu considérer mon travail.

    Voir l’histoire de la seigneurie de la Gravoyère et du prieuré saint Blaise de la Gravoyère (86 pages au format .PDF, auteur Odile Halbert, reproduction interdite sur autre support ou envoi par email en pièce jointe, seule une copie unique sur votre machine est autorisée)


Le prieuré saint Blaise en 2006, propriété de la commune de Noyant-la-Gravoyère

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Comme le rappelle en décembre 2009, la revue L’Ordinateur Individuel, dans son article ASPIREZ TOUT LE WEB, « Tous les éléments présents sur Internet, textes, images, vidéos, extraits sonores, sont soumis au droit d’auteur, même si leur accès est libre et gratuit et qu’aucune mention en précise qu’ils sont protégés. Des exceptions existent tout de même. L’auteur d’une oeuvre sun Internet ne peut s’opposer à la copie ou reproduction réservée à un usage strictement privé du copiste. Vous pouvez donc parfaitement copier ce que vous souhaitez sur Internet sur votre ordinateur, dans la mesure où cela reste sur votre ordinateur, dans la mesure où cela reste un usage privé. En revanche, il est illégal de diffuser, sans l’accord explicite et écrit de leurs auteurs et sous quelque forme que ce soit, sur internet en public sur un magazine… des données que vous avez récupérées. »

Un grand pélerinage disparu : monsieur Saint-Méen

Prononcez monsieur saint Main, comme on disait autrefois.

Le grand livre des pélerinages, de Philippe Olivier, n’en fait pas mention. Pas même le site de Saint Méen le Grand, qui ne cite que l’abbaye et le saint, pas le pélerinage

Pourtant, Clotilde-Y. Duvauferrier-Chapelle lui a consacré un ouvrage, paru en 1985 en 1279 exemplaires, épuisé : Saint-Méen-Le-Grand – Coeur De Bretagne Historique, Profonde, Mystérieuse – Au Pays De Montfort En Brocéliande Et Généalogie Des Princes De Bretagne – Préfaces Du Sénateur Marcel Daunay & De Yann Brekilien.
Rappelant au passage toutes les célébrités de Saint-Méen, dont Théodore Botrel, qui passait son enfance chez sa grand’mère Joubaux au Parson, elle évoque longuement la vie de saint Méen.

A propos de chant, vous pouvez d’ailleurs vous exercer sur l’air du Coeur sacré de Jésus :

De nos déserts vous fûtes la merveille,
Quand vous viviez au terrestre séjour ;
Glorieux Méen, daignez prêter l’oreille
A nos accents, à nos concerts d’amour
Refrain
Illustre Saint, vous êtes notre père ;
Auprès de Dieu, protégez vos enfants ;
Du haut du Ciel écoutez leur prière,
Soyez sensible à leur tendres accents.

  • la vie de saint Méen
  • Mais, la vie de saint Méen, comme tout personnage de son époque (il est né vers 540), est parfois entremêlée de légendes populaires. Ecoutons d’abord la vie religieuse selon le dictionnaire hagiographique des saints, de l’abbé Pétin, encyclopédit Migne :

    MÉEN (saint), Mevennius, abbé en Bretagne, était Anglais de naissance et sortait d’une famille noble et riche de la province de Gwent.
    Contemporain de saint Magloire et de saint Samson , il était, à ce que l’on croit, proche parent de l’un et de l’autre.
    Ayant quitté sa patrie pour venir dans l’Armorique, il y prêcha l’Evangile avec beaucoup de succès.
    Caduon , comte du pays, lui donna un terrain , pour bâtir un monastère, et Guérech 1er, comte de Vannes, prit cet établissement sous sa protection.

    Saint Samson, ayant fondé ensuite le monastère de Saint-Jean-Baptiste à Gaël, y établit saint Méen pour premier abbé. Celui-ci donna l’habit à saint Judicaël, roi de Domnonée, qui venait de renoncer à la couronne pour embrasser l’état monastique, vers l’an 616. Il fonda près d’Angers un autre monastère qu’il peupla de ses disciples, et qu’il allait souvent visiter pour les entretenir dans la ferveur.
    Il détermina, par ses exhortations, un nombre de personnes à se consacrer a Dieu dans la solitude.
    Saint Méen mourut vers l’an 617, dans le monastère de Gaël, qui a pris son nom. Son tombeau, illustré par beaucoup de miracles, attire un grand nombre de pèlerins. On trouve son nom dans les litanies anglaises du vii’ siècle , et sa fête est marquée comme solennelle dans les calendriers de la plupart des diocèses de Bretagne, sous le 21 juin.

    Chapelle saint-Méen, Montjean-sur-Loire, collection priviée, reproduction interdite
    Chapelle saint-Méen, Montjean-sur-Loire, collection priviée, reproduction interdite
  • Les légendes se rapportant à saint-Méen.
  • Son embarcation pour traverser la Manche serait une auge de pierre. En fait, selon Mme Duvauferrier-Chapelle, saint Méen et ses compagnons auraient traversé sur un assemlage de claies en osier recouvertes de peaux cousues ensemble. Une auge de pierre percée fixait le mât. Abandonnée sur la grève, l’embarcation pourrit, et seule l’auge resta. La légende fit le reste.

    Infatigable voyageur, saint Méen entreprit d’évangliser ll’Armorique, a Gaule, la Belgique et peut-être l’Italie, cette dernière via la Bretagne l’Anjou, la Guyenne, le Languedoc, le Lyonnais, le Dauphiné, la Savoie. Il s’abreuvait aux fontaines tout au long de ses périples, dont une partie avaient déjà des vertus thérapeutiques, mais après son passage elles devenaient miraculeuses. La liste de ces lieux tient en plusieurs pages. Naturellement la Bretagne est bien équipée, mais l’évêché de Nantes conserve Avessac, Saint-Méen-du-Cellier, près Clermont qui domine le fleuve et fut propriété de l’acteur Louis de Funès, et enfin Champoceaux possède un rocher de saint-Méen.
    En Anjou et Maine on compte : Chaudron-en-Mauges, Pontmain avec un certain Comte Méen, Ruillé-le-Gravelais où il est patron de paroisse, Saint-Hilaire-Saint-Florent àrès Saumur, où furent déposés les reliques de saint Méen durant l’invasion Normande, Thouars.
    Mais surtout Lasse dans le Baugeois, et Chateaupanne près de Montjean sur Loire. Selon François Lebrun, Les Hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles, 1975, ces 2 fontaines miraculeuses étaient particulièrement vénérées, d’abord pour la lèpre que saint Méen était censé guérir, puis, après la disparition de ce terrible mal en France, pour une forme de gale particulièrement opiniâtre dite mal Saint-Méen. Chaque année, le 21 juin, jour de la fête de saint Méen, les malades viennent en foule pour se baigner soit à Lasse, soit à Châteaupanne.

  • Actes relevés dans les registres paroissiaux :
  • Le Louroux-Béconnais, 49 : 1600 – « Le mesme XXVIIIe d’apvril mil six cens fut inhumé au petit cimetière aulx pauvres le corps de deffunt Clément Arevys lequel est décédé en ceste paroisse acomplissant le voyage de monsieur St Main (Méen) lequel est de la paroisse de Saint Segondin comme est par l’attestation de J. Deshommes vicaire de ladite paroisse de saint Segondin fait par moy le jour et an que dessus » v°61-172
    1610 – « Le seziesme jour du mois d’aoust mil six cents dix fut inhumé le corps de defunct Guillaume Du Hay vivant demeurant et habitant de la paroisse de St Remy de Faurelles en l’évesché de Chartres lequel Du Hay mourut et décéda en ce bourg s’en retournant de son voyage de St Meen en Bretaigne le corps duquel fut inhumé au grand cymetière » v°124-172
    1613 – « Le premier jour du moys d’apvril mil six cens treze fut inhumé au petit cimetière aux pauvres le corps de deffunt Claude Garnier fils de Jehan Garnier lequel mourut en ceste paroisse allant accomplir le voyage de monsieur de Saint Main par moy » v°151-172
    1650 – « Le vingt et uniesme jour de mars mil six centz cinquante fut inhumé au cymetière des pauvres de la paroisse du Louroux Besconnais le corps de deffunct Toussaint Pignard qui décéda en faisant le voyage de St Meen par Talourd »

    Marans, 49 « Le 24.4.1662 la messe de la frairie de Ste Catherine a esté célébrée par Me J. Crannier prêtre pour le repos de l’âme de deffunct Mathurin Halligon qui est mort en faisant le voyage à Mr de St Méen »

    Montreuil-sur-Maine, 49 : Le 18.7.1612 baptême de « Jehan filz de Jehan Tiolier et d’Isabelle Daulx paroissiens de Sainct Delaunme Diocèse de Langre eux disant pelerins de Sainct Méen, parain Jehan Beaux marene Fleurense Gernigon »

    Ampoigné,53 : le 4.5.1691 baptême de Julien Blanchet fils de Jullien et de Mathurine Lefaucheux de la paroisse Notre Dame de Tillamente diocèse de Chartres, lesquels s’en retournent du voyage du Bienheureux St Méen »

    Cossé-le-Vivien, 53 : «Inhumation le 13.4.1644 de François d’Azé, pauvre mendiant, soy disant habitant autrefoys en la paroisse de Montreuil-Bellay vers la ville de Saulmur, sargetier de vacation, faisant le voyage de monseigneur de Saint Méen, décédé en la métairie de la Mouisantière à Cossé-le-Vivien » (registre paroissial de Cossé)

    Saint-Erblon, 53 « inhumation le 17.12.1662 à Saint-Erblon-sur-Araize(53) de Louys Hervé, de la paroisse Saint Laurens évesché d’Orléans suivant son certificat atteint du mal Saint Main est décédé au lieu de la Richardière demeure de René Harault faisant le voyage de St Main» (registre paroissial) –

  • Pélerinage en Bretagne vers Saint-Méen-le-Grand, ou vers les fontaines miraculeuses ?
  • Certaines sépultures dans les registres précisent que le voyage était en Bretagne. Il me paraît donc nécessaire d’en recueillir le maximum pour dresser un bilan utile.
    Par contre, je viens à l’instant de mouliner ma machine sur le mot Méen, et je m’aperçois que j’ai beaucoup de relevés dans mes relevès que ceux que j’ai mis ci-dessus. Il me faut un peu de temps pour dresser une page dédiée à tous mes propres relevés de saint Méen, dont à bientôt sur cette page où je mettrai le lien vers mon propre travail. Mais, comme vous savez où sont mes relevés, vous pouvez ici ajouter vos observations ailleurs. La liste des mes relevés est ici colone de droite.

    Gardez vos forces pour saint Jacques, je vous prépare une page sur lui.

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  • Livre d’or de février 2009

    Voyez celle de janvier

    Désormais je ne réponds plus aux innombrables emails de questions personnelles, suivis immédiatement d’emails d’insultes car je n’en fais pas assez à leur goût. Afin de me protéger des innombrables indélicats qui m’utilisent, désormais tout échange sera public, sur mon blog, et bien visible par tous.

    Chaque premier du mois une telle feuille sera à votre disposition : remerciements, commentaires autres que ceux des sujets du blog, questions intéressantes et non personnelles… Ces feuilles seront toutes accessibles dans la catégorie Livre d’Or

    Cette page n’est pas destinée à mes habitués, mais uniquement destinée à remplacer mon email vis à vis de prétendus internautes de tous poils, armés de questions plus ou moins bienveillantes, afin que leurs interventions soient publiques, ce qui limitera leurs insultes en retour.

    Voyez celle de janvier
    Tous ces pages sont dans la catégorie Livre d’Or

    ATTENTION, les commentaires de cette page sont fermés, voyez la page du premier jour du mois en cours.

    Mathieu et Thibault du Bois-Joulain vendent une métairie à Vritz, 1585

    Voici une trace de la famille du Bois-Joulain, terre située à Angrie. Le dictionnaire du Maine-et-Loire, de Célestin Port, donne cette famille disparue fin 16e siècle, donc probablement avec les deux frères que nous voyons ici. Vous trouverez l’histoire d’Angrie et l’histoire du Bois-Joulain sur page page Angrie.

    Les 2 frères du Bois-Joulain, Mathieu et Thibault, vendent en 1575 une métairie située à Vritz, c’est à dire en Bretagne. Ainsi que nous l’avons déjà vu ensemble, la vente doit être passée par un notaire royal, s’agissant d’un bien situé en Bretagne vendu par des Angevins. Ici, le notaire royal est à Angers, ce qui laisse à penser encore une fois qu’en tant qu’Angevins les vendeurs ont opté pour un notaire Angevin, car ils auraient aussi bien pu aller à Nantes.

    Les du Bois-Joulain ont manifestement un besoin urgent de liquidités car il s’agit d’une vente assortie d’une condition de remeré, condition que d’autres régions de France donnent comme : à pacte de rachat.
    L’acte ne permet pas de dire si cette clause fut suivie du remeré dans les 3 ans, et comme je vous l’ai déjà raconté ici, rien ne permet d’affirmer que le vente fut définitive, car parfois l’acte de remeré est ailleurs, sur un autre acte.

    Enfin, la métairie vendue est dénommée la Courblaie, nom de lieu que je n’ai pu identifier, mais je ne suis pas une spécialiste de Vritz d’une part, et les actes du 16e siècle donnent parfois des lieux disparus ou tout au moins renommés ultérieurement.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, serie E4212 – Voici ma retranscription de l’acte : Le 1er mai 1575 en notre cour du roy notre syre Angers (Chailland notaire) endroict par devant nous personnellement establiz nobles hommes Mathieu et Thibault du Bois-Joullain syres dudit lieu tant en leurs privés nom que au nom et se faisant fors de damoiselle Marguerite Renard femme et espouse dudit Mathieu à laquelle ils ont promis et promectent faire ratiffier et avoir agréable ces présentes, et à l’entretenement d’icelles la faire valablement obliger avecques les renonciations requises et nécessaires et en fournir et bailler à l’achepteur cy-après nomme lettres de ratiffication et obligation vallables dedans quinze jours prodhainement venant à peine de touttes pertes dommages et intérestz ces présentes demeurant néanlmoings etc demeurant lesdits du Bois-Joullain audit lieu et maison de Boisjoullain paroisse d’Angrie soubzmettantz lesdits establis eulx et chacun d’eulx et en chacun desdits noms et qualités seul et pour le tout sans division renonçant au bénéfice de devision d’ordre et discussion leurs hoirs etc

    confessent etc avoir vendu ceddé quicté délaissé et transporté et encore vendent cèddent quictent délaissent et transportent dès maintenant et à toujours mais etc

    à honneste homme syre Pierre Drouet marchand demeurant à Candé présent, qui a achepté et achepte pour luy ses hoirs etc le lieu domaine appartenances et dépendances de la Courblaie ainsi qu’il se poursuit et comporte et que les mestaiers l’exploictent et en jouissent sans rien excepter en la paroisse de Veriz en Bretaigne au fief et seigneurie de Vriz et d’icelle tenu aux cens rentes et debvoirs anxiens et accoustumez que lesdites parties ont certifié ne pouvoir déclarer, franches et quites du passé, transportant etc

    et est faicte ceste présente vendition cession delais et transport pour le prix et somme de unze cens cinquante livres tournois quelle somme ledit achepteur a présentement sollvé poiée et baillée contant auxdits vendeurs qui l’ont eue prinse et receue en testons reales et autres espèces de monnaie au pois et prix de l’ordonnance du roy en présence et à veue de nous dont etc laquelle somme est provenue des deniers receuz par ledit Drouet desdits du Boisjoullain par le moyen de la transaction et accord ce jourd’huy et auparavant ces présentes faicts entre les parties et receue par nous notaire soubzsigné

      je ne pense pas que les 2 frères soient repartis à Angrie avec cette somme, et je suppose que partie ou totalité de cette somme était pour payer des dettes sur Angers. Angrie est située à une journée de cheval d’Angers, soit ici très précisément 38 km. Angrie touche également Candé, demeure de l’acquéreur, qui a sans doute ses liquidités sur Angers et n’est pas venu à cheval avec à Angers. Nous sommes en fait ici encore devant le rôle de capitale monnétaire de la province.

    o grace et faculté donnée par ledit achepteur auxdits vendeurs esdits noms eulx retenue de recouse et remerer lesdites choses dedans d’huy en trois ans prochainement venant en payant par lesdits vendeurs audit achepteur ladite somme de unze cens cinquante livres pour le fort principal avecques les frais mises raisonnables

      voici la condition de remeré. L’acte ne comporte pas en post scriptum le remeré ce qui ne signifie pas qu’il ne fut pas opéré, car il peut être ailleurs, sur une autre minute notariale, ainsi le plus souvent nous devons rester sur notre faim.

    à laquelle vendition et tout ce que dessus est dict tenir etc et lesdites choses garantir etc et aux dommages etc obligent etc renonçant etc mesmes au bénéfice de division d’ordre et discussion foy jugement condamnation etc
    fait et passé audit Angers ès présence de Me Symon Haran praticien en court laye demeurant audit Angers et Jehan Beron sergent royal tesmoins à ce requis et appellez
    et a esté payé par ledit acquéreur par consentement desdits vendeurs aux médiateurs de ces présentes la somme de 4 escuz d’or sol

      soit 12 livres, soit un peu plus de 1 % de commission, et notez qu’ici le terme utilisé est moderne, alors que le plus souvent il est alors dit vin de marché.


    Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire, Reproduction interdite, pas plus d’ailleurs que mes pages qui sont propriété intellectuelle.

      ces signatures sont typiques des familles nobles, contrastant avec les signatures bourgeoises. Elles sont le plus souvent écrites avec ou sans le prénom entier, en caractères plus larges et réguliers, alors qu’un bourgeois signe avec l’initiale de son prénom devant son nom, et ajoute des floritures très variées.

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