Jean Pouriatz sieur de la Hanochais, caution solidaire, 1621

Nous poursuivons les Pouriatz, et ce jour je vous propose encore le lien certain, bien que non connu avec précision, entre François Pouriatz vivant à Bouillé-Ménard, et Jean Pouriatz Sr de la Hanochais.
En effet, 2 mois après le prêt obligataire fait par Jean à François, qui était dit fermier de la terre de Bouillé Ménard, les voici tous deux empruntant toujours par obligation, 600 livres à François Eveillard. Manifestement c’est François qui a besoin des 600 livres et Jean qui est caution solidaire.
Puisque cet acte suit de 2 mois le prêt de 512 livres fait par Jean à François, j’en conclue que c’est la somme que Jean avait ce jour-là de côté disponible en liquide. Mais cette somme s’est révélée insuffisante à François, et cette fois Jean est son caution pour emprunter 600 livres.

Cette seconde obligation est précieuse encore, car outre le lien fort entre les deux hommes, il précise cette fois que François demeure au château de Bouillé-Ménard, dit alors Bouillé-Aménard. Ce château et cette terre étaient en 1540 à la famille de Bueil, en 1655 à Jean d’Acigné, et j’ignore à qui entre temps. Dans tous les cas, le château est habité par le marchand fermier qui gère la terre.

le château de Bouillé-Ménard
le château de Bouillé-Ménard

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L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 14 août 1621, devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers fut présent personnellement establi Me Jehan Pouriaz Sr de la Hanochaie advocat au siège présidial de cette ville et y demeurant paroisse de St Michel du Tertre, et François Pourriaz marchand demeurant au chastel de Bouillé Amenard, tant pour luy et en privé nom que pour et au nom et se faisant fort de Renée Chevallier sa femme à laquelle il a promis et demeure tenu faire ratiffier ces présentes et obliger avec lui solidairement à l’entretien d’icelles et en fournir à l’acquéreur cy-après ratiffication vallable dedans 15 jours prochain venant à peine de tous intérests
chacun d’eux seul et pour le tout sans division ont recognu et confessé avoir vendu et constitué et par ces présentes vendent et constituent et demeurent tenuz payer fournir et faire valoir par hypothèque général sur tous et chacuns leurs biens rentes et revenuz présents et futurs à noble homme François Eveillard conseiller du roy en l’élection de ceste ville qui a achapté pour luy ses hoirs, 37 livres tz de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle payable franchement et quittement par lesdits vendeurs esdits noms solidairement audit acheteur en sa maison en cette ville par chacune année à l’advenir premier payement commençant en un an à pareil jour et an et à continuer, et demeure tous et chacuns les biens rentes et revenus desdits vendeurs esdits noms généralement et spécialement affectés hypothéqués et obliés et chacun d’eux seul et pour le tout, assigné et assis, assignent et assient, au pouvoir par ledit acquéreur ses hoirs de s’en faire faire payer…
et est faite la présente vendition cession de rente pour et moyennant le prix et somme de 600 livres payées et baillées contant au veu de nous par ledit acheteur auxdits vendeurs qui l’ont prinse et receue en monnoie courante …
fait et passé audit Angers en nostre tabler présents Bonvoisin et Pierre Hardy

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Vache en prison pour animaux : caution pour la libérer, 1634

Nous avions vu au sujet des cimetières d’autrefois, que l’absence de cloture, quasi générale, entraînait le vagabondage des animaux : porcs, vaches… Ici, une vache a été saisie pour vagabondage et mise en prisons pour animaux.

Voici donc d’abord un peu de vocabulaire. J’y ai ajouté la fourrière, afin que vous jugiez que c’était autrefois cette prison pour animaux, et que les animaux pouvaient être des vaches.

CAUTION. s. f. Pleige, qui respond, qui s’oblige pour un autre (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

PLEIGE. s. m. terme de pratique. Celuy qui sert de caution. Il s’est offert pour pleige & caution dans cette affaire. Il vieillit.
Pleiger. v. act. Cautionner en Justice. Il vieillit. (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

FOURRIÈRE. s.f. Office de la Maison du Roi & des Princes, dont les Officiers fournissent le bois pour le chauffage de la Maison du Roi & des Princes. La Fourrière a fourni tant de bois. Chef de Fourrière. Aide de Fourrière. Garçon de Fourrière.
Il se met aussi pour Le lieu où l’on met ce bois. Il faut prendre ce bois dans la Fourrière.
On dit, Mettre une vache, mettre un cheval en fourrière, pour dire, Saisir pour délit ou pour dette, une vache, un cheval, & les mettre dans une étable, dans une écurie, où ils sont nourris à tant par jour, aux dépens de celui à qui ils appartiennent, jusqu’à la réparation du dommage, ou jusqu’à la vente de la chose saisie. Les chevaux de ce Chartier ont été mis en fourrière. (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E90 – Voici la retranscription de l’acte : Le 17 octobre 1634 avant midy a comparu devant nous Abel Peton notaire royal Angers résidant à Juigné sur Loire, Mahturin Baranger demeurant au bourg dudit Juigné lequel ayant eu advis que sa vache avait esté prise dimanche dernier dans les garennes et bois taillis et icelle par Jean Bouton, Jean Barault fermiers desdites garennes qui l’auraient mise ès prisons des bestiaux ordinaires dudit Juigné se seroit ledit Baranger adressé vers ledit Bouton et l’auroit sommé prié et requis par plusieurs et diverses fois luy rendre sadite vache, ce que ldit Bouton n’auroit voulu faire qu’au préalable il ne luy eust baillé bonne et suffisante caution de luy représenter ladite vache ou luy payer le dommage que sa vache auroit fait dans le git nouveau et bois taillis d’icelle
à quoy ledit Baranger obéissant sans néanmoings approuver par luy sur le prétendu dommage qui aurait esté fait par sadite vache, a présenté pour caution Jacques Delatouche voiturier par eau demeurant audit Juigné, à ce présent, qui a pleigé et cautionné ledit Baranger de ladite vache et s’est pour ce deuement soubzmis et obligé soubz ladite cour, icelle représenter et mettre entre mains dudit Bouton toutefois quantes dont l’avons jugé de son consentement et a iceluy Baranger promis acquitter ledit Delatouche de ladite caution par les mesmes voyes de rigueur qu’il y pouvoit estre cy après contraint ensemble de toutes pertes despens dommages intérests dont l’ay aussi jugé de son consentement au moyen de laquelle caution que ledit Bouton a eue agréable, iceluy Bouton a rendu audit Baranger ladite vache dont il s’en contenté sans préjudice du dommage dont il entant (entend) se pourvoir ainsy qu’il verra estre à faire,
dont et de tout ce que dessus en avons auxdites parties décerné ce présent acte pour luy servir ce que de raison
fait et passé audit Juigné à nostre tabler enprésence de Pierre Peton praticien et Abel Peton le Jeune clerc demeurant audit Juigné tesmoings, lesdit Baranger et Delatouche ont dit ne savoir signer comme aussi ledit Bouton et a iceluy Bouton fait signé à sa requête Jean Bouton son fils

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Contre-lettre de Nicolas et Jean Vallin de Château-Gontier, 1577

Je poursuis les VALLIN, et aujourd’hui ils sont venus de Château-Gontier à Angers pour emprunter une somme très importante.
On constate encore une fois que l’argent n’était pas toujours disponible sur place, et pourtant en 1577 Château-Gontier était une ville importante, qui aura d’ailleurs bientôt un présidial grâcé à Henri IV
Les deux VALLIN ne sont pas venus seuls de Château-Gontier et ont amené avec eux Jehan Héliant, leur caution solidaire. Ce qui suit est la contre-lettre.
Je dois dire que la somme est très importante, soit environ 2 métairies ou une grosse métairie, soit aussi la dot d’une fille très notable. Probablement que l’un des VALLIN en cause marie une fille ? ou acquiert un office ?
Bref, je dois dire que j’admire la confiance entre tous ces personnages, car Jehan Heliant, même avec une contre-lettre le dédouanant, a tout de même été caution pour une somme très coquette !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte : Le 21 juillet 1577 en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou (Grudé Nre Angers) personnellemnt establi honnorable homme Nicolas Vallin recepveur des tailles à Château-Gontier et Jehan Vallin demeurant audit Château-Gontier, tant en son nom que pour et au nom et comme soy faisant fort de Suzanne du Moulinet sa mère à laquelle ledit Jehan Vallin a promis et demeure tenu faire ratiffier et avoir agréable le contenu des présentes à ses despens à Me Jehan Helyant Sr de la Barre cy-après nommé lettres de ratiffication et obligations en forme d’huy en quinze jours prochainement venant à peine de tous intérestz,
lesquels establiz chacun d’eulx seul et pour le tout, esdits noms et qualités, sans division de personne ni de biens etc confessent qu’à leur prière et requeste et pour leur faire seulement honnorable homme Me Jehan Helyant Sr de la Barre demeurant audit Château-Gontier a ce présent stipulant et acceptant s’est obligé en la compagnie desdits establiz vers honneste personne Jehan Boysyneust pour la somme de 3 300 livres tz à cause de prest par obligation passée par devant nous, lesquels lesdits Vallin acquitent et deschargent ledit Heliant, et que ladite somme de 3 300 livres a esté receue et retenue pour le tout par lesdits les Vallins pareillement qu’elle a esté fournie par ledit Boysyneust, laquelle somme est du tout tournée au profit desdits les Vallins etc…
fait et passé audit Angers en présence de René Gohier marchand demeurant Angers et Yves Planchenault praticien

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Comme on peut le constater, les deux VALLIN ont une signature totalement différente, et l’un des deux est même difficilement lisible.

La mère de Jehan Vallin est Suzanne du Moulinet, et je suis aussi à la recherche de cette famille dont je descends sans avoir plus de renseignements que :

    Pierre DAVY Sr de la Souvetterie & du Grand Souchay † après le 5 juin 1569 car présent au Ct de mariage de Louise sa fille – Que l’on suppose fils de Jean DAVY Sr du Grand Souchais Fils de Jean Davy Sr du Grand Souchay, vivant à Chambellay an 1430, originaire du Maine x /1480 Catherine CHALUS [de Chalus selon Mayaud] 2x /1515 Marguerite DU MOULINET † après le 5 juin 1569 car présente au Ct de mariage de Louise sa fille

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Caution solidaire des frères Lemotheux, 1664

le plus jeune a besoin d’argent, beaucoup, et ses 2 frères empruntent avec lui

Parfois, lorsque je cherche dans les actes notariés, des noms sont mentionnés en marge, parfois aucun. Certes, comme dans les registres paroissiaux, il semble toujours pratique de lire vite et seulement les mentions en marge, et là encore, parfois les mentions en marge sont fautives. Ainsi l’acte qui suit mentionnait en marge Lemotheux, Chevalier et point d’action de mon André Chevalier dans l’acte qui ne fait que figure de figurant car il était témoin de la procuration établie au préalable sur place à Champigné.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5
  • Voici la retranscription intégrale : Le 10 mars 1664 avant midy, par devant nous François Crosnier Nre royal à Angers furent présents establis et deuement soubzmis
    honorable homme René Lemotheux sieur de la Lézinière fermier de la terre et seigneurie de la May de Ceaux demeurant en la paroisse de Champigné
    tant en son privé nom que comme procureur de Me Georges Lemotheux sieur du Fresne son frère, par sa procuration passée par Me Jacques Marchais notaire royal demeurant audit Champigné le 8 de ce mois, signé Lemotheux, A. Buscher, A. Chevallier, et Marchays, et contresigné en la marge par ledit sieur de la Lézinière,
    et encore se faisant fort de honorable femme Renée Buscher femme dudit Sr de la Lézinière à laquelle il promet faire ratifier ces présentes et la faire avec luy et ledit sieur du Fresne obliger à l’accomplissement des présentes etc…
    chacun d’eux sans division renonçant au bénéfice de division ont venu créé et constitué et par ces présentes promettent garantir fournir et faire valoir en principal et arrérages à noble homme Me Florent de Janveray advocat au siège présidial de cette ville y demeurant paroisse de St Maurille, à ce présent et stipulant et acceptant, qui achepte pour luy ses hoirs la somme de 50 livres tournois de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle payable et rendable franchement et quittement par lesdits vendeurs esdits noms leurs hoirs audit achepteur ses hoirs en sa mai-son audit Angers chacun an à pareil jour et date le premier payement commençant d’huy en un an prochain et à continuer, laquelle vente de 50 livres tournois lesdits vendeurs chacun d’eux esdits noms et chacun d’iceux solidai-rement ont assise et assignée assient et assignent généralement sur tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles rentes et revenuz quelconques et sur ceux du sieur Georges Lemotheux en vertu de sadite procuration présents et futurs avec pouvoir et puissance auxdits achepteurs ses hoirs d’en faire déclarer assiette particulièrement et audit vendeur esdits noms de l’armortir toutefois et quantes sans que ledit général et spécial hypothèque puissent faire préjudicier ains confirmant et approuvant l’un l’autre
    ladite vente création et constitution de rente faite pour et moyennant le prix et somme de 900 livres tournois, payée contant par ledit achepteur auxdits vendeurs esdits noms qui l’ont en nostre présence receue en or et monnoye ayant court suivant l’édit dont ils se contentent et le quittent, à laquelle vendition création et constitution de rente et ce que dessus tenir etc… (une rente de 50 livres pour un principal de 900 livres, cela fait du 5,55 % et j’ai rencontré souvent jusqu’à 6,25 %. Les taux n’étaient pas toujours au denier 20 qui est 5 %)
    fait et passé audit Angers en nostre estude Me René Moreau et René Gaudin demeurant audit Angers tesmoings, déclarant lesdits vendeurs esdits noms ladite somme employer au payement de debte du sieur de la Rouaudière Lemotheux frère desdits Lemotheux et Anthoinette Babin sa femme … (AD49 série 5E5)

    Voici donc, avec certitude, les liens familiaux :

    Jacques LEMOTHEUX Sr de la Papinière x Jacquine MOUETTE (en gras, ceux qui interviennent dans l’acte : Georges et René, la femme de René, et les endettés Jacques et sa femme)

      Georges LEMOTHEUX Sr du Fresne
      Suzanne LEMOTHEUX x Pierre GOURDON
      René LEMOTHEUX x2 1653 Renée BUSCHER fille d’Anselme
      Pierre LEMOTHEUX Sr de la Papinière x 1637 Marie VERON
      Jacques LEMOTHEUX Sr de Champlivré et de la Rouaudière x 1641 Antoinette BABIN

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