Il a 70 ans, ma guerre d’Indochine

Oui, j’ai bien écrit « ma » guerre d’Indochine. Certes, je ne l’ai pas vécue en temps et en lieu, mais je viens vous conter comment elle est entrée dans ma vie.
Début des années 60, je commençais à travailler, mais au loin, faute de mieux. A l’époque 48 h/semaine, y compris le samedi matin, et pour revoir ma famille le train jusqu’à Paris, avec le changement de gare entre la gare de Lyon et Montparnasse, avec l’horrible changement de métro au Chatelet, et les interminables couloirs du métro de Montparnasse.
Donc, après la journée de travail et tout ce trajet, c’était une arrivée à Montparnasse vers 21 h pour le train de nuit qui partait vers 22 h et arrivait au Pouliguen à 6 h 30 le lendemain, là où ma famille m’attendait pour fêter les fiançailles d’une de me sœurs.
Le train d’époque, qui n’avait rien d’un TGV, avait des wagons à compartiments à 8 places et je n’avais aucune réservation. Après ma journée de travail, debout et assez prenante, mes nombreux trajets, j’arrive enfin à Montparnasse à 21 h et me précipite dans le train pour m’assoir et prendre enfin du repos. J’ouvre un compartiment et brusquement je suis happée par les épaules et la porte du compartiment se referme sur moi. Un homme jeune me jette face à lui le long de la fenêtre. J’entends « On m’a appris à tuer, je vais te tuer ! » tandis que mes yeux découvrent une sorte de couteau à lame à 3 faces, sur moi.
Et je vais entendre cela toute la nuit. Je ne serai libérée qu’à Saint-Nazaire, à 4 h 30 le lendemain matin. Car, par hasard, cette nuit là, personne n’a ouvert cette porte, pas même un contrôleur.
Arrivée dans ma famille, il n’était question que des fiançailles de ma soeur, et pas question de pigner, donc l’affaire resta inconnue de tous. J’ai cependant durant quelques décennies mis un couteau sur ma table de nuit et il était le garant de mon sommeil, car je n’ai jamais pris de somnifères et j’ai toujours bien dormi, si ce n’est que parfois, ceux qui dormaient dans la chambre voisine entendaient soudain un hurlement et effectivement je me réveillai en hurlant, mais sans aucun souvenir d’un quelconque rêve ou cauchemar, et je n’ai jamais rêvé dans ma vie, ou du moins je ne me souviens d’aucun rêve.
J’ai eu la chance exceptionnelle d’avoir 30 minutes d’entretien avec un autre ex militaire blessé psychiquement. Je travaillais aux Tréfileries du Havre à Montreuil-Belfroy, et un matin mon voisin de chambre, un Allemand qui venait parfois entretenir les machines, me rencontre et échange avec moi sur ses hurlements et les miens la nuit.   Jamais je n’oublierai cet extraordinaire échange avec un homme blessé par ce qu’il avait été contraint d’exécuter pendant la guerre.  Au passage je souligne ici que tous les Allemands n’étaient pas des tueurs volontaires, et ce témoignage que j’ai eu directement en est l’illustration. Je regrette seulement que la France ait tant tardé depuis des décennies à parler des blessures psychiques chez les militaires, tandis que les Américains parlèrent longuement dans les media de ces militaires blessés psychiquement au Vietman et parfois irrécupérables. Certes la France commence doucement à reconnaître l’existence de ces troubles.
Aujourd’hui, après avoir lu beaucoup d’ouvrages et de travaux de chercheurs sur les blessures psychiques, je comprends comment et pourquoi j’ai échappé cette nui là à plus grave.
Donc, à en croire tout ce que j’ai pu apprendre dans ces multiples ouvrages, j’ai eu, sans le savoir, le meilleur des réflexes, et je pense que cela était dû à mon éducation. Maman était restée seule avec ses 6 enfants, pas tous désirés, et elle aussi avait été psychiquement blessée. Je n’avais donc pas le droit de me plaindre. Alors, devant ce couteau et ces hurlements « je vais te tuer », j’ai eu, à ce que disent tous les psy, le meilleur réflexe. Au lieu de lui dire « calmez vous » etc… j’ai doucement offert à ce blessé psychique l’occasion de raconter sa blessure, et toute la nuit, je l’ai donc accompagné inconsciemment de ma part, racontant ce qu’il avait vécu, et je comprenais qu’il s’était engagé militaire et avait appris à tirer, mais qu’il n’avait jamais appris ni pris conscience qu’il vivrait le corps à corps au couteau, les yeux dans les yeux en pleine forêt, seul.
Aujourd’hui, en avril-mai 2024 nos média nous entraînent exceptionnellement dans l’histoire assez méconnue en France de la guerre d’Indochine. J’avoue seulement que je ne peux regarder à la télé ces documents, je ne le supporterai pas. J’ai dans mon coeur une guerre d’Indochine personnelle, à laquelle j’ai survécue, et qui me suffit.
Odile

Micheau et Mathurin Joubert partagent le peu de meuble de leur père Jacques, Le Bourg d’Iré 1524

table des actes sur les JOUBERT

  –  J’ai mis beaucoup d’actes notariés concernant les « JOUBERT » et vous pouvez tous les trouver facilement grâce à l’indexation qui figure sous l’article précédée du signe # en cliquant alors sur le terme JOUBERT –   

introduction

Je descends des Joubert et il est fort probable que l’acte qui suit n’a rien à voir avec les miens, mais on ne sait jamais, et je mets tout ce qui concerne ce patronyme en précisant bien que je suis pas liée.
L’acte qui suit est rare car autrefois comme de nos jours, il est rare qu’on mette devant notaire une petite quantité de meubles. Certes, on trouve parfois dans les fonds notariés des inventaires de meubles, lorsque le prix des meubles valaient la peine de payer les frais de notaire. Donc, ici, le montant est peu élevé et les frais de notaire, même si on ne les connaît pas exactement, étaient certainement un supplément difficile à payer. En outre le malheureux frère qui devra payer à son frère si peu de meubles, a dû faire le voyage à Angers chez le notaire pourtant il existe des notaires plus proches du Bourg d’Iré, et je suis certaine que les déplacements généraient aussi des frais, ne serait-ce que trouver un cheval et le nourrir pour se déplacer, même en empruntant un à un voisin.
En 1524, on avait encore des prénoms assez anciens comme au moyen âge, comme ici Micheau

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121

Le 12 novembre 1524 en notre court royal à Angers (Nicolas Huot notaire) personnellement establiz vénérable et discret missire Pierre Moreau prêtre, au nom et comme procureur especial de Me Mathurin Joubert d’une part et Micheau Joubert demourant en la paroisse du Bourg d’Iré, frère dudit Mathurin ainsi qu’il dit d’autre part, soubzmectant c’est à savoir ledit procureur les biens et choses de sadite procuration présents et avenir et ledit Micheau Joubert soy ses fils etc confessent avoir aujourduy fait les transactions et appointements tels et en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Micheau Joubert pour demourer quicte envers ledit procureur de tous et chacuns les biens meubles qu’il a prins et percuz de la succession de feu Jacques Joubert père desdits maistre Mathurin Joubert et dudit Micheau Joubert, et desquels meubles en compétait et appartenant portion audit Me Mathurin Joubert ledit Micheau Joubert en a fait et composé avecques ledit procureur à la somme de 4 livres tz payables à deux termes aux festes de Pasques et Sainct Jehan Baptiste par moitié prochainement venant, en quoy faisait tous lesdits meubles que ledit Micheau Joubert pourroit avoir en ses mains ils luy demeureront par ces présentes et demoure par ces présentes ledit maistre Mathurin Joubert quicte des funérailles et de toutes autres debtes si aucunes estoient deues par sondit feu mère (sic, alors que c’est le père) envers quelques personnes que ce soient auxquelles choses dessusdites tenir et acomplir etc et ladite somme de 4 livres tz rendre et paier etc et aux dommaiges etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc et les biens et choses dudit Micheau Joubert à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc présents ad ce Micheau Fresneau de Pruillé et Jehan Huot le jeune clerc demourant à Angers tesmoings

Adrien de Chazé échange une vigne avec celle de Louise Lambert, Saint Michel du Bois 1524

table des actes sur les de CHAZÉ

  –  J’ai mis beaucoup d’actes notariés concernant les « de CHAZÉ » et vous pouvez tous les trouver facilement grâce à l’indexation qui figure sous l’article précédée du signe # en cliquant alors sur le terme de CHAZÉ –   

introduction

Je descends des de Chazé par mes Peleau à Noëllet au Bois-Bernier. Je ne les remonte qu’à Mandé de Chazé car j’ai jusqu’à lui toutes les preuves et vous savez maintenant, si vous me connaissez, que je mets dans les ascendances que ceux dont j’ai les preuves formelles, et je m’abstiens de recopier qui que ce soit à commencer par tous les feudistes ou prétendus tels du 19ème siècle. Voici donc ce jour un document concernant Adrien de Chazé, qui m’est certainement collatéral. Et stupéfaction de ma part, en retranscrivant intégralement l’acte qui suit, je découvre à la fin la présence d’un Peluau !!! mais il est bien écrit avec un U et non un E !!! donc il n’a rien à voir avec moi, seulement pour le fun ! En fait, l’acte a exactement 5 siècles et je voulais honorer ces 5 siècles ! Je vous ai mis des / en sauts de ligne pour guider vos lectures de l’original. Bon courage !
L’acte me plaît beaucoup car c’est une femme qui traire face à Adrien de Chazé, et vous savez qu’autrefois elles avaient rarement l’occasion de traiter un acte chez le notaire. Hélas, j’ai été très choquée car en fait d’échange elle cède 27 cordes contre 17,5 cordes…

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 2E681 fonds de la famille de Chazé, parchemin de 1524

Sachent tous présents et advenir que en notre court de Saint Michel du Boys endroit par davant / notaire personnellement establiz nobles personnes Adrien de Chazé sieur des Moulins d’une part de damoiselle Louise / Lambert dame de la Grée soubzmetant eulx leurs hoirs avecques tous chacuns leurs biens meubles et immeubles présents / et advenir quelqu’ils soient au pouvoir ressort et juridiction de notre dite court ad cest faict confessent / de leur bon gré sans nul pourforcement avoir aujourduy faict par davant notaire et par la forme / et teneur de ces présentes font entre eulx les permutations et eschanges de certaines leurs choses héritaulx / en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit esuyer a baillé et par ces présentes baille à ladite damoiselle / qui prend et accepte pour elle ses hoirs à tousjoursmais perpétuellement par héritage le nombre de 17 cordes / et demie de vigne ou environ sises en huit planches au cloux des Molièes joigant des deux coustz et aboutés d’un / bout la vigne de ladite damoiselle et d’aultre bout à la vigne dudit escuyer, comme lesdites 17 cordes et demie de / vigne se poursuyvent et comportent avecques leurs appartenances et déppendances quelconques, et en retour et / contre eschange ladite damoiselle a baillé et par ces présentes baille audit Adrien de Chazé ses hoirs et aians cause / qui prend et accepte à tousjoursmais perpétuellement par héritage 27 cordes de vigne sises au cloux / en cinq planches dont en a quatre planches du cousté vers soleil levant joignant d’un cousté à la vigne du / sieur de Marcé et d’autre cousté la vigne dudit escuyer abuté d’un bout la vigne de ladite damoiselle et d’autre bout le / chemyn tendant de Marcé à Challain, et l’autre planche sise vers soleil couschant joignant d’un cousté la / vigne du sieur de Saulmaiz et de Franczoys Plemineul et d’aultre cousté la vigne dudit escuyer, abucté d’un / bout la vigne de ladite damoiselle et d’aultre bout ledit chemyn, comme lesdites 27 cordes de / vigne se poursuyvent et comportent et comme ledit escuyer et ladite damoyselle ont faict mettre les picquets / et dont lesdites parties ont esté bien contens d’une part et d’aultre, transportant quictant céddant délaissant dès maintenant / et à présent l’une partie à l’aultre la saisine et possession le fons la terre le domaine et afaire desdites choses / ainsi baillées par eschange comme dit est, pour en faire desdites parties dès maintenant et à présent toute leur pleine / volonté comme de leurs propres choses à eulx acquises par tiltre de légal eschange, et poyront et acquicteront / lesdites parties chacun leurs debvoirs, auxquels eschanges et tout ce que dessus est dit tenir et acomplir / fermement et loyaument sans jamais venir encontre par lesdites parties en aulcune manière et lesdites chouses / ainsi eschangées s’entre garantir saulver délivrer et deffendre l’une partie à l’autre de tous / empreschements ad ce contraires et sur ce s’entregarder de tous dommaiges obligent lesdites parties eulx leurs / hoirs avecques tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et advenir quelqu’ils soient renonçant par davant / nous lesdites parties comme ad ce à toutes et chacunes les choses qui pourront estre ad cest fait contraires et / de non jamais venir encontre ce que dessus est dit en aulcune manière sont tenues lesdites parties par la foy / et serment de leur corps sur ce d’eulx donné en notre main jugés et condampnés par le jugement de / notre dite court à leurs requestes, faict le 4 apvril 1524[1] présents ad ce Pierre Dertu et Jehan Peluau ad ce appelez et requis – Signé Duboysdenoe (surement le notaire, et il ne fait pas signer les parties car cela n’était pas encore obligatoire)

[1] Pacques était le 27 mars 1524 donc on est après Pacques et la date est bonne

Acte de Charles Borré notaire de Rochefort-sur-Loire, 1616, trouvé dans le chartrier de la Cour de Pierre

table des actes sur les BORRÉ

  –  J’ai mis beaucoup d’actes notariés concernant un/une « BORRÉ » et vous pouvez tous les trouver facilement grâce à l’indexation qui figure sous l’article précédée du signe # en cliquant alors sur le terme BORRÉ –   

introduction

Je descends des Borré de Rochefort-sur-Loire par mes Gentot. Je tente de dresser un tableau des notaires de Rochefort-sur-Loire début 17ème siècle. J’en ai commencé hier un premier tableau et voici un acte trouvé dans le chartrier de la Cour-de-Pierre qui est dressé par Charles Borré lui-même. Pour mémoire, il n’existe pas de fonds à son nom dans les archives notariales du Maine-et-Loire, donc j’ai eu la chance de trouver cet acte dans le chartrier. En effet, il existait 2 seigneuries à Rochefort-sur-Loire, l’une celle de Rochefort, l’autre plus importante, celle de la Cour-de-Pierre, qui appartenait à l’abbaye du Ronceray à Angers. Charles Borré est bien dit notaire de la cour de Rochefort, et par miracle le même acte a été mis 2 fois dans le chartrier, en page 53 puis en page 56 une autre copie. J’ignore laquelle est de la main personnelle de mon ancêtre Charles Borré, mais je mets les 2 copies pour mémoire. Cet acte de Charles Borré atteste donc la présence simultanée d’au moins 2 notaires de la cour de Rochefort et après tant d’efforts de recherches, j’en suis à constater que la seigneurie de la Cour-de-Pierre, pourtant plus importante, n’avait aucun notaire.

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 254H36 chartrier de la Cour-de-Pierre en Rochefort-sur-Loire

« Sachent tous présents et advenir que le lundu 8 août 1616 environ midy, davant nous Charles Borré notaire soubz la court de la baronnie de Rochefort sur Loire ont estés présents et personnellement establis chacuns de honnestes personnes Jehan Bisnyer sieur de la Greslerye marchand demeurant au village des Loges paroisse de Rochefort d’une part, et chacuns de Thibault Besnard et Renée Leduc sa femme à ce présente et de luy deument authorisée davant notaire quand ad ce demeurant au bourg dudit Rochefort, soubzmectant et mesme lesdits Besnard et ladite Leduc sa femme susdite chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc confessent avoir fait et font ensemblement par ces présentes les eschanges permutations et conteschanges de leurs choses héritaux cy après en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Besnyer a baillé quitté cédé audit tiltre d’eschange auxdits Besnard et ladite Leduc sa femme à ce présents et acceptants pour eux etc savoir est une maison et appartenances sise au bourg dudit Rochefort composée de deux basses chambres une cuisine à costé dans laquelle y a ung esvyer et ung four à costé deux haultes chambres et une autre chambre sur ladite cuisine esquelles haultes chambres y a cuisine paillet cheminée et des greniers ou galletas au dessus, avecq une cour au costé desdites basses chambres une cour avecq les eschauges une grange … et un grand celier à mettre 40 pippes de vin (f°2) … (il me manquqe la page 2)

 

Richard Gentot est parrain en 1610 à Rochefort-sur-Loire, mais le prêtre fait une erreur sur son métier

Nos registres comportent parfois des erreurs

J’ai depuis 25 ans sur mon site un chapitre GENEAFOLIE qui a pour objectif de .signaler et analyser les travers et dangers de la généalogie ! 

géné-correct

débuter

code de déontologie

maternité

certification des données

paléographie

bénévole

plaisir

 indifférence

géné-incorrect

Cassini

pièges, erreurs

fables

fantaisies

faux

race

association

laïcité

géné-voyoux

yaka

proprio

macho

voyeur

paternité

vie privée

fouille-merde

court-circuit

la première erreur que j’ai trouvée

C’était mes débuts en généalogie, et je ne l’oublierai jamais. C’était ma ligne paternelle directe, et je vous la remets ci-dessous, tant elle m’avait traumatisée en généalogie et tant je me méfis de tout encore aujourd’hui, tant d’années après ce travail;
Mariage au Loroux-Bottereau « le 1er mars 1745 mariage de Julien Halbert fils de Jean Halbert et de Julienne Arnaud, et Julienne Bretin décrétée de justice par Beauchesne fille de Laurent et de Catherine Gautier, présents Julien Viau, Pierre Aubert, Pierre Letourneux et Jean Halbert »
Ce jour-là, comme de coutume avant le carême, période où l’on ne se marie pas, les candidats à la bénédiction nuptiale sont nombreux, et pour tout dire ils se bousculent tant, que les prêtres, un peu surchargé de travail, perdent le fil des filiations, probablement poussés par l’envie d’aller boire un peu plus vite après une pareille tournée d’écritures sur le registre.
Quoiqu’il en soit, Jean Halbert passe le dernier en écriture, et là, horreur, le prêtre s’emmêle. Fatigué d’avoir vu défiler autant de « Julien », il écrit dans la foulée « Julien Halbert » au lieu de Jean.
J’ai dû reconstituer entièrement toutes les familles du Loroux-Bottereau, et faire aussi les tables de La Chapelle-Heulin et de Vallet pour résoudre l’embrouille et démontrer que le prénom était Jean et non Julien.
Vin on non, les prêtres notaient au mieux sur des bouts de papier avant de recopier proprement dans le registre paroissial. Ces séances fastidieuses de copie, ont été sources de bon nombre d’erreurs de retranscription. Essayez de recopier manuellement des listes de noms, ou de longues pages, vous verrez…D’ailleurs, les registres étaient recopiés eux-mêmes, pour donner la copie ou grosse, et bien souvent nous ne possédons que la copie, et souvent aussi on ne sait pas ce qui a été microfilmé, et même pire, c’est aux Archives Départementales sur la série des grosses (copies) et non sur la série communale que ces reproductions ont été faites …
Il existe bel et bien un Julien Halbert susceptible de se marier, et il est présent.
Mais je cherche un Jean Halbert marié à Julienne Bretin, dont 4 enfants en 1746, 47, 49 et 50. Selon l’âge au décès de Julienne Bretin, et la permière naissance trouvée, l’année 1745 paraît convenir, mais dans tous les autres actes, son époux se prénomme désespérément « Jean » et non « Julien ».
Le Loroux-Bottereau compte alors 6 000 habitants et Julienne Bretin a beaucoup d’homonymes. Aux alentours aussi d’ailleurs. Et quelques Halbert…Les parrains et marraines des enfants confortent d’abord l’hypothèse d’une erreur du prêtre. Reste à prouver l’absence de couples homonyme. Entre autres, éliminer un par un tous les autres Jean Halbert, et Julien Halbert, en retrouvant leur trace.
Pour cela il n’existe qu’une méthode, une seule… : la reconstitution de toutes les familles du Loroux-Bottereau, tout en relevant aussi en partie les tables de La Chapelle-Heulin et celles de Vallet, paroisses voisines où on peut les trouver. Au terme de plusieurs années d’effort pour reconstituer les familles de ces paroisses, j’ai pu enfin éliminer toutes les autres hypothèses, et avoir la certitude que le prêtre s’était trompé.

le métier de Richard Gentot

Rochefort-sur-Loire « Le mercredy 26 novembre 1610 fut baptisée Renée fille de Estienne Perroteau et de Renée Gecul ? sa femme et fut parrain Me Richard Gentot sergent notaire royal fut marraine Renée Lorioust dame de la Grange »
Comme je vous le disais hier, les registres de Rochefort-sur-Loire de cette époque sont muets sur les métiers, et ici, une exception rare, mais j’ai étudié les GENTOT dans toutes les sources des notaires et chartriers, et j’ai trouvé Richard Gentot parfois « notaire », parfois « notaire et sergent » et parfois « sergent royal », ce qui signifie qu’il n’avait pas de quoi vivre avec la petite charge de notaire seigneurial et avait aussi pris une charge de sergent royal. L’acte de baptême ci-dessus montre que le prêtre a d’abord écrit SERGENT puis a barré ce terme, sans doute parce que le parrain Richard Gentot déclinait son métier en commençant par « notaire » avant « sergent royal », donc le prêtre après avoir barré sergent, revient à « notaire » et oublie « sergent » avant d’écrire « royal », donc il faut comprendre ce parrainage comme « notaire et sergent royal », et en aucun cas « notaire royal », car la charge de notaire royal est bien différente et bien plus onéreuse que celle de notaire seigneurial, et pour mémoire j’ai décrit ce point sur mon site

Charles Borré notaire à Rochefort-sur-Loire échange une terre, 1609

table des actes sur les BORRÉ

  –  J’ai mis beaucoup d’actes notariés concernant un/une « BORRÉ » et vous pouvez tous les trouver facilement grâce à l’indexation qui figure sous l’article précédée du signe # en cliquant alors sur le terme BORRÉ –   

introduction

Je descends des Borré de Rochefort-sur-Loire par mes Gentot. Je tente de résoudre la filiation de Charles Borré, et s’il a existé un Etienne Borré notaire à Rochefort avant mon Charles Borré notaire à Rochefort, il a existé aux mêmes dates d’autres notaires à Rochefort-sur-Loire. Aussi je tente de les comprendre ci-dessous.
Dans l’acte qui suit, Charles Borré, notaire à Rochefort, échange un jardin pour une vigne.

les notaires contemporains à Rochefort-sur-Loire

Il existe plusieurs notaires de la seigneurie de Rochefort, et je ne trouve aucun notaire royal contemporain de mes Borré à Rochefort. Pour mémoire, il existait 2 types de notaires, les notaires royaux et les notaires seigneuriaux, ces derniers ne pouvaient traiter que de leur zone géographique, et faisaient peu d’actes, ce que j’ai publié sur mon site il y 30 ans.   Voici les notaires seigneuriaux de Rochefort contemporains de mes Borré et Gentot. Il est important de souligner que les registres paroissiaux de l’époque ne sont pas souvent filiatifs et ne donnent pas les métiers, c’est donc uniquement par mes recherches dans les fonds notariaux aux Archives Départementales que j’ai pu identifier quelques métiers. J’ajoute que dans l’acte qui suit, qui dit bien que mon ancêtre Charles Borré est notaire, cet acte est passé par Bestier lui-même notaire à Rochefort, dont le fonds est aux Archives.

    • René Leteulle 1600-1628 son fonds nous est parvenu aux AD49 cotes E4303-4308 J’ai mis un acte de lui il y a quelques jours car il concernait Etienne Borré que j’étudie
    • Blaise Bestier (au moins 1609-1623 avec les 2 actes de mon blog hier et ce jour, donc quelques actes nous sont parvenus aux archives mais où sont-ils classés ?) Les Archives du Maine-et-Loire n’ont plus le fonds 5E52 car ils l’ont probablement  modifié après reclassement ce qu’il font de certaines cotes de notaires qui ne sont pas donc plus au même endroit qu’il y a 20 ans. Il m’est impossible sur le site des Archives de vérifier ce jour quelles années Bestier a été notaire de Rochefort. Ci-contre le répertoire en ligne ce jour d’avril 2024
    • Etienne BORRÉ
    • Charles BORRÉ dit « notaire demeurant au bourg de Rochefort » le 3 mars 1609 dans l’acte passé par Bestier notaire de la cour de Rochefort
    • Richard GENTOT Ces 3 derniers sont mes ascendants et n’ont laissé aucun acte aux Archives, et Richard Gentot, le gendre de Charles Borré, est même parfois dénommé « sergent » et même « sergent et notaire »

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E52

Le 9 mars 1609 avant midy devant en la cour de Rochefort sur Loire (Bestier notaire) endroit personnellement establiz chacuns de Me Charles Borré notaire demeurant au bourg de Rochefort d’une part et Charles Gaignard vigneron demeurant au village de Mequiz dite paroisse de Rochefort soubzmettant respectivement confessent avoir fait et font entre eulx par ces présentes les eschanges … et contreschanges des choses héritaulx à eulx appartenant comme cy après s’ensuit, c’est à savoir que ledit Borré a baillé quité céddé délaissé et transporté et encore etc audit Gaignard à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs etc … deux petits bouts de planche de jardin en un tenant sise au village de Meguiz en ladite paroisse de Rochefort aux deulx bouts desquelles planches de jardin vers le coin y a 2 poiriers joignant d’ung costé le jardin de Charles Bidet d’autre costé le jardin de Jacques Dubellin d’ung bout les carouels dudit village d’autre bout le jardin dudit Debellin à cause de sa fille – Item 2 autres petits bouts de planche de jardin conjoints sis près lesdits deux bouts de terre joignant d’ung costé les carouels et chemins dudit village d’autre costé et d’un bout les jardins dudit Gaignard – Item un autre petit bout de planche de jardin sis audit village au lieu appellé les Huneaulx joignant d’ung costé le jardin de Jehan Bidet et d’autre costé le jardin de Denis Tuiller d’ung bout la vigne de Jacques Chenassier d’autre bout le jardin de Mathurin Sirez comme toutes lesdites choses se poursuivent et comportent sans aulcune chose en réserver par ledit Borré et que ledit Gaignard a dit bien le tout cognoistre (f°2) et comme ledit Borré les a eu par eschanges avecques des jardins audit village de (blanc) Baudonnier mary de (blanc) Godard, lesdits jardins au fief et seigneurie de cour de … et y tenus en la fief de Meguiz et ledit Gaignard paiera à l’advenir franc et quite du passé jusques à ce jour, et en conteschange de ce que dessus ledit Gaignard baille quicte cèdde délaisse et transporte audit Borré aussi à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs etc savoir est une planche de vigne contenant ung quartier ou environ sise au lieu appellé Meinlelle paroisse de Rochefort joignant des deux costés les vignes de Esperence Sinuez d’un bout les vignes des hoirs Deniel Jollys d’autre bout la vigne et (blanc) et tout ainsy que ladite planche de vigne se poursuit et comporte sans rien en réserver par ledit Gaignard et que ledit Borré a dit cognaistre, audit fief et seigneurie de la court de Pierrecaulx ? aux debvoirs anciens et acoustumés que lesdits parties ne nous ont peu dire ne déclarer sur ce advisées de l’ordonnance royale néanmoins les debvoirs qui seront trouvés estre deuz à l’advenir pour raison de ladite planche ledit Borré les acquitera à l’advenir quite du passé jusqu’à ce huy, et d’aultant que lesdites choses cy dessus baillées par ledit Borré en contreschange audit Gaignard n’ont de si grande valleur que ladite planche de vigne par ledit Gaignard baillée audit Borré iceluy Borré a présentement solvé et payé content audit Gaignard de récompense (f°3) et retour de contreschange la somme de 30 sols et en autre debvoir ledit Borré tenu paier le vin de marché du présent contrat le tout stipulé et accepté par lesdites parties, esquels eschanges et permutations et contreschange tenir etc garantir etc dommages etc obligent lesdites parties respectivement renonczant etc foy jugement condemnation etc fait et passé au bourg de Rochefort maison de Me Jacques Changie sergent royal en présence de François Mesnier clerc dudit Changié Jehan Gaignard et Estienne Cailleau demeurant au bourg et paroisse de Rochefort