Vente de la métairie de la Prouverie par Pierre Le Cornu du Plessis et de Cosme : Pommerieux (53) 1587

J’ai relevés plusieurs actes concernant la famille Le Cornu, dont cette vente de la Prouverie en Pommerieux. Par contre, Pierre Le Cornu n’est pas le seul vendeur, et je n’ai aucune idée de ses liens avec les 2 autres vendeurs, en particulier j’ignore s’ils sont liés et si oui comment.

Cet acte notarié est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7.

Voici la retranscription de l’acte : Le 24 octobre 1587 après midy, Dvt Grudé Nre royal Angers, en la court du roy notre sire à Angers endroit personnellement establiz

Pierre Le Cornu escuyer Sr du Plessis et de Cosme et de la Rongère demeurant audit lieu du Plessis paroisse dudit Cosme,
honorable homme René Rousseau Sr de la Tementière demeurant au lieu de la Rousselière paroisse dudit Cosme,
et Me Jullien de St Denys advocat à Angers et y demeurant paroisse St Pierre
soubzmettant eulx et chacun d’eulx seul et pur le tout sans division de personne ni de biens etc confessent etc avoir aujourd’hui vendu quité ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vend quitte cède délaisse et transporte perpétuellement par héritage et promys garantir de tous troubles empeschement
à noble homme David de la Marqueraye Sr de la Primetière conseiller du roy en sa court de parlement de Bretaigne à ce présent stippulant et acceptant et lequel a achaité et achaité pour luy ses hoirs
le lieu domaine mestayrie appartenantes et deppendances de la Prouverie

(l’abbé Angot donne Courbeveille, Laubrières et Pommerieux, et pour celle de Courbeveille il donne seigneur en 1590 Jean Le Cornu du Plessis de Cosmes)

sis et situé en la paroisse de St Clément de Craon composé de maisons granges estbales ayreaux rues yssues jardins vergers de 60 journaux de terre labourable ou environ et autres appartenances et dépendances, et tout ainsi que ledit lieu et mestairie de la Prouverye se poursuit et comporte avecques toutes et chacunes ses appartenances et dépendances sans aucune chose en excepter retenir ne réserver
tenu ledit lieu du fief et seigneurie du Breil Berard aux cens rentes et debvoyrs seigneuriaux et féodaux anciens et acoustumez que les partyes advertyes de l’édit royal ont vériffié ne pouvoyr déclarer franche et quite des arrérages du passé transportz etc (l’abbé Angot donne le Breil Bérard sous l’article du Breil (le Haut-), tout en citant le nom du Breil Bérard qu’il avait rencontré en 1343, puis 1648 et 1693. En est seigneur en 1538 Jean Le Cornu du Plessis de Cosmes, maintenu en possession contre Guy de Scépeaux. Ce fief était situé sur Pommerieux à la limite Nord et joignant Denazé. Donc le notaire a fait une légère erreur en donnant le lieu situé à Craon, car il s’agit bien de Pommerieux)
et est faicte la présente vendition pour le prix et somme de 400 escuz sol en allant à (soit) la somme de 1 200 livres tournois payée et baillée comptée et nombrée manuellement contant par ledit achaiteur auxdits vendeurs quelle somme lesdits vendeurs ont prinse et receue en pièces et au veu de nous en seze escus quart d’escu le tout au poix pris et court de l’édit royal dont ils se sont tenys à contant et en ont quité et quitent ledit achaiteur…
fait et passé audit Angers maison de noble homme Me Hervé de la Marqueraye Sr de Villegontier advocat audit siège.

  • Commentaires
  • 1. Le samedi 2 août 2008 à 17:14, par Du Périgord

    Quel est cet ouvrage de l’abbé ANGOT auquel vous vous référez ?

    2. Le samedi 2 août 2008 à 17:22, par Odile

    le Dictionnaire Historique Topographique et Biographique de la Mayenne, en 4 volumes (épaix), de l’Abbé A. Angot, qui a été réédité en 1982 et toujours disponible aux Editions Joseph Floch à Mayenne en Mayenne.

    3. Le samedi 2 août 2008 à 18:22, par Stanislas

    Pierre Le Cornu est le fameux capitaine ligueur de Craon, les généalogies ne donnent pas de liens avec ses co-vendeurs.

    Odile Halbert – Lorsque vous mettez mes travaux sur un autre site ou base de données, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

    Avaleur de vin, début 17e siècle, Angers St Pierre

    qui décharge le vin (ou le cidre) des bâteaux et le livre dans les caves des acheteurs

    Je suis née avant guerre, ainsi parlait-on jusqu’aux années 60 des personnnes qui avaient connu la guerre.
    Or donc, j’ai vécu les descentes précipitées à la cave. Mes parents avaient une maison du 19e siècle, époque où l’on construisait encore les maisons de ville sur cave en sous-sol, juste un soupirail y accédant de l’extérieur, destiné à livrer le charbon, alors répandu. Nous pouvions donc nous mettre à l’abri tandis que les Américains déversaient 3 tonnes de bombes sur Nantes…
    Si j’ose parler de cet abri souterrain, c’est que la cave souterraine est en voie de disparition, et il est probable que beaucoup de petits Français d’aujourdh’ui assimilent le terme cave avec ces horribles caveaux, peu souterrains pour la majorité, qui sont sous les appartements des immeubles… Rassurez-vous, je connais, c’est ainsi que je vis depuis des années, dans une tour pur béton.

    Aujourd’hui nous partons dans les caves de la ville d’Angers, dans lesquelles chacun conserve son vin en busse :

    Angers St Pierre : le dimanche deuxième jour de juillet 1606 décéda Nicolas Rommy vivant avaleur de vins. (Il demeure donc au port de réception des boissons pour la ville d’Angers)

    La meilleure définition est dans le Dictionnaire du monde rural de Marchel Lachiver, Fayard, 1997 : ouvrier qui descend du vin dans la cave. Et voici le verbe avaler : 1. Faire descendre, faire tomber – 2. Descendre rapidement, dévaler. – 3. Faire descendre dans le gosier (Larousse, Dictionnaire de l’ancien français – Moyen Âge, 1994) – Le même dictionnaire, mais de l’époque suivante, c’est à dire du Moyen Français, la Renaissance, donne toujours : 1. Descendre, tirer vers le bas. – 2. Faire descendre, conduire ou envoyer vers le bas. – 3. Faire tomber… abaisser, etc…

    Reste à savoir si c’est le vin qu’on descendait ou le vin et son contenant, qui était alors la busse. Avant de comprendre, mettons les choses au point :

    la vin (ou le cidre) est vendu dans une unité de mesure du commerce, appelée la pipe. La pipe angevine mesure 446, 4 litres, et tous les actes notariés portant vente de ces boissons sont effectués sur la base de cette unité commerciale.
    ces transactions commerciales, tout comme les droits issus des baux à moitié, etc… s’entendent net, ce qui signifie qu’on y traite commercialement que du liquide (le contenu des fûts) et jamais du contenant (le fût)
    le vin (ou le cidre) est transporté et stocké en fûts de bois, dont le plus utilisé est la busse. La busse mesure une demi-pipe, soit 223,2 litres.
    le tonneau existe bien, mais ne circule pas. Il est une autre unité de mesure, correspondant à 2 pipes, soit 892,8 litres
    pour compliquer la chose, les transactions plus importantes (celle des marchands de vin) sont exprimées en fourniture. La fourniture est donc elle aussi une unité de compte, et vaut 21 pipes, soit 9 374,4 litres.
    l’Anjou exporte du vin, et le vin circule par bateaux. Outre Nantes, on livre aussi Château-Gontier, d’où, chargés sur des charrettes, ils sont acheminés vers Laval et Craon (Michel Le Mené, les Campagnes angevines à la fin du Moyen âge, 1982)
    grâce à la traite (impôt sur le vin) et les péages (par exemple celui de Champtoceaux), on a des chiffres du trafic. La Loire voit chaque année quelques dizaines de milliers de pipes de vin vers Nantes.
    Après avoir vu les bases du commerce du vin, revenons à la cave de notre acheteur et au livreur à domicile :

    tous les inventaires après décès estiment scrupuleusement les fûts, un par un, vide ou plein.
    les fûts vides ne quittent pas la cave et appartiennent en propre à l’acheteur. Ils ont une valeur variable selon leur état, mais assez élevée (je vous ferai prochainement un billet sur le prix du fût vide). Nous avons vu ci-dessus que ces fûts sont généralement des busses. Bien sur, le fût dure des années.
    or, le vin est réceptionné chaque année
    Le vin (ou le cidre) ne peut donc être déchargé des bateaux vers chaque cave qu’en vrac, et transporté liquide jusqu’au fût de l’acheteur. Les bâteaux repartent ensuite à fût vide, faire un nouveau chargement. D’ailleurs, de nos jours, tous les camions citernes qui circulent sur nos autoroutes (et Dieu sait s’il en circule) fonctionnenent de même, pour ne pas souiller au retour la citerne par un autre produit. C’est important pour l’essence mais encore plus pour les produits alimentaires… On fonctionne donc toujours de même 4 siècles plus tard…

    Sur Internet (une fois n’est pas coutume, car on trouve n’importe quoi le plus souvent, donc il faut surtout ne rien y regarder ! Dans le cas présent je pense qu’on peut avalider connaissant le sérieux de Mr de Tarade qui dirige le grand armorial) les avaleurs de vin et les jaugeurs de foin de la ville de Béthune (Picardie) blasonnent d’or à un chevron de gueules chargé de deux billettes d’argent
    Ceci est extrêmement intéressant, car ces avaleurs de vin y sont alliés aux jaugeurs de foin. Ce qui laisse à penser qu’ils jaugent tous. Donc, on peut en conclure qu’outre le transport en seau, notre avaleur de vin avait pour mission de mesurer (contrôler) la transaction commerciale, et ses seaux devaient être jaugés. Les réceptacles jaugés étaient alors rares, les jaugeurs aussi, donc l’avaleur de vin possédait en propre des seaux jaugés.

    J’ai essayé de comprendre comment certains en étaient venus à penser que les fûts pleins descendaient chaque année les étroits escaliers des caves… (rappelez vous un busse contient 223,2 litres, sans compter son poids propre). J’ai alors trouvé dans l’Encyclopédie de Diderot : AVALAGE, s. m. terme de Tonnelier ; c’est l’action par laquelle les maîtres Tonneliers descendent les vins dans les caves des particuliers. – POULAIN, instrument dont les Tonneliers se servent pour descendre les pieces de vin dans les caves, ou pour les en retirer. Il y en a de deux sortes, savoir le grand & le petit poulain.
    Je pense qu’il faut comprendre l’Encyclopédie en fût vide, livré par le tonnelier. Sinon, aucune transaction commerciale, aucun inventaire après décès ne tient debout, sans parler de la difficulté d’un telle descende de 300 kg par un escalier étroit, même avec les poulains.

    Je suis tellement troublée par la méthode de commercialisation, livraison, et réception des boissons, que je vous promets de mettre bientôt sur ce blog des exemples d’achat, de voiturage, et aussi l’estimation du prix des fûts vides… A bientôt.

    Commentaires

    1. Le lundi 23 juin 2008 à 15:59, par sarah

    dans le Larousse: « Poulain (manut.) assemblage de deux madriers ou de deux profilés réunis par des entretoises et dont on se sert soit pour la manutention des tonneaux soit pour celle des pièces lourdes:(machines-outils, blocs de pierre etc… Poulain mécanique (manut.) poulain comportant un berceau sur lequel on place la charge, qui se déplace le long du poulain, à l’aide d’un système mécanique actionné à la main ou par un moteur » Ce système qui devait être à poulies, je suppose, devait permettre de descendre les tonneaux pleins dans les caves…

    Note d’Odile : c’était dans mon billet, extrait de l’encyclopédie Diderot. Mais ces poulains ne servaient pas à descendre les busses dans les caves puisque le vin n’est pas vendu en busse mais en unité commerciale la pipe, et sans aucun contenant. Or, je vous ai expliqué que le contenant qui est un fût de busse et non pas un tonneau, vaut cher, et qu’on le garde de très longues années… Par ailleurs, le terme tonneau est inexact, car en Anjou il mesure 892 litres et ne sort donc pas des chaix. Sarah, merci d’oublier le présent, et de comprendre qu’autrefois le cidre et le vin ne se conservaient pas, devaient être consommés dans l’année, et qu’on renouvelait chaque année le remplissage des fûts dans la cave… surtout pas en descendant chaque année un fût plein puiqu’il est bien plus facile de le vider au bateau, puis de transporter le vin dans le fût de la cave. Seuls les fûts partant en haute mer, dans un port maritime comme Nantes, ma ville, pour des mois, pouvaient être considérés comme des contenants perdus… pas ceux des particuliers…

    Route du clou : décès de Charles Laisné de La Coulonche à Longué (49)

    la route des Normands vers l’Anjou et l’Ouest continue…

    Merci à Carole Boulay d’avoir noté le décès de Charles Laisné, venant ainsi apporter sa pierre à la route du clou :

    Il est inhumé à Longué (49) le 6 novembre 1706 inhumation « Charles Laisné vivant époux de Renée Hardy de naissance de la paroisse de la Coulonge en Normandie et décédé à la ville de Longué et son corps a esté inhumé dans le cimetière de Longué par nous vicaire en présence de Hierosme Langlois son cousin, de Nicolas Langlois, de Nicolas Langlois (sic, 2 fois), et Michel Langlois et Louis Bunié ses amis qui onté déclaré ne savoir signer, or lesdits Hierosme et Nicolas les Anglois qui ont signé »

    Charles LAISNÉ °La Coulonche 4.11.1663 †Longué (49) 6 novembre 1706 Fils de François LAISNE et de Louise LOUVEL x La Coulonche 14.2.1697 Renée HARDY °La Coulonche 29.12.1667 Fille de Anthoine et de Louise Salles

    Simon LAISNÉ °La Coulonche ca 1700 x La Coulonche 28.1.1725 Barbe MESENGE Dont postérité
    Il y a 175 km de La Coulonche à Longué, située près de Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire), à descendre de Laval sur Saumur. On notera que 4 Langlois assistent à la sépulture. Cela ferait beaucoup de Normands ensemble pour être en route avec des marchandises, et on peut supposer que l’un ou plusieurs d’entre eux résident déjà en Anjou. Les uns faisant sans doute la navette avec des marchandises livrées au autres.

    J’ai mis à jour la reconstitution des Laisné de La Coulonche et La Sauvagère.

    Pourpoint, bas de chausse et chemise neufs : Morannes (49) 1626

    le prix de vêtements de domestique (AD49 Jucqueau notaire)

    Les catalogues d’hiver sortent en ce moment, alors voyons comment s’habiller l’hiver prochain en 1626. A part les inventaires après décès qui donnent le prix des vêtements plus ou moins usagée, il est rare de trouver le prix de vêtements neufs dans les actes notariés, car l’achat se passait de la main à la main, surtout pour les vêtements modestes. Voyez ma page sur l’habillement.

    Ici, il ne s’agit pas à proprement parler d’un achat de vêtements, mais le tailleur d’habits doit de l’argent à un serviteur probablement propriétaire avec son frère de la maison ou du jardin louée par le tailleur d’habits, qui va donc le payer en nature, en lui fabriquant des vêtements neufs.

    Le prix est peu élevé, mais la qualité grossière, et la couleur absente. D’ailleurs, elle était le plus souvent absente autrefois des vêtements ordinaires, le noir mis à part.

    Retranscription littérale de l’acte : Le 25 janvier 1626 Dvt Jacques Jucqueau Nre royal de la court de St Laurent des Mortiers Dt à Miré, Jean Trottier serviteur demeurant à la Chevallerie paroisse de Soeurdres et Jacques Ruau tailleur d’habits en la paroisse de Soeurdres, lesquels confessent avoir fait le conte que s’ensuit,

    savoir que ledit Ruau est demeuré tenu bailler et fournir audit Trottier un pourpoint de toille de réparon (le réparon est la seconde qualité de lin, après le passage au séran, c’est donc une toile grossière. Le pourpoint est une veste assez longue, boutonnée jusqu’au cou, et j’en ai même trouvé en vente sur le Web, style Moyen-âge, pour une somme tout à fait abordable, on peut même payer par carte bancaire !),
    une chemisolle (la chemisette est une sorte de camisole que portent les personnes de basse condition : Chemisette grise. Chemisette de serge, de futaine. Chemisette rouge – Selon le Dict. de l’Académie, 1694) de frise blanche (la frise est sorte d’étoffe de laine à poil frisé),
    un bas de chausse de sarge blanc (c’est le tissu de laine ordinaire, et nous avons déjà vu le sarger ou sergier)
    le tout neuf et prest à servir audit Trottier et ce dedans le jour et feste de Saint Martin prochaine (il a le temps, car c’est le 11 novembre et l’acte est passé le 25 janvier)
    quels habits sont pour demeurer quittes ledit Ruau vers ledit Trottier de la somme de 6 L 8 sols tournois en quoy il est tenu vers ledit Trottier par l’acte passé par René Geslin notaire où il est porté que ledit Ruau doibt audit Trottier la somme de 20 L 9 sols pour la jouissance de certains héritages appartenant audit Trottier et à Charles Trottier son frère duquel Charles ledit Jean se dit héritier

    6 L 8 sols est une somme assez importante, pourtant ce sont des vêtements simples et des tissus modestes. Autrefois, on achetait rarement de vêtements neufs : les tissus étaient plus solides que maintenant, et on usait jusqu’au bout, en rapiéçant et raccomodant souvent. J’ai appris pour mon bac S (sciences de l’époque) la couture facultative, et j’ai pratiqué à la maison la pose de pièces sur les vêtements usagés. C’était tout un art… probablement en voie de disparition… car maintenant on aime voir les trous, ou coller les pièces autocollantes….

    Commentaires

    1. Le dimanche 13 juillet 2008 à 14:17, par Marie-Laure

    c’est par cette coutume du  » recyclage  » des vêtements que la peste était parvenue dans ce village , en GB , dont j’avais parlé auparavant, les puces porteuses de peste ayant voyagé de Londres dans ces vêtements  » d ‘ occasion  » …

    2. Le dimanche 13 juillet 2008 à 16:15, par Josette

    Il ne s’agit, parobablement, pas de vêtements déjà portés puisque Jacques RUAU est tailleur d’habits

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    Hôtelier de l’hôtellerie des Trois Mores, Angers, 1673

    (Archives départementales du Maine-et-Loire, série 5E5)

    J’ai relevé cet acte parce qu’il indiquait une hôtellerie à Angers. Elle a un nom sympathique, car c’est encore TROIS.
    Le chiffre trois tourne autour de l’existence : naissance, vie et mort. La Trinité est présente dans plusieurs religions, pour exprimer trois divinités qui ne forment qu’un, ainsi Brahmâ, Vishnu et Shiva dans l’hindouisme, et le père, le fils et le saint Esprit chez les catholiques.
    On le retouve dans triumvirat, triade, etc… et dans le triangle des frères 3 points.

    Et bien entendu ce chiffre mythique apparaissait dans bon nombre d’hôtelleries : ainsi citons à Laval : Les Trois Croissants (1647), Les Trois Croix (1753-1793), Les Trois Jumeaux (1685-1751), Les Trois Marteaux (1666-1710), Les Trois Perles (1669-1670), Les Trois Poteaux (1757), Les Trois Rois (1646-1789), Les Trois Trompettes (1652-1782)
    A Nantes nous avons conservé les Trois Marchands (on a la bosse du commerce dans un port !), et nous avions vu les Trois Marie à Angers. En voici une autre :

    Le 5 août 1673, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, furent présents establiz et duement soubzmis Pierre de Quantin Bouju escuyer Sr de Gaujas demeurant en sa maison de la Tarancherye (logis noble, dans la ville de Châteauneuf, sur la rue allant de St André aux ponts, appartenant du 16e siècle jusqu’à la fin du 18e à la famille Quentin, selon C. Port, Dict. Maine et Loire) paroisse de Chasteauneuf, René Bourdays marchand hostelier et Guyonne Jorry sa femme de luy authorisée quant à ce, demeurant en l’hostellerye ou pend pour enseigne les Trois Mores, size paroisse de St Germain en St Laud les Angers, lesquels chacun d’eux seul et pour le tout sans division et reconçant au bénéfice de division, confessent avoir vendu et constitué et par ces présentes vendent et constituent promis et promettent garantir au chapitre de St Maurille la somme de 20 livres tournois de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle payable chacun an à pareil jour et date des présentes, le premier payement commenczant d’huy en un an prochain venant et à continuer… pour 400 livres de principal

    Commentaires

    1. Le mercredi 2 juillet 2008 à 10:35, par Stanislas

    comme les Trois Marie, ce nom doit être lié à une légende, peut-être les trois saints noirs (maures) saint Benoit, saint Placide et saint Maur (ou Maurice), représentés en statues à ND d’Evron, photos in base Palissy du Ministère de la culture : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr ; Les noms des hôtelleries évoquent des histoires, des évènements historiques ou des jeux de mot comme le Lion d’Or « au lit on dort » – Note d’Odile : un grand merci car cela m’aide à comprendre, et je dois être un peu naïve, car je croyais que l’Or brillait…, d’ailleurs, il arrive dans un prochain billet, à Pouancé et à Craon…

    2. Le mercredi 2 juillet 2008 à 12:25, par Marie-Laure

    jamais deux sans trois…En GB, ils disent = « third time , lucky »…Trois est mon chiffre – chance = « lucky number »! Three Wise Men = les Rois Mages.Les Trois Soeurs = Les Parques …La liste est longue …

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    Poste aux lettres de Bar-le-Duc (Meuse), tenue par Laurent Langlois, 1679-1692

    époux de Marthe Bruneau. Sont-ils Angevins voire Mainots ? A l’aide pour les identifier !

    Je reçois de Michel Varin, de Bar-le-Duc, la question suivante, qu’il m’autorise à reproduire ici avec son nom, dans le but de vous appeler tous à l’aide, pour les identifier :

    En cherchant des renseignements concernant un certain Laurent Langlois directeur de la Poste aux lettres de Bar le Duc je tombe sur votre site concernant les Langlois qui est superbe ! Je suis « historien » et fait actuellement un travail sur l’histoire des Postes à Bar le Duc.

    Le bureau de la Poste aux lettres a été créé par Louvois comme la plupart des bureaux en Lorraine vers 1675/1680. La première source écrite est un acte de baptême du 16 juin 1680 d’un certain Laurent Humbert dont le parrain est : sieur et noble Laurent Langlois commis par Mr de Louvois à la poste de Bar……information capitale pour mon étude. Son épouse Marthe Bruneau accouche de 3 enfants à Bar le Duc (Alexandre le 6 Janvier 1679, Pierre Laurent le 30 Novembre 1682 et Denise Louise le 18 Février 1687). Sa dernière trace date du 14 Juillet 1692. Il a donc exercé durant 13 ans à Bar le Duc et après….. plus de traces !
    Est il un membre de votre « saga » Langlois ?

    L’Anjou et le duché de Bar :

    Lorsque j’ai reçu ce courriel, je me suis immédiatement souvenue de mes lectures sur les Anjou, et j’ai eu le sentiment que le duché de Bar avait à voir avec eux. J’ai donc relu 2 ouvrages que je possède :

    Le bon roi René, de Jacques Levron, Perrin, 2004
    Les demoiselles de Provence, roman de Patrick de Carolis, Plon, 2005
    C’est l’ouvrage de Levron qui détenait l’histoire du duché de Bar : En 1354, le comté est élevé en duché et Robert Ier (1352-1411) prend le titre de duc de Bar. En 1420, René d’Anjou (1419-1480), duc de Bar, épouse Isabelle, fille du duc de Lorraine. L’union des deux duchés de Bar et de Lorraine, alors en germe, ne se fera que soixante ans plus tard, lorsque René II, petit-fils de René d’Anjou et d’Isabelle, et duc de Lorraine depuis 1473, recueille l’héritage de son aïeul en 1480. Désormais, les deux duchés, quoique distincts, relèvent d’un même souverain
    Puis le 17e siècle voir le duc tourner le dos à la France, la guerre de Trente ans… jusqu’à la maimise de la France, vers les années où ce Langlois arrive à Bar.

    Que puis-je répondre ? Que pouvez-vous vous aussi répondre ? :

    Le patronyme LANGLOIS est fréquent, et mon étude ne porte que sur ceux de 2 petites paroisses normandes.
    Mais je rencontre le patronyme en Anjou et dans le Maine, et la présence du patronyme BRUNEAU à ses côtés rappelle aussi cette région. (d’ailleurs si vous tappez Langlois dans la fenête de recherche de ce blog, vous aurez des billets avec un Langlois architecte à Laval, et un Langlois supplicié au pilori d’Angers…, preuve que le patronyme est bien présent chez nous)
    Relisant l’histoire (voir ci-dessus), je constate que l’Anjou n’est pas étranger à Bar-le-Duc, et que la piste d’une origine angevine est probable
    Dans mes propres travaux, j’ai déjà un Angevin parti, justement à la même époque, aussi dans la Meuse (Bar-le-Duc est dans la Meuse). Cet autre Angevin est parti à Stenay (Meuse). Il s’agit de Claude GAULT dit « Grandmaison » °Le Teil 20.10.1657 †Stenay 24.6.1726 Fils de Antoine GAULT & de sa 1ère épouse Jeanne LE VETTIER x1 Stenay(55) 15.4.1687 Jeanne JOSILLOT °ca 1663 Fille de †Jean Baptiste Josillot et de Anne Baudet ? x2 20.6.1716 Etiennette VORSY. Il fait tous les Gault de l’est de la France. Mon étude GAULT, immense, a été entièrement volée et mise sur Geneanet il y a quelques années, depuis je n’ai plus aucun contact avec personne, ainsi va la vol, qui enrichit Geneanet et les autres bases de données qui ne sont pas des sociétés philantropiques, mais des sociétés commerciales !
    Pour la mutation de Claude Gault, j’avais il y a quelques années émis l’hypohèse du Prince de Condé, alors propriétaire des terres de départ et d’arrivée de Claude Gault, j’ignore si c’est le cas pour Bar-le-Duc Je suis partie sur le lien avec les Anjou… car il y a forcément un lien, qui reste à trouver…
    Il ne serait donc par impossible que Laurent Langlois et Marthe Bruneau soient natifs du Maine ou de l’Anjou, aussi je m’empresse de lancer sur ce billet un appel à l’aide des Angevins et Mainots qui lisent ce billet.
    Bien entendu la question porte aussi sur un éventuel retour dans leur région d’origine, voire ailleurs.

    Si vous avez une piste sur Laurent Langlois et Marthe Bruneau, merci de faire signe ici, vos commentaires sont les bienvenus !.

    J’ai eu plaisir à relire cet ouvrage, indispensable, à mon sens, dans la bibliothèque de tout amoureux de l’Anjou, et de Bar-le-Duc, autant que de Provence… Il est agréable à lire, et aide à comprendre Lorraine, Anjou et Provence avec leurs liens. J’avais achetée cette réédition en 2004 en Provence, pour mon voyage de retour par le train, preuve que l’Anjou n’a pas le monopole du roi René !

    PS Ce jour 29 juillet 2008, j’ajoute les signatures respectives trouvées à Alençon et à Bar le Duc :

    sur le mariage le 21 janvier 1678 au Mans (acte numérisé en ligne sur le site des AD61, paroisse Saint Léonard d’Alençon)

    à Bar-le-Duc, en décembre 1689 (Photo numérique transmise par Michel Varin)

    à Bar-le-Duc le 31 mars 1689 (photo numérique transmise par Michel Varin)

    Laurent Langlois semble bien le même sur ces 2 signatures, même s’il manque les circonvolutions finales très en vogue en Anjou et dans le Maine, mais sans doute moins à Bar-le-Duc, et il se sera adapté aux coutumes du lieu. Donc, de part le métier de maître de postes, très réservé, et par sa signature, il ne fait aucun doute que c’est le même. Il faudrait cependant des actes notariés à l’appui, en particulier l’achat de la poste de Bar-le-Duc, qui est sans doute à Alençon.

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  • Cet acte était paru en 2007 sous Dotclear, et pour nettoyer mon site, je le reporte sur le WordPress que j’utilise depuis 2008, c’est pourquoi suivent les commentaires de l’époque :

    Commentaires

    1. Le vendredi 4 juillet 2008 à 13:00, par Elisabeth VAILLEN

    Bonjour

    L’interrogation des bases de données locales, associatives pourraient donner des informations ….

    Note d’Odile : payantes et subventionnées, et plus de 500 en France. J’ai cessé de payer les multiples cotisations lorsque j’ai constaté que je n’en finissais pas de payer partout, et qu’elles ne respectaient pas la propriété intellectuelle (j’ai fait à titre privé des tables qui ont été reprises sans mon consentement par des associations), et la vie privée. Mes travaux, mon site et mon blog sont bénévoles, et non subventionnés… et je ne souhaite aucune référence à des associations car payantes

    2. Le vendredi 4 juillet 2008 à 13:56, par Marie-Laure

    Il faudra que j’ achète ce livre sur le bon Roi René qui couvre l’Histoire de 3 sur 4 des régions de mes ancêtres .Langlois vient-il bien de l’Anglais ?

    Note d’Odile : Oui, c’est pourquoi il y en a tant en Normandie dans certains coins.

    3. Le vendredi 4 juillet 2008 à 14:31, par Josette

    Pour ma part, je parcours actuellement les RP de Thorigné et j’ai page 155, 8/7/1670, le mariage de Pierre L’ANGLOIS de St Georges sur Loire X Olive RICHARD ! Si cela peut vous être utile

    Merci

    4. Le vendredi 4 juillet 2008 à 15:22, par Marie-Laure

    Le 25.9.1677 , entre autre , ATHEE (53) le prêtre se nomme = Louis Bruneau.Le 6.2.1668 , DENAZE (53) la marraine= hf Perrine Bruneau (Le parrain = hh le René Desestre , qui signe).

    5. Le vendredi 4 juillet 2008 à 15:37, par Marie-Laure

    Vue 52/459 , ATHEE .Vue 220/229 , DENAZE.

    6. Le vendredi 4 juillet 2008 à 16:45, par sarah

    21-1-1675 à Alençon (st Léonard) Laurent Langlois, fils de Antoine, et de Marie Barbier et Marthe Bruneau, fille de Jean et Renée Seguin….Cela pourrait correspondre aux personnes recherchées… Le plus ancien Langlois que j’ai trouvé, était Angevin, il était receveur du château d’Angers: Etienne Barrier dit Langlois en 1380,donc pendant la guerre de 100 ans, il avait dû avoir des relations avec des Anglais…d’où son surnom??

    Note d’Odile (avec l’aide de Sarah qui a identifié le numéro de vue 134) : Le lundi 21 janvier 1675 le mariage d’entre honneste homme Laurent Langlois maistre de postes de cette ville fils de honneste homme Anthoine Langlois et de Marie Barbier ses père et mère, et honneste fille Marthe Bruneau fille de Jean Bruneau et de Renée Seguin tout deux de ce district a esté faict et célébré par moy prêtre soubsigné thresorier marguillier de cette église, suivant la dispense par eulx obtenue de monseigneur l’illustrissime et révérendissime evesque de Saiz (Sées) ou messieurs ses grands vicaires en dapte du 21 dudit mois et an ; ou il est dit et expressement déclaré qu’il les a dispensé et dispense des deux dernieres proclamations des bans de leur dict mariage, sans que depuis il se soit présenté aulcun empeschement, ce fait en présence de Me Nicolas de Bougis conseiller du roy thrésorier de France, monsieur du Parc Favry aussy conseiller du roy et thrésorier de France, Me Michel Treton prêtre sacriste de ladite église et René Vasnier secretain. Signé M. Bruneau, Langlois – Compte tenu du métier, il y a toutes les chances pour que ce mariage soit le bon.

    7. Le vendredi 4 juillet 2008 à 17:21, par Marie-Laure

    Cet Etienne Barrier était peut être Anglais car le mot : »barrier  » ( autre mot pour « fence »), existe , écrit ainsi .Les Anglais étaient liés à l’Anjou par les rois Plantagenets…

    8. Le vendredi 4 juillet 2008 à 18:49, par Elisabeth VAILLEN

    Langlais = Langlois. Patronyme très répandu dans le Maine et régions environnantes. Avec effectivement une origine ethnique ou bien sobriquet.

    Vous ne trouvez pas l’acte de mariage indiqué, pourtant les données existent bien et l’origine des données en est connue …recherches personnelles, base de données ou site du CG de l’Orne ? (la vue serait fort intéressante à connaître).

    M. Michel Varin, historien, devrait être intéressé par l’origine de ces données et savoir effectivement où trouver le détail de cet acte de mariage.

    A titre d’information, un livre très généraliste : Patrick Marchand « Le maître de poste et le messager – les transports publics en france au temps des chevaux » – Parution 2006 – Editions Belin.

    Note d’Odile : Un livre plus ciblé de Thoétiste JAMAUX-GOHIER, La Poste aux chevaux en Bretagne, 1738-1873), 2001, dont je n’ai pas parlé car il est d’une période plus tardive que le 17e et surtout très Breton. Pour la vue de l’acte référencé dans les bases de données, elle est impossible à trouver, et la référence comporte donc une erreur.

    9. Le vendredi 4 juillet 2008 à 19:58, par Elisabeth VAILLEN

    La recherche a tout de même permis de cibler le lieu. Même si nous ne sommes pas d’accord sur les bases de données, admettez toutefois que les contributeurs doivent être cités. C’est bien ce que vous demandez à ceux qui « profitent » de vos données.

    Merci pour la référence du livre. Plus ciblé local, et tout aussi intéressant. Quant à celui du Roi René … La Lorraine a souvent était occultée au profit de la Provence, Tarascon ….

    Note d’Odile : je prépare une charte d’éthique pour ce blog afin que personne n’aille sur Internet puiser une réponse. Je vous remercie de bien vouloir me communiquer celle du forum sur lequel vous régnez, car j’y suis interdite, même comme citation de source lorsqu’on m’emprunte … et même lorsqu’on me tourne en dérision comme en mars 2007. Par ailleurs, la polémique étant interdite sur votre forum, je vous remercie de respecter la même règle sur mon blog. Enfin, dans l’état actuel, il n’y a pas eu de réponse à la question puisque la référence est inexacte et l’acte introuvable. Si on trouve l’acte, il restera ensuite à consolider par d’autres actes notamment notariés …

    10. Le dimanche 6 juillet 2008 à 17:27, par Elisabeth VAILLEN

    Je ne règne sur aucun forum. Aucune polémique à mon niveau, je ne vous ai point fourni de réponse. Je pense avoir respecté votre souhait suite à votre réponse du 4 juillet.

    11. Le mardi 29 juillet 2008 à 10:11, par Odile

    Je viens d’ajouter sur mon billet les signatures respectives de Laurent Langlois et sa femme, lors de leur mariage à Alençon, puis lorqu’ils sont à Bar-le-Duc. (il n’est pas possible de mettre de photos dans les commentaires)

    12. Le jeudi 31 juillet 2008 à 10:50, par michel Varin

    Après comparaisons des signatures des jeunes mariés avec celles quelques années plus tard à Bar le Duc; il n’y plus de doute possible il s’agit bien de Laurent Langlois nommé par Louvois « commis à la poste de Bar » fort probablement en 1679! Un grand merci à Odile et à Sarah d’avoir dénouer ce problème qui serait resté insoluble sans ce blog particulièrement « vivant »!