Inhumé « par charité »


La sépulture de Guillaume Bonhommet comporte la mention
par charité
L’avez-vous rencontrée ?
Et, si oui, pensez-vous que c’est parce qu’on ne pouvait pas payer les frais ?

Guillaume Bonhommé la Fleur, et Marie Noël son épouse, paient une dette : Laval 1659

Vous vous souvenez qu’en mars dernier, je vous mettais :
Contrat de mariage d’Anne Bonhommet et Guillaume Lebreton : Laval 1716

Son père, Guillaume Bonhommé, avait une qualification que je lisais mal, tout au plus sieur la fleur, or, je trouve dans mes dossiers un acte notarié de 1659 que j’avais omis et qui cette fois donne l’explication. Donc, voici cet acte qui dit bien que Guillaume Bonhommé était dit lafleur ou habitait une maison qui s’appelait lafleur.
Grâce à Marie-Laure, je sais maintenant qui il est, époux de Marie Toutain, et tailleur d’habits, et son mariage avec Marie Toutain en 1668 le dit veuf, or, ici, il est donc avec sa première épouse.
Il est impossible à Laval de remonter avant 1668 car il n’existe aucun registre.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-3E2/285 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 10 décembre 1659 après midy par devant nous Pierre Gaultier notaire et tabellion royal estably et résidant à Laval furent présents en leurs personnes et deument establiz Tugal Mousteau sieur de Vauraimbault d’une part, et Guillaume Bonhomme La Fleur Me tailleur d’habits demeurant en ceste ville paroisse de la Sainte Trinité d’autre part, lesquelles parties après submission à ce requise ont transigé et accordé de l’instance intentée et pendante entre eux au siège ordinaire dudit Laval en la forme qui ensuit, c’est à scavoir que ledit Bonhomme a présentement solvé et paié à veu de nous et des tesmoins cy après en louis d’argent et monnoie aiant cours audit Mousteau la somme de 25 livres 2 sols 8 deniers pour les frais et despens esquels ledit Bonhomme et Marie Noel sa femme étoient condamnés vers luy par jugement rendu ausit siège le 5 du présent mois, comme aussy luy a payée la somme (f°2) 40 sols qu’il luy debvoir de reste de toutes les demandes qu’il faisoit auxdits Bonhomme et femme l’outre plus des sommes principales luy ayant esté par eux cy devant payée ainsi qu’apert par les quittances qu’il leur en a données, au moyen de tous lesquels paiements tant des sommes principales que despens lesdits Bonhomme et femme sont et demeurent quites vers ledit Mousteau de tout ce qu’il leur pouvoir demander, et iceluy Mousteau pareillement quite vers eux des demandes qu’ils eussent peu luy faire, le tout respectivement jusques à ce jour, auquel Bonhomme ledit Mousteau a présentement rendu l’obligation que luy et ladite Noel avoit solvée et payée et le jugement et autres pièces justificatives etc (f°3) et à ce moyen demeurent hors de cours et de procès dont avons jugé les partues de leur consentement ; fait et passé en notre tabler audit Laval en présence de Pierre Manchon praticien et André Galode marchand demeurant audit Laval tesmoins à ce requis et appelés, qui ont signé ainsi que ledit Mousteau, et quant audit Bonhomme il a déclaré ne savoir signer de ce enquis »

Annibal de Farcy seigneur de Mué avait vendu en 1746 un bien de son épouse, Marie Lévêque, à Anne Bonhommet

Je poursuis les recherches sur Anne Bonhommet après les découvertes faites par Marie-Laure.
Parmi les nombreux documents que j’avais déjà, l’étonnant inventaire après son décès, qui révèle une très grande aptitude d’Anne Bonhommé, veuve, à acquérir de nombreux biens (maisons, closeries et métairie) et je tente donc de comprendre le comment et pouquoi de tous ses achats. J’avoue que cet inventaire m’a toujours laissée songeuse, et plus je m’y penche pour le comprendre, plus il est incompréhensible.
Ce jour je me contente de situer un peu mieux chaque acquisition, et là, stupéfaite, je rencontre encore Annibal de Farcy, qui rappelez vous sur mon blog il y a 3 jours, était témoin au mariage à Launay-Villiers d’Anne Bonhommé. Donc, autant d’années après, il est encore là. Pour mémoire, il n’a que 3 ans de plus qu’Anne Bonhommé et je le considère donc comme son contemporain. Dans ce que je vous expliquais ces jours-ci je le considérais comme son employeur, et je la mettais l’une de ses domestiques, mais j’avoue que l’inventaire de 1759 au décès d’Anne Bonhommé reste totalement incompréhensible. Elle n’a pas la fortune d’une domestique mais d’une bonne bourgeoise.

Voici l’extrait de l’inventaire après décès, juste le passage signalant Annibal de Farcy. Comme a mon habitude je mets des commentaires en bleu foncé italique et entre crochets.

Liasse concernant la propriété du lieu et closerie de la Maladrie située paroisse de l’Huisserie [au Sud de Laval] : Criée et bannie faite par Aubry huissier à Nuillé sur Vicoin, à la requeste de Jean Legendre sur Pierre Mongazon et Madeleine Gallais sa femme du lieu et closerie de la Maladrie – Parchemin expédié au siège ordinaire dudit Laval le 28 août 1621 de saisie du même lieu – Parchemin de décret expédié audit siège présidial le 29 janvier 1689 sur ledit Pierre Mongazon et Gallais sa femme par leque ledit lieu a été adjugé à Jean Legendre pour luy ou à la suite et nomination de Me Jean Duchemin sieur de la Morlière pour amy – Obéissance rendue par dame Marie Frin veuve à la chastellenie de Laval dudit lieu de la Maladrie – Acte atesté de Me François Hubert notaire de Laval [notaire seigneurial et aucun dépôt aux AD en 2018] le 8 juin 1746 Me Annibal de Farcy chevalier seigneur de Mué [il est aussi seigneur de Launay-Villiers et né en 1685 donc contemporain d’Anne Bonhommé – Il a assité à Launay-Villiers au mariage d’Anne Bonhommé] et Marie Levecque son épouse [fille de Marie Frin, donc ayant hérité d’elle de la Maladrie] ont vendu à ladite defunte demoiselle Bonhommé ledit lieu et closerie de la Maladrie – (f°22) Obéissances à la chastelennie de Laval

Et j’ajoute que lorsque je tente d’identifier un lieu, je cherche partout à commencer par le site GEOPORTAIL et là, j’ai bien la Maladrie à L’Huisserie.
Puis, maintenant que le Dictionnaire de l’abbé Angot est en ligne, je recherche MALADRIE dans toutes les entrées possibles.
Hélas, pas de Maladrie à l’Huisserie.
Trouvant alors les réponses du moteur de recherche du Dictionnaire (CAR NOUS N’AVONS PAS ACCES AU DICTIONNAIRE LUI MEME), je me lève, et je prends dans ma bibliothèque ma bonne vielle verson papier du même dictionnaire.
Et là, je décrouvre plus de Maladrie que le moteur en ligne ne m’en donnait, et le dictionnaire papier cite bien une Maladrie à l’Huisserie, mais il n’est pas plus bavard.
En tous cas cet exercice de recherche en ligne est une bonne leçon. Faute de pouvoir voir défiler le dictionnaire réel, on a parfois des lacunes dans les réponses du moteur.
Odile

Marie-Anne Bonhommet était dite Anne

Nous avons vu hier Anne Bonhommet, et vous avez sur mon blog son contrat de mariage.

Prénommée « Anne » sur son contrat de mariage, son mariage religieux, le baptêmes de tous ses enfants, divers actes notariés et l’inventaire après son décès.
Prénommée « Marie-Anne » seulement sur sa sépulture.
Grâce aux découvertes de Marie-Laure, j’ai enfin le baptême de « Marie-Anne »
Elle a donc eu un prénom usuel « Anne » toute sa vie !

Le plus curieux tout de même dans tous ces actes au prénom qui diffère, c’est le mariage religieux, car il exigeait sérieusement des certificats des curés du lieu d’habitation, et ces curés étaient censés avoir vérifié le certificat de baptême. Ils ont dû lire et écrire un peu vite !!! A moins que lors de la célébration du mariage religieux le curé de Launay Villiers, qui écrit avoir vu les certificats des curés concernés, se soit contenté de retranscrire le mariage religieux uniquement en écoutant les parties exprimer leur identité et Anne Bonhommet s’est déclarée « Anne ».

Mais alors comment à sa sépulture retrouve t-on Marie-Anne. Serait-ce parce que chacun (ou certains) avaient dans leurs papiers leur extrait de baptême et que cette fois le prêtre qui a fait la sépulture a bien noté en regardant cet extrait de baptême :

Bref, cela me travaille, car durant des années, j’ai cru qu’il fallait trouver une Anne Bonhommet.

Pourquoi Anne Bonhommé et Guillaume Lebreton se sont mariés à Launay Villiers, alors qu’ils sont tous deux de Laval ?

Grâce à Marie-Laure, j’ai désormais le mariage à l’église qui correspond au contrat de mariage que j’avais mis en ligne.

Contrat de mariage d’Anne Bonhommet et Guillaume Lebreton : Laval 1716

AD53 : Launay-Villiers BMS 1702-1729 (76/140)
« Le 26 août 1716 après les fiances et publications aucun empeschement canonique ainsi qu’il nous a paru par les certificats de Mr le curé de St Tugal en date (blanc) signé Le… curé du St Tugal et de Mr le vicaire de la ste Trinité en date du (blanc) signé Morin, et du consentement desdits sieurs curé de st Tugal et vicaire de la Trinité, ont espousés en face d’église Jean Lebreton fils de Jean Lebreton et de Marguerite Lebreton (sic), et Anne Bonhomme fille de feu Guillaume Bonhomme et de Marie Toutin en présence et assistance de Jean Lebreton et Marguerite Poisson père et mère de l’époux, Ambroise Soinard et Marie Bonhome beau-frère et sœur de l’épouse, messire Annibal de Farcy (s) chevalier seigneur de Mué et de Villiers et de dame Marie Léveqe (s) son épouse, noble Jean Leveque (s) sieur des Vallette et dame Marie Frein (s) son épouse, messire René de Farcy (s) seigneur de Montrous.. président conseiller du Roy à Laval, Mre Charle Frein (s) conseiller du Roy et son procureur à Laval, Jean Gabriel Leveque (s) Sr des Vallettes avocat à la cour, Mre François Leclerc Sr de Moulin avocat à la cour.

Ce mariage à Launay-Villiers est étonnant car il se situe à 25 km du domicile des 2 époux.Il a donc fallu l’autorisation des 2 curés de Laval, Saint Thugal et La Trinité.

Après mure réflexion, voici mon hypothèse :
1-Anne Bonhommé est âgée de 28 ans, ce qui est relativement âgé
2-Elle a perdu ses parents
3-le nombre très élevé de témoins socialement très élevé indique une relation de domestique
4-le château de Villiers, propriété d’Annibal de Farcy, est occupé par sa famille et proches car il est grand, pendant l’été, et l’hiver on est en ville à Laval, en fait comme dans toutes les villes, ainsi à Nantes, les nobles et bourgeois quittaient Nantes l’été pour les résidences qu’on appela même FOLIES
5-le contrat de mariage donnait « et à l’égard de la future épouse elle entrera audit mariage avec tous ses droits mobiliers et immobiliers tant en son pécule qu’autrement ». Le terme de pécule signifie qu’elle a travaillé, et souvenez vous pour les domestiques jadis on le payait ni au mois ni à l’année, mais uniquement quand on se mariait, et cela faisait alors un apport notable au mariage.
6-le château de Villiers est très grand, paraît très logeable, et il fallait beaucoup de domestiques, c’est certain.
7-et j’en conclue qu’Anne Bonhommé était domestique depuis des années des de Farcy, et souvent domestique depuis l’âge de 12 ou 12 ans

Alors, me prend l’idée de voir à quoi ressemblait Villiers.
Et, miracle, je tombe sur mon site, alors je m’empresse de vous faire profiter de mes cartes postales. Allez les voir car il y en a plusieurs, et sans mentir le moteur de recherche vous envoie vers moi.

Et encore un immense merci à Marie-Laure pour sa trouvaille, que je vais encore éplucher tant elle est pleine d’enseignements !!!

Jean-Baptiste Cadie aliàs Cady en procès à Nantes : 1790

Je suis heureuse d’offrir cette note à JOUSSELIN qui m’a signalé il y a 3 jours confirmation de quelques lieux à Montjean sur Loire et environs. J’ai compris qu’il s’intéressait beaucoup aux CADY

Le contrôle des actes est une série très riche, mais très besogneuse : il faut tout lire, et c’est copieux, et j’avoue même pour en avoir déjà lu plusieurs sur Nantes qu’au bout de 3 h d’attention, on risque de lire un peu vite et de sauter des infos, faute d’attention par fatigue, car pour Nantes chaque année fait plusieurs gros volumes.
Mais le peu de registres de cette série que j’ai lus m’ont enrichie tout de même, et parfois d’une manière détournée.
Ainsi à Nantes, on ne retrouve pas que des Nantais et environs.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 2C3082 contrôle des actes, petite partie de l’année 1790 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 6 août 1790 déclaration d’appel pour M. Jean François Pierre Léonard Tranchevent négociant demeurant à Nantes de la sentence rendue contre lui au consulat d’Angers le 26 juillet dernier au profit de Jean Baptiste Cadie négociant à Angers, devant Varsavaux notaire à Nantes le 6

Je ne sais de quel mois, car en fait rien de plus précis n’est écrit, et selon mon expérience, les actes sont enregistrés quelques mois plus tard, donc si cela se trouve chez Varsavaux cela se trouve en mai 1790 ou même avant