Inventaire des livres de feu Charles Simon, avocat à Laval : 1642

Les inventaires contenant des livres sont rares, et je me suis toujours demandée si c’était parce qu’ils n’étaient pas inventoriés, ce qui serait étonnant, ou bien si tout bonnement il n’y en avait pas.
Vous avez d’autres livres sur mon blog en cliquant en bas de cet article sur LIVRES, qui est en mot-clef, que les informaticiens de tous poils ont baptisé désormais « étiquettes ».
Et bien sûr pour mettre un commentaire ou y accéder pour les lire, pour chaque article vous devez cliquer sur le titre de l’article.

Nous avons vu ici Charles Simon avant hier, pour le partage de ses biens immeubles sur Louverné, entre ses 5 enfants, et j’avais estimé sa fortune à celle d’un avocat, et maintenant, j’ai bien la confirmation qu’il était avocat, car ce métier est écrit en toutes lettres dans l’inventaire fait en 1642.

Charles Simon a une bibliothèque très importante : 127 livres. Outre le droit et Dieu, il possède tous les auteurs latins et grecs, et je me pose la question de la langue, car soudain on constate qu’un livre est dit « en Français », ce qui laisserait supposer que les autres n’étaient pas en Français.
Même les essais de Montaigne et les confessions de Saint Augustin sont là ! Là je m’y retrouve, car dans l’ensemble difficile de s’y retrouver tant il est cultivé.

Je vous ai mis les vues et j’y ai mis des numéros de ligne, afin que vous puissiez éventuellement, si le coeur vous en dit, me compléter lorsque j’ai eu des difficultés, à dire vrai peu.
J’ai trouvé beaucoup de ces ouvrages sur Gallica, mais pas tous, loin de là, et si le coeur vous en dit vous pouvez chercher.
Bonne lecture.

Décidément ce Charles Simon m’est très sympathique, et je vais ensuite vous mettre son linge et ses meubles, et c’est encore sympathique.
A+

Acte des Archives de la Mayenne AD53-3E2/774 Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 juin 1642 après midi devant nous Jean Barais notaire du comté de Laval, inventaire et appréciation des biens meubles tant morts que vifs, lettres tiltres et enseignements de la succession de defunt Me Charles Simon sieur du Tertre, vivant advocat à Laval, et trouvés après son décès en sa maison située sur Rennaise, fait à la requeste de Tugalle Lehirebec veuve de Me Daniel Duchemin vivant sieur de Courgé, curatrice universelle des enfants dudit defunt et de Tugalle Duchemin sa femme, et ayeule d’iceulx mineurs, par acte expédié en la juridiction ordinaire de cette ville le 29 mai dernier, en présence de Me Nicolas Fournier sieur du Pont advocat audit Laval et honorable Daniel Le Hirbec sieur de la Brosse Me apothicaire curateurs particuliers institués par ledit acte, et de Me Pierre Simon sieur du Tertre et damoiselle Françoise Simon aussi enfants desdits defunts, et en présence des tesmoings cy après et de Mine Deveillé femme appréciatrice
[je saute les meubles et le linge que je vous mettrai dans les jours qui suivent, et je suppose que les livres n’ont pas été appréciés par la dame Mine, mais je n’ai pas d’autre précision :]

1-Les œuvres de Dumoulin en 3 tomes 10 livres
2-La conférence des ordonnances royales 50 sols
3-Une vie de saints 10 sols
4-Question de droit escript de Tholose 20 sols
5-Un autre vieil livre des saints 10 sols
6-Recueil d’arrests de Papon 20 sols
7-Traboris de institu orbis librii 25 sols
8-Les logiques d’Aristote 5 sols
9-Les œuvres de Ciceron en 2 tomes 5 livres
10-Le grand coustumier de France 20 sols
11-Sintaguia juris 4 livres
12-Arrests de Louis 60 sols
13-Plaidoyer de Me Louis Servin 10 sols
14-Autres arrests de Louis 20 sols
15-Un textuaire ? de droit 40 sols
16-Charondas sur la coustume de Paris 20 sols (toutes les œuvres de cet auteur sur Gallica)
17-Plaidoyer de Marion 20 sols
18-Arrests Robert 10 sols
19-Sept tomes des diversifils ? de Du Bellay à 6 sols pièce, soit 42 sols
20-Le triomphe de la vie religieuse par le père Yves 16 sols
21-Le tableau des passions humaines 8 sols
22-Cassierre 20 sols
23-Gouneon 10 sols
24-Remarques de droit français 10 sols
25-Quintilian 16 sols
26-La méthode de Bodin 12 sols
27-Emblèmes d’Alcias 8 sols
28-Sinodonus apoleanyry 14 sols
29-Arrests de Papon 10 sols
30-Œuvres morales de Plutarque (2 tomes) 16 sols
31-Essais de Montaigne 10 sols
32-Un tome d’Ovide
33-Un Suetome 8 sols
34-Corneille Tacitte 8 sols
35-Senecque 15 sols
36-Œuvres morales politiques de Bacon 15 sols
37-Discours de l’éloquence française 5 sols
38-Les psaumes de David 10 sols
39-Le chemin assuré du paradis 10 sols
40-Plaidoyer de Marion 6 sols
41-La coustume d’Anjou 10 sols
42-Discours de l’escriptoire 5 sols
43-Adresse pour persuader 4 sols
44-Les loix ecclésiastiques et civiles de Charlemagne 10 sols
45-L’excellence du gouvernement royal 4 sols
46-Tableau de l’éloquence française 5 sols
47-Un autre vieux tome de Plutarque 8 sols
48-Le praticien français 5 sols
49-Suetone en plus grand volume 5 sols
50-Agrippa François de la vanité des sciences 8 sols
51-Le tribunal de Jesus Christ 5 sols
52-Encheridion des confesseurs 10 sols
53-La coutume de Paris par extrait 5 sols
54-Les confessions de saint Augustin 5 sols
55-Estats de Blois 10 sols
56-Grammaire italienne 4 sols
57-Servante de l’amour de Dieu par le père de Salles 6 sols
58-Les étiques latines d’Aristote couverte en vieil parchemin 5 sols
59-La coutume de Paris et Maine 6 sols – Œuvres d’Orace en lettre antique 5 sols
60-Paraticle de Cinjais sur le digeste et le code en 2 petits tomes 8 sols
61-Décisions de Me le Maistre 5 sols – Pline le Jeune 5 sols
62-Sagesse de Charon in quarte 8 sols
63-Œuvres de Me Duvau 10 sols
64-L’honneste homme 4 sols
65-Epistre de St Hyerosme 5 sols
66-Quatre ou cinq oraisons de Ciceron traduites en français 6 sols
67-Parfaite chiromantie 4 sols
68-Le désir de voir Dieu 2 sols
69-Institution au droit canon 3 sols
70-Introduction à la vie dévotte de Sales 4 sols
71-Pline le Jeune en vieil parchemin 8 sols
72-Autres institutions du droit Canon 2 sols
73-Les trois vérités contre les athés 8 sols
74-L’arche d’alliance 2 sols
75-Un tome du Bartas vieil et rompu 2 sols
76-Concile provincial de Cologne, rompu 8 sols
77-Valla de rebus dubus 5 sols
78-Dernière de Dubris 5 sols
79-Résolutions touchant la confession 2 sols
80-Commentaire de Jules Cesar 3 sols
81-Epigramme de Marcial 2 sols
82-Institutions du droit romain 4 sols
83-Les triomphes du roy 2 sols
84-Les nouvelles constitutions et instutions Masuere 5 sols
85-La grande guerre des pecheurs de Grenade 5 sols
86-Discours des sorciers par Borguet 5 sols
87-Le bréviaire romain d’esté 8 sols
88-Nouveau style de chancellerie 10 sols
89-La chasse du Renard Pasquin 2 sols
90-Index des tiltres de droit 2 sols
91-Ordonnance de quelques roys en petit tome 4 sols
92-Suetone en petit volume 4 sols
93-Le tombeau des hérétiques 4 sols
94-Commentaire de Jules César en petit volume 4 sols
95-Salustre 5 sols
96-L’occupation de l’âme dévote 2 sols
97-Drogens la Hersière ?? 6 sols
98-Arrests de Tholose 2 sols
99-Discours de Mole maistre en petit volume 2 sols
100-Epistre de saint Bernard 5 sols
101-Œuvres de Bartas 3 sols
102-Premier tome de l’histoire de deserv… 4 sols
103-La fleur des psaumes 4 sols
104-Justi epi 2 sols
105-Philippes de Commis sans couvercle ??? 2 sols
106-8 vieulx tomes de droit in quarte 15 sols
107-Meditations des mystères de la foi 5 sols
108-Cedullii prêtri 2 sols
109-Histoire de l’Albigeois 2 sols
110-Les plaidoyers de Herau 5 sols
111-Cinq tomes des paraphrases de Godeau sur saint Paul 25 sols
112-Les politiques de Lyphe 4 sols
113-Compendium mamalii 5 sols
114-Harangue François de Simache 4 sols
115-Disposition du po… pramatique 2 sols
116-Satyre, rompu de revers 4 sols
117-Valere Maxime 4 sols
118-Nouveau testament rompu 4 sols
119-Caractère des vertus 2 sols
120-Dromfuis ? carthe France 4 sols
121-Revers de l’immortalité de Cilion 30 sols
122-Questions de Menard 20 sols
123-Exposition sur les personnes de nulle valeur 2 sols
124-Tragédie de Senesque 4 sols
125-Vieil cours du droit civil

Contrat de mariage de René Demondot, tissier, et Claude Fortin : Laval 1625

Laval est un monde de tissiers, et ici la dot illustre un milieu à la limite de la pauvreté, c’est à dire uniquement des meubles d’occasion, et même depuis utilisés depuis plusieurs générations, car même si la dot était utilisée tout entière pour l’achat d’un lit neuf, elle n’y suffirait pas.

Voir toutes les cartes postales de Laval

Acte des Archives Départementales de Mayenne 3E40/39 – Voici sa retranscription (ma propriété intellectuelle) :

Le vendredi 4 juillet avant midi 1625 par devant nous Jean Huneau notaire de la cour de Laval y demeurant et establi ont esté personnellement establis René Demondot marchand tissier d’une part, et Claude Fortin fille légitime de defunts François Fortin et Renée Bourgert assistée de Jean et François les Fortins ses frères, tous demeurant en la paroisse de la sainte Trinité de ceste ville d’autre part, entre lesquelles parties après submission par eux faite de leurs personnes, a esté fait et accordé ce qui ensuit, c’est à scavoir que lesdits Demondot et Claude Fortin, de l’advis et consentement de sesdits frères, ont promis se prendre en mariage fiance en face de sainte église apostoliquqe et romaine toutefois et quantes que l’un en sera par l’autre sommé et requis, pourveu que ne se trouve légitime empeschement, avecq leurs droits, lequel Demondot a recogneu que ladite Fortin future espouse a à présent en meubles et droits jusques à la concurrence de la somme de 80 livres tz, de laquelle somme en entrera en la communauté future entre eux qui s’acquerera par demeure d’an et pour la somme de 40 livres tz, et pareille somme de 40 livres qui de meurera réputée le propre patrimoine de ladite Fortin, que ledit Demondot demeure tenu employer en contrats d’héritage au profit de ladite Fortin qui demeurera censé et réputé son propre ou à défaut d’employ en prendra par ladite Fortin ses hoirs etc sur tous et chacuns les biens meubles du plus claire de leur communauté et autres biens ; laquelle Fortin sera douairière sur tous les biens dudit Demondot subjets à douaire …, et à ce est intervenu Jacques Person marchand tissier demeurant an ladite paroisse de la Trinité lequel après submission a recogneu avoir en deniers appartenant à ladite Fortin la somme de 60 livres faisant partie des 80 livres quelle somme il est soubmis et obligé bailler et payer auxdits Demondot et future espouse dans un mois prochainement venant, et le surplus desdites 80 livres montant 20 livres iceluy Demondot recognait ladite Fortin les avoir et lits et autres meubles ; dont de ce que dessus lesdites parties stipulantes et acceptantes sont demeurées d’accord et à ce tenir etc obligent etc renonçant etc dont les avons respectivement jugés et condamnés etc fait et passé en la rue de Beauvais de ceste ville maison dudit Person en présence de Me Michel Gigonderie prêtre chapelain en l’église de la sainte Trinité, et Ollivier Marchais marchand dudit Beauvais et Jean Demondot frère dudit René demeurant ès forsbourgs du Pont de Mayenne de ceste ville tesmoins, lesquelles parties ont déclaré ne savoir signer

La maison de la Harpe était elle une hôtellerie ou un cabaret : Laval 1646

Car le fermier qui la tient est dit « cabaretier », et je ne crois donc pas que c’est une hôtellerie, car il aurait été dénommé « hôtellier ».
Manifestement le canal qui évacue les eaux de pluie est ancien, usé, et trop étroit, et il faut faire faire des travaux de rénonvation et agrandissement. Le constat est dressé par un notaire, mais il est vrai qu’à l’époque les notaires dressaient beaucoup de constats.

Acte des Archives Départementales de Mayenne 3E35 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Aujourd’huy 4 mai 1646 sur les 6 h du soit nous Pierre Houdé notaire de la cour de Laval et y demeurant ce requérant René Maillard marchand cabaretier fermier de la maison où pend pour enseigne la Harpe forsbourg du Pont de Mayenne sommes transporté en ladite maison où estant avons vu avecq Jean Bardoul Me masson, René Loriot sieur de la Gauldaiche, Germain Jardin Me écrivain, Jean Dutertre, Julien Ferrant et Pierre Bretonnière, que les eaux pluviales tombées en la cour derrière de ladite maison et esgouts qui tombent en icelle sont arrestés pour la plus gande partie en la cour de derrière, en telle sorte qu’elles ont passé par sur la marche de la porte qui est pour sortir en ladite cour et entré en la salle de ladite maison en abondance, jusques à passer par l’autre porte d’icelle salle à sortir en la cour de devant, comme il a esté aussi vu pour tascher de donner le cours auxquelles eaux afin qu’elles ne puissent entrer en ladite salle, ledit Bardoul a présentement levé la couverture du canal par lequel lesdites eaulx doibvent avoir leur cours tant au bas de la montée, au charbonnier soubz ladite monté, et en ladite salle, auquel canal lesdites réparations faites a esté vu qu’il n’y a aucun cours d’eaulx avec qu’elles passoient en partie par sur la couverture dudit canal, lequel iceluy Bardoul a dit être besoing de relever et refaire à neuf pour ce qu’il est crevé en divers endroits et est nécessaire d’élargir iceluy canal qui n’a en quelques endroits qu’un dour

dour : au XVIème siècle, mesure valant 4 pouces : « le tiers ou tierce partie du pied est appelé dour » (Michel Lachiver, Dictionnaire du Monde rural, 1997)
Sachant que le pied vaut entre 27 et 34 cm selon les provinces, mais je n’ai pas trouvé pour l’Anjou et le Maine, comptez donc environ 10 cm pour le dour, ce qui donne un canal très étroit en effet.
A ce sujet, vous trouvez colonne de droite mes PAGES dont l’une en cours de création vous donne déjà quelques mesures anciennes

dont et de quoi avons décerné le présent acte audit Maillard qui a protesté de faire refaire ledit canal aulx frais et despends de ses bailleurs, et de ses dommaiges et intérests ; fait en présence desdits Loriot, Jardin, Dutertre, Bretonnière et Ferrand, lesquels Maillard, Jardin, Loriot ont signé et au regard des autres ils ont dit ne savoir signer

Contrat d’apprentissage de chirurgien à Laval chez Lechauve : 1697

L’apprenti, René Lebarbier, vient de Craon avec son parrain. Si l’apprenti est fils du défunt notaire de Craon, son parrain est curieusement un noble, autrement dit un noble sert de procureur à un roturier.
Il faut tout de même modérer ces liens par les alliances précédentes des Dutertre de Mée à Craon, dans la bourgeoisie, en particulier les Lanier. Les liens sont donc étroits.
Pour payer l’apprentissage René Dutertre, le parrain noble, cède une obligation due par Nicolas Beaucousin et Marguerite Meslier.
J’ai cherché sur Internet à vous illuster le Tertre de Mée, et dévinez où je trouve :

Voir ma page sur Mée

Acte des Archives Départementales de Mayenne 3E30 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 janvier 1697 avant midy devant nous François Lebreton notaire du comté pairie de Laval y résidant ont esté présents en leur personne, establis et submis, missire René Dutertre seigneur de Mée y demeurant au nom et comme procureur de maistre Pierre Viel sieur de la Motte conseiller du roi, grenetier au grenier à sel de Craon d’une part, et François Lechauve Me chirurgien royal demeurant paroisse ste Trinité dudit Laval d’autre part, et encore René Lebarbier, âgé de 14 ans ou environ, issu du mariage de deffuncts Me Estienne Lebarbier notaire à Craon et Catherine Rigault demeurant ordinairement audit Craon d’autre, lesquelles parties ont fait entre elles ce qui suit, à scavoir que ledit sieur Dutertre de Mée audit nom de procureur dudit sieur Viel et suivant sa procuration du 2 du présent mois attestée de Me René Gendry notaire audit Craon demeurée attachée à ces présentes, après avoir esté paraphée dudit seigneur de Mée, pour y avoir recours, a par ces présentes donnée en apprentissage ledit Lebarbier audit sieur Lechauve qui l’a pris et accepté en qualité d’apprentis chirurgien, promis et s’est obligé lui montrer et enseigner à son possible et pouvoir l’art et profession de chirurgie autant que son esprit le pourra comprendre, le nourrir, coucher et chauffer en sa maison, et ce pendant le temps de 2 années entières et consécutives qui commenceront ce jourd’huy et finiront à pareil jour ledit temps révolu ; au cours duquel temps ledit sieur Lechauve le fera travailler audit art de chirurgie et en tout ce qui le concerne audit Lebarbier, et lui donnera traitement humain et raisonnable tout ainsi qu’un maistre doibt faire à son apprenty ; à la charge par ledit Barbier et à quoi il s’oblige de travailler et de son mieux et à son possible à tout ce que ledit sieur Lechauve luy ordonnera concernant ledit art, sans pouvoir s’absenter de sa maison sans cause légitime et en cas d’absence rendra le temps perdu et obéira à son maistre tout ainsi que doibt faire un apprenty, lequel s’entretiendra de tous habits et linge ; la présente convention faite moyennant la somme de 150 livres, sur laquelle dit seigneur de Mée s’oblige en son privé nom de payer audit sieur Lechauve par gratiffication en faveur dudit Lebarbier apprenty son filleul, celle de 90 livres dans le jour et feste de Pentecoste prochain venant, et pour payement du surplus montant 60 livres ledit seigneur de Mée et ledit René Lebarbier en vertu du pouvoir porté par ladite procuration ont par ces présentes vendu, cédé et transporté, promis et sont obligés ledit seigneur de Mée audit nom garantir, fournir, faire procéder et valoir tant en principal que cours d’arrérages audit sieur Lechauve acceptant et achetant pour luy ses hoirs et ayant cause la rente hypothécaier de 6 livres vendue et constituée par Nicolas Beaucousin et Marguerite Meslier sa femme au profit de ladite defunte Catherine Rigault mère dudit Lebarbier par contat du 29 mars 1690 devant ledit Gendrynotaire, grosse duquel ils ont présentement deslivrée audit sieur Lechauve, pour par luy en faire et disposer comme de ses autres biens, à commencer de ce dit jour e d’en recevoir la rente à l’advenir mesme l’admortissemnt au cas qu’il soit fait, à l’effet de quoi il demeure subrogé aux droits dudit Lebarbier, et d’autant que le principa de ladite rente est de 120 livres et que le restant du présent apprentissage n’est que de 60 livres, le surplus montant pareille somme viendra à valoir sur la somme de 100 livres qui reste deue audit sieur Lechauve de l’apprentissage d’Estienne Laurend Lebarbier, frère dudit René, qui est en la maison dudit sieur Lechauve pour apprendre la mesme profession ; quant au surplus de ladite somme de 100 livres, montant 40 livres ledit sieur Lechauve s’en fera payer sur les arrérages de la susdite rente tant escheuz que sur l’année courante qui eschera au 29 mars prochain, à la déduction de ce qui luy en appartiendra à compter de ce dit jour comme propriétaire de ladite rente, et si les arrérages ne suffisent pour payer ladite somme de 40 livres, ledit sieur Lechauve se fera payer sur les revenus et fermes des autres biens desdits Lebarbier ; et ont esté aussi à ce présents ledit Estienne Laurend Lebarbier demeurant dite paroisse de la Trinité de ceste ville, et Estienne Joseph Lebarbier cellier demeurant audit Craon estant de présent en ceste ville, lesquels ont eu le présent acte pour agréable, consenty et consentent qu’elles sortent leur plein et entier effet et que ledit sieur Lechauve demeure propriétaire de ladite rente et soit subrogé dans leurs droits, mesme pour se faire payer du surplus de son deub ; est en outre convenu que si après les premiers trois mois expirés, ledit René Lebarbier ne se trouvoit pas capable d’apprendre ledit art de chirurgie, ledit sieur Lechauve en avertira ledit seigneur Dutertre et renvoira ledit apprenty, au moyen de quoi les trois mois luy seront payés à proportion de ladite somme de 150 livres et a ledit seigneur Dutertre protesté que quoiqu’il ayt promis par gratiffication ladite somme de 90 livres néantmoins que là où ledit René Lebarbier s’esloigneroit de son debvoir et qu’il cesseroit par desbauches ou mauvais comportement de mériter son affection de se faire payer et rembourser sur ses biens de ladite somme, ce que lesdites parties ont ainsi voulu et accordé et promis exécuter à peine etc dont à leur requête les avons jugées ; fait et passé audit Laval en présence de François Simon marchand tissier et Michele Fournière clerc praticien demeurant audit Laval tesmoins

Contrat d’apprentissage de tissière de Marguerite Gautier chez Gilles Lebreton : Laval 1700

Laval est le pays de la toile, et rien de tel que l’ouvrage:

DLOUSSKY (Jocelyne) – Vive la Toile : Économie et Société à Laval au XVIIIe, 1990, préf. de M. le Professeur François Lebrun

et vous avez aussi sur mon site une page avec d’autres contrats de tissiers
Je descends d’une famille LEBRETON de Laval et Avenières, aussi tissiers, mais hélas je ne fais pas le lien avec ce Gilles Lebreton, sachant qu’à Laval ils étaient presque tous tissiers.
Les tissiers étaient modestes et savaient rarement signer, aussi j’attire votre attention sur 2 signatures ROUL qui sont 2 cousins de l’apprentie, donc même famille, et savent signer.

Acte des Archives Départementales de Mayenne 3E30 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er mai 1700 avant midy devant nous François Lebreton notaire du comté pairie de Laval y résidant ont comparu Gilles Lebreton, marchand tissier d’une part, et Marguerite Gaultier fille issue du mariage de defunts Michel Gaultier et Magdeleine Richard assistée de René Richard, René Roul, et Noel Roul tissiers ses oncle et cousins d’autre part, demeurant les parties paroisses ste Trinité et St Vénérand dudit Laval, lesquelles ont fait entre elles ce qui suit, à savoir que ladite Richard (manifestement le notaire est distrait car elle GAUTIER), de l’advis et consentement de ses parents et pour son bien et utilité s’est par ces présentes allouée et s’alloue audit Gilles Breton qui l’a prise et acceptée en qualité d’apprentie tisserante, a promis et s’est obligé lui montrer et enseigner à son possible le métier de tissier, la nourrir, coucher, chauffer et reblanchir en sa maison et luy donner traitement humain et raisonnable comme doibt faire un maistre à un apprenty, et ce, pendant le temps de 3 années entières et consécutives qui ont commencé de ce jour et finiront à pareil jour ; au cours duquel temps ladite Gaultier (le notaire avait écrit « Richard » qu’il a barré et en interligne Gautier) demeure tenue et obligée de travailler de son mieux à son pouvoir pour ledit Lebreton audit métier sans discontinuation ny pouvoir s’absenter de la maison et du travail dudit Lebreton, et cas d’absence rendra le temps perdu et se comportera honnestement fidèlement vers son maistre, ainsi que doibt faire un apprenti ; la présente convention faite pour les œuvres de ladite Gautier qui cèdderont au profit dudit Lebreton ; est en outre convenu que ledit Gilles Lebreton precevra pendant lesdites 3 années les fermes ou rentes appartenant à ladite Gautier, mesme ce qu’il y a d’eschu à présent, lesquelles il emploiera à son entretien et pour luy avoir des hardes et habits ; ce que les parties ont ainsi voulu et accordé et promis les exécuter à peine etc dont etc fait et passé audit Laval en présence de Charles Lebasole et François Dubois clercs praticiens demeurant audit Laval tesmoins requis qui ont signé avec ledit Roul et nous notaire

Lavallois en panne sur le retour de la foire de la Saint Barnabé : Saint Jean des Mauvrets 1622

Il est malade, et elle accouche !!!
Et le parrain et la marraine sont du Mans !!!
Je connaissais les innombrables déplacements pour les pélerinages lointains tels celui de Saint Méen que j’ai mis sur ce blog, mais ici le déplacement n’est pas religieux mais affaires, et manifestement il tourne mal pour les paroissiens de Laval Saint Vénérand !

Je vous mets l’acte qui appelle vos commentaires car je n’ai pas chercher à identifier cette foire, manifestement importante, ni pourquoi on passe par Saint Jean des Mauvrets.
Etait-ce un déplacement par bateau ???

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, en ligne, registre paroissial de Saint Jean des Mauvrets – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 28 juin 1622 a esté baptisé Perrine fille de Léonard Geuvau et Marie Baudet ses père et mère, lesquels s’en revenant de la foire de la St Bernabé de… ledit Feuvau demeura mallade au lieu de la Basle de ceste paroisse étant assisté de ladite Baudet sa femme, laquelle pandant la maladie de sondit mary a accouché audit lieu de la Basle, lesquels demeurants et habitans de la ville de Laval en la paroisse de St Vénérand et a esté parrain François Bunet demeurant à la Trinité d’Angers la marraine Perrine Denard demeurant en la ville du Mans laquelle est femme d’un appelllé Michel Dubuisson contreporteux [sans doute pour « colporteur » ?] aussi habitant de ladite ville du Mans, lesquels nous ont dit ne savoir signer

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog