La bûche de Noël de nos ancêtres : Trefouel, Trefoueil, Trifoueil

C’est bientôt Noël. Aussi je vous remets ce que j’avais autrefois publié sur la bûche de Noël de nos ancêtres, car leur vraie bûche dans la cheminée est bien l’ancêtre de votre bûche glacée.

A cette occasion redécouvrez la vraie bûche de Noël, à travers ce qu’il ressort des chartriers angevins que j’ai pu lire.

Le 21 avril 1595 à Cherré, Maine-et-Loire, apparaît la plus ancienne mention locale du patronyme TREFOUEL, TRIFOUEIL, TREFOUEIL, TRIFFOUEIL. Julien Trifoueil y est déjà marié à une anvegine. Ils sont les auteurs de tous les porteurs du patronyme en Anjou, avec une remontée d’un descendant vers Laval. Voir mes travaux sur les familles TRIFFOUEIL

Le dictionnaire étymologique des patronymes de M. T. Morlet, 1991, précise :

« bûche de Noël et qui doit durer les trois jours de fête ». De son côté le Littré, 1877, renchérit « Dans le parler normand, grosse bûche, dite quelquefois bûche de Noël, H. MOISY, Noms de famille normands, p. 437. Étymologie : Bas-latin trifocalium, siége pour se tenir auprès du feu ; de tri, trois, et focus, foyer ; composition qui permet aussi trefouel au sens de grosse bûche de foyer. ».

Me voici donc une nouvelle fois sur la route Normande que j’appelle volontiers « la route du clou ». En effet, le patronyme est actuellement représenté en Seine-Maritime (23 porteurs) et Calvados (10). On connaît aussi à Paris la place Trefouel, point de Velib, à l’angle de la rue de Vaugirard et du boulevard Pasteur dans le 15e.

Julien Trifoueil, mon angevin, vient donc manifestement de Normandie, avant 1595. Quelques années plus tard, son fils Mathurin, né à Cherré en 1597, épouse à Champigné en février 1618 Adrienne BUCHER, de la famille Buscher qui donnera un maire d’Angers aux armes parlantes : un bûcher.
Je descends de ce couple : grosse bûche de Noël x bûcher ! Cela ne s’invente pas !
Mieux, ils ont dû me transmettre quelque gêne, puisque depuis plusieurs années, j’ai découvert en Anjou des traces de cette coutume féodale du Trefouel, plus vive dans l’Est.
C’est bientôt Noël. A cette occasion redécouvrez la vraie bûche de Noël, à travers ce qu’il ressort des chartriers angevins que j’ai pu lire.
Cette ancienne coutume de Noël (la bûche de Noël), droit féodal, consistait à mettre le tréfaut (trifoueil, treffoueil), grosse bûche ou souche, dans la cheminée du seigneur la vigile de Noël, afin qu’elle y brûle 3 jours. Le seigneur fournissant la souche, les hommes leurs bras. Puis, la cendre obtenue était distribuée car source de bienfaits inestimables.
On la rencontre rarement en Anjou, mais visitez le lieu parlant

du Feudonnet (feu donné) à Grez-Neuville

    1. (beaucoup de détails)

Puis, le lieu parlant de Noëllet

et aussi la Bourelière dans la cheminée du Grand-Marcé, et la Gavalaie dans celle du Petit-Marcé à Challain

Joyeuses fêtes de Noël auprès du tréfouel, si toutefois vous avez la cheminée de la bonne dimension…. voir une cheminée, car dans les tours, comme c’est mon cas, pas de cheminée !

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Cet article était paru en 2007, mais je vous le déplace ici compte-tenu de son intérêt pour ce jour.

PS : à l’instant je reçois des voeux du Canada, avec photos, sous 60 cm de neige. Ils y sont heureux car eux, ils ont apprivoisée la neige sans se plaindre. Et ils me disent ahuris leur étonnement d’avoir entendu à la télé qu’en Europe on se plaignait !

Joseph Bernard possédait la Roche aux Fels, Le Lion d’Angers 1714

J’ai mis sur ce blog plusieurs actes concernant la Roche au Fesle au Lion d’Angers, vous les trouverez en cliquant ci-dessous sur le mot-clé la Roche au Fesle et ces mots-clés sont sous l’acte précédé d’un  # et j’y expose le nom de FESLE qui n’a rien à voir avec le nom actuel de Fées qui est une altération du terme qui est à l’origine et existait encore début 19ème siècle, époque où beaucoup de noms de lieux ont été altérés.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 14 mai 1714 par devant nous Jacques Bodere notaire royal en Anjou résidant à Montreuil-sur-Mayenne fut présant en sa personne établi sousmis Joseph Bernard écuier sieur de Boismarais demeurant à Angers paroisse St Michel du Tertre, de présant en sa maison de la Roche aux Felz paroisse du Lion d’Angers d’une part, Jeanne Menard veuve de Pierre Blouin mère et tutrice de leurs enfants, métayère à la métairie de la Roche dite paroisse du Lion d’Angers d’autre part, lesquels sur ce que ledit sieur de Boismarais est en droit suivant la loy des baulx que ledit sieur Bernard luy a cy devant donné et audit Blouin son feu marye à elle comme de luy faire demande de plusieurs plants d’arbres toises de fossé et autre inexécution résultant desdits baux, ledit sieur de Boismarais aurait présanté sa requête pour en faire décrétr procès verbal lesquels deffaults d… desdits baulx ladite veufve Blouin a reconnu n’avoir fait du temps de sadite jouissance pourquoy elle a très humblement requis ledit sieur de Boismarais de bien voulloir ne pas faire faire ledit procès verbal pour évitter au coust qu’il conviendrait et pour nourrir paix et amour entre eux ont présantement convenu à la somme de 100 livres à quoy ledit sieur de Boismarais a bien voully se restraindre pour toutte et chascune lesdites dégradations malversations et inexécutions des clauses de leurs baux, de laquelle somme ledit sieur de Boismarais s’est contenté et a quitté et quitte ladite veufve Blouin et tous autres, de laquelle somme ledit sieur de Boismarais a faire remise touttefois en faveur de Pierre Blouin seul fils de ladite Menard (f°2) et dudit feu Blouin à présent son métayer audit lieu et métairye de la Roche, et par ses mesmes présantes ledit Pierre Blouin s’est chargé de payer et acquiter pour l’année présante les taux baille ustancilles et capitation mises et mit… sur ledit lieu ensemble les servitudes de ladite métairye tant de l’année présante que de l’année présédante ; pourquoy il prendra aussy dès l’année présante tous et chacuns les grains de quelque espèce qu’ils puissent estre recueillis sur ladite métairye avec l’effouel ensmble les chartes charues et plaitz et autres ustancilles survenus au … qu’il soy, la moitié des bestiaux et semances à elle appartenants sur ledit lieu, et meubles érant en ladite maison four et à la réserve de ceux qu’elle se réserve pour s’en servir pendant sa vie à la charge par ledit Blouin de payer et acquitter la somme de 200 livres en principal due par contrat de constitution crée au profit dudit sieur de Boismarais par ladite veufve Blouin, iceluy contrat reçu devant Me Pierre Bodere notaire royal audit Montreuil le 8 novembre 1701 avec les intérests qi en ont couru depuis ledit contrat sous la déduction de ceux que ladite veufve Blouin a su payer …