Royer, charron : fabricant de charettes et voitures

Comme vous être très forts (es), vous avez deviné, mais oubliez la torture (celle subie par mon ancêtre en 1609 à Angers sur la roue), car cette roue là n’était pas si répandue, une par grande ville, et encore, elle ne devait pas beaucoup s’user, de sorte que sa fabrication, rare, n’était pas un gagne-pain digne de ce nom pour le fabricant de roues de torture. Nous allons parler d’outils plus usuels si vous le voulez-bien, quoique j’ai dans mes ascendants une facture trouvée à Orléans, pour fabrique de brodequins de torture peu avant la révolution… J’assume… D’ailleurs, devinez quel était son métier ?

Ce billet répond à une demande concernant un métier rencontré à Cossé-le-Vivien (53) qui s’orthographie parfois ROILLIER, parfois ROUETTIER.
Il se trouve que j’ai l’immense chance de compter un charron parmi mes ascendants. Il s’agit de mon François Prezelin, qui est dit ROYER sur son acte de sépulture en 1655 à Montreuil-sur-Maine. J’avais aussi trouvé l’inventaire après décès, qui illustre manifestement un fabricant de roues.

Planche extraite de l’encycolopédie Diderot, article Charron.

Le royer était le charron, fabricant de roues. Il fabrique des charettes, voitures à cheval, et tout ce qui comporte des roues.

Le métier n’existe pas dans chaque village, mais on doit normalement en rencontrer de temps à autre, car je reste persuadée qu’il y en existait un tous les 15 km au moins, ou environ.
L’achat d’une charte ou charette était un gros investissement, aussi elle faisaient longtemps, et le charron devait plus souvent réparer que faire du neuf.
Il devait donc être l’ancêtre de nos garagistes (riez, cela fait du bien de rire, c’est bon pour la santé), toutes choses étant égales par ailleurs. Ces chartes auraient un tel bonus vert aujourd’hui qu’on les aurait certainement gratuitement ! Et puis, en cas d’absence de pétrole, qui sait, elles reviendront peut-être à la mode.
sous l’effet des accents locaux, le royer se transformait parfois en rouier, rouyer, roier, roiller, rouettier

Planche extraite de l’encycolopédie Diderot, article Charron.

Le latin ROTA a donné ROTELLA, dont nous tirons tous ces termes :

Pour comprendre toutes ces variantes, je vous suggère de remonter au latin ROTA, qui a donné lui-même ROTELLA (tient, tient, on voit ici à la fois un T et les LL)

beaucoup de termes en sont issus, dont la roue, le rouet, la rouelle, la rouette etc…
et la plupart d’entre eux nous sont parvenus à travers la ROTELLA, d’où des termes comportant des T et d’autres des LL
au 12e siècle, le Dict. Littré cite : JOINV., 219: Une charrue sanz rouelles
au 16e s., le même Littré cite : O. DE SERRES, 713: Et facilement seront charriés les orangers par le moien de roueles mises dessous les caisses rendans la charge moins pesante
la roue s’est appelée aussi : roüette, Roüette, voyez Rouë. du lat. rotella, diminutif de rota, roue. (Nicot, Thresor de la langue française, 1606)
Je dois tout de même ajouter, pour la confusion des esprits, qu’il existe aussi le ROTIER s. m. Celui qui fabrique des ros ou peignes de tisserand. (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877). Bien sûr, dans cette région de production de lin et de fil, le métier peut exister, l’ennui est que notre rouettier est parfois écrit roillier, et qu’il est bien plus vraisemblable de le rattacher aux roues de charettes qu’aux peignes.

Commentaires

1. Le lundi 18 août 2008 à 10:08, par Marie

Son métier ? peut-être cordonnier,qui étaient je crois comprendre en même temps marchands et faisaients affaires avec le tanneur et le corroyeur ? j’ai quelques cordonniers dans mes ancêtres. Revenons aux roues, je suis allée petite fille (toujours avec mes grands cousins ) chercher la farine au moulin de Corzé, dans une » carriole »on disait, « atteler la carriole », et c’était la fête !

2. Le lundi 18 août 2008 à 11:40, par Marie-Laure

Grand merci pour ce billet si richement illustré m’offrant réponse pour ce Mr Ferré de Livré -la -Touche / Athée , ayant pour métier : roillier / rouettier.C’est vrai qu’ils étaient les prédécesseurs des garagistes , ainsi , je pense le forgeron et le maréchal – ferrant ? Je suis d’accord avec Marie pour les brodequins.Il y a -t-il un autre mot pour le cordonnier quand il fabrique les chaussures et pas seulement les répare ?J’ai aussi des cordonniers dans ma famille, qui fabriquaient des chaussures , et même en cuir vernis…

3. Le mardi 19 août 2008 à 07:57, par Odile

Si j’ai bien compris la torture, qui d’ailleurs défile en ce moment sur la 5 avec une série historique sur l’Inquisition, le principe du brodequin consistait à serrer. Or, pour serrer, il faut un système de vis. C’est donc le serrurier qui fabriquait cet instrument, qui n’avait rien à voir avec de gentils souliers.

4. Le mardi 19 août 2008 à 12:49, par Marie-Laure

Parfois porter certaines chaussures neuves est une sorte de torture …Les bottes des scaphandriers me font penser à des brodequins.C’est vraiment affreux l’ingéniosité de la race humaine envers certains de ses membres.Ils enfermaient aussi les doigts dans des vis …En GB , the Iron Maiden était une sorte de costume/armure, comme le masque de fer mais pour tout le corps !, dont l’intérieur était couvert de pointes et le supplicié était enfermé dedans .

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Inventaire et prisage du moulin à vent cavier de Pierre-Lisse : Angers, 1576

Nous avons déjà parlé du moulin cavier de Pierre-Lisse à Angers, à travers ses réparations, puis son bail.

Aujourd’hui, voici l’inventaire de ce moulin, et la vente de ce même moulin, bref, à travers ces 4 actes vous saurez tout sur le moulin de Pierre-Lise, disparu.
Je prie ici les spécialistes des moulins cavier de bien vouloir m’accorder un peu d’indulgence car les termes techniques, écirt par Grudé en 1576, sont parfois difficiles pour les profanes. Aussi, ils peuvent apporter ici leurs lumières dans les commentaires, cela nous enrichira. Merci d’avance et cela n’est pas pressé, car vacances obligent, le blog tourne au ralenti, mais grâce au FILE RSS COMMENTAIRES que vous trouvez à droite ci-dessous, si vous avez cliquer dessus pour vous mettre preneur de ces files, vous serez informés de chaque commentaire nouveau, même sur des billets anciens.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7.
Voici la retranscription intégrale de l’acte, qui contient beaucoup de termes techniques difficiles pour une non spécialiste : Le 8 novembre 1576 en la cour du roy nostre sire à Angers, de monseigneur duc d’Anjou endroict etc personnellement establis Me Jehan Lefebvre sieur de Laigné au nom et comme procureur de Jehan Allain sieur de la Barre lieutenant général de monsieur le sénéchal de Beaumont à Château-Gontier, demeurant Angers d’une part et Jehan Gele et Jehan Maumussard meusniers demeurant à Pierre-Lise tant en leurs noms que pour et au nom et de faisant fort de René Gelé d’aultre part soumettant lesdites parties esdits noms et qualités et mes les Gelés et Maumussard eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc confessent etc

c’est à scavoir que ledit Lefebvre audit nom avecque lesdits Gelé et Maumussard esdits noms ont faict le prisage et l’eschantillon des meules, moulages, tournoures et chable (grosse corde passée dans une poulis pour soulever un fardeau) du moulin à vent situé audit lieu de Pierre-Lise audit Allain appartenant par ci-devant et dès le 2 novembre 1575 baillé à ferme auxdits Jehan et René les Gelés à la charge entre autres de rendre ledit moulin, meule, moulaige et tournoures d’iceluy par prisaige et eschantillon, à la fin de ladite ferme scavoir ladite meule et moulaige dudit moulin par eschantillon (je suppose que le terme échantillon est ici notre terme actuel : pour les contrôles dans l’industrie, on prélève des échantillons pour analyse. Ici, on aurait donc fait tourner le moulin pour voir la qualité de la farine, et il s’agit d’apprécier la farine pour juger la qualité de la meule. Je me souviens avoir travaillé à Cologne au laboratoire d’analyse de l’immense moulin qui domine le Rhin, là où je vous avait parlé de ces formidables Pater Noster dans le vide car sans niche, seule un petite plate-forme sur une bande) et les verges verrous arbres rouet fusil et chable par prisaige
prisage fait par chacun de Pierre Froger marchand demeurant à Angers, et Mathurin Bodin charpentier demeurant au moulin de la Momye en Hauvele ?? en la paroisse de St Jean-Baptiste desquels lesdites parties ont convenu et accordé pour faire ledit eschantillon et prisage lesquels Frogeret et Bodin ont vu et visité en présence desdits establis esdits noms et de nous et tesmoings cy-après, ledit moulin, moulaige, meul et tourneries verges verroux arbre rouet fusée et aultres choses et ustenciles dudit moulin et après ladite visitation faicte ont dit et rapporté avecque les partyes qu’auparavant les moulage et la meulle dudit moulin ont dict et rapporté que ledit moulage avait de haulteur en fillière 9,75 poulces et ladite meule 12 poulces pareillement en filière, compris sa couverture de plastre et quant à l’arbre rouet et fusée ladite fusée garnye des 2 bons freteaux de fer et l’arbre pareillement d’un freteau de fer le cellier d’iceluy arbre et 2 bandes de fer autour dudit arbre des 2 costés de l’ambrassure du rouet, ledit rouet garny de bons gallichons et ladite fusée et fuseaux l’ont costé la somme de 20 livres tournois
et les verges dudit moulin, scavoir est la plus neufve garnye de verroux tous neufs 7 livres
et la plus vieille arbre aussi garnye de verroux tous neufs à la somme de 50 sols
aussi ont lesdits Frogeret et Bodin dict et rapporté la porte de l’entrée dudit moulin estre bonne et suffisantes ferment avecque clef et bosselle
et les quatre fenestres estant en hault dudit moulin estre bonnes et de bon bois et la jugent pareillement avecque les revirouets d’haulteur de ladite meule, et la tour dudit moulin bien close sans aulcune faultte et bien couverte
qui est ce que lesdits Froger et Bodin ont dict et rapporté iceluy rapport vérifié par serment suyvant lesquels eschantillons et prisage lesdits Gele et Maumussard esdits noms ont promis et demeurent tenus rendre ledit moulin à la fin de ladite ferme en bonne et suffisante estat et bien tournant et virant et garny de bonnes toiles toutes neuves
auquel prisaige obligent lesdites parties esdits noms et qualités et aussi lesdits Gelé et Maumussard esdits noms chacun d’eulx seul et pour le tout, sans division etc renonçant etc et pareillement au bénéfice de division d’ordre et discussion et priorité et postérité foy etc
fait et passé audit lieu de Pierre-Lise en présence de Charles Jouet marchand demeurant en la rue de l’Hopital près le collège neuf de Jacques Hunault marchand demeurant au bourg de st Martin du Limet en Anjou tesmoings, et nous ont dict lesdits Gelé, Maumussard et Bodin ne scavoir signer. (je me demande bien ce que fait là ce Jacques Hunault, venu de St Martin du Limet !)

Ce moulin cavier a été construit par Jean LEDUC à Mozé en 1786 et incendié pendant les Guerres de Vendée. Peinture sur toile d’Odile Leduc, 1995, REPRODUCTION INTERDITE

Commentaires

1. Le mardi 19 août 2008 à 13:33, par Marie-Laure

Jacques Hunault était peut être marchand de farines ou avait-il des boulangeries ? Ce billet est un vrai trésor sur les moulins .Merci infiniment.

2. Le mardi 19 août 2008 à 16:57, par Marie

Sans être spécialiste des moulins caviers, j’ai lu , que dans ce type de moulins, la cabine supporte uniquement les ailes et leur arbre.Le reste du mécanisme et les meules se logent dans la partie supérieure de la cave. La farine est recueillie plus bas, après le passage du grain dans les meules.

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Vente du moulin cavier de Pierre-Lisse : Angers, 1582

AVERTISSEMENT
Vous allez voir dans les semaines qui viennent des actes issus de mon ancien système (avant 2008 sous Dotclear) que je repasse sous WordPress, le logiciel actuel.
Puis, vous verrez sans doute des pannes et alors MERCI de m’informer de TOUTE PANNE

CAR MON HEBERGEUR INFOMANIAK ME DEMANDE DE PASSER SUR UN SYSTEME php PLUS MODERNE

SOUHAITEZ MOI BON COURAGE
CAR JE N’AI PAS LES MOYENS DE PAYER UN PRO

Avec cet acte de vente du moulin de Pierre-Lisse à Angers, nous terminons l’histoire très complète de ce moulin, avec sa réparation, son bail à ferme, son prisage, et cette vente.

On ne connaissait pas encore en 1582 la spéculation foncière, c’est le moins qu’on puisse dire, car le moulin est vendu pour une somme dérisoire alors qu’il est situé en ville d’Angers.
La somme est même si dérisoire que l’acquéreur est un closier qui n’a même pas sur lui la somme disponible et fera sans doute un prêt.
J’ai rarement rencontré un closier achetant autre chose que quelques rangs de vigne ou un pré, pas un bien foncier plus important.
Mieux, les moulins étaient à l’origine propriété seigneuriale, et rarement devenus propriété roturière. Mais il est vrai que le 16e siècle fut une époque de tous les bouleversements !
Notre acquéreur n’est même pas meunier, donc on peut supposser qu’il va bailler le moulin à ferme, ou, autre hypothèse, qu’il a un fils apprenti meunier quelque part, qu’il va caser… ?

L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le vendredy 16 mars 1582 à l’après midy dudit jour, en la cour du roy nostre sire et monseigneur duc d’Anjou à Angers par devant nous Mathurin Grudé notaire en ladite cour personnellement establi

honorable homme Me Jehan Allain lieutenant général au siège de Château-Gontier et y demeurant, et damoiselle Marguerite Lefebvre son espouse de luy autorisée par devant nous quant à ce qui s’ensuit,
soumettant etc confessent avoir vendu quicté cédé délaissé et transporté et par ces présentes vendent quittent cèdent délaissent et transportent
à Guillaume Quernenault laboureur demeurant au lieu et closerie de l’Epicerye paroisse de Beaucousé à ce présent stipulant et acceptant lequel a acheté tant pour luy que pour Renée Boysné sa femme
ung moulin à vent à masse et place d’iceluy sis et situé au lieu de Pierrelize près les fauxbourgs Saint Michel de ceste ville avecque les meules moulaiges et ustanciles d’iceluy qui y sont de présent tout ainsy que ledit moulin se poursuit et comporte sans aulcune chose y réserver ni retenir et sans que lesdits vendeurs soient tenus autres choses fournyr ni garantyr des ustanciles que ce que est audit moulin
tout ainsi que ledit Allain a eu ledit moulin par retraict sur Piou qui l’avait auparavant acquis de Jehanne Allain soeur dudit vendeur
aux charges et debvoirs anciens et acoustumés et ont lesdits vendeurs déclaré ne scavoir le fief ni les debvoirs et charges franc et quite des arrérages du passé transportant etc
et est faicte la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 100 escus sol (soit 300 livres, ce qui est une bouchée de pain !) quelle somme ledit Quennenault tant en son nom que pour et au nom de ladite Boysné sa femme et en chacun desdits noms et qualités seul et pour le tout estably et soumis sous ladite cour a promis et promet payer auxdits vendeurs en ceste ville d’Angers en la maison de honorable homme Me Françoys Lefebvre sieur de Labbrière dedans d’huy en ung an prochainement venant et demeurent lesdites choses vendues spécialement affectées et hypothéquées et obligées au paiement de ladite somme et généralement tout et chacun les biens dudit acheteur esdits noms sans que la spécialité déroge à la généralité ni la généralité à la spécialité, ni que par défaut de paiement lesdits vendeurs soyent tenys fayre diçention ? des choses et hypothèque spécial auparavant que s’adresser aux choses de l’hypothèque général
et est convenu que si Jehan Maumussart et sa femme fermiers dudit moulin veulent jouyr de leur ferme, sera l’acheteur esdits noms tenu entretenir le marché de ferme et en prendre les deniers par le temps à l’advenir à commencer aujourd’huy
et a ledit Gernenault promis et demeure tenu faire ratifier les présentes à sadite femme et pour le tout au paiement de ladite somme de cent escus avecque renonciation requise et en bailler et fournyr auxdits vendeurs l’effet de ratification valable dedans huit jours à peine de tous despends dommages et intérests les présentes néanmoins demeurent en leur force et vertu
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dict tenir etc garantir par lesdits vendeurs audit terme etc renonçant etc par especial ledit Quermenault esdits noms au bénéfice de division d’ordre et de discussion et encore pour sa dite femme au droit vélléin à l’espitre divi adriani à l’autentique si qua mullier et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes qui sont que femme ne se peult obliger pour autres même pour son mary sans expresse renonciation auxdits droits lesquels luy ont esté par nous donné à entendre foy jugement etc condamnation etc
fait et passé audit Angers en la maison dudit Lefebvre en présence de Guy Planchenault praticien en cour laye Noël Jamyn demeurant audit Angers et Jacques Tailleboys demeurant avecque lesdits vendeurs et Jamet Quermenault frère dudit acheteur demeurant au lieu de la Boirye paroisse dudit Beaucousé tesmoins etc les jour et an susdits,
et a esté payé en vin de marché par ledit achteur auxdits vendeurs la somme de 4 escus payés contant dont ils ont quicté ledit acheteur
et ayant adverty les parties faire enregistrer ces présentes dedans deux mois suivant l’édit de la C.. d’un contrerole des titres et ont lesdits Guillaume Quermenault et Jamet Guermenault dit ne scavoir signer. Signé : J. Allain, Marguerite Lefebvre, Jamyn, G. Planchenault, J. Tailleboys, Grudé.
Le vendredi 18 may 1572 avant midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigueur duc d’Anjou endroit personnellement estably Guillaume Quermenaultdemeurant au lieu et closerie de l’Espicerie paroisse de Beaucouzé et Renée Boisné sa femme laquelle ledit Quermenault a autorisée et autorise esdits nom quant à l’effet et teneur de ces présentes, soumettant etc confessent etc c’est à scavoir ladite Boysné après lecture à elle faite par nous notaire etluy avoir donné à entendre de mot à mot le contrat d’acquet fait par ledit Quernenault tant pour luy que pour ladite Boisné sa femme d’honorable homme Me Jehan Allain et de damoiselle Marguerite Lefebvre son épouse du moulin à vent mentionné au contrat dudit acquet passé par devant nous le 6 mars dernier pour la somme de 100 escus sol avons audjourd’huy ladite Boysné loué ratifié confirmé et approuvé et par ces présentes loue ratifie confirme et approuve ledit contrat d’acquest et iceluy a pour agréable et a ledit Gernenault et chacun d’eux seul et pour le tous payé audit Allain ladite somme de 100 escus dedans le temps porté et contenu par ledit contrat nous notaire stipulant et acceptant tout ce que dessus lesdits Allain et sadite femme leurs hoirs laquelle ratification à tenir ce que dessus est dit tenir et ladite somme payer etc obligent les establis eulx et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ni de biens etc renonçant etc et par espécial aux bénéfices de division discussion d’ordre et priorité et postériorité etc encore ladite Boisné au droit vélléien a l’épitre divi adriani et à l’autentique si qua mullier et à tous autres droits coustumes faits et introduits en faveur des femmes lesquels leur avons donné à entrendre qui sont et vallent que sans expresse renonciation auxdits droits femme ne peult intervenir interceder ne s’obliger pour aultres foy jugement condamnation
fait et passé Angers maison de nous notaire en présence de Jehan Adellée et Pierre Drouet demeurant à Angers tesmoings etc les jour et an susdits et nous ont lesdits establis dit ne scavoir signer.
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Commentaires

1. Le mardi 19 août 2008 à 14:17, par Marie-Laure

Vraiment une très bonne affaire! Comme vous l’écrivez: » pour une bouchée de pain « !Très à propos lorsqu’il s’agit d’un moulin à farine…

2. Le mardi 19 août 2008 à 14:21, par Josette

Il est exact que chaque château possédait son moulin par lequel le seigneur jouissait des banalités … Ici, en Périgord, quand nous randonnons le long d’une petite rivière, la Beune, nous sommes étonnés mon époux et moi du nombre de moulins qui parsèment son cours et nous avons progressivement constatés que chacun d’eux correspondait à un manoir, une gentilhommière ou un château des environs

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Les héritiers de Julien Cosneau et Julienne Riveau baillent à ferme une maison au bourg de Candé à l’arquebusier Gillet : 1665

Voici maintenant 5 semaines que je lis en ligne les paroisses du Mesnil-en-Vallée, Saint-Florent-le-Vieil, La Boutouchère, La Chapelle-Saint-Florent, pour refaire ce que j’avais autrefois fait en y ajoutant tous les liens possibles.
Malgré tout mon acharnement au travail, je n’ai trouvé à remonter qu’un grand père même pas son épouse que je cherche en vain, il s’appelle Philippe Menard, et on ne peut trouver de lui que son second lit, qui ne me concerne pas bien entendu.

Les arquebusiers étaient rares, et donc il y en avait un à Candé, du moins en 1697. J’ai une page sur eux sur mon site, car ils m’intéressent.

Je descends de celui de Segré, qui était Pierre Poyet.

J’y ai un Mathurin Cosneau, pêcheur au Mesnil en Vallée, qui s’est marié 4 fois et je descends de la 4ème épouse, et lors de la venue au monde de son fils mon ancêtre et 13ème enfant, il était âgé de 67 ans !!!

Les Cosneau qui suivent ne sont pas les miens, mais le patronyme n’est pas si fréquent, et très localisé au Sud Ouest du Maine et Loire. Ici une branche un peu plus haute géographiquement.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E95 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le lundi 5 janvier 1665 après midy, devant nous René Brossais notaire de la baronnye de Candé furent présents establys et soubmis honneste personne Pierre Callier mary de Marguerite Cosneau, René Guillet mari de Barbe Cosneau, iceux Callier et Guillet esdits noms héritiers bénéficiaires de defunt Julien Cosneau et Julienne Riveau faisant tant pour eux que pour les autres héritiers desdits defunts, esdits noms et en chacun d’iceulx sans division de personne ne de biens leurs hoirs et ayant cause, renonçant au bénéfice de division d’une part, et Pierre Gillet arquebusier demeurant audit Candé ledit Callier en la ville d’Angers paroisse de saint Michel du Tertre, ledit Gillet en la paroisse de Montrelais en la rue du Fresne, respectivement soumis soubz ladite cour ont fait entre eux le bail à ferme cy après, par lequel lesdits Callier et Guillet esdits noms ont affermé audit Gillet acceptant pour le temps de 5 années commençant au jour de Noël dernier pour finir à pareil jour scavoir est un logis situé en cette ville rue de la Saunerie composée d’une salle, boulangerie, chambre haulte, grenier, et un puits, jardin au derrière avec un jardin situé audit Candée appellé la Tranchée comme le tout se poursuit et comporte et qu’ils dépendent desdites successions sans du tout y faire aucune réservation, pour en payer par chacune desdites année au jour de Noël audit Callier la somme de 36 livres le premier paiement commençant au jour de Noël prochain et à continuer ; à la charge dudit preneur de tenir et entrenir ledit logis de couverture terrasse et carreau et rendre à la fin du présent en pareil estat qu’il les trouvera dont sera fait procès verbal au despens dudit preneur ; paiera la rente féodale due dont il délivrea quittance audit bailleur ; passé audit Candé maison dudit Gillet en présence de François Deschanps Me chapelier demeurant en la paroisse st Maurille et Laurent Hervé marchand poislier demeurant aussi audit Angers tesmoins

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Mathurin Grudé place une proche parente, orpheline, chez une veuve qui va l’instruire : Angers 1597

Voici comment les filles de bonne famille étaient éduquées lorsqu’elles avaient perdu leur mère : chez une veuve de bonne famille, et c’est tout bonnement payant comme un contrat d’apprentissage.
Et ici, c’est Mathurin Grudé, notre notaire habituel, enfin l’un de ceux que je vous mets régulièrement, qui est proche parent.

Cette famille DOUDET me dit quelque chose.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le mecredi 21 mai 1597 après midy, en la cour du roy notre sire Angers endroit par davant nous François Revers notaire d’icelle personnellement establye honnorable femme Radegonde Aubert veufve de defunt Jacques Doudet demeurant en cette ville d’Angers paroisse saint Pierre d’une part et Charlotte Martineau fille de defunts Me Guillaume Martineau vivant sieur de la Favrye et Marguerite Huot demeurant en cette ville d’autre part, soubzmectant lesdites establyes respectivement confessent avoir fait et font le marché comme s’ensuit, c’est à savoir ladite Aubert a promis est et demeure tenue instruire et enseigner ladite Charlotte de son estat et vacquation pendant le temps et espace de 3 ans à commencer le jour de demain et pendant ledit temps la tenir en sa maison, nourrir, coucher, lever, la tenir comme aprentifve et luy monstrer et enseigner tout ce qui est et dépend de son état et vacquation ; laquelle Charlotte Martineau pendant ledit temps de 3 ans a promis et demeure tenue demeurer avec ladite Aubert en estat comme une aprentifve et s’y comporter comme doibt bien et duement comme une bonne fille et recepvoir instruction et apprentissage de ladite Aubert en sondit estat et vacquation, laquelle vacquation ladite Martineau choisy et esleue sur la requeste qu’elle en a faite, luy en a esté donné advis et conseil par chacun de Me Mathurin Grudé, Me Jehan Bauldrayer, Loys Hamonnière et Me René Gohier ses proches parents maternels, lesquels à ce présent et pour ce fait establys soubz ladite cour ont promis pour ladite Charlotte poyer ou faire payer par Jacques Soreau sieur de la Bouteillerie curateur de ladite Charlotte suivant le jugement de monsieur le juge de la provosté la somme de 16 escuz deux tiers par chacun desdites 3 années qui est 50 escuz pour lesdites 3 années, sur laquelle somme ledit Grudé de ses propres deniers en a baillé et payé comptant à ladite Aubert la somme de 8 escuz ung tiers, quelle somme ladite Aubert a eue prinse et receue en présence et vue de nous en 25 francs de 20 soulz pièce dont elle s’est tenue à contente et bien payée, et en a quité et quite ladite Martineau et ledit Grudé et tous autres, et lequel Grudé a protesté précompter et déduire ladite somme sur les sommes de deniers qu’il doibt et est interveneu vers ledit deffunt Martineau, et le surplus de ladite somme de 16 escuz deux tiers montant 8 escuz ung tiers pour l’année présente payable dedans Noël et Chandeleur venant ; et quant aux 2 autres années dernières elles se payeront par demyes années par année ; le tout stipulé et accepté par lesdites parties, auquel marché etc tenir etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit Grudé en présence de René Serezin praticien et Jehan Bauldrayer tesmoings

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René Gerard, de Montrelais, cède une obligation sur Etienne Caillau de Rochefort : 1590

Les gens de Montrelais venaient souvent à Angers pour traiter leurs affaires.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 7 avril 1590 après midy en la cour du roy notre sire à Angers par davant nous François Revers notaire d’icelle personnellement establiz noble homme René Gerard sieur de la Messelière demeurant au lieu du Mollay pays de Bretagne paroisse de La Chapelle de Montrelais estant de présent en ceste ville d’Angers confesse sans contrainte avoir ce jourd’hui quité cédé et transporté et par ces présentes quite cède et transporte à honneste homme Joachim Vallaige marchand demeurant Angers paroisse ste Croix la somme de 150 escuz sol audit Gerard deue par defunt honneste homme Estienne Caillau vivant marchand demeurant au bourg de Rochefort à cause de preste comme ledit Gerard nous a présentement fait aparoir par obligation passée soubz la Cour de Pierre par Chevalier notaire d’icelle en date du lundi 7 septembre 1589 payable dedant 7 ans prochainement venant, pour de ladite somme soy faire payer par ledit Vollaige de la veuve et héritiers dudit defunt Caillau tout ainsi que l’eust fait et peu faire ledit Gerard auparavant ces présentes, en vertu de ladite obligation que le dit Gerard a présentement et à veue de nous mise ès mains dudit Vollaige et laquelle obligation et contenu d’icelle ledit Gerard a promis et promet garantir audit Vollaige et n’avoir sur ladite somme de 150 escuz n’avoir aulcune chose receue dudit Cailleau ne aultre ; et est faite la présente cession et transport pour pareille somme de 150 escuz laquelle ledit Vollaige a présentement et à veue de nous solvée payée et baillée audit Gerard lequel confesse icelle somme avoir eue et receue en francs et quarts d’escu au poids et prix de l’ordonnance royale et revenant à ladite somme de 150 escuz sol, dont et de laquelle somme ainsi receue ledit Gerard s’est tenu et tient à content et bien payé et en quite ledit Vollaige et ses hoirs et ayant cause ; tout ce que dessus stipulé et accepté par lesdites parties respectivement à ce tenir etc dommages etc oblige ledit Gerard soy ses hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit Vollaige en présence de honneste homme René Morin marchand et Claude Lepaslier ; et a esté à ce présent honneste homme François Martin marchand cy devant demeurant audit Rochefort à présent demeurant en ceste ville d’Angers lequel a dit et certifié et assuré ladite veuve sa fille et héritiers susdits estre solvables

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