Comptes entre Guillaume Chevalier et François Pouriatz, Bouillé-Ménard 1919

Ils sont ensemble fermiers de la terre de Bouillé-Ménard, mais dans une curieuse proportion qui n’est pas 50-50 mais 2/3 – 1/3, ce qui ne facilite pas les comptes, car ils ont des différents.

J’ai trouvé l’acte qui suit aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription : Le jeudi avant midi 14 mars 1619, devant nous Julien Deille notaire royal à Angers furent présents establis et deument soubzmis Guillaume Chevalier d’une part
et François Pouriatz son gendre demeurant au chpâteau de Bouillé Amenard d’aultre part
respectivement fermiers de la terre et seigneurie dudit Bouillé appartenant à la dame de Fontaynes, lesquels sur l’appel pendant au siège présidial d’Angers intenté par ledit Chevalier d’une sentence donnée par le sénéchal dudit Bouillé le 28 août dernier que ledit Chevalier prétendait faire révocquer comme estant donné au préjudice de la sentence arbitrale du 13 juin 1617 donnée sur les comptes d’entre eulx de la jouissance de ladite terre des années 1615 et 1616 et autres affaires mentionnées par lesdits comptes
ont par l’advis de leurs conseils et amis après avoir pris acte de la révision desdits comptes et autres comptes depuis faits entre eux fait et font la transaction qui s’ensuit
c’est à savoir que ledit Pouriats s’est départi et départ de l’effet de ladite sentence et de son appel y a renoncé et renonce et en exécution d’advis desdits arbitres et du calcul nouveau fait entre eulx tant sur lesdits comptes que comptes particuliers et autres affaires qu’ils avaient ensemble tant pour raison de ladite ferme que autrement du passé jusques à ce jour
et après que ledit Chevalier a fait apparoir avoir payé ce qu’il debvoit de reste en l’acquit dudit Pouriatz sur ladite ferme desdites deux années
et encores iceluy Pouriatz parfourni ce qu’il pouvait debvoir de reste à cause desdites deux années et autrement suivant les escripts acquits et comptes sont et demeurent de leur consentement quites l’un vers l’autre sans répétition desdites fermes comme acquitées en commun nonobstant que les acquits en fussent expédiés soubz le nom de l’un d’eux seulement reconnaissant qu’ils ont depuis lesdites deux années tenus ladite terre scavoir ledit Chevalier pour les deux tiers et ledit Pouriats l’autre tiers, ainsi qu’ils ont esté d’accord y estre fondés et autrement suivant leurs escripts et avoir payé à la proportion comme ils jouiront et paieront à l’advenir tant que leur bail durera
et moyennant ces présentes ledit Chevalier a présentement payé audit Pouriats la somme de 18 livres qu’il se trouve debvoir audit Pouriats par l’issue dudit compte dont ledit Pouriats se contente et en quite ledit Chevalier non compris en ces présentes la somme de 48 livres à luy deue de reste par ledit Chevalier pour le trousseau et meubles promis à Renée Chevalier sa fille femme dudit Pouriats sa part provenant de la vente de certains héritages situés au Lion d’Angers par deniers ou acquits valables pour leur regard et sauf aussi leur recours commun contre ladite dame de Fontaines pour les réparations par eux faites et de compter à cest effect lesdites réparations et attendant leur recours à s’en faire raison à ladite proportion qu’ils sont fermiers comme ayant compte et quant à la plus value des bestiaulx qui sont sur ladite terre au désir du prisage qu’ils en doibvent et de la somme de 130 livres deue par Mathurin Bossé mestayer de la Parangère ont esté d’accord en avoir compté entre eulx et y demeure par ce moyen fondés scavoir ledit Chevalier pour les deux tiers et ledit Pouriats pour l’autre tiers à laquelle raison ils y participent
et au surplus demeurent les parties hors de court et procès sans despens et de leur consentement car ainsi ils l’ont voulu et consenti stipulé et accepté à laquelle transaction et ce que dit est tenir etc dommages etc obligent etc renonçant etc
fait audit Angers à notre tablier présents Me Jehan Pouriats advocat au siège présidial dudit Angers Louis Viau et Pierre Desmazières demeurant audit Angers tesmoins

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François Fayau, sergent royal à Bouillé-Ménard, en prison à Angers, 1607

Manifestement il a besoin d’argent pour être élargi, et vend donc plusieurs obligations et dettes actives, toutes pour des sommes peu importantes. Pourtant, au long de cette énumération d’obligations, on a le montant et le nom d’un notaire seigneurial, ce qui illustre bien qu’un notaire seigneurial traitait aussi des obligations, mais pour des sommes mineures. Les grosses transactions étaient passées à Angers devant notaire royal.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 25 septembre 1607 après midy devant nous Guillaume Guillot notaire royal à Angers furent présents en leur pesonne deument soubzmis et obligés François Fayau sergent royal en Anjou demeurant au bourg de Bouillé Menard et estant à présent prisonnier ès prisons royaulx lequel confesse avoir ce jourd’huy céddé quité transporté et par ces présentes cèdde et transporte et promet garantir et faire valoir à Julien Bellesoeur marchand demeurant audit Bouillé présent et acceptant les sommes de deniers cy après scavoir la somme de 106 livres deue audit Fayau par René Breget par le contrat en deux obligations qu’il a sur luy l’une montant 40 livres et l’autre 30 livres passées par Guillaume Chevalier notaire soubz la court de Bouillé que pour 36 livres d’argent que luy a presté ledit estably par une part et la somme de 66 livres d’autre part et 60 livres et 15 livres 10 sols aussi due audit cédant que Guillaume Piton marchand de fil demeurant en ladite paroisse debvoit tant pour argent presté que vendition et livraison de fil payée en l’acquit dudit Piton que pour autre cause et dit n’y a aucune obligation ne escript
Item par autre part la somme de 20 livres tz par une part et 70 sols par autre deues audit cédant par Macé Davy drappier demeurant paroisse de Noyant la Gravoyère par deux obligations l’une passée par ledit Chevalier et l’autre par Chassebeuf,
Item la somme de 15 livres à iceluy cédant aussi due par Jacques Brossard demeurant au bourg de St Martin du Lymet par obligation passée par ledit Chevalier,
Item la somme de 21 livres deue comme dit est par Symon Perdriau par obligation passée par ledit Chevalier
revenant toutes ledites sommes cy dessus cédées ensemble à la somme de 307 livres tz pour d’icelles s’en faire par ledit Belleseur payer prendre et recepvoir et en faire poursuites en en disposer ainsi qu’il luy semblera comme eust fait ou pourroit faire ledit cédant qui luy en a cédé et cèdde les droits et action par hypothèques et en iceux l’a subrogé et subroge et promis luy aider à avoir lesdites sommes sans préjudice d’autres sommes que les dessus dites dues audit cédant
et est fait la présente cession et transport moyennant pareille somme de 307 livres que ledit Fayau a recognu et confessé avoir eue et receue dudit Belleseur tant ce jourd’huy que avant de quelle somme ledit Fayau s’est contenté et en quite ledit Belleseur ce stipulant et acceptant sans préjudice toutefois d’autres sommes de deniers que ledit Fayau peult debvoir audit Belleseur tant par obligations …
à quoy tenir garantir dommages obligent respectivement etc foy jugement condemnation,
fait audit Angers en une des chambres desdites prisons présents messire Jehan Boullay prêtre vicaire en l’église St Berthelemy et Me Michel Guesdon sergent royal et Jehan Hode clerc audit Angers

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Contrat de mariage de François Pouriatz et Renée Chevalier, Angers 1612

Ces Pouriatz ne me sont rien, mais chaque élément concernant ce patronyme permet de reconstituer l’ensemble.

    Voir mon étude des familles Pouriatz
    Voir ma page sur Bouillé-Menard
Bouillé-Menard - Collection particulière, reproduction interdite
Bouillé-Menard - Collection particulière, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte : Le 31 janvier 1612 après midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent establis et duement soubzmis honorables personnes François Pouriatz marchand demeurant Angers paroisse de St Michel du Tertre fils de defunts Guillaume Pouriatz et Julienne Busson vivant demeurants en la paroisse d’Armaillé d’une part
et Me Guillaume Chevalier sieur de la Barre greffier de la chastellenie de Bouillé demeurant en la maison de la Barre dite paroisse de Bouillé et encore Renée Chevalier fille dudit Chevalier et de défunte Renée Girard demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité d’autre part,
lesquels confesent avoir traitant du futur mariage entre lesdit Pouriatz et Renée Chevalier et avant aucunes fiances estre d’accord de ce que s’ensuit
c’est à scavoir qu’ils se sont de l’advis et consentement dudit Chevalier père de ladite Renée et d’autres leurs proches parents et amis soubz signez promis et promettent mariage et iceluy solemniser en face de sainte église catholique apostolique et romaine toutefois et quantes que l’un en sera requis par l’autre avec tous et chacuns leurs droitz noms raisons et actions en faveur duquel mariage ledit Chevalier s’est désisté et départi désiste et départ au profit de sadite fille des droits d’usufruit qui luy appartiennent sur ses immeubles maternels par le décès de deffunts Pierre et François les Chevalier ses enfants et a quité et quite sadite fille et promis l’acquiter de toutes debtes crées pendant la communauté de luy de sadite défunte femme tant en principal, arréraiges que fonds, le tout de la part et portion de ladite Renée Chevalier, et outre promet ledit Chevalier donner à sadite fille habits nuptiaulx et trousseau et meubles selon leur qualité valant ledit trousseau et meubles au moins 150 livres et la quite de toute ses pensions nourritures et entretien, et au moyen de ce ledit Chevalier demeurera et demeure quite vers lesdits futurs espoulx de toute rédition de compte meubles fruits et jouissances d’immeubles deus à sadite fille
ensemble des meubles de sa part et portion de la succession de deffunte Marie Porcheron ayeule de ladite Chevalier et des deniers par luy touchez du sieur de Lesserant ? provenant de la succession tant de ladite Porcheron que de défunt Me René Girard son mary,
et quant audit Pouriatz après qu’il a dit et assuré avoir en divers debtes marchandises et meubles francs et quites et deschargés de toutes debtes au moing jusques à 1 400 livres et stipulé que ladite somme luy en demeurera et demeure propre et de nature d’immeubles la somme de 600 livres environ qui n’entrera en ladite communauté ny pareillement en acquets ny l’action pour ce demander, et au cas de prédécès dudit Pouriatz avant ladite Chevalier sa future espouze soit auparavant ou après la communaulté acquise entre eulx sans enfants vivant dudit mariage iceluy Pouriatz audit cas en faveur dudit mariage fait don à ladite Chevalier de la somme de 600 livres tournois à prendre sur le plus clair de ses biens meubles debtes actions et autres biens hors de la communauté de ladite Chevalier pour en jouir par elle en propriété et à perpétuité pour elle ses hoirs ledit don deschargé de toutes debtes et actions passives et en ladite forme et cas susdit advenant ledit Pouriatz s’est de ladite somme de 600 livres donnée dès a présent dévestu et désaisy et par ces présentes en a vesté et saisy ladite Chevalier à laquelle en outre il a constitué et assigné douaire cas d’iceluy advenant suivan la coustume car ainsi ils ont le tout voulu consenty stipulé et accepté auxquelles conventions matrimoniales et ce que dit est tenir etc dommages obligent etc renonczant etc foy jugement condemnation fait et passé audit Angers maison d’honnorable femme Perrine Decrespit veufve de feu Me Mathurin Porcheron vivant Sr de Nouelmerau ? oncle de ladite Chevalier présents honnorable hommes Me Jehan Pouriatz Sr de la Hanochaie advocat au siège présidial d’Angers Louys Vyot demeurant Angers Me René Guerchais notaire de la chastelenie de Champiré demeurant à Chazé-Henry, Jehan Vyot demeurant Angers et Vincent Seguyn marchand demeurant à Château-Gontier tesmoins, ladite Chevalier à dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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La chronique de Bouillé-Ménard, écrite par Fleury Hallenault 1578-1590

… Le dépouillement d’un registre présente en lui-même un attrait analogue à celui du miracle de Lazare. L’acte de naissance de ces morts du XVIIIe siècle, qui n’ont même plus de tombes, les restitue partiellement à la vie….
… La grande histoire peut mépriser les humbles en elle anonymes, comme sont en nous anonymes les millions de globule de notre sang. Mais ni elle, ni la petite histoire, ni même le roman, quelles que soient les précisions et la couleur de son récit, ne peuvent donner ce caractère d’authenticité, ce parfum de fleur desséchée…
Hervé BAZIN – Vipère au poing.

Bouillé-Ménard, le château, collection personnelle, reproduction interdite
Bouillé-Ménard, le château, collection personnelle, reproduction interdite

J’ai analysé mercredi dernier les 2 livres de raison de Fleury Hallenault prêtre puis curé de Bouillé-Ménard de 1578 à 1590

Aujourd’hui, je vous mets sur ce site ma retranscription intégrale de ces 2 livres, néanmoins je me suis arrêtée en 1595, date à laquelle Fleury Hallenault était décédé depuis 5 ans, et date à laquelle commence le registre paroissial de Bouilé-Ménard en ligne sur le site des AD

  • Un travail d’intérêt général, bénévol et gratuit
  • Mes relevés retranscription sont totalement gratuits : pas de cotisation à payer.

      Accéder à ma page sur Bouillé-Ménard et à ma retranscription des livres de raison de Fleury Hallenault

      soit 855 items, dont 163 notes, 416 baptêmes, 60 mariages donnés au nom de l’époux et au nom de l’épouse, et 157 sépultures. Mais une grande partie des ces actes sont si incomplets que même le nom du père est omis pour un baptême, etc… En outre, ils sont tous écrits et signés de Hallenault, et non des prêtres qui avaient procédé au sacrement, alors que dans un registre paroissial, le prêtre qui a administré le sacrement rédige et signe son acte.

  • Notes de Fleury Hallenault
  • • Les 2 livres de raison de Fleury Hallenault contiennent 163 notes.
    • Je les ai entièrement retranscrites, et marquées * au lieu du B M ou S
    • Elles figurent dans le livre original en marge, et j’ai indiqué la date qui figurait sur l’acte en vis-à-vis
    • La retranscription intégrale figure entre crochets « » comme pour les BMS, mais précédée d’un mot-clef histoire ou météo pour les différencier.
    • Je n’ai pas jugé utile de différencier l’histoire nationale de l’histoire locale, car la période tra-versée est une guerre civile et l’Anjou étroitement impliqué dans l’histoire nationale.

    Ces notes sont importantes et méritent vos commentaires, ils seront les bienvenus. Ainsi, lorqu’un évennement est connu par ailleurs, on pourra comparer les informations. J’ajouterai ensuite en vous citant, et en italique, sur ma retranscription, afin que l’étude soit la plus complète possible. Merci d’avance de votre participation.

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    Le fantôme de la Gatelière en Noyant-la-Gravoyère, 1581

    Voici extrait des livres de raison, ou chronique de Bouillé-Ménard, tenus de 1578 à son décès en 1590 par Fleury Hallenault prêtre puis curé de Bouillé.
    La note qui suit atteste que Fleury Hallenault n’hésitait pas à reporter tout ce qui se racontait. En effet, la vision d’esprits n’est pas à proprement parlé un fait autorisé dans le droit canonique.
    Pour ma part, je ne porte pas beaucoup de croyances dans ces phénomènes et je ne me prononcerais donc pas plus amplement, je me contenterais de vous retranscrire ci-dessous la note de Fleury Hallenault.

    Le 18 janvier 1581 : « Plusieurs esprits vus par Me Hallenaut et les autres visionnaires »
    et en bas de la même page, mais la page est en partie rognée par l’usure ou les souris : « En ceste année 1581 il appareut plusieurs esprits des trespassés et à plusieurs, l’un à la Besqunière en la maison de deffunct Jehan Davy et apparoissait ordinairement à Jehanne Pihu veufve dudit Davy et à Mychelle Cherbonneau sa chambrière, laquelle il appelle par son nom. Deux autres esprits appareurent à une fille de la Gastellière en Noyant, l’un de la mère morte 15 ou 16 ans auparavant et luy donne charge de faire un (rogné) et luy myst une petite croix de pappier au front sur laquelle y demeure 3 ou 7 fils, l’aultre de (rogné) Marin Legaigneux son maistre trespassé depuys un an auparavant et luy donne (rogné) un voiage à sainct René Angers de quoy il auroyt faict veu luy et sa femme (rogné) qu’elle estoit grosse de Me Michel Legaygneux à présent prêtre lequel a accompagné sadite mère à faire ledit voiage et ont porté la première chemyse dudict Me Mychel selon le vœu qu’ils en auroient faict, laquelle chemyse avoit esté toujours gardée et réservée par eulx en un coffre comme ledit Me Mychel m’a raconté luy mesme et plusieurs aultres tesmoings dignes de foy après l’accomplissement desquels voiaiges ils n’ont plus rien veu ni ouy desdits espritz signé Hallenault » (magnifique lettrine en face)

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    La chronique de Bouillé-Ménard, écrite par Fleury Hallenault 1578-1590

    Quelques prêtres, souvent le curé de la paroisse lui-même, ont tenu un cahier relatant les évennements ou chronique de leur paroisse. Ces livres de raison ont connu une destinée privée, puisqu’ils ne constituaient pas le registre paroissial d’état civil.
    Ce qui signifie que malheureusement certains d’entre eux ont probablement disparus, ou sont encore en des mains privées. Ces disparitions se sont aggravées avec la disparition des presbitères suite à la disparition des paroisses par regroupement entre elles. Les archives des presbitères sont alors tombées n’importe où, voire à la déchetterie ans le pire des cas !
    Certains eurent une destinée plus souriante et une copie existe aux Archives Départementales du Maine-et-Loire. Ainsi, citons le cahier dit de l’abbé Gourdon, qui fut continué par ses successeurs, et qui est la chronique de Brain-sur-Longuenée.

    Deux de ces livres viennent de réapparaître dans une mairie et ont été numérisés par les Archives Départementales du Maine-et-Loire, qui lcomptent les mettre prochainement en ligne.

  • Fleury Hallenault, curé de Bouillé-Ménard
  • Missire Fleury Hallenault, curé de Bouillé-Ménard de 1580 à 1590, a tenu 2 livres, du moins c’est ce que précise sa sépulture :

    « Le quatorsiesme jour de septembre 1590 fut inhumé au cimetière de céans le corps de vénérable et discret missire Fleury Hallenault prêtre curé de Bouillé près la croix du cimetière et ledit Hallenault a donné expozé et notté deux livres en ladite églize » v°70-144

    Cet acte de sépulture atteste que ses vicaires et chapelains n’ont pas jugé missire Hallenault digne d’une sépulture dans l’église ! Certes, ils l’ont mis près de la croix du cimetière, mais tout de même, sa place normale était dans l’église, d’autant qu’il était issu d’une bonne famille locale.
    Soulignons ici que Missire Hallenault fut un curé résident dans sa paroisse, à une époque où tant de curés résidaient au loin, le plus souvent à Angers, et déléguaient le travail des offices et sacrements à leurs vicaires et chapelains, se contentant de toucher les revenus de la cure. Fleury Hallenault fut donc un vrai curé, proche de ses ouailles, tout au moins physiquement.

    Bouillé-Ménard, le château, collection personnelle, reproduction interdite
    Bouillé-Ménard, le château, collection personnelle, reproduction interdite
  • les 2 livres de notes de Fleury Hallenault
  • La sépulture de Fleury Hallenault nous livre un autre détail bien plus important que l’inhumation au cimetière. Cet acte nous apprend clairement qu’il a laissé deux livres de notes !

    Ces livres étaient la chose personnelle de messire Fleury Hallenault, en quelque sorte son livre de raison, son journal.
    Ils ne sont en aucun cas le registre paroissial d’état civil aux termes du droit canonique et du droit français d’état-civil de l’époque. Me Hallenault les tenait personnellement, hors de la vue des vicaires et chapelains, alors qu’un registre de paroisse conforme au droit canonique et au droit civil est normalement tenu par tous les prêtres habitués d’une paroisse, et à leur libre disposition et accès..
    Ce qui signifie, a contrario, que le véritable registre paroissial est toujours porté disparu. Ceci explique que Célestin Port n’ait pas noté l’existence de ces 2 cahiers, au caractère privé, et ce qui explique qu’ils on manifestement refait surface en mairie par don privé postérieurement, ce qui est en soit une chose remarquable et dont on doit au passage remercier l’initiative pour la postérité ! Nombre de presbitères avaient des archives, comme je viens de le souligner plus haut, et on doit remercier ici ceux qui ont songé à les transmettre en bien public, pour la posérité !

    Les vicaires et chapelains de Bouillé avaient-ils connaissance de l’existence avant le décès de Fleury Hallenault de livres tenus par leur curé ? Nous ne le saurons sans doute jamais, quoiqu’il en soit, les livres retrouvés, qui sont donc les deux livres mentionnés dans la sépulture de Fleury Hallenault, ne sont pas le registre paroissial officiel et canonique, mais un journal personnel, que l’un des vicaires, Gilles Brossard va mettre de côté puis utiliser après le décès de Fleury Hallenault pour mettre d’autres actes, dans le plus grand désordre, quitte d’ailleurs à venir en écrire là ou Fleury Hallenault avait laissé des espaces blancs.
    Gilles Brossard, devenu curé de La Boissière, garda longtemps ces livres, avant de les restituer à la cure de Bouillé-Ménard…. où je présume qu’on les a retrouvés dernièrement et transmis en mairie, ce qu’on a bien fait de faire. Merci à eux !

    « Le vingt et ungiesme jour de janvier 1606 ce présent papier a esté rendu par missire Gilles Brossard à présent curé de la Bouessière qui la baillé et mins entre les mains de Me Guillaume Chevallier sieur de la Barre dont moy soubz signé curé de Bouillé en ay deschargé et descharge soubz mon (3 mots incompris) le jour l’an que dessus signé Menand » 1er registre – v°16-16

  • Analyse du contenu des 2 livres de Fleury Hallenault
  • Maintenant que vous avez une idée précise de l’histoire des deux livres de notes, voici leur contenu, que j’ai entièrement retranscrit avant de vous présenter cette analyse :

    • Le premier contient 16 vues. Fleury Hallenault a retranscrit 2 baptêmes de 1538 et 1539 concernant sa famille, des BMS du 1er janvier 1578 à mars 1580, et des notes historiques et météorologiques.
    • Le second contient 144 vues contenant des BMS de mars 1580 à septembre 1590, souvent dans le désordre et entremêlés d’actes postérieurs, et des notes historiques et météorologiques.
    • Les notes historiques sont la retranscription de tous les faits et bruits parvenus à Bouillé, y compris les évennements historiques du royaume de France. La période couverte étant l’une des plus sombres de l’histoire de France (guerre civile, famine, peste) d’où l’intérêt de ces notes, tout au moins pour comprendre quand les nouvelles parvenaient jusqu’à Bouillé-Ménard.
    • Elles sont brèves, peu rédigées, si ce n’est la page concernant le passage au calendrier Grégorien.
    • Les notes météorologiques vont intéresser les spécialistes. Ainsi, le BRGM, qui constitue la base nationale des secousses sysmiques, est preneur de la note de 1588.
    • Mais Fleury Hallenault ne s’est pas contenté de relater des faits, et des bruits de nouvelles, il a recopié le soir dans sa chambre, de mémoire, les sacrements administrés dans la journée. Souvent ces baptêmes, mariages ou sépultures, étaient le fait d’un vicaire ou d’un chapelain, et dans ce cas, il précise le nom de celui-ci, mais c’est toujours lui le rédacteur et le signataire. Il s’ensuit que le soir, sa mémoire était le plus souvent quelque peu défaillante, aussi les actes incomplets voire gravement incomplets sont innombrables.

  • Voir Bouillé-Ménard et ses alentours sur mon site
    1. Un livre de raison à Chatelais, celui de Jean Cevillé

    Sur ce site, vous avez depuis quelques années le livre de raison de Jean Cevillé, qui fut plus personnel, plus tourné vers la chronique familiale.

      Voir ma page sur Noyant-la-Gravoyère
      Voir ma page sur Bouillé-Ménard
      Voir ma page sur Châtelais
      Voir le livre de raison de Jean Cévillé à Châtelais

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