Un colporteur disparu : il vendait souvent loin de chez lui, au risque de ne pas revenir

J’ai plusieurs disparus dans mes ascendants l’un ascendant direct les autres frères d’un ascendant. J’ai donc longtemps cherché et étudié la disparition et les disparus, notamment, et c’est le premier moyen de recherches, la série U.

J’ai par ailleurs plusieurs colporteurs dans mes ascendants, dont une branche qui vendait jusqu’à 200 km de leur foyer.

L’acte qui suit montre que parfois un colporteur ne revenait pas, disparu sans nouvelles.

L’acte qui suit résulte du code Napoléon, qui ajouta aux papiers nécessaires pour le mariage, les actes de décès des parents ou leur consentement s’ils vivent encore. Les actes de décès n’étaient pas nécessaires auparavant et seul l’acte de baptême du futur (e) suffisait pour l’église.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 4U17-97 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 30 décembre 1809, devant nous Claude Mathurin Jérôme Saultrais juge de paix canton du Lion d’Angers assisté de Richard François Delavigne notre greffier, est comparu Jan Bouteloup charpentier en batteau demeurant en Reculée canton Nord Ouest de la ville et commune d’Angers chez le sieur Pierre Vallée charpentier en batteau, lequel nous a dit qu’il est fils de Louis Bouteloup, en son vivant marchand colporteur et de Anne Visard sa femme, demeurant à Neuville, commune de Grez Neuville, que ledit Louis Bouteloup étant disparu, ladite Anne Visard enceinte est accouchée d’un fils nommé Jean le 12 octobre 1788, qui est lui réquérant, que sur le point de contracter mariage et en conformité de l’article 55 du code Napoléon il nous a présenté 4 témoins paravant appelés, pour constater l’absence dudit Louis Bouteloup son père, pourquoi nous a requis acte de notoriété et a signé – De suite sont comparus lesdits témoins par nous indiqués, savoir René Foucault serrurier, Pierre Guesdon tisserand, René Bonenfant menuisier et Jean Guesdon tisserant tous au bourg de Neuville, comme de Grez Neuville, lesquels après serment prêté en nos mains de dire la vérité, toute la vérité, ont fait leur déclaration séparémment comme ils suit – 1/ René Foucault âgé de 47 ans a déclaré qu’il a connaissance que ladite Anne Visard femme dudit Louis Bouteloup, lequel s’étant absenté du pays et ladite Anne Visard enceinte, accoucha d’un fils nommé Jean, qui est le même que celui présent et requérant le présent acte de notoriété, que ledit Louis Bouteloup (f°2) père, n’a pas reparu ny n’en a de connaissance, et est tout ce qu’il a dit savoir… – 2/ Ledit Pierre Guesdon âgé de 47 ans a déclaré que Louis Bouteloup marchand colporteur demeurant à Neuville commune de Grez-Neuville a quitté le pays, que Anne Visard son épouse se trouvant enceinte a mis au monde un fils nommé Jean le 12 octobre 1788, que depuis l’abscence dudit Louis Bouteloup n’a reparu dans le pays ny en a connaissance … –  3/ René Bonenfant, âgé de 44 ans, a déclaré que Louis Bouteloup marchand colporteur demeurant à Neuveille, commune de Grez Neuville, époux de Anne Visard, est disparu, que ladite Anne Visard a depuis donné naissance à un fils nommé Jean présent et réquérant le présent acte de notoriété, que depuis l’absence dudit Louis Bouteloup père, il n’a reparu … – 4/ Jean Guesdon âgé de 49 ans a déclaré qu’il a connaissance que Louis Bouteloup marchand colporteur, demeurant à Neuville, commune de Grez Neuville, époux de Anne Visard, a quitté le pays, (f°3) que ladite Anne Visard se trouvant enceinte est accouchée d’un fils nommé Jean Bouteloup, présent et requérant le présent acte de notoriété, que depuis la disparition dudit Louis Bouteloup il n’a reparu au pays … – Sur tout quoi, nous juge de paix susdits et soussigné, avons donné acte audit Jean Bouteloup de sa réquisition, et avons fait et rédigé le présent acte de notoriété publique, constatant, que Louis Bouteloup son père marchand colporteur, demeurant à Neuville, est disparu et a quitté Anne Visard sa femme, laquelle accouchée depuis sa disparition, d’un fils nommé Jean le 12 octobre 1788

J’ai remonté des biens fonciers dans le temps, voici comment

Prendre la série Q aux Archives, malicieusement en 3Q en Maine et Loire, mais en Loire-Atlantique en 2Q, mais il est vrai qu’entre ces 2 départements, on a beaucoup de malice de ce genre dans les cotes d’archives. Inutile de chercher à comprendre ! Pire, on utilise les 2 vocables : enregistrement pour l’un, hypothèques pour l’autre.

Mais c’est bien là qu’on trouvera un acte de vente d’un bien immeuble, car il est enregistré aux hypothèques, car le trésor veille à nos impôts.

Il suffit de connaître le nom de l’acquéreur, en faisant attention aux multiples orthographes des patronymes facétieux (j’ai fait il y peu mon Breton venu à Nantes, nommé Mounier, qui se cachait sous toutes les variantes mêmes les plus inimaginables !!! Lemonnier, Monier, Monnier, Meaunier, Maunier, et même Lemaunier)

Donc en Maine-et-Loire, dans l’inventaire de l’enregistrement prendre TABLE DES ACQUEREURS qui est 3Q2623-2677 pour les années 1791-1865

Vous avez un n° de volume et un n° de folio qui vous permettent de consulter le REPERTOIRE DES FORMALITES (vous avez les cotes dans le document que j’ai lié ci-dessus)

Vous aurez à nouveau des numéros de case et de volume pour aller consulter le REGISTRE DES TRANSCRIPTIONS qui va vous donner la copie de l’acte notarié. (vous avez les cotes dans le document que j’ai lié ci-dessus)

 

Avec ces 3 étapes dans la série Q, vous aurez date, prix, vendeurs, mais ne rêvez pas, un acte notarié ne contient jamais tous les travaux effectués par le vendeur.

Les travaux de restauration et/ou transformation ne sont  que rarement dans un acte notarié, souvent dans un acte de marché de travaux entre un propriétaire et un maçon, mais les trouver est mission quasiement impossible.

Bon courage

Odile

 

 

 

Acte de notoriété constatant l’abscence de Pierre Hamelin, assassiné en 1794 : Le Lion d’Angers

Voici la carte IGN qui donne le moulin de Saint Hénis, et il a certainement été tué dans cette zone, mais je ne suis pas parvenue à trouver les noms qui sont indiqués dans l’acte qui suit.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 3U5-12– Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 22 février 1810 devant nous Mathurin Jérôme Faultrier juge de paix du canton du Lyon d’Angers assisté de Richard Delavigne greffier, est comparu dame Françoise Hamelin épouse de Mr Victor Coudret capitaine au 34e régiment d’infanterie de Ligne, demeurant ville et commune du Lyon d’Angers, laquelle nous a dit qu’e le sieur Pierre Hamelin, allant à Segré pour ses affaires, profita d’une troupe de militaires républicains, se rendant audit Segré, que cette troupe fut attaquée par les chouans près le moulin de Saint Thénis en la commune d’Andigné, et en s’en revenant fut tué près le pont d’amvurelet dans la commune du Lyon d’Angers, qu’il fut enterré sur les lieux avec plusieurs autres qui perirent dans cette rencontre, qu’étant sans connaissance des affaires elle ne prit aucune précaution pour faire porter son décès sur les registres de l’état civil, que demoiselle Marie Hamelin sa soeur étant sur le point de contracter mariage ne peut y parvenir sans prouver le décès dudit Hamelin sonpère, ou produire un acte de notoriété publique qui constate le décès dudit Hamelin, mais que ne pouvant trouver de témoins en nombre compétent pour prouver le décès dudit Hamelin elle se résout à demander un acte de notoriété publique qui constate l’absence dudit Hamelin son père qui a eu lieu en décembre 1794 ou janvier 1795, pouquoi s’est pourvue devant nous en demande, que en conformité de l’article 155 du code Napoléon, et a requis de nous un acte de notoriété passé pour constater le décès ou l’absence dudit Pierre Hamelin son père, et pour prouver la sincérité de ses dires, nous a présenté les 4 témoins cy après et ne sait signer. De suite sont comparu lesdits 4 témoins par nous indiqués (f°2) savoir François Voisine métayer au lieu de la Bintière âgé de 45 ans, Joseph Boulay métayer au lieu de la Gasillonnais, âgé de 38 ans, Pierre Pasquier marchand âgé de 36 ans et Jean Bruneau marchand tous en la commune du Lyon d’Angers, lesquels après serment prêté en nos mains de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, ont fait séparément leurs déclarations comme il suit. 1/ Ledit François Voisin a déclaré que dans le temps sus évocqué il vit passer avec le détachement de troupe républicaine qui allait à Segré ledit Pierre Hamelin, qu’au retour de la troupe au Lyon il ne l’aperçu point, qu’il apprit qu’il avait été tué proche Andigné dans le même jour lors de la rencontre de ladite troupe et les chouans, qu’il avait entendu dire qu’il avait été enterré avec plusieurs autres dans la chataigneraie des Vaux au dessus du pont d’Amouvelle en la commune du Lyon d’Angers, et qu’il ne l’a pas vu réaparaître depuis… 2/ Ledit Joseph Boulay a déclaré qu’à l’époque cy dessus nommée faisant partie de la troupe chouanne, que étant embusqué près le moulin de Saint Thénis attaquèrent la troupe républiquaine qui était dispersée, qu’il la firent reculer en la poursuivant jusque autour de la chataigneraie des Vaux, qu’après avoir dépassé le pont d’Amourette il vit et reconnu ledit Pierre Hamelin étendu mort … 3/ Ledit Pierre Pasquier a déclaré que dans le temps cy dessus nommé il était pareillement dans la bande des chouans, mais qu’il n’était point avec eux dans cette rencontre, mais qu’il sut le lendemain par d’autres chouans que ledit Pierre Hamelin fut tué dans la rencontre qui eut lieu entre lesdits chouans et la troupe républicaine, (f°3) que lesdits chouans dont il le tenait l’avaient vu et reconnu étendu mort entre le pont d’Amourette et la chataigneraie des Vaux en la commune du Lyon d’Angers, qu’il apprit aussi que le lendemain ou le surlendemain de l’affaire il fut enterré dans la susdite chataigneraie des Vaux et qu’il ne l’a pas revu depuis…. 4/ Ledit Jean Bruneau a déclaré que dans l’heure de 1794-1795 après Noël sans se rappeler précisément l’époque, il demeurait à Andigné et y était, qu’il y eut une rencontre entre les troupes du gouvernement et une harde de chouans, que la plupart des militaires étant dispersés, furent attaqués près le moulin de Saint Thénis en ladite commune d’Andigné, et éconduit jusqu’à la chataigneraie des Vaux près la Quinollais en celle du Lyon d’Angers, qu’au premier coup de fusil il partit d’Anditné et vint au Lyon avec un nommé Boureau prenant un chemin abandonné, mais qu’il sut dès ce jour par différentes personnes qui se trouvaient dans cette recontre que ledit Pierre Hamelin père de la requérante avait été tué entre ledit pont  d’Amourette ? et ladite chataigneraie des Vaux, que le jour suivant il apprit qu’il avait été enterré dans ladite chataigneraie et qu’il ne l’a pas vu reparaître depuis cette époque. Et est tout ce qu’il dit savoir … Sur tout quoi nous juge de paix susdit et soussigné avons donné acte à ladite dame Coudret de sa réquisition et avons fait et rédigé le présent acte de notoriété publique constatant que le sieur Pierre Hamelin son père a disparu du pays peu de temps après Noël 1794 et qy’uk a été tué dans une rencontre qui eut lieu à cette époque entre les troupes du gouvernement et les insurgés connus sous la dénomination de Chouans, en allant à Segré sous la protection de la troupe du gouvernement, et qu’il fut enterré dans la chataigneraie des Vaux sur les confins de la commune du Lyon d’Angers     voir mon blog

L’agriculture est le plus excellent et noble de tous les arts que Dieu ait donné aux hommes : Angers 1600

quant à la première qu’elle est si frivolle et ridicule qu’elle ne mérite réponse, car de dire vous estiez fils d’un laboureur par conséquent indigne de l’espouser, que ceulx qui luy ont enseigné telles excuses monstrent qu’ils ignorent l’excellence de l’agriculture qui est la plus excellente et noble de tous les arts que Dieu ayt donné aux hommes,

QUELLE MAGNIFIQUE PLACE DE L’AGRICULTURE

 

Voici le contexte :

Nous sommes en 1600. Renée Cady est la fille du 1er mariage de Guillaume Cady avec Guillemine Tambonneau. Son père s’est remarié à Philippe Tregueneau dont je descends par Marie Cady qui épousera Bouet. Mais elle perd son père avant ses 17 ans, et aurait subi des fiançailles forcées. Elle demande l’annulation, et s’ensuit une longue suite d’accusations de part et d’autre, car même ses proches parents sont divisés, et même violemment divisés !!! Le milieu des marchands, probablement marchand fermiers, était impitoyable. L’argent y est important.

L’acte, écrit par l’official, qui est le juge ecclésiastique attaché à l’évêché d’Angers, comporte par moins de 8 pages très denses, sans une seule ponctuation. Il est donc particulièrement difficile à suivre, et j’ai mis plusieurs jours à le lire et relire pour tenter de faire des alineas qui suivent le discours, pour rendre le tout compréhensible.

Mais cet acte donne beaucoup d’indications quant aux moeurs de l’époque, même sur la manière de s’inventer des proches parents en transformant les alliés aux cousins remués de germain en oncles etc… Bref, je vais vous l’analyser en détail car c’est important.

Donc, ce jour je vous mets le merveilleux passage par lequel l’officiel refute l’accusation formulée contre le fiancé qu’on tente d’éliminer, par lequel il serait issu d’un laboureur.

Et je vous mets les jours suivants ce feuilleton, car c’est un feuilleton incroyable, mais qui illustre la manière dont certains mariages étaient faits.

Coupure de ligne téléphonique, donc panne d’internet (ADSL) car pas encore de fibre

BONJOUR A TOUS !

Je suis un peu sonnée par ce qui vient de m’arriver et je vais reprendre mes esprits et mon courage sous 48 h

Je viens de subir, et moi seule manifestement dans ma tour, une coupure de ligne téléphonique. Or, je fonctionne avec Livebox sous ADSL faute d’arrivée de la fibre, et j’ai passé des heures sans internet, sans télé.

Ma première préoccupation a été d’aller acheter une radio pour égayer mes longues soirées… car je vivais depuis longtemps sans radio.

Je vous dis à très bientôt car j’ai retranscrit des choses importantes, qu’il me reste à mettre en ligne.

Merci de votre compréhension pour la page blanche pendant 2 jours.

Odile

 

 

Jean Goussé, venu de Méral (53) faire ses comptes à Angers, 1660

Je suis toujours admirative devant les km que nos ancêtres faisaient autrefois, ici 2 journées de cheval, que l’on passe par Segré, ou par Château-Gontier, car il y a 76 km à faire. Et je suis toujours encore plus admirative de la difficulté des comptes en l’absence de banque et de carte bancaire. Chaque fois que je sors ma carte bancaire, je pense à nos ancêtres qui avaient tant de difficultés à payer, etc…

Je descends des Goussé de Méral, mais celui qui suit n’est pas mon ascendant. Ceci dit Méral est un bourg relativement petit et ils y étaient tous plus ou moins parents.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 7 juin 1660 avant midy, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, furent présents establis et duement soubsmis noble personne Mathurin Jourdan sieur d’Eslée demeurant en cette ville paroisse de St Denis d’une part et honnorable personne Jean Gousse sieur du Cogneris demeurant au bourg de Méral, tant en son privé nom que comme se faisant fort de Perrine Gaudin sa femme à laquelle il promet et s’oblie faire ratiffier ces présentes … lesquels procédant au compte et paiement des sommes de deniers que ledit sieur d’Eslée ou autres pour luy ont payé audt Goussé esdits noms sur le prix du contrat qu’il a fait de luy et de sadite femme des choses y contenues devant Gastineau notaire royal à Craon le 30 octobre dernier s’est trouvé que ledit Goussé esdits noms a receu dudit sieur d’Eslée la somme de 961 livres 10 sols à plusieurs fois dont il s’est contenté, et laquelle somme il a déclarée avoir payée conformément audit contrat aux cy-après nommmés savoir à François Dean sieur de la Garelière 310 livres le 17 novembre dernier, dont quitance passée devant Cheruau notaire audit Craon, à Julien Monnerye 250 livres …, à Guyonne Joullier belle-mère dudit Goussé …, à François Lebrun 144 livres 16 sols etc… (encore plusieurs pages) »