Achat de 500 faux fabriquées à Orléans, amenées par bateau : Angers 1595

On fabriquait encore en France !
et le fabriquant venait d’Orléans à Angers avec des échantillons proposer sa marchandise, car il fabriquait 2 sortes de faux. Mais la vente n’est pas franco de port, et l’acheteur assume le voiturage par eau, mais ne paiera que 3 mois après la livraison, et cela c’est moderne !!!

500 faux c’est beaucoup sans doute pour vous, mais à l’époque le cheval consomme beaucoup de foin, et le fauche ainsi !!! L’ère du pétrole n’est pas arrivée encore ! Remarquez on reviendra sans doute plus au cheval mais sans le cheval de loisir moderne, le cheval utile à l’homme pour se déplacer ou tracter.

J’ai connu le temps de la faux, surtout dans les jardins particuliers, enfin pour ma part j’ai pratiqué la faucille sur la pelouse de mes parents dans les années 1945-1955

On la trouve toujours en vente, mais hélas pas fabriquée en France, comme tout ce qu’on achète !!! mais préconisée par les amoureux de la nature !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 29 mai 1595 après midi, en la cour du roy nostre sire Angers endroit par devant nous Jean Chuppé notaire d’icelle personnellement estaby Claude Daniel le jeune, marchand demeurant en la ville d’Orléans, d’une part, et sire Pierre Bouvet marchand poilier demeurant en ceste ville d’Angers d’aultre part, soubzmettans lesdites parties confessent avoir aujourd’huy fait le marché et convention que s’ensuit, c’est à savoir que ledit Daniel a vendu audit Bouvet le nombre de 500 de faulx de 2 sortes, dont ledit Daniel en a laissé audit Bouvet 2 pour échantillon l’une du prix de 24 escuz le cent et l’autre à 32 escuz ung tiers, et dont ledit Daniel a promis en bailler audit Bonnet le nombre de 250 de chacune sorte, lequel Bouvet les prendra en la maison dudit Daniel audit Orléans, lequel Daniel a promis les bailler à ung marinier dedans 3 sepmaines qui les amenera aux Ponts de Sée pour les livrer audit Bouvet, et ledit Bouvet demeure tenu paier la voiture, et après la livraison ledit Bouvet a promis les poyer audit Daniel dedans 3 mois après le jour de la livraison audit prix cy dessus, dont les parties sont demeurées à ung et d’accord ; auquel marché et tout ce que dessus tenir et garantir etc obligent lesdites parties respectivement etc renonczant etc foy jugement condamnation etc fait et passé audit Angers en nostre tablier en présence de Yzac Jacob et Thomas Camus praticiens audit Angers tesmoings

Enchères du bail des droits de la communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire : Angers et Orléans 1594

Les enchères sont passées à Angers, mais le procureur de la communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire établie à Orléans est aussi présent.
Il y avait des droits à Ingrande, aux Ponts de Cé, à Angers et à Saumur, pour ce qui concerne l’Anjou.
Les enchères commencent à 300 écus et montent jusqu’à 600 écus, soit le double, c’est énorme, et ces droits devaient donc être importants car on pense bien entendu qu’avec 600 écus il reste encore au preneur du bail son gain.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 avril 1594 (François Revers notaire Angers) Sur ce que honorable homme Marceal Noyer marchand demeurant à Orléans procureur général de la communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire et autres fleuves descendants en icelle, suivant le pouvoir et commission à luy donné par les délégués audit Orléans desdits marchands fréquentant ladite rivière, auroit fait proclamé à ce y publié tant par les charrois ordinaires de ceste ville d’Angers que autres lieux les droits, revenus et esmoluments de la boeste des marchands ordonné et establi par iceulx en ce pays d’Anjou suivant l’octroy à eulx fait par le roy notre sire, estre à bailler à ferme au plus offrant et dernier enchérisseur, pour le temps et espace de 15 mois commenczans le 1er du présent et finissant le dernier de juin que l’on dira 1595, à ce que ceulx qui la vouldroient enchérir et mettre à prix se trouvassent en la maison de noble homme Jacques Menard sieur du Breil délégué et procureur de ladite communauté des marchands en ceste ville près la place sainte Croix d’icelle, à l’heure d’une heure de la présente après diné, ont audit lieu et heure, pour procéder audit bail comparu en leur personne par davant François Revers notaire royal audit Angers prins pour greffier quant à ce, chacuns desdits sieurs Noyer et Dubreil, sire rené Durant marchand sieur de la Bretonnière aussi délégué et procureur de ladite communauté des marchands en ceste dite ville, sire Mathurin Dutertre marchand délégué et procureur de la mesme communauté aux Ponts (f°2) de Cé, et sire Pierre Guyot aussi marchand délégué et procureur de ladite communauté des marchand à Saumur, comme aussi ont comparu plusieurs autres marchands tant de ceste dite ville d’Angers que des Ponts de Cé et autres lieux, et après avoir par lesdits sieurs délégués et procureurs, exposé ledit bail à ferme au plus offrant pour ledit temps de 15 mois aux charges clauses et fondements du précédent bail fait les mesmes droits à sire Claude Deroye marchand des Ponts de Cé le 9 mai 1588, et à ceste fin fait lecture à haute voix de la copie d’iceluy, signée Dubois, représentée par ledit sieur Noyer, ensemble de sondit pouvoir et commission en date du 23 mars dernier aussi signé Dubois, a esté ledit bail à ferme pour ledit temps de 15 mois mis à prix, savoir par ledit Deroye à la somme de 300 escuz, par sire Jacques Froger marchand demeurant en la paroisse de st Maurice de ceste dite ville à la somme de 400 escuz, par sire Jehan Guillotin marchand demeurant en ceste dite ville paroisse saint Pierre à la somme de 430 escuz ung tiers, par sire François Belot marchand demeurant en la paroisse (f°3) saint Pierre à 450 escuz, par sire François Rigault marchand demeurant en ladite paroisse st Maurice d’Angers et 500 escuz, par ledit Belot à 550 escuz et par ledit Deroy à 600 escuz protestant révoquer ladite enchère où ledit bail ne luy seroit fait, et ayant longuement attendu, ne s’estant présenté plus haut enchérissement, ont lesdits sieurs procureurs dit et déclaré à l’assemblée desdits marchands assistant, qu’ils remettoient à faire la délivrance dudit bail jusques à ce qu’ils ayent ou l’un d’eulx conféré et communiqué de ladite enchère de 600 escuz auxdits sieurs délégués à Orléans, jusques à ce que ledit bail soit fait ont commis et commettent par ces présentes pour faire la recepte desdits droits revenus et esmoluments de ladite boeste des marchands scavoir au tablier d’Angers Me Vignault, au tablier des Ponts de Cé Me René Fouillole sieur de Bellebranche, au tablier de Saumur Hervé, et au tablier d’Ingrande René Maillet, à la charge desdits commis de mettre de quartier en quartier les deniers de leur recepte scavoir celuy d’Angers entre les mains dudit sieur Dubreil, (f°4) ceulx des Ponts de Cé et d’Ingrande entre les mains dudit sieur Dutertre, et celuy de Saumur entre les mains dudit sieur Guyot, pour par eulx les bailler et délivrer au sieur de Bellecroix sire Claude Fin receveur général de ladite communauté des marchands audit Orléans; et à esté à ce présent ledit Maillet qui a accepté ladite charge et commission pour ladite recepte d’Ingrande ; présents à ce Me Jacques Ernault huissier proclamateur et Jacques Ballue praticien en cour laye

Catherine Godes veuve de Robert Menard, et Sébastien Menard son beau-frère, vendent une pièce de terre, Le Lion d’Angers 1641

nous avons ici encore une preuve de ce lien entre eux, car il y a quelques jours vous aviez ici aussi le mariage filiatif de Sébastien Menard.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 12 juillet 1641 avant midy par devant nous René Billard notaire de la chastellenye du Lion d’Angers furent présents en leurs personnes establiz et deument soubzmis et obligés soubz ladite cour chacuns de Catherine Godes veufve feu Robert Menard et Sébastien Menard son beau frère laquelle demeure au lieu et mestairie de la Courtière paroisse dudit Lion,

    ceci est une preuve de filiation

lesquels de leur bon gré et libre volongé ont ce jourd’huy vendu quitté ceddé délaissé et transporté et encores par ces présentes et par la teneur d’icelles vendent etc dès maintenant etc et promettent solidairement un pour l’autre et chacun d’eux un seul etc
à honneste femme Jullienne Fournier veufve de deffunt Jean Bonsergent demeurante audit Lion à ce présente stipulante et acceptante et laquelle a achepté et achèpte pour elle etc
savoir est une portion de terre sise audit Lion en un clotteau de terre proche le lieu et closerie de la Menouillere à ladite Fournier appartenant vulgairement appelée la pièce de la Menouillère le reste duquel cloteau appartient pour le tout à ladite aquéreure contenant icelle portion cy dessus une boisselée de terre ou environ joignant et tenant des deux costés la terre de ladite acquéreure aboutté d’un bout la terre dépendante du lieu de la Besnerye et d’autre bout la terre dépendant du lieu et mestairie du Cormier et tout ainsi que ladite portion de terre se poursuit et comporte et qu’elle appartient à ladite Godes et luy est escheue et advenue de la succession de ses deffunts père et mère sans aucune réservation en faire
à tenir par ladite acquéreure du fief et seigneurie de la Perrière aux charges cens rentes et debvoirs qu’elle peut debvoir que ladite acquéreure demeure tenue payer et acquiter à l’advenir tels qu’ils se trouveront estre deuz et néantmoings est ladite portion vendue quitte du passé
transporté etc et est faite la présente vendition cession delais et transport pour et moiennant le prix et somme de 33 livres tz laquelle somme ladite acquéreure a présentement sollvée paiée et baillée manuellement contant àladite venderesse en monnoie ayant cours suivant l’édit et avec poids et prix de ladite ordonnance royale de laquelle somme s’en est icelle venderesse tenue et tient à contante et bien payée et en a quité et quitte ladite acquéreure ses hoirs etc
dont et à laquelle quittance et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir audit acquéreur cy dessus obligent repectivement lesdites partyes etc et lesdits vendeurs eux et chacuns d’eux etc renonçant et et par especial ladite veufve etc foy jugement condemnaiton etc
fait et passé à notre tabler audit Lion présents Claude Grollyer Me pintier Ambroys Charlot et Nicolas Blouin clercs demeurant audit Lion tesmoings
lesdites parties ont dit ne savoir signer
et en vin de marché et dons fait par ladite acquéreure à ladite Godes venderesse en faveur des présentes la somme de 60 sols présentement paiée contant par icelle acquéreure dont icelle venderesse s’est contentée et en a quitté et quite ladite acquéreure

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. width=

Succession de Jean Lelardeux, vicaire de Bierné, 1524

en fait c’est une transaction avec le curé de Bierné, qui vit à Angers.
Les héritiers Lelardeux semblent se diviser en 6 branches, dont une partie est ici réprésentée, et longuement énumérée, mais sans qu’on puisse deviner les liens exacts, sans doute chacun représente-il un des frères et soeurs donc le vicaire de Bierné aurait eu 6 frères et soeurs.

Mais cet acte illustre un point important, à savoir que lorsqu’il fallait se mettre d’accord, on avait immédiatement des frais d’avocats, notaires etc… et même des frais de voyage, car on ne vient pas chez le notaire d’Angers depuis Pommerieux en faisant l’aller et le retour dans la journée !!! et la somme à toucher est minime, soit 10 livres par branche, et encore ils sont nombreux dans chacune des branches à se partager les 10 livres de leur branche, et ce après avoir payé les frais du voyage de celui qui a été à Angers les représenter dans cet acte.
Autant dire que je ne suis pas persuadée qu’il soit resté le moindre denier à chacun !!!

Par contre, sur le plan des liens Lelardeux, cet acte permettra sans doute un jour d’y voir plus clair.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 16 juin 1524, en notre cour royale à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement establiz vénérable et discret maistre Franczois Lemaczon prêtre chanoine de l’église collégiale de Saint Jehan Baptiste d’Angers et curé de l’église parochiale de Bierné au diocèse d’Angers d’une part,
et Jehan Lelardeux paroissien d’Ampoigné et Jehan Clavereul paroissien de Feneu tant en son nom que comme procureur et soy faisant fort de Mathurin Lelardeux, René Noel, Maurice Blanchet et Jacqueet Chevroliet, promectant leurs faire avoir agréable le contenu en ces présentes et en bailler lettres vallables de ratiffication audit Lemaczon dedans la feste de Toussaints à la peine de tous intérestz,
Alexis Bourjon paroissien de Saint Aignan près Bierné,
Jehan Lelardeux paroissien de Pommerieux tant en son propre et privé nom que comme soy faisant fort de Foulquet Lelardeux, Jacquet Lelardeux, Jehanne et Jehanne les Lardeux, Roberde Lelardeux, et des enfants de feu Jehan Marsollier et de défunte Laurence Lelardeux, et promectant iceluy Jehan Lelardeux faire ratiffier et avoir agréable le contenu en ces présentes à ceulx dont il s’est fait fort dedans ladite feste de Toussaints prochainement venant à la peine de tous intérests,
Julien Manceau et Jehan Clavereul tant en leurs noms privés que comme procureurs et eulx faisant fort de Jehan Poisson et de Jehanne Lelardeux et de Perrine Lelardeux aussi prometant leur faire avoir agréable le contenu en ces présentes dedans ladite feste de Toussaints prochainement venant à la peine de tous intérests cesdites présentes néanmoins et ce qu’elle contiennent demourans en leur force et vertu
tous les dessus dits héritiers de défunt missire Jehan Lelardeux prêtre en son vivant vicaire de Bierné d’autre part
soubzmectans etc confessent que pour plect et procès éviter paix et amour nourrir entre eux ils ont transigé pacifié et appointé et sont venuz à ung et d’accord ensemble en la manière qui s’ensuit,
c’est à savoir lesdits héritiers pour raison de ce qu’ils disoient que ledit feu missire Jehan Lelardeux en son vivant vicaire d’icelle cure de Bierné pour ledit maistre Franczois Lemaczon curé d’icelle cure avoir baillé et presté audit Lemaczon la somme de 100 livres tz
aussi pareillement disoient iceulx héritiers que compte final avoit esté fait entre iceluy défunt vicaire et ledit Lemaczon par lequel compte ils disoient ledit Maczon estre redevable audit vicaire en la somme de 26 livres 3 sols 5 deniers tz
et oultre que ledit défunt vicaire avoir fait autres mises depuis iceluy compte dont et desquelles ils demandoient avoir solucion et paiement ès noms et qualités qu’ils procèdent comme héritiers dudit feu missire Jehan Lelardeux et concluoient à ceste fin
à quoy de la part dudit maistre Franczois Lemaczon curé susdit a esté dit et respondu qu’il ne pensait estre tenu esdits héritiers ès sommes cy dessus contenues mais que ledit feu missire Jehan Lelardeux son vivaire avoit receu plusieurs deniers et revenus de sadite cure dont il ne luy avoir tenu aulcun compte
et aussi comme vicaire il avoit tenu icelle cure auparavant ledit Lemaczon où il avoit laissé tomber et démolir et mis en ruine le logis de ladite cure et auxdites appartenances d’icelle cure
au moyen de quoy que la demande proposée par les dessus dits héritiers dudit feu vicaire et les allégations dudit curé au contraire ledit curé demandoit avoir despens et conclutoit contre eulx à ce
finalement lesdites parties sont demourées et ont convenu ensemble de ce sur les choses dessus dites leurs circonstances et dépendances en la manière qui s’ensuit
c’est à savoir ledit maistre Franczois Lemaczon curé susdit pour demourer quicte envers les dessus dits du contenu en une cédulle par luy baillée audit défunt vicaire ensemble du compte montant 26 livres 3 sols 5 deniers tz et autres mises faites par ledit défunt vicaire en tant que touche ladite sixième partie et de toutes autres demandes que lesdits héritiers cy dessus nommés pourroient avoir et demander audit Lemaczon curé susdit, ledit Lemaczon en a fait et composé avecques eux scavoir est avecques ledit Lelardeux d’Ampoigné et Jehan Clavereul procureurs tans en leurs noms que comme eux faisans fort de Mathurin Lelardeux, René Noel, Maurice Blanchet et Jacques Chevalier pour une sixième partie la somme de 10 livres 10 sols tz que ledit Jehan Lelardeux a receue contant dudit Lemaczon dont il s’est tenu par davant nous bien paié et contant et en a quicté et quicte ledit Lemaczon
et audit Alexis Bourjon paroissient de Saint Aignan près Bierné, pour une sixième partie à pareille somme de 10 livres 10 sols tz qu’il a eue et receue dudit Lemaczon en présence et à vue de nous dont il s’en est tenu par davant nous à bien paié et contant et en a quicté et quicté ledit Maczon
et audit Jehan Lelardeux de Pommerieux tant pour luy que comme soy faisant fort de Foulquet Lelardeux et Jacques Lelardeux de Jehanne et Jehanne et Roberde les Lardeux et des enfants de feu Jehan Marsollier et de défunte Laurence Lelardeux pour une sixième partie, à la somme de 10 livres 10 sols tz qu’il a eue et receue dudit Lemaczon dont il s’en est tenu par davant nous à bien payé et contant et en a quicté et quicté ledit Lemaczon
et audit Julien Manceau et Clavereul tant en la qualité de procureur que autrement, scavoir ledit Clavereul comme procureur de Jehan Poisses et de Jehanne Lelardeux et ledit Manceau tant en son nom que comme soy faisant fort de Perrine Lelardeux, ce pour une sixième partie, à la somme de 10 livres 10 sols tz qu’ils ont eue et receue dudit Lemaczon dont ils s’en sont tenus par davant nous à bien paiez et contans et en ont quicté et quictent ledit Lemaczon
et par ce faisant lesdits dessus nommés demeurent quictes envers ledit Lemaczon curé susdit tant de reparations que de toutes autres choses dont il leur eust peu faire question ou demande en quelque manière que ce soit
aussi demeure audit Lemaczon curé susdit tous et chacuns les deniers non receuz tant de son fief que d’autres choses et depuis le temps que ledit Lemaczon est curé d’icelle cure
auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir d’une part et d’autre etc et à garantir etc et aux dommages l’un de l’autre amandes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre chacun en tant et pour tant que luy touche eulx leurs hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce vénérables et discrets maistres Jehan Tillon licencié ès loix curé de saint Rémy sur Loire et Guychart Bacher chantre et chanoine de l’église collégiale de saint Jehan Baptiste d’Angers tesmoings
fait et donné à Angers en la maison dudit Lemaczon les jour et an susdits
constat, et ne pourront les dessus dits empescher que ledit Lemaczon ne puisse suivre contre qui il appartiendra contre toutes personnes que ce soient

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie >partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Grand mariage dans la petite chapelle Bonne-Garde : Nantes 1792

Manifestement la période est troublée, car c’est le prêtre jureur, et il écrit qu’en 1792 c’est l’an 4 de la liberté.
Les époux ne sont pas de Saint Jacques et n’y vivent pas.
Ils sont cousins germains.
Jamais la chapelle n’est utilisée dans le registre de St Jacques pour des sacrements, qu’ils soient baptême ou mariage.

Ce mariage fut manifestement sans la foule, car la chapelle ne le permettait pas, et pourquoi pas à St Nicolas ou à Ste Croix ?

Mais les heures sombres de la chapelle arrivent peu après, donc voici sa dernière heure mondaine !

« Le 23 avril 1792, an 4 de la liberté, après dispense de 2 bans, et dispense de consanguinité du deux au deuxième degré, ont été fiancés et admis à la bénédiction nuptiale, par nous curé de St Jacques de Pirmil, dans la chapelle de Bonne Garde, située en notre paroisse, le sieur François Gabriel Charles Mellinet, négociant, fils majeur du sieur François Mellinet négociant et de dame Luce Eulalie Letissier Desjardins, née en la paroisse de St Saturnin réunie à celle de Ste Croix en cette ville, et domiciliée de droit et de fait en la susdite paroisse st Nicolas, et, demoiselle Henriette Adélaïde Letissier Desjardins fille mineure du sieur Charles Tissier Desjardins distillateur, et de dame Marie Marthe Madoré, née en ladite paroisse st Nicolas et y domiciliée de droit et de fait d’autre part, … en présence de Anne François Mellinet frère du marié, négociant, demeurant paroisse st Nicolas, Adrien Faligan, négociant, demeurant paroisse st Jacques, son ami, Alexandre Letissier Desjardins commis dans les administrations de cette ville, frère de la mariée, et Julien Roussier marchand demeurant paroisse st Jacques »

Histoire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Garde : Nantes

L’histoire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Garde est brièvement évoquée p. 139 par le chanoine Jarnoux dans son ouvrage « Les anciennes paroisses de Nantes hors de la cité, 1982. Il s’avère qu’il a résumé ses prédécesseurs.
Car avant lui, 2 autres prêtres ont publié l’histoire de cette chapelle.
Le premier, André Jean Marie Hamon curé de Saint-Sulpice, a publié « Notre-Dame de France, ou Histoire du culte de la sainte Vierge en France depuis l’origine du christianisme jusqu’à nos jours, en 7 volumes 1861-1866. Son texte est en ligne sur le site http://www.infobretagne.com/nantes-ville-culte-sainte-vierge.htm
Enfin, l’abbé Emile Ricordel prêche le mois de Marie à Saint Nicolas à Nantes en 1904. Chacun des 31 jours est consacré à l’une des 31 Madones Nantaises. Ces 31 prédications sont publié en 1904 . Je vous en donne ci-dessous l’intégralité.
Ces 2 études, celle de Hamon et celle de Ricordel, diffèrent sur beaucoup de points, même si le fil semble identique.
Ainsi, l’origine du nom Bonne-Garde a 3 explications :
1. Pour Hamon « Le 4 novembre 1657, on la bénit sous le vocable de Notre-Dame de Bonne-Garde, probablement parce que, placée à une des extrémités de la ville, la plus exposée aux invasions des calvinistes du Poitou, on la regardait comme une défense de la cité, qui déjà, par le même motif, avait élevé, tout près de là, une statue à Notre-Dame de Bonne-Délivrance. ». Géographiquement parlant, c’est en effet là que se termine la zone artisanale de Pirmil et que commencent les exploitations agricoles. C’est donc bien une frontière. La date par contre semble bien tardive pour évoquer une menace calviniste, car Nantes en a déjà vu d’autres.
2. Ricordel c’est le nom de cette pieuse tertiaire, Marie de Bonne-Garde, à laquelle on doit la chapelle construite en 1657. Pour ma part, je ne pense pas que cette religieuse ait commis un tel péché d’orgueil que de mettre son nom en avant plutôt que celui de la Sainte Vierge.
3. Puis il évoque les prières à Marie pour sa protection devant la mort. Or, la chapelle est au confluent de la Loire et la Sèvre, et la Loire est une autoroute fluviale où de très nombreux bateliers, ne sachant par nager, luttent chaque jour contre ses dangers, car elle est sauvage, et est encore sauvage en 2019. Il est donc très vraisemblable, comme à Béhuard en Anjou, que les mariniers aient eu besoin de confier leur protection sous la garde de Marie.
Alors, Marie gardait-elle Nantes ou les mariniers ? Je reste convaincue que la protection devant la mort est l’explication la plus plausible compte-tenu du confluent imporant des 2 rivières.

Voici le texte de l’abbé Ricordel :
« Presque à l’entrée de la route de Clisson, sur ce plateau de Saint-Jacques, d’où l’on domine les belles vallées de la Loire et de la Sèvre, et d’où l’on voit toute la ville de Nantes à ses pieds, s’élève un élégant sanctuaire dédié à la sainte Vierge, et cher à nos concitoyens depuis déjà deux cent cinquante ans.
Ver le milieu du XVIIème siècle – au rapport des traditions du quartier – plusieurs personnes aperçurent un soir une statue de la saint Vierge, inconnue jusqu’alors en ces lieux, et qu’environnait une éblouissante clarté. Etonnées et ravies, elles s’empressèrent de recueillir la merveilleuse image et de la placer avec honneur dans leur maison. Hélas ! Marie n’accepta point leur pieuse hospitalité. Le lendemain, l’image avait disparu et on la retrouvait au lieu de l’apparition. Les religieux bénédictins, qui occupaient alors le prieuré de Pirmil, accoururent et transportèrent la statuette dans leur chapelle, actuellement église paroissiale de Saint-Jacques. Efforts inutiles, ce n’est pas là que la Vierge voulait être honorée, et, durant la nuit, la statue retourna dans le coin de terre qu’elle avait choisi.
Cette fois, la pensée de la Bonne Mère fut comprise, et son désir rempli : les voisins édifièrent immédiatement une petite grotte et le peuple, instruit du prodige, vint en foule la prier en ce lieu béni.
Quelques années s’écoulèrent, et la vénération pour la statue miraculeuse ne fit que s’accroître. Bientôt une pieuse tertiaire, respectée de tous pour sa vertu ainsi que pour sa charité envers les pauvres malades, et connue dans le quartier sous le nom expressif de Marie de Bonne-Garde, entreprit d’élever à la Mère de Dieu un monument plus digne de sa grandeur et de l’amour de son peuple. Elle fit appel aux voisins, qui entrèrent dans ses vues et se montrèrent généreux. Ses parents lui vinrent en aise les premiers ; et le gouverneur de Nantes, Charles de la Porte, duc de la Meilleraye et maréchal de France, joignit ses largesses aux aumônes des habitants de Pirmil. Le 4 novembre 1657, l’édifice était achevé, et l’on y célébrait, pour la première fois, la sainte messe.
Le sanctuaire bâti, la piété le décora, et bientôt la petite chapelle posséda de beaux ornements, des calices, des ciboires, libéralement offerts par les pélerins.
Ceux-ci accouraient de plus en plus nombreux ; de toute la contrée avoisinante, on venait avec empressement à Notre-Dame de Bonne-Garde. – Le peuple avait récompense le zèle de la pieuse tertiaire, en donnant son nom à l’oratoire qu’elle avait élevé. – Saint-Sébastien s’y rendait chaque année en pélerinage, et les paroisses voisines l’imitèrent plus d’une fois. Le concours du peuple rendit nécessaire la présence d’un prêtre qui fut attaché au service de la chapelle. Une confrérie y fut établie en l’honneur de la sainte Trinité, et y célébrait solennellement ses fêtes. Chaque soir, au son de l’Angelus, les fidèles aimaient à se réunir aux pieds de la Bonne Mère, et l’on conserve encore, après plus d’un siècle, le souvenir et le nom d’un pieux laïque qui présidait à la récitation du chapelet et au chant du cantique.
Comme tous nos autres sanctuaires, la chapelle de Bonne-Garde eut à souffrir de la Révolution ; elle aussi fut dépouillée de toutes ses richesses, elle aussi fut vendue, elle aussi vit sa statue miraculeuse menacée par des mains sacrilèges. Dieu toutefois ne permit pas que la ruine fût complète. Un courageux chrétien sauva la chère statue, et la chapelle ne fut pas détruite.
Les mauvais jours passés, les fidèles continuèrent à visiter Notre-Dame de Bonne-Garde ; mais les splendeurs de son culte étaient bien amoindries. Un saint prêtre, tout dévoué à Marie, et dont le nom est encore vénéré dans la paroisse de Saint-Jacques, M. l’abbé Durand, devait renouveler, par son exemple et par son zèle, cette antique dévotion. Plus d’une fois, en temps de sécheresse, dans les dangers d’une terrible innondation, sous la menace du choléra, il invoqua solennellement par des neuvaines la gardienne de la paroisse, et Marie justifia toujours les promesses de son nom.
Mais la chapelle tombait en ruines, et les agents de la voirie menaçaient et de la faire disparaître. Le zélé pasteur fit appel à ses paroissiens, et bientôt un élégant édifice vint prouver à tous que Marie ne s’était pas trompée en choisissant ce lieu pour sa demeure, et que ce peuple conserve fidèlement dans son coeur l’amour que ses ancêtres portaient à Notre-Dame de Bonne-Garde.
Chaque année, depuis lors, les habitants de Saint-Jacques y célébraient sa neuvaine de l’Ascencion à la Pentecôte ; chaque mois, au temps du moins où règne la liberté, ils s’y rendent en procession ; souvent aussi, malgré l’éloignement de ce faubourg, les fidèles de Nantes vont viviter la gracieuse chapelle, et je ne doute pas que vous tous, qui m’écoutez, vous n’ayez fait de pieux pélerinages à Notre-Dame de Bonne-Garde.
Jadis, au soir de la première communion, les enfants aimaient à se rendre dans la chapelle de Bonne-Garde et s’y consacraient ensemble à la Vierge Marie. C’était une touchante pensée ; Marie n’est-elle pas, en effet, la meilleurre gardienne de leur foi et de leur vertu ? Tous les hommes courent des dangers, tous ont befoin de se placer sous l’égide de Marie, et Marie les protège tous. N’est-il pas vrai cependant que la jeunesse est plus exposée ? que la jeunesse a plus à craindre pour sa foi et pour sa vertu ? La jeunesse court plus de dangers, parce qu’elle est ignorante et qu’elle côtoie les abîmes avec une insouciance qui fait trembler ; la jeunesse court plus de dangers par ce qu’elle est plus faible et qu’elle n’a pas encore acquis les bonnes habitudes qui rendent la vertu plus facile, la résistance plus forte ; la jeunesse court plus de dangers parce qu’elle est l’avenir, l’espérance, et que l’Enfer, le monde, les méchants cherchent à l’accaparer et multiplient les pièces sous ses pas ; la jeunesse court plus de danger parce qu’elle est à l’âge où le sang bouillone, où les passions s’allument, où le coeur et la chair tressaillent. Le jeune, plus encore que l’âge mur, a donc besoin d’être gardée par Marie.
Or Marie aime la jeunesse, et je ne crains pas de dire qu’il y a dans son coeur une place de prédilection pour les jeunes. Est-ce qu’une mère, qui aime tous ses enfants, ne montre pas cependant une sollicitude plus empressée pour les dernier-nés, parce qu’ils sont plus faibles, parce qu’ils ont davantage besoin de ses bras ? Ainsi Marie. Je ne sais si je m’abuse, mais il me semble que Jésus a voulu cela. Pourquoi, lorsque du haut de sa croix il lui a donné tous les hommes pour enfants, les lui a-t-il confiés dans la personne de saint Jean, le plus jeune des apôtres, sinon parce qu’il voulait ainsi désigner principalement les jeunes à sa tendresse de mère ?
L’Eglise sait cela, les mères aussi ; de là tant de petits enfants voués à la sainte Vierge ; de là les consécrations au soir de la première communion ; de là les congrégations de jeunes gens et de jeunes filles, rangées sous la bannière de Marie… Donc, vous qui êtes jeunes, confiez-vous à Notre-Dame de Bonne-Garde ; vous qui avez des enfants et qui redoutez pour eux l’âge des tempêtes, confiez-les à Notre-Dame de Bonne-Garde.
Je remarque aussi dans l’histoire de notre modeste sanctuaire qu’on venait y demander à Marie sa protection contre la mort subite et, par là-même, la grâce d’une mort chrétienne ; que beaucoup de marins s’y rendaient de Rezé et des rives de la Loire pour réclamer son secours dans la tempête ou la remercier de son assistance.
Comme je comprends cette prière ! N’est-il pas vrai que si Marie nous garde, ce doit être surtout à l’heure de la mort. Avant de remonter au ciel, Jésus disait à son père : « Ceux que vous m’avez donnés, je les ai gardés, et aucun d’eux ne s’est perdu, si ce n’est le fils de perdition, afin que l’Ecriture fut accomplie ». Le désir de Marie, c’est de répéter à Jésus la même parole : « Ceux que vous m’avez donnés, je les ai gardés, et aucun d’eux ne s’est perdu. » Aussi comme elle veille sur ses enfants ! C’est surtout à la mort qu’ils risquent de se perdre ; c’est surtout à la mort qu’ils ont besoin d’être gardés. Voilà pourquoi nous lui disons chaque jour : « Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. »
Répétons souvent cette prière et ne manquons pas de nous recommander, en ce moment qui décidera de notre éternité, à Notre-Dame de Bonne-Garde. »