Pierre Bodin, notaire de Mortiercrolle, a hérité de dettes, 1651

Enfin, il avait hérité et encaissé l’actif, laissant un peu le passif aux oubliettes. Il est rappelé à l’ordre !

Même si j’ai des Bodin à Châtelais, tout près des Anges, ce Pierre Bodin ne semble pas lié aux miens, du moins pour ce que j’en connais à ce jour, car curieusement il y a un François Trouillault nommé dans cet acte, et j’ai aussi une Trouillault.

Anne Marchais, épouse de Pierre Bodin, notaire de la baronnie de Mortiercrolle, a hérité de sa soeur, qui était 2 fois veuve. Comme nous l’avons déjà vu, il y avait dans un héritages les dettes actives et les dettes passives. Ici il y avait une dette passive en obligation de 600 livres impayée.
On découvre que pour se faire payer la dame créancière a fait faire une saisie, mais par n’importe qu’elle saisie, car elle s’en est pris tout bonnement aux deniers que le prince de Guémené devaient à Bodin. On a donc ici le sentiment que ces saisies, spectaculaires à mes yeux, faisaient immédiatement réagir les débiteurs !

Mortiercrolle, collections personnelles, reproduction interdite
Mortiercrolle, collections personnelles, reproduction interdite

Ce sont bien des poules qui courent ici il y a 100 ans dans la cour du château de Mortiercrolle, et cliquez sur la carte postale pour en voir d’autres.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 1er juillet 1651 après midy devant nous Louis Coueffé notaire royal à Angers damoiselle Françoise Guillot veufve de deffunt Me Mathieu Arnou vivant sieur de la Féauté demeurante en cette ville d’une part
et Me Pierre Bodin notaire de la baronnye de Mortiercrosle demeurant aux Anges paroisse de l’Hostellerie de Flée tant en son nom privé que comme mary de Anne Marchais sœur et héritière de deffunte Renée Marchais femme en dernières nopces de Me René Gaslard auparavant veufve de deffunt Bonaventure Chevrollier soubmettant chacun esdits noms seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens renonçant au bénéfice de division d’ordre discussion d’autre part

les Anges : commune de Saint-Quentin, s’alignant des deux côtés de la route de Châtelais à Saint-Sauveur-de-Flée, qui sépare la paroisse de l’Hôtellerie de Flée de celle de Saint-Quentin. Ce village tire son nom du couvent Notre Dame des Anges, fondé en 1500 par Pierre de Rohan, maréchal de Gyé. Pour le couvent et la moitié du village, qui appartient à la paroisse de l’Hôtellerie-de-Flée, voir Dict. du Maine-et-Loire, I, 115. D’après un monitoire de 1690, le prince de Guéméné ordonna, en 1637, au sieur Meslier de la Rue, de construire au village des Anges, du côté de Mortiercrolle, un bâtiment pour servir d’auditoire à cette seigneurie. Ce fut, avec une autre maison, le commencement de l’agglomération, qui, du côté de l’Hôtellerie-de-Flée, outre le couvent, ne comptait alors que deux maisons et une petite hutte. Depuis le village s’est considérablement augmenté. Avant la Révolution il s’y tenait un foire, l’assemblée subsiste. (A. Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

lesquels sur les poursuites que faisait ladite dame de la Féauté pour avoir payement ou acquit vallable de la somme de 600 livres de principal à elle deue par ledit défunt Chevrollier sa femme et François Trouillault de reste de plus grande somme contenue par contrat passé par Me Guillaume Guillot et François Martin notaires de cette court le 25 mars 1640 et obligation par nous passée le 6 décembre 1631 de quoy elle avait fait saisir et arrêter entre les mains de Me Martin Gaignard procureur de monseigneur le prince de Guesmené les deniers qu’il doibt audit Bodin et prière faite par iceluy Bodin à ladite dame de la Féaulté de consentir deslivrer et main lever desdits deniers offrant luy payer contant partie de sa debte et s’obliger en privé nom solidairement au payement a esté accordé ce que s’ensuit c’est à savoir que ladite Guillot à la prière dudit Bodin esdits noms s’est désistée et despartie de ladite saisie faite à sa requeste es mains dudit Gaygnard auxdits deniers et a consenty et consent deslivrance et main levée au profit dudit Bodin au moyen de ce que iceluy Bodin luy a payé contant présentement au veu de nous la somme de 200 livres qu’elle a receue en monnoye courante et desduit et rabattu sur ce qui se trouvera estre deub d’arrérages de la rente et intérests desdits 600 livres sauf à compter entre les parties et de ce que iceluy Bodin esdits noms et qualitez solidairement comme dict s’est dabondant obligé et oblige payer à ladite dame de la Féauté en sa maison en cette ville ladite somme de 600 livres de principal et ce qui se trouvera estre deub de reste desdits arrérages de rente et intérests du passé et encore ce qui en pourra courir à l’advenir jusques au parfait payement au désir et à la raison desdits contrats et obligation … etc…
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me René Buscher et Julien Besnard demeurant audit lieu tesmoins
Signé : Bodin, Gaignard, Françoise Guillot, Buscher, Besnard, Coueffe

les Anges, commune de l’Hôtellerie-de-Flée, et, en partie de celle de Saint-Quentin (Mayenne). Il tire son origine d’un couvent de Cordeliers fondé, sur l’extrême confin du département actuel du Maine-et-Loire, par Pierre de Rohan, maréchal de Gyé, sous l’invocation de Notre Dame des Anges, avec non bien propre et le patrimoine légué, spécialement par Françoise Porhouet, sa femme, de qui il exécutait les intentions. Une bulle d’Alexandre VI (31 mars 1500), adressée à l’Official d’Angers, autorisa cette fondation et permit aux frères d’avoir une petite cloche, cloître, réfectoire et dortoir. Le fils du fondateur, François de Rohan, évêque d’Angers, date du couvent même, le 6 octobre 1504, le mandement qui autorise les religieux à prêcher et quêter dans les paroisses du diocèse et qui les recommande aux curés. Les bâtiments n’étaient pas encore terminés en 1509. L’église fut consacrée seulement le 23 novembre 1512 par l’évêque de Léon. En 1519 des indulgences à perpétuité de cent jours y appelaient les donateurs et les pélerins. Des indulgences spéciales de Paul V en 1617 et 169, d’Urbain VIII en 1624 et 1634 convièrent les fidèles à la dévotion des fêtes de la Vierge. L’église possédait dans ce temps une épine de la sainte Couronne. Jusqu’à la Révolution, le couvent servir de maison de force pour les jeunes gens. Il s’y trouvait à cette époque un fils de famille de Craon. Lors du départ des moines, le père gardien se cacha dans le village, chez une demoiselle Bellanger, en la maison du Pavillon, où il célébrait la messe et mourut vers 1800… (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Cette maison de force pour les jeunes gens m’intrigue car j’en cherchais une pour un fils de famille de Laval, et je la cherchais à Angers, et si cela se trouve c’était les Anges.

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Bail de la seigneurie de la Faucille, 1587

Pendant les guerre de religion, la famille de la Faucille baille ses terres à ferme.
Selon le dictionnaire de C. Port, 1ère édition :

la Faucille, commune de l’Hôtellerie-de-Flée : ancien fief et seigneurie avec castel, vaste parc et pont sur l’Oudon, précédé jusqu’à la grande route d’une longue avenur (Cassini). – C’est le manoir patrimonial de la grande famille dont le nom se rencontre si souvent dans ces pays au courant des guerres du 16e siècle. Ses plus anciens titres originaux, produits pour une montre de noblesse, remontent à une alliance avec les Vendôme en 1518. Le 18 décembre 1531, René de la Faucille y fonda une chapelle, en constituant 15 livres de rente pour le chapelain sur sa terre du Bois-Savary. Ses descendants figurent jusqu’au milieu du 17e siècle au premier ranf du parti huguenot.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 29 août 1587 après midy, en la court du roy nostre sire à Angers endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de la dite court personnellement estably noble homme Pierre de La Faucille écuyer Sr de St Aubyn et y demeurant paroisse de St Aubin du Pavoil, tant en son nom privé que pour et au nom et soy faisant fort de noble homme Jehan de La Faucille aussi écuyer Sr dudit lieu, promettant luy faire avoir agréable ces présentes et en fournir et bailler au preneur cy-après nommé dedans ung an prochain venant à peine de tous respens dommages et intérests ces présentes néanmoings, d’une part
    et honneste jomme Aumaury Doucher marchand à présent fermier de la terre et seigneurie de la Faucille tant en son nom que soy faisant fort de Renée Locherye sa femme promettant aussy luy faire avoir agréable ces présentes et en fournir et bailler audit Sr de St Aubin lettres de ratiffication et obligation bonnes et vallables …,
    chacun d’aux seul et pour le tout, confessent avoir fait et font entre eulx le bail et prinse à ferme qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit sieur de Saint Aubin esdits noms a baillé et baille par ces présentes audit Doucher aussi esdits noms qui a prins et accepté audit tiltre de ferme et non autrement pour le temps et espace de 5 années et cinq cueillettes entières et consécutives suivant l’une l’autre la première anné finissant au 18e jour de ce mois et an qu’on dira 1588 et à continuer pendant lesdites 5 années,
    ladite terre fief et seigneurie de la Faucille tant en maisons courtz jardrins parc (le mot est rare à l’époque, c’est la première fois que je le rencontre) vergers et moulins et rivière, mestairies, closeries, vignes, prez, pescheries, estangs, boys, cens rentes et debvoirs et des proffictz et esmolluements de fief comme toutes lesdites choses se poursuivent et comportent sans aucune chose en réserver ne excepter et tout ainsy que ledit sieur en jouist et tient par bail à ferme qui lui a esté judiciairement fait quoique soit au nom de Jehan Doucher son oncle dont il a les droits pour en jouir et user desdites choses pendant ledit temps de ladite terre comme ung bon père de famille sans rien demollir ni détériorer, faire et faire faire les vignes de leurs façons ordinaires .. (suite comme tous les baux…)
    ceste baillée et prinse à ferme faite pour en payer et bailler par ledit preneur audit sieur de St Aubin esdits nms par chacun desdites années la somme de 500 escuz deux tiers, vallant 1 550 livres tournois payables ladite ferme en deux termes égaux payables à la Toussaintz et Pasques le premier paiement à la feste de Toussaint la ladite année 1588 et à continuer (c’est une grosse somme annuelle !)
    a esté convenu que ledit bailleur fera mettre les moullins et chaussés de l’estang de la Vaussenerye en sorte que lesdits moullins puissent poudre dorénavant ensemble et simultanément en ce cas ledit preneur payera les réparations sur le prix de sa ferme etc…

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