saint Drouet

Nous avons vu dimanche dernier le Dieu Fort, et le prénom Fort, et à la même époque, milieu 16e siècle, je rencontre au Louroux-Béconnais le prénom Drouet :

Le Louroux-Béconnais : « Le pénultieme jour dudit moys (mars 1562 n.s.) fut baptizé Jehan filz de Drouet Delaistre et Jehanne Thibault sa femme parrains Pierre Prichez et Jehan filz de Julien Leroy marraine (blanc) fille de Jehan Hallet tanneur par Dubreil » v°012-156

Il a bien existé un saint de ce nom, selon l’encyclopédie Migne, 19e siècle :

saint Drouaud ou Drouet, Droctoaldus, évêque d’Auxerre, florissait au commencement du 6e siècle. Il mourut en 1532 et il eut pour successeur saint Eleuthère. Fête le 8 novembre

Eleuthère est le prénom de nombreux saints, et voici celui qui succèda à Drouet à Auxerre :

saint Eleuthere, évêque d’Auxerre, succéda à saint Droctuald sur la fin de l’année 532. Il assista à plusieurs conciles qui se tinrent à Orléans vers le milieu du 6e siècle, et il eut une grande part aux sages règlements qui s’y firent sur la discipline. On croit qu’il mourut le 16 août 561, après un épiscopat de près de 29 ans. Fête le 16 août

J’ai des prénoms encore plus curieux sur Le Louroux-Béconnais, et je vous les ferai découvrir bientôt !
Si vous en rencontrez aussi en Anjou, n’hésitez pas à les signaler ici, ou sur une autre page de ce blog, en spécifiant sur quelle vue des registres paroissiaux, cette curiosité existe. Je m’efforcerai de répondre dans la mesure du possible.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen d’éthique des blogueurs, disponible sur le site du Parlement européen.

Tiphaine

Hier j’avais découvert que le l’Epiphanie avait déserté le 6 janvier de nos ancêtres !
Et je vous ai promis de poursuivre avec le prénom Tiphaine. En effet, ce prénom est fêté le 6 janvier, jour de l’épiphanie (enfin, quand l’épiphanie est le 6 janvier, car depuis hier il semble que je sois en train de perdre le nord !)

Dans nos registres, au début du 17e siècle, le prénom Tiphaine semble le même qu’Epiphaine. Ainsi, Au Louroux-Béconnais :

    « Le dixiesme jour du moys de fevrier l’an mil six cens deulx fut baptizée Olivier Letourneulx filz de Jacques Letourneulx et de Georgine Montembert sa femme parrain Olivier Letourneulx marraine Tieffaine femme de Jehan Bellanger par moy »

    « Le huictiesme jour du moys de janvier mil six cens neuf fut inhumé le corps de deffunte Epifaine Gaudin veuve de deffunt Jehan Bellanger par moy »

Le dictionnaire des saints imaginaires et facétieux, de Jacques E. Merceron, éditions du Seuil, 2002,

Epihanie, aliàs Théophanie, Tiphaine, serait une sainte imaginaire, qui serait une corruption de la fête des Rois. D’aucun aurait même été jusqu’à dire que saint Tiphaine était mère des trois rois mages ! Les Belges pour leur part, auraient aussi créé cette sainte Epiphanie, vierge et martyre, aussi mère des trois Rois. De leur côté les Italiens, en particulier en Toscane, connaissent Beffania, ou Befana, qui correspond à la sainte franco-blege : elle venait rendre visite aux enfants le vaille des Rois et se confondait ainsi dans l’esprit du peuple avec la fête elle-même.

Les martirologes officiels ne connaissent aucune Epiphanie, aucune Tiphaine. Il connaissent des Epiphanes (vus hier) et des Théophanes, que voici, selon le Dictionnaire hagiographique de l’abbé Pétin, encyclopédie Migne, 19e siècle :

THEOPHANE (saint), Theophanes, confesseur en Orient, florissait dans le IVe siècle. Il est honoré chez les Grecs le 9 septembre.

THEOPHANE (saint), martyr à Constantinople, florissait sous l’empereur Léon l’Arménien, et était même employé à la cour de ce prince. Il déploya un grand zèle pour la défense des saintes images ; ce qui lui attira de violentes persécutions, et enfin la mort, l’an 780. — 4 décembre.

THEOPHANE (saint), abbé en Mysie, né vers le milieu du VIIIe siècle, était fils d’Isaac, gouverneur des îles de l’Archipel. Celui-ci, en mourant, nomma l’empereur Constantin Copronyme tuteur de son fils alors âgé de trois ans. Comme ce prince était le protecteur déclaré de l’hérésie des iconoclastes, la foi de son pupille aurait pu courir des dangers sans les soins d’un serviteur fidèle et dévoué, qui inspira de bonne heure à son jeune maître un vif attachement à la doctrine catholique. Lorsqu’il fut en âge de s’établir, quoiqu’il n’eût aucune inclination pour le mariage, il céda cependant aux instances qu’on lui faisait de prendre une épouse ; mais le jour même de ses noces il obtint de sa jeune compagne qu’ils vivraient comme frère et soeur, et ils s’engagèrent par voeu l’un et l’autre à garder une continence perpétuelle. Sa femme ayant embrassé peu après l’état religieux, Théophane, de sons côté, fonda en Mysie, où il avait de grands nieus, deux monastères, et il se chargea du gouvernement de l’un d’eux. Il était déja abbé lorsqu’il parut avec éclat au deuxième concile de Nicée, tenu en 787. Les Pères du concile admirèrent l’humilité et la modestie d’un homme qu’ils savaient avoir occupé à la cour un rang distingué, et ils furent pénétrés pour lui d’une profonde vénération lorsqu’ils l’entendirent parler avec autant de force que de dignité en faveur du culte des saintes images. Après la clôture du concile, Théophane retourna dans son monastère pour y continuer le cours de ses jeûnes et de ses pratiques de pénitence. Il portait toujours le cilice et couchait sur une natte, avec une pierre pour chevet : du pain bis et de l’eau faisaient toute sa nourriture. Un régime aussi austère dérangea sa santé, naturellement faible, et dès l’âge de cinquante ans il éprouva des atteintes de la pierre et d’une colique néphrétique. Léon l’Arménien étant devenu empereur en 813, renouvela, l’année suivante, la persécution des iconoclastes, et proscrivit les saintes images, dont le culte avait été rétabli par les décrets des Pères de Nicée et par les soins de l’impératrice Irène. Comme il savait que Théophane jouissait d’une haute considération parmi les orthodoxes, il mit tout en oeuvre pour le gagner, et il l’invita à venir à Constantinople. Lorsqu’il y fut arrivé, il lui fit remettre une lettre ainsi conçue : Vos dispositions pacifiques me donnent lieu de croire que vous vous êtes rendu ici dans le dessein de confirmer par votre suffrage mes sentiments sur la matière en question. Ce sera le moyen de mériter ma faveur, et d’obtenir pour vous, pour vos parents et pour votre monastère toutes les grâces qu’il est au pouvoir d’un empereur d’accorder. Si au contraire vous refusez d’entrer dans mes vues, sachez que vous encourrez mon indignation, et que vouts en sentirez tout le poids, vous et les vôtres.
Le saint abbé lui fit cette réponse : Agé et infirme comme je suis, je n’ai gardé d’ambitionner maintenant des choses que j’ai méprisées pour Jésus-Christ il y a longtemps, lorsqu’il m’était facile d’en jouir. Quant à mon monastère et à mes amis, je remets leur sort entre les mains de Dieu. Au reste, si vous croyez m’épouvanter par vos menaces, comme on épouvante un enfant avec des verges, vous vous trompez. Je n’ai plus la force de marcher, il est vrai, et je suis accablé d’infirmités corporelles ; mais j’espère que Jésus-Christ me donnera le courage de souffrir, pour la défense de sa cause, tous les supplices qu’il vous plaira de me faire subir.
Léon, que cette réponse déconcertait, chargea plusieurs personnages importants de faire des instances auprès du saint, afin de l’amener à son sentiment ; mais leurs démarches restèrent sans effet. Alors l’empereur, furieux, le fit renfermer dans un cachot, où il resta deux ans, privé des choses les plus nécessaires à la vie ; et malgré sa vieillesse et ses infirmités, on lui donna jusqu’à trois cents coups de fouet. Tiré de sa prison en 818, pour être énvoyé en exil, il fut conduit dans l’île de Samothrace, où il mourut au bout de dix-sept jours, le 12 mars 818. Il s’est opéré plusieurs guérisons miraculeuses par la vertu de ses reliques. Saint Théophane a composé une Chronographie, ou Abrégé d’histoire, depuis l’an 284, ou finissait George le Syncelle, jusqu’en 813. Son style est un peu négligé, ce qu’il faut attribuer à ce que ses infirmités et sa prison ne lui permirent pas de mettre la dernière main à son ouvrage. — 12 mars.

THÉOPHANE ( saint ) , évêque de Nicée et confesseur, était frère de saint Théodore Grapt, avec lequel il fut élevé dans le monastère de Saint-Sabas en Palestine. Il accompagna son frère, qui avait été envoyé à Constantinople vers Léon l’Arménien, pour lui faire des représentations sur les maux qu’il causait à l’Eglise en protégeant les iconoclastes. L’empereur accueillit très mal cette députation, et après avoir fait battre les deux frères, il les exila dans une île du Pont-Eucin où ils eurent beaucoup à souffrir. Rendu à la liberté par Michel Le Bègue, successeur de Léon, il fut de nouveau exilé dans l’île d’Alphase, avec son frère, sous Théophile, fils de Michel. Rappelés à Constantinople deux ans après, Théophile les fit battre avec tant de violence, qu’ils faillirent tomber morts à ses pieds ; ensuite il les envoya a en prison. Quelques jours après il les fit venir, de nouveau en sa présence, et comme ils persévéraient dans leur refus de communiquer avec les iconoclastes, il leur lit graver sur le front et sur le visage douze vers où ils étaient traités de scélérats, infectés d’erreurs superstitieuses ; ensuite ils furent exilés à Apamée en Syrie, où Théodore mourut de ses souffrances. L’impératrice sainte Théodore ayant mis fin à la persécution et rétabli les saintes images, Théophane fut élu évêque de Nicée, et mourut eu 845. Les Grecs le surnomment le Poëte, à cause des hymnes qu’il avait composées en l’honneur de son frère et de divers autres saints. — 11 octobre et 27 décembre.

THÉOPHANE ( sainte) , Theophana, impératrice, était mariée à Léon VI, dit le Philosophe, qui monta sur le trône de Constantinople en 886, à peine âgé de vingt ans. Elle eut beaucoup à souffrir de ce prince sans moeurs, qui s’était épris d’une violente passion pour une femme nommée Zoé, aussi méchante que belle. Théophane trouva dans la piété la consolation de ses peines : elle passait ses jours à prier, à faire des aumônes, et Dieu la favorisa du don des miracles. Après douze ans de mariage elle mourut en 892, et son mari, qui avait épousé Zoé, ne sut appréçier sa première femme qu’après qu’il l’eut perdue. Il fit bâtir en son honneur une église à laquelle on dormi son nom. Les Grecs célèbrent sa fête le 16 décembre.

Pour sa part, le Dictionnaire des noms de baptême, de G. Beleze, 1863, dit que Thiphaine est le prénom Théophane.
Je pense avec lui, que le grec qui nous a donné Théophane, est à l’origine de Thiphaine. Si Tiphaine est une sainte inexistante, l’église catholique s’était contentée de tous les Epiphane et tous les Theophane, et avait donc assimilé Thiphaine à Théophane. Ainsi, l’honneur était sauf car n »oubliez jamais qu’autrefois l’église n’autorisait pas de noms de baptême qui ne soit celui d’un saint !
Et j’ai sur mon site la page du Rituel de Loire-Atlantique, avant la Révolution, qui donne les noms de baptême autorisés, en latin et en français.

Voir tous les saints que j’ai publiés, soit sur mon blog, soit sur mon étude de Saint-Aubin-du-Pavoil, où le curé ne donnait les dates que par le nom d’un saint.

Un grand merci à Josette pour sa Befana d’hier, qui rejoint pleinement cette page !

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Toussaint, un joli prénom, qui fut parfois Sainton

Les prénoms ne furent pas toujours liés à un saint particulier.
Toussaint les invoquaient tous à la fois, excusez du peu.
Car autrefois, un prénom pour exister, devait être admis par l’église, et découler d’un saint.

Vous avez ainsi sur mon site la liste des prénoms admis dans le diocèse de Nantes peu avant la Révolution.

Revenons à Toussaint, qui eut une forme ancienne, que j’ai beaucoup rencontrée, entre autres à La Cornuaille : Saincton , avec un C devant le T car autrefois SAINT s’écrivait SAINCT.

Voir le relevé des BMS de La Cornuaille et les Saincton du 16e siècle, dont les Saincton Bellanger, les Saincton Rabin etc…

Je descends à La Cornuaille de Saincton Rabin, aliàs Toussaint Rabin
Je n’ai pas d’explication à la forme, mais ceci pour vous dire qu’au 16e siècle, parfois, les prénoms avaient une forme encore mal fixée, souvent parce qu’on sortait tout juste sur les actes de baptême du latin, et il existe ainsi beaucoup de formes achaïques de nos prénoms.

Seul le relevé exhaustif d’une paroisse, et la reconstitution de toutes les familles portant le même nom, permet de s’y retrouver avec fiabilité.

Fiabilité est un vilain mot en généalogie, que beaucoup ne connaissent pas… hélas ! Elle ne s’atteint qu’avec beaucoup de travail sur une paroisse et toute la reconstitution, pas le point par point qui sévit…

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Eustesse, prénom féminin en 1528 : saint Eustase abbé de Luxeuil

    Attention, je me lance dans un exercice perilleux !

Hier, nous avions une Eustesse Vallin veuve Lecomte. Il est vrai que la charmante, était déjà veuve en 1528, date du bail vu hier ! Elle est donc née il y a un demi-millénaire, et son prénom a eu le temps de changer de mode depuis !
La voici, et pour la lecture, reportez-vous à ma retranscription d’hier.

Cliquez l’image pour agrandir – Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire..

Ce n’est pas la première fois que je rencontre cet étrange prénom !

Le vingt et cinquiesme jour de janvier en susdit (1610) a esté baptizée par moy curé de la Poueze soubzsigné Michelle fille de Marin Boumier et de Jullienne Lemelle sa femme fut parrain Michel Bourgeoys marraine Eutesse Delaysir fille de Jehan Delaysir.
Je précise que malgré les courriels péremptoires qui m’ont adressé il y a 2 ans pas les gens de la Pouëze, pour me dire que je ne savais pas lire, car Boumier était Bouvier, je maintiens que lorsqu’on lit on doit impérativement compter les jambes, et que 3 jambes ne font jamais un V

  • Eustesse n’est pas Estelle ni Estèphe ni Eustaiche
  • Procédons par élimination :

      il n’y a pas plus de L que de F que de CH, donc restons à Eustesse.

    Dommage, car pour les Estelle et Estèphe et Eustache, c’était gâteau…

  • Tentons d’identifier une sainte
  • Plusieurs saints du nom d’Eustase aliàs Eustaise, du latin Eustasius, mais point de sainte. Mais le dictionnaire des noms de baptême, de G. Beleze, 1863, précise

    Eustasie : même fête que pour saint Eustase

    Les prénoms se terminant par …asie, ont pu avoir une forme ancienne an …aise, voir …aize, comme dans ORPHRAIZE, car lorsqu’on est passé du latin au français, cela n’a pas été rien… Pour ma part, je préfère conserver les formes anciennes, car elles font partie intégrante de celui ou celle que j’étudie.

  • les saints Eustase
  • Attention, il y en existe plusieurs, que voici, extraits de l’encyclopédie de l’abbé Migne, mais il faut retenir l’abbé de Luxueil, qui est le plus connu de tous.

    EUSTASE (saint), Eustasius ou Eustralius, martyr à Sébaste en Arménie, arrêté pendant la persécution de Dioclétien, fut d’abord cruellement tourmenté sous le président Lysias, ensuite sous Agricolaüs, qui le fit jeter dans une fournaise ardente. Saint Blaise, évêque de Sébaste, recueillit avec respect ses ossements, et exécuta fidèlement ses dernières volontés. Ses reliques furent portées à Rome dans la suite, et placées dans l’église de Saint-Apollinaire. — 13 décembre.

    EUSTASE (saint), était le septième évêque de Naples. Sa fête, qui ne remonte qu’à l’an 1616, fut établie à l’occasion de la découverte de ses reliques, arrivée cette année. —17 novembre. (Ce saint est à éliminer puisque notre Eustesse vivait avant lui ! Je le cite pour la forme.)

    EUSTASE (saint), abbé de Luxeuil, d’une famille noble de Bourgogne, fut élevé dans la piété et dans les sciences par Miget ou Miet, évêque de Langres, son oncle. Sa vocation le portant vers l’état monastique, il se retira dans le monastère de Luxeuil, alors gouverné par saint Colomban. Il fit, sous un tel maître, de si grands progrès dans la perfection, qu’il fut jugé digne de lui succéder dans le gouvernement de son monastère, lorsque le saint fondateur de Luxeuil fut exilé par Thierri, roi de Bourgogne, en 610. Eustase se trouva à la tête de six cents moines, qui le regardaient tous comme leur père. Thierri étant mort, et Clotaire II s’étant emparé de ses Etats, envoya saint Eustase à Bobio en Italie, pour proposer à saint Colemban de revenir gouverner son monastère de Luxeuil. Mais il échoua dans sa mission, et, à son retour d’Italie, en 614, il se rendit à la cour de Clotaire, pour lui faire part de l’insuccès de ses instances auprès de son ancien supérieur. Comme il était accompagné de saint Chagnoald, alors religieux à Luxeuil, il s’arrêta quelques jours chez Agneric, père de celui-ci, qui demeurait près de Meaux et qui était un des principaux seigneurs d’Austrasie. Sainte rare, fille d’Agneric, qui se trouvait malade, découvrit au saint abbé la résolution qu’elle avait prise de consacrer à Dieu sa virginité. Eustase dit au père que la maladie de sa fille ne venait que de ce qu’il l’empêchait d’exécuter sa résolution, et qu’elle en mourrait s’il ne consentait à ses pieux désirs. S’étant alors mis en prières, il lui rendit la santé en faisant sur elle le signe de la croix. Ensuite il alla trouver Clotaire, et lui remit la lettre dans laquelle saint Colomban le priait d’excuser son refus de quitter Bebbio, où sa présence était nécessaire. Revenu à Luxeuil, son zèle ne se borna pas à l’enceinte de son monastère; mais il alla prêcher l’Evangile aux habitants de la Franche-Comté et de la Bavière, dont plusieurs étaient idolâtres ou hérétiques. La réputation de sa sainteté était si bien établie, qu’un grand nombre de saints, même parmi les évêques, ne se conduisaient que par ses avis. Il mourut en 625, et eut pour successeur saint Walbert. Dès avant le 13e siècle, son corps fut porté à Vergaville, aujourd’hui du diocèse de Nancy, ou l’on fonda un hôpital qui porta son nom. — 29 mars.

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